Couverture de RECO_536

Article de revue

Risque de pauvreté et marché du travail au cours des années 1990

Pages 1253 à 1271

Notes

  • [*]
    Université de la Réunion, Faculté de droit et d’économie, 15, avenue René-Cassin BP 7151,97715 Saint-Denis. L’auteur remercie vivement le référé de la Revue économique pour ses suggestions et ses remarques très constructives.
  • [1]
    Insee, Synthèses n° 47.
  • [2]
    En effet, le taux de pauvreté étant défini de manière relative, une baisse du taux de pauvreté ne peut se produire que lorsque les bas revenus progressent plus que la moyenne.
  • [3]
    L’analyse du risque de pauvreté a été menée sur l’enquête Revenus fiscaux 1996. L’année 1997, dernière disponible, donne des résultats très similaires.
  • [1]
    Pour les inactifs et les chômeurs, la catégorie sociale est celle du dernier emploi.
  • [2]
    Pour la définition des employés non qualifiés, se référer aux travaux d’Olivier Chardon [2001].
  • [1]
    Il est en théorie possible à partir des enquêtes Emploi des années 1990 de suivre les individus durant trois années. Toutefois, compte tenu des phénomènes d’attrition d’échantillon (sortie non programmée d’une partie des personnes enquêtées d’une année sur l’autre), particulièrement importants au sein des populations présentant le risque de pauvreté le plus élevé, le suivi n’a été opéré que sur deux années. La disparition d’une partie de l’échantillon d’une année sur l’autre est liée à de multiples causes : déménagement de l’individu enquêté, destruction du logement, refus de répondre plus d’une fois, etc. Toutefois, le taux d’attrition est constant depuis 1993, et ce pour l’ensemble des catégories. Il est donc possible de se restreindre aux personnes ayant effectivement répondu deux années consécutives, sachant que ce n’est pas tant le niveau de la probabilité de transition qui importe pour l’analyse, que son évolution dans le temps.
  • [1]
    Il faut avoir travaillé au moins un mois dans l’année pour être considéré comme en situation d’emploi. La dominante chômage rassemble donc principalement des chômeurs de longue durée.

UNE MÉTHODE DE SUIVI DU RISQUE DE PAUVRETÉ

1L’enquête Revenus fiscaux 1997 fait apparaître un taux de pauvreté de 7 %, globalement stable par rapport à 1996, mais en légère baisse pour les actifs [1]. De même, l’enquête permanente sur les conditions de vie des ménages, qui permet de suivre moins précisément mais sur une période plus récente l’évolution du taux de pauvreté, tend à indiquer une stabilisation de ce taux depuis 1996 (Hourriez, Legendre, Le Verre [2001]). Selon ces résultats, le sort des plus défavorisés s’est ainsi amélioré dans la seconde moitié des années 1990 par rapport au début de la décennie, puisque leur revenu a augmenté au même rythme que le revenu médian de la population [2].

2Toutefois, ces différentes sources ne permettent pas de rendre compte de l’évolution de la pauvreté sur la décennie, et notamment sur la période récente. Pour combler cette lacune, une autre méthode de suivi de la pauvreté, initiée notamment Hourriez [2000], consiste à suivre, à partir des enquêtes Emploi, les catégories de ménages présentant un risque de pauvreté élevé. C’est cette approche qui va être développée dans cet article.

Les facteurs qui influent sur le risque de pauvreté

3À la suite de la réflexion du CSERC sur la définition des travailleurs pauvres en France (Hourriez [2000]), la population est scindée en trois grandes catégories vis-à-vis de l’activité (fig. 1).

Figure 1.

Les situations vis-à-vis de l’activité

Figure 1.
Figure 1. Les situations vis-à-vis de l’activité Population totale Dominante emploi Dominante chômage Dominante inactivité Actif au moins six Jamais en situation Jamais en situation mois dans l'année d'emploi et d'emploi et présent dont au moins un au chômage moins de six mois comme actif au moins six mois mois sur le occupé dans l'année marché du travail

Les situations vis-à-vis de l’activité

4Une régression logistique est menée sur chacune de ces populations, afin de déterminer quels éléments, individuels, familiaux, ou liés à l’éventuel emploi occupé, expliquent qu’un individu appartient à un ménage pauvre (les résultats détaillés sont donnés en annexe) [3].

5Dans tous les cas, la tranche de revenu d’activité du ménage apporte beaucoup d’information sur le risque de pauvreté. Les personnes, qui vivent dans un ménage où le revenu d’activité est 1,8 fois plus élevé que le revenu médian, ont un risque de pauvreté environ dix fois moindre que celles qui vivent dans un ménage en deçà du revenu d’activité médian.

6Le risque de pauvreté est aussi très variable selon le diplôme, et la catégorie sociale des personnes [1]. Il est 1,5 fois plus élevé pour un non-diplômé, relativement à une personne de niveau baccalauréat ou davantage. Il est nettement plus élevé pour les employés et les ouvriers non qualifiés [2] relativement aux cadres et professions intermédiaires.

7L’importance des configurations familiales est manifeste. La pauvreté concerne d’abord les ménages jeunes, les personnes seules, ou les couples avec un ou deux enfants. L’absence, au sein du ménage, de personnes percevant un revenu d’activité, ou une retraite, accroît nettement la probabilité d’être classé comme pauvre. À l’inverse, la présence dans le ménage d’un actif occupé à temps plein autre que la personne considérée, ou d’un retraité, la réduit.

8Enfin, le risque de pauvreté est plus faible dans les grandes villes, notamment l’agglomération parisienne. Peut-être s’agit-il d’une sous-déclaration des salaires dans l’enquête Emploi, d’un effet revenu caché, ou d’un meilleur accès à l’aide sociale dans ces zones plus densément habitées. Il faut rappeler que les personnes vivant en foyer, ou sans domicile fixe, sont hors du champ de l’enquête Emploi.

9Pour les individus ayant été actifs au moins six mois dans l’année, et en situation d’emploi au moins un mois (population souvent qualifiée de « travailleurs pauvres »), la pauvreté résulte d’abord de durées d’emploi incomplètes, qu’il s’agisse du temps partiel, ou d’une durée d’emploi sur l’année inférieure à douze mois. La recherche d’un autre emploi, ou le temps partiel subi, sont associés à des risques de pauvreté bien plus élevés. En effet, la personne souhaite souvent travailler davantage précisément à cause de l’insuffisance de son revenu. Le statut dans l’emploi indique un effet spécifique des contrats à durée déterminée et des stages de la formation professionnelle, en plus de celui de la durée d’emploi, sans doute lié à la plus faible rémunération associée en moyenne à ces statuts.

10Pour les personnes qui ont principalement été au chômage au cours des douze derniers mois, sans avoir travaillé, le fait d’être non indemnisé ou de percevoir le RMI est bien entendu associé à un risque de pauvreté plus élevé. En revanche, les individus qui se déclarent inactifs sont, toutes choses par ailleurs, moins pauvres. Peut-être sont-ils fréquemment en préretraite, de sorte qu’ils disposent de suffisamment de ressources.

11Enfin, les individus qui ont été principalement inactifs au cours des douze derniers mois se distinguent principalement selon qu’ils sont à la retraite (auquel cas le risque de pauvreté est très faible), inactifs, ou chômeurs découragés. Ces dernières personnes, qui déclarent souhaiter occuper un emploi sans effectuer d’acte de recherche particulier, présentent un taux de pauvreté très élevé.

Le suivi du risque de pauvreté

12Les analyses statistiques précédentes permettent d’associer à tout individu un risque de pauvreté selon ses caractéristiques individuelles, familiales, ou liées à l’éventuel emploi occupé. Comme l’objet est de suivre la pauvreté relative, ce risque de pauvreté est découpé en fonction du risque médian de chaque grande catégorie (dominante emploi, chômage, ou inactivité définies en figure 1). Il en résulte une typologie de la population en huit classes, nettement différenciées quant à leur risque de pauvreté (tableau 1).

Tableau 1.

Les classes de risque de pauvreté

Tableau 1.
Tableau 1. Les classes de risque de pauvreté Part dans la Taux moyen Catégorie Distance au risque médian population de pauvreté (en %) (en %) Dominante emploi ? Risque de pauvreté élevé............... Plus de 10 fois 4,8 28,7 ? Risque de pauvreté faible.............. Entre 1 et 10 fois 20,8 5,4 ? Risque de pauvreté très faible....... Moins de 1 fois 26,0 0,5 Dominante chômage ? Risque de pauvreté élevé............... Plus de 1,5 fois 1,6 49,6 ? Risque de pauvreté faible.............. Moins de 1,5 fois 2,6 8,6 Dominante inactivité ? Risque de pauvreté élevé............... Plus de 4 fois 7,5 30,3 ? Risque de pauvreté faible.............. Entre 1 et 4 fois 13,3 6,4 ? Risque de pauvreté très faible....... Moins de 1 fois 23,5 1,8 Ensemble........................................... 100 7,3 Champ : Personnes de 17 ans et plus, hors indépendants, étudiants, ou militaires du contingent. Source : Calculs sur l’enquête Revenus fiscaux 1996.

Les classes de risque de pauvreté

Calculs sur l’enquête Revenus fiscaux 1996.

13Il est alors possible de suivre les populations ainsi définies sur la période 1990-2001 à partir des enquêtes Emploi. À défaut de donner précisément une évolution du taux de pauvreté, cette approche permet au moins d’analyser le devenir des populations les plus exposées au risque de pauvreté. Cette démarche suppose toutefois que les facteurs liés à un taux de pauvreté élevé en 1996 demeurent identiques sur la période. Ainsi, la création après 1996 d’une allocation d’un montant suffisamment important, et ciblée sur les populations à risque élevé, conduirait à sous-estimer la baisse du risque de pauvreté pour ces populations. La législation sur les minima sociaux n’ayant pas connu de telles évolutions sur la période, l’hypothèse de stabilité des coefficients estimés n’est pas très forte.

14Le suivi de ces différentes catégories sur la dernière décennie fait apparaître une diminution du risque de pauvreté entre 2000 et 2001 pour les personnes en situation d’emploi, après une lente progression de 1990 à 1994. Cette évolution favorable s’observe à la fois au travers de la baisse de la proportion de personnes pour lesquelles le risque de pauvreté est élevé, et surtout par un accroissement de la part de la population en emploi pour laquelle le risque de pauvreté est très faible (tableau 2).

15Pour les personnes dont la situation principale est le chômage, le risque de pauvreté tend en revanche à s’accroître sur la période, sauf depuis 1999. Dans le même temps, la part des chômeurs présentant un faible risque de pauvreté progresse jusqu’en 1998, pour diminuer ensuite. La montée du chômage jusqu’en 1994 ne s’est pas accompagnée d’un accroissement de la part des chômeurs pauvres, sans doute parce qu’elle concernait à la fois des primo demandeurs, et des licenciés économiques ayant acquis au préalable des droits à indemnisation. À l’inverse, la sélectivité du marché du travail conduit à une hausse de la proportion de chômeurs à risque élevé à partir de 1997, la baisse du chômage bénéficiant surtout aux chômeurs à risque faible (graphique 1).

Tableau 2.

Évolution de la population selon le risque de pauvreté encouru

Tableau 2.
Tableau 2. Évolution de la population selon le risque de pauvreté encouru (en %) 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Dominante emploi ? Risque de pauvreté élevé........... 4,3 4,4 4,5 4,8 4,9 4,9 5,0 5,0 5,0 4,9 5,0 4,6 ? Risque de pauvreté faible........... 20,4 20,6 20,3 20,2 19,4 19,7 19,7 19,6 19,7 19,9 20,4 20,9 ? Risque de pauvreté très faible.... 24,8 25,2 25,0 25,2 24,5 24,8 24,9 24,7 24,8 24,9 25,4 25,8 Dominante chômage ? Risque de pauvreté élevé........... 1,2 1,2 1,3 1,5 1,7 1,7 1,7 1,7 1,8 1,7 1,6 1,3 ? Risque de pauvreté faible........... 1,8 1,8 2,1 2,2 2,7 2,7 2,6 2,8 2,8 2,7 2,4 2,1 Dominante inactivité ? Risque de pauvreté élevé........... 9,5 9,2 9,1 9,2 9,1 8,9 8,9 8,7 8,4 8,5 7,9 7,7 ? Risque de pauvreté faible........... 14,2 14,2 14,3 13,8 14,0 13,8 14,1 14,0 13,9 13,9 13,4 13,5 ? Risque de pauvreté très faible.... 23,8 23,5 23,5 23,1 23,6 23,5 23,1 23,4 23,7 23,7 23,9 24,0 Ensemble............. 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 Source : calculs effectués sur les enquêtes Emploi. Champ : Personnes âgées de 17 ans et plus, hors indépendants, étudiants, et militaires du contingent. NB : l’enquête emploi de 1999 a été réalisée en janvier, alors qu’elle a traditionnellement lieu en mars. Les évolutions entre 1999 et 2000 peuvent en être affectées.

Évolution de la population selon le risque de pauvreté encouru

calculs effectués sur les enquêtes Emploi.

16Il semble ainsi se dessiner un clivage entre des chômeurs de longue durée certes, mais relativement aisés, qui parviennent à accéder à un emploi lors des reprises économiques, et d’autres disposant a priori de moins de ressources dans leur ménage, et qui parviennent difficilement à quitter cette situation de non-emploi. Cette évolution défavorable peut résulter des changements intervenus dans l’indemnisation du chômage à partir de 1992 (instauration de l’allocation unique dégressive), et dont les effets sur les ressources des ménages se font sentir deux années après.

17Enfin, pour les personnes principalement en inactivité, le risque de pauvreté tend à diminuer sur la période, surtout pour celles qui présentent le risque de pauvreté le plus élevé. Cette évolution résulte pour partie d’un effet de composition, les retraités (qui présentent un risque de pauvreté très faible) constituant une proportion croissante des inactifs. Par ailleurs, le grand nombre de créations d’emplois observé depuis 1997 a pu exercer un effet d’appel sur les inactifs, et notamment les moins favorisés d’entre eux.

Graphique 1.

Évolution de la part des chômeurs

Graphique 1.
Graphique 1. Évolution de la part des chômeurs présentant un risque de pauvreté élevé dans l’ensemble des chômeurs

Évolution de la part des chômeurs

LA MOBILITÉ SELON LE RISQUE DE PAUVRETÉ

18Outre l’évolution globale du risque de pauvreté, le suivi dans le temps des populations concernées est essentiel pour savoir si la pauvreté constitue une situation relativement partagée et transitoire, ou si au contraire le phénomène est durablement concentré sur certains ménages. L’étude de Breuil, Ponthieux, et Zoyem [2001], menée sur les quatre premières vagues du panel européen (1994-1997), fait apparaître une assez forte mobilité des actifs pauvres.

19L’enquête Emploi permettant le suivi sur deux années consécutives des individus [1], il est possible de retracer le devenir des personnes présentant un risque de pauvreté élevé au cours des années 1990. Il est en particulier intéressant d’analyser les facteurs qui concourent au passage d’un risque élevé vers un risque plus faible.

Une forte mobilité des populations à risque de pauvreté élevé

20La probabilité de sortie d’une situation à risque de pauvreté élevée est assez forte pour les actifs : le quart des « travailleurs pauvres » quitte cette catégorie entre 2000 et 2001, tout en restant en situation d’emploi (tableau 3). Pour les chômeurs à risque de pauvreté élevé, en revanche, retrouver un emploi ne réduit pas leur risque de pauvreté dans deux cas sur trois. Pour les inactifs, la sortie de la pauvreté est beaucoup moins assurée, et elle s’opère surtout en demeurant inactif.

Tableau 3.

Devenir des populations selon leur risque de pauvreté entre 2000 et 2001

Tableau 3.
Tableau 3. Devenir des populations selon leur risque de pauvreté entre 2000 et 2001 (en %) Situation en 2001 Situation en 2000 Attri(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) tion Total Dominante emploi ? Risque de pauvreté élevé............................ (1) 29 22 2 3 2 2 1 1 38 100 ? Risque de pauvreté faible............................ (2) 4 49 12 0 1 1 1 1 31 100 ? Risque de pauvreté très faible..................... (3) 0 9 59 0 0 0 0 1 29 100 Dominante chômage ? Risque de pauvreté élevé............................ (4) 14 6 1 25 6 7 2 0 38 100 ? Risque de pauvreté faible............................ (5) 5 12 5 3 30 2 5 8 30 100 Dominante inactivité ? Risque de pauvreté élevé............................ (6) 3 3 0 1 1 45 11 3 32 100 ? Risque de pauvreté faible............................ (7) 0 2 1 0 1 5 56 13 21 100 ? Risque de pauvreté très faible..................... (8) 0 1 1 0 0 1 6 72 18 100 Source : enquêtes Emploi. Champ : Personnes âgées de 17 ans et plus, hors indépendants, étudiants, et militaires du contingent interrogées en 2000 et 2001. Lecture : parmi les personnes en situation d’emploi en 2000 et présentant un risque de pauvreté élevé, 38 % ne sont plus présentes dans l’échantillon en 2001,29 % n’ont pas changé de situation, 24 % (22 % + 2 %) ont amélioré leur situation vis-à-vis de la pauvreté tout en restant en emploi, etc.

Devenir des populations selon leur risque de pauvreté entre 2000 et 2001

enquêtes Emploi.

21Rester proche du marché du travail constitue donc un atout pour améliorer sa situation vis-à-vis du risque de pauvreté, et plus la distance à l’emploi est grande, plus faible est la probabilité d’améliorer sa situation. Toutefois, les inactifs, et une proportion assez forte de chômeurs à risque de pauvreté faible, améliorent leur situation vis-à-vis de la pauvreté en demeurant, ou en devenant inactifs. Cette dernière situation concerne principalement des personnes proches de la retraite.

22Enfin, l’enfoncement dans le chômage peut conduire à des situations de pauvreté élevées. Ainsi, la moitié des nouveaux chômeurs à risque de pauvreté élevé sont issus du chômage à risque de pauvreté faible de l’année précédente, l’autre moitié étant principalement issue des personnes en emploi et à risque de pauvreté élevé.

23Au cours de la dernière décennie, la probabilité de se maintenir dans la situation observée un an auparavant tend à diminuer pour les personnes en situation d’emploi présentant un risque de pauvreté élevé à compter de 1998. Pour les chômeurs, cette évolution s’observe à compter de 2000. Corrélativement, la probabilité de rester dans une situation à risque de pauvreté très faible tend à croître. Enfin, pour les inactifs à risque de pauvreté élevé, la probabilité de maintien dans la même situation est quasiment stable (tableau 4).

Tableau 4.

Probabilité de rester dans la situation de l’année antérieure

Tableau 4.
Tableau 4. Probabilité de rester dans la situation de l’année antérieure (en %) 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Dominante emploi ? Risque de pauvreté élevé.................................. 47 51 50 52 50 51 51 50 50 48 47 ? Risque de pauvreté faible..................................... 67 69 68 66 70 70 69 69 71 69 70 ? Risque de pauvreté très faible................................. 83 83 83 82 85 85 84 84 85 84 84 Dominante chômage ? Risque de pauvreté élevé.................................. 35 41 40 39 38 43 43 49 48 46 41 ? Risque de pauvreté faible..................................... 35 43 37 39 37 40 45 45 47 44 43 Dominante inactivité ? Risque de pauvreté élevé.................................. 64 67 67 67 67 67 68 67 69 64 67 ? Risque de pauvreté faible..................................... 68 70 68 69 69 70 72 73 73 71 72 ? Risque de pauvreté très faible................................. 84 85 85 86 86 85 88 88 89 87 88 Source : enquêtes Emploi. Champ : Personnes âgées de 17 ans et plus, hors indépendants, étudiants, et militaires du contingent interrogées deux années consécutives. Note : l’année 1999 peut constituer une observation atypique du fait que l’enquête emploi a eu lieu en janvier.

Probabilité de rester dans la situation de l’année antérieure

enquêtes Emploi.

24Pour les personnes principalement en situation d’emploi et présentant un risque de pauvreté élevé, la probabilité de converger vers une meilleure situation augmente depuis 1997. Dans le même temps, la probabilité de devenir chômeur ou inactif est à peu près stable sur la période, le risque de pauvreté associé à ces situations étant légèrement orienté à la baisse (graphique 2).

25Pour les inactifs, la situation tend à s’améliorer sur toute la période, et ils constituent la catégorie ayant la plus faible probabilité de voir sa situation se détériorer. Pour les personnes en emploi, le risque de basculer dans une situation moins favorable d’une année sur l’autre s’est accru entre 1993 et 1994, pour diminuer progressivement par la suite. Enfin, les individus au chômage toute l’année voient aussi leur situation se détériorer en période de ralentissement conjoncturel, pour s’améliorer lors des périodes de reprise, mais avec un délai plus long que celui observé pour les personnes en emploi (graphique 3).

Graphique 2.

E ´ volution du devenir des personnes en situation d’emploi

Graphique 2.
Graphique 2. E ´ volution du devenir des personnes en situation d’emploi présentant un risque de pauvreté élevé (en %) 60 50 40 30 20 10 0 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Même situation Emploi - risque de pauvreté plus faible Chômage ou inactivité - risque faible Chômage ou inactivité - risque élevé Source : enquêtes Emploi. Champ : Personnes âgées de 17 ans et plus, hors indépendants, étudiants, et militaires du contingent interrogées deux années consécutives.

E ´ volution du devenir des personnes en situation d’emploi

enquêtes Emploi.
Graphique 3.

E ´ volution de la probabilité de voir sa situation

Graphique 3.
Graphique 3. E ´ volution de la probabilité de voir sa situation vis-à-vis de la pauvreté se détériorer (en %) 19 17 15 13 11 9 7 1991 1993 1995 1997 1999 2001 Dominante emploi chômage inactivité Source : enquêtes Emploi. Champ : Personnes âgées de 17 ans et plus, hors indépendants, étudiants, et militaires du contingent interrogées deux années consécutives.

E ´ volution de la probabilité de voir sa situation

enquêtes Emploi.

L’évolution vers un risque de pauvreté plus faible tient principalement à l’amélioration de la situation d’emploi

26L’analyse du risque de pauvreté a montré que ce dernier dépend de caractéristiques individuelles, d’emploi, et familiales. Les premières, comme le diplôme, évoluent très peu dans le temps. Ce sont principalement les évolutions sur le marché du travail qui expliquent celles du risque de pauvreté. Ainsi, outre le nombre d’emplois créés (+ 1,3 million entre 1997 et 2001), la reprise observée depuis 1997 est assez sélective (Martin-Houssart [2001]) et bénéficie plus à certaines catégories (jeunes, personnes qualifiées), relativement peu présentes parmi les chômeurs de longue durée [1]. Il est également possible qu’avec la croissance de l’emploi la nature des individus qui demeurent au chômage toute l’année change, les mieux formés d’entre eux quittant le plus rapidement cette situation.

27Les durées d’emploi se sont aussi accrues : la part du temps partiel dans l’emploi total s’est stabilisée depuis 1999, et la part du temps partiel subi diminue depuis 1998. Comme le temps partiel non choisi représente le tiers des emplois du premier quintile de la distribution des salaires mensuels nets, toute amélioration en la matière bénéficie d’abord aux salariés à risque de pauvreté élevé (graphique 4).

Graphique 4.

Évolution de la part du temps partiel dans l’emploi total

Graphique 4.
Graphique 4. Évolution de la part du temps partiel dans l’emploi total (en %) 14 12 10 8 6 4 2 0 1990 1992 1994 1996 1998 2000 Subi Choisi Source : enquêtes Emploi. Champ : Ensemble des salariés.

Évolution de la part du temps partiel dans l’emploi total

enquêtes Emploi.

28De même, la part des embauches sous contrat court a eu tendance à se stabiliser, et la proportion de contrats à durée déterminée transformés en contrats à durée indéterminée à augmenter. Au total, la durée annuelle d’emploi a nettement progressé, notamment pour les salariés les moins rémunérés (graphique 5).

29Pour ce qui concerne la structure des ménages, des changements ont lieu, mais tous ne jouent pas dans le sens d’une baisse du risque de pauvreté. La principale évolution porte sur la part croissante des personnes qui vivent seules et des familles monoparentales : + 5 points sur les dix dernières années, au détriment des couples avec enfants. Or, l’activité de ces personnes évolue vers plus de temps partiel, notamment pour les familles monoparentales. La proportion de chômeurs a aussi tendance à augmenter (Brunet, Goux, Thiesset [2001]), seule la progression de la part des retraités et préretraités va dans le sens d’un accroissement des ressources pour ces ménages. Le développement de la mono-parentalité a ainsi conduit jusqu’à présent à un accroissement du risque de pauvreté global (tableau 5).

Graphique 5.

Évolution du nombre moyen de mois travaillés

Graphique 5.
Graphique 5. Évolution du nombre moyen de mois travaillés au cours des douze derniers mois (Par décile de salaire mensuel net) 12,0 11,5 11,0 10,5 10,0 9,5 9,0 8,5 8,0 1990 1992 1994 1996 1998 2000 Décile 1 Décile 2 Décile 5 Source : enquêtes Emploi. Champ : Ensemble des salariés.

Évolution du nombre moyen de mois travaillés

enquêtes Emploi.
Tableau 5.

Lien à l’activité

Tableau 5.
Tableau 5. Lien à l’activité (en %) Personnes seules Familles monoparentales 1989 1995 2001 1989 1995 2001 Actif occupé à temps plein. 35,0 32,7 34,5 58,7 48,0 47,0 Actif occupé à temps partiel...................................... 3,6 4,5 4,9 10,0 12,5 13,8 Chômeur............................ 3,8 5,1 4,4 13,0 11,5 10,5 Retraité, préretraité............ 40,2 39,7 40,0 3,6 12,8 11,1 Autre inactif....................... 17,4 18,0 16,2 14,7 15,2 17,6 Ensemble............................ 100 100 100 100 100 100 Source : enquêtes Emploi. Champ : Ensemble des célibataires.

Lien à l’activité

enquêtes Emploi.

30Au sein des couples, la polarisation croissante de l’emploi (configuration où les deux conjoints travaillent) est souvent avancée pour expliquer (en partie) l’accroissement des disparités de revenus d’activité ( CAE [2001]). Toutefois, cette évolution vers plus d’activité s’opère essentiellement par des combinaisons temps plein/temps partiel. Les situations où les deux conjoints travaillent à temps partiel sont peu fréquentes. Les situations où les deux membres travaillent à temps plein semblent être très liées à la conjoncture économique. Enfin, la mono-activité décline continûment, sous l’effet de la progression des taux d’activité féminins (graphique 6).

31Les situations plus défavorables où le couple ne compte qu’un seul emploi à temps partiel, ou lorsque les deux membres sont chômeurs ou inactifs (à l’exclusion des retraités) sont peu nombreuses (graphique 7). Leur fréquence augmente toutefois nettement à compter de 1992, pour diminuer de nouveau à partir de 1998. Ces ménages peuvent en outre peu compter sur les ressources de leurs éventuels enfants, puisque seulement 11 % d’entre eux sont actifs occupés en 2001.

Graphique 6.

La polarisation de l’emploi au sein des couples

Graphique 6.
Graphique 6. La polarisation de l’emploi au sein des couples (en %) 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2 emplois à temps plein 2 emplois, dont au moins 1 temps partiel 1 emploi à temps plein, chômage ou inactivité Source : enquêtes Emploi. Champ : Ensemble des couples ne comportant aucun retraité. Note : Les retraités ont été exclus du champ de façon à rendre comparable dans le temps la proportion de couples mono-actifs.

La polarisation de l’emploi au sein des couples

enquêtes Emploi.
Graphique 7.

Évolution de la proportion de couples à faible activité

Graphique 7.
Graphique 7. Évolution de la proportion de couples à faible activité (en %) 8 6 4 2 0 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 Temps partiel, chômage ou inactivité 2 au chômage ou en inactivité Source : enquêtes Emploi. Champ : Ensemble des couples ne comportant aucun retraité.

Évolution de la proportion de couples à faible activité

enquêtes Emploi.

32Ainsi, l’amélioration des situations vis-à-vis du risque de pauvreté résulte principalement de l’importance des créations d’emplois depuis 1997. Le phénomène est en partie amplifié au sein des couples par la polarisation croissante de l’emploi. Cette amélioration reste toutefois faible, et discriminatoire au sein des populations concernées par la pauvreté monétaire. Les personnes durablement éloignées du marché du travail en particulier ne semblent pas bénéficier autant que les autres de l’embellie de la fin des années 1990. Ce résultat militerait pour un effort d’insertion professionnel accru envers ces personnes, en jouant sur leur offre de travail (incitation à la reprise d’un emploi) comme sur la demande (exonérations de charges, politiques d’emploi spécifiques, etc.).


ANNEXE LES RÉGRESSIONS LOGISTIQUES

tableau im14
Dominante inactivité : probabilité d’être pauvre (en %) Situation de référence 27,1 Facteurs individuels Nationalité Autres nationalités 38,6 Originaire d’un pays d’Afrique 43,55 Français référence Diplôme regroupé Baccalauréat ou plus 25,80 CAP, BEP 23,75 Brevet 12,78 Certificat d’études, sans diplôme référence Âge Moins de 30 ans 56,80 De 30 à 39 ans 40,83 De 40 à 49 ans 44,44 Plus de 50 ans référence Niveau de qualification Peu qualifié 41,51 Très qualifié 16,28 Qualifié référence Autres caractéristiques Inactif 16,81 Retraité 9,56 E ´ tait antérieurement en CDI 17,17 E ´ tait antérieurement en CDD 22,49 Inactif qui souhaite cependant travailler 31,43

tableau im15
Caractéristiques du ménage Revenu d’activité du ménage Plus de 1,8 fois le revenu d’activité médian 3,2 De 0,5 à 1,8 fois le revenu d’activité médian 17,6 Moins de la moitié du revenu d’activité médian référence Statut d’occupation du logement Locataire du secteur privé 21,83 Locataire du secteur social 26,03 Propriétaire, accédant référence Type de ménage Personne seule 28,22 Famille monoparentale 23,31 Couple référence Nombre d’enfants de moins de 18 ans 3 enfants et plus 19,45 2 enfants 31,02 1 enfant 32,41 Pas d’enfant référence Taille de l’agglomération Agglomération parisienne 17,12 Plus de 200 000 habitants 19,08 Moins de 200 000 habitants référence Outre l’enquêté, présence dans le ménage D’un actif embauché sous CDI du privé 14,77 D’un actif embauché sous CDD 21,53 D’un actif embauché sous statut public 12,44 D’un actif à temps partiel souhaité 32,17 D’un actif à temps partiel non souhaité 37,36 D’un actif apprenti ou stagiaire 33,00 D’un chômeur indemnisé 36,86 D’un chômeur non indemnisé 46,33 D’un inactif qui souhaite cependant travailler 30,71 D’un actif qui recherche un autre emploi 29,39 D’un chômeur prêt pour n’importe quel emploi 31,40 D’un actif qui travaille le samedi ou le dimanche 18,48 D’un retraité 18,68 D’un inactif de plus de 18 ans 36,26 D’un allocataire du RMI 43,59 Champ : personnes de plus de 15 ans, jamais en situation d’emploi au cours des douze derniers mois, et présents moins de six mois sur le marché du travail. Source : enquête revenus fiscaux 1996. Lecture : la situation de référence est celle d’une personne de nationalité française, titulaire du certificat d’études ou sans diplôme, âgée de plus de 50 ans, etc. Pour une personne présentant de telles caractéristiques, la probabilité d’appartenir à un ménage pauvre est de 27,1 %. Cette probabilité descend à 25,8 % lorsque l’individu est diplômé du baccalauréat ou plus, les autres caractéristiques restant identiques. A ` noter que ces différentes probabilités ne sont pas additives selon les caractéristiques.

enquête revenus fiscaux 1996.

tableau im16
Dominante chômage : probabilité d’être pauvre (en %) Situation de référence 32,4 Facteurs individuels Nationalité Autres nationalités 48,60 Originaire d’un pays d’Afrique 31,82 Français référence Diplôme regroupé Baccalauréat ou plus 29,85 CAP, BEP 24,10 Brevet 29,77 Certificat d’études, sans diplôme référence Âge Plus de 50 ans 18,54 De 40 à 49 ans 28,89 De 30 à 39 ans 24,92 Moins de 30 ans référence Niveau de qualification Peu qualifié 28,53 Très qualifié 27,94 Qualifié référence Autres caractéristiques Chômeur non indemnisé 36,89 Inactif 27,71 Perçoit le RMI 57,54 E ´ tait antérieument en CDD 34,13 E ´ tait en apprentissage ou en stage 50,97 Inactif qui souhaite cependant travailler 36,76

tableau im17
Caractéristiques du ménage Revenu d’activité du ménage Plus de 1,8 fois le revenu d’activité médian 4,2 De 0,5 à 1,8 fois le revenu d’activité médian 15,86 Moins de la moitié du revenu d’activité médian référence Statut d’occupation du logement Propriétaire, accédant 40,13 Locataire du secteur social 40,99 Locataire du secteur privé référence Type de ménage Personne seule 38,04 Famille monoparentale 16,94 Couple référence Nombre d’enfants de moins de 18 ans 3 enfants et plus 33,67 2 enfants 54,48 1 enfant 39,49 Pas d’enfant référence Taille de l’agglomération Agglomération parisienne 25,28 Plus de 200 000 habitants 25,87 Moins de 200 000 habitants référence Outre l’enquêté, présence dans le ménage : D’un actif embauché sous CDI du privé 14,48 D’un actif embauché sous CDD 20,80 D’un actif embauché sous statut public 13,54 D’un actif à temps partiel 41,04 D’un actif apprenti ou stagiaire 37,11 D’un chômeur indemnisé 44,58 D’un chômeur non indemnisé 54,78 D’un inactif qui souhaite cependant travailler 40,54 D’un actif qui recherche un autre emploi 54,76 D’un chômeur prêt pour n’importe quel emploi 37,09 D’un actif qui travaille le samedi ou le dimanche 33,70 D’un retraité 12,73 D’un inactif de plus de 18 ans 47,11 D’un allocataire du RMI 44,48 Champ : Personnes de plus de 15 ans, jamais en situation d’emploi au cours des douze derniers mois, et au chômage au moins six mois durant cette période. Source : enquête revenus fiscaux 1996. Lecture : la situation de référence est celle d’une personne de nationalité française, titulaire du certificat d’études ou sans diplôme, âgée de moins de 30 ans, etc. Pour une personne présentant de telles caractéristiques, la probabilité d’appartenir à un ménage pauvre est de 32,4 %. Cette probabilité descend à 29,8 % lorsque l’individu est diplômé du baccalauréat ou plus, les autres caractéristiques restant identiques. À noter que ces différentes probabilités ne sont pas additives selon les caractéristiques.

enquête revenus fiscaux 1996.

tableau im18
Dominante emploi : probabilité d’être pauvre (en %) Situation de référence 0,7 Facteurs individuels Nationalité Autres nationalités 1,8 Originaire d’un pays d’Afrique 1,71 Français référence Diplôme regroupé Baccalauréat ou plus 0,51 CAP, BEP 0,59 Brevet 0,61 Certificat d’études, sans diplôme référence Âge Moins de 30 ans 1,14 De 30 à 39 ans 0,74 Plus de 50 ans 0,71 De 40 à 49 ans référence Autres caractéristiques individuelles Chômeur non indemnisé 0,49 Chômeur indemnisé 0,43 Perçoit le RMI 2,65 Recherche un autre emploi référence Caractéristiques d’emploi Nombre de mois d’activité dans l’année Moins de 3 mois 2,20 de 4 à 6 mois 1,31 De 7 à 11 mois 1,08 12 mois référence Statut Contrat à durée déterminée 1,15 Salariés de l’E ´ tat et des col. locales 0,55 Apprentis, stagiaires 1,70 Contrat à durée indéterminée du privé référence Niveau de qualification Peu qualifié 1,14 Très qualifié 0,72 Qualifié référence Temps de travail Temps partiel non désiré 1,48 Temps partiel désiré 1,09 Temps plein référence

tableau im19
Caractéristiques du ménage Revenu d’activité du ménage Moins de la moitié du revenu d’activité médian 7,5 De 0,5 à 1,8 fois le revenu d’activité médian 3,0 Plus de 1,8 fois le revenu d’activité médian référence Statut d’occupation du logement Propriétaire, accédant 0,70 Locataire du secteur social 0,75 Locataire du secteur privé référence Type de ménage Personne seule 1,64 Famille monoparentale 0,74 Couple référence Nombre d’enfants de moins de 18 ans 3 enfants et plus 0,50 2 enfants 1,21 1 enfant 1,09 Pas d’enfant référence Taille de l’agglomération Agglomération parisienne 0,36 Plus de 200 000 habitants 0,55 Moins de 200 000 habitants référence Outre l’enquêté, présence dans le ménage : D’un actif embauché sous CDI du privé 0,44 D’un actif embauché sous CDD 0,79 D’un actif embauché sous statut public 0,37 D’un actif à temps partiel 1,25 D’un actif apprenti ou stagiaire 1,24 D’un chômeur non indemnisé 1,77 D’un chômeur indemnisé supplémentaire 0,96 D’un inactif qui souhaite cependant travailler 0,80 D’un actif qui recherche un autre emploi 0,99 D’un chômeur prêt pour n’importe quel emploi 0,89 D’un actif qui travaille le samedi ou le dimanche 0,66 D’un retraité 0,27 D’un inactif de plus de 18 ans 1,19 D’un allocataire du RMI 1,24 Champ : Personnes de plus de 15 ans, actives au moins six mois au cours des douze derniers mois, dont au moins 1 mois comme salarié actif occupé. Les indépendants et militaires du contingent sont donc exclus. L’exclusion des indépendants tient au fait que leurs ressources sont mal connues. Source : enquête revenus fiscaux 1996. Lecture : la situation de référence est celle d’une personne de nationalité française, titulaire du certificat d’études ou sans diplôme, âgée entre 40 et 49 ans, etc. Pour une personne présentant de telles caractéristiques, la probabilité d’appartenir à un ménage pauvre est de 0,7 %. Cette probabilité s’élève à 2,2 % lorsque l’individu a travaillé moins de 3 mois au cours des 12 derniers mois, les autres caractéristiques restant identiques. À noter que ces différentes probabilités ne sont pas additives selon les caractéristiques.

mal connues.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

  • BREUIL-GENIER P., PONTHIEUX S. et ZOYEM J.-P. [2001], « Profils sur le marché du travail et caractéristiques familiales des actifs pauvres », Économie et statistique, 349-350, p. 99-124.
  • BRUNET F., GOUX D. et THIESSET C. [2001], « Le chômage au sein des ménages », Insee Première, 775, mai.
  • CAE [2001], Inégalités économiques, Paris, La Documentation française.
  • CERC [2001], « Accès à l’emploi et protection sociale », Rapport n° 1.
  • CHARDON O. [2001], « Les transformations de l’emploi non qualifié depuis vingt ans », Insee Première, 796, juillet.
  • HOURRIEZ J.-M. [2000], « Que nous apprend l’information statistique disponible sur les travailleurs pauvres », contribution au colloque Working poor en France, première journée, mai.
  • HOURRIEZ J.-M., LEGENDRE N. et LE VERRE R. [2001], « La pauvreté des ménages de 1970 à 1997 : plus de ménages pauvres parmi les salariés, moins chez les retraités », Insee Première, 761, mars.
  • LAGARENNE N. et LEGENDRE N. [2000], « Les travailleurs pauvres », Insee première, 745, octobre.
  • MARTIN HOUSSART G. [2001], « De plus en plus de passages vers un emploi stable », Insee première, 769, avril.
  • SYNTHÈSES, 47, « Revenus et patrimoine des ménages », édition 2000-2001.

Notes

  • [*]
    Université de la Réunion, Faculté de droit et d’économie, 15, avenue René-Cassin BP 7151,97715 Saint-Denis. L’auteur remercie vivement le référé de la Revue économique pour ses suggestions et ses remarques très constructives.
  • [1]
    Insee, Synthèses n° 47.
  • [2]
    En effet, le taux de pauvreté étant défini de manière relative, une baisse du taux de pauvreté ne peut se produire que lorsque les bas revenus progressent plus que la moyenne.
  • [3]
    L’analyse du risque de pauvreté a été menée sur l’enquête Revenus fiscaux 1996. L’année 1997, dernière disponible, donne des résultats très similaires.
  • [1]
    Pour les inactifs et les chômeurs, la catégorie sociale est celle du dernier emploi.
  • [2]
    Pour la définition des employés non qualifiés, se référer aux travaux d’Olivier Chardon [2001].
  • [1]
    Il est en théorie possible à partir des enquêtes Emploi des années 1990 de suivre les individus durant trois années. Toutefois, compte tenu des phénomènes d’attrition d’échantillon (sortie non programmée d’une partie des personnes enquêtées d’une année sur l’autre), particulièrement importants au sein des populations présentant le risque de pauvreté le plus élevé, le suivi n’a été opéré que sur deux années. La disparition d’une partie de l’échantillon d’une année sur l’autre est liée à de multiples causes : déménagement de l’individu enquêté, destruction du logement, refus de répondre plus d’une fois, etc. Toutefois, le taux d’attrition est constant depuis 1993, et ce pour l’ensemble des catégories. Il est donc possible de se restreindre aux personnes ayant effectivement répondu deux années consécutives, sachant que ce n’est pas tant le niveau de la probabilité de transition qui importe pour l’analyse, que son évolution dans le temps.
  • [1]
    Il faut avoir travaillé au moins un mois dans l’année pour être considéré comme en situation d’emploi. La dominante chômage rassemble donc principalement des chômeurs de longue durée.

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