Couverture de RDN_426

Article de revue

André Diligent. Les racines et l’épanouissement d’un positionnement politique original

Pages 523 à 557

Notes

  • [1]
    P. Pierrard, La Croix, mai 1972, in J. Barrot, C. Bellon, De l’indignation à l’engagement. Foi et politique, Paris, Cerf, 2012, p. 86, n. 1.
  • [2]
    C. Ammeloot, André Diligent (1919-2002). Paroles vécues, Préface de René Vandierendonck, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2009, p. 97.
  • [3]
    B. Giblin-Delvallet, La région, territoires politiques. Le Nord – Pas-de-Calais, Paris, Fayard, 1990, p. 152.
  • [4]
    Cette question a déjà été traitée par B. Béthouart, « Les origines d’un engagement, aux sources d’André Diligent », Journée d’étude André Diligent (Actes de la 1re journée d’étude André Diligent du 3 février 2012), Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2013, p. 17-33 et par Jacques Barrot, Christophe Bellon, op. cit., chapitre 6 « André Diligent, un humaniste populaire (1919-2002), p. 77-89.
  • [5]
    A. Diligent, La charrue et l’étoile, Strasbourg, Coprur, 2000, « introduction » par Bruno Béthouart, p. 9.
  • [6]
    Témoignage d’André Diligent, Cent ans de catholicisme social dans la région du Nord, Actes du colloque de Lille, 7 et 8 décembre 1990, Revue du Nord, tome LXXIII, nos 290-291, avril-septembre 1991, p. 491-492.
  • [7]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 80.
  • [8]
    J.-L. Briquet, « Une histoire de famille », in C. Patriat, J.-L. Parodi (dir.), L’hérédité en politique, Paris Economica, 1992, cité par R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix. Étude d’un apprentissage à travers la succession d’André Diligent (mai 1994-juin 1995), Les Cahiers de Roubaix, n° 4, 1999, p. 25.
  • [9]
    Le Monde, 25 avril 1989, in B. Rocher, V. Lion, Le centre des démocrates sociaux, préface de Roger Gérard Schwartzenberg, Travaux et Recherches Panthéon-Assas Paris II, Droit-Économie-Sciences sociales, Paris, LGDJ, 1994, p. 104 (mais Bernard Bosson ne figurera pas sur la liste Veil).
  • [10]
    A. Gauduffe, Les démocrates chrétiens en France après le MRP : étude du Centre des démocrates sociaux (CDS) de 1976 à 1994, thèse pour le doctorat d’histoire sous la direction d’Hugues Portelli, Paris X Nanterre, 1995, p. 261.
  • [11]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 64, 198.
  • [12]
    Ibid., p. 63 et 25.
  • [13]
    J.-M. Mayeur, Un prêtre démocrate. L’Abbé Lemire. 1853-1928, Tournai, Casterman, 1968 ; J.-P. Vanhove, L’Abbé Lemire, Hazebrouck, Marais du Livre, 2013.
  • [14]
    Dans Quoi l’éternité ? (Paris, NRF Gallimard, 1988), Marguerite Yourcenar écrit : « Ses Jardins ouvriers n’ont pas pour seul but d’offrir aux salariés des villes un peu plus d’air pur, une aide alimentaire contre la cherté de la vie, mais une sorte de réhabilitation par le contact avec le sol » (p. 299).
  • [15]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 39, 301, 299, 47.
  • [16]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 28.
  • [17]
    Ibid., p. 29.
  • [18]
    Ralph. Schor, L’Église catholique au xxe siècle, Paris, Armand Colin, p. 49, cité par J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 30.
  • [19]
    « À l’échelle cosmique, toute la physique moderne l’apprend, seul le fantastique a des chances d’être vrai » (A. Diligent, La télévision. Progrès ou décadence, Paris, Hachette, 1965, p. 100).
  • [20]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 200.
  • [21]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 162.
  • [22]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 80.
  • [23]
    Voir J. Heuclin, « L’expérience de la guerre chez Victor et André Diligent », 2e Journée d’étude André Diligent, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2014, p. 95-107, p. 99 et 107.
  • [24]
    B. Béthouart, « Les origines d’un engagement, aux sources d’André Diligent  », op. cit., p. 27.
  • [25]
    F. Bouthillon, La naissance de la Mardité. Une théologie politique à l’âge totalitaire : Pie XI (1922-1939), Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2002.
  • [26]
    Il y a aussi d’éminents catholiques qui ne font pas le même choix : le cardinal Gerlier (Lyon), le cardinal Liénart (Lille), Mgr Duthoit (Arras)…
  • [27]
    B. Béthouart, Jules Catoire (1899-1988), Arras, Artois Presses Université, Coll. Histoire, 1996.
  • [28]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 200.
  • [29]
    B. Béthouart, Jules Catoire…, op. cit., p. 165.
  • [30]
    J.-M. Mayeur, Des Partis catholiques à la démocratie chrétienne. xixe-xxe siècles, Paris, Armand Colin, 1980 ; P. Letamendia, Le Mouvement républicain populaire : histoire d’un grand parti français, Paris, Beauchesne, 1995.
  • [31]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 82.
  • [32]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 63, 65, 112.
  • [33]
    B. Béthouart, Le MRP dans le Nord – Pas-de-Calais 1944-1967, Dunkerque, Westhoek -Éditions des Beffrois, 1984, p. 138.
  • [34]
    Cette remarque de Julien Fretel relative aux militants de la nouvelle UDF nous semble déjà valable pour le MRP de Roubaix et du Nord [Julien Fretel, Militants catholiques en politique. La nouvelle UDF, thèse pour le doctorat en science politique, sous la direction de Jacques Lagroye, Paris I – Panthéon-Sorbonne, département de science politique, octobre 2004, p. 68].
  • [35]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 163.
  • [36]
    B. Béthouart, Le MRP dans le Nord – Pas-de-Calais 1944-1967, op. cit., p. 63, 64, 138.
  • [37]
    D. Zeraffa, Du Mouvement républicain populaire au Centre des Démocrates sociaux. Aspects du discours centriste (1962-1978), thèse pour le doctorat d’histoire sous la direction de René Rémond, Paris X-Nanterre, 1983, p. 64 et sq., 104.
  • [38]
    N.-J. Chaline, Jean Lecanuet, Paris, Beauchesne, 2000.
  • [39]
    Forces nouvelles, journal hebdomadaire du MRP, 13 février 1964.
  • [40]
    D. Vinckier, Le jeu des 7 familles centristes du Nord, Préface de Valérie Létard, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2016, p. 72.
  • [41]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 190.
  • [42]
    D. Vinckier, op. cit., p. 72.
  • [43]
    Entretien avec Bruno Béthouart, 29 novembre 2018.
  • [44]
    D. Zeraffa, op. cit., p. 134.
  • [45]
    Pierre Schiele, sénateur du Haut-Rhin, parle de « codétermination » de l’entreprise, associant très tôt en amont des décisions les travailleurs, les cadres et les bailleurs de capitaux ; Jean Chélini, vice-président national du CD, estime qu’il faut faire la distinction entre propriété du capital et pouvoir de gestion [S. Lepoudere, Le Centre démocrate, mémoire de science-politique de l’Université Paris 2 Assas, sous la direction de Roger-Gérard Schwartzenberg, 1974, p. 50].
  • [46]
    S. Chasseing, Les successeurs du MRP dans le Nord – Pas-de-Calais, mémoire de DEA sous la direction d’Yves-Marie Hilaire, Université Lille III – Charles-de-Gaulle, 1988, p. 67, 69, 71.
  • [47]
    C. Ysmal, « Sociologie du Centre démocrate, Le Monde, 22 octobre 1971, cité par S. Lepoudere, op. cit., p. 18.
  • [48]
    D. Zeraffa, op. cit., p. 169.
  • [49]
    En février 1967, Georges Pompidou comparait le Centre démocrate à « un ballon de rugby dont on ne sait jamais de quel côté il va rebondir » (D. Zeraffa, op. cit., p. 136).
  • [50]
    Voir l’article de Jean-Pierre Delannoy, infra.
  • [51]
    S. Chasseing, op. cit., p. 75.
  • [52]
    S. Lepoudere, op. cit., p. 119.
  • [53]
    D. Vinckier, op. cit., p. 67-70.
  • [54]
    Propos rapporté par A. Gauduffe, op. cit., p. 39, qui se réfère à P. Louchet, Le temps des hommes, Paris, Albatros, 1986. Voir aussi S. Lepoudere, op. cit., p. 30 et sq., p. 115 et sq. Jacques Pelletier votera Mitterrand au 2nd tour.
  • [55]
    Olivier Henno, sénateur du Nord, intervention à la 8e journée André Diligent le 1er février 2019 ; entretien avec Bruno Béthouart, 29 novembre 2018.
  • [56]
    Le Quotidien de Paris, 18 mai 1981, cité par C. Ammeloot, op. cit., p. 102.
  • [57]
    D. Zeraffa, op. cit., p. 278-280. André Diligent écrit dans Le Réformateur, organe du Mouvement des Réformateurs (n° 42, septembre 1975) : « Le départ est donné… Nous avons passé ces derniers mois à mettre le train sur les rails. Tous ensemble, nous consacrerons les prochains mois à le lancer ».
  • [58]
    Congrès de Rennes (mai 1976), rapport d’André Diligent sur les institutions, Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F 01 Do 1 101-107.
  • [59]
    H. Amouroux, Monsieur Barre, Paris, Hachette, Collection Pluriel, 1988, p. 203.
  • [60]
    Congrès de Rennes (mai 1976), rapport d’André Diligent sur les institutions, Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F 01 Do 1 101-107.
  • [61]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 227-228.
  • [62]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 84.
  • [63]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 212.
  • [64]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 233 et 282.
  • [65]
    En avril 1981, dans une note de réflexion sur le chômage, le SMIC et les inégalités salariales, André Diligent regrette qu’après les accords de Grenelle (1968), le même pourcentage d’augmentation aux salariés quelle que soit l’importance des salaires [Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F05-F06, D01-D02].
  • [66]
    Démocratie Moderne, journal hebdomadaire du Centre démocrate, octobre 1977, cité par B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 213-214.
  • [67]
    Congrès de Lyon (octobre 1977 (Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F 01 Do 1 101-107), avec notamment 10 propositions sur la construction européenne : préserver l’acquis communautaire, relancer la construction européenne, adopter un programme social européen à moyen et long termes, établir une union économique et monétaire, mettre en œuvre de nouvelles politiques communes, développer la solidarité économique et politique avec l’Afrique, renforcer les structures internes de la Communauté avant tout élargissement, mobiliser l’opinion publique européenne en vue de l’élection au suffrage universel de l’Assemblée européenne, donner à l’Europe une dimension culturelle, doter l’Europe de symboles concrets (fête, hymne, drapeau).
  • [68]
    Il le redit lors du bureau politique du 26 septembre 1981.
  • [69]
    Démocratie Moderne, 28 février 1980, cité par B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 212.
  • [70]
    « L’essentiel a été accompli pour sauvegarder dans une rude période de tempêtes les chances et l’avenir du pays … et cela n’était pas facile », Le Quotidien de Paris, 18 mai 1981, cité par C. Ammeloot, op. cit., p. 102.
  • [71]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 613. En vue de ce congrès, André Diligent fait un travail de réflexion et de proposition : développer l’industrie et ses entreprises par et pour les individus, approfondir la démocratie, limiter le cumul des mandats, décentraliser, rassembler, favoriser le mouvement associatif, assurer la neutralité des services publics… Lors du bureau politique du 26 septembre 1981, il s’était prononcé pour une opposition ferme, intransigeante sur les principes, mais aussi honnête, intelligente et constructive, même s’il voit le nouveau pouvoir comme « un front de classe » qui fait courir au pays « un risque de fuite en avant à la chilienne sous Allende » (Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F01-08).
  • [72]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 218.
  • [73]
    Ibid., p. 115.
  • [74]
    Ibid., p. 227 et sq.
  • [75]
    Pierre Méhaignerie, lui aussi membre du gouvernement, a soutenu Jeannine Delfosse. Voir A. Gauduffe, op. cit., p. 349 et S. Chasseing, op. cit., p. 91.
  • [76]
    Entretien avec Denis Vinckier (ancien collaborateur d’André Diligent), 11 décembre 2018.
  • [77]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 516-517.
  • [78]
    Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S 01 F 01. Il vise Jacques Chirac et rappelle ses ambitions européennes.
  • [79]
    Entretien avec Denis Vinckier, 11 décembre 2018.
  • [80]
    Archives Diligent, DIL DEC 5 SO 01 F 01 (un seul carton) et Démocratie Moderne, n° 809, novembre 1995. Dans son intervention, il demande un retour à l’équilibre budgétaire, plaide pour les emplois de proximité, rend hommage aux trois « membres les plus exposés » du gouvernement Juppé : Jean Arthuis (Finances), Jacques Barrot (Affaires sociales), François Bayrou (Éducation nationale). Fidèle à ses convictions, il déclare également : « Nous devons irrésistiblement aller vers un système où de larges secteurs d’activité sont conditionnés par les besoins sociaux et non par la seule loi du profit ».
  • [81]
    Cf. J. Fretel, Militants catholiques en politique. La nouvelle UDF…, op. cit.
  • [82]
    D. Vinckier, op. cit., p. 43.
  • [83]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 157-158.
  • [84]
    Cf. J.-R. Genty, « André Diligent : une voie pour l’Algérie », 1re journée d’étude André Diligent, op. cit., p. 35-58.
  • [85]
    Question orale sans débat n° 13096, 5 décembre 1961, cité par J.-R. Genty, op. cit., p. 51.
  • [86]
    André Diligent, intervention à l’Assemblée nationale, le 29 juin 1962, ibid., p. 53.
  • [87]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 161 et 91. Sa compréhension à l’égard de « l’attitude complexe » du colonel de La Rocque, « figure controversée » est un autre exemple qui le distingue du discours dominant (B. Béthouart, « Les origines d’un engagement… », op. cit., p. 26).
  • [88]
    Le thème de la 3e journée d’étude André Diligent (2014) était André Diligent, citoyen du monde.
  • [89]
    Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F 01 Do 1 101-107 ; « Pour un régime présidentiel à la française », Le Nouveau Journal, 7 août 1976.
  • [90]
    1960 : amendement (voté) prévoyant l’autorisation préalable du Parlement pour l’introduction de la publicité de marque à la télévision ; 1961 : projet de statut pour la RTF assurant plus d’indépendance, de décentralisation, de gestion démocratique et de contrôle parlementaire ; création, sous son impulsion, d’un conseil de surveillance en 1961 ; 1965-1967 : membre du comité des programmes de l’ORTF ; 1969-1974 : rapporteur du budget de l’ORTF ; 1970-1974 : rapporteur du budget de la presse ; 1972 : dénonciation du scandale de la publicité clandestine à l’ORTF ; 1965 : un ouvrage, La télévision. Progrès ou décadence, Paris, Hachette ; 1979-1989 : président de la société Nord Éclair Éditions. Voir C. Ammeloot, « André Diligent et les médias », Journée d’étude André Diligent (Actes de la 1re journée d’étude André Diligent du 3 février 2012), Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2013, p. 59-70.
  • [91]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 175 ; C. Ammeloot, op. cit., p. 69 ; B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 214 ; archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F05-06 Do 3 I 04. André Diligent évoque également ce sujet dans « Une priorité : la qualité de la vie », Le Matin, 8 juin 1981 et dans Les défis du futur, op. cit.
  • [92]
    D. Vinckier, op. cit., p. 61 ; R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix… », op. cit., p. 23.
  • [93]
    Voir la communication de Christophe Bellon, infra.
  • [94]
    B. Béthouart, « André Diligent, 1919-2002 » www.amicalemrp.org, 2002, op. cit.
  • [95]
    P. Deren, « André Diligent et la foi », 2e Journée d’étude André Diligent, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2014, p. 137-147, p. 146.
  • [96]
    En mai 1985, il intervient auprès de Mikhaïl Gorbatchev en faveur de l’intellectuel Vadim Kozovoi. [Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F05-F06, D01].
  • [97]
    Pour reprendre le titre de l’ouvrage de Georges Hourdin, Paris, Desclée de Brouwer, 1984.
  • [98]
    Il s’efforce d’être présent à Roubaix, le 17 octobre, pour la Journée du refus de la misère. (D. Vinckier, op. cit., p. 73).
  • [99]
    Fondateur avec Jacqueline Thome-Patenôtre (sénatrice puis députée radicale de la Seine-et-Oise devenue les Yvelines) du groupe d’études sur les problèmes de l’Enfance inadaptée. Intervention au congrès de l’Association nationale des directeurs d’établissements et services pour inadaptés (ANDESI) (11-12 mai 1978). Ibid. et Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F05-F06, D02.
  • [100]
    Démocratie Moderne, n° 171, mai 1980, cité par P. Deren, op. cit., p. 145, n. 46.
  • [101]
    Jacques Barrot cité par L’Express, 22 mai 1987, in B. Rocher et V. Lion, op. cit., p. 103.
  • [102]
    R. Lefebvre, “Le métier de maire à Roubaix…”, op. cit., p. 25 ; André Diligent, deuxième entretien accordé à France Culture, 22 février 1994.
  • [103]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 91 et p. 202.
  • [104]
    Ibid., p. 30.
  • [105]
    B. Béthouart, « Les origines d’un engagement, aux sources d’André Diligent », op. cit., p. 19.
  • [106]
    Propos rapportés par R. Lefebvre, “Le métier de maire à Roubaix…”, op. cit., p. 40.
  • [107]
    Georges Bidault, à Charles d’Aragon devant l’église Saint-Pierre de Montrouge (1944 ou 1945).
  • [108]
    « Ce que je crois… », La Croix du Nord – Pas-de-Calais, 18 mars 1984, in C. Ammeloot, op. cit., p. 15.
  • [109]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 105.
  • [110]
    La Croix, 13 avril 1985, cité par B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 83, n. 4.
  • [111]
    D’après « Le Front des 12 contre le racisme », Vie publique, novembre 1991, cité par G. Lerouge, André Diligent, un Roubaisien démocrate-chrétien au service de sa ville, mémoire de maîtrise sous la direction de Jacques Prévotat, Université Charles-de-Gaulle – Lille 3, 2004, p. 126-127. Les 12 sont : Jean-Marc Ayrault (Nantes), Dominique Baudis (Toulouse), Alain Carignon (Grenoble), Jacques Chaban-Delmas (Bordeaux), André Diligent (Roubaix), Georges Frèche (Montpellier), Robert Jarry (LeMans), Jean Monnier (Angers), Michel Noir (Lyon), André Rossinot (Nancy), Catherine Trautmann (Strasbourg), Robert Vigouroux (Marseille).
  • [112]
    B. Béthouart, Le MRP dans le Nord – Pas-de-Calais 1944-1967, op. cit., p. 135.
  • [113]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 68.
  • [114]
    Nord Éclair, 5 février 2002.
  • [115]
    M. Pruvost, Daily Nord, 29 octobre 2013.
  • [116]
    B. Giblin-Delvallet, op. cit., p. 151.
  • [117]
    Entretien avec Denis Vinckier, 11 décembre 2018.
  • [118]
    B. Giblin-Delvallet, op. cit., p. 131.
  • [119]
    Ce paragraphe tire l’essentiel de son information des écrits de Rémi Lefebvre, dont plusieurs citations sont extraites : « La fabrique du consensus. Politisation et dépolitisation du jeu politique municipal », Roubaix. 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, M. David, B. Duriez, R. Lefebvre, G. Voix (éds), Villeneuve-d’Ascq, Septentrion, 2006, p. 85-96 ; « Le métier de maire à Roubaix… », Les Cahiers de Roubaix, n° 4, 1999, op. cit., p. 37, 40-42, 45.
  • [120]
    L’intitulé des listes Troisième Force est significatif à cet égard : 1959 : « Pour l’union et la concorde entre les habitants de Roubaix et pour le bien de la cité » ; 1965, 1971 : « Liste républicaine d’action sociale et municipale ».
  • [121]
    B. Giblin-Delvallet, op. cit., p. 152.
  • [122]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 129.
  • [123]
    Forces Nouvelles, 29 avril 1966, in C. Ammeloot, op. cit., p. 40-43.
  • [124]
    L’Europe est aussi une idéologie de substitution au catholicisme social comme l’indique Étienne Borne lors du congrès du MRP de Lille en 1954 : « Nous sommes le parti de l’Europe. L’Europe est notre façon de refuser un retour au passé. C’est notre légitime revanche des échecs et des difficultés rencontrés dans notre politique sociale ».
  • [125]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 200.
  • [126]
    D. Vinckier, op. cit., p. 87-91.
  • [127]
    J. Delors, Mémoires, Paris, Fayard, 2006 ; J. Delors, L’Unité d’un homme, Entretiens avec Dominique Wolton, Paris, Odile Jacob, 1994, in J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 51.
  • [128]
    Entretien avec Bruno Béthouart, 29 novembre 2018.
  • [129]
    Les trois paragraphes qui suivent tirent l’essentiel de leur information de R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix… », op. cit., dont plusieurs citations sont extraites (p. 18, 26, 28, 31, 7). Sur André Diligent maire, voir également G. Lerouge, op. cit. ; J.-M. Guislin, « André Diligent, le maire qui redonne espoir ? », 1re Journée d’étude André Diligent (2012), op. cit., p. 83-118 et Y. Joubrel, La vie politique à Roubaix dans les années 1980, mémoire de maîtrise sous la dir. de Bernard Ménager, Université Charles-de-Gaulle – Lille 3, 1994.
  • [130]
    Cl. Beaufort, « Intègre et cordial Diligent », Nord-Magazine, 1972.
  • [131]
    P. Mauroy, Le Figaro, 9 février 1999 ; André Diligent : troisième entretien accordé à France Culture, le 23 février 1994 ; cités par G. Lerouge, op. cit., p. 89.
  • [132]
    D. Vinckier, op. cit., p. 63-65.
  • [133]
    F. Desage, « Roubaix et la construction de l’institution communautaire », in Roubaix. 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, op. cit., p. 137-138.
  • [134]
    C. Ammeloot, op. cit., p. 131-134.
  • [135]
    Administration, 15 janvier 1991, in J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 89.
  • [136]
    André Diligent, quatrième entretien accordé à France Culture, le 24 février 1994.
  • [137]
    V. Blomme, La politique culturelle de la ville de Roubaix (1983-1995), mémoire de maîtrise sous la direction de Jean-François Sirinelli, Université Charles-de-Gaulle – Lille 3, 1996.
  • [138]
    Voir M. David, « Roubaix et l’immigration », Roubaix. 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, op. cit., p. 205-221.
  • [139]
    J.-R. Genty, op. cit., p. 51 et 55.
  • [140]
    Entretien avec Denis Vinckier, 11 décembre 2018.
  • [141]
    B. Béthouart, Jules Catoire, op. cit., p. 330 ; « André Diligent, 1919-2002 », 2002, www.amicaleMRP.org, op. cit.
  • [142]
    R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix… », op. cit., p. 54.

1« Le candide du Sénat », « Le crocodile », « Le primitif flamand » [1], voilà trois expressions que l’on a souvent trouvées dans la presse pour présenter André Diligent. Elles sont évidemment réductrices et caricaturales. Sans doute l’adjectif « anarcho-chrétien » [2], qu’il utilise lui-même, convient-il mieux car il résume la complexité et l’originalité de cet homme libre et d’ouverture, mais attaché à un certain ordre, de ce catholique volontiers critique à l’encontre de la hiérarchie ecclésiastique et de nombreux coreligionnaires. Pour mieux connaître cette personnalité importante, cet « homme politique avisé et patelin » [3], seront d’abord évoquées, rapidement, les origines familiales et universitaires de ses convictions, également forgées au temps de la seconde guerre mondiale et de la Résistance. Cette expérience formatrice motive son engagement politique, deuxième partie de cette étude, la plus développée, qui permettra de constater que la fidélité à ses valeurs et à son parti ne l’empêche nullement d’être parfois audacieux et visionnaire, comme il ressort de ses propositions dans Les Défis du futur (Fayard, 1977) et pose un certain nombre de questions. Enfin seront dégagés les éléments clés de son positionnement – l’humanisme chrétien, l’esprit de tolérance, la volonté de rassemblement, l’enracinement local – qui en font, décidément, un acteur un peu à part sur la scène politique française.

Les racines de l’engagement d’André Diligent [4]

2Sans nul doute, ces racines sont à chercher dans l’environnement catholique familial, régional et universitaire mais aussi dans l’épreuve de la guerre et du combat résistant.

Le terreau familial et local

3André Diligent est un humaniste chrétien du Nord, en contact avec la misère, les inégalités sociales et la rudesse des conditions de vie auxquelles sa famille et notamment son père sont très sensibles.

L’influence du père

4Comme l’a écrit Bruno Béthouart, « l’ombre de Victor Diligent, son rayonnement, sa force de persuasion, ont marqué le fils d’une manière indélébile » [5]. Avocat au barreau de Lille, leader régional du Sillon, conférencier aux Semaines sociales, Victor Diligent est passionné par la question sociale, le syndicalisme et participe à de nombreuses œuvres [6]. Il est aussi animateur du Parti démocrate populaire (PDP) apparu en 1924, formation politique dont André tient à souligner certains aspects : l’honnêteté, le soutien à la famille, le message européen, la transparence de son financement [7]. L’attachement à l’union de l’Europe s’est exprimé de diverses façons : soutien à Aristide Briand, création avec Don Luigi Sturzo du Secrétariat international des partis démocratiques d’inspiration chrétienne (SI) qui annonce les Nouvelles Équipes Internationales de 1946, le congrès de Bierville (1926). Le fils, devenu lui aussi avocat, a donc pu ressentir « l’obligation de ne pas déchoir... de reproduire l’excellence de son ascendance. Cette contrainte intériorisée [a pu] prendre la forme d’une vocation » [8], d’un devoir comme en témoigne cette apostrophe adressée, lors du congrès de Lille en 1989, à Bernard Bosson, peu disposé à figurer sur la liste Veil pour les élections européennes : « Il est des noms qui sont des devoirs. Tu es le fils de ton père. Quand on porte un héritage, on en assume la responsabilité ! » [9]. André Diligent, à sa manière, illustre « le caractère familiariste de l’engagement des hommes incarnant le courant de pensée démocrate-chrétien » [10], imprégnée de catholicisme social.

Le catholicisme social et le Sillon

5Sa naissance dans une famille où le catholicisme est résolument social, conformément à l’enseignement de Léon XIII (Rerum Novarum, 1891) est fondamentale dans son parcours. Avec le pape Léon XIII, les catholiques sociaux estiment que l’Évangile n’est pas seulement affaire de vie privée, mais tout autant de vie politique et de vie professionnelle. Ils préconisent l’intervention législative de l’État dans le domaine économique et social, reconnaissent l’intérêt de l’arbitrage dans les conflits sociaux, l’utilité du phénomène associatif, le rôle des corps intermédiaires (syndicats, mutuelles) qui permettent d’éviter l’étatisme. Plus que le système capitaliste, ce sont ses dérives et ses abus qui sont condamnés et doivent être corrigés. De même que le catholicisme social entend réconcilier le capital et le travail, de même il entend réconcilier le catholicisme et la République (Au milieu des sollicitudes, 1892). Ces idées sont notamment promues par l’abbé Lemire puis Auguste Champetier de Ribes, responsable du Parti démocrate populaire (PDP) dont bien des membres ont été influencés par le Sillon.

6Ce mouvement a été créé par Marc Sangnier dont Victor Diligent est un grand ami et dont André Diligent est le filleul. Au Sillon, le catholicisme est en accord avec la République, avec la démocratie définie par son fondateur comme

7

« le régime qui tend à porter au maximum la conscience ainsi que la responsabilité civique et sociale de chacun, en lui permettant, dans la mesure de ses capacités et de ses forces, de prendre une part effective à l’élaboration des affaires communes » [11].

8Cette formule revient constamment dans les propos, écrits ou oraux, d’André Diligent. Il s’agit de mettre en valeur la personne humaine pour la vouer au service de la cité et de réaliser ainsi la véritable démocratie qui ne se réduit pas à une notion quantitative mais doit établir un gouvernement guidé par la satisfaction de l’intérêt général et la recherche de la justice sociale. Le Sillon ne cherche pas une doctrine rigoureuse, mais souhaite élaborer petit à petit ses idées pratiques au contact de la réalité. L’avocat roubaisien, toute sa vie, sera sensible à cette liberté et à cette démarche pragmatique. Quelques maximes comme « L’amour est plus fort que la haine » éclairent le chemin de ces militants qui ont également retenu le message des premiers catholiques sociaux, ceux de 1848. André Diligent aime à citer Lacordaire : « Entre le faible et le fort, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui affranchit » [12]. Il est également sensible à l’engagement européen de Marc Sangnier que partagent de nombreux abbés démocrates.

Les abbés démocrates

9Parmi eux, c’est surtout l’abbé Lemire [13] qui l’a marqué. « Je l’ai souvent rencontré lorsque j’étais tout jeune car il était très lié à mon père ». Apprécié à gauche quand il soutient et propose des lois sociales, à droite quand il soutient les droits des catholiques et la famille, l’élu d’Hazebrouck rejette les oppositions stériles autour des questions religieuses, essaye de trouver des terrains de conciliation. André Diligent en parle comme d’« un homme politique hors du commun… intègre, un farouche défenseur de la justice sociale, d’une intégrité sans faille, un ancêtre du courant écologique » (avec la création des Jardins ouvriers) [14], qui approuve les propositions de paix de Benoît XV… Il salue son « œcuménisme avant la lettre, fraternisant d’instinct avec les aumôniers protestants des corps expéditionnaires anglais et américain dans le Nord », son apostolat plus proche du peuple [15]. Ces prêtres démocrates sont « des apôtres et des hommes d’action [qui] s’intéressent aux problèmes concrets : construction d’églises nouvelles, lutte contre les taudis, encadrement des jeunes » [16].

Quelques grands intellectuels

10Parmi ceux qui l’ont influencé peuvent être cités : Charles Péguy ; Maurice Blondel qui « invite chacun à chercher en lui les manifestations de l’appel divin, au nom d’un individualisme chrétien » et donnera le goût de l’engagement à de nombreux chrétiens [17] ; Jacques Maritain qui entend développer la conscience et la responsabilité de chacun, lui permettre de prendre une part effective à la direction des affaires communes, d’agir en chrétien et non pas en tant que chrétien ; Pierre Teilhard de Chardin « qui réintègre l’homme et le phénomène spirituel dans l’évolution de la nature » [18], qui voit l’avènement du royaume de Dieu comme une humanité rassemblée et qu’il cite encore dans son livre sur la télévision écrit en 1965 [19] ; et aussi Emmanuel Mounier, théoricien du personnalisme individuel et communautaire. L’homme n’est pas isolé, il est membre de différentes communautés, la famille, la cité, la patrie et il a besoin de ces communautés pour s’épanouir, il lui faut donner et recevoir pour s’accomplir [20]. Chez Mounier, « le concept de personne est largement préféré à celui d’individu – apanage du libéralisme – qui renvoie au seul acteur de l’économie de marché » [21]. Il ne faut pas opposer personne et groupes sociaux, mais rechercher des liens dynamiques entre eux. Pour Mounier comme pour Maritain, la morale est à la base de l’action politique. L’ont influencé encore Étienne Borne et certains professeurs de l’Institut catholique de Lille.

La Catho de Lille

11André Diligent y est étudiant à la Faculté libre de droit à partir de 1937. Cet établissement est un foyer intellectuel très vivant où un solide travail d’approfondissement de la doctrine sociale de l’Église est effectué, favorisé par le contexte économique et social régional : industrie textile, syndicalismes marxiste et chrétien, bourgeoisie d’inspiration chrétienne. Cet effort de réflexion doit beaucoup à Joseph Danel, Louis Blanckaert et Eugène Duthoit. Ce dernier, très lié à Victor Diligent et professeur du jeune André, est proche de ses étudiants. Directeur de l’école des Sciences sociales puis doyen de la Faculté de droit, il enseigne l’économie politique et le droit constitutionnel. Il est également président des Semaines sociales de 1919 à 1944, universités itinérantes (fondées à Lyon par Marius Gonin en 1904), lieu de concertation et de rencontres de ceux qui se réclament du christianisme social. La « Catho » qui encourage et conseille le syndicalisme chrétien ouvrier est en lien étroit avec les mouvements d’action catholique spécialisée (notamment la Jeunesse ouvrière chrétienne [JOC], apparue en 1927 dans le quartier de Moulins) et les Équipes sociales, mouvement d’éducation populaire, où se rencontrent étudiants et jeunes ouvriers et auxquelles participe André Diligent. On y pratique les débats de société, on s’y interroge sur les mutations industrielles et la décolonisation que la seconde guerre mondiale va accélérer.

La guerre et la Résistance

12« La conscience politique d’André Diligent naît réellement avec la guerre et la Résistance » [22]. Le soldat André Diligent est envoyé, en 1940, à Marrakech, alors qu’il aurait souhaité servir sur des fronts plus exposés, car il a le patriotisme chevillé au corps, hérité, là encore, de son père. Selon Jean Heuclin, pour André, « l’expérience du feu a été virtuelle » et, comme pour son père, « l’expérience de la guerre et de l’armée a été marginale, sublimée, idéalisée » [23].

13L’entrée en Résistance semble normale pour un certain nombre de chrétiens et donc de catholiques qui ont été avertis des dangers du totalitarisme et spécialement du nazisme par : les encycliques de Pie XI (Non abbiamo bisogno, 29 juin 1931 ; Mit brennender Sorge, 14 mars 1937), Divini Redemptoris, 19 mars 1937), les écrits de Jacques Maritain qui mettent en garde contre la sacralisation du politique, les articles de Georges Bidault dans L’Aube. L’attitude d’Henri de Kerillis, homme de droite qui a voté contre les accords de Munich en 1938 et est à Londres le 18 juin 1940, interpelle également André Diligent [24]. Le fascisme est une utopie païenne, le nazisme est un paganisme, une négation de l’humanisme et de l’enseignement de l’église catholique contre lesquels Pie XI, qui est un des premiers à « penser le totalitarisme » [25], se prononce clairement. Ces doctrines totalitaires amoindrissent le rôle de l’individu dans la société, privilégient le groupe, persécutent les croyants.

14On retrouve ainsi de nombreux chrétiens dans la Résistance [26] : Georges Bidault (Combat, Conseil national de la Résistance), Edmond Michelet (qui dès le 17 juin, en citant Péguy, à appeler à la résistance), Gilbert Dru (Les Cahiers de notre jeunesse en 1941), Jacques Maritain aux USA, le groupe Témoignage chrétien, des personnalités plus anonymes dans le Nord et le Pas-de-Calais comme Jules Catoire [27], Jean Catrice qui ont organisé des rencontres transversales, sous le sigle RIC (Résistants d’inspiration chrétienne). C’est au contact de ce dernier et de Jules Lorthiois qu’André Diligent se met au service de l’OCM (Organisation civile et militaire). À la Libération, il est commissaire régional général adjoint à l’information auprès de Jean Catrice, un des grands responsables du CDL (Comité départemental de Libération), plus particulièrement chargé de la répartition de la nouvelle presse et de l’animation de Radio-Lille. L’épreuve de la guerre et l’action clandestine l’ont persuadé de la pertinence et de la nécessité de l’engagement politique.

L’engagement

15Cet engagement est le prolongement logique de la lutte menée entre 1942 et 1944 et qu’il va poursuivre jusqu’à son décès, mais un engagement désintéressé. Il entend « refuser quelle que soit sa couleur, toute forme de fascisme, de dictature, de totalitarisme, [et] refuser toute alliance avec ceux qui s’en réclament » [28], comme, espère-t-il, ses amis politiques du MRP.

Le militant

Le Mouvement républicain populaire (MRP)

16Il n’est pas étonnant qu’André Diligent adhère dès 1944 au MRP dont le RIC a été « une sorte d’antichambre dans la région du Nord » [29]. Ce nouveau mouvement correspond à ses aspirations comme à celles de beaucoup de jeunes chrétiens alors – il a 25 ans. Sa nouveauté, qui le différencie de la SFIO, du PCF ou du parti radical, le séduit, tout comme son programme « la Révolution par la Loi », sa forte orientation sociale [pari de la générosité, solidarité, planification, démocratie économique, association du travailleur aux responsabilités de la gestion … comme aux résultats], son désir d’installer une paix solide et une démocratie authentique, son refus de la dénonciation permanente … Le MRP [30] insiste également sur la dignité de la personne humaine, ses droits et ses devoirs, l’importance des communautés intermédiaires face à la toute puissance de l’État. « L’idéal et le désintérêt semblent l’emporter sur le souci de la carrière ou le goût du leadership » [31]. Le futur élu de Roubaix y trouve une solidarité, une fraternité, « une âme commune » [c’est-à-dire le partage des élans du cœur qui exigent un don complet de soi où il espérait revivre l’ambiance chaleureuse, « la ferveur et le souffle conquérant » du Sillon] [32].

17Il s’investit dans l’importante section de Roubaix puis, à partir de 1958, dans la fédération du Nord où il prend la succession de Jean Catrice comme animateur, dans les congrès et les commissions exécutives, comme rapporteur de politique générale [33]. Cette fédération bénéficie du dynamisme des Équipes rurales et ouvrières conforté par la relative puissance de la CFTC. Beaucoup de militants sont des catholiques actifs dans et hors l’Église, proches de leurs coréligionnaires de gauche ou des militants socialistes, opposés aux communistes mais proches d’eux dans l’assistance aux pauvres [34], ce qui oriente André Diligent vers le centre gauche et la coopération avec la SFIO dans le cadre de la Troisième Force.

18Conscient des faiblesses du mouvement, le courant « Rénovation démocratique », animé par Philippe Saint-Marc, Pierre Biarnès et Jean-Marie Daillet, soutenu par Robert Buron, souhaite le revitaliser ; il prône une plus large ouverture du mouvement et le dialogue avec les nationalistes algériens. André Diligent donne trois articles au bulletin La Rénovation démocratique à partir de janvier 1959, mais sans être membre du courant. Il ressentira toujours une certaine fierté pour l’œuvre économique et sociale du MRP (notamment due à Paul Bacon, ministre du Travail et de la Sécurité sociale), pour l’origine ouvrière ou syndicale de nombre de ses dirigeants et pour la qualité de nombre de ses parlementaires qualifiés d’« hommes de terrain » [35].

19Il suit le MRP, dont il devient membre du comité directeur, dans son ralliement à de Gaulle en 1958, d’autant plus qu’il considère que le retour du Général offre une possibilité d’ouverture pour la crise algérienne. De 1958 à 1962, le MRP connaît dans le Nord-Pas-de-Calais « une renaissance militante et électorale » qui apporte « un renouveau incontestable » dont profite André Diligent qui est élu député en novembre 1958. Il fait partie des nouvelles têtes qui apparaissent comme candidats ou responsables, il symbolise un « nouveau MRP plus ardent, plus incisif » [36]. En 1962, il suit aussi son parti dans sa rupture avec le président de la République dont la politique nucléaire, les orientations européennes et le mépris pour les corps intermédiaires et les partis, comme l’indique le rapport de Maurice Simonnet au congrès de Dijon (1er juin 1962), indisposent de nombreux militants. Ce divorce conduit à un nouveau recul du MRP et à la défaite d’André Diligent aux élections législatives de novembre 1962. Toutefois certains responsables comme Pierre Pflimlin veulent freiner la tendance antigaulliste à l’intérieur du MRP [37] qu’incarne notamment Jean Lecanuet, son président depuis 1963.

Jean Lecanuet et le Centre démocrate

20L’ancien député du Nord est favorable à l’élu de la Seine-Maritime qui, très tôt, dès 1959 avec Joseph Fontanet, a envisagé la création d’un autre parti, plus ouvert aux tendances politiques proches en réconciliant l’humanisme chrétien et l’humanisme agnostique, et susceptible d’accueillir les nouvelles générations actives dans la vie sociale et culturelle [38]. Cette ambition d’un « plus grand MRP » avait déjà été évoquée, en 1954, par Étienne Borne lors du congrès national de Lille, puis en 1957, lors du congrès fédéral de Carvin.

21Dans cette perspective est créé, en avril 1963, le Comité d’études et de liaisons des démocrates français qui souhaite orienter le MRP vers la déconfessionnalisation et le recentrage politique c’est-à-dire passer d’une conception appuyée sur la doctrine sociale de l’Église en référence aux encycliques pontificales à une approche plus sécularisée, plus politique. Cela conduit à un relatif abandon de l’idéologie, la notion de centrisme prenant le dessus sur le caractère spiritualiste. L’élu de Roubaix semble l’avoir regretté, à terme, car, selon lui, ce choix stratégique a précipité la chute du MRP. De même, il est proche des partisans de la déconfessionnalisation de la CFTC dans leur démarche, mais vers la fin de sa vie, il prend conscience de la nécessité de transmettre l’héritage de la démocratie d’inspiration chrétienne.

22Comme Georges Delfosse (responsable MRP à Lambersart) ou Roger Poudonson (secrétaire de la fédération MRP du Pas-de-Calais), il est partisan de l’élargissement du MRP qui serait plus efficace en raison de la bipolarisation favorisée par l’élection présidentielle au suffrage universel et le mode de scrutin pour les élections législatives, plus à même de rallier les réformateurs d’autant qu’il envisage alors l’éclatement de l’UDR. Ce thème est repris par Jean Lecanuet au Congrès du Touquet, le 9 mai 1964, au moment où beaucoup – notamment les Équipes Jeunes MRP – espèrent la réussite de la Grande Fédération de Gaston Deferre, regroupant notamment la SFIO, les radicaux, le MRP. Les négociations entre ces formations, en vue de l’élection présidentielle de 1965, satisfont de nombreux militants, à l’image d’André Diligent qui, comme Étienne Borne, pense que « tous les démocrates ouverts au progrès social peuvent se retrouver dans un socialisme tempéré, luttant contre l’injustice sociale et l’anarchie économique » [39]. En revanche, Pierre Pflimlin, qui souhaite se rapprocher de la majorité gaulliste et refuse que le MRP soit l’aile droite d’un grand parti de gauche, se montre plus réticent tandis que Maurice Schumann ou Roger Poudonson sont vraiment hostiles. L’échec de cette entreprise en juin 1965, à laquelle certains socialistes comme Augustin Laurent, maire de Lille et patron de la puissante fédération SFIO du Nord, étaient très hostiles, est « une cruelle déception pour André Diligent » [40]. Toutefois, il n’est pas des huit personnalités (Pierre-Henri Teitgen, Jean-Pierre Prévost…) qui lancent un appel annonçant leur désir de persévérer dans cette voie, et estime qu’« il n’y a que Lecanuet, dont il admire la mécanique intellectuelle, pour sauver le navire du naufrage » [41], pour sauvegarder « la troisième voie » qu’il a d’abord cherchée dans le travaillisme à la française.

23« S’accommodant d’un centre basculant à droite » [42], André Diligent, qui a été élu sénateur en septembre 1965, participe activement à la campagne présidentielle de Jean Lecanuet dont les thèmes lui conviennent : démocratie, progrès social, Europe, modernisation… Il ne semble pas avoir voté pour François Mitterrand au second tour [43]. Il adhère au Centre démocrate (CD), créé par le futur maire de Rouen en février 1966. Il y est plus favorable que Jules Catoire qui souhaite un retour à la pureté doctrinale et regrette que le parti soit plus étroit et plus à droite que le grand mouvement que le MRP s’efforçait de promouvoir depuis 1963 [44]. Le CD, dont il est membre des comités directeurs départemental et national (et bientôt secrétaire général adjoint), entend promouvoir une démocratie moderne et efficace, une économie de justice, de responsabilité [45], de liberté, une Europe unie, indépendante, ouverte à l’organisation planétaire du monde. Refusant un élargissement du CD nettement orienté à gauche, le sénateur du Nord dénonce toutefois l’intrusion en son sein d’éléments d’extrême droite dont il s’emploie à combattre l’influence. Cette dernière est très faible dans la fédération du Nord, plutôt attirée vers le centre gauche et réticente au rapprochement avec le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) de Bertrand Motte, héritier de la grande dynastie industrielle de Roubaix [46]. Cependant, au niveau national, les militants du CD sont le plus souvent issus de la haute et de la moyenne bourgeoisies, les ouvriers sont très rares et sous-représentés dans son électorat, catholique à 95 %, tandis que les agriculteurs y sont surreprésentés [47].

24Qu’a-t-il pensé en mai 1968 ? Est-il sur la même ligne que Lecanuet, prêt à gouverner avec Mendès-France ou est-il plus attentiste comme bien des élus du PDM (Progrès et Démocratie moderne, groupe parlementaire centriste à l’Assemblée nationale) ? [48]

25André Diligent soutient la candidature d’Alain Poher en 1969 mais il semble moins défavorable que le maire de Rouen ou Pierre Abelin à l’ouverture préconisée par Pompidou [49] puis à la Nouvelle société de Jacques Chaban-Delmas qu’acceptent Jacques Duhamel et Joseph Fontanet, mais aussi Pierre Méhaignerie, Jacques Barrot, Bernard Stasi, ou encore Georges Delfosse, qui fondent alors le Centre Démocratie et Progrès (CDP). Aussi, on oppose souvent le pôle roubaisien de la métropole lilloise (versant Nord-Est) plus favorable au CD et qui bénéficie de la personnalité de l’avocat roubaisien et le pôle Saint-André-Lambersart (versant Sud-Ouest) plus attiré par le CDP. Le CD n’est donc pas le seul centre et bientôt il s’associe au Parti radical de Jean-Jacques Servan-Schreiber (JJSS) au sein du Mouvement des Réformateurs (1971), dans une démarche d’opposition à la majorité pompidolienne [primauté de la morale sur la loi économique, effort en faveur des équipements collectifs, démocratie dans l’entreprise, régionalisation, construction européenne…]. L’avocat roubaisien est favorable à cette opération – il est secrétaire général de la Fédération des Réformateurs en 1975-1976 – qui réalise la convergence des forces centristes [50]. Il vante « l’imagination » de JJSS [51], mais craint que le CD ne se dissolve dans cet ensemble. Pour éviter cela, lors de la convention nationale de Mulhouse (26-28 octobre 1973), qui discute du projet de règlement du mouvement, il propose, au nom des principaux dirigeants, une solution confédérale, c’est-à-dire la reconnaissance de l’existence et de la personnalité des partis associés [52].

26Après les élections législatives de 1973 lors desquelles il y a un accord de désistement pour le second tour entre la majorité pompidolienne et les Réformateurs, on lui propose un portefeuille, mais il décline cette offre. Un peu plus tard, JJSS et Lecanuet ont pensé à lui, un temps, comme candidat à la future présidentielle, car il est connu et reconnu comme le censeur de la politique gouvernementale en matière d’information, le premier le voyant comme un éventuel président potiche, le second étant sûr de sa défaite… [53]

27Qu’a-t-il voté au premier tour de l’élection présidentielle de 1974, consécutive au décès de Georges Pompidou : Émile Muller (Réformateur, socialiste anti-Programme commun), Valéry Giscard-d’Estaing (comme le préconise Lecanuet), Chaban-Delmas comme le CDP ? La séance du conseil politique du CD, le 10 avril 1974, a été houleuse : André Diligent et Jacques Pelletier souhaiteraient que le parti et les Réformateurs aillent à la bataille sous leur drapeau avec Lecanuet – qui a la préférence du sénateur du Nord –, ou Poher, à défaut d’Edgar Faure, et refusent que le centre gauche fasse alliance avec la droite. André Diligent estime en effet que :

28

Nous seuls sommes démocrates puisque ce sont les délégués qui vont choisir un candidat. Jamais le moment n’a été moins indiqué pour fléchir. Il faut un changement total. Jamais les chances n’ont été meilleures, car nous avons un fort crédit moral : nous n’avons jamais varié [54].

29Ils ne sont pas suivis. Selon Olivier Henno (sénateur du Nord) et Max-André Pick (adjoint au maire de Roubaix), le maire de Bordeaux, dont André Diligent a dit à Bruno Béthouart se sentir proche, a obtenu sa voix [55]. Au second tour, les deux formations centristes – et le conseiller municipal de Roubaix « essentiellement par discipline de parti » [56] – soutiennent Valéry Giscard d’Estaing (VGE) et appartiennent donc désormais toutes les deux à la nouvelle majorité, ce qui les incite, rapidement à fusionner dans le cadre du Centre des Démocrates sociaux.

Le Centre des Démocrates sociaux (CDS)

30La fusion est réalisée lors du congrès de Rennes, réuni du 21 au 23 mai 1976. Elle doit beaucoup à André Diligent qui a perdu son siège de sénateur à l’automne 1974 mais occupe toujours d’importantes fonctions politiques : premier secrétaire de la Fédération des Réformateurs [57], vice-président national délégué du CD (chargé des relations avec les autres partis politiques, le Parlement et la presse). Il fait partie de la délégation CD qui rencontre celle du CDP en 1976 dans cette perspective. À Rennes, il présente un rapport sur les institutions et affirme que le nouveau mouvement doit correspondre à la « nécessité d’un ressourcement continuel, d’un idéal qui est une raison de vivre » comme le rappellent deux dissidents soviétiques célèbres, Plioutch et Soljenitsyne :

31

Vous vous complaisez dans l’opulence. Vous vous battez pour des futilités. Vos divisions secondaires, votre conception débridée de la liberté, le vide de vos principes et de vos idéaux, tout cela est en train de vous perdre [58].

32Avant même sa démission en août 1976, Jacques Chirac qui avait été nommé coordonnateur de la majorité, en mars, avait constaté qu’il ne pouvait rien coordonner « devant l’obstruction à peine camouflée de Poniatowski, de Servan-Schreiber, de Diligent (devenu vice-président du CDS) et de Chinaud » [59]. Pour André Diligent, cette coordination ne devait être « ni une nébuleuse, ni un régiment, mais une concertation véritable préalable » [60]. En 1978, Valery Giscard d’Estaing crée l’Union pour la démocratie française (UDF), regroupant les partis centristes et libéraux, pour contrecarrer les ambitions du Rassemblement pour la République (RPR), fondé en décembre 1976 par Jacques Chirac, auquel André Diligent préfère Raymond Barre comme l’illustrent plusieurs de ses propos :

33

Nous devons tenir le langage du courage et de la vérité. Si nous soutenons l’action entreprise par Raymond Barre, ce n’est pas par culte de la personnalité, c’est parce qu’il tient, sereinement, le langage de la vérité. Il a besoin de notre appui car la tâche est immense. Il va progressivement, sans éclat, prendre une série de positions qui affirmeront son rôle. On peut subodorer des convergences avec notre programme (congrès national de Lyon, octobre 1977). Quelles que soient ses imperfections, la politique de redressement des équilibres économiques fondamentaux pratiquée par Raymond Barre était la seule possible dans une nation comme la nôtre, vivant sans ressources d’énergie ni de matières premières (congrès national de Strasbourg, février 1980) [61].

34Au sein de l’UDF, le CDS, espère avoir « une audience et une capacité d’intervention plus grandes que dans un repliement » (Jean Lecanuet). Entre 1977 et 1983, André Diligent, secrétaire général du CDS, qui est un parti de cadres peu portés à la discipline interne, se comporte « en homme de dialogue [qui entretient] une réelle proximité avec les militants » [62]. Le CDS se veut « l’aile sociale du camp conservateur ». En accord avec Bernard Stasi (vice-président), le secrétaire général conçoit alors son parti comme une « structure d’accueil franchement au centre gauche. Beaucoup de militants adhèrent à cette conception à la différence des élus qui sont souvent des notables locaux » [63]. Les équipes syndicales, créées à l’image des équipes ouvrières du MRP, doivent contribuer à cette ambition sociale, c’est-à-dire « permettre aux milieux populaires d’avoir une place spécifique pour accéder à la vie civique et politique » [64]. À ce sujet, l’élu de Roubaix, peut-être aiguillonné par le dynamisme de l’équipe syndicale du Nord et par les milieux d’action catholique, propose, dans son rapport de politique générale au congrès de Lyon, en octobre 1977, de revaloriser les bas salaires [65], de rémunérer la mère au foyer, de favoriser l’accès à la propriété individuelle, de réformer l’entreprise, d’imposer les grandes fortunes et de promouvoir l’école maternelle :

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Entre les revenus les plus faibles et les plus hauts, l’écart est, en France, de 1 à 30. Ce degré d’inégalité, inconnu dans les pays modernes, engendre les tensions sociales et nourrit l’inflation. Les mécanismes économiques ne diminueront pas spontanément cet excès. Il faut un plan d’attaque cohérent, qui respecte la valeur de chacun et se fixe pour objectif de réduire honnêtement l’écart. […] Un impôt déclaratif, annuel, sur les grandes fortunes, [ce] sera le début de la clarté, le point de départ d’un effort de justice et de solidarité. Cet impôt, appliqué aux fortunes supérieures à 200 millions d’anciens francs, sera modéré, avec un taux maximum de 1 %. […]
À l’entrée de la communale, les jeux pour l’essentiel sont faits… Cette inégalité terrible des chances est sans doute le gâchis le plus grave pour le pays. Il s’agit donc de dégager l’ensemble des moyens nécessaires pour que, de 2 à 6 ans, tous les enfants puissent recevoir l’entraînement que réclame l’éveil de l’intelligence. Cet effort sera le plus rentable des investissements.

36Ces propositions sont accompagnées d’une critique du système des grands concours et des grands corps qui « décime notre jeunesse et engendre les castes qui rigidifient notre société » [66]. Une bonne partie d’entre elles est reprise dans la plate-forme électorale du CDS « Une autre solution » ou le petit livre bleu[67].

37Dans son rapport de politique générale au congrès de Metz (1979), l’appartenance du CDS à l’UDF est justifiée par la proximité de son projet avec celui de Valéry Giscard d’Estaing et par la nécessité d’assurer une majorité au pays, mais cette participation ne signifie pas inconditionnalité [68]. Les propositions du parti sur la construction européenne sont rappelées et élargies : transformation du Marché commun en une communauté solidaire, nécessité d’une réflexion commune sur les problèmes de sécurité et de défense.

38Le CDS, dont le symbole est la main ouverte, croit à une certaine convergence entre la social-démocratie et la démocratie sociale comme le souligne le secrétaire général dans son rapport de politique générale au congrès de Strasbourg en février 1980 :

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La France, comme bien des pays d’Occident, a besoin d’un parti socialiste solide, mais lucide, et qui puisse être un partenaire exigeant, fidèle à son idéal, et apporter une contribution importante à la construction de la société de demain [69].

40Le choix « contre nature » du PS de s’allier avec le Parti communiste français (PCF) est regretté d’autant que le pays doit relever les défis démographiques, économiques et sociaux dans un environnement international bouleversé, chaotique et dangereux face auquel l’Alliance atlantique doit reposer sur deux piliers, un américain, un européen. Il met aussi en avant la valeur liberté ainsi que l’attachement aux droits de l’homme dont il condamne les atteintes un peu partout dans le monde.

41Après l’échec de Valéry Giscard d’Estaing en 1981 – auquel André Diligent adresse une lettre de remerciement [70] –, le CDS connaît une radicalisation à droite de son discours qui est illustrée par l’accession à la présidence du parti de Pierre Méhaignerie, fortement soutenu par le groupe Union centriste (UC) du Sénat, contre Bernard Stasi lors du congrès de Versailles en 1982 [71]. Qu’a fait alors le secrétaire général qui est réélu pour un ultime mandat ? Il semble avoir voté Méhaignerie. Dans son rapport de politique générale, il condamne l’URSS pour son action en Pologne et en Afghanistan [il était partisan du boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 1980], l’alliance socialo-communiste au pouvoir en France et sa « politique économique néfaste », mais il se refuse à tout sectarisme en politique étrangère, notamment à propos du Proche et du Moyen Orients. Le CDS doit être fidèle à ses idéaux (il le dit à chaque congrès) : démocratie, droits de l’homme, tolérance, réformisme social, Europe, liberté de l’enseignement. Cette évolution est illustrée par le ton de la campagne électorale municipale à Roubaix en 1983 et confirmée au congrès de Toulouse (1984). « Au triptyque « justice-solidarité-liberté » se substitue peu à peu le triptyque « liberté-efficacité-générosité » » [72].

42À partir de 1983, année qui voit le départ d’André Diligent du secrétariat général, il semble moins présent dans les instances dirigeantes (même s’il devient membre du comité exécutif en 1986). Il se consacre à Roubaix où il délaisse quelque peu son parti. Il se comporte de façon autonome, à l’image d’un René Monory – sénateur de la Vienne qu’il retrouve au Palais du Luxemburg en 1984, avec lequel il s’entend bien et dont il apprécie la carrière de self made man – alors que l’incertitude identitaire du CDS se confirme avec, d’abord, la poursuite de l’inflexion à droite et vers le libéralisme économique à laquelle l’influence de René Monory et de Raymond Barre n’est pas étrangère ; puis le retour aux sources à partir de 1989 marqué par le recentrage, l’autonomie, l’engagement européen réaffirmés comme axes majeurs lors du Congrès de Lille (1989) ou de la Convention nationale de Saint-Malo (1990) ; enfin la forte participation au gouvernement Balladur (1993-1995).

43Que pense-t-il de cette errance doctrinale, lui dont les collègues de la Chambre haute ont pris leurs distances – notamment financières – avec la direction du CDS dont ils regrettent l’exil au Palais-Bourbon [73] ? Le fort engouement du CDS à l’égard de Raymond Barre entre 1983 et 1988 est dû à un attachement commun à certains principes chers à André Diligent : une conception morale du politique, le respect de la personne, la référence à l’État impartial régulateur et aménageur du territoire, le service de la communauté, le refus de la bipolarisation, la faveur pour l’économie sociale de marché [74]. L’élection partielle de mars 1988 dans le canton Lille-Ouest, bastion chrétien-démocrate, témoigne des déchirements au sein de la majorité : plusieurs maires du canton anciens MRP et André Diligent soutiennent Jeannine Delfosse, la veuve de Georges Delfosse, candidate CDS contre Jean-Jacques Descamps, candidat du parti républicain (PR, giscardien), membre du gouvernement ! [75] Favorable à la candidature de Raymond Barre à l’élection présidentielle de 1988, qu’a-t-il voté au second tour ? Par fidélité et légitimisme, Denis Vinckier pense qu’il a voté Chirac [76].

44Après la réélection de François Mitterrand, le CDS estime pouvoir coopérer avec Michel Rocard dans le cadre d’une politique réformiste. L’opération échoue mais le CDS refuse l’opposition systématique. André Diligent lui-même est approché pour être ministre en 1988, mais il ne donne pas suite à cette proposition. Comme à chaque fois, des raisons personnelles et familiales – la priorité donnée à la présence auprès de sa fille handicapée – le conduisent à décliner l’offre. L’entrée de quatre UDF au gouvernement ne lui plaît guère car il est réticent aux ralliements individuels que condamne clairement Jean Lecanuet. En revanche, comme son collègue Jean Arthuis, sénateur de la Mayenne, il n’est sans doute pas hostile à la création du groupe parlementaire Union du centre (UDC) à l’Assemblée nationale (1988) qui fait pendant à celui du Sénat et entend mener une opposition constructive et réfléchie tout en étant fidèle aux alliés politiques traditionnels [77]. Cela préfigure le choix de l’autonomie électorale et de la rénovation approuvé au congrès de Lille tenu en 1989, lors duquel le maire de Roubaix fait une intervention remarquée en déclarant notamment :

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Quant aux ténors de la vie politique, ce n’est pas en venant, à l’occasion d’un voyage, serrer la main d’une boulangère du coin ou saluer les commerçants des marchés qu’ils nous convaincront de leur connaissance des problèmes des Français… Nous ne pourrons plus traiter les sujets sous la seule vision hexagonale, mais c’est sous l’angle communautaire que nous bâtirons l’Europe des entreprises, l’Europe du dynamisme économique, l’Europe des étudiants et des diplômes, l’Europe des populations immigrées, l’Europe des RMI et des exclus du travail, l’Europe du droit à l’information, l’Europe du droit à la dignité et du droit à l’ambition [78].

46Cette année-là, le barriste Bruno Durieux est approché pour lui succéder à la mairie de Roubaix et la liste centriste emmenée par Simone Veil pour les élections européennes obtient son adhésion aux dépens de la liste d’union de la droite et du centre emmenée par Valéry Giscard d’Estaing. En 1990, La Croix, le 20 octobre 1990, propose un schéma du « paysage politique centriste » où André Diligent est situé parmi les piliers, à proximité du président Méhaignerie, mais un peu plus à gauche et moins défavorable à l’autonomie du CDS, ce qui peut susciter quelques interrogations. En 1989, fait-il partie des « frondeurs » qui veulent remplacer Alain Poher au « plateau » qui est finalement élu grâce aux voix du RPR et au soutien forcé des centristes ? Que pense-t-il de la tentative des « rénovateurs » en 1990 au sein du CDS (Baudis, Bayrou, Bosson face à Méhaignerie et Barrot) mais aussi au sein de l’UDF ? Quel candidat a ses faveurs pour l’élection présidentielle de 1995 ? Selon Denis Vinckier, il a voté Balladur puis Chirac [79]. Cette année voit aussi la transformation du CDS et du PSD en Force démocrate.

Force démocrate (FD)

47La création de ce nouveau parti, initiée par François Bayrou, n’enthousiasme guère le maire de Roubaix, au départ ; mais elle est entérinée lors du congrès de Lyon les 24 et 25 novembre 1995 et reçoit son acquiescement après qu’il a constaté que certaines conditions étaient remplies et que les objectifs étaient clairs. Dans son intervention au congrès, il a estimé qu’il ne fallait pas « rougir de l’héritage », que la période 1989-1995 avait été « le temps des désillusions » avec la résurrection des nationalismes, le climat d’inquiétude et de scepticisme, le spectre d’une fausse démocratie où règnent la désinformation, la tricherie (« gouverner, c’est faire croire »). Un examen de conscience, un retour aux valeurs (famille, Europe, véritable démocratie, progrès social) lui semblent nécessaires en raison de « l’immense vide idéologique, politique, spirituel, doctrinal dans lequel nous vivons », alors que se dressent de nouveaux défis comme ceux de la bioéthique et de la communication et il conclut :

Si pour ce grand projet nous retrouvons notre âme commune, si notre volonté de solidarité est éclairée d’un grand courant de fraternité, nous pourrons refonder notre formation dans un enthousiasme sans lequel rien ne sera possible. Alors mes amis nous vivrons une grande aventure [80].
Mais il se tient en retrait : alors qu’il a toujours été président de la fédération CDS du Nord, une des plus importantes en nombre de militants, il cède la place à Marc-Philippe Daubresse (député-maire de Lambersart) pour Force démocrate. Toutefois, il participe à des groupes de travail (insertion des jeunes, intégration) et encore, à la fin de sa vie, lors d’une rencontre organisée par Denis Vinckier, il adjure, une nouvelle fois, François Bayrou, devenu président de la Nouvelle UDF [81] en 1998, de ne céder devant rien ni personne afin que le centre d’inspiration chrétienne demeure lui-même [82]. Cette démarche est conforme à tous ses engagements antérieurs.

Des engagements courageux et avant-gardistes : un homme des ‘‘nouvelles frontières’’ (John F. Kennedy) ?

48Son adhésion à un parti, du MRP à la nouvelle UDF, ne l’empêche pas de garder son indépendance, sa liberté d’esprit et d’être à l’écoute de son temps comme l’indiquent ses prises de position sur certains sujets délicats ou riches d’avenir.

La décolonisation, la guerre d’Algérie et ses suites

49André Diligent et le MRP septentrional ont une approche ouverte de la question coloniale. Il apprécie le discours de Thionville de Robert Schuman (22 juin 1950) qui évoque l’indépendance de la Tunisie, évolution qui devrait s’étendre à tous les territoires au sein de l’Union française [83]. Son séjour au Maghreb en 1940-1942 a sans doute contribué à son ouverture d’esprit et à sa sensibilité sur cette question, renforcées plus tard par la forte présence de travailleurs nord-africains dans le Nord – Pas-de-Calais, et notamment à Roubaix, parmi lesquels l’influence politique du mouvement nationaliste va crescendo.

50Au cours de la guerre d’Algérie, la pratique de la torture le révolte très tôt et le détournement de l’avion de Ben Bella l’indigne. Bientôt, il entre en contact avec Messali Hadj, leader du Mouvement national algérien (MNA) [84], qu’il a connu au temps du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD, 1946-1954). Après la Toussaint rouge (1954), l’élu roubaisien estime qu’il convient de dialoguer et de trouver une solution pour l’Algérie avec les Algériens eux-mêmes, en insistant sur la prise en compte de la pluralité des forces politiques algériennes sans privilégier le Front de Libération nationale (FLN) (comme le font le gouvernement et une bonne partie de la gauche) alors que Messali Hadj souhaite l’indépendance dans le cadre d’un Commonwealth à la française. Cette option est peut-être liée au fait que les messalistes dominent parmi les travailleurs algériens présents dans le Nord ou dans le Borinage belge et que de multiples affrontements meurtriers les opposent aux partisans du FLN, à tel point qu’André Diligent demande au ministre de l’Intérieur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des travailleurs immigrés [85]. Il est également en rapport avec des proches d’Edmond Michelet, ministre de la Justice dans le gouvernement Debré (janvier 1959-avril 1962), la journaliste anticolonialiste Claude Gérard, l’historien Joseph Rovan. Il rencontre en juillet 1959, Olivier Guichard, membre du cabinet de la présidence de la République. Il effectue plusieurs séjours en Algérie en 1959 et sans doute un en 1961 où il aurait vu des chefs de wilaya.

51Favorable à une indépendance négociée et solidaire, comme l’est le groupe Rénovation démocratique, il est plus hardi sur cette question que Jean Lecanuet qui parle d’une « politique d’évolution sans abandon ». Dans l’ensemble, le MRP est plus ouvert aux réalités de l’Islam qu’à celles du nationalisme asiatique et adopte une attitude plus libérale sur le problème algérien, même si plus tard le CD ou les Réformateurs accueilleront des élus comme Max Lejeune (Somme) ou Roland Boudet (Orne) qui étaient très attachés à l’Algérie française…

52La situation des Harkis, de « la masse des musulmans sans uniforme, sans chef, sans protection, qui se sont compromis pour la France » [86] l’inquiète et l’après-indépendance de l’Algérie le préoccupe. En avril 1961, André Diligent propose avec André Davoust (député MRP de la Mayenne) la création d’un service civil volontaire dans la coopération qui devrait permettre aux nations décolonisées de « développer plus efficacement une politique économique, sociale et culturelle en collaboration étroite et amicale avec la France ». Cette proposition inspirera la loi sur le service de la coopération appliquée à partir de 1965. Il participe à la création d’un comité local de l’association France-Algérie. Toutefois, son désaccord avec Georges Bidault sur l’Algérie, ne l’empêche pas de respecter jusqu’au bout l’ancien journaliste de L’Aube pour sa fidélité à ses convictions auxquelles il « sacrifia sa carrière, ses amitiés, son confort intellectuel et matériel » [87]. Ses prises de position sur la décolonisation sont à mettre en rapport avec la volonté de générosité à l’égard du tiers monde exprimée dans les congrès MRP [Dijon, 1962 ; La Baule 1963, même si certains responsables ne sont pas d’accord, comme Rémy Montagne, élu de l’Eure] et plus généralement avec l’ouverture au monde de celui qui est membre du centre des citoyens du monde du nord de la France [88].

L’élection du président de la République au suffrage universel

53Après avoir lu les écrits d’André Philip (ancien député et ministre socialiste, passé au PSU, qui se rapproche de de Gaulle à partir de 1962), cette réforme lui semble pertinente. Contrairement à nombre de ses amis politiques, il a compris l’intérêt de cette démarche de démocratie directe, proposée par le général de Gaulle en 1962, en faveur de laquelle il se prononce au sein du comité directeur du MRP, mais il se soumet à la décision majoritaire qui préconise le non au référendum.

54En 1976, dans son rapport sur les institutions au congrès de Rennes puis dans un article, André Diligent se prononce pour un véritable régime présidentiel (sans responsabilité du gouvernement ni droit de dissolution), avec élections le même jour et pour la même durée (5 ans) du président de la République et de l’Assemblée nationale dont le pouvoir d’initiative serait renforcé ; il préconise la transformation du Conseil constitutionnel en une véritable cour suprême, l’établissement du scrutin proportionnel afin d’atténuer les dangers de la bipolarisation, conséquence d’« un scrutin de gladiateurs » qui coupe la France en deux, une aide officielle des pouvoirs publics aux formations politiques [89].

Les médias

55Dès la Libération, ils ont fait partie de ses centres d’intérêt. Il a rassemblé à leur sujet une documentation impressionnante et en est devenu un spécialiste, notamment de la télévision [90]. Le droit à une information plurielle pour tous les citoyens, la démocratisation de l’information, les garanties démocratiques et libérales encadrant la radiotélévision sont essentielles pour lui qui estime que le journal est moins une affaire qu’un service public avec des droits reconnus pour les sociétés des rédacteurs. Ses réflexions et ses études sont évoquées lors de la convention nationale du CD à Saint-Gratien (24-25 janvier 1970) par Jacques Pelletier dans son rapport de politique générale quand il aborde la question de la libéralisation de l’ORTF. André Diligent se fait haïr par ceux dont il dénonce les comportements mais il se fait également connaître d’où l’idée, évoquée plus haut, de le présenter à l’élection présidentielle au début des années 1970. Plus tard, il se bat, en tant que maire, pour faire de Roubaix la capitale de la communication en Europe : l’inauguration en avril 1994 de l’Eurotéléport permet aux entreprises de l’agglomération de se connecter au réseau mondial de télécommunication satellitaire.

L’écologie

56Son importance ne lui échappe pas. André Diligent la met en rapport avec les écrits de François d’Assise (comme le fait le pape François dans l’encyclique Laudato Si du 24 mai 2015) et avec l’action de l’abbé Lemire, créateur des Jardins ouvriers. Selon lui, « la qualité de la vie est un besoin essentiel de la société moderne », elle est un des fondements de « la civilisation humaniste » ; il convient de tendre « vers un mode de vie plus communautaire, plus épanouissant et plus authentique, vers une nouvelle croissance économe [réduire la vitesse, le gigantisme, augmenter la sécurité dans le travail, privilégier la durée du produit, récupérer les déchets] ». Avec Dominique Florian, Philippe Saint-Marc, Jean-Marie Pelt, entre autres, il rend sensible le CDS à certains problèmes : les grandes pollutions, la préservation du littoral, la sauvegarde des espaces verts urbains, la promotion des énergies douces et de l’agriculture biologique. Il inspire la déclaration de l’UDF en vue des élections législatives de 1978 qui entend :

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mettre en œuvre une nouvelle croissance, parce que cet objectif correspond à la fois aux exigences de la crise et aux aspirations des citoyens. Une croissance qui soit plus économe en matières premières, davantage respectueuse de l’environnement (…) et qui privilégie les préoccupations qualitatives [91].

La démocratie participative

58Dès sa campagne électorale municipale de 1977, puis à nouveau en 1983, les équipes du Groupement d’action pour la sauvegarde de Roubaix (GAR) ont fait un important travail de terrain et « jeté les bases d’une organisation participative exemplaire ». Avec les comités de quartier, mis en place par la municipalité socialiste, il s’efforce d’animer la « démocratie participative » dans une ville caractérisée par « une très forte culture de la participation des habitants » [92].

De multiples mandats électoraux [93]

59André Diligent s’est d’abord engagé très tôt au niveau local en étant conseiller municipal de Roubaix, de 1947 à 1977, dans l’équipe principalement socialo-centriste conduite par Victor Provo. Il a occupé les fonctions d’adjoint au maire à la Jeunesse et aux Sports (1949 et 1953), aux Affaires économiques et sociales (1965-1977). Il a été maire de 1983 à 1994, après avoir échoué en 1977 (avec 47 % des voix au second tour). Il redevint simple conseiller municipal de 1994 à 2001, cumulant parfois ces fonctions avec celle de conseiller communautaire (1983-1989, 1994-2001). Il fut également conseiller régional de 1972 à 1977 puis de 1986 à 1989.

60Au niveau national, André Diligent a représenté le Nord au Parlement, d’abord à l’Assemblée nationale de 1958 à 1962 – tout en étant également sénateur de la Communauté entre 1959 et 1961 –, puis au Sénat une première fois de 1965 à 1974. La répugnance au conflit l’a sans doute, en partie, conduit à siéger à la Chambre haute dont il appréciait l’atmosphère de courtoisie, la sagesse des élus qui ont accumulé une expérience dans les mandats locaux et sont des pragmatiques. « À l’Assemblée, on s’excite ; au Sénat, on médite » aime-t-il à dire [94]. Comme Jean Lecanuet, il est très attaché au rôle que doit jouer la seconde chambre où il est retourné entre 1983 et 2001, sur les bancs du groupe Union Centriste qui fut assez puissant pour faire élire au « plateau », en 1992, René Monory (CDS) contre Charles Pasqua (RPR).

61En outre, il fut député européen entre 1979 et 1984 (liste UDF emmenée par Simone Veil). Il s’impliqua totalement dans la campagne visant à élire pour la première fois au suffrage universel direct les représentants au Parlement de Strasbourg, critiquant vivement les gaullistes et leur leader Jacques Chirac pour ses déclarations sur « le parti de l’étranger ».

62Dans ces différentes assemblées, André Diligent, entend demeurer un esprit libre qui lui confère une posture politique un peu particulière.

Un positionnement original

63Une relative marginalité par rapport non seulement à la hiérarchie catholique mais aussi au discours dominant dans sa mouvance politique, une certaine capacité d’anticipation et une grande rectitude dans l’exercice de ses différentes fonctions contribuent à ce positionnement.

Ferveur et lucidité d’un humaniste chrétien

64Sa foi semble inébranlable. C’est un héritage familial et une option personnelle assumée. Celui dont le mariage en 1948 a été béni par le pape Pie XII a une lecture généreuse et optimiste de l’Évangile. Hostile au cléricalisme, il est souvent en désaccord avec certaines prises de position de la hiérarchie épiscopale. Catholique pratiquant, sans ostentation (contrairement à son père) – sa foi reste du domaine de l’intime –, il participe ponctuellement au groupe de spiritualité des parlementaires français. Le texte des Béatitudes est son point d’ancrage spirituel essentiel : générosité, esprit de dialogue, sensibilité à l’injustice, importance du pardon. Pour reprendre les formules de Pascal Deren, « sa foi est plus humaine que théologique », pour lui, « le Christ est un chemin, il n’est pas un dogme » [95].

65Humaniste d’inspiration chrétienne, très influencé par Étienne Borne, André Diligent est attaché à la dignité et à la liberté de la personne humaine d’où son appartenance à « Économie et humanisme » (1941-2007) – mouvement catholique, fondé par le père Lebret, qui a développé le concept d’économie humaine visant à promouvoir une civilisation solidaire, orientée vers les plus faibles et consciente des enjeux écologiques – et d’où aussi ses multiples combats : pour la justice, pour les droits de l’homme [interventions en faveur des dissidents soviétiques [96], des Polonais soumis à l’état de guerre ou des chrétiens d’Orient (Liban), des disparus et des tués en Argentine ou au Chili], contre la torture, contre la faim dans le monde. Son empathie pour le « malheur innocent » [97], son engagement à côté d’Emmaüs et d’ATD Quart Monde, sa proximité avec l’abbé Pierre, le père Joseph Wresinski et Geneviève Anthonioz-De Gaulle, mais aussi le père Guy Gilbert ou sœur Emmanuelle [98] ne sont pas étonnants, tout comme son action pour les handicapés, cause qui le concerne personnellement [99]. Il entend faire de la politique et tenir compte des réalités, sans perdre de vue les exigences d’une action inspirée par l’Évangile que partagent quelques grandes familles catholiques nordistes conscientes de leur responsabilité morale et sociale. Mais il insiste sur la distance qui sépare Église et politique :

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La vocation de l’Église et la vocation politique sont de deux ordres distincts. Les valeurs qui les inspirent peuvent se rejoindre. Leurs domaines d’action ne se confondent pas. Tout cléricalisme est à jamais banni de notre vie publique [100].

67Son attachement à la famille, cadre privilégié de l’épanouissement de l’individu, le conduit à régulièrement demander un minimum vital familial et un meilleur financement du logement social. Face à la misère, il faut aider les personnes à se prendre en main, à se responsabiliser, et mener une action volontariste au niveau des pouvoirs publics.

68Son honnêteté et la dimension éthique qu’il attache à l’action politique sont aussi caractéristiques de sa personnalité. Ainsi, il reconnaît qu’il aurait voté contre la loi Veil, mais il s’incline devant son adoption. Ainsi, dans une Tribune du Monde, du 30 août 1986, il dénonce les procédés frauduleux utilisés par les partis pour se financer et demande l’introduction de leur financement public et, déjà en 1972, il a dénoncé le scandale de la publicité clandestine à la TV. « Mon engagement politique est un sacerdoce, une mission permanente, une pénitence de mes péchés de jeunesse » : cette déclaration d’André Diligent signifie don de soi, déni de l’intérêt personnel et rappelle que chez de nombreux responsables centristes, la politique s’apparente à un devoir, à « un apostolat, ou un sacerdoce » [101]. S’il cite volontiers Pie X selon lequel « l’action politique est la forme la plus haute de la charité », il ajoute aussitôt « Non ! [l’action politique pour un chrétien, c’est] Agir pour la justice, agir pour la solidarité en lui gardant quand même un supplément d’âme » [102].

Tolérance, (ré)conciliation, rassemblement

69Homme de principe, mais tolérant, André Diligent joue de l’ambiguïté de son affiliation politique et mène à Roubaix un travail permanent de dépolitisation. Quand il déclare – « On ne sait jamais si on a totalement raison, mais on sait si l’on est vraiment sincère et si l’on a su rester fidèle à sa part de vérité » – ou quand il cite Albert Camus – « On ne décide pas de la vérité d’une pensée selon qu’elle est à droite ou à gauche et encore moins selon ce que la droite ou la gauche décide d’en faire » [103] –, on comprend qu’il doute, qu’il croit moins aux systèmes qu’aux hommes d’où l’importance de quelques conseillers écoutés – comme Jules Clauwaert, journaliste à Nord Éclair, Claude Beaufort, journaliste à La Croix du Nord ou Michel Ribet, professeur en chirurgie thoracique au CHRU de Lille – et son inclination pour la tolérance et la concertation que l’on voit notamment dans son rapport avec la droite et la gauche.

À droite et à gauche, entre la droite et la gauche

70André Diligent se sent proche des démocrates-chrétiens de 1848 qu’il présente « entre deux chaises, peut-être, mais toujours debout ! » [104]. Il peut faire siens les propos du docteur Defaux, futur président de la fédération MRP du Nord, à propos du Sillon : « Nous ne sommes ni à droite, ni à gauche, mais en avant » [105]. L’élu roubaisien qui déclare : « Si la gauche savait gérer, je serais de gauche ; si la droite avait plus de cœur je serais de droite » [106], est à gauche avec les gens de droite, à droite avec les gens de gauche. Cela n’est pas sans rappeler la formule de Georges Bidault à propos du MRP qui entend « Faire une politique de gauche avec des électeurs de droite » [107]. Il croit au progrès, ce qui le situe à gauche, mais il doute que le capitalisme et le marxisme puissent unir longtemps les hommes sur les seules solidarités d’intérêt ou de classe [108] ce qui le ramène au centre, mais plutôt au centre gauche.

71Le souvenir de l’union, par-delà les clivages, dans un combat commun au temps de la Résistance a profondément marqué André Diligent qui fait sienne cette phrase de Jacques Maritain sur « le malentendu cruel qui depuis un siècle et demi a tourmenté la conscience française prise entre sa tradition chrétienne trop souvent confondue avec une politique réactionnaire, et sa tradition révolutionnaire trop souvent confondue avec une destructive philosophie de la vie » (7 octobre 1943) [109].

72Le tripartisme, malgré la présence du PCF, s’impose, selon lui, en raison des circonstances extérieures et intérieures exceptionnelles ; mais la Troisième Force a ses préférences car elle correspond à l’espoir d’une forme de travaillisme qui se réalise concrètement à Roubaix pendant de longues années. Comme Jean Catrice, il est séduit par l’expérience Mendès France, surtout dans ses premiers mois en 1954, mais il est ensuite refroidi par la faillite de la CED. L’échec de la Grande Fédération en 1964-1965 est une grave déconvenue : elle révèle l’impossibilité d’une entente avec la SFIO, en partie en raison du blocage relatif à l’aide à l’enseignement privé. Pourtant, quelques années auparavant, lors de la discussion de la loi Debré (1959), André Diligent a essayé de développer le dialogue à ce sujet dans le cadre des « Carrefours sur la liberté de l’enseignement ».

73En 1971, il ne donne pas suite à la suggestion de Pierre Mauroy de rejoindre le PS, même si l’idée lui a furtivement traversé l’esprit. En fait, la coopération avec le PS lui semble impossible en raison de la signature du Programme commun en 1972. Ainsi, il ne répond pas à l’appel de nombreux socialistes lui demandant de soutenir François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1974 et il s’oppose fermement à lui en 1981 car, à chaque fois, il estime que ce dernier, en cas de victoire serait soumis au contrôle du PCF. Peut-être avait-il raison en 1974, mais il se trompait en 1981.

74Sans doute est-il moins hostile que Jean Lecanuet au recentrage envisagé par Mitterrand en 1985 impliquant un rapprochement entre centristes et socialistes. Que pense André Diligent de cette idée d’une transgression des frontières, lui qui a toujours cette « nostalgie travailliste » et partage sans doute l’opinion d’Étienne Borne sur « la bipolarisation ou la politique des blocs [qui] n’est rien d’autre que la vieillesse d’une politique par pétrification des antagonismes les plus artificiels » [110] ? Au même moment, face à la montée du Front national, il opère aussitôt la distinction entre l’extrême droite et le socialisme acceptant la démocratie libérale et il appelle à voter, dans une élection cantonale à Roubaix en 1985, pour le candidat PS contre celui du FN. Six ans plus tard, quand douze maires de grandes villes s’engagent, dans la déclaration de Vizille, « en tant que garants des libertés dans la cité… à lutter contre toutes les formes de violence, de racisme et de xénophobie … [et à refuser] toute alliance objective ou politique avec les idées et les leaders qui, comme le Front national, propagent la haine et l’intolérance », André Diligent ne manque pas à l’appel [111].

75En 1988, nous l’avons déjà signalé, le maire de Roubaix est approché pour entrer dans le gouvernement de Michel Rocard. Travailler avec ce Premier ministre ou un Jacques Delors, animés comme le CDS par un humanisme d’inspiration chrétienne, peut en effet être envisagé. Cela nous rappelle la proximité d’André Diligent avec les chrétiens progressistes et les protestants comme Michel Rocard (de culture protestante) qui le nomme à la Commission nationale du Développement social des quartiers (DSQ), puis au Haut conseil à l’intégration. À cet égard, ses liens étroits avec Maurice Walker, patron d’origine écossaise, protestant, arrivé à la politique par l’action sociale doivent être signalés. Conseiller municipal et conseiller général de Lille, sénateur du Nord, Maurice Walker, comme André Diligent a labouré le terrain et développé des idées sociales avancées (sensibilité à la parole ouvrière, préoccupation pour le chômage et la sécurité au travail…) [112].

76Cette possible convergence avec la gauche socialiste soulignée par sa participation durable à une municipalité de Troisième Force va de pair avec un certain antigaullisme, certes, mais aussi avec un anticommunisme fondamental, à notre avis insuffisamment souligné, même s’il est moindre que celui de Jean Lecanuet. Il se fonde sur l’hostilité à la lutte des classes, au collectivisme, sur l’attachement aux libertés traditionnelles et à la responsabilité personnelle. En outre, l’anticommunisme devient une des composantes majeures de l’idée européenne qui rejette l’athéisme, le totalitarisme. André Diligent proteste contre les atteintes aux droits de l’homme dans le bloc de l’Est, dénonce la politique extérieure agressive de l’URSS (Afghanistan, Pologne). Toutefois, est-il sans doute à l’unisson de bien des militants catholiques de gauche ou socialistes qui ressentent avec les militants communistes une certaine proximité dans l’aide aux plus défavorisés [113]. Comme le soulignera plus tard Jules Clauwaert « il n’est pas commode cependant pour un responsable politique, de concilier son appartenance loyale à une famille de pensée, avec les impulsions de l’éclaireur, voire du franc-tireur, quand il estimait de son devoir de briser des tabous, de bousculer des idées reçues et des conservatismes » [114].

77Dans la métropole lilloise, une certaine proximité est évidente avec Pierre Mauroy. Ainsi, il contribue, en 1973, à son élection à la présidence du conseil régional. En 1989, le maire de Lille aurait déclaré, à l’approche des élections municipales, en évoquant son homologue roubaisien : « Qui voyez-vous de plus socialiste à Roubaix qu’André Diligent ? » [115]. À cette époque, les instances fédérales socialistes du Nord évoquent la possibilité d’une fusion de la liste PS emmenée par Bernard Carton (député de la 7e circonscription) et de celle d’André Diligent [116].

78De fait, il souhaite atténuer le clivage droite/gauche après 1972 et après 1981, même s’il a conquis la mairie de Roubaix en 1983 après une campagne électorale nettement marquée à droite. Mais aussitôt après, deux postes d’adjoints sont proposés au PS qui décline cette offre. Il entretient des relations amicales avec le leader communiste local Émile Duhamel ainsi qu’avec Marie-Christine Blandin la présidente écologiste du Conseil régional du Nord – Pas-de-Calais [117]. En 1988, lors des élections législatives, il soutient victorieusement dans la 8e circonscription du Nord (qui comprend de nombreux électeurs roubaisiens) le candidat socialiste dissident et ouvert au centre Gérard Vignoble, maire de Wasquehal, qui l’emporte sur le candidat du PS, Alain Faugaret, député sortant, maire de Wattrelos [118]. À Roubaix, ce positionnement original, entre la gauche et la droite, est favorisé par la porosité des frontières politiques, elle-même propice à un certain apolitisme qui tend à nier les frontières partisanes.

Apolitisme revendiqué à Roubaix dans l’espoir de rassembler [119]

79Arrivé à la mairie en 1983, dans les conditions rappelées plus haut, André Diligent développe très rapidement « une rhétorique apolitique » et entretient un climat de courtoisie au sein du conseil municipal. Sa victoire peut être considérée comme une réactivation du « compromis social et politique » de l’après-guerre (1947-1977) après « la parenthèse » de l’union de la gauche (1977-1983) marquée par une gestion plus modernisatrice que protectrice, en rupture avec la tradition locale depuis la Libération, le maire n’apparaissant plus comme le garant du consensus [120]. En outre, le sauvetage de la ville nécessite la mobilisation de tous, ce qui implique de dépasser les clivages partisans. Ses slogans pour les élections de 1983 « D’abord Roubaix » et de 1989 « Mon parti, c’est Roubaix », son affiche pour celle de 1989 « Roubaix, ville unie avec André Diligent » parlent d’eux-mêmes.

80Les succès d’André Diligent en 1983 et 1989 ne signifient pas que Roubaix est une ville de droite, ils sont dus à sa personnalité et à son action qui font qu’il n’est pas l’élu des seuls beaux quartiers [121]. Il incarne ainsi la pérennité de la tradition centriste, la recherche déterminée du consensus favorisée par le CDS local qui tempère les ardeurs de la majorité et joue un rôle pacificateur. Comme l’écrit Rémi Lefebvre, le « diligentisme » relève d’un art consommé de la « dé-conflictualisation » d’autant plus remarquable dans l’ancienne cité « symbole de la lutte des classes » ! Cet apolitisme – ou cette grande habileté politique – lui permet d’élargir son électorat, d’acquérir une stature de « conscience politique », d’apparaître comme un « arbitre » et lui permet de rassembler la population.

La problématique du rassemblement

Les relations avec De Gaulle qui veut rassembler les Français

81L’antigaullisme de celui qui considère « De Gaulle comme le plus grand homme du siècle, et de loin » [122], n’a jamais été primaire et souvent en deçà de la ligne développée par les partis centristes et des leaders comme Jean Lecanuet ou Pierre Abelin. Cette attitude est due à la distinction qu’il opère entre le Général et les gaullistes, type Alexandre Sanguinetti, qu’il n’apprécie guère. En revanche, respect et estime réciproques caractérisent ses relations avec Edmond Michelet et Maurice Schumann, même s’il ne les suit pas dans leur soutien quasi inconditionnel à De Gaulle ; en outre, son échec aux élections sénatoriales de 1974 à cause du second n’est jamais passé. Mais avant cela, les gaullistes avaient fait partie de la municipalité roubaisienne de Troisième Force jusqu’en 1962 et n’avaient pas présenté de candidat contre André Diligent aux élections législatives de 1958.

82L’élu de Roubaix a avec de Gaulle quelques points de convergence et tout d’abord, sur le plan personnel, le partage de la même foi, le fait d’être tous deux le père d’une enfant handicapée ou encore la proximité avec Geneviève Anthonioz-de Gaulle. Des liens politiques ont également pu exister avec le Général qui déclare, en 1947, à Marc Sangnier : « Vous êtes le père spirituel du MRP, j’en suis le père nourricier » et qui souhaite dépasser l’opposition droite-gauche. La proximité entre les deux hommes est évidente à propos de l’Algérie, à partir de 1959, ainsi que sur le plan économique et social, toux deux voulant corriger les abus du capitalisme par la participation, l’intervention de l’État, l’État-providence.

83Lors du referendum de 1969, le sénateur du Nord est certes favorable à la participation, à la décentralisation mais elle est « travestie » par le projet gouvernemental pour reprendre la formule de Jean Lecanuet, et, comme lui, il est attaché aux prérogatives du Sénat, d’où son vote négatif. Pourtant, un peu à l’instar des propositions du général de Gaulle et de Pierre Mendès-France (La République moderne, Gallimard, 1962, 1966), il a souhaité que la Haute Assemblée regroupe les forces vives de la nation, représentant les groupes sociaux, économiques et professionnels [123]. Il y a donc aussi des divergences, souvent profondes dans plusieurs domaines essentiels. En matière institutionnelle, André Diligent désire plus de pouvoir pour le Parlement, plus de reconnaissance pour les partis politiques, plus d’autonomie pour la radio-télévision d’État par rapport à l’Exécutif. En matière stratégique et diplomatique, le parlementaire nordiste, européen convaincu, est réticent à une approche uniquement française à propos de l’arme nucléaire. Reconnaissant envers les États-Unis pour leur engagement en 1917 et 1942, il est favorable à l’Alliance atlantique même si, face à Washington, il est pour une Europe forte. En outre, il désire que cette dernière soit plus intégrée et plus puissante, ce qui l’éloigne du premier président de la Cinquième République dont il estime toutefois que les idées sur l’Europe sont caricaturées et instrumentalisées par les gaullistes.

L’engagement européen d’André Diligent : rassembler dans la construction de la paix et de l’unité

84Les catholiques ne sont pas les seuls à souhaiter la construction d’une Europe unie, mais c’est un de leurs grands objectifs. Cette ambition est donc conforme à la foi d’André Diligent et à son bagage idéologique. La foi des démocrates d’inspiration chrétienne est attachée à la paix, une paix rendue possible par le dépassement des rivalités nationales, une paix respectueuse de la personne humaine que permettrait l’union de l’Europe. Les catholiques sociaux qui font partie de son panthéon partageaient déjà ce dessein : Félicité de Lamennais (L’Avenir), Philippe Buchez (L’Européen), Marc Sangnier (rencontres de Bierville) jugeaient que la construction de l’Europe devrait améliorer les rapports entre les individus ainsi qu’entre les nations par l’application des usages des démocraties libérales (arbitrage, égalité). L’action des démocrates chrétiens en faveur de la construction européenne est encouragée par Pie XII qui voit dans l’Europe unie la condition du salut de la civilisation chrétienne occidentale [124]. En outre, André Diligent, conformément au personnalisme communautaire, estime que l’homme d’aujourd’hui devrait « avoir une triple citoyenneté, française, européenne et mondiale » [125]. Pour lui, qui a sans doute assisté au congrès MRP de Lille, en 1954, où Jean Lecanuet avait fait un exposé remarqué sur ce sujet, l’Europe démocrate, respectueuse des cultures et des patries, est un moyen de se dépasser, d’affronter les défis de l’avenir, de discipliner les multinationales et elle « constitue l’espoir du tiers monde ». Il est à l’aise au sein des partis centristes pour réaffirmer constamment ses options.

85Député européen de 1979 à 1984, André Diligent s’investit notamment dans les problèmes de sécurité et de défense qu’il évoque dans un article du Monde du 30 octobre 1978 où il explique comment « la politique de défense française débouche immanquablement sur la dimension européenne » : la France doit définir clairement la menace à laquelle elle entend faire face avec ses armes nucléaires, préciser le degré de solidarité militaire nucléaire qu’elle est prête à consentir à ses voisins européens, contribuer à l’élaboration du pilier européen de l’Alliance atlantique. Il s’investit également dans les questions institutionnelles (secrétaire de la commission politique, président de la sous-commission institutionnelle). Le Parti populaire européen (PPE), dont il est un des principaux responsables, publie un texte programmatique, fruit des réflexions de groupes de travail qu’André Diligent a animés pendant plusieurs mois. Peuvent être retenus : des institutions communautaires plus efficaces avec une véritable constitution, une politique économique et sociale véritablement solidaire et soucieuse de l’environnement, le renforcement de la sécurité intérieure et extérieure des citoyens européens, la prise en charge de tâches concrètes (l’Europe du quotidien, le tunnel sous la Manche qualifié de « tunnel de l’Europe ») par l’assemblée de Strasbourg, l’approfondissement des rapports de cette dernière avec les parlements nationaux – question sur laquelle son collègue et ami belge Charles-Ferdinand Nothomb a mené un certain nombre de réflexions et lui-même a rédigé un rapport [126]. En 1992, il milite ardemment en faveur du traité de Maastricht notamment en intervenant au Sénat le 10 juin. Évidente est sa proximité avec Jacques Delors qui reconnaît lui-même que son action à la présidence de la Commission de Bruxelles « a été accomplie en relation avec sa foi » [127]. D’ailleurs, le sénateur du Nord a confié à Bruno Béthouart que, si l’ancien militant CFTC avait été candidat à l’élection présidentielle de 1995, il aurait voté pour lui [128].

L’enracinement local [129]

Un maire qui se donne à sa ville

86Cette personnalité chaleureuse et impressionnante, à l’accent marqué, entretient une relation de proximité avec la population et le tissu associatif. André Diligent pense qu’il faut « frapper au cœur pour obtenir le dépassement » [130]. Son attachement à Roubaix, un apolitisme et un particularisme revendiqués – un particularisme teinté d’anti-parisianisme et d’une certaine « dépréciation de la politique nationale » – y contribuent, ainsi que son grand dévouement qu’il évoque dans une interview à Nord Éclair le 4 avril 1992 :

87

Je suis entré à la mairie comme on entre en religion. Je couche avec Roubaix, je mange avec Roubaix, je me lève avec Roubaix. Je n’ai pas d’autres divertissements au sens pascalien du terme.

88Selon René Vandierendonck, « il a sublimé dans l’engagement politique une vie personnelle pas marrante » et Rémi Lefebvre note finement que « face à ce don de l’élu en apparence gratuit, le vote peut apparaître comme un contre-don pour des électeurs qui deviennent moralement obligés, endettés envers l’élu ». Il développe une entreprise de communication visant à recueillir le maximum de subventions, soufflant le chaud et le froid ; certains, comme Pierre Mauroy, lui ont reproché de « trop parler des malheurs de Roubaix » alors que pour lui il ne s’agit que de plaider la cause de sa ville :

89

Tantôt je fais du charme, tantôt je fais des menaces, tantôt j’ai une tartine de confiture, tantôt j’ai une tartine de mort au rat. Ce n’est pas la même chose quand je suis devant des ministres de gauche ou des ministres de droite, évidemment. Tantôt je mets en avant le dynamisme de Roubaix, tantôt au contraire je mets en avant la pérennité de nos problèmes… Je joue le rôle de défenseur de la ville. Je peux dire que s’il m’arrive de forcer la note, ce n’est jamais pour mon profit, c’est pour la ville. Et tout bon maire doit faire comme ça [131].

90Au-delà de sa ville, c’est aussi sa région natale qu’il entend défendre. Au Sénat, dans de multiples interventions, il demande l’harmonisation d’une politique de grands équipements avec la Belgique, la construction d’un tunnel sous la Manche et s’oppose à la surtaxation de la production des bières. Le 13 juin 1967, il interpelle le gouvernement sur les difficultés du bassin sidérurgique de la Sambre, sur le devenir des Houillères, sur la restructuration de l’industrie textile. En 1987, il fait adopter un amendement permettant aux communes de baisser la taxe d’habitation sans toucher la taxe professionnelle ce qui peut être utile pour l’action qu’il mène à Roubaix…

Un maire qui réactive la conscience communale

91Cette réactivation s’opère à travers la rhétorique qui s’appuie sur l’histoire (légendaire), sur « l’invention permanente de la population comme entité collective » (caractérisée par le patriotisme, l’ardeur au travail, l’esprit d’entreprise), sur le refus de la dilution de Roubaix dans un grand espace lillois. Pour lui, « les villes ont une âme [… et] l’épopée roubaisienne ne sera jamais compatible avec celle de Lille ». Son discours consensuel est pétri de localisme avec une représentation de Roubaix comme « une petite patrie dont il est le capitaine », une cité dont il aurait aimé pouvoir écrire une histoire [132] et qu’il évoque avec affection dans la préface de l’ouvrage d’Yves-Marie Hilaire, Histoire de Roubaix (Dunkerque, Éditions des Beffrois, 1984). Ainsi met-il à l’honneur Louis Loucheur, roubaisien, patriote, reconstructeur, législateur social et partisan de l’Europe. Ainsi combat-il pour le renforcement du versant nord-est de la métropole. En octobre 1985, il occupe la préfecture, avec les maires de ce versant soutenus par l’opposition de droite à la Communauté urbaine de Lille (CUDL), développant ainsi une stratégie de « visibilisation et de politisation des problèmes de territoire » [133]. Après 1989, le débat s’apaise mais, en 1994, il fait voter un amendement instituant la représentation intégrale des communes à la communauté urbaine de Lille, malgré l’opposition de Pierre Mauroy auquel il recommande de respecter la maxime de Jacques Maritain : distinguer pour unir [134].

Un maire qui rassemble : l’arbitre, le capitaine, le praticien de l’« intégration tolérante »

92Son apolitisme, déjà évoqué, contribue au rassemblement des Roubaisiens, mais également son action empressée et permanente pour soigner « une ville en déclin et en état d’urgence ». Ce faisant, il se considère « à la tête d’une véritable entreprise » et est « un acteur économique majeur ». La ville et l’État suppléent une industrie défaillante ; pouvant moins compter sur des syndicats affaiblis, la ville s’appuie sur le tissu associatif, sur la participation effective des citoyennes et des citoyens dans tous les cadres de vie et sur l’intégration d’une jeunesse multiethnique. Le maire mène une nouvelle politique urbaine, réhabilite les quartiers défavorisés mais aussi le centre-ville pour rendre à ses concitoyens leur fierté et tâcher de les faire vivre ensemble. « La considération envers chacun, le refus du laxisme et le refus de l’angélisme, le bon sens, le cœur, mais aussi la détermination » et encore une approche pragmatique sont, selon lui, les bons procédés pour réussir l’intégration [135]. Cela passe aussi par la santé, le travail et la culture [136]. La rencontre et le dialogue entre les différentes composantes de la population passent en effet aussi par une politique culturelle qui ne se développe véritablement qu’à partir de 1990 avec la création d’un service culturel et une hausse sensible du budget de la culture [137].

93André Diligent considère le niveau local comme un espace d’intégration intermédiaire entre la situation d’exil et l’assimilation nationale, intégration dont il devient un expert reconnu comme l’illustrent ses différentes responsabilités – président de la Commission nationale du Développement social des quartiers (DSQ, 1987), vice-président du Conseil national des villes (1989), membre du Haut Conseil à l’intégration qui lui permettent d’être encore mieux entendu en haut lieu. Ainsi après avoir obtenu l’installation de l’école nationale de police de Roubaix-Hem, il s’est battu, avec succès, pour qu’elle intègre dans ses effectifs des jeunes de l’immigration. Pour les municipales de 1989, André Diligent fait figurer sur sa liste Salem Kacet, fils d’ouvrier kabyle, cardiologue réputé qui devient adjoint au maire, chargé de la Santé et qui incarne l’intégration tolérante. L’édification d’une mosquée est une autre manifestation de l’ouverture envers les musulmans et les Maghrébins [138]. Ses anciennes relations avec les nationalistes algériens messalistes et ses prises de position dans le conflit algérien lui ont assuré « un prestige certain dans les milieux algériens de la région de Roubaix », et ont influencé, mais aussi sans doute facilité, son action ultérieure à la mairie de Roubaix [139].

94Chez André Diligent, qui n’est pas un intrigant, il convient de distinguer le fond de la pensée et la reconnaissance pour les gens qui l’ont aidé ou avec lesquels il a collaboré, de tenir compte de sa fidélité à la doctrine et au parti – son légitimisme – qui l’empêche de franchir les frontières politiques. Il est « à la recherche du MRP perdu » [140] et doit subir le libéralisme de l’UDF, par discipline et du fait du mode de scrutin. En revanche à Roubaix, son apolitisme, son œuvre de dépolitisation et la porosité des frontières politiques lui permettent cette transgression tout en restant lui-même. On peut admettre, après Bruno Béthouart, qu’à l’image de Jules Catoire, « la foi est la clé d’explication principale » d’André Diligent, une foi plus en acte qu’en déclaration. Pour celui, qui « représente l’un des plus nobles témoins de la mystique démocrate chrétienne, dans le sillage de son père », il s’agit toujours d’être, avec ses amis politiques, « les bons témoins de l’efficacité sociale de [leur] foi sur le terrain démocratique » [141]. Cela semble confirmé par ces remarques de Rémi Lefebvre selon lequel l’apolitisme d’André Diligent résulte d’une « certaine culture catholique, imprégnée de moralisme et d’esprit de concorde … Son rapport au politique – instance qui divise, radicalise les divergences plus qu’elle ne les réduit – est marqué par la contrition, la culpabilité, la quête de la réconciliation, la dénégation du conflit » [142].

95Ses successeurs à la mairie de Roubaix ont tous eu à cœur d’être des hommes présents sur le terrain et proches de leurs administrés. Au niveau national, certains leaders politiques se sont inspirés de son exemple dans leur volonté de dépasser les clivages idéologiques, volonté qui leur fut plusieurs fois imposée par les circonstances…


Mots-clés éditeurs : Roubaix, centrisme, démocratie chrétienne, Europe, catholicisme social

Date de mise en ligne : 26/09/2019

https://doi.org/10.3917/rdn.426.0523

Notes

  • [1]
    P. Pierrard, La Croix, mai 1972, in J. Barrot, C. Bellon, De l’indignation à l’engagement. Foi et politique, Paris, Cerf, 2012, p. 86, n. 1.
  • [2]
    C. Ammeloot, André Diligent (1919-2002). Paroles vécues, Préface de René Vandierendonck, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2009, p. 97.
  • [3]
    B. Giblin-Delvallet, La région, territoires politiques. Le Nord – Pas-de-Calais, Paris, Fayard, 1990, p. 152.
  • [4]
    Cette question a déjà été traitée par B. Béthouart, « Les origines d’un engagement, aux sources d’André Diligent », Journée d’étude André Diligent (Actes de la 1re journée d’étude André Diligent du 3 février 2012), Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2013, p. 17-33 et par Jacques Barrot, Christophe Bellon, op. cit., chapitre 6 « André Diligent, un humaniste populaire (1919-2002), p. 77-89.
  • [5]
    A. Diligent, La charrue et l’étoile, Strasbourg, Coprur, 2000, « introduction » par Bruno Béthouart, p. 9.
  • [6]
    Témoignage d’André Diligent, Cent ans de catholicisme social dans la région du Nord, Actes du colloque de Lille, 7 et 8 décembre 1990, Revue du Nord, tome LXXIII, nos 290-291, avril-septembre 1991, p. 491-492.
  • [7]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 80.
  • [8]
    J.-L. Briquet, « Une histoire de famille », in C. Patriat, J.-L. Parodi (dir.), L’hérédité en politique, Paris Economica, 1992, cité par R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix. Étude d’un apprentissage à travers la succession d’André Diligent (mai 1994-juin 1995), Les Cahiers de Roubaix, n° 4, 1999, p. 25.
  • [9]
    Le Monde, 25 avril 1989, in B. Rocher, V. Lion, Le centre des démocrates sociaux, préface de Roger Gérard Schwartzenberg, Travaux et Recherches Panthéon-Assas Paris II, Droit-Économie-Sciences sociales, Paris, LGDJ, 1994, p. 104 (mais Bernard Bosson ne figurera pas sur la liste Veil).
  • [10]
    A. Gauduffe, Les démocrates chrétiens en France après le MRP : étude du Centre des démocrates sociaux (CDS) de 1976 à 1994, thèse pour le doctorat d’histoire sous la direction d’Hugues Portelli, Paris X Nanterre, 1995, p. 261.
  • [11]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 64, 198.
  • [12]
    Ibid., p. 63 et 25.
  • [13]
    J.-M. Mayeur, Un prêtre démocrate. L’Abbé Lemire. 1853-1928, Tournai, Casterman, 1968 ; J.-P. Vanhove, L’Abbé Lemire, Hazebrouck, Marais du Livre, 2013.
  • [14]
    Dans Quoi l’éternité ? (Paris, NRF Gallimard, 1988), Marguerite Yourcenar écrit : « Ses Jardins ouvriers n’ont pas pour seul but d’offrir aux salariés des villes un peu plus d’air pur, une aide alimentaire contre la cherté de la vie, mais une sorte de réhabilitation par le contact avec le sol » (p. 299).
  • [15]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 39, 301, 299, 47.
  • [16]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 28.
  • [17]
    Ibid., p. 29.
  • [18]
    Ralph. Schor, L’Église catholique au xxe siècle, Paris, Armand Colin, p. 49, cité par J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 30.
  • [19]
    « À l’échelle cosmique, toute la physique moderne l’apprend, seul le fantastique a des chances d’être vrai » (A. Diligent, La télévision. Progrès ou décadence, Paris, Hachette, 1965, p. 100).
  • [20]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 200.
  • [21]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 162.
  • [22]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 80.
  • [23]
    Voir J. Heuclin, « L’expérience de la guerre chez Victor et André Diligent », 2e Journée d’étude André Diligent, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2014, p. 95-107, p. 99 et 107.
  • [24]
    B. Béthouart, « Les origines d’un engagement, aux sources d’André Diligent  », op. cit., p. 27.
  • [25]
    F. Bouthillon, La naissance de la Mardité. Une théologie politique à l’âge totalitaire : Pie XI (1922-1939), Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2002.
  • [26]
    Il y a aussi d’éminents catholiques qui ne font pas le même choix : le cardinal Gerlier (Lyon), le cardinal Liénart (Lille), Mgr Duthoit (Arras)…
  • [27]
    B. Béthouart, Jules Catoire (1899-1988), Arras, Artois Presses Université, Coll. Histoire, 1996.
  • [28]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 200.
  • [29]
    B. Béthouart, Jules Catoire…, op. cit., p. 165.
  • [30]
    J.-M. Mayeur, Des Partis catholiques à la démocratie chrétienne. xixe-xxe siècles, Paris, Armand Colin, 1980 ; P. Letamendia, Le Mouvement républicain populaire : histoire d’un grand parti français, Paris, Beauchesne, 1995.
  • [31]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 82.
  • [32]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 63, 65, 112.
  • [33]
    B. Béthouart, Le MRP dans le Nord – Pas-de-Calais 1944-1967, Dunkerque, Westhoek -Éditions des Beffrois, 1984, p. 138.
  • [34]
    Cette remarque de Julien Fretel relative aux militants de la nouvelle UDF nous semble déjà valable pour le MRP de Roubaix et du Nord [Julien Fretel, Militants catholiques en politique. La nouvelle UDF, thèse pour le doctorat en science politique, sous la direction de Jacques Lagroye, Paris I – Panthéon-Sorbonne, département de science politique, octobre 2004, p. 68].
  • [35]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 163.
  • [36]
    B. Béthouart, Le MRP dans le Nord – Pas-de-Calais 1944-1967, op. cit., p. 63, 64, 138.
  • [37]
    D. Zeraffa, Du Mouvement républicain populaire au Centre des Démocrates sociaux. Aspects du discours centriste (1962-1978), thèse pour le doctorat d’histoire sous la direction de René Rémond, Paris X-Nanterre, 1983, p. 64 et sq., 104.
  • [38]
    N.-J. Chaline, Jean Lecanuet, Paris, Beauchesne, 2000.
  • [39]
    Forces nouvelles, journal hebdomadaire du MRP, 13 février 1964.
  • [40]
    D. Vinckier, Le jeu des 7 familles centristes du Nord, Préface de Valérie Létard, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2016, p. 72.
  • [41]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 190.
  • [42]
    D. Vinckier, op. cit., p. 72.
  • [43]
    Entretien avec Bruno Béthouart, 29 novembre 2018.
  • [44]
    D. Zeraffa, op. cit., p. 134.
  • [45]
    Pierre Schiele, sénateur du Haut-Rhin, parle de « codétermination » de l’entreprise, associant très tôt en amont des décisions les travailleurs, les cadres et les bailleurs de capitaux ; Jean Chélini, vice-président national du CD, estime qu’il faut faire la distinction entre propriété du capital et pouvoir de gestion [S. Lepoudere, Le Centre démocrate, mémoire de science-politique de l’Université Paris 2 Assas, sous la direction de Roger-Gérard Schwartzenberg, 1974, p. 50].
  • [46]
    S. Chasseing, Les successeurs du MRP dans le Nord – Pas-de-Calais, mémoire de DEA sous la direction d’Yves-Marie Hilaire, Université Lille III – Charles-de-Gaulle, 1988, p. 67, 69, 71.
  • [47]
    C. Ysmal, « Sociologie du Centre démocrate, Le Monde, 22 octobre 1971, cité par S. Lepoudere, op. cit., p. 18.
  • [48]
    D. Zeraffa, op. cit., p. 169.
  • [49]
    En février 1967, Georges Pompidou comparait le Centre démocrate à « un ballon de rugby dont on ne sait jamais de quel côté il va rebondir » (D. Zeraffa, op. cit., p. 136).
  • [50]
    Voir l’article de Jean-Pierre Delannoy, infra.
  • [51]
    S. Chasseing, op. cit., p. 75.
  • [52]
    S. Lepoudere, op. cit., p. 119.
  • [53]
    D. Vinckier, op. cit., p. 67-70.
  • [54]
    Propos rapporté par A. Gauduffe, op. cit., p. 39, qui se réfère à P. Louchet, Le temps des hommes, Paris, Albatros, 1986. Voir aussi S. Lepoudere, op. cit., p. 30 et sq., p. 115 et sq. Jacques Pelletier votera Mitterrand au 2nd tour.
  • [55]
    Olivier Henno, sénateur du Nord, intervention à la 8e journée André Diligent le 1er février 2019 ; entretien avec Bruno Béthouart, 29 novembre 2018.
  • [56]
    Le Quotidien de Paris, 18 mai 1981, cité par C. Ammeloot, op. cit., p. 102.
  • [57]
    D. Zeraffa, op. cit., p. 278-280. André Diligent écrit dans Le Réformateur, organe du Mouvement des Réformateurs (n° 42, septembre 1975) : « Le départ est donné… Nous avons passé ces derniers mois à mettre le train sur les rails. Tous ensemble, nous consacrerons les prochains mois à le lancer ».
  • [58]
    Congrès de Rennes (mai 1976), rapport d’André Diligent sur les institutions, Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F 01 Do 1 101-107.
  • [59]
    H. Amouroux, Monsieur Barre, Paris, Hachette, Collection Pluriel, 1988, p. 203.
  • [60]
    Congrès de Rennes (mai 1976), rapport d’André Diligent sur les institutions, Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F 01 Do 1 101-107.
  • [61]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 227-228.
  • [62]
    J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 84.
  • [63]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 212.
  • [64]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 233 et 282.
  • [65]
    En avril 1981, dans une note de réflexion sur le chômage, le SMIC et les inégalités salariales, André Diligent regrette qu’après les accords de Grenelle (1968), le même pourcentage d’augmentation aux salariés quelle que soit l’importance des salaires [Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F05-F06, D01-D02].
  • [66]
    Démocratie Moderne, journal hebdomadaire du Centre démocrate, octobre 1977, cité par B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 213-214.
  • [67]
    Congrès de Lyon (octobre 1977 (Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F 01 Do 1 101-107), avec notamment 10 propositions sur la construction européenne : préserver l’acquis communautaire, relancer la construction européenne, adopter un programme social européen à moyen et long termes, établir une union économique et monétaire, mettre en œuvre de nouvelles politiques communes, développer la solidarité économique et politique avec l’Afrique, renforcer les structures internes de la Communauté avant tout élargissement, mobiliser l’opinion publique européenne en vue de l’élection au suffrage universel de l’Assemblée européenne, donner à l’Europe une dimension culturelle, doter l’Europe de symboles concrets (fête, hymne, drapeau).
  • [68]
    Il le redit lors du bureau politique du 26 septembre 1981.
  • [69]
    Démocratie Moderne, 28 février 1980, cité par B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 212.
  • [70]
    « L’essentiel a été accompli pour sauvegarder dans une rude période de tempêtes les chances et l’avenir du pays … et cela n’était pas facile », Le Quotidien de Paris, 18 mai 1981, cité par C. Ammeloot, op. cit., p. 102.
  • [71]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 613. En vue de ce congrès, André Diligent fait un travail de réflexion et de proposition : développer l’industrie et ses entreprises par et pour les individus, approfondir la démocratie, limiter le cumul des mandats, décentraliser, rassembler, favoriser le mouvement associatif, assurer la neutralité des services publics… Lors du bureau politique du 26 septembre 1981, il s’était prononcé pour une opposition ferme, intransigeante sur les principes, mais aussi honnête, intelligente et constructive, même s’il voit le nouveau pouvoir comme « un front de classe » qui fait courir au pays « un risque de fuite en avant à la chilienne sous Allende » (Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F01-08).
  • [72]
    B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 218.
  • [73]
    Ibid., p. 115.
  • [74]
    Ibid., p. 227 et sq.
  • [75]
    Pierre Méhaignerie, lui aussi membre du gouvernement, a soutenu Jeannine Delfosse. Voir A. Gauduffe, op. cit., p. 349 et S. Chasseing, op. cit., p. 91.
  • [76]
    Entretien avec Denis Vinckier (ancien collaborateur d’André Diligent), 11 décembre 2018.
  • [77]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 516-517.
  • [78]
    Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S 01 F 01. Il vise Jacques Chirac et rappelle ses ambitions européennes.
  • [79]
    Entretien avec Denis Vinckier, 11 décembre 2018.
  • [80]
    Archives Diligent, DIL DEC 5 SO 01 F 01 (un seul carton) et Démocratie Moderne, n° 809, novembre 1995. Dans son intervention, il demande un retour à l’équilibre budgétaire, plaide pour les emplois de proximité, rend hommage aux trois « membres les plus exposés » du gouvernement Juppé : Jean Arthuis (Finances), Jacques Barrot (Affaires sociales), François Bayrou (Éducation nationale). Fidèle à ses convictions, il déclare également : « Nous devons irrésistiblement aller vers un système où de larges secteurs d’activité sont conditionnés par les besoins sociaux et non par la seule loi du profit ».
  • [81]
    Cf. J. Fretel, Militants catholiques en politique. La nouvelle UDF…, op. cit.
  • [82]
    D. Vinckier, op. cit., p. 43.
  • [83]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 157-158.
  • [84]
    Cf. J.-R. Genty, « André Diligent : une voie pour l’Algérie », 1re journée d’étude André Diligent, op. cit., p. 35-58.
  • [85]
    Question orale sans débat n° 13096, 5 décembre 1961, cité par J.-R. Genty, op. cit., p. 51.
  • [86]
    André Diligent, intervention à l’Assemblée nationale, le 29 juin 1962, ibid., p. 53.
  • [87]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 161 et 91. Sa compréhension à l’égard de « l’attitude complexe » du colonel de La Rocque, « figure controversée » est un autre exemple qui le distingue du discours dominant (B. Béthouart, « Les origines d’un engagement… », op. cit., p. 26).
  • [88]
    Le thème de la 3e journée d’étude André Diligent (2014) était André Diligent, citoyen du monde.
  • [89]
    Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F 01 Do 1 101-107 ; « Pour un régime présidentiel à la française », Le Nouveau Journal, 7 août 1976.
  • [90]
    1960 : amendement (voté) prévoyant l’autorisation préalable du Parlement pour l’introduction de la publicité de marque à la télévision ; 1961 : projet de statut pour la RTF assurant plus d’indépendance, de décentralisation, de gestion démocratique et de contrôle parlementaire ; création, sous son impulsion, d’un conseil de surveillance en 1961 ; 1965-1967 : membre du comité des programmes de l’ORTF ; 1969-1974 : rapporteur du budget de l’ORTF ; 1970-1974 : rapporteur du budget de la presse ; 1972 : dénonciation du scandale de la publicité clandestine à l’ORTF ; 1965 : un ouvrage, La télévision. Progrès ou décadence, Paris, Hachette ; 1979-1989 : président de la société Nord Éclair Éditions. Voir C. Ammeloot, « André Diligent et les médias », Journée d’étude André Diligent (Actes de la 1re journée d’étude André Diligent du 3 février 2012), Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2013, p. 59-70.
  • [91]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 175 ; C. Ammeloot, op. cit., p. 69 ; B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 214 ; archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S1 F05-06 Do 3 I 04. André Diligent évoque également ce sujet dans « Une priorité : la qualité de la vie », Le Matin, 8 juin 1981 et dans Les défis du futur, op. cit.
  • [92]
    D. Vinckier, op. cit., p. 61 ; R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix… », op. cit., p. 23.
  • [93]
    Voir la communication de Christophe Bellon, infra.
  • [94]
    B. Béthouart, « André Diligent, 1919-2002 » www.amicalemrp.org, 2002, op. cit.
  • [95]
    P. Deren, « André Diligent et la foi », 2e Journée d’étude André Diligent, Marcq-en-Barœul, Les Lumières de Lille, 2014, p. 137-147, p. 146.
  • [96]
    En mai 1985, il intervient auprès de Mikhaïl Gorbatchev en faveur de l’intellectuel Vadim Kozovoi. [Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F05-F06, D01].
  • [97]
    Pour reprendre le titre de l’ouvrage de Georges Hourdin, Paris, Desclée de Brouwer, 1984.
  • [98]
    Il s’efforce d’être présent à Roubaix, le 17 octobre, pour la Journée du refus de la misère. (D. Vinckier, op. cit., p. 73).
  • [99]
    Fondateur avec Jacqueline Thome-Patenôtre (sénatrice puis députée radicale de la Seine-et-Oise devenue les Yvelines) du groupe d’études sur les problèmes de l’Enfance inadaptée. Intervention au congrès de l’Association nationale des directeurs d’établissements et services pour inadaptés (ANDESI) (11-12 mai 1978). Ibid. et Archives Diligent, DIL 3 DEC 4 S01 F05-F06, D02.
  • [100]
    Démocratie Moderne, n° 171, mai 1980, cité par P. Deren, op. cit., p. 145, n. 46.
  • [101]
    Jacques Barrot cité par L’Express, 22 mai 1987, in B. Rocher et V. Lion, op. cit., p. 103.
  • [102]
    R. Lefebvre, “Le métier de maire à Roubaix…”, op. cit., p. 25 ; André Diligent, deuxième entretien accordé à France Culture, 22 février 1994.
  • [103]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 91 et p. 202.
  • [104]
    Ibid., p. 30.
  • [105]
    B. Béthouart, « Les origines d’un engagement, aux sources d’André Diligent », op. cit., p. 19.
  • [106]
    Propos rapportés par R. Lefebvre, “Le métier de maire à Roubaix…”, op. cit., p. 40.
  • [107]
    Georges Bidault, à Charles d’Aragon devant l’église Saint-Pierre de Montrouge (1944 ou 1945).
  • [108]
    « Ce que je crois… », La Croix du Nord – Pas-de-Calais, 18 mars 1984, in C. Ammeloot, op. cit., p. 15.
  • [109]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 105.
  • [110]
    La Croix, 13 avril 1985, cité par B. Rocher, V. Lion, op. cit., p. 83, n. 4.
  • [111]
    D’après « Le Front des 12 contre le racisme », Vie publique, novembre 1991, cité par G. Lerouge, André Diligent, un Roubaisien démocrate-chrétien au service de sa ville, mémoire de maîtrise sous la direction de Jacques Prévotat, Université Charles-de-Gaulle – Lille 3, 2004, p. 126-127. Les 12 sont : Jean-Marc Ayrault (Nantes), Dominique Baudis (Toulouse), Alain Carignon (Grenoble), Jacques Chaban-Delmas (Bordeaux), André Diligent (Roubaix), Georges Frèche (Montpellier), Robert Jarry (LeMans), Jean Monnier (Angers), Michel Noir (Lyon), André Rossinot (Nancy), Catherine Trautmann (Strasbourg), Robert Vigouroux (Marseille).
  • [112]
    B. Béthouart, Le MRP dans le Nord – Pas-de-Calais 1944-1967, op. cit., p. 135.
  • [113]
    A. Gauduffe, op. cit., p. 68.
  • [114]
    Nord Éclair, 5 février 2002.
  • [115]
    M. Pruvost, Daily Nord, 29 octobre 2013.
  • [116]
    B. Giblin-Delvallet, op. cit., p. 151.
  • [117]
    Entretien avec Denis Vinckier, 11 décembre 2018.
  • [118]
    B. Giblin-Delvallet, op. cit., p. 131.
  • [119]
    Ce paragraphe tire l’essentiel de son information des écrits de Rémi Lefebvre, dont plusieurs citations sont extraites : « La fabrique du consensus. Politisation et dépolitisation du jeu politique municipal », Roubaix. 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, M. David, B. Duriez, R. Lefebvre, G. Voix (éds), Villeneuve-d’Ascq, Septentrion, 2006, p. 85-96 ; « Le métier de maire à Roubaix… », Les Cahiers de Roubaix, n° 4, 1999, op. cit., p. 37, 40-42, 45.
  • [120]
    L’intitulé des listes Troisième Force est significatif à cet égard : 1959 : « Pour l’union et la concorde entre les habitants de Roubaix et pour le bien de la cité » ; 1965, 1971 : « Liste républicaine d’action sociale et municipale ».
  • [121]
    B. Giblin-Delvallet, op. cit., p. 152.
  • [122]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 129.
  • [123]
    Forces Nouvelles, 29 avril 1966, in C. Ammeloot, op. cit., p. 40-43.
  • [124]
    L’Europe est aussi une idéologie de substitution au catholicisme social comme l’indique Étienne Borne lors du congrès du MRP de Lille en 1954 : « Nous sommes le parti de l’Europe. L’Europe est notre façon de refuser un retour au passé. C’est notre légitime revanche des échecs et des difficultés rencontrés dans notre politique sociale ».
  • [125]
    La charrue et l’étoile, op. cit., p. 200.
  • [126]
    D. Vinckier, op. cit., p. 87-91.
  • [127]
    J. Delors, Mémoires, Paris, Fayard, 2006 ; J. Delors, L’Unité d’un homme, Entretiens avec Dominique Wolton, Paris, Odile Jacob, 1994, in J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 51.
  • [128]
    Entretien avec Bruno Béthouart, 29 novembre 2018.
  • [129]
    Les trois paragraphes qui suivent tirent l’essentiel de leur information de R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix… », op. cit., dont plusieurs citations sont extraites (p. 18, 26, 28, 31, 7). Sur André Diligent maire, voir également G. Lerouge, op. cit. ; J.-M. Guislin, « André Diligent, le maire qui redonne espoir ? », 1re Journée d’étude André Diligent (2012), op. cit., p. 83-118 et Y. Joubrel, La vie politique à Roubaix dans les années 1980, mémoire de maîtrise sous la dir. de Bernard Ménager, Université Charles-de-Gaulle – Lille 3, 1994.
  • [130]
    Cl. Beaufort, « Intègre et cordial Diligent », Nord-Magazine, 1972.
  • [131]
    P. Mauroy, Le Figaro, 9 février 1999 ; André Diligent : troisième entretien accordé à France Culture, le 23 février 1994 ; cités par G. Lerouge, op. cit., p. 89.
  • [132]
    D. Vinckier, op. cit., p. 63-65.
  • [133]
    F. Desage, « Roubaix et la construction de l’institution communautaire », in Roubaix. 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, op. cit., p. 137-138.
  • [134]
    C. Ammeloot, op. cit., p. 131-134.
  • [135]
    Administration, 15 janvier 1991, in J. Barrot, C. Bellon, op. cit., p. 89.
  • [136]
    André Diligent, quatrième entretien accordé à France Culture, le 24 février 1994.
  • [137]
    V. Blomme, La politique culturelle de la ville de Roubaix (1983-1995), mémoire de maîtrise sous la direction de Jean-François Sirinelli, Université Charles-de-Gaulle – Lille 3, 1996.
  • [138]
    Voir M. David, « Roubaix et l’immigration », Roubaix. 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, op. cit., p. 205-221.
  • [139]
    J.-R. Genty, op. cit., p. 51 et 55.
  • [140]
    Entretien avec Denis Vinckier, 11 décembre 2018.
  • [141]
    B. Béthouart, Jules Catoire, op. cit., p. 330 ; « André Diligent, 1919-2002 », 2002, www.amicaleMRP.org, op. cit.
  • [142]
    R. Lefebvre, « Le métier de maire à Roubaix… », op. cit., p. 54.

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