Couverture de RDN_428

Article de revue

Découverte fortuite de matériel lithique aux « Dunes de la Manchue » à Audresselles (Pas-de-Calais)

Pages 7 à 20

Notes

  • [1]
    Meurisse-Fort 2008, p. 90 et 99.
  • [2]
    Meurisse-Fort 2008, p. 91.
  • [3]
    Meurisse-Fort 2008, p. 104.
  • [4]
    Bostyn, Vallin 1986, p. 203.
  • [5]
    Mariette 1971, p. 140.
  • [6]
    Meurisse-Fort 2008, p. 110.
  • [7]
    Meurisse-Fort 2008, p. 100.
  • [8]
    Geyssant, Vidier 1993, p. 14.
  • [9]
    Meurisse-Fort 2008, p. 29.
  • [10]
    Pierre 2005, p. 222. Citation de Lefèvre, Sommé 2001, p. 26 et Sommé 2001, p. 7-24.
  • [11]
    Pierre 2007, p. 225.
  • [12]
    Pierre 2007, p. 223, fig. 3.
  • [13]
    Pierre 2007, p. 220, fig. 1.
  • [14]
    Lefèvre, Sommé 2001, p. 299.
  • [15]
    Calcaires englobant des débris de lamellibranches.
  • [16]
    Meurisse-Fort 2008, p. 34.
  • [17]
    NGF = nivellement général de la France.
  • [18]
    Meurisse-Fort 2008, p. 173.
  • [19]
    Meurisse-Fort 2008, p. 174.
  • [20]
    Tixier, Inizan 1980, p. 102.
  • [21]
    Artur, Billard 2008, p. 57. Selon ces auteurs, ce type de gale présente des traces de chocs caractéristiques en « coups d’ongle » sur son cortex partiel.
  • [22]
    Dutertre 1932, p. 327.
  • [23]
    Dupont, Fouriaux 2009, § 106.
  • [24]
    Dutertre 1932, p. 324.
  • [25]
    Dutertre 1932, p. 325.
  • [26]
    Dutertre 1932, p. 326.
  • [27]
    Dutertre 1932, p. 329.
  • [28]
    Dutertre 1932, p. 329-330.
  • [29]
    Dutertre 1932, p. 331.
  • [30]
    Dutertre 1932, p. 328.
  • [31]
    Dutertre 1932, pl. 1.
  • [32]
    Nougier 1954, p. 89-95, p. 2.
  • [33]
    Le matériel lithique récolté est en dépôt chez l’auteur et reste à la disposition du cercle archéologique local ou régional qui souhaiterait l’examiner.
  • [34]
    Honegger 2001, p. 29.
  • [35]
    Un astérisque (*) mentionné après les mesures signifie que l’axe de débitage n’a pas pu être déterminé et, par conséquent, que L correspond à la dimension la plus grande et l à la dimension la plus petite.

1 – Introduction

1Le site d’Audresselles se situe sur le front de mer, à la limite de la commune d’Ambleteuse, au début des « Dunes de la Manchue » (fig. 1). Le ruisseau de la Manchue se déverse sur l’estran. À environ 500 m de celui-ci, au sud, vers Ambleteuse, se situe un bloc de calcaire haut de 3 m décroché de la paroi.

Fig. 1

Audresselles et des « Dunes de la Manchue » sur le littoral boulonnais

Fig. 1

Audresselles et des « Dunes de la Manchue » sur le littoral boulonnais

© ABG.

2Le site se trouve à la verticale du rocher, à 7 m de hauteur (fig. 2-3). À cet endroit, l’érosion de la dune, haute de quelque 9 m, a formé une dépression sommitale de 1,50 m en demi-entonnoir. La partie la plus large (ouverte sur la mer) a une largeur de 5 m au sommet et 4 m à la base. La partie la plus étroite a une largeur de 3 m. L’assise de cette dépression irrégulière forme une petite terrasse inclinée vers la mer et surplombe légèrement les strates sous-jacentes.

Fig. 2

Le site des « Dunes de la Manchue », vu de l’estran

Fig. 2

Le site des « Dunes de la Manchue », vu de l’estran

© 2015 D. Desterbecq.
Fig. 3

Le site des « Dunes de la Manchue », vu du sommet de la dune

Fig. 3

Le site des « Dunes de la Manchue », vu du sommet de la dune

© 2015 D. Desterbecq.

3Le ramassage des artefacts, en 2014, a été sélectif dans la mesure où les petits éclats n’ont pas été pris en compte. Les objets récoltés étaient apparents et insérés pour la plupart dans les parois de la dépression dunaire. Cependant, certains d’entre eux (une dizaine) étaient posés à même l’assise. Ces derniers furent très probablement descellés par l’érosion récente de la dune et ont percolé naturellement le long de la pente. D’autres artefacts ont probablement dû glisser en contrebas de la terrasse sur l’estran actuel.

4Cet article comporte une brève chronostratigraphie du littoral boulonnais, suivie par la série géologique d’Audresselles et la coupe stratigraphique de la dépression dunaire. Viennent ensuite la présentation et les commentaires sur la série lithique. Enfin, cette étude se termine par une brève comparaison du matériel lithique d’Audresselles avec celui des sites de la « Pointe-aux-Oies » localisé dans le même contexte dunaire, avant de conclure.

2 – Subdivisions chronostratigraphiques du littoral boulonnais

5L’enregistrement des massifs dunaires réalisé par Meurisse-Fort ne mentionne pas directement les « Dunes de la Manchue » situées entre Audresselles et Ambleteuse. Toutefois, à moins de 3 km du site des « Dunes de la Manchue » sur le littoral, les dunes de l’estuaire de la Slack, limitées au nord par l’estuaire du même nom et au sud par la « Pointe-aux-Oies », font l’objet d’une stratigraphie locale et d’interprétations paléo-environnementales précises. Les observations enregistrées pour la Slack sont concentrées essentiellement dans la partie nord du massif dunaire. À Tardinghen, situé plus au nord entre le « Cap Gris-Nez » et Wissant et à moins de 10 km d’Audresselles, la stratigraphie du cordon dunaire littoral relativement étroit a pu également être identifiée [1]. Il en va de même pour Hardelot et son massif dunaire au sud de Boulogne-sur-Mer. Certaines observations sur ces sites permettront d’interpréter plus aisément la chronozone des « Dunes de la Manchue ».

6Ce qui caractérise ces sites, tout comme les dunes d’Aval à Wissant, ce sont notamment les formations tourbeuses visibles ou occasionnellement visibles sur l’estran. Les plus vieux horizons tourbeux observés à Tardinghen ont été datés au 14C de 1900 ± 240 cal BC et les plus récents sont postérieurs à 1650 AD (limite de la méthode de datation) [2]. À Hardelot, une datation d’un fragment de bois préservé au sommet de la tourbe dégagée a donné un âge de 3230 ± 140 cal BC [3]. C’est dans cette commune également que les traces d’un habitat du Néolithique final ont été préservées dans la tourbe. Bostyn et Vallin [4], citant notamment Mariette [5], précisent que cet habitat était structuré, avec pieux en place, industrie lithique (comprenant des haches polies et des pointes de flèches à pédoncule et ailerons), ossements d’animaux et bois de cerf (dont un fragment perforé). Cet environnement s’est maintenu jusqu’à environ 3230 cal BC selon Meurisse-Fort et 2500 cal BC selon Mariette [6]. Pour les dunes de l’estuaire de la Slack, les datations indiquent que la tourbière était fonctionnelle dans sa partie centrale entre 3450 ± 80 cal BC et 1950 ± 200 cal BC [7].

7L’analyse des datations place donc la turbification de cette partie du littoral durant le Subboréal. Dès lors, la présence de niveaux de tourbe dans la stratification des zones décrites constitue un indice intéressant pour corroborer la datation de matériel lithique. Dans ce cas, si des traces de campements provisoires ou de simples haltes sont relevées dans les « Dunes de la Manchue » et qu’elles se situent dans ou juste au-dessus d’un niveau tourbeux, celles-ci se positionneront dans l’intervalle de périodes allant du début du Néolithique moyen au début de l’Âge du Bronze.

3 – Géologie et coupe stratigraphique à Audresselles

3.1 – La série géologique d’Audresselles

8Entre Equihen, au sud de Boulogne-sur-Mer, et le Cap Gris-Nez, les observations réalisées sur les falaises littorales indiquent, dans l’ensemble, une série géologique constituée de dépôts argileux, marneux intercalés de bancs de calcaire bioclastiques interrompus par des barres de grès plus ou moins importantes [8]. Audresselles appartient au domaine de la Manche orientale, caractérisé dans le Boulonnais, par une zone en soulèvement structural où affleurent les dépôts jurassiques [9]. La falaise d’Audresselles (« Pointe du Nid du Corbet », au nord du site) est ainsi datée du Jurassique supérieur. Ce sont des roches stratifiées formées de grès et d’argiles de Châtillon et, en sommet, de grès de la Crèche (grès basaltiques en bancs épais).

9Selon Pierre [10], la configuration actuelle du littoral boulonnais, dans ses grands traits, est acquise dès le Pléistocène moyen comme en témoignent les formations marines reconnues entre Boulogne-sur-Mer et Calais, et notamment la formation de la Slack, à Ambleteuse (Pléistocène moyen). La transgression holocène s’est opérée à un rythme soutenu durant le Préboréal et le Boréal, le niveau de la mer passant de 42 m NGF vers 10 000 ans BP à -20 m vers 8 000 ans BP, pour se stabiliser autour de -5 m vers 6 000 ans BP [11]. Cette stabilisation a entraîné la construction, durant l’Atlantique, de barrières littorales à l’arrière desquelles des tourbes d’eau douce se sont formées jusqu’au Subboréal. C’est à ce moment que les dunes littorales actuelles ont commencé à se constituer et les tourbes subboréales à affleurer sur l’estran, en avant de celles-ci.

10Des vestiges de tourbe sont effectivement présents à Audresselles [12] sur l’estran actuel, mais le site archéologique se trouve en retrait des effleurements tourbeux, situé en outre à 7 m de hauteur sur le substrat du Jurassique supérieur [13]. Dans ces conditions, les datations de la tourbe, calibrées au 14C et citées antérieurement sur les sites voisins à matériel lithique, ne peuvent être utilisées comme repaire chronologique qu’à titre informatif. À défaut de ce marqueur, la description de la strate contenant le matériel lithique du site peut nous aider à situer la chronozone du site archéologique.

3.2 – Coupe stratigraphique de la dépression dunaire d’Audresselles

11Les parois de la dépression ouverte sur le rivage permettent d’identifier sommairement plusieurs unités lithostratigraphiques subhorizontales à légèrement obliques composées de bas en haut (fig. 4), c’est-à-dire de l’estran jusqu’au couvert végétal, comme suit :

  • ST 1 (de 0 à 3 m) : argile marneuse grise feuilletée et friable ;
  • ST 2 (de 3 à 7 m) : roche calcaire stratifiée et blocs en boules enrobés d’une matrice sableuse, la partie supérieure (de 6 à 7 m) ressort en terrasse à la suite de l’érosion marine ;
  • ST 3 (de 7 à 7,8 m) : sables marins gris jaunâtre grossiers avec fragments coquillers et coquillages entiers (notamment : nombreux petits coquillages de plus ou moins 1 cm, de zone tidale, de la classe des gastéropodes et morphologiquement ressemblant à la famille des cornets), huîtres, fragments de plaquettes sableuses provenant de la ST4, galets ;
  • ST4 (de 7,8 à 8,1 m) : lit double de plaquettes de sable à grains épais durci de couleur brun orangé ;
  • ST5 (de 8,1 à 8,4 m) : sable blanc à grains épais ;
  • ST6 (de 8,4 à 8,7 m) : sables humifères constituant le substrat des oyats ;
  • ST7 (> 8,7 m) : couvert végétal et sable dunaire fin.

Fig. 4

Unités stratigraphiques de la dépression

Fig. 4

Unités stratigraphiques de la dépression

© 2016 D. Desterbecq.

12Les unités stratigraphiques 1 et 2 correspondent au faciès des falaises situées entre la « Pointe du Riden » et le « Trou du Nez » mentionné par Pierre [14], à savoir, la succession des argiles de Châtillon (niveaux feuilletés silto-argileux et silto-sableux dans lesquels s’intercalent des bancs calcaires lumachelliques [15], décimétriques à pluri-décimétriques) et des grès de la Crèche inférieurs (comprenant des bancs de grès carbonatés décimétriques et de grès en boules enrobés dans une matrice sableuse).

13Le matériel lithique a été collecté essentiellement au niveau de la ST3. Il se répartissait sur l’ensemble de la strate. En effet, du matériel a été relevé :

  • dans la partie supérieure de la ST3, à 7,8 m, où l’on aperçoit un amas d’éclats juste sous le lit de plaquettes de la ST4 (fig. 5) ;
  • dans la partie inférieure de la même strate, à 7 m, sur le sommet de la plateforme calcaire de la ST2 (percuteur sur galet marin – fig. 9, 19). Certains objets, par contre, n’étaient plus en position primaire ;
  • pour l’essentiel, dans l’ensemble de la strate.

Fig. 5

Nucléus sous la strate de plaquettes de la ST4

Fig. 5

Nucléus sous la strate de plaquettes de la ST4

© 2015 D. Desterbecq.

14La ST3, par sa composition, est manifestement un paléoestran marin scellé par la ST4 avant la mise en place des massifs dunaires. Ce paléoestran, situé à 7 m de hauteur par rapport au niveau actuel de la plage, repose sur le sommet rocheux érodé du Jurassique (ST1 et 2). Dans le massif dunaire d’Audresselles, les deux strates jurassiques sont encore visibles jusqu’au cran, 200 m plus au sud. Ensuite, à Ambleteuse, seule l’argile marneuse grise est encore apparente, la roche calcaire stratifiée ayant disparu, du moins en bord de plage.

15Selon Meurisse-Fort [16], le recouvrement des sédiments tertiaires et pléistocènes résulte de diverses transgressions marines holocènes. Cet auteur souligne aussi que le maximum de la transgression, lors de l’Atlantique final, porte la crête de la plage entre +6 et +9 m NGF [17] (Fort-Mahon) mais avec un niveau moyen des mers à +2 m NGF. Le maximum de la transgression étant enregistré de 3950 à 3900 BC [18]. Il s’en suit, au début du Subboréal, une régression qui se marque par une très nette diminution des environnements marins [19]. D’un point de vue paléo-environnemental, c’est à cette séquence de transgression-régression qu’appartiendrait le paléoestran de la station d’Audresselles.

4 – Présentation de la collection

16Sur les soixante-dix-sept objets en silex recueillis sur cette station, le produit de débitage forme l’essentiel de l’échantillon avec les éclats bruts, éclats avec trace de feu et débris qui représentent la moitié des effectifs (tab. 1). Les fragments de lames/lamelles en composent un petit cinquième. On relève cependant quinze outils, ce qui constitue un autre cinquième des effectifs. La description détaillée des artefacts établissant le relevé typologique est donnée en annexe (voir catalogue).

Tableau 1

Relevé typologique

Type d’objetEffectif%
Nucléus à éclats22,6
Flanc d’avivage67,8
Fragment de lame1114,3
Fragment de lamelle22,6
Éclat laminaire22,6
Éclat < 8 mm1620,8
Éclat > 8 mm1215,6
Éclat avec trace de feu33,9
Débris810,4
Total partiel : débitage6280,5
Grattoir67,8
Perçoir22,6
Bec11,3
Tranchet11,3
Lame tronquée11,3
Pièce esquillée11,3
Percuteur/fragment22,6
Fragment d’outil11,3
Total partiel : outillage1519,5
Total effectif77
Fréquences100

Relevé typologique

5 – Commentaires sur la série d’Audresselles

17Parmi l’outillage, les grattoirs sont les mieux représentés avec six objets. Ces grattoirs n’ont qu’une seule partie active et aucun d’eux n’est un outil composite. Les fronts sont plus ou moins convexes et sont aménagés par des retouches directes semi-abruptes à abruptes. Trois outils sont constitués à partir d’éclats laminaires (fig. 6, 1-3) et trois ont pour support des éclats plus arrondis (fig. 6, 4-6). Les deux derniers grattoirs montrent la partie active perpendiculaire à l’axe de débitage. Les dimensions moyennes des grattoirs (L. 52 ; l. 42 ; ép. 13) indiquent une tendance à l’utilisation d’éclats plus longs que larges et relativement épais. Plusieurs d’entre-eux portent des traces d’utilisation. La plupart des supports sont partiellement corticaux.

Fig. 6

1-6 : grattoirs

Fig. 6

1-6 : grattoirs

Dessins M. Quercig FAW.

18Trois outils présentent une pointe plus ou moins dégagée de leur support : le premier est un bec axial avec une pointe moins acérée mais plus épaisse que celle d’un perçoir (fig. 7, 7), le second est un perçoir déjeté dont la pointe est esquillée (fig. 7, 8) et le troisième est également un perçoir mais avec une pointe de section subtriangulaire bien dégagée (fig. 7, 9). On dénombre aussi : une pièce esquillée (fig. 7, 10) (peut-être un racloir ?), une lame tronquée dont la partie proximale est fortement esquillée et qui peut résulter de l’emmanchement de l’outil (fig. 7, 11), un fragment d’outil indéterminé (fig. 7, 12) (peut-être un racloir double ?) et deux fragments de percuteur (n° 40 et 72). Le dernier outil est le plus remarquable : c’est un tranchet asymétrique avec tranchant incurvé vers la gauche (fig. 8, 13).

Fig. 7

7 : bec ; 8-9 : perçoirs ; 10 : pièce esquillée ; 11 : lame tronquée ; 12 : fragment d’outil indéterminé

Fig. 7

7 : bec ; 8-9 : perçoirs ; 10 : pièce esquillée ; 11 : lame tronquée ; 12 : fragment d’outil indéterminé

Dessins M. Quercig FAW.
Fig. 8

13 : tranchet ; 14-15 : fragments de lame ; 16-17 : éclats laminaires

Fig. 8

13 : tranchet ; 14-15 : fragments de lame ; 16-17 : éclats laminaires

Dessins M. Quercig FAW.

19Parmi les produits de débitage, on compte deux nucléi à éclats dont l’un à débitage multipolaire (fig. 9, 18), mais aussi, six flancs d’avivage de nucléus à éclats. Ces derniers objets indiquent qu’un réaménagement des nucléus a eu lieu lorsque les plans de frappe furent rendus inaptes à la poursuite du débitage [20]. On relève également : onze fragments de lame, cinq distaux (exemple fig. 8, 14) et six proximaux (exemple fig. 8, 15), deux fragments distaux de lamelle, deux éclats laminaires (fig. 8, 16-17), vingt-huit éclats dont un peu plus de la moitié sont inférieurs à 8 mm d’épaisseur, trois éclats ayant subi l’action du feu et 10 % de pièces reprises comme débris.

Fig. 9

18 : Nucléus à éclats ; 19 : percuteur

Fig. 9

18 : Nucléus à éclats ; 19 : percuteur

Dessins M. Quercig FAW.

20Tous les objets en silex sont patinés et/ou lustrés, sauf un éclat. On distingue deux types de patine : d’une part, une patine blanc jaunâtre profonde, parfois lustrée, qui affecte plus de deux tiers des objets ; d’autre part, une patine gris-bleu avec un léger voile blanc diffus et lustré (fig. 10). Le seul éclat frais est gris brun foncé, mat, à grain assez fin parsemé de petits points blancs (n° 59). Certains objets sont manifestement issus de galets marins car ils ont un cortex martelé caractéristique avec de multiples petits cônes incipients, résultats des percussions des galets entre eux [21]. On peut identifier au cortex quatorze pièces de ce type. D’autres objets n’ont pas le cortex résiduel altéré. Ces derniers pourraient provenir de nappes de silex n’ayant pas subi l’influence de l’action marine.

Fig. 10

Éclat laminaire à patine blanc jaunâtre et tranchet à patine gris-bleu

Fig. 10

Éclat laminaire à patine blanc jaunâtre et tranchet à patine gris-bleu

© 2018 D. Desterbecq.

21Dutertre [22] souligne, à propos du mobilier lithique des stations préhistoriques de la Slack et de la « Pointe-aux-Oies » (situées à quelques kilomètres au sud d’Audresselles), que « les fines retouches que présentent certaines pièces ont souvent été usées ou polies et partiellement effacées par l’action abrasive des grains de sable agités par le vent. Cette altération et ce polissage naturel peuvent donc expliquer l’absence de retouches minces visibles sur certains objets à patine blanche très prononcée et par conséquent, la présence d’arêtes émoussées ». À Audresselles, par contre, les arêtes des objets patinés ou lustrés restent généralement vives et tranchantes.

22La série d’Audresselles révèle un débitage d’éclats irréguliers et la quasi-absence de lame (si ce n’est fragmentée). Les talons repérables sur l’ensemble des artefacts sont très majoritairement lisses et larges (82 %), marginalement corticaux ou dièdres et sont rarement abrasés, témoignant ainsi du peu de préparation du débitage [23]. Certes, la présence d’une majorité de talons lisses ne signifie pas forcément l’absence de prédétermination de la forme des éclats recherchés lors du débitage mais plutôt une économie de moyen. En effet, le tailleur ne cherchait pas à obtenir a priori un type bien défini de produit mais bien un résultat intermédiaire qui serait retouché par la suite. En l’occurrence, l’obtention de grands éclats épais aménagés ultérieurement en outils.

23On peut conclure ces commentaires en affirmant que l’investissement technique procuré lors du débitage est peu important, qu’il n’y a pas de soins particuliers apportés à la production d’éclats et que le débitage s’opère par percussion directe dure minérale comme en témoigne la présence d’un percuteur en silex (fig. 9, 19).

6 – La « pointe-aux-oies »

24Les sites de la « Pointe-aux-Oies » se positionnent à mi-distance entre Wimereux et Ambleteuse, commune voisine d’Audresselles, dans le même contexte dunaire qui s’étend jusqu’à l’estuaire de la Slack [24]. Ils sont, à notre connaissance, les plus proches des « Dunes de la Manchue » et restent des marqueurs comparatifs inévitables pour préciser le contexte chronologique du site d’Audresselles.

25Dans les amas de cailloux s’étalant sur les pentes des dunes, versant ouest face à la mer, Dutertre y observe une grande quantité de fragments de silex remarquables par leur patine blanche [25]. Quant à Hamy [26], il remarque, sur la surface d’anciens sols, des restes manifestes d’ateliers néolithiques, la majeure partie des silex étant de simples éclats de débitage.

26L’analyse du matériel lithique de la « Pointe-aux-Oies » révèle que les lames sont assez nombreuses, plus ou moins sommaires, parfois assez épaisses, sans retouche et détachées de rognons de silex plus ou moins volumineux. D’autres portent des retouches à leurs extrémités, la plus grande des lames étant de 80 mm. L’auteur remarque également des lames amincies par l’enlèvement de lamelles ou encore, d’autres qui portent des retouches à leurs extrémités. Enfin, il souligne que les petites lames sont souvent fragmentaires et que certaines ont une forme géométrique.

27Selon cet auteur [27], les grattoirs sont les outils les plus nombreux et les plus variés dans ces ateliers. Ils sont de formes très variables et les plus abondants sont discoïdes, nonobstant la présence de petits grattoirs en bout de lame.

28À propos des pointes, le même auteur [28] mentionne qu’elles « sont de formes variées et plus ou moins mincement ouvrées, les plus frustes n’étant que des éclats appointés ». Il signale aussi des perçoirs retouchés assez grossièrement, un tranchet et des pointes de flèches pédonculées à ailerons, une hache polie retaillée et quelques percuteurs en silex.

29Dutertre [29] conclut que l’outillage des stations de la « Pointe-aux-Oies » « apparaît comme une sorte d’industrie à caractères mixtes comprenant des pièces conservant des traditions tardenoisiennes associées à des tranchets de type campignien et à des pointes de flèche et des haches polies indiquant une technique néolithique ». Au final, il tend à y voir une industrie néolithique qui paraît se rattacher au Néolithique moyen.

7 – Comparaisons des sites d’Audresselles et de la « pointe-aux-oies »

30Un point commun entre les deux industries révèle que le produit du débitage est principalement composé d’éclats en majorité à patine blanche. Ensuite, si la « Pointe-aux-Oies » « offre un grand nombre de lames plus ou moins frustes, parfois épaisses », à Audresselles, on en dénombre certes qu’une seule (tronquée, fig. 7, 11) mais aussi des fragments (17 % des effectifs) et quelques éclats laminaires. Dutertre précise toutefois « qu’il est parfois difficile de distinguer certaines lames produites intentionnellement de simples éclats de débitage » [30].

31Les outils sur les deux stations sont souvent façonnés sans grande finesse. Néanmoins, quelques pièces sont assez finement aménagées, comme une pointe sur lame fine retouchée sur les deux bords à la « Pointe-aux-Oies » [31] et un grattoir (fig. 6, 2) aux retouches subparallèles à Audresselles. Les grattoirs, outils les plus fréquents sur les deux stations, sont de morphologie variée. Confectionnés sur lame, éclat laminaire ou simple éclat épais, ils peuvent présenter un front droit, semi-circulaire, être déjeté ou réalisé en bout de lame ou d’éclat laminaire. Ces grattoirs, malgré leur similitude apparente, restent des outils ubiquistes. Il en va de même pour les becs et perçoirs aménagés sommairement sur éclat.

32À Audresselles, les retouches des outils sont le plus souvent directes, généralement semi-abruptes à abruptes et souvent minimales pour assurer à l’outil la fonction désirée, alors qu’à la « Pointe-aux-Oies », les retouches des outils sont simplement qualifiées de fines ou de grossières. Quant au mode de débitage, il s’opère par percussion directe dure minérale à Audresselles et paraît identique sur les sites des dunes de la Slack, du moins si on se réfère à la manière dont sont produites les lames.

33Enfin, un tranchet est observé sur les deux sites mais leur morphologie diffère : celui provenant des dunes de la Slack est triangulaire avec le biseau marqué par le coup du tranchet (un biseau large obtenu d’un seul coup selon Dutertre), tandis que le tranchet d’Audresselles est asymétrique avec un tranchant incurvé réalisé par plusieurs retouches (réaffutage possible de la face inférieure).

8 – Conclusion

34Nous avons abordé l’analyse du matériel lithique des « Dunes de la Manchue » à Audresselles selon deux méthodes.

35La première a tenté de déterminer à quelle chronozone appartenait le mobilier récolté sur le paléoestran de sables marins (fig. 4, ST3 de 7 à 7,8 m). Nous avons estimé que cette chronozone correspondait au Subboréal, plus précisément à la régression subboréale, ce qui nous a permis de situer l’occupation anthropique du site d’Audresselles entre le commencement du Subboréal moyen et le début de la formation du massif dunaire, c’est-à-dire durant le IVe millénaire. C’est une période qui s’étend de la seconde moitié du Néolithique moyen au Néolithique récent.

36La seconde méthode correspondait à l’analyse descriptive et comparative des artefacts collectés à Audresselles avec ceux des sites des « Dunes de la Slack ». Sur ces derniers sites, les effectifs d’artefacts semblent importants même si le nombre étudié n’est pas précisé. Néanmoins, leur examen et la présence de quelques marqueurs culturels (un tranchet, quelques haches polies et des pointes de flèches pédonculées) permettent de lier l’industrie au faciès néolithique de Campigny marqué notamment par la fabrication de gros outils. Ce faciès correspondrait au Néolithique récent de tradition campignienne [32]. La comparaison du mobilier des deux stations a révélé, à défaut de marqueurs culturels communs si ce n’est un tranchet, un outillage ubiquiste de même facture et surtout l’apparentement de la méthode de taille.

37Le site des « Dunes de la Manchue » se place dans la tendance climatique subboréale selon la position stratigraphique de son paléoestran et, plus précisément, au Néolithique récent selon l’analyse comparative de son mobilier lithique.

38Le site dunaire d’Audresselles mériterait que l’on y accorde davantage d’attention car il se situe dans un environnement archéologique local riche en découvertes relevant du Néolithique (« Garennes » d’Hobengues-Wimereux, falaises entre Wimereux et la « Pointe-aux-Oies », tumulus du « Ballon » près de Wimereux, etc.). Néanmoins, une fouille plus en profondeur du paléoestran et des parois latérales de cette dépression dunaire accélérerait l’érosion de la dune. Il serait dès lors préférable de revisiter la station après une tempête, quand les éléments auront érodé naturellement un peu plus la terrasse et mis très certainement au jour un nouveau matériel lithique.

Catalogue [33]

39Les dimensions des objets sont en millimètres et prises par rapport à l’axe de débitage. Le support est mince si < 8 mm ou épais si > 8 mm. Critères établis selon le protocole descriptif de l’industrie lithique de M. Honegger [34].

401. Tranchet asymétrique avec tranchant incurvé vers la gauche. Le bord droit est rectiligne et le bord gauche concave. Les deux bords présentent en leur milieu des traces d’écrasement. La face inférieure est un peu concave et la face supérieure convexe. Des retouches d’étendue variable, tant inverses que directes et semi-abruptes, façonnent l’outil. Cortex < 1/4. (L. 85 ; l. 49 ; ép. 26) [35]. (fig. 8, 13).

412. Fragment proximo-mésial d’éclat laminaire mince à 2 nervures, talon lisse. Cortex absent. (L. 56 ; l. 30 ; ép. 7). (fig. 8, 17).

423. Éclat laminaire épais, talon punctiforme. Cortex absent. (L. 76 ; l. 38 ; ép. 9). (fig. 8. 16).

434. Fragment proximo-mésial de lame mince à deux nervures, talon lisse. Cortex absent. (L. 63 ; l. 24 ; ép. 3). (fig. 8, 15).

445. Éclat allongé mince, talon lisse. Cortex absent. (L. 47 ; l. 32 ; ép. 6).

456. Fragment proximal de lame épaisse à une nervure, talon lisse. Cortex < 1/4. (L. 41 ; l. 27 ; ép. 9).

467. Fragment distal de lame mince à une nervure. Cortex absent. (L. 29 ; l. 19 ; ép. 5).

478. Fragment proximo-mésial de lame mince à deux nervures, talon lisse. Cortex absent. (L. 34 ; l. 14 ; ép. 4).

489. Fragment proximal de lame mince à une nervure, talon lisse. Cortex absent. (L. 27 ; l. 12 ; ép. 4).

4910. Fragment distal de lamelle mince à deux nervures. Cortex absent. (L. 28 ; l. 10 ; ép. 3).

5011. Fragment distal de lame mince à une nervure, outrepassée. Cortex < 1/4. (L. 29 ; l. 25 ; ép. 6).

5112. Fragment proximo-mésial de lame mince à deux nervures, talon lisse. Cortex absent. (L. 23 ; l. 17 ; ép. 4).

5213. Fragment mésio-distal de lamelle mince de section triangulaire. Cortex absent. (L. 42 ; l. 8 ; ép. 7).

5314. Éclat utilisé (couteau ?), talon lisse. Bord droit esquillé. Cortex < 1/4. (L. 46 ; l. 26 ; ép. 7). (fig. 7, 10).

5415. Perçoir axial sur éclat épais à pointe de section subtriangulaire bien dégagée. Retouches distales directes tant longues que courtes et semi-abruptes dégageant la partie active. Cortex 1/3. (L. 62 ; l. 42 ; ép. 15). (fig. 7, 9).

5516. Bec axial sur éclat épais. Enlèvements laminaires rebroussés dus à la torsion. Coches accidentelles. Bord droit abattu. Bulbe aminci. Bonne préhension de l’outil. Cortex < 1/4. (L. 66 ; l. 32 ; ép. 13). (fig. 7, 7).

5617. Perçoir sur éclat épais, talon cortical. Pointe dans l’axe morphologique de l’objet. Une retouche lamellaire affine la pointe. Pointe esquillée. Cortex total. (L. 41 ; l. 69 ; ép. 18) (fig. 7, 8).

5718. Grattoir subcirculaire sur éclat épais, talon lisse. Quelques retouches distales directes et abruptes constituent un front convexe. Des retouches inverses à la hauteur du bulbe affinent la base. Bonne préhension de l’objet. Cortex 1/2. (L. 64 ; l. 52 ; ép. 17). (fig. 6, 4).

5819. Grattoir simple sur fragment distal d’éclat laminaire avec courtes retouches directes abruptes à semi-abruptes. Front légèrement convexe esquillé. Cortex absent. (L. 37 ; l. 40 ; ép. 13). (fig. 6, 1).

5920. Éclat mince. Cortex absent. (L. 46 ; l. 26 ; ép. 7).

6021. Grattoir simple sur éclat épais de forme subcirculaire, talon lisse. Des retouches directes, courtes et abruptes à semi-abruptes constituent un front perpendiculaire à l’axe de débitage. Bulbe aminci. Cortex < 1/4. (L. 53 ; l. 49 ; ép. 11). (fig. 6, 5)

6122. Grattoir simple sur éclat laminaire épais, talon dièdre. Retouches directes semi-abruptes, subparallèles, formant un front distal convexe. Front esquillé. Bulbe aminci. Cortex < 1/4. (L. 62 ; l. 35 ; ép. 13). (fig. 6, 2).

6223. Grattoir simple sur éclat épais avec front convexe réalisé par quelques retouches directes, semi-abruptes et subparallèles, talon lisse. La partie active est dans l’axe morphologique de l’éclat et perpendiculaire à l’axe de débitage. Cortex 1/2. (L. 42 ; l. 57 ; ép. 19). (fig. 6, 6).

6324. Grattoir simple sur éclat laminaire épais. Retouches directes, semi-abruptes et écailleuses sur l’extrémité distale constituant un front légèrement convexe, talon lisse. Cortex absent. (L. 58 ; l. 36 ; ép. 12). (fig. 6, 3).

6425. Lame tronquée, talon lisse. Troncature oblique. La partie proximale est fortement esquillée sur la face supérieure et peut résulter de l’emmanchement de l’outil. Cortex infime. (L. 47 ; l. 20 ; ép. 11). (fig. 7, 11).

6526. Débris. Cortex absent. (L. 59 ; l. 41 ; ép. 32)*.

6627. Fragment distal de lame épaisse à une nervure. Cortex absent. (L. 52 ; l. 38 ; ép. 16).

6728. Débris. Cortex < 1/4. (L. 43 ; l. 38 ; ép. 27)*.

6829. Éclat épais, talon lisse. Cortex absent. (L. 26 ; l. 40 ; ép. 8).

6930. Éclat mince, talon lisse. Coches accidentelles. Cortex absent. (L. 45 ; l. 27 ; ép. 6).

7031. Fragment distal de lame mince à deux nervures. Cortex absent. (L. 36 ; l. 19 ; ép. 5).

7132. Percuteur. Cortex 1/4. (L. 73 ; l. 69 ; ép. 52)*. (fig. 9, 19).

7233. Fragment d’éclat mince d’épannelage. Cortex total. (L. 29 ; l. 36 ; ép. 5).

7334. Éclat épais d’épannelage, talon lisse. Cortex total. (L. 49 ; l. 25 ; ép. 11).

7435. Fragment proximal de lame mince à une nervure, talon lisse. Cortex absent. (L. 34 ; l. 22 ; ép. 5).

7536. Flanc d’avivage de nucléus à éclats. Cortex absent. (L. 36 ; l. 21 ; ép. 4).

7637. Éclat épais, talon dièdre. Coche naturelle sur le bord gauche. Cortex absent. (L. 37 ; l. 30 ; ép. 12).

7738. Fragment d’outil sur éclat épais. Retouches directes et abruptes sur le bord gauche. Trace de feu. Cortex absent. (L. 32 ; l. 32 ; ép. 13). (fig. 7, 12).

7839. Flanc d’avivage de nucléus à éclats, talon lisse. Cortex 1/3. (L. 24 ; l. 41 ; ép. 18).

7940. Fragment de percuteur. Cortex 1/2. (L. 29 ; l. 24 ; ép. 9).

8041. Éclat mince, talon lisse. Cortex absent. (L. 38 ; l. 24 ; ép. 6).

8142. Débris. Cortex absent. (L. 49 ; l. 33 ; ép. 20).

8243. Débris. Cortex absent. (L. 46 ; l. 40 ; ép. 27)*.

8344. Flanc d’avivage de nucléus à éclats, talon dièdre. Cortex 1/4. (L. 60 ; l. 54 ; ép. 15).

8445. Flanc d’avivage de nucléus à éclats. Cortex absent. (L. 55 ; l. 36 ; ép. 11)*.

8546. débris. Cortex absent. (L. 45 ; l. 49 ; ép. 15).

8647. Flanc d’avivage de nucléus à éclats, talon lisse. Cortex absent. (L. 39 ; l. 32 ; ép. 5).

8748. Débris. Cortex absent. (L. 59 ; l. 32 ; ép. 18).

8849. Éclat mince, talon lisse. Cortex < 1/4. (L. 45 ; l. 24 ; ép. 8).

8950. Éclat épais. Cortex absent. (L. 41 ; l. 50 ; ép. 10).

9051. Flanc d’avivage de nucléus à éclats, talon lisse. Cortex absent. (L. 41 ; l. 30 ; ép. 15).

9152. Éclat large épais, talon lisse. Cortex absent. (L. 31 ; l. 53 ; ép. 11).

9253. Éclat large mince. Cortex absent. (L. 40 ; l. 34 ; ép. 5)*.

9354. Éclat épais, talon lisse. Cortex 1/3. (L. 54 ; l. 50 ; ép. 14).

9455. Éclat épais, talon lisse. Cortex 1/4. (L. 41 ; l. 34 ; ép. 13).

9556. Éclat mince. Cortex absent. (L. 37 ; l. 28 ; ép. 5).

9657. Éclat épais, talon lisse. Cortex 1/2. (L. 45 ; l. 32 ; ép. 11).

9758. Éclat mince, talon lisse. Cortex < 1/4. (L. 26 ; l. 33 ; ép. 6).

9859. Éclat épais, talon dièdre. Cortex absent. (L. 34 ; l. 35 ; ép. 11).

9960. Éclat mince, talon lisse. Cortex absent. (L. 30 ; l. 21 ; ép. 5).

10061. Éclat mince. Cortex < 1/4. (L. 33 ; l. 20 ; ép. 7).

10162. Éclat mince, talon lisse. Cortex < 1/4. (L. 24 ; l. 18 ; ép. 4).

10263. Éclat mince, talon cortical. Cortex < 1/4. (L. 18 ; l. 22 ; ép. 7).

10364. Éclat mince. Cortex absent. (L. 19 ; l. 12 ; ép. 5).

10465. Éclat mince (manquant).

10566. Éclat épais, talon punctiforme. Trace de feu. Cortex absent. (L. 25 ; l. 38 ; ép. 10).

10667. Éclat mince, trace de feu. Cortex 1/2. (L. 21 ; l. 19 ; ép. 5).

10768. Nucléus à éclats à débitage multipolaire résiduel. Cortex < 1/4. (L. 64 ; l. 49 ; ép. 41)*. (Fig. 9, 18).

10869. Débris. Cortex 1/4. (L. 66 ; l. 57 ; ép. 41)*.

10970. Fragment distal de lame épaisse à une nervure. Cortex absent. (L. 34 ; l. 22 ; ép. ; 8). (Fig. 8, 14).

11071. Éclat épais, talon lisse. Un enlèvement d’épannelage a dégagé précédemment la majeure partie de la face supérieure. De petits enlèvements sur le bord droit précèdent celui de l’éclat lui-même. Éclat ovale symétrique. Cortex 1/4. (L. 63 ; l ; 38 ; ép. 9).

11172. Fragment fin de percuteur. Cortex 1/3. (L. 41 ; l. 24 ; ép. 7).

11273. Éclat épais d’épannelage, talon cortical. Cortex entier. (L. 56 ; l. 45 ; ép. 21).

11374. Débris. Cortex 1/2. (L. 52 ; l. 40 ; ép. 27)*.

11475. Éclat épais. Trace de feu. Cortex absent. (L. 33 ; l. 26 ; ép. 11)*.

11576. Éclat épais. Cortex 1/4. (L. 28 ; l. 18 ; ép. 9)*.

11677. Éclat fin. Cortex 1/2. (L. 30 ; l. 22 ; ép. 7).

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Mots-clés éditeurs : Audresselles, Pointeaux-Oies, Subboréal, Néolithique récent, Manchue, Slack

Date de mise en ligne : 09/10/2019

https://doi.org/10.3917/rdn.428.0007

Notes

  • [1]
    Meurisse-Fort 2008, p. 90 et 99.
  • [2]
    Meurisse-Fort 2008, p. 91.
  • [3]
    Meurisse-Fort 2008, p. 104.
  • [4]
    Bostyn, Vallin 1986, p. 203.
  • [5]
    Mariette 1971, p. 140.
  • [6]
    Meurisse-Fort 2008, p. 110.
  • [7]
    Meurisse-Fort 2008, p. 100.
  • [8]
    Geyssant, Vidier 1993, p. 14.
  • [9]
    Meurisse-Fort 2008, p. 29.
  • [10]
    Pierre 2005, p. 222. Citation de Lefèvre, Sommé 2001, p. 26 et Sommé 2001, p. 7-24.
  • [11]
    Pierre 2007, p. 225.
  • [12]
    Pierre 2007, p. 223, fig. 3.
  • [13]
    Pierre 2007, p. 220, fig. 1.
  • [14]
    Lefèvre, Sommé 2001, p. 299.
  • [15]
    Calcaires englobant des débris de lamellibranches.
  • [16]
    Meurisse-Fort 2008, p. 34.
  • [17]
    NGF = nivellement général de la France.
  • [18]
    Meurisse-Fort 2008, p. 173.
  • [19]
    Meurisse-Fort 2008, p. 174.
  • [20]
    Tixier, Inizan 1980, p. 102.
  • [21]
    Artur, Billard 2008, p. 57. Selon ces auteurs, ce type de gale présente des traces de chocs caractéristiques en « coups d’ongle » sur son cortex partiel.
  • [22]
    Dutertre 1932, p. 327.
  • [23]
    Dupont, Fouriaux 2009, § 106.
  • [24]
    Dutertre 1932, p. 324.
  • [25]
    Dutertre 1932, p. 325.
  • [26]
    Dutertre 1932, p. 326.
  • [27]
    Dutertre 1932, p. 329.
  • [28]
    Dutertre 1932, p. 329-330.
  • [29]
    Dutertre 1932, p. 331.
  • [30]
    Dutertre 1932, p. 328.
  • [31]
    Dutertre 1932, pl. 1.
  • [32]
    Nougier 1954, p. 89-95, p. 2.
  • [33]
    Le matériel lithique récolté est en dépôt chez l’auteur et reste à la disposition du cercle archéologique local ou régional qui souhaiterait l’examiner.
  • [34]
    Honegger 2001, p. 29.
  • [35]
    Un astérisque (*) mentionné après les mesures signifie que l’axe de débitage n’a pas pu être déterminé et, par conséquent, que L correspond à la dimension la plus grande et l à la dimension la plus petite.

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