Notes
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[1]
Les résultats du diagnostic de la rue Aupick, mené en 2017 par A. Duvaut-Robine (Inrap) ne sont pas encore disponibles.
-
[2]
Gysseling 1960, p. 422.
-
[3]
Verhulst 1967b, p. 16. La donation est confirmée en 1114 par le pape Pascal II (CSB ch. 126, p. 47), en 1125.
-
[4]
Verhulst 1967b, p. 19. Pour A. Derville, la fondation de la ville est située vers 1160-1175. Derville 1984, p. 1056.
-
[5]
Verhulst 1967a, p. 231, p. 235.
-
[6]
Novus Portus est le nom très temporairement donné à la nouvelle implantation. Apparu dans les sources vers 1180 (CSB, I, ch. 380, p. 136), il ne perdure pas au-delà de la première décennie du xiiie s.
-
[7]
Derville 1984, p. 1057.
-
[8]
Derville 1984, p. 1053-1054. « À tous égards, l’émergence du port de Gravelines a été liée à son arrière-pays, à l’ombre duquel se profile l’ombre dominatrice de Saint-Omer ». Voir également Derville 1978, p. 194.
-
[9]
Derville 1988, p. 113-114.
-
[10]
La charte de Privilèges et franchises concédés à la ville de Saint-Omer par Guillaume, comte des Flamands, donnée à Saint-Omer le 14 avril 1127, exempte les habitants de Saint-Omer du tonlieu du port de Dixmude et du tonlieu de Gravelines. Giry 1877, p. 371-372, pièce justificative 3. Pour d’autres auteurs, toujours s’appuyant sur des exemptions de tonlieu, Gravelines est également l’avant-port de Bourbourg, Curveiller 2004, p. 247, et de Bourbourg et Saint-Omer, Degryse 2005, p. 142.
-
[11]
Derville 1984, p. 1067.
-
[12]
De Pas 1931. Si la rivière appartient en partie à la ville de Saint-Omer, elle n’en traverse pas moins des secteurs dépendants d’entités politiques régulièrement en conflit au Moyen Âge et aux Temps modernes : Pale de Calais, anglais de 1347 à 1558, puis français, châtellenie de Bourbourg, Pays de l’Angle, enclave artésienne.
-
[13]
Selon les experts entendus lors de l’enquête de 1441, les méandres de la rivière, entre les Haut-Arbres et Gravelines, sont à l’origine de l’ensablement du cours d’eau, parce qu’ils empêchent la marée de remonter assez haut le cours de l’Aa. De Pas 1931, pièce justificative III, p. 227-232.
-
[14]
De Pas 1931, p. 152. Il est alors protégé par le fort Philippe et cinq redoutes.
-
[15]
Harrau 1900, p. 210, d’après Wauters, t. IV, p. 85-86. Le texte original est publié dans Baluze 1715, p. 266.
-
[16]
Tant cheminèrent que il virent sus le port de Gravelines. Pour l’eure, le mer estoit basse ; si passèrent oultre et entrèrent ou port et le pollèrent, et asaillirent le moustier que chil dou païs avoient fortefyet et la ville qui etoit fermée de palis, laquelle ne se peut longement tenir (…) Si conquissent par assault chil Englès la ville de Gravelines, et entrèrent ens, et puis alèrent vers le moustier où les gens estoient
retrait et avoient mis leur meubles sus le fiance dou fort lieu, leurs femmes et leurs enfans, et avoient autour de ce moustier, où les gens estoient retrait, fait grans fossés : si ne l’eurent pas li Englès à leur aise, mais séjournèrent II jours en la ville avant que que il peuissent avoir le moustier. Kervyn de Letterhove 1870, p. 214. Cité par Derville 1984, p. 1057. -
[17]
Soit l’ancienne cella de Saint-Bertin, que l’abbaye avait tenté de restaurer en 1181.
-
[18]
Chronique de Froissart, éd. Kervyn de Letterhove 1870, p. 272.
-
[19]
Les remparts de Gravelines, bien que simplifiés, n’en sont pas moins figurés. Voir, pour les années 1540-1550, A finely drawn and coloured map of the Calais, Gravelines, Bourbourg, Desvres, Marquise, Ardres and Guînes area, West Sussex Record Office (GB), PHA 3878. La ville et le château apparaissent en marge d’un plan daté vers 1550 et attribué à Thomas Petit, The Marches of Calais, conservé à la British Library, Cott. Aug. I.ii, fol. 71. La ville représentée à un plan rectangulaire. Le château est figuré dans l’angle sud-ouest de la courtine (consultation du plan : http://www.bl.uk/onlinegallery/onlineex/unvbrit/t/001cotaugi00002u00071000.html). Sur la Carte anglaise du Calaisis, (copie du xixe s.) AD Pas-de-Calais, CPL 1414F, la trame urbaine régulière de la ville est globalement respectée, et le nombre de portes correspond à la réalité. Le château, en revanche, n’apparaît pas.
-
[20]
Archivio di stato di Torino, Architettura Militare, vol. IV, fol. 26. La date de sa réalisation est estimée par Mme G. Pivetot (Musée de Gravelines). Il s’agit d’un plan retaillé (au sud et à l’est) pour être inclus dans un recueil.
-
[21]
Delepierre, Pouriel 2005, p. 203-209.
-
[22]
Ibid. p. 208 et figure 14.
-
[23]
Parisel 2002, p. 227-229.
-
[24]
Galland 1648, p. 143.
-
[25]
Coll. 1983 p. 25-38
-
[26]
De l’ouest vers l’est rues D. Cordonniers, Carnot, Aupick, anciennement dites des Arbres, des Pannecouckes des Vieux quartiers. Voir la notice de l’abbé Delylle, dans l’édition fac-similé du plan de Jacques de Deventer par Ruellens. AD Nord, Bib. 8011, 13e livraison.
-
[27]
La régularité de Nieuport est soulignée par S. Curveiller, qui compare cette ville à Dunkerque, dont la trame est quelque peu contrainte par une porte d’eau, l’Oudane. Curveiller 2002, p. 92-93.
-
[28]
C’est tout au moins ce qui est proposé pour Nieuport. Laurent 1986, p. 13 ; concernant Dunkerque, S. Curveiller est plus mesuré. Curveiller 2002, p. 92-93.
-
[29]
Pieters 1994, pl. 1 ; Pieters 2006, fig. 10, p. 50. En dernier lieu, Pieters 2013, fig. 410, p. 406.
-
[30]
Ce plan sert d’origine à de nombreux autres, notamment celui publié par Sandérus dans sa Flandria Illustrata, t. II, p. 650.
-
[31]
Voir le cadastre de 1835. AD Nord, P31/040, section E, première feuille.
-
[32]
Le plan relief intra muros est réalisé vers 1720-1730. Toutefois, le carton de sol a été effectué préalablement à la copie récente du planrelief, il ne s’agit donc pas d’un original. Informations G. Pivetot, Musée de Gravelines.
-
[33]
AD Nord, P31/040, section E, première feuille.
-
[34]
Restitution par Yolande de Bar, des libertés accordées aux habitants de Gravelines par son père Robert. Éditée dans Espinas 1959, ch.180, p. 361-362.
-
[35]
1441, 8 juillet …Et avec ce que les ditz supplians [les habitants de Gravelines] ont eu de grans pertes et dommages par les gens d’armes, qui ont esté en garnison en lad. ville le temps desd. gueres, tant en leurs biens meubles et vivres que lesd. de la garnison ont prins, comme en ce que icelles gens d’armes estans en garnison ont abatu, rompu et ars grant nombre de maisons, granges et estables que les supplians avoient en lad. ville, que icelle est moult grandement appouvrie et despeuplee. Ibid., ch.181, p. 362.
-
[36]
Ibid., p. 363.
-
[37]
Toutes les altitudes sont exprimées en IGN69.
-
[38]
Cercy 2004b, p. 10
-
[39]
Beauchamp 1988, carré D2.
-
[40]
Cercy 2004a, p. 16.
-
[41]
Lançon et alii 2011, p. 99-100
-
[42]
Source : carte archéologique du Service régional de l’Archéologie. Les coordonnées fournies par les notices de Gallia sont identiques pour deux des sites de Gravelines (rue de Dunkerque, place Charles Valentin). Voir http://www.adlfi.fr/SiteAdfi/document?base=base_notices&id=N1997-NP-0029&q=sdx_q0&recherche=listDoc&req=gravelines&typ=notices%20illus%20breves%20biblio, consulté le lundi 20 janvier 2014. Les rapports conservés au SRA ne permettent pas de très amples comparaisons. Voir : Beauchamp 1989.
-
[43]
Clavel, Cercy, Dréano 2014.
-
[44]
Dans le rapport de fouille, ces deux ensembles ont été considérés comme appartenant à des constructions distinctes. Cercy et alii 2011, p. 97-102.
-
[45]
Dimensions moyennes des éléments les mieux conservés : longueur 10/11 cm ; diamètre de la tête : 2/3,3 cm.
-
[46]
Module : 24 x 10,5 x 5 cm.
-
[47]
Module : 26 x 15 x 5 cm.
-
[48]
Module : 25 x 12 x 6 cm.
-
[49]
Pieters et alii 2013, p. 167-168, fig. 150 et 151. Ce « pot à cendres » (aspot) est une marmite en pâte rouge, placée ouverture vers le bas. Elle est située dans la maison 5, près d’une zone rubéfiée. Un autre pot est découvert dans la maison 15, placé lui en position fonctionnelle. Le comblement est également riche en cendres, mais la découverte d’une monnaie en argent permet de proposer deux autres hypothèses : qu’il constitue un dépôt de fondation ou représente une sorte de « coffre-fort » pour les habitants. Ibid., p. 230-232.
-
[50]
À Saint-Omer ou à Lille, par exemple. Barbe et alii, 1998, p. 42. À Saint-Omer, H. Barbé situe ce recul à la charnière des xvie-xviie s., contrairement à Alain Derville, pour qui un « premier repli » urbain s’exerce dès la fin du Moyen Âge. Derville 1981 en particulier le chap. III ; Barbé et alii 1998.
-
[51]
Les solins 1226 (phase 2b) et 1210 (phase 3a), les deux tranchées de récupération des murs 1107/1117 (phase 4).
-
[52]
Duvaut-Saunier 2012, p. 86.
-
[53]
Lançon et alii 2011, p. 99-103.
-
[54]
Lançon et alii 2011 ; Duvaut-Saunier 2012.
-
[55]
Pieters 1993 ; Pieters 1994 ; Pieters 2006. La synthèse des fouilles du site de Raversijde a fait l’objet d’une publication récente Pieters (dir.) 2013.
-
[56]
Les demeures figurées sur le cadastre de 1834 à Calais présentent un module similaire, soit une longueur comprise entre 13 m et 15,5 m pour une largeur en façade variant entre 5,5 m et 7,25 m. Duvaut-Saunier 2012, p. 54.
-
[57]
Restitution à partir de l’étude des caves de Furnes des xiiie, début xive s. Termote 2002.
-
[58]
Par exemple rue de Dunkerque. Beauchamp 1989, p. 8.
-
[59]
Des briques demi-rondes sont réutilisées dans le foyer 1119, par exemple.
-
[60]
Des briques de petite taille (moins de 25 cm de long) ont été fabriquées dès le dernier quart du xiiie s., pour des usages spécifiques. Termote 2002, p. 119, spécifiquement la note 43. Sur la production de briques dans la région de Furnes, voir en dernier lieu Lehouck 2008, p. 221, tableau 2.
-
[61]
Selon l’une des formules préconisées par Carole Morris, soit [(Πh) / 3] (R2+Rr+r2), h étant la hauteur, R le rayon maximal, r le rayon minimal. Morris 2000, fig. 1080, p. 2243.
-
[62]
Pour un diamètre du fond estimé à 0,65 m.
-
[63]
Dimensions : 2,5 cm de hauteur pour 1 cm d’épaisseur. Ce mode d’assemblage des tonneaux par cerclage est attesté sur le littoral dès la première moitié du xve s. Voir Houbrechts, Pieters 1996, fig. 23, p. 247.
-
[64]
Voir Morris 2000, fig. 1090, p. 2254.
-
[65]
Sur ce mode d’assemblage, voir Houbrechts, Pieters 1996, fig. 22, p. 247.
-
[66]
Estimation calculée sur la base d’un fond d’une quarantaine de centimètres de diamètre. L’estimation sur la base du cylindre donne 149 litres.
-
[67]
Information A. Diétrich.
-
[68]
Houbrechts, Pieters 1996, p. 257. Pour les auteurs, les tonneaux à vin sont « beaucoup plus grands » que ceux mis en évidence à Raversijde, dont le volume est compris entre 110 et 150 litres.
-
[69]
Pour ce type de structure en tonneau(x) n’atteignant pas la nappe aquifère, une interprétation comme glacière a également été avancée. Houbrechts, Pieters 1996, p. 257.
-
[70]
Calais, voir Roy 1997b, Ostende, voir Pieters et alii 1994. Nous n’avons pas retrouvé d’autres indices à Gravelines.
-
[71]
Roy 1997, p. 21-28.
-
[72]
Les arbres ont tous été abattus entre 1380 et 1430.
-
[73]
La réutilisation de ces contenants pour le transport ou la conservation du produit des pêches locales étant strictement interdite, les tonneaux sont vendus « pour pièces » après déchargement au port. Houbrechts, Pieters 1996, p. 256-258 ; Pieters 2006, p. 47-48. Au Bas Moyen Âge, l’exportation de bois de chêne provenant des forêts primaires situées en rive sud de la mer Baltique (Pologne actuelle) peut également être effectuée sous la forme d’un produit semi-fini (douves et douelles). Information A. Diétrich, d’après une communication de D. Dubant.
-
[74]
Houbrechts, Pieters 1996, p. 257-258.
-
[75]
Nieuport, province de Flandre occidentale, Belgique. Laurent 1986, p. 13.
-
[76]
Voir Clavel, Dréano, « Les restes animaux du site de Gravelines « îlot Carnot », Nord, du xiiie siècle au xviie siècle », dans Cercy et alii 2011, p. 166-191.
-
[77]
Cet aspect de l’étude archéozoologique menée sur le site a été présenté dans Clavel, Cercy, Dréano, 2014.
1 – Les résultats archéologiques (Ch. Cercy)
1La petite ville de Gravelines est implantée à la limite occidentale du département du Nord, sur la rive droite de l’Aa qui se jette dans la mer à près de 2 km du centre-ville. L’altitude moyenne intra muros atteint 3 à 4 m. Les interventions archéologiques menées îlot Carnot (diagnostic en juin 2004 et fouille en juin-août 2006) ont précédé la construction de deux immeubles sur un terrain de 2 419 m² donnant sur la rue de Dunkerque, dans la partie nord-est de la ville fortifiée. La fouille représente une superficie de 557 m² et concerne des bâtiments médiévaux et modernes, ainsi qu’une part restreinte des jardins attenants. Il s’agit de la huitième intervention archéologique dans le centre-ville depuis les années 1980 [1] ; les interventions anciennes sont toutefois pour la plupart peu documentées (fig. 1-2).
Localisation de l’intervention dans Gravelines intra-muros. Report des fortifications : Y. Roumégoux, SRA Nord – Pas-de-Calais, modifié par Ch. Cercy, 2011
Localisation de l’intervention dans Gravelines intra-muros. Report des fortifications : Y. Roumégoux, SRA Nord – Pas-de-Calais, modifié par Ch. Cercy, 2011
Légende des interventions archéologiques réalisées dans Gravelines : 1-47 rue Aupick (Groupe de recherche archéologie et archives du littoral, Graal, 1986) ; 2. Sondage rue Carnot (Graal, 1986) ; 3. Place Charles Valentin (Graal, 1988) ; 4. Surveillance Mairie (Graal, 1987) ; 5. Rue de Dunkerque (Graal, 1988) ; 6. Îlot Pasteur (Inrap, 2004) ; 7. Arsenal (Archéopole, 2004) ; 8. Avenue Pasteur (date inconnue) ; 9. Rue Aupick (Inrap, 2017).Le diagnostic (2004) et la fouille (2006) menés îlot Carnot. Les coordonnées sont exprimées en Lambert zone I
Le diagnostic (2004) et la fouille (2006) menés îlot Carnot. Les coordonnées sont exprimées en Lambert zone I
1.1 – Gravelines, du Moyen Âge au début des Temps modernes : fondation, éléments de topographie urbaine
2Le nom de Gravelines apparaît pour la première fois dans les sources écrites en 1040, sous la forme de Gravenenga [2]. D’abord étendu à l’ensemble de l’estuaire de l’Aa, ce toponyme ne désigne plus, à la fin du xiie s., que la ville fondée par le comte de Flandre Philippe d’Alsace, vers 1163. La ville nouvelle est implantée à l’emplacement de la bercaria que son ancêtre Robert avait accordée à l’abbaye de Saint-Bertin (vers 1109-1111) [3], et que son père accapare entre 1160 et 1161, au titre des droits comtaux exercés sur les dunes [4]. Cette fondation témoigne de la volonté des comtes de Flandre de créer des centres commerciaux sur les estuaires de fleuves côtiers ou d’importants chenaux de marée : Nieuport sur l’Yser (1163), Damme sur le Zwin (1180), Dunkerque, Mardyck... La vocation commerciale de ces villes nouvelles est indissociable des grands travaux d’endiguement, de canalisation des cours d’eau, d’exondement et de bonification des terres de la plaine maritime [5]. À l’origine, Gravelines semble une « agglomération double » puisqu’en 1179, les termes de Greveninga et Novus Portus [6] sont cités séparément dans une charte de Saint-Bertin et que certaines chroniques du début du xive s. établissent une distinction entre la ville et le port [7].
1.1.1 – L’aménagement du chenal de l’Aa
3A. Derville insiste sur l’importance de Saint-Omer dans le développement de Gravelines. S’il ne remet pas en cause l’action comtale, il n’en prête pas moins aux Audomarois l’initiative de l’aménagement de l’Aa puis la prise en charge du havre [8]. Au milieu du xiie s., la ville de Saint-Omer acquiert l’Aa, ou « Grande Rivière » depuis Holque jusqu’aux Grands Arbres (com. de Saint-Georges-sur-l’Aa) [9]. Gravelines constitue l’avant-port de Saint-Omer, dont les bourgeois jouissent très tôt de divers privilèges, notamment d’une exemption de tonlieu dès 1127 [10]. Le rattachement de Saint-Omer à l’Artois, effectif en 1212, provoque le ralentissement des travaux d’entretien du chenal de l’Aa, accélérant son envasement progressif [11]. La position du port estuarien de Gravelines, qui dépend d’un fleuve frontalier dont l’entretien est source de nombreux conflits [12] est loin d’être idéale. L’estuaire a tendance à s’ensabler, faute d’une chasse efficace [13], la navigation y serait restreinte. Les inconvénients sont tels que Yolande de Bar, maîtresse de Gravelines, préconise, en 1360, de relier directement le port à la mer par un chenal en ligne droite, projet avorté qui n’est timidement réalisé que sous le règne des Archiducs, en 1638 [14], avant d’être définitivement mis en service à la période française (1741). De nos jours, le paléochenal de l’Aa subsiste dans le paysage sous forme d’un canal : c’est le watergang des Hemmes Saint-Pol, dont le cours a été bouleversé par l’aménagement de la centrale nucléaire en 1974.
1.1.2 – Topographie de la ville forte ; quelques remarques sur la trame parcellaire
4En 1229, le roi de France Louis IX autorise le comte de Flandre Ferrand de Portugal, son vassal, à fermer d’une palissade et d’un fossé « sa maison de Gravelines », terme ambigu, qui peut autant désigner la ville elle-même qu’un bien (le château ?) du comte dans la ville [15]. Concernant l’enceinte urbaine, on imagine une levée de terre barrée d’une palissade : lorsque Froissart décrit la prise de Gravelines par les Anglais, en 1383, il fait peu cas du rempart urbain et de la sûreté de la place, dans laquelle ne stationne aucune garnison [16]. Seule résiste, pendant deux jours, l’ancienne chapelle du port, qualifiée par Froissart de moutier [17], fortifiée et cernée d’un fossé pour l’occasion (le « château » actuel ?). Peu après, lors de la reprise de la ville par les Français, [ces derniers] le remparent et fortefierent grandement et en fisent frontière contre la garnison de Calais [18]. La courtine médiévale figure sur plusieurs cartes anglaises datées de la première moitié du xvie s. [19] ainsi que sur un plan aquarellé conservé à Turin, réalisé entre 1536 et 1558 [20] (fig. 3). La muraille forme un ovale allongé, est flanquée d’une vingtaine de tours de plan majoritairement circulaire, parfois ouvertes à la gorge. La courtine est maçonnée ; d’après les observations réalisées dans l’arsenal en 2004, on peut supposer l’utilisation de la brique de sable [21]. En deux endroits, la courtine présente une discontinuité : le rempart est remplacé par un tronçon palissadé (partie sud-est et partie nord de l’enceinte). Les flanquements sont situés pour la plupart sur les fronts sud et est. Ces mêmes fronts sont renforcés par une levée de terre interne ; en 2004, la terrée observée à l’intérieur du « château » mesure 5 m de long pour au moins 1,5 m de hauteur. Le matériel céramique qui en est issu date de la fin du xive ou du courant du xve s. [22]. Le large fossé d’enceinte est alimenté par les eaux de l’Aa ou de ses affluents. La ville est percée de deux portes (portes de Dunkerque à l’est et de Calais au sud-ouest), et d’une poterne au nord, donnant sur l’estuaire. Le château protège le port ; entre 1527 et 1536 il est reconstruit à l’emplacement d’une forteresse plus ancienne [23]. Vers 1558, puisque le Pale de Calais est désormais français et dans le cadre général d’adaptation des forteresses des Pays-Bas aux mutations de l’artillerie, la ville de Gravelines, poste frontière du comté, se dote d’une fortification bastionnée [24]. Le tracé de la nouvelle enceinte que renforcent six orillons, reprend, dans ses grandes lignes, celui de la fortification médiévale (l’emplacement des portes, notamment, ne varie pas), tout en conférant à la ville une forme hexagonale (fig. 4). Il n’enserre pas une surface supérieure, mais au contraire restreint le périmètre fortifié au nord et au sud-est. Le château, intégré à l’ensemble, protège la ville vers l’ouest, à la frontière avec le Calaisis. Gravelines passe définitivement à la France avec le traité des Pyrénées (1659). Vauban, gouverneur de la ville à partir de 1706, en modifie de nouveau l’enceinte : si la structure générale est conservée, les fortifications avancées de la période espagnole sont renforcées. Les protections de l’ouvrage à corne construit en Basse Ville au xviie s. sont développées vers l’ouest. Gravelines est désormais entourée d’une triple ligne de fortifications [25].
Gravelines avant les transformations de 1558. En haut à droite, l’encart figure la localisation de l’intervention archéologique (en rouge). La ville de Grevelinghe, Archivio di Stato di Torino, Biblioteca antica, Manoscritti, Architettura militare, disegni di piazze e fortificazioni, vol. IV, fol. 26, modif. Ch. Cercy
Gravelines avant les transformations de 1558. En haut à droite, l’encart figure la localisation de l’intervention archéologique (en rouge). La ville de Grevelinghe, Archivio di Stato di Torino, Biblioteca antica, Manoscritti, Architettura militare, disegni di piazze e fortificazioni, vol. IV, fol. 26, modif. Ch. Cercy
Plan de Gravelines par Jacques de Deventer, seconde moitié du xvie s. (après 1558-avant 1575)
Plan de Gravelines par Jacques de Deventer, seconde moitié du xvie s. (après 1558-avant 1575)
5Le secteur fouillé, à une soixantaine de mètres de la porte de Dunkerque, est situé dans le quart nord-est de la ville. Ce quartier est rythmé par un réseau viaire orthonormé, articulé autour de la rue de Dunkerque, de laquelle partent trois perpendiculaires [26]. Cette zone est limitée au sud par l’actuelle rue de la République (anc. rue Saint-Pierre). La rue de Dunkerque joue le rôle de lien organique, quoiqu’indirect, entre la porte orientale de la ville et le quartier du marché (actuelle place Ch. Valentin). La trame de ce quartier rappelle celle de Calais, de Dunkerque, de Nieuport [27], d’Ostende (érigée en commune en 1265) et de L’Écluse/Sluis (fondée à la fin du xiiie s.) tout au moins telle qu’elle est figurée sur les plans du milieu du xvie s. : des îlots réguliers, le plus souvent rectangulaires ou en damier, orientés nord/sud (Nieuport, Dunkerque) ou nord-ouest/sud-est (Gravelines, Ostende, Sluis). Cette organisation particulière témoignerait d’un urbanisme planifié sans doute initié dès l’origine de la ville [28]. Dans un tout autre contexte, et pour une période plus tardive (puisqu’il s’implante derrière la digue dite du Comte Jean au xve s.), le village de pêcheurs de Raversijde, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Gravelines présente également une organisation normée et régulière [29].
6Les mutations du système défensif réalisées à partir du milieu du xvie s. ont affecté la trame urbaine telle que figurée sur le plan de Turin, en ce sens que la construction de la fortification bastionnée déséquilibre le quartier, le privant de près d’un quart de sa superficie au nord. Telle qu’elle est représentée sur les plans, l’occupation des terrains est très inégale, et décroît graduellement du nord-ouest (les abords de la place du Marché, l’îlot circonscrit par les actuelles rues L. Blum et Aupick) vers l’est. La gravure de Braun et Hogenberg bien que très simplifiée [30], montre une ville peu bâtie en dehors des marges de la Place. Cartes et plans suggèrent, aux Temps modernes comme au début de l’époque contemporaine [31], une occupation peu dense, qui ne gagne pas les cœurs d’îlots.
7Selon le plan de Turin, la partie fouillée est construite de six bâtisses, disposées perpendiculairement à la rue principale (notamment aux carrefours) ou longitudinalement. La fiabilité de cette représentation n’a pas été éprouvée sur l’ensemble de la ville, mais l’organisation des constructions concorde assez bien avec les bâtiments figurés sur le carton de sol du plan relief [32], soit huit constructions en front de rue, et avec le cadastre de 1835 [33] (fig. 5).
Report de l’intervention sur le cadastre de la ville de Gravelines, section E, première feuille, 1835
Report de l’intervention sur le cadastre de la ville de Gravelines, section E, première feuille, 1835
8La position frontalière, les nombreuses prises d’assaut de cette ville par ailleurs relativement mal défendue la rendent vulnérable, à tel point qu’en 1384, Yolande de Bar, dame de Cassel et de Gravelines, restitue les libertés concédées à titre révocable par son père aux habitants de Gravelines, incendiée lors de la prise par les Anglais (1383) : que nostre dicte ville de Gravelinghes, depuis lad. destruction, ait tousiours demouré et encore est en grant povreté et desolacion et petitement peuplee [34]. À la fin du xive et dans la première moitié du xve s., l’instabilité politique dans le comté de Flandre comme les conflits entre les royaumes de France et d’Angleterre mettent à mal la ville de Gravelines [35]. Certains biens fonciers, grevés par les surcens et les sous-rentes, seraient laissés dechoir et aler a ruine, faute de pouvoir s’acquitter des redevances. En 1441, Philippe le Bon permet aux habitants de racheter ces droits, sous certaines conditions et à hauteur de 20 deniers pour un denier de rente [36]. À la lecture de ces documents se dégage, pour la fin du xive et la première moitié du xve s., l’image d’une ville aux bâtiments en mauvais état, appauvrie, peu peuplée. Or, c’est à cette période que l’occupation archéologique est la plus dense sur le site ; faute d’éléments archéologiques nouveaux, cette question n’a pour l’instant pas été résolue.
1.2 – L’évolution de l’urbanisation de l’îlot Carnot du xiiie au xvie s.
1.2.1 – L’assise sédimentaire du site
9Trois formations sableuses, interprétées comme naturelles, ont été reconnues sur le site : un niveau de sable blanc mêlé de boulettes argileuses, coiffé par un dépôt plus argileux veiné de lits de sable blanc, enfin une nouvelle formation de sable blanc éolien (1020). Seul ce niveau a été reconnu sur l’ensemble de la zone fouillée.
10Le plus ancien dépôt de sable blanc (alt. relevée 2,8 m [37]), est ponctué de petites boulettes argileuses vertes à grises, dont la concentration augmente en profondeur jusqu’à devenir majoritaire. Sa surface est marquée par la présence de groupes d’ondulations dont la fréquence et la taille sont irrégulières. Il pourrait s’agir de sable recouvrant un espace intertidal. À 3 m d’altitude en moyenne, présentant un pendage atténué vers l’ouest, un dépôt plus argileux, sombre, lité de passes sableuses est interprété comme un paléosol, un herbu ou un niveau de mise en culture (ép. maximale observée : 20 cm). Le sable éolien 1020 constitue la plus superficielle des formations rencontrées (alt. moyenne : 3,1 m). Peu épaisse (entre 10 et 20 cm) elle présente des ondulations en surface. Ces dernières, assez régulières (larg. moyenne 15 cm ; prof. 6/8 cm) semblent en définitive relever d’un phénomène naturel. Au cours du diagnostic le niveau 1020 a été reconnu et atteint dans les deux tranchées situées au nord du site ; le sable apparaît à 2,86 m pour le point d’observation le plus septentrional [38] (fig. 6). On peut esquisser la topographie originelle du site sur la base de ces quelques éléments : le sable 1020 suit une légère pente vers le nord et, dans la zone fouillée, forme un dôme peu prononcé de l’est vers l’ouest. Les niveaux anthropiques iront accentuant ces légères déclivités.
Exemple de succession des formations sédimentaires superficielles dans Gravelines intra muros, site îlot Carnot, coupe N. Éch. 1/20
Exemple de succession des formations sédimentaires superficielles dans Gravelines intra muros, site îlot Carnot, coupe N. Éch. 1/20
11À 250 m au sud-ouest, aux abords de la place principale de Gravelines, des dépôts sableux comparables au niveau de sable éolien supérieur (1020) ont été reconnus dans deux autres sites dont la première occupation reconnue remonte aux xiiie-xive s. : place Charles Valentin où l’altitude du « sable blanc » est restituée à la cote de 3,75 m [39] ; îlot Pasteur où un niveau comparable culmine à environ 4 m de hauteur [40]. Si l’identification était avérée, ce niveau présenterait un pendage de près d’un mètre depuis la place publique à l’ouest en direction de l’est. Ainsi, le site sur lequel s’implante l’occupation médiévale est marqué par des différences de niveau de l’ouest vers l’est, de l’ordre d’un mètre au minimum, bien que les informations soient trop lacunaires pour restituer la topographie de la dune fossile de Gravelines. Sur les sites en marge de la place Charles Valentin comme îlot Carnot, le sable blanc éolien est recouvert d’apports sableux, mêlés d’artefacts de petite taille ou de charbons de bois (1175), ou de « sable avec traces verdâtres, marnes » (place Charles Valentin). Îlot Carnot, on suppose qu’il s’agit d’une remise en culture.
12La complexité de la topographie des zones dunaires a été mise en évidence lors d’interventions de grande ampleur de Dunkerque, où une occupation des xe-xie s. a pu être détectée (alt. 2,5 m/3 m, soit 2,5 m sous l’actuel), sous forme d’horizons de sols recouvrant par endroits des structures en creux. Ces vestiges sont recouverts par un niveau de sable éolien, qui sert d’assise à des niveaux d’occupation dont la mise en place débute aux alentours du xiiie s. pour s’intensifier, comme observé à Gravelines, aux alentours des xive-xve s. ; l’altitude moyenne de cette occupation varie de 3 à 4,5 m [41].
1.2.2 – L’îlot Carnot, du xiiie au xvie s.
13Bien que la fondation de Gravelines remonte à la seconde moitié du xiie s., les premières traces d’occupation de l’îlot Carnot ne sont pas antérieures au xiiie s. Faute d’informations sur les interventions archéologiques réalisées dans les années quatre-vingt (il y en aurait deux dans un rayon de 200 m : des observations à l’angle de la rue de Dunkerque et de la rue Carnot en 1986, et des fouilles dont on restitue la localisation au 2-8 rue de Dunkerque en 1988 et 1989 [42], (respectivement fig. 1, n° 2 et n° 5), on avancera l’hypothèse que la rue de Dunkerque constitue un axe directeur à l’implantation dans ce quartier.
14La reconstitution des masses bâties et du parcellaire se heurte, sur ce site, à trois principales difficultés : la position de l’emprise de fouille restreinte au front de rue et se développant sur une largeur de 19 m ; l’impact des perturbations, dont il faut souligner la quantité, la superficie importante et la dispersion ; enfin les phénomènes de tassement différentiel, récurrents et induits par la présence, dans les premières phases d’occupation du site, de nombreuses fosses dépotoir. Outre une lecture stratigraphique fine, la restitution des constructions repose sur les ruptures perçues en coupe (notamment celle parallèle à la rue de Dunkerque), ainsi que la répartition des fosses en arrière des constructions supposées. Sur le site, la puissance stratigraphique atteint 1,8 à 2 m en front de rue, et s’amenuise en direction du nord (soit en arrière de parcelle), où elle change de nature (principalement des niveaux de jardin percés de fosses). L’épaisseur des niveaux appartenant aux phases 2 et 3 (xive-xve s.) est en moyenne de 1 mètre en front de rue.
1.2.2.1 – Une première phase d’occupation peu documentée
15La première phase d’occupation, pauvre en vestiges et mal datée, perce le sable éolien 1020. Un petit fossé à profil en W, observé sur une distance de 3,12 m (1276) suit un axe strictement perpendiculaire à la rue de Dunkerque. Cette limite semble perdurer, reprise à une phase ultérieure, la sablière basse d’un bâtiment (1226) reprenant son emplacement et son orientation, avec un léger décalage d’une trentaine de centimètres vers l’est. Il est possible, ainsi, qu’un embryon de trame parcellaire se mette en place dès cette période. Il lui succède une possible phase de remise en culture, attribuée à la fin du xiiie s. (phase 1b, 1175). Le découpage parcellaire s’il existe, n’a pas été identifié pour cette période. Les niveaux de sables remaniés de la phase 1b, qui recouvrent l’intégralité de la zone fouillée sur une quarantaine de centimètres d’épaisseur, sont interprétés comme des niveaux extérieurs, peut-être cultivés ou pâturés. Le mobilier céramique est peu abondant et altéré.
1.2.2.2 – Les premières constructions (phase 2)
16Moins d’une douzaine de structures percent ces niveaux de sable remaniés (phase 2a) : quelques fonds de fosses ou de petites dépressions, une structure à profil en sablier (1067) ainsi que quatre fosses au volume plus important. Dans la plupart des cas, les comblements d’usage, gras et détritiques plaident en faveur d’une utilisation, ou d’une réutilisation comme dépotoirs domestiques, attestant indirectement de la présence d’un habitat à proximité. D’une manière générale, ces structures sont largement oblitérées par les creusements postérieurs (fig. 7). Deux fosses se distinguent de l’ensemble, tant par la richesse de leur mobilier faunique ou céramique, que par la possibilité d’un collage inter-couches (1239 et 1067). Le dépotoir de forme irrégulière 1239 mesure 1,17 m de longueur pour 0,80 m de large (dimensions maximales observées), pour une profondeur de 0,45 m minimum. Le comblement d’usage (1240) présente une alternance de niveaux détritiques, gras, et organiques et de niveaux plus limoneux. Cette fosse livre un assemblage d’une soixantaine de fragments de céramique attribués au xive s. L’un d’entre eux (1240.3) appartiendrait au même acrotère que celui mis au jour dans le silo 1067 (1068.2). La structure 1067 est creusée à partir d’un niveau interprété comme mis en culture. La structure affecte une forme circulaire, un profil en sablier et un fond plat. Elle apparaît à l’altitude de 3,27 m. Profonde de 1,03 m, son diamètre maximal est de 0,9 m. Le comblement d’usage (1068), légèrement argileux, est gras, très organique et détritique. Ce dépôt, scellé par un apport stérile proche des sédiments encaissants, mesure 0,1 m d’épaisseur. Il en provient trente-six fragments de céramique, attribués au xiiie s. et près de 2 397 restes de poisson [43] (fig. 8).
Plan de masse de la phase 2a, sur lequel on a reporté le fossé de la phase 1a. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
Plan de masse de la phase 2a, sur lequel on a reporté le fossé de la phase 1a. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
La fosse 1067 en coupe
La fosse 1067 en coupe
17Au xive s., les parties occidentale et centrale du site voient la construction de deux bâtiments d’habitation (bâtiments 1 et 6), dont l’observation demeure très partielle. La partie orientale de l’emprise ne semble pas bâtie, sans que l’on puisse caractériser cet espace avec certitude. Lors du diagnostic, quelques fossés parcellaires attribués au xive s. et qui s’organisaient en fonction de l’axe de la rue de Dunkerque avaient pu être observés. La projection vers le sud de l’un d’eux, parmi les plus anciens (018), concorde avec la limite du bâtiment 1 (fig. 9).
Plan de masse de la phase 2b. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
Plan de masse de la phase 2b. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
18Le bâtiment 1 se situe dans l’angle sud-ouest de l’emprise de fouille. Recoupé de nombreuses fois par des structures modernes ou contemporaines, il échappe en outre en grande partie aux investigations puisque situé sous les bermes sud et ouest. Les limites est et nord de cette construction, interprétée comme une habitation, ont pu être restituées grâce aux ruptures stratigraphiques observées dans les coupes. Une faible superficie a donc été observée, située au centre de la construction : 5 m2, sur les 53 m2 que ce bâtiment pourrait compter, si l’on suppose une largeur de 5,5 m sur une longueur totale de 9,7 m. Cette construction serait parallèle à la rue. Elle comporte deux états. Le premier comprend un sol d’occupation (1165) dont l’épaisseur moyenne est de 6 cm ; elle est cependant plus importante à l’aplomb de la fosse antérieure 1067, ce qui suggère que les désordres entraînés par le tassement des comblements de cette structure étaient déjà perceptibles au moment du fonctionnement du bâtiment. Le sol d’occupation fonctionne avec trois foyers successifs, chacun présentant un mode de construction très différent des autres (fig. 10). Le plus ancien (1177) est borné par des tuiles plates posées de chant. La sole est détruite par les aménagements postérieurs, mais pouvait être composée de briques posées à plat. Cette structure de combustion mesure au moins 0,6 m de long pour 0,25 m de largeur. Lui succède, au même emplacement, un deuxième aménagement, à l’aspect très particulier : une fosse quadrangulaire d’au moins 0,82 m de long pour 0,54 m de large (1182), peu profonde (0,30 m en tenant compte du léger surcreusement central), comblée par un niveau de coques (1176) sur lequel trois bûches carbonisées sont disposées selon l’axe transversal de la structure. La zone immédiatement à l’est du foyer a été légèrement rubéfiée. Quelques traces longilignes, difficiles d’interprétation, subsistent au sud de la structure. La durée d’utilisation du foyer 1182/1176 semble assez courte. Dans un dernier temps, la sole est remplacée par des briques de remploi, posées à plat et disposées en trois rangs (1164). Ce dernier état mesure 0,8 m de long pour une largeur conservée de 0,6 m, soit une aire minimale de 0,48 m². La fosse sous-jacente et son comblement de coques, peu compact, entraînent un léger affaissement des briques des deux rangs centraux. Un apport de limon orangé (1163) recouvre le foyer en débordant légèrement : on l’interprète comme une recharge. Le sol 1165 et le foyer 1164 sont recouverts par une chape de craie (1145), qui s’interrompt nettement selon un axe nord-est/sud-ouest, matérialisant peut-être la trace d’une sablière basse venant scinder tout ou partie du bâtiment selon un axe longitudinal. Cette séquence est scellée, sur toute l’emprise du bâtiment 1, par un remblai (d’abandon ?), 1140, composé d’un sédiment limoneux gris foncé, d’aspect hétérogène, détritique et riche en mobilier (3 502 restes de poissons). Au nord du bâtiment, la cour ou le jardin attenant au bâtiment 1 est restitué en projetant un fossé parcellaire mis au jour. Les déchets domestiques sont rejetés dans deux fosses dépotoir (1220 et 1236).
Évolution des foyers du bâtiment 1, état 1
Évolution des foyers du bâtiment 1, état 1
19Le bâtiment 6 jouxte le bâtiment 1 à l’est. Si les limites physiques entre ces deux constructions n’ont pu être observées du fait de la présence de perturbations postérieures (un four, des caves), les ruptures stratigraphiques visibles en coupe et la répartition des fosses dépotoirs au nord permettent d’en proposer une restitution, qui demeure toutefois hypothétique. D’après ces différents éléments, cette construction mesurerait autour de 6,75 m de long pour une longueur d’environ 8,5 m, soit une superficie utile de 64 m2. La construction est scindée longitudinalement par une sablière basse dont ne subsiste que l’empreinte (1226), qui subdivise l’espace en deux parts inégales : une pièce (un couloir ?) de 1,9 m de large à l’est, une pièce de 4,4 m à l’ouest. L’empreinte de sablière a été observée sur une distance de 5 m de long et mesure en moyenne 0,30 m de large ; elle suit un net pendage vers le nord. Quelques blocs de soutien de la pièce de bois ont subsisté : il s’agit de matériaux de nature et de taille diverses (galets, blocs de craie, de grès), irrégulièrement espacés, pris dans une matrice d’argile verte très compacte, assez proche de l’argile rencontrée sous les niveaux de sable éolien. Le sol à l’est de la sablière (1227) est érodé en direction de l’ouest et du nord. À l’ouest, un feuilletage de sols, mal conservé (1154) fonctionne avec deux états d’un foyer domestique reposant sur une nappe d’argile verte. La succession dans le temps de ces structures, agencées de la même manière, a probablement été rapide. Le plus ancien (1256) est construit au moyen de tuiles à crochet posées à plat, et ses abords sont particulièrement détritiques. La structure mesure au moins 0,5 x 0,45 m. Un second foyer (1241), lui succède. Des abords de ce foyer domestique proviennent des céramiques destinées à la préparation des aliments (dont des pots à cuire) ou à l’équipement domestique (fragments de couvre-feu, pierre à aiguiser) et 601 restes de poisson.
20À supposer que les fossés mis en évidence pendant le diagnostic puissent être utilisés pour tenter de restituer la trame parcellaire dans l’emprise du projet de construction, et que, partant de ce principe, le fossé 014, attribué au xive s., constitue la limite nord de la parcelle où s’implante le bâtiment 6, cette dernière mesurerait donc une trentaine de mètres de profondeur, pour une largeur minimale de 6,75 m. Cinq fosses sont percées en arrière du bâtiment 6, dont trois sont utilisées comme dépotoirs domestiques (1222 ; 1224 ; 1228), dans lesquels alternent des vidanges de foyer et des dépôts de déchets organiques. L’espace situé immédiatement à l’ouest du bâtiment 6 est vacant, mais il est difficile de déterminer s’il s’agit d’une cour ou d’un jardin.
1.2.2.3 – La densification de l’habitat (phase 3)
21Le bâti se densifie au cours du xive s., des bâtiments gagnant la partie nord du terrain. L’impact des perturbations postérieures est tel, toutefois, que la restitution des constructions demeure hypothétique. C’est à partir de cette troisième phase d’occupation du site que l’on retrouve des objets plus ou moins directement liés à la pêche : quatre plombs de pêche, un compas, remploi de tonneaux dans des structures de puisage.
22À la phase 3a ont été raccordés le second état du bâtiment 1, quelques fosses attenantes au bâtiment susceptibles d’appartenir à la même parcelle (structures 1257 et 1253/1270), le bâtiment 3, situé au cœur de la zone fouillée, ainsi que les bâtiments 4 et 5 (fig. 11). Les liens et l’articulation entre les bâtiments 3, 4 et 5 demeurent incertains. On supposera donc, sur la base de ruptures stratigraphiques importantes observées en coupe, que les bâtiments 4 et 5 constituent deux ensembles bâtis distincts, qui s’implantent perpendiculairement à la rue de Dunkerque. Cette phase est située aux xive s.-début du xve s.
Plan de masse de la phase 3a. Coordonnées exprimées en Lambert, zone I, altitudes en IGN69
Plan de masse de la phase 3a. Coordonnées exprimées en Lambert, zone I, altitudes en IGN69
23Compte tenu de la faible conservation de cette construction, les modifications structurelles (soit l’évolution des supports, des cloisons) du bâtiment 1 ne sont pas perceptibles. Les principales modifications qui nous sont parvenues concernent le déplacement des foyers domestiques vers le sud (fig. 12). Les premiers foyers observés (1131 et 1130) sont enchâssés dans un remblai d’exhaussement (1129) dont la surface est fortement piétinée. Les abords de ces deux foyers sont particulièrement chargés en détritus : céramique fragmentaire et morcelée, dont un fragment de pichet balustre en céramique hautement décorée (1129.9), des déchets d’assiette (fragments de poisson, coquilles de cardium), et des restes provenant des foyers (cendres, charbons). Une nouvelle structure de combustion, de forme quadrangulaire (1119) fonctionne avec un feuilletage de sols épais d’une dizaine de centimètres. Le foyer 1119 est constitué de briques de remploi posées à plat, quelques rares tuiles fragmentaires, posées de chant, venant combler des lacunes ; il mesure 1,1 m de côté, soit une surface de 1,2 m². La sole repose sur un apprêt d’argile verte. La pièce est finalement exhaussée d’une trentaine de centimètres ; la surface de ce remblai a servi de sol, et fonctionne avec un dernier foyer domestique en briques de récupération (1103).
Évolution des foyers du bâtiment 1, état 2
Évolution des foyers du bâtiment 1, état 2
24À environ 4 m au nord de la limite supposée du bâtiment 1, dans la même parcelle (?), un puits est aménagé. La fosse d’installation est grossièrement rectangulaire (1,6 m de longueur restituée, pour 0,9 m de large) et présente un profil en tronc de cône. Presque au centre de cette fosse est installé un tonneau dépourvu de fond (1270), reposant sur une couronne de briques fragmentaires (fig. 13). Le fond du tonneau est situé à l’altitude de 1,27 m, soit un niveau encore aujourd’hui battu par la nappe phréatique.
Vue oblique du puits en tonneau et de sa fosse d’installation
Vue oblique du puits en tonneau et de sa fosse d’installation
25On définit mal les bâtiments des parties centrale et orientale du site (bâtiments 4, 3 et 5) : ces constructions sont, dans leur majorité, assez mal conservées. De même, on ignore s’il s’agit d’un seul ensemble ou de constructions appartenant à des propriétaires différents. Rien n’empêche dès lors que les ensembles 4 et 3 appartiennent au même bâtiment [44]. Les jardins attenants n’ont pas été observés.
26Le bâtiment 4, en front de rue, recouvre en partie l’emplacement du bâtiment 6 de la phase précédente. Cette construction échappe en grande partie à nos investigations. Le niveau le plus ancien (1136), est constitué d’un apport de sable brun-vert, très homogène, dont la composition évoque celle du remblai sur lequel s’implante la pièce ou le bâtiment 3. L’épandage du remblai 1136 assure au bâtiment une assise à peu près plane (alt. 3,76 m). Sa surface a été piétinée et une très fine couche d’accumulation s’y est déposée, qui fonctionne avec un foyer lenticulaire de 0,4 m de diamètre, reposant sur une sole constituée d’argile verdâtre (1147). Sur ce niveau repose un sol d’occupation feuilleté, 1137/1124. La particularité de ce sol est d’être planté de clous de charpente [45] formant des lignes identiques aux axes directeurs supposés du bâtiment, et qui pourraient signaler la présence d’un plancher (fig. 14). Trois ensembles de deux lignes parallèles matérialisant des planches (dimensions restituées : 14,5 cm de large pour 200 cm de long) se distinguent ; une quatrième série comporte un alignement de clous le long de la limite orientale supposée du bâtiment ; les clous sont très régulièrement espacés selon un intervalle de 0,5 cm. Ces éléments sont disposés à proximité d’un foyer (1132) et fonctionnent en synchronie avec cinq trous de poteau, regroupés sous le numéro 1138, et dont le plus imposant mesure 22 cm de diamètre pour 8 cm de profondeur. On ignore si la présence de cet aménagement est liée à celle du foyer, s’il occupait toute la pièce, tout comme sa fonction n’est pas déterminée : nous ne disposons, pour l’instant, d’aucun point de comparaison. Le foyer 1132 est probablement de plan carré (0,84 m de côté). Il est constitué de tuiles plates de remploi posées de chant, liées à l’argile verte (fig. 14, vue 3). Le pourtour est formé par quatre à cinq lignes de tuiles parallèles aux côtés, le centre de la sole, visiblement réparé, comportant à l’origine un décor en arêtes de poisson. On date cet aménagement de la charnière des xive-xve s.
Le sol 1124/1137 du bâtiment 4
Le sol 1124/1137 du bâtiment 4
27Au nord de cet ensemble, les niveaux de sol 1142 et 1135 n’ont, en raison de l’impact de tranchées de récupération postérieures, aucun contact physique et très peu de liens stratigraphiques avec le sol 1137. Ils reposent sur le remblai 1205, aux limites diffuses, qui contient du mobilier céramique du xive s. associé à un denier en alliage cuivreux des xie-xiie s. (1205.1). Ce remblai recouvre ponctuellement le bâtiment 6 et est affecté par de nombreux tassements différentiels. On associera à cet ensemble bâti une série d’aménagements situés au nord du bâtiment 4 : le sol 1202 et le solin 1210 s’implantent sur le même remblai de nivellement (1205) que les sols 1142 et 1135 du bâtiment 4. Le bâtiment 3 qui ne connaît qu’un seul état, est situé au centre de la zone fouillée et en arrière de parcelle. On estime sa surface à quelque 45 m². Seule une structure porteuse a pu être mise en évidence : un solin en briques de sable soigneusement agencées, axé nord-nord-ouest/sud-sud-est (1210), qui repose sans fondations sur le niveau 1205. Ce solin, long d’au moins 2,78 m et large d’environ 0,38 m, semble renforcé par un contrefort à l’est. Les briques [46] mises en œuvre ne paraissent pas avoir été récupérées ; aucun liant n’assure leur cohésion. La présence d’une fosse sous-jacente entraîne un léger désordre dans le mur. Le sol d’occupation (1202) fonctionne avec le solin ; seule sa position stratigraphique rattache le foyer 1218 à cet ensemble. Ce foyer d’au moins 1,04 m par 0,9 m (soit 0,9 m² au moins) est construit avec des briques de remploi, très fragmentaires. Cette construction semble rapidement abandonnée. On y perce une vaste fosse (1212, 2,5 m x 2,1 m), à la fonction indéfinie et dont le comblement est situé au xive s. L’ensemble est recouvert par un matelas de matériaux de construction fragmentaires (torchis, nodules de craie) compactés, dont le pendage suit la pente naturelle du site (1201). Ce remblai est attribué au xive s.
28Le bâtiment 5 a perdu tout contact physique avec le bâtiment 4. On l’observe donc sur moins de 4 m2. Cette construction s’implante sur un remblai d’exhaussement de 13 à 15 cm d’épaisseur (1194). Ce niveau limoneux verdâtre contient des détritus (charbons, coquilles fragmentaires), ainsi que des fragments de céramique attribués au xive s. Il est surmonté par un sol feuilleté d’une dizaine de centimètres d’épaisseur (1193/1192) attribué au xive s. Le sol fonctionne avec un foyer en briques [47] posées à plat reposant sur un lit de sable, qui nous est parvenu incomplètement (1180). Le foyer est de plan carré, de 0,74 m de côté ; il est perturbé par le percement d’une petite fosse. Le sol qui lui succède est très charbonneux (1168). Le matériel qui en est issu est attribué au xive-xve s.
29Au cours de la première moitié du xve s. (phase 3b, fig. 15), le bâtiment 1 disparaît complètement, remplacé par un jardin. Une formation limoneuse, hétérogène, et qui apparaît à 4,14 m d’altitude (soit le niveau de décapage) contient des lits de matériaux de construction fragmentaires (1014) et recouvre, en la débordant, l’ancienne emprise du bâtiment. La puissance de ce niveau de jardin varie selon les secteurs : de 0,1 m en front de rue, elle va augmentant jusqu’à atteindre 0,6 m au nord. Le matériel qui provient de ce contexte est daté de la seconde moitié du xve s. Un habitat de dimension modeste est implanté en arrière de parcelle (bâtiment 2), selon un axe légèrement divergent par rapport à la rue. Les autres habitats en front de rue (bâtiments 4 et 5) perdurent un temps, avant d’être vraisemblablement détruits par un incendie et remblayés. En arrière de parcelle, l’ancienne extension nord du bâtiment 4 est remplacée par une série de niveaux malaisés d’interprétation, peut-être une cour ou un jardin.
Plan de masse de la phase 3b. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
Plan de masse de la phase 3b. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
30Le bâtiment 2 est une construction de plan rectangulaire (soit au moins 4,6 m de long pour 2,6 m de large), d’une superficie minimale de 12 m2. On restitue deux états à cette bâtisse qui ne semble pas durer plus d’un demi-siècle (fig. 16). La construction s’appuie directement sur les niveaux de sable remaniés de la phase 1. Le premier état se caractérise par un sol aux limites diffuses (1217) synchrone d’un foyer en grande partie récupéré (1209). Le foyer, de 0,84 x 0,79 m est aménagé dans une fosse peu profonde ; les tuiles fragmentaires, posées de chant, sont liées à une argile verte assez pure, qui tapisse en outre le fond de la structure (fig. 17). Dans un second temps, les tuiles centrales sont retirées, pour être remplacées par un apport hétérogène de limon verdâtre sur lequel sont posés à plat quelques fragments de tuiles et de briques. Deux autres aménagements peuvent être considérés comme des structures de combustion (1211 et 1216). Le premier est agencé au moyen de quatre briques réutilisées, dont l’une surtout porte des traces de chauffe ; le second se compose de trois briques jointives [48] fragmentées en place, bordées de fragments de tuiles posées de chant.
Évolution du bâtiment 2
Évolution du bâtiment 2
Le foyer 1209. Fosse d’installation après démontage (en haut), agencement des tuiles dans une matrice d’argile verte (en bas)
Le foyer 1209. Fosse d’installation après démontage (en haut), agencement des tuiles dans une matrice d’argile verte (en bas)
31Les solins 1050 et 1214/1215 sont implantés dans un second temps. L’ensemble 1214/1215 est interprété comme le témoin du gouttereau méridional du bâtiment, ou comme un refend, dont la largeur restituée serait 0,34 m. Ces éléments qui le composent sont disjoints, non fondés, et agencés au moyen de briques jaunes fragmentaires et de tuiles liées au limon sableux gris ou vert. Le gouttereau nord (1050), déjà en partie visible au diagnostic, est mieux conservé : long de 1,4 m au moins, large de 0,4 à 0,5 m, il est en grande partie récupéré (tranchée 1048). Il est légèrement fondé, et on peut supposer qu’il s’agit d’une disposition volontaire tenant compte de la légère déclivité du terrain. Les matériaux mis en œuvre sont disparates, et traduisent leur récupération : petits moellons de craie, briques jaunes, blocs de grès, tuiles fragmentaires… le tout lié à un mortier maigre de sable vert. L’alignement de trois supports (un bloc de grès, deux briques fragmentaires) pourrait être la trace de la sablière du pignon oriental du bâtiment (1289). La construction ainsi définie est partagée, dans le sens de la largeur, en deux pièces inégales : 1,50 m à l’est, 3,10 m au moins à l’ouest. Un sol feuilleté (1149) recouvre la pièce orientale. Sa surface est couverte de déchets : céramique fragmentaire posée à plat, faune… À l’ouest, le sol 1173 se compose d’un apport limoneux brun-vert de 2 à 5 cm d’épaisseur, fortement piétiné en surface, mais nettement moins détritique que son voisin. Une double ligne de clous, certains fichés dans le sol, d’autres posés à plat, suit un axe nord/sud et sépare les deux pièces. On perçoit cette ligne sur environ 0,65 m de long, et sa largeur atteint 0,11 cm. D’autres clous sont présents plus à l’ouest, sans que leur organisation soit perceptible. Cet aménagement, si toutefois c’en est un, est nettement moins structuré que celui mis en évidence dans le bâtiment 4. Un foyer domestique de taille modeste (1150, 0,3 m²) fonctionne avec le sol 1173. Une dizaine de briques, dont neuf subsistent, sont posées à plat, en deux lignes parallèles. Les bordures nord et ouest sont cernées par un rang de tuiles posées de chant. La partie centrale du foyer, légèrement affaissée, porte d’intenses traces de combustion. Les sols 1149 et 1173 fournissent un mobilier céramique attribué au xve s., un fragment de verre à vitre ainsi qu’un dé à coudre. Ces niveaux de sol sont scellés par une accumulation de sédiments limoneux détritiques (cendres, charbons, coquilles…) comptant jusqu’à une dizaine de centimètres d’épaisseur, (1128). Ce niveau est entaillé par une tranchée de faible profondeur (1120), interprétée comme la récupération d’une cloison ; elle se situe au même emplacement que la ligne de clous évoquée plus haut. Le bâtiment est abandonné dans la seconde moitié du xve s., et l’espace qui l’accueillait retourne en jardin. Des remblais constitués de gravats divers pris dans une matrice limoneuse mêlée de sable recouvrent l’intégralité de la surface autrefois bâtie. Le mur 1050 est en partie récupéré à partir de ces niveaux.
32Le bâtiment 4 se limite désormais à quelques mètres de largeur en front de rue (largeur observée : 2,8 m ; superficie observée : environ 24 m²). Un remblai hétérogène (1096) rehausse la construction d’une quinzaine de centimètres. On suppose que ce bâtiment a rapidement été incendié, au moins partiellement : le niveau 1024 et plus généralement l’emprise du bâtiment sont scellés par une couche de matériaux de construction brûlés puis compactés. Dans ce niveau et le remblai d’exhaussement sous-jacent est ancré un fond d’oule au comblement relativement cendreux. L’une des interprétations possibles est qu’il s’agisse d’un puisard domestique ; il est possible, par analogie avec un aménagement comparable découvert à Raversijde, qu’il s’agisse d’un « pot à cendres » [49]. On ignore l’évolution du bâtiment, ces niveaux étant les premiers atteints par le décapage. En arrière du bâtiment 4, immédiatement au nord, les niveaux d’occupation de la phase précédente sont remplacés par des séquences de remblais peu lisibles (1095 ; 1065) riches en matériaux de construction fragmentaires, qui pourraient traduire la présence d’une cour. Ces remblais atteignent 0,3 m d’épaisseur, soit l’altitude maximale de 3,93 m. Ils ont été en partie fouillés par passes mécaniques : la passe inférieure (1133) livre du mobilier céramique attribué à la seconde moitié du xve s., ainsi qu’une mite de cuivre de Louis de Mâle (1346-1384). De la passe supérieure (1077) provient un mobilier attribué aux xve-xvie s.
33Le bâtiment 5 est également exhaussé d’une vingtaine de centimètres, par un apport de matériaux de construction compactés (1151). Le mobilier provenant de ce contexte contient des formes surcuites ; il date du xive s. et est donc légèrement résiduel. Le niveau 1116 (alt. 3,99 m) est l’ultime niveau conservé de cette construction. Il comporte une céramique écrasée en place, 1025. Trois creusements sont associés à cette phase d’occupation du site en arrière des bâtiments 4 et 5, dont deux percent le niveau de cour ou de jardin daté de la seconde moitié du xve s. (1169, 1268). La plus méridionale (1169) est la plus grande : 2,15 m de côté, pour au moins 0,7 m de profondeur. Sa fonction n’est pas définie. Il en provient trois formes céramiques attribuées au xve s. et un objet en fer corrodé, interprété comme un compas. À 2,6 m au nord est creusée une fosse de dimensions restreintes (0,77 m par 0,7 m, pour 0,27 m de profondeur) dont le comblement est formé par des rejets domestiques (1268). Les latrines 1273, très perturbées, sont également les plus riches : le comblement d’usage (1001) fournit près de 200 fragments de céramique ainsi que 10 069 restes de poissons.
1.2.2.4 – La phase 4 : une « déprise » de l’habitat ?
34Une certaine déprise de l’habitat intervient dans la seconde moitié du xve s. Si l’on excepte le bâtiment 2, construction visiblement temporaire en arrière de parcelle, une sorte de processus de rétractation de l’habitat, amorcé au xve s., se poursuit au xvie s. (fig. 18). Ce phénomène a déjà été observé dans la région [50]. Le plan de Turin (voir plus haut, figure 3, encart) représente peu de constructions en cœur d’îlot, et aucune dans le secteur concerné par la fouille. Sur ce document, le plus imposant des bâtiments est disposé parallèlement à la rue de Dunkerque, jouxté, à l’est, par deux maisons semblant plus modestes, situées à la perpendiculaire. L’arasement de la partie sud du site n’a pas permis la reconstitution des bâtiments, qui, à l’exception d’une cavette, ne sont perceptibles qu’au travers des tranchées de récupération des murs. De la demeure reconstruite à l’emplacement de l’ancien bâtiment 1 ne subsiste qu’une petite cave, 1055, dont on situe la construction entre la seconde moitié du xve s. et le xvie s. La raison de son abandon et de son démantèlement partiel semble liée à l’installation d’un four au milieu du xviie s. Aux xviiie et xixe s., comme le montrent le carton de sol du plan-relief et le cadastre (voir plus haut la figure 5), les constructions gagnent de nouveau le centre du terrain fouillé, les grandes caves 2 et 3 détruisant les niveaux médiévaux et modernes.
Plan de masse de la phase 4. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
Plan de masse de la phase 4. Coordonnées exprimées en Lambert zone I, altitudes en IGN69
35Une demi-douzaine de fosses appartient à cette phase d’occupation. Parmi elles, un dépotoir (1004) qui s’installe en partie dans l’emprise de l’ancien bâtiment 2, un autre à l’emplacement de l’ancien bâtiment 4 (1162), deux structures utilisant des tonneaux (1271 et 1181), enfin deux fosses de très grande taille à la fonction mal définie (1036 ; 1009), qui occupent un vaste jardin en arrière de parcelle. Ce sont les aménagements en tonneaux qui retiendront le plus notre attention. Les latrines 1271 s’implantent dans une petite fosse d’installation, de 1,44 m de long pour 1,1 m de large (fig. 19), contenant un tonneau qui ne subsiste plus que sous forme de traces.
La structure en tonneau 1271
La structure en tonneau 1271
36Au nord-est, on aménage en arrière de parcelle un puits en tonneau (1181, fig. 20). Cette structure prend place dans une vaste fosse d’installation (1183), aux bords très irréguliers, qui recoupe des latrines de la phase précédente (1273). La fosse d’installation mesure au moins 2,1 m de long pour une profondeur de 1,1 m. Elle est comblée par un remblai hétérogène mélangeant les sédiments encaissants, soit des boulettes d’argile verte, et des paquets de sables et limons. Seul le tonneau inférieur (1181) a pu être conservé. Il atteint la cote de 1,06 m IGN69, aujourd’hui battue par la nappe phréatique. Le tonneau 1181 en contient un second (1190), qui a été délibérément déposé là. Dans ce tonneau ont été jetés un grand nombre d’éléments de rebut (douelles pêle-mêle, briques, tuiles), mais peu de déchets domestiques. Un remblai hétérogène, peu détritique, (1184) vient sceller le tonneau 1190 et combler les interstices. Ainsi, lors de son abandon, ce puits n’est donc pas réutilisé comme dépotoir domestique. Il sert en revanche à se débarrasser d’éléments inutilisables et de remblais divers.
Le puits 1181, vue du sud
Le puits 1181, vue du sud
1.3 – Les constructions médiévales : évolution, matériaux et mise en œuvre
1.3.1 – Évolution des masses bâties et de l’occupation du site
37Après une occupation mal caractérisée qu’on situe au xiiie s., c’est à la charnière des xiiie et xive s. que l’occupation de l’îlot Carnot se densifie et change de nature, deux bâtiments à usage d’habitation étant implantés en front de rue (phase 2). Les constructions se multiplient jusqu’à gagner le cœur du terrain, avant une déprise, sensible dès le xve s. (phase 3). L’arasement des niveaux superficiels du site, vraisemblablement récent, nous prive d’information quant aux constructions de la 4e phase d’occupation (xvie s.). Cette période a toutefois livré quelques dépotoirs du début des Temps modernes ainsi que deux structures agencées au moyen de tonneaux (un puits et des latrines). Ce n’est qu’aux xviiie et xixe s., que les constructions pénètrent à nouveau en profondeur dans l’îlot (fig. 21). Il semblerait que l’axe de la rue de Dunkerque conditionne l’implantation des bâtiments, tout au moins ceux édifiés en front de rue. Enfin, dans l’emprise de la fouille, l’orientation de la trame parcellaire varie peu au cours de l’ensemble de la période considérée (soit les xiiie-xixe s.). Ainsi certaines parcelles perdurent-elles d’une phase à l’autre : la position du petit fossé 1276 (phase 1a) est reprise par la limite du bâtiment 6 (phase 2b), ce qui implique que, lors de la remise en culture du secteur, des limites parcellaires en matériaux périssables ont été implantées. Pour les périodes postérieures, la reconstitution des parcelles est plus délicate. Demeurent les constantes, c’est-à-dire le maintien d’un secteur de forte densité de l’habitat (la partie centrale du terrain, soit les bâtiments 6, 3 et 4), dans lesquels les axes des solins ou des maçonneries récupérées [51] sont strictement parallèles. Ce schéma urbain est assez récurrent dans la région ; le diagnostic mené place d’Armes à Calais montre que les constructions qui bordent cet espace à l’est se sont installées sur un parcellaire déjà relativement figé [52]. Le diagnostic réalisé à Dunkerque (opération Cœur de Ville) incite toutefois à ne pas généraliser : à une première occupation des xe-xiie s., recouverte par la dune, succède une occupation stratifiée qui débute au xiiie s. Une rue vient dans un second temps s’implanter sur cet habitat [53].
Évolution de l’occupation de l’îlot Carnot de la phase 2 au xixe s
Évolution de l’occupation de l’îlot Carnot de la phase 2 au xixe s
1.3.2 – Dimensions des bâtiments et modes de construction
38Dans l’îlot Carnot, les modes de construction ne diffèrent pas des exemples mis au jour ou étudiés en Flandre maritime. Des fouilles urbaines bien documentées dans la plaine maritime sont encore à venir, et bien que les diagnostics récents dans Dunkerque et Calais intra muros apportent désormais de solides points de comparaison [54], le site de référence demeure toutefois le village de pêcheurs de Raversijde, à quelques kilomètres à l’ouest d’Ostende (Belgique, Flandre occidentale) [55].
39Telle qu’on a pu la restituer, la surface au sol des bâtiments 1 et 6 (xive s.) est comprise entre 50 et 60 m², le pignon mesurant entre 5,5 et près de 7 m de large, pour un gouttereau variant entre 8,5 et près de 10 m. Dans les deux cas, la bâtisse est partagée en deux dans le sens de la longueur. Le module des constructions, ainsi que leur emprise au sol ne diverge pas des exemples de constructions urbaines, ou villageoises, connues dans la plaine maritime (Calais [56], Furnes [57], Raversijde), à l’exception du bâtiment 2, particulièrement peu imposant.
40D’une manière générale, les édifices médiévaux de l’îlot Carnot reposent soit sur des solins en briques (bâtiment 3), soit sur une sablière basse assise sur des dés de pierre ou de brique (bâtiment 6-phase 2b ; bâtiment 2-phase 2b), les deux ne s’excluant pas. L’usage d’une maçonnerie fondée n’est observé qu’une seule fois, à la fin de la période considérée (bâtiment 2, mur 1050), et peut être lié à une légère déclivité du terrain. Pour les mêmes périodes (xive-xve s.), cette absence de fondation a été remarquée en d’autres points de Gravelines [58]. Trop peu de structures porteuses ont été observées pour en restituer l’évolution au Moyen Âge. En revanche, compte tenu du nombre de tranchées de récupération à la période 4 (xvie s.), on suppose un recours plus important aux soubassements maçonnés au début des Temps modernes.
41Au Moyen Âge et au début des Temps modernes, la plupart des ressources employées à la construction sont locales, et en grande partie issue d’éléments récupérés. Cette économie de matériaux se traduit dans la construction en elle-même (solins, soubassements, dés…), dans l’équipement domestique (foyers), comme dans les infrastructures de fond de parcelles, puits ou latrines, construits à partir de tonneaux réutilisés. L’usage de la brique est attesté sur le site dès les premières constructions (phase 2b, xive s.). Néanmoins, ces éléments, souvent fragmentaires ou de forme particulière [59] proviennent vraisemblablement de récupérations. Les briques servent alors à un usage spécifique : essentiellement la construction de dalles foyères rectangulaires, qui, ailleurs dans la région, sont plutôt construites en tuiles plates posées de chant. Les occurrences des briques, et par conséquent leurs usages, se multiplient à la phase suivante : solins (bâtiment 3, solin 1210), supports de sablière (1289, bâtiment 2), foyers… La brique est employée seule ou en association avec d’autres matériaux : bordures de tuiles pour certains foyers (1150, bâtiment 2), craie, galets et grès pour les murs et les solins, y compris au xvie s. (mur 1097, phase 4). Ce n’est qu’à partir du xviie s. que son usage semble se rationaliser : un four, les différents puits circulaires ainsi que les puisards mettent en œuvre des briques fabriquées ad hoc, à l’exclusion de tout autre matériau. Les liants sont maigres, et sont élaborés à partir de ressources locales : argile verte issue des sédiments sous-jacents, sablons. Les modules des briques ont été systématiquement relevés. Bien qu’ils ne permettent pas de proposer une datation fine, la tendance générale est à une diminution des dimensions entre le xiiie s. et le xviie s. (tab. 1) [60]. L’origine des autres matériaux de construction reste à préciser. La craie peut provenir des carrières de l’Audomarois, tandis que les galets affleurent au banc des Pierrette, dans le Calaisis, à 16,5 km à l’ouest de la zone fouillée.
Module moyen des briques utilisées sur le site, entre les xiiie-xive s. et le xviie s
Module moyen des briques utilisées sur le site, entre les xiiie-xive s. et le xviie s
1.3.3 – L’équipement domestique
42De l’équipement intérieur des habitations, seuls les foyers sont connus (tab. 2). On peut en dégager quelques constantes : le plus souvent rectangulaires, ils mettent en œuvre des matériaux de remploi, qui reposent parfois sur une couche d’argile locale verte, compacte. Les foyers lenticulaires à même le sol demeurent rares (deux occurrences dans le bâtiment 1, un dans le bâtiment 4). La plupart du temps, les foyers sont en briques posées à plat, parfois cernés d’un ou plusieurs rangs de tuiles posées de chant. La partie centrale porte souvent d’intenses traces de chauffe. Les foyers en tuiles plates montrent une certaine évolution : dans un premier temps (foyer 1256 et 1241, bâtiment 6, phase 2b), les tuiles posées à plat forment une dalle foyère, puis, à la phase 3, les tuiles sont placées de chant et agencées de telle sorte qu’elles forment un décor, même sommaire (foyer 1209, bâtiment 2 ; foyer 1132, bâtiment 4). La position des foyers varie au sein même des constructions : contre une paroi (1150, bâtiment 2), au centre d’une pièce (1209, bâtiment 2).
Caractéristiques des foyers du site, par phase
Caractéristiques des foyers du site, par phase
1.3.4 – Puits et latrines : des tonneaux en remploi
43Sur le site, les zones destinées à recevoir les déchets domestiques, les structures de puisage, les latrines sont situées à l’extérieur des habitations, dans la cour ou le jardin. Leur répartition par rapport aux constructions ne peut toutefois pas se modéliser. Le remploi de tonneaux dans des structures de puisage ou comme latrines n’est pas systématique. Il n’intervient qu’à partir de la troisième phase d’occupation du site, au xive s. (élément 1270), et ne semble pas perdurer au-delà du xvie s. (1271 et 1181/1190). Trois occurrences de réutilisation de tonneau ont pu être observées (tab. 3).
Caractéristiques des tonneaux mis au jour îlot Carnot et usages sur le site*
Caractéristiques des tonneaux mis au jour îlot Carnot et usages sur le site*
* estimation haute, sur la base du volume d’un cylindre.44Le tonneau le plus ancien (1270) est un contenant de taille modeste : 0,49 m de diamètre maximal dans sa partie centrale, le fond et l’ouverture atteignant 0,46 m de diamètre, une hauteur conservée de 0,49 m. On estime son volume minimal à 87 litres [61]. Le tonneau se compose de dix-sept douelles de récupération, dont certaines présentent deux jables (fig. 22). La largeur des douelles est comprise entre 11 et 4 cm, pour une épaisseur constante de 1,1 cm. Les douelles sont solidarisées par deux cercles en bois souple assemblés par un clou, enfoncé de l’intérieur vers l’extérieur.
Croquis de l’une des douelles remployées du tonneau 1270
Croquis de l’une des douelles remployées du tonneau 1270
45Du contenant 1271 ne subsistent que quelques traces ligneuses, où l’on peut suivre les douelles et deux cercles. La structure n’est conservée que sur une cinquantaine de centimètres de hauteur, et représenterait un volume de près de 203 litres.
46Haut de 0,96 m, le tonneau 1181 mesure 0,8 m de diamètre en son centre. La contenance estimée atteint 414 litres [62]. La structure, élaborée avec des éléments de récupération, ne dispose pas de fond. Les douelles mesurent entre 13 et 19,5 cm de largeur, pour une épaisseur constante de 1,5 cm. Certaines présentent des bondes circulaires, qui atteignent 7 cm de diamètre (fig. 23). La partie inférieure du tonneau est solidement maintenue par treize cercles [63] en bois souple refendu, liés par des brins. Leur mode de fixation (chevilles, clous [64], assemblages par encoches [65]…) n’a pas pu être observé. 1181 contient un autre tonneau plus étroit, 1190. Ce contenant mesure une cinquantaine de centimètres de diamètre, pour une hauteur conservée de 0,76 m, soit une contenance estimée à 121 litres [66]. La putréfaction avancée du tonneau 1190 laisse supposer qu’il ait pu rester quelque temps à l’air libre [67].
Détail de l’assemblage (douelles et cerclages) du puits 1181
Détail de l’assemblage (douelles et cerclages) du puits 1181
47Les éléments de tonnellerie mis au jour îlot Carnot présentent un diamètre maximal variant entre 0,49 et 0,8 m. Leur volume est compris entre 87 et 414 litres. Cette contenance maximale représente près de quatre fois plus que la contenance moyenne des tonneaux mis en évidence à Raversijde pour la première moitié du xve s., interprétés comme des tonneaux à harengs [68].
48Les trois tonneaux réutilisés sont installés dans de vastes fosses, de forme ovale, dont les bords sont irréguliers et le fond plus ou moins plat. Dans tous les cas, la céramique contenue dans le comblement de la fosse d’installation et celle des comblements d’usage ou d’abandon des structures en tonneau sont synchrones, accréditant l’hypothèse d’un fonctionnement de courte durée.
49Pour la période médiévale, seule la structure 1270 (phase 3a, xive s.) a été identifiée comme une structure de puisage, principalement en raison de sa profondeur (le fond atteint 1,27 m IGN 69). Pour le xvie s., c’est le tonneau 1181 qui remplit cette fonction de puits (alt. fond : 1,06 m). Les deux sont dépourvus de fond, peut-être agencés à partir de douelles de récupération. Seul le tonneau 1270 repose sur une couronne de briques. Le fond du tonneau 1271 culmine un mètre plus haut (2,07 m IGN69) que les puits attestés sur le site. Le comblement détritique, homogène et brun soutenu, permet de proposer une utilisation comme latrines [69]. On y a rejeté de la vaisselle de table et des éléments appartenant à la batterie de cuisine (tèles, marmites).
50Les puits en tonneaux sont fréquents sur la côte flamande (Calais, Raversijde, Ostende [70]) comme à l’intérieur des terres. À Ostende, ils peuvent coexister avec des puits en brique, alors qu’à l’îlot Carnot, les puits maçonnés ne sont jamais antérieurs au xviie s. Trois puits de ce type ont été dégagés rue Berthois à Calais. Leur mise en place et leur abandon sont situés entre le dernier quart du xve s. et le second quart du xvie s. E. Roy suppose une utilisation maximale de 25 ans [71]. L’étude exhaustive des puits agencés en tonneaux encastrés de Raversijde montre la fréquence jusqu’au milieu du xve s., de ce type de structure d’apport d’eau douce, dont la durée d’utilisation est relativement courte (quelques décennies). Ces tonneaux en remploi se caractérisent par un petit volume (entre 110 et 150 litres), un diamètre maximal compris entre 50 et 60 cm. Dans ce village de pêcheurs, les tonneaux sont réalisés dans du chêne provenant de régions proches de Gdansk [72]. L’hypothèse avancée est que les habitants de Raversijde, qui entrent en contact avec les pêcheurs de la Hanse dans le port de l’Écluse (Sluis), réutilisent, à des fins domestiques, de vieux tonneaux destinés au transport des harengs caqués pêchés en mer Baltique [73]. Il est avéré, de même, que les habitants de ce village ont pu récupérer les douelles de puits en cours d’abandon pour les réutiliser ailleurs, ne laissant que le cerclage [74]. L’absence d’analyse des bois sur le site de Gravelines ne permet pas de proposer de telles hypothèses. Cependant, et par comparaison, on considérera que certains tonneaux mis au jour îlot Carnot peuvent constituer un indice indirect de la pêche, en particulier les structures 1270 et 1190, dont le module et la contenance correspondent à ceux mis au jour à Raversijde. Il est possible que les plus volumineux des tonneaux (1271, 1181) aient contenu des liquides. Les éléments de tonnellerie mis au jour, quelle que soit leur fonction première, ont dû être agencés de nouveau avant d’être mis en œuvre comme puits ou comme latrines.
2 – La céramique médiévale et moderne (J.-Cl. Routier)
51La fouille de l’îlot Carnot à Gravelines a livré une grande quantité de céramiques médiévales et modernes comprise entre les xiiie et xviie s. Plus de 2 000 fragments ont été recensés et le nombre minimal d’individus est d’environ 440. Le matériel comporte de la céramique du xiiie s. mais l’occupation matérielle au sol n’est attestée qu’au xive s., date à laquelle elle prédomine jusqu’à la seconde moitié au xve s. et pendant toute la première moitié du xvie s. Le matériel de la dernière période (xviie s.) est en quantité moindre par rapport aux époques précédentes.
52Le phasage d’occupation a été établi sur les relations stratigraphiques et la typologie du mobilier céramique présent dans les comblements de structures ou liés à des niveaux d’aménagements de bâtiments.
53La collecte céramique de la parcelle rue Carnot est une vaisselle culinaire et de préparation à base de pots, poêlons, tèles, bassins et cruches. Les ensembles les plus homogènes proviennent de fonds de latrines avec, en particulier, un éventail de cruches du xive s. en US 1265 et de cruches du xvie s. en US 1271. Quelques lots sont variés par les différents types associés représentés (US 1219-1223-1172).
2.1 – Constitution des lots céramiques par phases chronologiques
54La phase 1a, est représentée par quelques structures (1266-1276-1278) qui n’ont pas livré de mobilier céramique.
55La phase 1b qui correspond à un nivelage du terrain (1175-1188-1286-1238) n’a livré de céramique qu’en 1238, niveau de remblaiement marquant le début d’occupation du site. Le matériel comporte plusieurs bords de pots et d’oules, un profil de cruche ansée, une panse ventrue de cruche, un fond de cruche festonné digital, quelques tessons de cruche hautement glaçurée compatible avec le xiiie s. Seul, un bord de cruche en grès de Langerwehe (?), s’il n’est pas intrusif, pourrait dater du xive s. (fig. 24).
56La céramique de la phase 2a (xiiie-xive s.) est issue de plusieurs comblements de fosses (1068-1240-1157/1272-1221-1275). On constate la présence de quelques lots avec un matériel homogène du xiiie s. (1157-1272) sans pouvoir attester une véritable occupation à cette période, les structures étant placées en contexte stratigraphique plus tardif et déjà du xive s. Le mobilier se compose des bords de pots (oule), de quelques formes ouvertes (tèles, bassins) dont un profil de bassin (1240.2) datable du xive s., une base de pot glaçuré et deux fragments d’un probable épi de faîtage glaçuré jaune verdâtre (fig. 25).
57Le mobilier céramique de la phase 2b (xive s.) provient de remblaiement de fosses (1221, 1223, 1225, 1229) et de couches en relation avec des bâtiments (1219 et 1250).
58On remarque encore un matériel résiduel du xiiie s. (bords d’oules) dans quelques structures (1121, 1123, 1225), mais l’essentiel du mobilier remonte au xive s., tant pour les comblements de fosses (1223, 1229) que pour les niveaux d’habitats (1140, 1219, 1250). La seconde période présente un assortiment de formes larges ouvertes, en particulier des poêlons et des bassins, des formes fermées comme des hauts de pots et trois bords de cruches glaçurés, une épaule glaçurée, ainsi que plusieurs fonds de cruches (festonnés et discoïdes) ; deux marmites ; également un fond de pot glaçuré externe à la corne, sans doute intrusif car daté plus tardivement au xvie s. (fig. 26 et 27).
59Le mobilier céramique de la phase 3a (xive s.) concerne deux comblements de fosses (1213 et 1265 : latrines en tonneau 1270) et des niveaux de remblais et de sols associés aux bâtiments (1129, 1194/1196, 1201/1202, 1218, 1254). De la poterie du xiiie s. subsiste encore ici ou là (1111, 1254). Le mobilier du xive s. est, comme dans la phase précédente, caractérisé par des formes larges (bassins 1129, 1201, 1202) et par un éventail de cruches dont l’ensemble le plus représentatif provient du comblement (1265) des latrines en tonneau 1270 ; on y trouve plusieurs exemplaires de cruches en pâte grise dont une complète (1265.6) et une gamme de cruches (au moins dix spécimens) en pâte rouge glaçurée à col évasé, bord en bandeau et fond muni de quatre pieds-oreilles caractéristiques de la production d’Ardres (xive s.). Un bord de cruche en grès de Langerwehe est associé à ce lot (1265.19, fig. 28, 29, 30).
60Le mobilier céramique de la phase 3b (xive et xve s.) provient de quelques comblements de fosses (1001, 1039/1040, 1169) et surtout de niveaux d’occupation relatifs aux bâtiments (1024, 1095/1096, 1127, 1133, 1151). Le matériel est diversifié avec des bassins (1001, 1024), des poêlons (1127), de nombreuses tèles (1039, 1133), des cruches glaçurées décorées de pastilles et fleurons (1024, 1001, 1151, 1170) et des pots (1001, 1133). Si le matériel des niveaux de bâtiment présente une hétérogénéité chronologique due au brassage des terres incluant encore des témoins erratiques du xiiie s. et des formes du xive s., le mobilier des comblements est en revanche plus homogène et d’époque plus avancée (gamme de tèles du xve s. en 1039, pot, bassin et haut de marmite en 1001). Les éléments de cruches en grès violacé de Langerwehe sont plus nombreux (1095/1096, 1133) et du matériel clairement attesté du xve s. se rencontre dans les niveaux d’occupation (US 1133 du bâtiment 4 par exemple) et également dans les couches d’abandon (US 1127, fig. 31, 32, 33).
61Le mobilier de la phase 4 (xve-xvie s.) est issu de plusieurs comblements de fosses (1002, 1005, 1008, 1010, 1023, 1078, 1080/1081, 1083, 1109, 1262/1271 : latrines en tonneau) et de couches d’abandon des bâtiments (1008, 1078, 1109). Le répertoire dominant est constitué de tèles aux profils variés (1002, 1008, 1010 1023, 1078, 1109) et de cruches en particulier l’ensemble extrait des latrines 1271 avec six individus et quelques bords de tèles associés. Il s’agit de grandes cruches glaçurées à panse ventrue et fond lenticulaire muni de pieds-oreilles. Le profil des poêlons (1010.3, 1023.1, 1109.3) et des tèles (1002.1, 1002.2) évolue notablement. Les éléments de cruche en grès sont plus nombreux (douze individus) parmi lesquels ceux du Beauvaisis (xvie s.). Notons un petit plat décoré à la corne (1005) qui pourrait être intrusif car plus tardif (1005.1) (fig. 34 et 35).
62Le mobilier de la phase 5 (xviie s.) provient des comblements (1015, 1051, 1058/1059, 1172, 1281) de structures construites diverses. Une partie de ce mobilier, plus ancien, relève de la phase précédente (xvie s.) comme la tèle, le poêlon et le coquemar de 1051 (remblai de la fosse 1033) ou la marmite tripode à deux anses en 1059 (comblement de la cavette 1055), matériel daté du xvie s. Hormis les bords d’écuelles glaçurées à la corne en 1058/1059, le bord marli 1281, le reste du mobilier plus récent date du xviie s. comme l’ensemble 1172 avec trois ustensiles glaçurés (casserole, écuelles-tèle, terrine), son pot à graisse en grès et une assiette faïencée (fig. 36).
2.2 – Description des types de vaisselle
63Les différents types de contenants ont fait l’objet d’une répartition inégale par phase (tab. 4).
Répartition du mobilier céramique par phase
Répartition du mobilier céramique par phase
NB : seules les formes clairement identifiées ont été retenues dans le nombre total d’individus.64Les pots et oules constituent la production à pâte grise commune. Nombreux sont les profils de bords variés pour les xiiie-xive s. (phases 2a-2b-3a-3b) ; ce sont le plus souvent des formes fermées : dix bords en 1238, trois en 1157 dont un pot oule archéologiquement complet à lèvre triangulaire dans le même comblement (1272.1) ; des bords à lèvre en crochet (1275.2 et 1240.1, 1129.5, 1129.6, 1194.1, 1218.1, 1111.1, 1123.1) comme ceux en 1221.1 à 3. D’autres bords de pots fermés (1223.1, 1225.2-3 ; 1250.2 et 3) ou plus largement ouverts pour le stockage (1250.1) ; des bords verticaux d’oules répandus (1129.7, 1254.6) ou à bord en bandeau (1254.7). Les lèvres trapues ramassées sont plus tardives (1001.1). Quelques panses de pots nous sont parvenues : ovoïde (1238.18), ronde (1218.3), oblique à fond lenticulaire (1123.2). Tout ce matériel disparaît en phase 4 (xve s.)
65Les tèles sont présentes dès le xiiie s. en pâte grise avec des morphologies de bords variables : arrondi (1219.3), fins et anguleux (1275.1, 1223.7, 1129.1) ; au xive s., les profils des tèles en terre rouge sont arrondis et glaçurés (1127.1 ; 1133.6.7). Au xve s., le bord vertical et cannelé se distingue de la panse par une carène (1039.1-2-3 ; 1109.4 ; 1010.2 ; 1051.1). Au xvie s., on voit des tèles en pâte rouge à lèvre pendante (1051.4-5, 1023.1 ; 1271.1) ; le bord vertical s’épaissit jusqu’à la lèvre ronde (1002.1-2 ; 1078.5 ; 1080.1) et ce phénomène s’accentue au xviie s. avec de volumineux rebords de tèle en pâte rouge.
66Les bassins ou certains profils de bassins peuvent se confondre avec les tèles au xiiie s. Là aussi, la morphologie varie : petit bassin caréné à col droit (1157.4) ou large bassin à bord épais (1157.6).
67Aux bassins presque sans col de la première époque (1024.1 ; 1219.2 ; 1125.1 ; 1129.2 ; 1201.1 ; 1202.1 ; 1265.1) succèdent les bassins au bord séparé de la panse par un col oblique accentué (1240.2 ; 1219.1 ; 1224.5 ; 1001.3-4).
68Les poêlons, ustensile capital à la cuisson des aliments, montrent une nette évolution morphologique du xiiie s. au xvie s. ; des exemplaires sont présents à Gravelines pour le xive s. (1219.4-5 ; 1223.4 ; 1129.3 ; 1194.2) bien datés de cette période par maints exemplaires trouvés ailleurs (Saint-Omer, Calais, Ardres). Au xve s., les poêlons évoluent peu (1153.2) mais on voit apparaître au xvie s. un nouveau type à lèvre pendante (1127.4, 1133.5, 1023.1) ou bord éversé (1051.2) et d’autres types se voient au xvie s. (1109.3 ; 1010.3).
69Les marmites sont peu nombreuses : marmite à une ou deux anses, peut-être tripode (1223.3), marmite à panse ronde glaçurée du xive s. (1229.1), marmite à anse coudée (1040.1) ; à cette époque le poêlon domine cet ustensile.
70Au xvie s., les marmites tripodes à panse évasée et dotées d’anses rondes (1059.1) sont glaçurées à l’intérieur ; des pots plus petits à une seule anse font office de marmite (1051.3 ? pas de fond visible). Dans un registre proche, Gravelines a livré une casserole en terre cuite glaçurée uniforme à l’intérieur et munie d’un manchon (1172.1). Dans ce dernier lot daté du xviie s. par la présence d’une assiette faïencée, se trouve une écuelle ou jatte (1172.2) ainsi qu’une terrine (1172.3) toutes deux glaçurées.
71Les cruches sont omniprésentes du xiiie au xvie s. à Gravelines. Les cruches glaçurées hautement décorées forment le groupe le plus ancien : tessons de panse et fonds décorés de bandes en US 1238 (1238.14 à 1238.17) ; cols et bords de cruches glaçurées du xive s. (1219.6-7 ; 1223.2 ; 1196.1 ; 1151.2 ; 1001.5) dont plusieurs éléments de cruches portent un décor floral avec rinceaux, tiges, fleurs et feuilles (1250.6 ; 1151.2 à 6 ; 1024.2). Une pièce particulière est représentée par un grand fragment de panse fuselée en pâte blanche (1129.9) rehaussée d’un motif d’écailles en carrés de damier à deux engobes : blanc sur le motif d’écailles, marron sur les carrés lisses ; la pâte blanche est glaçurée interne vert-jaune. Il s’agit d’un produit importé (v. références).
72Les deux ensembles de cruches les plus conséquents de Gravelines sont fournis par les comblements de latrines 1265 (xive s.) et 1271 (xvie s.).
73Le premier lot comporte des éléments en pâte grise (1265.2 à 1265.8) parmi lesquels trois cols de cruche verticaux dont le type se retrouve ailleurs sur le site (1140.2 ; 1250.5, 1218.1, 1213.1). L’ensemble 1265 a livré une cruche archéologiquement complète (1265.6) à col très évasé, fonds à oreilles, panse ronde issue vraisemblablement des ateliers d’Ardres (Pouriel 2002). Les panses et fonds de ces cruches grises sont parfois trouvés séparément (1238.19 et 1223.8).
74La majeure partie du lot 1265 est composée d’une dizaine de cruches en pâte rouge à col et épaule glaçurés jaune-marron ou vert. Les cols et rebords sont de deux types : col évasé à bord fin (1265.9 à 12) ou col et bord amincis droit (1265.14-15). Les fonds sont lenticulaires à pieds pincés (1265.16 à 18) pour trois cas ; un exemplaire de cruche est à panse ronde sur fond plat discoïde (1265.13). Un bord de cruche en grès de Langerwehe (1265.19) date l’ensemble. D’autres bords de cruches proviennent de la structure 1170.1-2.
75Le second lot de cruche est issu des latrines 1271 et date du premier quart du xvie s. (Roy) ; il y a au moins six individus de cruches partiellement glaçurées, à fond lenticulaire sur oreilles, panse ovoïde, col pincé et bord en bandeau (1271.2 à 1271.8) ; celle du même type (1262.1) recueillie dans le comblement de la tranchée d’installation de 1271 est de même type et fait en réalité partie aussi du remplissage des latrines.
76Quelques fragments de cruches ou pichets présents dès le xive s. sont issus de la production de Langerwehe : bords en 1238.20, 1265.19, 1095.3, 1096.1, anse en 1008.6 ; bord et panse de cruche en 1133.12. Pour les xve et xvie s. : bord en 1003.1, en 1002.4 ; d’autres grès en 1133.11-13 fond, épaule et col de cruche en 1010.6-7, col de cruche en 1029.4, grès du Beauvaisis en 1070.2, 1029.5 ; panse en 1081.14
2.3 – Catalogue phasé des planches céramiques
Phase 1a
77Pas de profil céramique.
Phase 1b (fig. 24)
Les céramiques de la phase 1b
Les céramiques de la phase 1b
78US 1238
791238.1. Bord de pot en pâte marron-noir, couleur noire. Diam. ouv. 15 cm.
801238.2. Bord de pot en pâte grise, ext. noir.
811238.3. Bord d’oule en pâte grise, ext. noir.
821238.4. Bord d’oule en pâte gris-noir.
831238.5. Bord de pot en pâte gris-noir.
841238.6. Bord de pot en pâte grise.
851238.7. Bord de pot en pâte gris-noir.
861238.8. Lèvre de pot allongée, pâte noire homogène.
871238.9. Bord de pot en pâte grise.
881238.10. Bord de pot en pâte gris-noir.
891238.11. Fragment d’anse plate en pâte noire.
901238.12. Bord de cruche en pâte rouge-marron, avec anse de section ronde.
911238.13. Bord de cruche tréflé en pâte grise ; glaçure interne et externe vert foncé.
921238.14. Fragment de cruche très décorée en pâte claire, glaçure ext. marron.
931238.15. Fragment de cruche en pâte blanche, glaçure ext. verte.
941238.16. Fond de cruche en pâte claire, glaçure externe jaune-vert, bande rouge en dessous. Pied ourlé digité. Diam. 12 cm. Complet.
951238.17. Fond discoïde en pâte beige, glaçure en dessous. Diam. 11,5 cm.
961238.18. Panse de pot ovoïde en pâte marron, cœur gris. Diam. max. 29 cm. Diam. col 16,5 cm.
971238.19. Partie inférieure d’une cruche en pâte grise, couleur noire. Fond ourlé par impressions digitées régulières. Diam. 17 cm. Complet. Type très répandu dès le xiiie s. (Roy 1998, n° 101, p. 94, daté xive s.).
Phase 2a (fig. 25)
Les céramiques de la phase 2a
Les céramiques de la phase 2a
98US 1068
991068.2. Forme céramique à base conique et col cylindrique en pâte rouge, glaçure externe couvrante jaune-vert ; bandes ourlées digitées au pied et en couronne. Diam. base 15,5 cm. Diam. haut. 8 cm ; autre fragment de la même pièce en US 1240. Épi de faîtage ? Des fragments d’acrotère ou d’épi de faîtage ont déjà fait l’objet d’études. Par son contexte stratigraphique, l’objet présent peut dater du xiiie s. ; il se rapproche de l’épi de faîtage d’Aardenburg (Verhaeghe 1989, fig. 99-100, n° 99-102), plusieurs sont connus : Douai (Compagnon 2012) ; Lille, palais Rihour (Cercy et alii 2012) xve-xvie s. ; Bruges (De Witte 1988, tabl. 65, p. 100) xiiie s, (Hurst et alii 1986, fig. 36, n° 106, p. 80) xvie s.
100US 1157
1011157.1. Bord de pot en pâte brun rougeâtre, couleur noire. Diam. ouv. 24 cm.
1021157.2. Bord de pot en pâte marron, couleur noire. Diam. ouv. 16 cm. Lèvre trapue, carrée. xiiie s.
1031157.3. Bord d’oule en pâte grise homogène. Diam. ouv. 16 cm. Lèvre plate horizontale. Saint-Omer (Barbé, Roy, 1996, fig. 10, n° 6) xiiie s. ; Montcavrel (Routier 1991, pl. 11, n° 1, xiiie s.).
1041157.4. Bord de bassin (ou de terrine) en pâte noire, couleur noire. Diam. ouv. 24 cm. Carène anguleuse, col vertical. Type connu à Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 10, n° 1, xiiie s.) ; à Gravelines, parc de l’Aa (Routier 2007, pl. II, xiiie s.) et à Téteghem (Routier 2004b, pl. XXX, n° 356, xiie-xiiie s.), Saint-Georges, le Guindal (Routier 2012). xiiie s.
1051157.5. Fond d’oule en pâte grise homogène, diam. 15 cm, pieds pincés. xive s.
1061157.6. Bord de bassin en pâte gris-brun, couleur noire. Diam. > 40 cm.
107US 1272
1081272.1. Petite oule en pâte noire homogène. Diam. ouv. 13 cm, haut. 16 cm (?). Traces de suie externe. Forme courante dès le xiie s. xiiie s. dans le contexte fouillé.
109US 1240
1101240.2. Bassin en pâte noire homogène. Diam. ouv. 28 cm. Panse fuselée, col oblique. Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 5, n° 14, p. 77), seconde moitié xive s.
1111240.3. Fragment en pâte rouge, extérieur glaçuré vert-jaune sur engobe blanc crème ; arête décorative digitée. Appartient à la même pièce qu’en 1068. xiiie s. Même réf. que 1068.
112US 1275
1131275.1. Profil de tèle creuse en pâte grise, extérieur noir, diam. ouv. 38 cm. Suie à l’extérieur. Bord court anguleux à fine lèvre. Type rencontré à Uxem (Barbet, Routier 2006, xiiie s.), à Calais et Ardres, contextes xive s. (Pouriel 2002, pl. XV, n° 99 et 102).
Phase 2b (fig. 26)
Les céramiques de la phase 2b
Les céramiques de la phase 2b
114US 1123
1151123.1. Bord de pot en pâte gris noir. Diam. ouv. 20 cm. Saint-Omer (Barbé, Roy 1996, fig. 13, n° 26-28), milieu xiiie s.
116US 1140
1171140.2. Col et bord de cruche en pâte grise poreuse. Diam. ouv. 11 cm.
1181140.3. Bord de cruche en pâte noire. Diam. ouv. 15 cm.
119US 1219
1201219.1. Bassin en pâte grise, couleur gris-noir. Diam. ouv. 38 cm. Panse ronde, bord à marli.
1211219.2. Bassin en pâte noire homogène. Diam. ouv. 29 cm. Bord évasé, lèvre ronde. (Roy 1997a, fig. 5, n° 14).
1221219.3. Tèle en pâte brun-marron, couleur grise. Diam. ouv. 34 cm.
1231219.4. Poêlon en pâte rougeâtre, glaçure interne marron zébrée uniforme. Diam. ouv. 32 cm. Panse bombée et col oblique. Calais (Libert 2003, fig. 32, n° 16-17).
1241219.5. Poêlon en pâte rouge homogène, glaçure interne localisée marron-vert. Panse bombée, col oblique et lèvre plate. Diam. ouv. 28,5 cm. Type connu à Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 30, n° 23), à Calais (Libert 2003, fig. 32) et Saint-Omer Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 88, n° 2) ; Lille (Blieck, Vadet 1986, pl. VIII, n° 50). Conservé au 1/3.
1251219.9. Fond en pâte rouge marron (cœur gris). Diam. 7,5 cm.
1261219.10. Fond de cruche, pâte rouge, cœur gris. Diam. 11 cm. Saint-Omer (Barbé, Roy 1996, fig. 51, n° 1-2).
127US 1221
1281221.1. Bord de pot en pâte grise, couleur noire, lèvre triangulaire. Diam. ouv. 20 cm.
1291221.2. Bord de pot globulaire en pâte gris-noir, couleur noire. Diam. ouv. 18 cm.
1301221.3. Bord de pot en pâte noire homogène. Diam. ouv. 16 cm (suie).
1311221.4. Bord de pot en pâte grise à marron, extérieur noir. Diam. ouv. 14 cm.
Phase 2b (fig. 27)
Les céramiques de la phase 2b
Les céramiques de la phase 2b
132US 1223
1331223.1. Bord de pot en pâte brune, ext. noir. Diam. ouv. 18 cm.
1341223.2. Bord de cruche en pâte rouge glaçurée externe vert clair et interne orangé mouchetée de vert. Diam. ouv.11 cm. Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 55, n° 3-4 ; Roy 1998, n° 82), deux derniers tiers du xive s.
1351223.3. Pot à anse en pâte noire homogène. Diam. ouv. 18 cm. Anse ronde ; la seconde supposée, indiquerait un marmiton. Lampernisse, Raversijde (Verhaeghe 1987 ; Pieters et alii 2013, fig. 447, p. 490).
1361223.4. Poêlon en pâte rouge marron à cœur gris ; glaçure sur fond interne vert-marron. Diam. ouv. 30 cm, haut. 7,5 cm. Fond très bombé, anse complète de section ovale. Conservé au 2/3e (treize fragments) Saint-Omer, Taviel (Roy 1997a, fig. 28, n° 8-10, p. 111), Saint-Omer, Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 82, n° 4 et fig. 90, n° 5), xive s. ; Calais (Libert 2003, fig. 32, n° 17) ; Lille (Blieck, Vadet, 1986, pl. VIII).
1371223.7. Bord de tèle ou terrine en pâte gris-noir, ext. noir. Diam. ouv. 32 cm. Connu à Uxem, Calais, Téteghem (xiiie s.), Ardres (Pouriel 2002, pl. XV, n° 100).
1381223.8. Fond d’oule en pâte brun-noir, couleur gris-noir. Fond orné sur le pourtour de dépressions digitales régulières. Diam. 18 cm (une trentaine de fragments). Forme généralement répandue aux xiiie- xive s.
139US 1225
1401225.2. Bord de pot en pâte noire. Diam. ouv. 14 cm. Lèvre anguleuse. (Roy 1998, n° 15-16), xiiie s.
1411225.3. Bord de pot en pâte gris noir. Diam. ouv. 14 cm.
142US 1229
1431229.1. Partie supérieure de petite marmite tripode en pâte gris rougeâtre, glaçure externe vert fondue. Diam. ouv. 13 cm. Panse bombée, col oblique et lèvre carrée. Calais (Roy 1997b, fig. 10, n° 9), Ardres (Pouriel 2002, pl. I, n° 1) et Calais (Libert 2003, fig. 31, n° 13). xive s.
1441229.2. Haut de grande cruche ou de jarre en pâte noire homogène. Anse allongée de section ronde.
145US 1250
1461250.1. Bord de grand pot à provisions en pâte gris-marron. Diam. ouv. 35 cm. Saint-Omer Vinquai (Roy 1997a, fig. 14), Saint-Omer Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 96, n° 5-6). xiiie s.
1471250.2. Haut de pot en pâte noire homogène. Diam. ouv. 15 cm. Épaule cannelée, lèvre trapue triangulaire. Daté xiiie ou xive s. Saint-Omer, Vinquai (Roy 1997a, fig. 12, n° 3).
1481250.3. Bord de pot en pâte gris brun homogène. Diam. ouv. 14 cm. Col court, lèvre anguleuse. xiiie s.
1491250.4. Bord de cruche en pâte marron, couleur noire. Diam ouv. 15 cm.
1501250.5. Bord de cruche en pâte marron, couleur grise. Diam. ouv. 12 cm. Saint-Omer (Roy 1998, n° 70), Ardres (Pouriel 2002, pl. VIII, n° 53-54).
1511250.6. Fragment d’épaule de cruche très décorée ; pâte rouge à cœur gris ; glaçure externe vert-jaune avec décor floral. xive s.
Phase 3a (fig. 28)
Les céramiques de la phase 3a
Les céramiques de la phase 3a
152US 1111
1531111.1. Bord de pot globulaire en pâte gris-noir, couleur noire. Diam. ouv. 15 cm. Lèvre en crochet Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 13, n° 15-18, xiiie s.).
154US 1129
1551129.1. Bord de terrine ou tèle en pâte brun-marron, cœur gris noir. Diam. ouv. 36 cm. Téteghem (Routier 2004b, pl. XXIII, n° 273), xiiie s.
1561129.2. Bassin en pâte grise, couleur noire. Panse ronde. Diam. ouv. 27 cm. Téteghem (Routier 2004b, pl. VIII, n° 116).
1571129.4. Bord de cruche en pâte grise, couleur grise. Diam. ouv. 14 cm.
1581129.5. Bord d’oule en pâte grise. Diam. ouv. 19 cm. Lèvre arrondie externe, creusée interne. Même type à Saint-Omer, Salines, contexte xiiie s. (Roy 1997, fig. 12, n° 7, p. 87) ; Calaisis.
1591129.6. Bord de pot en pâte grise, couleur gris-noir. Diam. ouv. 15 cm. Lèvre éversée en crochet, xiiie s.
1601129.7. Bord d’oule en pâte grise. Diam. ouv. 15 cm. Col subvertical, lèvre plate. Type très répandu sur le littoral comme Brouckerque (Routier 2004a, fig. 22, n° 2) ou Téteghem (Routier 2004b, pl. IX, n° 123) et plus à l’intérieur comme à Saint-Omer.
1611129.8. Anse de cruche en pâte gris-blanc, glaçurée vert orangé, section ronde.
1621129.9. Panse d’une cruche hautement décorée en pâte blanche ; surface interne glaçurée vert-jaune ; surface externe décorée d’un motif polychrome d’écailles disposées par carrés en damiers. Recours à deux engobes pour le décor : blanc pour le motif en écailles, marron pour les carrés lisses. Même type de décor connu à Raversijde (Verhaeghe 1989) ; en contexte fin xiiie s. à Valenciennes (Korpiun 2007, fig. 25, p. 55) avec polychromie en damier, à Lille (Coll. 1993, n° 51), à Douai (Louis 1996, fig. 12, n° 1-2), Arras (Jacques 1996, fig. 15). Premier quart xive s. Fragments à écailles à Oudenaade-Kasteel (De Groote 2008, pl. 134, n° 7-8a-9).
163US 1194
1641194.1. Bord de pot en pâte noire homogène. Diam. ouv. 16 cm. xiiie-xive s.
165US 1196
1661196.1. Bord de cruche en pâte rouge ; glaçure interne marron, externe vert jaune sur engobe blanc. Col fuselé. Diam. ouv. 10 cm. Saint-Omer Esplanade (Roy 1998, fig. 91, n° 9). xive-xve s.
167US 1201
1681201.1. Bassin ou terrine en pâte grise homogène. Diam. ouv. 37 cm. Lèvre plate. Raversijde (Verhaeghe 1987, fig. 7, p. 218) et Téteghem (Routier 2004b, pl. XXIX, n° 338-339). xiiie s.
169US 1202
1701202.1. Bassin en pâte grise, couleur noire. Diam. ouv. 37 cm (fragment de la même poterie en 1201).
171US 1213
1721213.1. Partie supérieure d’une cruche en pâte grise rougeâtre, extérieur noir. Diam. ouv. 9,5 cm, diam. max. panse : 24 cm. Col cannelé et épaule bombée. Saint-Omer, Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 114, n° 2), Valenciennes (Korpiun 2007, fig. 36, p. 62) ; Ardres (Pouriel 2002, pl. VIII, n° 54). xive s.
173US 1218
1741218.1. Bord de pot en pâte grise. Diam. ouv. 17 cm.
1751218.2. Bord de cruche en pâte grise, ext. noir. Diam. ouv. 11 cm. Fin xive s.
1761218.3. Panse d’oule en pâte gris noir. Diam. fond 15 cm, diam. max. panse 24 cm.
Phase 3a (fig. 29)
Les céramiques de la phase 3a
Les céramiques de la phase 3a
177US 1265
1781265.1. Bassin en pâte noir rougeâtre, extérieur noir. Diam. ouv. 34 cm. Panse ronde, bord en marli.
1791265.2. Bord de cruche en pâte noire homogène. Col cylindrique cannelé. Diam. ouv. 10 cm. Calais (Roy 1997, fig. 7, n° 2-3, p. 32), Ardres (Pouriel 2002, pl. VIII).
1801265.3. Bord de cruche en pâte gris-noir. Col cylindrique. Diam. ouv. 9,5 cm. Lèvre mince. Calais (Roy 1997b, fig. 9, n° 5-6, p. 34), seconde moitié xve s. ; Saint-Omer Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 83, n° 5), milieu xve s. ; Ardres (Pouriel 2002, pl. IX, n° 60).
1811265.4. Bord de cruche en pâte noire. Col fuselé, lèvre amincie. Diam. ouv. 8,5 cm.
1821265.5. Bord de cruche en pâte gris-noir. Diam. ouv. 12,5 cm. Ardres (Pouriel 2002, pl. IX, n° 58).
1831265.6. Cruche en pâte grise, couleur noire. Haut. 24,5 cm, diam. ouv. 15 cm, diam. fond 10 cm. Fond plat muni de quatre pieds oreillons (3-5 cm de long), panse ronde, col oblique, bord fin évasé. Anse de section ronde. Profil complet. Calais (Roy 1997b, fig. 7, n° 1, p. 32), Ardres (Pouriel 2002, pl. IX, n° 56 et 59), Téteghem, Carlines (Lançon 2008). xive s.
1841265.7. Fond de cruche en pâte gris-noir, soutenu par quatre pieds pincés (long. 5 cm), diam. 12 cm.
1851265.8. Fond de cruche discoïde en pâte grise. Diam. 9,3 cm, légèrement concave.
Phase 3a (fig. 30)
Les céramiques de la phase 3a
Les céramiques de la phase 3a
1861265.9. Bord de cruche en pâte rouge, glaçure localisée orangée. Diam. ouv. 14 cm.
1871265.10. Bord de cruche évasé en pâte rouge, glaçure interne et externe marron. Diam. ouv. 14 cm. Calais (Libert 2003, fig. 25, n° 1).
1881265.11. Bord de cruche en pâte rouge, glaçure interne et externe orangée usée. Diam. ouv. 14 cm.
1891265.12. Bord de cruche en pâte rouge, glaçure interne et externe orangée. Diam. ouv. 12 cm.
1901265.13. Cruche en pâte rouge (diam. max. panse 18 cm) ; panse ronde et fond plat (diam. 10 cm) ; coulées de glaçure vert foncé sur l’épaule. Peut être associé avec le bord précédent.
1911265.14. Bord de cruche en pâte rouge, glaçure externe orangée. Diam. ouv. 9,5 cm.
1921265.15. Bord de cruche en pâte rouge. Diam. ouv. 9 cm. Lèvre rentrante.
1931265.16. Cruche en pâte rouge, glaçure externe vert-jaune usée. Diam. ouv. 12 cm. Col oblique, lèvre amincie, anse de section ronde. Calais (Roy 1997b, fig. 7, n° 1, p. 32), résiduel. Origine : Ardres (Pouriel 2002, pl. IX, n° 47), xive s. Fond en pâte rouge à quatre oreilles peut-être rattaché au col. Diam. 13 cm.
1941265.17. Panse de cruche en pâte rouge (diam. max. 26 cm) ; glaçure vert foncé sur l’épaule. Fond glaçuré interne orangé, soutenu par quatre pieds pincés (diam. 14,5 cm). (Roy 1997a, fig. 174, n° 59 à 61).
1951265.18. Panse de cruche en pâte rouge, glaçure externe orangé marron ; diam. max. 28 cm ; fond rattachable reposant sur quatre pieds pincés avec glaçure interne marron ; diam. 13 cm.
1961265.19. Bord de cruche en grès. Pâte blanc-beige, externe marron lustré. Diam. ouv. 7 cm. Ligne de stries à la molette sur parement externe de la lèvre. Origine : Langerwehe. Saint-Omer Abattoirs (Routier, Roy 1996, fig. 53, n° 1).
Phase 3b (fig. 31)
Les céramiques de la phase 3b
Les céramiques de la phase 3b
197US 1001
1981001.1. Partie supérieure d’une oule en pâte gris-noir, couleur noire. Diam. ouv. 18,5 cm. Lèvre trapue anguleuse. (Roy 1997a, fig. 14, n° 30 à 35, p. 89), type connu à Ardres, daté xive s.
1991001.3. Bassin en pâte grise, couleur noire. Diam. ouv. 38 cm. Col marqué avant lèvre anguleuse. Suie externe. Saint-Omer (Roy 1998, n° 5, p. 86), deuxième moitié xve s. et Saint-Omer Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 92, n° 13).
2001001.4. Petit bassin en pâte noire homogène. Diam. ouv. 28 cm. Col oblique et lèvre plate. Suie externe.
2011001.5. Bord de cruche en pâte rouge ; glaçure interne marron, externe vert sur engobe blanc. Diam. ouv. 9 cm.
2021001.10. Fond de cruche en pâte noire homogène. Diam. 10 cm. Saint-Omer (Roy 1998, n° 75). xve s.
203US 1024
2041024.1. Bord de bassin en pâte grise ; diam. ouv. 36 cm. Même type en US 1010. Valenciennes (Korpiun 2007, fig. 34, p. 61). Fin xiiie-début xive s.
2051024.2. Fragment de cruche hautement glaçuré en pâte gris-blanc ; glaçure externe couvrante vert-jaune avec décor végétal (rangée de feuilles). Douai (Louis1996, fig. 14, n° 2), Boulogne (Belot, Canut 1997, dessin n° 6, pl. p. 133), fin xive s. Autre fragment en US 1151.
206US 1039
2071039.1. Bord de tèle en pâte grise homogène. Diam. ouv. 36 cm. Arête saillante.
2081039.2. Tèle en pâte rouge (cœur gris), glaçure orangée interne. Diam. ouv. 31 cm.
2091039.3. Tèle en pâte brun rougeâtre, couleur grise. Diam. ouv. 30 cm. Bord vertical à arête inférieure. (Roy 1997a, fig. 179, p. 254), fin xve s.- début xvie s.
210US 1040
2111040.1. Marmite en pâte grise, couleur noire. Diam. ouv. 20 cm. Anses latérales coudées. xve s.
212US 1095
2131095.3. Bord de pichet en grès gris ; extérieur violet brûlé. Diam. ouv. 10 cm. Origine : Langerwehe.
214US 1096
2151096.1. Bord de pichet en grès gris, extérieur violacé ; diam. ouv. 5 cm. Origine : Langerwehe.
2161096.2. Anse en grès accompagnant le bord ci-dessus.
217US 1106
2181106.1. Bord de cruche en pâte noir rougeâtre, ext. noir. Diam. ouv. 15 cm. Col subvertical, lèvre carrée.
2191106.2. Fond de pichet ou de cruche en pâte noir rougeâtre. Diam. 11 cm.
Phase 3b (fig. 32)
Les céramiques de la phase 3b
Les céramiques de la phase 3b
220US 1127
2211127.1. Tèle en pâte rouge, glaçure marron interne homogène. Diam. ouv. 35 cm (Roy 1997, fig. 10, n° 6, p. 81) ; Ardres (Pouriel 2002, pl. VII, n° 46-47), Cassel (Routier 2004c, fig. 54, n° 32). xive s.
2221127.3. Poêlon en pâte gris rougeâtre ; glaçure interne marron irrégulière. Diam. ouv. 26 cm. Anse courbe avec profil en U.
2231127.4. Poêlon en pâte gris rougeâtre, glaçure interne marron. Diam. ouv. 24 cm. Lèvre pendante.
2241127.6. Bassin en pâte marron, couleur noire homogène. Diam. ouv. 34 cm.
2251127.7. Base de cruche en pâte grise homogène. Diam. fond 15 cm. Pieds pincés.
Phase 3b (fig. 33)
Les céramiques de la phase 3b
Les céramiques de la phase 3b
226US 1133
2271133.11. Bord de cruche en grès ; glaçure interne marron, externe gris lustré. Diam. ouv. 8 cm.
2281133.12. Bord et panse de pichet en grès violacé ; paroi interne gris-vert mat, externe marron. Diam. ouv. 8 cm. Langerwehe. Saint-Omer (Roy 1996, pl. XXX, n° 7), Valenciennes (Korpiun 2007, fig. 81, p. 112).
2291133.13. Anse de pichet en grès blanc ; section plate.
230US 1134
2311134.1. Bord de pot en pâte grise homogène. Diam. ouv. 22 cm.
232US 1151
2331151.1. Bord de pot en pâte grise, brûlée. Diam. ouv. 15 cm. Lèvre horizontale, plate. Ardres (Pouriel 2002, pl. III, n° 14). xive s. 1151.2. Bord de cruche en pâte rouge, glaçure externe verte (fondue). Diam. ouv. 10 cm. (Roy 1998, n° 82, p. 92). xive s.
2341151.3. Col et panse de cruche hautement décorée et glaçurée en pâte rouge. Motifs floraux externes (tiges enroulées, feuilles). Diam. max. panse 16 cm. Plusieurs fragments de la même pièce (n° 22-23). Douai (Louis 1996, fig. 4, n° 10 et fig. 14, n° 6), xive s. Saint-Omer (Roy 1998, n° 128, p. 97), milieu xve s.
2351151.4. Fragment de panse de cruche très décorée avec motif de fleur ; amorce d’anse.
2361151.5. Fragment de cruche en pâte blanche décorée de feuilles (voir même fragment US 1024).
2371151.6. Panse et col de cruche décorée en pâte rouge brûlée. Diam. max. panse 21 cm. xive s.
Phase 4 (fig. 34)
Les céramiques de la phase 4
Les céramiques de la phase 4
238US 1002
2391002.1. Tèle en pâte rouge (cœur gris), glaçure marron sur fond interne. Diam. ouv. 37 cm. Fond muni de pieds pincés (deux visibles). Haut. 9 cm.
2401002.2. Tèle en pâte rouge homogène, glaçure interne marron. Diam. ouv. 34-36 cm. Bord avec saillant et lèvre ronde. Lille (Blieck, Vadet 1986, fig. 13, n° 15).
2411002.4. Panse et col de gobelet en grès ; pâte gris-blanc, surface interne gris mat et externe brunie. Provenance : Beauvaisis ? xvie s.
242US 1010
2431010.1. Tèle en pâte rouge (cœur gris), glaçure interne vert orangé. Diam. ouv. 37 cm. (Roy 1997a, fig. 10, n° 6, p. 81). 1450-1525.
2441010.2. Tèle en pâte rouge homogène. Diam. ouv. 38 cm. Bord redressé vertical. xve s.
2451010.3. Poêlon en pâte rouge. Diam. ouv. 27 cm. Lèvre ronde. Amorce d’anse. Fin xve s.
2461010.6. Haut de cruche en grès gris ; surface interne lustrée, externe gris brillante. Diam. ouv. 5 cm.
2471010.7. Fond de pichet ourlé en grès blanc mat. Diam. 8,5 cm. Grès de Siegburg ?
248US 1023
2491023.1. Poêlon en pâte rouge, glaçure interne marron. Diam. ouv. 29 cm. Col oblique, lèvre pendante. Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 31, n° 26-27), Saint-Omer Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 87, n° 5). Fin xve s.
250US 1078
2511078.9. Haut de marmite en pâte grise homogène. Diam. ouv. 16 cm. Col oblique, lèvre carrée. xve s.
252US 1109
2531109.3. Poêlon en pâte rougeâtre, cœur gris. Glaçure marron kaki interne. Diam. ouv. 30 cm. (Roy 1997a, fig. 30, n° 21). Seconde moitié xve s.
2541109.4. Bord de tèle en pâte gris-brun, couleur gris-noir homogène. Diam. ouv. 31 cm.
Phase 4 (fig. 35)
Les céramiques de la phase 4
Les céramiques de la phase 4
255US 1262
2561262.1. Marmite ou grosse cruche de table en pâte rouge homogène, glaçure marron-vert sur fond interne et externe sur l’épaule. Haut visible : 17,5 cm. Larg. max. panse 19,5 cm. Diam. fond 10,5 cm soutenu par quatre pieds oreilles. Montcavrel (Routier 1991, pl. 18, n° 1).
257US 1271
2581271.1. Tèle en pâte rouge, couleur brune. Diam. ouv. 35 cm. Col oblique, lèvre pendante. Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 31, n° 26-27, p. 114 et Roy 1998, fig. 87, n° 3). xvie s.
2591271.2. Bord de cruche en pâte rouge (cœur noir). Glaçure couvrante interne et externe marron. Diam. ouv. 16 cm. Calais, rue Berthois (Roy 1997b, fig. 11, n° 1-2).
2601271.3. Haut de cruche en pâte rouge homogène, glaçure interne marron sur bord vertical. Diam. ouv. 15 cm. (Roy 1997, fig. 5, n° 1-2, p. 30).
2611271.4. Marmite cruche en pâte rouge homogène (cœur noir). Glaçure interne marron sur fond et marron-vert sur épaule externe. Haut. visible 22 cm. Diam. max. panse 21 cm. Diam. fond 11 cm, soutenu par trois pieds oreilles (long. 5 cm). Col et bord absents. 1271.5. Bord de pot en pâte rouge, glaçure externe marron, bec verseur (?). (Roy 1997a, fig. 33, n° 34, p. 115).
2621271.6. Bord de cruche en pâte rouge, glaçure marron couvrante interne et externe. Diam. ouv. 12 cm.
2631271.7. Marmiton en pâte rouge homogène. Glaçure externe marron sur épaule oblique. Fond soutenu par trois pieds oreilles (diam. 9 cm). Diam. max. panse 17 cm. Bord manquant.
2641271.8. Fond en pâte rouge, glaçure marron orangé interne. Fond muni de trois pieds oreilles (long. 8 cm).
2651271.9. Bord de tèle en pâte rouge marron (cœur gris).
2661271.10. Bord de tèle en pâte rouge marron, taches de glaçure. Saint-Omer (Roy 1998, fig. 123, n° 13).
2671271.11. Bord de bassin en pâte noire, lèvre carrée.
Phase 5 (fig. 36)
Les céramiques de la phase 5
Les céramiques de la phase 5
268US 1051
2691051.1. Tèle en pâte marron rougeâtre, couleur noire. Diam. ouv. 30 cm. Panse oblique et bord vertical. Calais Virval (Libert 2003, fig. 22, n° 5), Calais, rue Berthois (Roy 1997b, fig. 13, n° 2), Saint-Omer (Roy 1998, fig. 124, n° 17). xvie s.
2701051.3. Pot à anse en pâte rouge, glaçure couvrante interne verte. Diam. ouv. 18 cm. Anse ronde verticale. Lille Gantois (Gubellini, Boniface 2002, fig. 10, n° 50).
271US 1059
2721059.1. Marmite tripode en pâte rouge homogène. Glaçure marron interne sur fond et sur bord interne. Diam. ouv. 26 cm, haut. 18,5 cm. Panse ronde, col oblique, anse ronde ; trois pieds visibles. Lille (Blieck, Vadet 1986, fig. 1.10, n° 73-74 ; Gubellini, Boniface 2002, fig. 8, n° 28) ; Saint-Omer (Roy 1996, pl. XXXII, 2, p. 165), daté début xvie s. et Saint-Omer Esplanade (Barret et alii 1998, fig. 122, n° 1), daté début xvie s.
273US 1070
2741070.1. Écuelle à collerette en pâte rouge, glaçure interne vert orangé sur fond et externe vert orangé sur bord. Diam. ouv. 22 cm. xvie s.
275US 1172
2761172.1. Casserole en terre cuite. Pâte rouge, glaçure couvrante interne marron homogène et sur le bord externe. Présence d’un bec verseur et d’un long manche très relevé de section ronde. Diam. ouv. 13 cm, haut. 7,7 cm, diam. fond 7,6 cm. Long. manche : 12 cm. Saint-Omer (Roy 1997a, fig. 33, n° 34, xviie s.) et Saint-Omer, rue des Carmes (Marcy, Routier 2003, fig. 14, n° 35) ; Lille (Gubellini, Boniface 2002, fig. 9, n° 36 pour le profil).
2771172.2. Écuelle en pâte rouge homogène, glaçure interne couvrante de couleur marron-noir à violacé, ainsi que sur le bord externe. Diam. ouv. 19 cm, haut. 6,8 cm, diam. fond 9 cm. Bord vertical cannelé, fond plat.
2781172.3. Plat creux ou terrine en pâte rouge épaisse homogène. Glaçure couvrante interne et externe marron foncé marbrée de noir. Diam. ouv. 24 cm. Haut. 9,3 cm. Diam. fond 10,5 cm. Fond plat, bord vertical épaissi avec bourrelet. Ce type de parement date au moins du xve s. (Roy 1997, fig. 42).
2791172.4. Pot à graisse en grès gris, interne gris mat, externe gris salifère. Diam. ouv. 20 cm. Fond manquant.
2801172.9. Assiette en faïence. Diam. ouv. 22 cm, haut. 3,5 cm. Décor floral (couleur camaïeu).
3 – Conclusion et perspectives
281Les apports de la fouille de l’îlot Carnot sont multiples, bien que le site soit très perturbé par des caves contemporaines et que la fenêtre d’observation soit relativement restreinte. Cette intervention prend place dans un quartier de la ville à la trame viaire orthonormée qu’on suppose, comme c’est le cas à Nieuport, être planifiée dès la création de la ville dans la seconde moitié du xiie s. [75]. La rue de Dunkerque qui le traverse en direction de la porte du même nom pourrait constituer un axe directeur, à la perpendiculaire duquel s’implantent des habitations. Contrairement à ce que laissent entendre certaines sources historiques, l’évolution des masses bâties sur le site montre une expansion de l’occupation en direction du cœur de l’îlot entre le xive et le début du xve s. Les constructions reposent alors sur des solins, parfois édifiés à partir de matériaux récupérés. Un certain « repli » de l’occupation, au xve s., est suivi d’une rétractation de l’habitat en front de rue (xvie-xviie s.). Ce déplacement de l’habitat est peut-être lié à d’autres modes constructifs, notamment le recours plus systématique à la maçonnerie de brique. Enfin, ce n’est qu’aux xviiie-xixe s. que les bâtiments pénètrent profondément dans la parcelle.
282L’étude archéozoologique menée par B. Clavel et Y. Dréano (CRAVO) a porté sur les phases 2 à 4, soit les xive-xvie s. En complément de la collecte à vue, des prélèvements ont été effectués chaque fois que possible. Avec de nombreux restes de poissons (34750) et quelques objets spécifiques (poids de pêche, compas, possibles rivets de bateau, tonneaux remployés en latrines ou en puits), le site reflète indirectement l’importance de la pêche à Gravelines à la fin du Moyen Âge ou au début des Temps modernes. Toutefois, l’approvisionnement en nourriture des habitants repose majoritairement sur les mammifères, complétés par les volailles. Ainsi, alors qu’au xive s., le bœuf et les espèces benthiques et estuariennes (poissons plats, anguilles) prédominent, au xve-xvie s. la consommation de mouton et d’espèces pélagiques ou démersales (harengs, gadidés) est en augmentation [76]. Cette mutation dans l’alimentation pourrait traduire une modification des pêches (d’une pêche côtière à une pêche en eaux libres), comme refléter les changements des écosystèmes des alentours. L’inexorable ensablement de l’estuaire de l’Aa, et la création, à proximité, de nouveaux polders pâturés de moutons ont certainement eu des conséquences sur les pratiques alimentaires [77].
283Le mobilier céramique recueilli comporte plus de 2 000 fragments, pour un nombre minimal d’individus estimé à 450 environ. La plupart des éléments recueillis date du xve-milieu xvie s. Le vaisselier, dans ce contexte d’habitat et de rejets domestiques, comporte essentiellement des éléments liés à la table et à la préparation culinaire.
Bibliographie
Sources et bibliographie
Sources et documents figurés
- La ville de Grevelinghe, 50,6 x 32,9 cm, Archivio di Stato di Torino, Biblioteca antica, Manoscritti, Architettura militare, disegni di piazze e fortificazioni, vol. IV, fol. 26. xvie s.
- Plan de Gravelines par Jacques de Deventer, AD Nord, Bib8011, 13e livraison (copie), xvie s. (après 1558). La notice accompagnant le plan est l’œuvre de l’abbé Armand Delville.
- Gravelines. Section E, dite de la ville, première feuille. Plan cadastral au 1/1250. AD Nord, P31/040.
Sources publiées
- Baluze 1715 : Baluze S., Stephani Baluzi miscellaneorum liber septimus, Paris, 1715.
- Espinas 1959 : Espinas G., Privilèges et chartes de franchise de la Flandre. Tome 1, pactes généraux et Flandre française, Bruxelles, 1959, 709 p.
- Galland 1648 : Galland A., Mémoires pour l’histoire de Navarre et de Flandre contenans… le droit particulier du roy comme seigneur des villes et chastellenies de Dunkerques, de Bourbourg et de Gravelines en Flandre…, Paris, chez Mathieu Guillemot, 1648.
- Haignere 1886 : Haignere D. (éd.), Les chartes de Saint-Bertin, tome I, 648-1240, Saint-Omer, 1886, 471 p. (CSB).
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- Roy 1997a : Roy E., Études typologiques de la céramique du xiiie au xviiie siècles dans le nord de l’Artois. Mobilier issu d’ensembles clos provenant des fouilles de Saint-Omer et Béthune, s.l., 1997, 190 p. (Mémoire de l’EHESS inédit)
- Roy 1997b : Roy E., Calais, numéros 4, 6, 8 rue Berthois, Lille, 1997, 42 p. (Rapport de diagnostic-fouille archéologique inédit, Afan, SRA Nord-Pas de Calais)
- Roy 1998 : Roy E., « Évolution typologique et rôle domestique des céramiques de Saint-Omer du xiiie s. au xviiie s. », Revue du Nord-Archéologie, 80 (328), 1998, p. 69-97.
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- Verhaeghe 1989 : Verhaeghe F., « La céramique très décorée du Bas Moyen Âge en Flandre », dans La céramique médiévale et post-médiévale dans le nord de la France, Bercksur-Mer, 1989, p. 19-113. (Nord-Ouest Archéologie, hors série)
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- Verhulst 1967b : Verhulst A., « Un exemple de la politique économique de Philippe d’Alsace. La fondation de Gravelines en 1163 », Cahiers de Civilisation médiévale, 10 (1), p. 15-28.
Mots-clés éditeurs : typologie, trame urbaine, architecture civile, équipement de la maison (foyers, pêche, céramique médiévale et moderne, Moyen Âge, habitat, vaisselle, Temps modernes, Gravelines, structures de puisage...), latrines
Date de mise en ligne : 17/07/2018.
https://doi.org/10.3917/rdn.423.0207Notes
-
[1]
Les résultats du diagnostic de la rue Aupick, mené en 2017 par A. Duvaut-Robine (Inrap) ne sont pas encore disponibles.
-
[2]
Gysseling 1960, p. 422.
-
[3]
Verhulst 1967b, p. 16. La donation est confirmée en 1114 par le pape Pascal II (CSB ch. 126, p. 47), en 1125.
-
[4]
Verhulst 1967b, p. 19. Pour A. Derville, la fondation de la ville est située vers 1160-1175. Derville 1984, p. 1056.
-
[5]
Verhulst 1967a, p. 231, p. 235.
-
[6]
Novus Portus est le nom très temporairement donné à la nouvelle implantation. Apparu dans les sources vers 1180 (CSB, I, ch. 380, p. 136), il ne perdure pas au-delà de la première décennie du xiiie s.
-
[7]
Derville 1984, p. 1057.
-
[8]
Derville 1984, p. 1053-1054. « À tous égards, l’émergence du port de Gravelines a été liée à son arrière-pays, à l’ombre duquel se profile l’ombre dominatrice de Saint-Omer ». Voir également Derville 1978, p. 194.
-
[9]
Derville 1988, p. 113-114.
-
[10]
La charte de Privilèges et franchises concédés à la ville de Saint-Omer par Guillaume, comte des Flamands, donnée à Saint-Omer le 14 avril 1127, exempte les habitants de Saint-Omer du tonlieu du port de Dixmude et du tonlieu de Gravelines. Giry 1877, p. 371-372, pièce justificative 3. Pour d’autres auteurs, toujours s’appuyant sur des exemptions de tonlieu, Gravelines est également l’avant-port de Bourbourg, Curveiller 2004, p. 247, et de Bourbourg et Saint-Omer, Degryse 2005, p. 142.
-
[11]
Derville 1984, p. 1067.
-
[12]
De Pas 1931. Si la rivière appartient en partie à la ville de Saint-Omer, elle n’en traverse pas moins des secteurs dépendants d’entités politiques régulièrement en conflit au Moyen Âge et aux Temps modernes : Pale de Calais, anglais de 1347 à 1558, puis français, châtellenie de Bourbourg, Pays de l’Angle, enclave artésienne.
-
[13]
Selon les experts entendus lors de l’enquête de 1441, les méandres de la rivière, entre les Haut-Arbres et Gravelines, sont à l’origine de l’ensablement du cours d’eau, parce qu’ils empêchent la marée de remonter assez haut le cours de l’Aa. De Pas 1931, pièce justificative III, p. 227-232.
-
[14]
De Pas 1931, p. 152. Il est alors protégé par le fort Philippe et cinq redoutes.
-
[15]
Harrau 1900, p. 210, d’après Wauters, t. IV, p. 85-86. Le texte original est publié dans Baluze 1715, p. 266.
-
[16]
Tant cheminèrent que il virent sus le port de Gravelines. Pour l’eure, le mer estoit basse ; si passèrent oultre et entrèrent ou port et le pollèrent, et asaillirent le moustier que chil dou païs avoient fortefyet et la ville qui etoit fermée de palis, laquelle ne se peut longement tenir (…) Si conquissent par assault chil Englès la ville de Gravelines, et entrèrent ens, et puis alèrent vers le moustier où les gens estoient
retrait et avoient mis leur meubles sus le fiance dou fort lieu, leurs femmes et leurs enfans, et avoient autour de ce moustier, où les gens estoient retrait, fait grans fossés : si ne l’eurent pas li Englès à leur aise, mais séjournèrent II jours en la ville avant que que il peuissent avoir le moustier. Kervyn de Letterhove 1870, p. 214. Cité par Derville 1984, p. 1057. -
[17]
Soit l’ancienne cella de Saint-Bertin, que l’abbaye avait tenté de restaurer en 1181.
-
[18]
Chronique de Froissart, éd. Kervyn de Letterhove 1870, p. 272.
-
[19]
Les remparts de Gravelines, bien que simplifiés, n’en sont pas moins figurés. Voir, pour les années 1540-1550, A finely drawn and coloured map of the Calais, Gravelines, Bourbourg, Desvres, Marquise, Ardres and Guînes area, West Sussex Record Office (GB), PHA 3878. La ville et le château apparaissent en marge d’un plan daté vers 1550 et attribué à Thomas Petit, The Marches of Calais, conservé à la British Library, Cott. Aug. I.ii, fol. 71. La ville représentée à un plan rectangulaire. Le château est figuré dans l’angle sud-ouest de la courtine (consultation du plan : http://www.bl.uk/onlinegallery/onlineex/unvbrit/t/001cotaugi00002u00071000.html). Sur la Carte anglaise du Calaisis, (copie du xixe s.) AD Pas-de-Calais, CPL 1414F, la trame urbaine régulière de la ville est globalement respectée, et le nombre de portes correspond à la réalité. Le château, en revanche, n’apparaît pas.
-
[20]
Archivio di stato di Torino, Architettura Militare, vol. IV, fol. 26. La date de sa réalisation est estimée par Mme G. Pivetot (Musée de Gravelines). Il s’agit d’un plan retaillé (au sud et à l’est) pour être inclus dans un recueil.
-
[21]
Delepierre, Pouriel 2005, p. 203-209.
-
[22]
Ibid. p. 208 et figure 14.
-
[23]
Parisel 2002, p. 227-229.
-
[24]
Galland 1648, p. 143.
-
[25]
Coll. 1983 p. 25-38
-
[26]
De l’ouest vers l’est rues D. Cordonniers, Carnot, Aupick, anciennement dites des Arbres, des Pannecouckes des Vieux quartiers. Voir la notice de l’abbé Delylle, dans l’édition fac-similé du plan de Jacques de Deventer par Ruellens. AD Nord, Bib. 8011, 13e livraison.
-
[27]
La régularité de Nieuport est soulignée par S. Curveiller, qui compare cette ville à Dunkerque, dont la trame est quelque peu contrainte par une porte d’eau, l’Oudane. Curveiller 2002, p. 92-93.
-
[28]
C’est tout au moins ce qui est proposé pour Nieuport. Laurent 1986, p. 13 ; concernant Dunkerque, S. Curveiller est plus mesuré. Curveiller 2002, p. 92-93.
-
[29]
Pieters 1994, pl. 1 ; Pieters 2006, fig. 10, p. 50. En dernier lieu, Pieters 2013, fig. 410, p. 406.
-
[30]
Ce plan sert d’origine à de nombreux autres, notamment celui publié par Sandérus dans sa Flandria Illustrata, t. II, p. 650.
-
[31]
Voir le cadastre de 1835. AD Nord, P31/040, section E, première feuille.
-
[32]
Le plan relief intra muros est réalisé vers 1720-1730. Toutefois, le carton de sol a été effectué préalablement à la copie récente du planrelief, il ne s’agit donc pas d’un original. Informations G. Pivetot, Musée de Gravelines.
-
[33]
AD Nord, P31/040, section E, première feuille.
-
[34]
Restitution par Yolande de Bar, des libertés accordées aux habitants de Gravelines par son père Robert. Éditée dans Espinas 1959, ch.180, p. 361-362.
-
[35]
1441, 8 juillet …Et avec ce que les ditz supplians [les habitants de Gravelines] ont eu de grans pertes et dommages par les gens d’armes, qui ont esté en garnison en lad. ville le temps desd. gueres, tant en leurs biens meubles et vivres que lesd. de la garnison ont prins, comme en ce que icelles gens d’armes estans en garnison ont abatu, rompu et ars grant nombre de maisons, granges et estables que les supplians avoient en lad. ville, que icelle est moult grandement appouvrie et despeuplee. Ibid., ch.181, p. 362.
-
[36]
Ibid., p. 363.
-
[37]
Toutes les altitudes sont exprimées en IGN69.
-
[38]
Cercy 2004b, p. 10
-
[39]
Beauchamp 1988, carré D2.
-
[40]
Cercy 2004a, p. 16.
-
[41]
Lançon et alii 2011, p. 99-100
-
[42]
Source : carte archéologique du Service régional de l’Archéologie. Les coordonnées fournies par les notices de Gallia sont identiques pour deux des sites de Gravelines (rue de Dunkerque, place Charles Valentin). Voir http://www.adlfi.fr/SiteAdfi/document?base=base_notices&id=N1997-NP-0029&q=sdx_q0&recherche=listDoc&req=gravelines&typ=notices%20illus%20breves%20biblio, consulté le lundi 20 janvier 2014. Les rapports conservés au SRA ne permettent pas de très amples comparaisons. Voir : Beauchamp 1989.
-
[43]
Clavel, Cercy, Dréano 2014.
-
[44]
Dans le rapport de fouille, ces deux ensembles ont été considérés comme appartenant à des constructions distinctes. Cercy et alii 2011, p. 97-102.
-
[45]
Dimensions moyennes des éléments les mieux conservés : longueur 10/11 cm ; diamètre de la tête : 2/3,3 cm.
-
[46]
Module : 24 x 10,5 x 5 cm.
-
[47]
Module : 26 x 15 x 5 cm.
-
[48]
Module : 25 x 12 x 6 cm.
-
[49]
Pieters et alii 2013, p. 167-168, fig. 150 et 151. Ce « pot à cendres » (aspot) est une marmite en pâte rouge, placée ouverture vers le bas. Elle est située dans la maison 5, près d’une zone rubéfiée. Un autre pot est découvert dans la maison 15, placé lui en position fonctionnelle. Le comblement est également riche en cendres, mais la découverte d’une monnaie en argent permet de proposer deux autres hypothèses : qu’il constitue un dépôt de fondation ou représente une sorte de « coffre-fort » pour les habitants. Ibid., p. 230-232.
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[50]
À Saint-Omer ou à Lille, par exemple. Barbe et alii, 1998, p. 42. À Saint-Omer, H. Barbé situe ce recul à la charnière des xvie-xviie s., contrairement à Alain Derville, pour qui un « premier repli » urbain s’exerce dès la fin du Moyen Âge. Derville 1981 en particulier le chap. III ; Barbé et alii 1998.
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[51]
Les solins 1226 (phase 2b) et 1210 (phase 3a), les deux tranchées de récupération des murs 1107/1117 (phase 4).
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[52]
Duvaut-Saunier 2012, p. 86.
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[53]
Lançon et alii 2011, p. 99-103.
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[54]
Lançon et alii 2011 ; Duvaut-Saunier 2012.
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[55]
Pieters 1993 ; Pieters 1994 ; Pieters 2006. La synthèse des fouilles du site de Raversijde a fait l’objet d’une publication récente Pieters (dir.) 2013.
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[56]
Les demeures figurées sur le cadastre de 1834 à Calais présentent un module similaire, soit une longueur comprise entre 13 m et 15,5 m pour une largeur en façade variant entre 5,5 m et 7,25 m. Duvaut-Saunier 2012, p. 54.
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[57]
Restitution à partir de l’étude des caves de Furnes des xiiie, début xive s. Termote 2002.
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[58]
Par exemple rue de Dunkerque. Beauchamp 1989, p. 8.
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[59]
Des briques demi-rondes sont réutilisées dans le foyer 1119, par exemple.
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[60]
Des briques de petite taille (moins de 25 cm de long) ont été fabriquées dès le dernier quart du xiiie s., pour des usages spécifiques. Termote 2002, p. 119, spécifiquement la note 43. Sur la production de briques dans la région de Furnes, voir en dernier lieu Lehouck 2008, p. 221, tableau 2.
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[61]
Selon l’une des formules préconisées par Carole Morris, soit [(Πh) / 3] (R2+Rr+r2), h étant la hauteur, R le rayon maximal, r le rayon minimal. Morris 2000, fig. 1080, p. 2243.
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[62]
Pour un diamètre du fond estimé à 0,65 m.
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[63]
Dimensions : 2,5 cm de hauteur pour 1 cm d’épaisseur. Ce mode d’assemblage des tonneaux par cerclage est attesté sur le littoral dès la première moitié du xve s. Voir Houbrechts, Pieters 1996, fig. 23, p. 247.
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[64]
Voir Morris 2000, fig. 1090, p. 2254.
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[65]
Sur ce mode d’assemblage, voir Houbrechts, Pieters 1996, fig. 22, p. 247.
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[66]
Estimation calculée sur la base d’un fond d’une quarantaine de centimètres de diamètre. L’estimation sur la base du cylindre donne 149 litres.
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[67]
Information A. Diétrich.
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[68]
Houbrechts, Pieters 1996, p. 257. Pour les auteurs, les tonneaux à vin sont « beaucoup plus grands » que ceux mis en évidence à Raversijde, dont le volume est compris entre 110 et 150 litres.
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[69]
Pour ce type de structure en tonneau(x) n’atteignant pas la nappe aquifère, une interprétation comme glacière a également été avancée. Houbrechts, Pieters 1996, p. 257.
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[70]
Calais, voir Roy 1997b, Ostende, voir Pieters et alii 1994. Nous n’avons pas retrouvé d’autres indices à Gravelines.
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[71]
Roy 1997, p. 21-28.
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[72]
Les arbres ont tous été abattus entre 1380 et 1430.
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[73]
La réutilisation de ces contenants pour le transport ou la conservation du produit des pêches locales étant strictement interdite, les tonneaux sont vendus « pour pièces » après déchargement au port. Houbrechts, Pieters 1996, p. 256-258 ; Pieters 2006, p. 47-48. Au Bas Moyen Âge, l’exportation de bois de chêne provenant des forêts primaires situées en rive sud de la mer Baltique (Pologne actuelle) peut également être effectuée sous la forme d’un produit semi-fini (douves et douelles). Information A. Diétrich, d’après une communication de D. Dubant.
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[74]
Houbrechts, Pieters 1996, p. 257-258.
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[75]
Nieuport, province de Flandre occidentale, Belgique. Laurent 1986, p. 13.
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[76]
Voir Clavel, Dréano, « Les restes animaux du site de Gravelines « îlot Carnot », Nord, du xiiie siècle au xviie siècle », dans Cercy et alii 2011, p. 166-191.
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[77]
Cet aspect de l’étude archéozoologique menée sur le site a été présenté dans Clavel, Cercy, Dréano, 2014.