Au cours du xviiie siècle, Dunkerque devient le foyer d’une intense activité manufacturière : n’étant pas soumis au contrôle de la Ferme générale, la Flandre peut s’adonner librement à la culture, à la fabrication et à la vente de tabac. La fabrication de tabac prend ainsi une grande ampleur à Dunkerque et dépasse en importance les activités maritimes du port. En 1749, les manufactures dunkerquoises de tabac emploient 4 000 ouvriers pour une population de 15 000 habitants. La situation de carrefour de la cité flamande au nord-ouest européen se double du privilège inestimable qu’est la franchise fiscale intégrale du port. Cela permet aux manufacturiers dunkerquois d’importer d’Angleterre à moindre coût le tabac virginien afin de le transformer en carottes commercialisables, le plus souvent en y mêlant une part variable de tabac brun indigène cultivé en Flandre. Sur un marché du tabac très concurrentiel, mais où la demande va croissante dans toute l’Europe, les tabacs estampillés « façon de Dunkerque » vont jouir d’une excellente réputation, concurrençant sans difficultés les tabacs de Paris, de Saint-Omer, de Hollande ou encore de Strasbourg. L’activité du négociant-manufacturier Melchior Didier (1709-1788) est l’occasion de lever le voile sur cette industrie dunkerquoise qui reste encore mal connue.
- Dunkerque
- commerce
- xviiie siècle
- Allemagne
- fabriques de tabac
- circulations internationales
- réseaux marchands
Mots-clés éditeurs : siècle, réseaux marchands, e, Dunkerque, xviii, commerce, circulations internationales, Allemagne, fabriques de tabac
Date de mise en ligne : 20/10/2021
https://doi.org/10.3917/rdn.440.0223