Notes
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[*]
Université de la Réunion, Faculté de droit et d’économie, 15, avenue René-Cassin BP 7151,97715 Saint-Denis. L’auteur remercie vivement le référé de la Revue économique pour ses suggestions et ses remarques très constructives.
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[1]
Insee, Synthèses n° 47.
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[2]
En effet, le taux de pauvreté étant défini de manière relative, une baisse du taux de pauvreté ne peut se produire que lorsque les bas revenus progressent plus que la moyenne.
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[3]
L’analyse du risque de pauvreté a été menée sur l’enquête Revenus fiscaux 1996. L’année 1997, dernière disponible, donne des résultats très similaires.
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[1]
Pour les inactifs et les chômeurs, la catégorie sociale est celle du dernier emploi.
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[2]
Pour la définition des employés non qualifiés, se référer aux travaux d’Olivier Chardon [2001].
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[1]
Il est en théorie possible à partir des enquêtes Emploi des années 1990 de suivre les individus durant trois années. Toutefois, compte tenu des phénomènes d’attrition d’échantillon (sortie non programmée d’une partie des personnes enquêtées d’une année sur l’autre), particulièrement importants au sein des populations présentant le risque de pauvreté le plus élevé, le suivi n’a été opéré que sur deux années. La disparition d’une partie de l’échantillon d’une année sur l’autre est liée à de multiples causes : déménagement de l’individu enquêté, destruction du logement, refus de répondre plus d’une fois, etc. Toutefois, le taux d’attrition est constant depuis 1993, et ce pour l’ensemble des catégories. Il est donc possible de se restreindre aux personnes ayant effectivement répondu deux années consécutives, sachant que ce n’est pas tant le niveau de la probabilité de transition qui importe pour l’analyse, que son évolution dans le temps.
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[1]
Il faut avoir travaillé au moins un mois dans l’année pour être considéré comme en situation d’emploi. La dominante chômage rassemble donc principalement des chômeurs de longue durée.
UNE MÉTHODE DE SUIVI DU RISQUE DE PAUVRETÉ
1L’enquête Revenus fiscaux 1997 fait apparaître un taux de pauvreté de 7 %, globalement stable par rapport à 1996, mais en légère baisse pour les actifs [1]. De même, l’enquête permanente sur les conditions de vie des ménages, qui permet de suivre moins précisément mais sur une période plus récente l’évolution du taux de pauvreté, tend à indiquer une stabilisation de ce taux depuis 1996 (Hourriez, Legendre, Le Verre [2001]). Selon ces résultats, le sort des plus défavorisés s’est ainsi amélioré dans la seconde moitié des années 1990 par rapport au début de la décennie, puisque leur revenu a augmenté au même rythme que le revenu médian de la population [2].
2Toutefois, ces différentes sources ne permettent pas de rendre compte de l’évolution de la pauvreté sur la décennie, et notamment sur la période récente. Pour combler cette lacune, une autre méthode de suivi de la pauvreté, initiée notamment Hourriez [2000], consiste à suivre, à partir des enquêtes Emploi, les catégories de ménages présentant un risque de pauvreté élevé. C’est cette approche qui va être développée dans cet article.
Les facteurs qui influent sur le risque de pauvreté
3À la suite de la réflexion du CSERC sur la définition des travailleurs pauvres en France (Hourriez [2000]), la population est scindée en trois grandes catégories vis-à-vis de l’activité (fig. 1).
Les situations vis-à-vis de l’activité
Les situations vis-à-vis de l’activité
4Une régression logistique est menée sur chacune de ces populations, afin de déterminer quels éléments, individuels, familiaux, ou liés à l’éventuel emploi occupé, expliquent qu’un individu appartient à un ménage pauvre (les résultats détaillés sont donnés en annexe) [3].
5Dans tous les cas, la tranche de revenu d’activité du ménage apporte beaucoup d’information sur le risque de pauvreté. Les personnes, qui vivent dans un ménage où le revenu d’activité est 1,8 fois plus élevé que le revenu médian, ont un risque de pauvreté environ dix fois moindre que celles qui vivent dans un ménage en deçà du revenu d’activité médian.
6Le risque de pauvreté est aussi très variable selon le diplôme, et la catégorie sociale des personnes [1]. Il est 1,5 fois plus élevé pour un non-diplômé, relativement à une personne de niveau baccalauréat ou davantage. Il est nettement plus élevé pour les employés et les ouvriers non qualifiés [2] relativement aux cadres et professions intermédiaires.
7L’importance des configurations familiales est manifeste. La pauvreté concerne d’abord les ménages jeunes, les personnes seules, ou les couples avec un ou deux enfants. L’absence, au sein du ménage, de personnes percevant un revenu d’activité, ou une retraite, accroît nettement la probabilité d’être classé comme pauvre. À l’inverse, la présence dans le ménage d’un actif occupé à temps plein autre que la personne considérée, ou d’un retraité, la réduit.
8Enfin, le risque de pauvreté est plus faible dans les grandes villes, notamment l’agglomération parisienne. Peut-être s’agit-il d’une sous-déclaration des salaires dans l’enquête Emploi, d’un effet revenu caché, ou d’un meilleur accès à l’aide sociale dans ces zones plus densément habitées. Il faut rappeler que les personnes vivant en foyer, ou sans domicile fixe, sont hors du champ de l’enquête Emploi.
9Pour les individus ayant été actifs au moins six mois dans l’année, et en situation d’emploi au moins un mois (population souvent qualifiée de « travailleurs pauvres »), la pauvreté résulte d’abord de durées d’emploi incomplètes, qu’il s’agisse du temps partiel, ou d’une durée d’emploi sur l’année inférieure à douze mois. La recherche d’un autre emploi, ou le temps partiel subi, sont associés à des risques de pauvreté bien plus élevés. En effet, la personne souhaite souvent travailler davantage précisément à cause de l’insuffisance de son revenu. Le statut dans l’emploi indique un effet spécifique des contrats à durée déterminée et des stages de la formation professionnelle, en plus de celui de la durée d’emploi, sans doute lié à la plus faible rémunération associée en moyenne à ces statuts.
10Pour les personnes qui ont principalement été au chômage au cours des douze derniers mois, sans avoir travaillé, le fait d’être non indemnisé ou de percevoir le RMI est bien entendu associé à un risque de pauvreté plus élevé. En revanche, les individus qui se déclarent inactifs sont, toutes choses par ailleurs, moins pauvres. Peut-être sont-ils fréquemment en préretraite, de sorte qu’ils disposent de suffisamment de ressources.
11Enfin, les individus qui ont été principalement inactifs au cours des douze derniers mois se distinguent principalement selon qu’ils sont à la retraite (auquel cas le risque de pauvreté est très faible), inactifs, ou chômeurs découragés. Ces dernières personnes, qui déclarent souhaiter occuper un emploi sans effectuer d’acte de recherche particulier, présentent un taux de pauvreté très élevé.
Le suivi du risque de pauvreté
12Les analyses statistiques précédentes permettent d’associer à tout individu un risque de pauvreté selon ses caractéristiques individuelles, familiales, ou liées à l’éventuel emploi occupé. Comme l’objet est de suivre la pauvreté relative, ce risque de pauvreté est découpé en fonction du risque médian de chaque grande catégorie (dominante emploi, chômage, ou inactivité définies en figure 1). Il en résulte une typologie de la population en huit classes, nettement différenciées quant à leur risque de pauvreté (tableau 1).
Les classes de risque de pauvreté
Les classes de risque de pauvreté
13Il est alors possible de suivre les populations ainsi définies sur la période 1990-2001 à partir des enquêtes Emploi. À défaut de donner précisément une évolution du taux de pauvreté, cette approche permet au moins d’analyser le devenir des populations les plus exposées au risque de pauvreté. Cette démarche suppose toutefois que les facteurs liés à un taux de pauvreté élevé en 1996 demeurent identiques sur la période. Ainsi, la création après 1996 d’une allocation d’un montant suffisamment important, et ciblée sur les populations à risque élevé, conduirait à sous-estimer la baisse du risque de pauvreté pour ces populations. La législation sur les minima sociaux n’ayant pas connu de telles évolutions sur la période, l’hypothèse de stabilité des coefficients estimés n’est pas très forte.
14Le suivi de ces différentes catégories sur la dernière décennie fait apparaître une diminution du risque de pauvreté entre 2000 et 2001 pour les personnes en situation d’emploi, après une lente progression de 1990 à 1994. Cette évolution favorable s’observe à la fois au travers de la baisse de la proportion de personnes pour lesquelles le risque de pauvreté est élevé, et surtout par un accroissement de la part de la population en emploi pour laquelle le risque de pauvreté est très faible (tableau 2).
15Pour les personnes dont la situation principale est le chômage, le risque de pauvreté tend en revanche à s’accroître sur la période, sauf depuis 1999. Dans le même temps, la part des chômeurs présentant un faible risque de pauvreté progresse jusqu’en 1998, pour diminuer ensuite. La montée du chômage jusqu’en 1994 ne s’est pas accompagnée d’un accroissement de la part des chômeurs pauvres, sans doute parce qu’elle concernait à la fois des primo demandeurs, et des licenciés économiques ayant acquis au préalable des droits à indemnisation. À l’inverse, la sélectivité du marché du travail conduit à une hausse de la proportion de chômeurs à risque élevé à partir de 1997, la baisse du chômage bénéficiant surtout aux chômeurs à risque faible (graphique 1).
Évolution de la population selon le risque de pauvreté encouru
Évolution de la population selon le risque de pauvreté encouru
16Il semble ainsi se dessiner un clivage entre des chômeurs de longue durée certes, mais relativement aisés, qui parviennent à accéder à un emploi lors des reprises économiques, et d’autres disposant a priori de moins de ressources dans leur ménage, et qui parviennent difficilement à quitter cette situation de non-emploi. Cette évolution défavorable peut résulter des changements intervenus dans l’indemnisation du chômage à partir de 1992 (instauration de l’allocation unique dégressive), et dont les effets sur les ressources des ménages se font sentir deux années après.
17Enfin, pour les personnes principalement en inactivité, le risque de pauvreté tend à diminuer sur la période, surtout pour celles qui présentent le risque de pauvreté le plus élevé. Cette évolution résulte pour partie d’un effet de composition, les retraités (qui présentent un risque de pauvreté très faible) constituant une proportion croissante des inactifs. Par ailleurs, le grand nombre de créations d’emplois observé depuis 1997 a pu exercer un effet d’appel sur les inactifs, et notamment les moins favorisés d’entre eux.
Évolution de la part des chômeurs
Évolution de la part des chômeurs
LA MOBILITÉ SELON LE RISQUE DE PAUVRETÉ
18Outre l’évolution globale du risque de pauvreté, le suivi dans le temps des populations concernées est essentiel pour savoir si la pauvreté constitue une situation relativement partagée et transitoire, ou si au contraire le phénomène est durablement concentré sur certains ménages. L’étude de Breuil, Ponthieux, et Zoyem [2001], menée sur les quatre premières vagues du panel européen (1994-1997), fait apparaître une assez forte mobilité des actifs pauvres.
19L’enquête Emploi permettant le suivi sur deux années consécutives des individus [1], il est possible de retracer le devenir des personnes présentant un risque de pauvreté élevé au cours des années 1990. Il est en particulier intéressant d’analyser les facteurs qui concourent au passage d’un risque élevé vers un risque plus faible.
Une forte mobilité des populations à risque de pauvreté élevé
20La probabilité de sortie d’une situation à risque de pauvreté élevée est assez forte pour les actifs : le quart des « travailleurs pauvres » quitte cette catégorie entre 2000 et 2001, tout en restant en situation d’emploi (tableau 3). Pour les chômeurs à risque de pauvreté élevé, en revanche, retrouver un emploi ne réduit pas leur risque de pauvreté dans deux cas sur trois. Pour les inactifs, la sortie de la pauvreté est beaucoup moins assurée, et elle s’opère surtout en demeurant inactif.
Devenir des populations selon leur risque de pauvreté entre 2000 et 2001
Devenir des populations selon leur risque de pauvreté entre 2000 et 2001
21Rester proche du marché du travail constitue donc un atout pour améliorer sa situation vis-à-vis du risque de pauvreté, et plus la distance à l’emploi est grande, plus faible est la probabilité d’améliorer sa situation. Toutefois, les inactifs, et une proportion assez forte de chômeurs à risque de pauvreté faible, améliorent leur situation vis-à-vis de la pauvreté en demeurant, ou en devenant inactifs. Cette dernière situation concerne principalement des personnes proches de la retraite.
22Enfin, l’enfoncement dans le chômage peut conduire à des situations de pauvreté élevées. Ainsi, la moitié des nouveaux chômeurs à risque de pauvreté élevé sont issus du chômage à risque de pauvreté faible de l’année précédente, l’autre moitié étant principalement issue des personnes en emploi et à risque de pauvreté élevé.
23Au cours de la dernière décennie, la probabilité de se maintenir dans la situation observée un an auparavant tend à diminuer pour les personnes en situation d’emploi présentant un risque de pauvreté élevé à compter de 1998. Pour les chômeurs, cette évolution s’observe à compter de 2000. Corrélativement, la probabilité de rester dans une situation à risque de pauvreté très faible tend à croître. Enfin, pour les inactifs à risque de pauvreté élevé, la probabilité de maintien dans la même situation est quasiment stable (tableau 4).
Probabilité de rester dans la situation de l’année antérieure
Probabilité de rester dans la situation de l’année antérieure
24Pour les personnes principalement en situation d’emploi et présentant un risque de pauvreté élevé, la probabilité de converger vers une meilleure situation augmente depuis 1997. Dans le même temps, la probabilité de devenir chômeur ou inactif est à peu près stable sur la période, le risque de pauvreté associé à ces situations étant légèrement orienté à la baisse (graphique 2).
25Pour les inactifs, la situation tend à s’améliorer sur toute la période, et ils constituent la catégorie ayant la plus faible probabilité de voir sa situation se détériorer. Pour les personnes en emploi, le risque de basculer dans une situation moins favorable d’une année sur l’autre s’est accru entre 1993 et 1994, pour diminuer progressivement par la suite. Enfin, les individus au chômage toute l’année voient aussi leur situation se détériorer en période de ralentissement conjoncturel, pour s’améliorer lors des périodes de reprise, mais avec un délai plus long que celui observé pour les personnes en emploi (graphique 3).
E ´ volution du devenir des personnes en situation d’emploi
E ´ volution du devenir des personnes en situation d’emploi
E ´ volution de la probabilité de voir sa situation
E ´ volution de la probabilité de voir sa situation
L’évolution vers un risque de pauvreté plus faible tient principalement à l’amélioration de la situation d’emploi
26L’analyse du risque de pauvreté a montré que ce dernier dépend de caractéristiques individuelles, d’emploi, et familiales. Les premières, comme le diplôme, évoluent très peu dans le temps. Ce sont principalement les évolutions sur le marché du travail qui expliquent celles du risque de pauvreté. Ainsi, outre le nombre d’emplois créés (+ 1,3 million entre 1997 et 2001), la reprise observée depuis 1997 est assez sélective (Martin-Houssart [2001]) et bénéficie plus à certaines catégories (jeunes, personnes qualifiées), relativement peu présentes parmi les chômeurs de longue durée [1]. Il est également possible qu’avec la croissance de l’emploi la nature des individus qui demeurent au chômage toute l’année change, les mieux formés d’entre eux quittant le plus rapidement cette situation.
27Les durées d’emploi se sont aussi accrues : la part du temps partiel dans l’emploi total s’est stabilisée depuis 1999, et la part du temps partiel subi diminue depuis 1998. Comme le temps partiel non choisi représente le tiers des emplois du premier quintile de la distribution des salaires mensuels nets, toute amélioration en la matière bénéficie d’abord aux salariés à risque de pauvreté élevé (graphique 4).
Évolution de la part du temps partiel dans l’emploi total
Évolution de la part du temps partiel dans l’emploi total
28De même, la part des embauches sous contrat court a eu tendance à se stabiliser, et la proportion de contrats à durée déterminée transformés en contrats à durée indéterminée à augmenter. Au total, la durée annuelle d’emploi a nettement progressé, notamment pour les salariés les moins rémunérés (graphique 5).
29Pour ce qui concerne la structure des ménages, des changements ont lieu, mais tous ne jouent pas dans le sens d’une baisse du risque de pauvreté. La principale évolution porte sur la part croissante des personnes qui vivent seules et des familles monoparentales : + 5 points sur les dix dernières années, au détriment des couples avec enfants. Or, l’activité de ces personnes évolue vers plus de temps partiel, notamment pour les familles monoparentales. La proportion de chômeurs a aussi tendance à augmenter (Brunet, Goux, Thiesset [2001]), seule la progression de la part des retraités et préretraités va dans le sens d’un accroissement des ressources pour ces ménages. Le développement de la mono-parentalité a ainsi conduit jusqu’à présent à un accroissement du risque de pauvreté global (tableau 5).
Évolution du nombre moyen de mois travaillés
Évolution du nombre moyen de mois travaillés
Lien à l’activité
Lien à l’activité
30Au sein des couples, la polarisation croissante de l’emploi (configuration où les deux conjoints travaillent) est souvent avancée pour expliquer (en partie) l’accroissement des disparités de revenus d’activité ( CAE [2001]). Toutefois, cette évolution vers plus d’activité s’opère essentiellement par des combinaisons temps plein/temps partiel. Les situations où les deux conjoints travaillent à temps partiel sont peu fréquentes. Les situations où les deux membres travaillent à temps plein semblent être très liées à la conjoncture économique. Enfin, la mono-activité décline continûment, sous l’effet de la progression des taux d’activité féminins (graphique 6).
31Les situations plus défavorables où le couple ne compte qu’un seul emploi à temps partiel, ou lorsque les deux membres sont chômeurs ou inactifs (à l’exclusion des retraités) sont peu nombreuses (graphique 7). Leur fréquence augmente toutefois nettement à compter de 1992, pour diminuer de nouveau à partir de 1998. Ces ménages peuvent en outre peu compter sur les ressources de leurs éventuels enfants, puisque seulement 11 % d’entre eux sont actifs occupés en 2001.
La polarisation de l’emploi au sein des couples
La polarisation de l’emploi au sein des couples
Évolution de la proportion de couples à faible activité
Évolution de la proportion de couples à faible activité
32Ainsi, l’amélioration des situations vis-à-vis du risque de pauvreté résulte principalement de l’importance des créations d’emplois depuis 1997. Le phénomène est en partie amplifié au sein des couples par la polarisation croissante de l’emploi. Cette amélioration reste toutefois faible, et discriminatoire au sein des populations concernées par la pauvreté monétaire. Les personnes durablement éloignées du marché du travail en particulier ne semblent pas bénéficier autant que les autres de l’embellie de la fin des années 1990. Ce résultat militerait pour un effort d’insertion professionnel accru envers ces personnes, en jouant sur leur offre de travail (incitation à la reprise d’un emploi) comme sur la demande (exonérations de charges, politiques d’emploi spécifiques, etc.).
ANNEXE LES RÉGRESSIONS LOGISTIQUES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- BREUIL-GENIER P., PONTHIEUX S. et ZOYEM J.-P. [2001], « Profils sur le marché du travail et caractéristiques familiales des actifs pauvres », Économie et statistique, 349-350, p. 99-124.
- BRUNET F., GOUX D. et THIESSET C. [2001], « Le chômage au sein des ménages », Insee Première, 775, mai.
- CAE [2001], Inégalités économiques, Paris, La Documentation française.
- CERC [2001], « Accès à l’emploi et protection sociale », Rapport n° 1.
- CHARDON O. [2001], « Les transformations de l’emploi non qualifié depuis vingt ans », Insee Première, 796, juillet.
- HOURRIEZ J.-M. [2000], « Que nous apprend l’information statistique disponible sur les travailleurs pauvres », contribution au colloque Working poor en France, première journée, mai.
- HOURRIEZ J.-M., LEGENDRE N. et LE VERRE R. [2001], « La pauvreté des ménages de 1970 à 1997 : plus de ménages pauvres parmi les salariés, moins chez les retraités », Insee Première, 761, mars.
- LAGARENNE N. et LEGENDRE N. [2000], « Les travailleurs pauvres », Insee première, 745, octobre.
- MARTIN HOUSSART G. [2001], « De plus en plus de passages vers un emploi stable », Insee première, 769, avril.
- SYNTHÈSES, 47, « Revenus et patrimoine des ménages », édition 2000-2001.
Notes
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[*]
Université de la Réunion, Faculté de droit et d’économie, 15, avenue René-Cassin BP 7151,97715 Saint-Denis. L’auteur remercie vivement le référé de la Revue économique pour ses suggestions et ses remarques très constructives.
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[1]
Insee, Synthèses n° 47.
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[2]
En effet, le taux de pauvreté étant défini de manière relative, une baisse du taux de pauvreté ne peut se produire que lorsque les bas revenus progressent plus que la moyenne.
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[3]
L’analyse du risque de pauvreté a été menée sur l’enquête Revenus fiscaux 1996. L’année 1997, dernière disponible, donne des résultats très similaires.
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Pour les inactifs et les chômeurs, la catégorie sociale est celle du dernier emploi.
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[2]
Pour la définition des employés non qualifiés, se référer aux travaux d’Olivier Chardon [2001].
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[1]
Il est en théorie possible à partir des enquêtes Emploi des années 1990 de suivre les individus durant trois années. Toutefois, compte tenu des phénomènes d’attrition d’échantillon (sortie non programmée d’une partie des personnes enquêtées d’une année sur l’autre), particulièrement importants au sein des populations présentant le risque de pauvreté le plus élevé, le suivi n’a été opéré que sur deux années. La disparition d’une partie de l’échantillon d’une année sur l’autre est liée à de multiples causes : déménagement de l’individu enquêté, destruction du logement, refus de répondre plus d’une fois, etc. Toutefois, le taux d’attrition est constant depuis 1993, et ce pour l’ensemble des catégories. Il est donc possible de se restreindre aux personnes ayant effectivement répondu deux années consécutives, sachant que ce n’est pas tant le niveau de la probabilité de transition qui importe pour l’analyse, que son évolution dans le temps.
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Il faut avoir travaillé au moins un mois dans l’année pour être considéré comme en situation d’emploi. La dominante chômage rassemble donc principalement des chômeurs de longue durée.