Notes
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[*]
Jean-Jacques Charpy, conservateur en chef du Patrimoine, musée d’Epernay, Centre d’études celtiques, UMR 6038, 13, avenue de Champagne, 51200 Epernay ; Germaine Leman-Delerive, HALMAIPEL UMR 8164, Université Charles-de-Gaulle—Lille 3, B. P. 60149, 59653 Villeneuve-d’Ascq cedex.
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[1]
Les auteurs adressent leurs plus vifs remerciements à Mme V. Deloffre, directeur du musée de Bavay, et à Mme F. Barret, gestionnaire des collections, pour toutes les facilités accordées lors de l’étude du mobilier et des archives du musée. Ils sont également débiteurs envers M. J.-C. Carmelez, ancien conservateur, pour leur avoir accordé une première approche du mobilier.
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[2]
C’était déjà le propos de l’abbé Favret et de S. Reinach qualifiant le musée d’Epernay en cours de constitution entre 1927 et 1929, de « chapelle expiatoire des fouilles de la Marne » (voir note 16).
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[3]
Ils sont en collection particulière mais une copie fidèle a été dressée par Jacqueline et Pierre Roualet. Les auteurs remercient chaleureusement ce dernier pour leur avoir permis l’accès à sa documentation personnelle.
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[4]
P. Leman, « Les fouilles archéologiques à Bavay de 1940 à 1944 (Vichy, les Allemands et les archéologues) », Revue du Nord. Archéologie de la Picardie et du Nord de la France, t. 86, n° 358, 2004, p. 191-199. Les collections ont été conservées dans des bâtiments provisoires jusqu’à la construction de l’actuel musée en 1976.
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[5]
Il est décédé à Onnaing (Nord), le 5 mai 1944. Information que l’on doit à Pierre Leman.
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[6]
Il reçoit des lettres de félicitations du ministre de l’Instruction Publique et du général La Capelle pour le soin apporté en 1918 à la conservation des archives du Génie et de la bibliothèque du 127e de ligne.
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[7]
Revue qui est parue de 1923 à 1934.
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[8]
On trouvera des éléments de la bibliographie de Maurice Hénault dans H. Bievelet, « L’exploration archéologique de Bavay », Gallia, t. I, 1943, p. 160-189 ; Ph. Beaussart, Patrimoine archéologique du Valenciennois, Valenciennes 1987, p. 137 ; L. Vallin « Les pionniers de l’archéologie régionale : Maurice Hénault », Cahiers de Préhistoire du Nord, Villeneuve-d’Ascq, 1988, p. 19-22 ; F. Loridant, Inventaire des découvertes de M. Hénault dans les sablières de Bavay. Catalogue et essai d’interprétation, diplôme d’études approfondies, Lille 1991, p. 7-9.
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[9]
On peut supposer qu’il a adhéré dans le cours du premier semestre 1926 à la SAC puisqu’il est enregistré comme membre actif en janvier 1927 et qu’il ne l’est pas à la même date en 1926.
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[10]
Copie de la lettre de M. Hénault dans M. Hénault et L. Lacroix, « Notes d’archéologie champenoise », Pro Nervia, t. III, 1927, p. 334-335. Cette lettre fut sans doute envoyée avant juillet 1926 et non en août 1926 comme l’écrit M. Hénault. On sait en effet que les souhaits de M. Hénault ont été respectés, par un compte rendu de séance, celle du 25 juillet 1926, où il est dit : « Quelques archéologues du Nord [MM. Quévy et Van de Velde] conduits par M. Hénault, conservateur du musée de Bavay, doivent visiter Reims le 7 août ; M. Lacroix est désigné pour les recevoir. Ils se rendront ensuite à Lavannes où ils examineront la collection Bosteaux frères et assisteront à la fouille d’une tombe gauloise marnienne. » (Bulletin de la Société archéologique champenoise 1926/3, p. 65). L’information est aussi relayée par une note qui ne peut provenir et n’être que de la plume de Favret dans la Revue des Musées, 1926, n° 6, mars-avril.
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[11]
Voir note précédente.
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[12]
L’abbé Favret était à cette période une notoriété archéologique montante suite à la fouille de la nécropole hallstattienne des Jogasses à Chouilly (Marne). Il est par la suite élu sur la liste de Maurice Lévy, maire radical, ce qui lui permettra de mener à bien le projet de nouveau musée archéologique soutenu financièrement par des aides personnelles de quelques conseillers municipaux : MM. Chandon, Budin, etc.
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[13]
H. Simon, « Les découvertes et les fouilles de Courtavant (Aube) », Pro Nervia, t. II, 1924, p. 229-240. Nos recherches sont restées vaines pour identifier ce H. Simon de Courtavant.
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[14]
Lettre de l’Abbé Favret à M. Hénault, 20 juillet 1926, archives du musée de Bavay. Ce sont six billets datés entre 1926 et 1929 qui sont conservés. Citons des extraits de ces courriers : « … L’occasion qui se présente de vous rencontrer à Lavannes aux fouilles de M. Bosteaux – fils d’un des rares fouilleurs sérieux de la Marne. Mes occupations ne me permettent guère de m’absenter…/… si Châlons est sur votre route, vous pouvez vous présenter de ma part chez mon ami A. Thiérot, excellent archéologue, le seul qui travaille sérieusement dans le rayon de Châlons. Il se mettra très volontiers à votre disposition ». Manifestement, Favret se décharge sur les Bosteaux et sur Thiérot. Dans une autre lettre datée du 29 octobre 192( ?), mais sans aucun doute de 1926, Favret invite Hénault à passer par Epernay pour lui montrer ses « fouilles du cimetières des Jogasses …/… puis mes glanes dans une nécropole pur marnien, contiguë, également sans mélange (Les Jogasses marniennes). » Plus loin, il exprime ses sentiments sur l’archéologie champenoise : « Il est regrettable que nous perdions pour la région M. Simon. Il était dans un coin où il doit y avoir énormément à faire. Jouron [fondateur du musée cantonal d’Avize] est mort et de fait il devait publier en collaboration avec Schmit [pharmacien de Châlons] un grand ouvrage sur la Champagne préhistorique. Schmit annonce toujours son travail [le répertoire archéologique dont la souscription a été annoncée en 1905] ; mais je crois que celui-ci ne verra jamais le jour [il paraîtra dans les mémoires de la société de Châlons en 1928] et ce sera grand service que la crise du papier, du change… aura rendu à l’archéologie. C’est là un travail formidable que l’on pourra peut-être faire un jour par tranches ; mais Schmit est absolument incapable, encore plus à l’heure actuelle de le faire sérieusement [Schmit est alors âgé de 76 ans et mourra en 1930]. Que notre pauvre archéologie champenoise a donc été mal servie en général ; à part quelques exceptions – Bosteaux, mon ami Bérard, Logeart, Thiérot – on a eu à faire à des vampires se contentant de saccager nos belles nécropoles, et Salomon Reinach m’écrivait justement que le musée archéologique d’Epernay – musée en projet sous le contrôle des Beaux-Arts – serait une chapelle expiatoire des fouilles de la Marne. Plus de 15 000 tombes ont été saccagées en pure perte. » Plus que ses idées personnelles, se sont celles de Léon Bérard qu’il reprend à son compte.
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[15]
Abbé Favret, « Études marniennes. Quelques remarques sur le cimetière de Bouzy (Marne) d’après le journal de fouilles de G. Chance de Mailly-Champagne », Pro Nervia, t. V, 1929, p. 1-5.
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[16]
Article du trésorier Bruyère, de Valenciennes : « Chez les Rèmes », Pro Nervia, V, 1929, p. 14-17.
-
[17]
M. Henault, « De l’intérêt de la comparaison en archéologie, Rèmes et Nerviens », Annales de la Fédération archéologique et historique de Belgique, xxviiie session, Congrès d’Anvers 1930, Anvers 1931, p. 179-183.
-
[18]
Les frères Bosteaux sont : Bosteaux-Cousin de Lavannes (1874-1962) et Bosteaux-Homère de Cernay-les-Reims (1878-1935). Ce dernier est resté plus en retrait de l’archéologie que son frère. Leur père, Charles Bosteaux-Paris était maire de Cernay-les-Reims.
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[19]
G. Coulon, L’enfant en Gaule romaine, Éd. Errance, Paris 1994, p. 47. Il y a en effet tout lieu de croire que ce poupon représente un cadeau en remerciement pour l’aide reçue des archéologues rémois, par ailleurs tous membres de la Société archéologique champenoise. Le musée de Reims renaissant de ses cendres ne pouvait donc être que le récipiendaire neutre pour ce cadeau de choix.
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[20]
Un certain nombre d’objets mentionnés dans l’inventaire n’ont pu être retrouvés. Signalons ainsi : tessons inv. 6352, 6354, 6808 provenant de Bouzy, hache polie inv. 6276 de Cernay-lez-Reims, Mont de Berru, deux armilles inv. 6277, tesson inv. 6318-6319 de Prunay, Les Commelles, tessons 6304, 6306, 6307 ( ? don Bosteaux), tesson 6356 ( ?), vase inv. 6392 ( ?), mandibule de femme et bracelet de fer ( ? inv. 6398 et 6399), phalange et bague inv. 6443 et 6444, tesson ( ? inv. 6461), fragment de rasoir (Reims, sans lieu dit, inv. 6014).
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[21]
La carte archéologique publiée en 2002 par Blaise Pichon ne mentionne aucune découverte ancienne.
-
[22]
H. Gardez, « Cimetière gaulois hallstattien d’Aguilcourt (Aisne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1909/3 p. 63. De cette nécropole, on ne connaît guère qu’un vase (une ciste) qui figure dans T. Habert, Catalogue du musée archéologique, ville de Reims, Imp. Nouel, Troyes, 1901, p. 20 n° inv. 1024. C’est le même cimetière qui est cité sous le lieu-dit « Le Buisson Macquat » dans P. Guillaume, « Les notes de fouilles d’Henri Gillet », Cahiers d’archéologie du nord-est, t. XIII, 1970, fasc. 1-2, p. 15 et 19.
-
[23]
Date confirmée par l’enregistrement à l’inventaire de Bavay.
-
[24]
J. Dupuis, « Cimetières celtiques du lieu-dit “Le Fer à Cheval”, territoire de Bétheniville (Marne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1932, p. 45-55. Le site a été repris dans une étude plus récente : D. Vitali, « Le necropoli celtiche di “Le Fer à Cheval” presso Bétheniville (Dip. Marne, Francia) », Ocnus, quaderni della scuola di specializzazione in archeologia, 1993, p. 195-213.
-
[25]
B. Lambot, M. Friboulet, P. Méniel, Le site protohistorique d’Acy-Romance (Ardennes) – II. Les nécropoles dans leur contexte régional, Reims, 1994, p. 59 et 61 (Mémoire n° 8 de la Société archéologique champenoise).
-
[26]
Collectif, Europort Vatry (Marne). Les pistes de l’archéologie, quand la plaine n’était pas déserte…, Éd. D. Guéniot, Langres, 2005, p. 104.
-
[27]
R. Guadagnin, « La nécropole celtique de Bouqueval », Bulletin n° 8, Jeunesse préhistorique et géologique de France, 1978, p. 12-65 cf. p. 28-31.
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[28]
Ce type de décor au peigne tout comme la forme du vase peuvent se prolonger jusque dans le courant du iie s. avant J.-C.
-
[29]
R. Chossenot, Carte archéologique de la Gaule – La Marne 51/1, Paris, 2004, p. 249. On s’accorde avec cette localisation qui fait du cimetière, un site de finage avec les communes de Louvois et de Mutry-Tauxières. On trouve la localisation de « Chemin des Ramoniers » dans P. Bara, Histoire de Bouzy par un vigneron champenois, Éd. du paysage, Reims, 1998, 191 p. mais cette attribution paraît erronée à la suite d’une mauvaise lecture du croquis de localisation.
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[30]
H. Gardez, « Cimetière gaulois de Guignicourt (Aisne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise 1908/2, p. 45-46.
-
[31]
C’est au moins cinq sites funéraires qui ont été explorés par le père puis les fils Bosteaux à Lavannes : « le Mont de Bury », « le Mont de la Fourche », « le Mont Fruleux », « le Mont Jouy » et « Le Bauchet ». C’est aussi la commune de résidence de Bosteaux-Cousin d’où une possible confusion par défaut pour des objets dont Hénault a oublié l’origine exacte.
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[32]
Pierre Roualet, en tant que chargé de mission au musée des Antiquités nationales a reclassé toute la collection des frères Bosteaux ; il est regrettable qu’il n’ait pas pu publier cet ensemble de plus de huit cents objets issus de deux cent cinquante sépultures.
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[33]
Les archives Bosteaux laissent clairement apparaître une journée de fouille, celle du 24 août 1930 à Caurel « Fosse Minore » avec la présence de MM. Hénault, Quévy et Van de Velde. Au cours de cette journée, huit tombes ont été fouillées. Seule celle dite n° 8 pourrait correspondre par cette description : « sépulture de guerrier, orientée est-ouest, long. 2 m, larg. 0,60, prof. 1 m ; 3 vases brisés ». Au MAN, la t. 8 de Caurel « Fosse Minore » n’est pas conservée et on ne trouve pas de t. 8 à Lavannes « Mont de la Fourche », « Mont de Bury » ni au « Mont Jouy », mais une au « Mont Frulleux » avec un contexte chronologiquement incompatible. On ne trouve rien pour les fouilles du « Bauchet ».
-
[34]
En août 1930, (cf. note 33) la journée de fouille s’est déroulée à Caurel et non à Lavannes. Comme huit tombes ont été fouillées, il est certain qu’ils n’ont pas pu explorer les deux sites. Si cet objet est de Lavannes, il ne peut provenir que de recherches antérieures. Il y eut par conséquent un don. Il est impossible de savoir si l’objet provient des fouilles des frères Bosteaux ou, comme on peut le penser, des vestiges sauvés de la collection de leur père.
-
[35]
V. Kruta, « Duchcov-Münsingen : nature et diffusion d’une phase laténienne », dans P.-M. Duval et V. Kruta (éd.), Les mouvements celtiques du ve au ier siècle avant notre ère. Actes du xxviiie colloque organisé à l’occasion du ixe congrès international des sciences préhistoriques et protohistoriques, Nice, le 19 septembre 1976, Paris, 1979, p. 81-90.
-
[36]
P. Roualet, « Quelques observations sur les fibules de Duchcov trouvées en Champagne », Mélanges offerts à Jean-Jacques Hatt. Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, t. XXXVI, 1993, p. 55-76.
-
[37]
On s’interroge ici : le n° inv. 6042 n’est-il pas une mauvaise transcription d’un autre lot de pièces supposées identiques (n° 6402) dites : « bracelets et armilles » et qui sont manquantes. De plus les objets sont sans origine et pourraient donc bien provenir de Prosnes, si l’on admet les possibles confusions involontaires de Maurice Hénault.
-
[38]
Le mot n’est pas anodin. Armille correspond toujours à un fin bracelet fermé et porté en nombre. Jamais ce vocable n’est utilisé au début du xxe s. en Champagne pour signaler un bracelet. Son sens est effectivement très précis.
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[39]
On peut ici avoir quelques doutes sur l’origine géographique. En effet, il n’existe pas de tombes jogassiennes attestées dans la collection Bosteaux frères ailleurs qu’à Prosnes, « Les Vins de Bruyères » (exemples : t. 14, MAN n° 80055 c et d et tombe 15) et à Heutrégiville « Le Mont Sapinois » (tombe 1). Au terme de l’étude et au vu des objets de la collection des frères Bosteaux, il se pourrait très bien que les objets enregistrés à Lavannes ne le sont que par oubli et parce qu’ils ont été donnés à l’occasion d’une des visites de Maurice Hénault dans la maison du frère domicilié dans cette commune.
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[40]
L’outil tenu de biais n’a pas imprimé la troisième dent dont on ne perçoit l’existence que par moments et de manière très fugace.
-
[41]
J.-J. Charpy, H.Delnef, « Ateliers de potiers et mains d’artisans au ve siècle en Champagne », Lunula, Archaeologia protohistorica, IX, 2001, p. 52-64.
-
[42]
Les vases de ce type sont souvent signalés par le vocable de hanap. C’est pourquoi on a signalé à Murigny un vase dans notre inventaire de 1987 : J.-J. Charpy, « Recensement des céramiques à engobe rouge en Champagne-Ardenne », Actes du symposium international d’Hautvillers 1987, Reims, 1991 (Mémoire n° 5 de la Société archéologique champenoise) p. 97-107. La présence de ce tesson à Bavay vient donc confirmer notre intuition.
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[43]
La mention la plus ancienne est un compte rendu de séance publié en page 2 du bulletin 1910/1 de la Société archéologique champenoise mais la présence d’un vase rouge n’est pas mentionnée. C’est bien après le décès accidentel de Chance que les informations extraites d’une lettre [compte rendu sommaire] reçue par Schmit ou Jadart donnent des précisions sur sept tombes trouvées au début de l’année 1909 et une tombe à char explorée le 21 novembre. E. Schmit, « Sur quelques sépultures celtiques de Murigny (écart de Reims) – notes de M. Chance, de Mailly (Champagne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1925/1, p. 20-24.
-
[44]
J.-J. Charpy, « Les situles du ve siècle en Champagne : formes et décors », Actes du symposium international d’Hautvillers 1987, Mémoire n° 5 de la Société archéologique champenoise, 1991, p. 41-58.
-
[45]
A. Brisson, P. Roualet, J.-J. Hatt, « Le cimetière gaulois La Tène Ia du Mont Gravet à Villeneuve-Renneville (Marne) », Mémoires de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, LXXXVI, 1971, p. 43 et XXXIII Pl. et LXXXVII, 1972, p. 7-48.
-
[46]
J. Dechelette, Manuel d’archéologie préhistorique et celtique, IV, Paris, Picard, 1927, fig. 662.
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[47]
Charles Bosteaux-Paris, le père, avait participé bien avant la première guerre mondiale à l’exploration de ce site.
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[48]
J.-J. Charpy et P. Roualet, Céramique peinte gauloise en Champagne du vie au iier siècle avant J.-C., Catalogue de l’exposition du musée d’Epernay juin-octobre 1987, Epernay, imp. Choque, 1987, p. 79 n° 89.
-
[49]
N. Corradini, « La céramique peinte à décor curviligne rouge et noir en Champagne : approche technologique et chronologique », Actes du symposium international d’Hautvillers 1987, Reims, 1991 (Mémoire n° 5 de la Société archéologique champenoise), p. 109-142 (cf. p. 131-132).
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[50]
S. Verger, Les tombes à char de La Tène ancienne en Champagne et les rites funéraires aristocratiques en Gaule de l’Est au ve siècle avant J.-C., Thèse de doctorat de l’Université de Bourgogne, 1994, multigraphiée, 3 vol. (inédite).
-
[51]
C. Bosteaux-Paris, « Le cimetière gaulois de la Pompelle, curieux spécimen de céramique gauloise », Association française pour l’avancement des sciences, Grenoble, 1885 (2e partie), p. 538-541.
-
[52]
C’est le travail exemplaire de recueil des sources effectué par Stéphane Verger qui a permis à l’un de nous de procéder à cette identification. Citons-le : « La tombe à char des Marquises a été découverte et explorée par J[ules] Orblin. Chance averti de la découverte, vient tamiser les déblais et termine la fouille ». On peut réellement se demander si l’intervention de Chance n’a pas été un coup monté contre Orblin dont on sait le peu de rigueur qui l’animait.
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[53]
Le don de ces tessons comme des autres tend à prouver la relation d’amitié qui a pu exister entre Chance et les Bosteaux. C’est bien évidemment, l’un des fils Bosteaux qui a permis à M. Hénault d’avoir accès à la collection dans la maison de Mailly-Champagne.
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[54]
Ce vase, trouvé par Charles Coyon, est entré en 1907 dans les collections du British Museum.
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[55]
La collection de Charles Bosteaux a été détruite ou dérobée pendant la première guerre mondiale.
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[56]
H. Demitra, « Autour de Reims antique », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1910/1, p. 8. Les premières mentions du site sont anonymes dans Revue de Champagne et Brie, IV, 1878, p. 48 et 144.
-
[57]
À lire entre les lignes, on comprend que seul du mobilier a été récupéré à l’occasion de travaux de construction ou de voirie dans ce quartier ouest de Reims alors en cours d’urbanisation.
-
[58]
On a exclu d’emblée l’hypothèse de l’entrée de l’objet après le décès de M. Hénault. Il apparaît assez clairement que tous les objets qui lui ont été remis sont bien entrés dans les collections du musée et non dans la sienne.
-
[59]
L. Simonnet, J. Dupuis, « Le groupe de tombes celtiques du lieu-dit Pays, territoire d’Hauviné », Bulletin de la Société archéologique champenoise 1926/2, p. 51-52.
-
[60]
On pense que cette origine pourra être déchiffrée à l’aide d’une lumière noire.
-
[61]
J.-J. Charpy, « Aperçu sur les rites du feu dans le milieu celtique champenois », dans Feux des morts, foyers des vivants. Les rites et symboles du feu dans les tombes de l’âge du fer et de l’époque romaine, xxviie colloque international, Halma, juin 2004 (à paraître).
-
[62]
Son dessin a été publié dans J.-J. Charpy, « Les tombes à char en Champagne », Bulletin de liaison des Amis des Études celtiques, n° 32, octobre-novembre 2002, p. 6, fig. 4.
-
[63]
Collectif, « I Celti », Catalogue de l’exposition de Venise, Ed. Bompiani, Milan, 1991, n° 198d.
-
[64]
P. Jabobsthal, « Early celtic art », Oxford, 1944, cf. n° 156 g, p. 184 (vol. I) et Pl. 99 (vol. II).
-
[65]
Op. cit., note 27.
-
[66]
Ils sont les répliques exactes de ceux mis au jour dans la tombe 7 de Caurel « Fosse Minore » (MAN, n° inv. 80021b). Ces deux anneaux de Bavay pourraient donc compléter le ceinturon partiellement conservé au MAN puisqu’il correspond à l’une des tombes mises au jour en la présence de M. Hénault. Le lecteur se reportera plus haut à Lavannes.
-
[67]
En Picardie, en Normandie, dans le Hainaut Belge, le dépôt de pièces de char (et non du char complet) est attesté à plusieurs reprises (A. Duval, « Les tombes à char de l’aristocratie gauloise », Histoire et Archéologie, 98, 1985, p. 36-41 à compléter par les découvertes récentes de l’archéologie préventive). Dans les Ardennes belges, un exemple de char complet du iiie s est signalé à Neufchâteau-le-Sart : A. Cahen-Delhaye, Nécropole de La Tène à Neufchâteau-le-Sart, Bruxelles 1997 (Monographie d’archéologie nationale, Musées Royaux d’art et d’histoire, 10)
-
[68]
L’entrée du mobilier de Pontfaverger dans les collections du musée d’Epernay a permis de déterminer que la sépulture contenait trois inhumations décalées dans le temps et une incinération. Ce que l’on sait de celle de Reims/Murigny laisse supposer une situation identique, à savoir l’existence d’une tombe multiple.
-
[69]
J.-J. Charpy, « Esquisse d’une ethnographie en Champagne celtique aux ive et iiie siècles avant J.-C. », Actes du ixe congrès international d’études celtiques, Paris, 1991, Études celtiques XXVIII, 1991, p. 75-125. K. Almassy, Les rapports entre la Cuvette des Karpates et la Champagne au iiie siècle avant J.-C., Mémoire de DEA de l’Université Paris I, 1992, inédit.
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[70]
R. Delmaire, Carte archéologique de la Gaule, Le Nord, 59, Paris 1996, p. 62.
-
[71]
Favret a lui-même pratiqué ces échanges lors de la création du musée de Penmarc’h (Finistère), mais on peut citer l’exemple plus ancien de la collection Chierici à Reggio Emilia ou celui de l’éparpillement de la collection Caranda (Aisne).
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[72]
Henri Demitra s’étonne dès 1910 du peu de soin apporté à la fouille des nécropoles (cf. note 56).
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[73]
Léon Bérard est mort sur le front de l’Aisne le 9 janvier 1918.
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[74]
Les deux seuls carnets de fouilles conservés en sont le témoignage direct. On doit leur sauvegarde à l’abbé Favret qui les a conservés après la publication de la nécropole des Grandes-Loges (Marne).
-
[75]
C’est à l’occasion de travaux et d’une replantation de vignes que des recherches ont été menées sur des tombes explorées par Léon Jouron, Emile Schmit dès 1905, reprises en 1908 et 1912 par Léon Bérard, Amaury Thiérot, les abbés Bossus et Favret. Les quelques tombes explorées à nouveau en 1978 (fouilles restées inédites de J.-M. Sauget) ont livré trois vases laissés sur place parce que cassés et les restes de papier goudronné, utilisé pour protéger la fouille ou les hommes des intempéries.
-
[76]
Les auteurs expriment leurs vifs remerciements à Bernard Lambot pour toutes les informations qu’il a bien voulu nous donner.
1La découverte d’objets provenant de la Marne au musée de Bavay pourrait paraître étonnante : elle n’est que le témoignage de relations privilégiées liées à la recherche. Cet ensemble se compose de céramiques complètes ou non et de quelques objets de bronze ou de fer, bijoux et armes d’époque laténienne, acquis au plus tard en 1933 [1]. Anecdotique à première vue, l’existence d’une telle collection déplacée loin de son lieu de découverte et sans rapport direct avec la thématique d’un musée gallo-romain, est pourtant digne d’intérêt à plusieurs titres. En premier lieu, nouvel exemple de la dispersion des collections archéologiques de Champagne-Ardenne, elle restitue à l’archéologie champenoise des documents perdus ou des premières informations matérielles sur des sites dont on ignore tout. Il n’est donc pas anodin de récupérer des ensembles bien conservés au regard de la perte du mobilier de milliers de tombes fouillées ou pillées au xixe s. et au début du xxe s [2]. En second lieu, ces transferts d’objets sont révélateurs d’une démarche scientifique originale, d’une étape particulière dans la genèse de la science archéologique.
Les sources écrites
2On a bien entendu bénéficié de l’inventaire du musée de Bavay dont on va montrer au fur et à mesure du catalogue des objets qu’il présente certaines limites. Le musée conserve également les archives de Maurice Hénault, premier conservateur du musée, en particulier ses notes et courriers. Les documents de l’abbé Favret au musée d’Epernay, les carnets Bosteaux [3] furent également consultés, de même que les publications contemporaines de la Société archéologique champenoise. Il faut aussi signaler que certains objets, dont on trouvera plus loin la description, sans numéro d’inventaire, n’ont reçu une identification que par les cartels des planchettes qui avaient servi à leur présentation dans le musée mis en place par Maurice Hénault. Ils avaient été conservés tels quels dans les réserves du musée, en dépit des transferts pendant et après la seconde guerre mondiale [4].
Les méthodes de recherches comparées en archéologie à l’époque de Maurice Hénault
3L’initiateur de ces échanges est Victor Albert Maurice Hénault [5], conservateur du musée de Bavay et chargé des fouilles dans cette localité. Né à Paris en 1867, il est d’abord bibliothécaire en titre et archiviste de la ville de Valenciennes. L’évolution de sa carrière depuis son entrée comme sous-bibliothécaire adjoint en 1887, figure en détail dans ses notes manuscrites conservées dans les archives du musée de Bavay. Pendant le premier conflit mondial, il est chargé également de la réorganisation du musée et de la conservation des œuvres d’art, en remplacement du conservateur mobilisé [6]. Mais dès 1906, il crée la Société des Amis de Bavay et commence la surveillance de travaux régionaux, dans les sablières de Bavay, ou les différents chantiers, à Famars, en forêt de Mormal ou au cimetière Saint-Roch à Valenciennes. En 1920, il est chargé de mission par le ministère de l’Instruction Publique pour les fouilles à exécuter à Bavay. Il s’investit alors totalement dans l’archéologie gallo-romaine, créant la revue Pro Nervia [7] et le musée de Bavay dont il devient le conservateur officiel le 18 avril 1932. Il déploie une activité intense de fouilles, d’inventaire, de publications et jouit alors d’une excellente réputation aussi bien en France qu’en Belgique toute proche puisqu’il est, entre autres distinctions, nommé auxiliaire de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres pour la Carte archéologique de la Gaule romaine, membre correspondant étranger de la Société d’anthropologie de Bruxelles et, à sa retraite en 1936, chevalier de la Légion d’Honneur [8].
4Entre 1887 et 1939, il ne publie pas moins de cent trente-deux articles. La majorité des travaux archéologiques paraîtront dans la revue intitulée Pro Nervia, créée à l’imitation de Pro Alesia, en dépit des critiques d’Adrien Blanchet sur l’incorrection de la formule latine employée. Nous retiendrons particulièrement les articles parus en 1927 et en 1930 susceptibles d’éclairer cette politique de contacts, d’échanges et de réunions. En 1926, Maurice Hénault, en tant que membre de la Société archéologique champenoise [9], s’adresse au président de cette société pour développer les relations et, pour reprendre l’expression même de Maurice Hénault, « voisiner », c’est-à-dire visiter le musée de Reims, qui se reconstitue alors après les destructions du premier conflit mondial, et assister à une fouille de sépulture marnienne [10]. La visite du musée de Reims, dont l’exposé des richesses émane de la plume de L. Lacroix [11], est suivie d’une visite chez M. Bosteaux-Cousin. Depuis plus d’un an, Maurice Hénault est en contact avec l’abbé Favret d’Epernay [12] grâce à l’entremise de H. Simon, de Courtavant (Aube) [13] : la rencontre aurait dû se faire, sans le trop plein d’activités de Favret, sur le site de Lavannes fouillé par les Bosteaux [14]. Cette rencontre manquée est néanmoins suivie d’échanges épistolaires fréquents qui ont pour sujet principal la revue Pro Nervia, à laquelle collabore parfois Favret [15]. La revue bavaisienne donne également des comptes rendus des activités de la Société archéologique champenoise [16].
5Cette pratique de contacts est particulièrement bien exposée dans une communication de Maurice Hénault au congrès de la Fédération archéologique et historique de Belgique, tenu à Anvers en 1930 [17]. Le conservateur de Bavay y dévoile en effet tout l’intérêt qu’il a pu trouver à fréquenter les frères Bosteaux [18] à Lavannes, Honoré Gardez à Reims. Les comparaisons avec le mobilier champenois l’ont amené à distinguer les sépultures « nerviennes » des tombes romaines, quoique chez les Nerviens, note-t-il, « la couleur n’ait pas été très utilisée ».
6Quoique les différents textes n’y fassent aucune allusion, ces contacts furent suivis d’échanges de matériaux de fouilles. Ainsi, le musée de Bavay conserve une petite série d’objets entrés en 1930 et en 1932, donnés par Bosteaux. Par ailleurs, il est très vraisemblable que le poupon emmailloté déposé dans un berceau provenant de Bavay [19] soit arrivé au musée de Reims lors de la visite de 1926 ou d’une rencontre suivante : la première fiche d’inventaire manuscrite de la main de Gardez mentionne en effet la datation établie par Maurice Hénault et on a vu plus haut combien le conservateur de Bavay estimait son collègue rémois.
7Ces objets sont donc témoins d’une démarche particulière dans l’établissement de la chronologie, dans la tentative de classement du matériel exhumé principalement dans les sablières exploitées dans les faubourgs de Bavay.
Catalogue des objets du musée de Bavay
8Il a paru plus intéressant de ne pas suivre l’ordre d’enregistrement dans l’inventaire mais bien de regrouper les séries par origine géographique de commune selon un classement alphabétique [20].
Anguilcourt-le-Sart (Aisne), confusion présumée avec Aguilcourt (Aisne)
9On ne connaît aucune découverte mentionnée par des archives [21] dans cette commune. La nature de la pièce conservée permet de penser que l’on est en presence d’un objet donné par Honoré Gardez et provenant de la nécropole d’Aguilcourt [22]. On perçoit ici une des nombreuses confusions possibles de Maurice Hénault face à la multitude de sites et à sa mauvaise connaissance du milieu champenois. Un autre argument qui vient plaider en faveur du site d’Aguilcourt, est sa proximité de Reims et Soissons. L’autre commune se situe dans l’arrondissement de La Fère (Aisne), région non prospectée par les archéologues rémois.
1 – Bracelet (n° inv. 6438) (fig. 1)
Bijoux marniens en bronze d’Anguilcourt (Inv. 6438), Lavannes (Inv. 6012, 6013, 6042, 6277), Prosnes (Inv. 6439), Prunay (Inv. 6441, 6436), Reims ( ? Inv. 6015) et sans origine précise (Marne) (Inv. 6437, n° 9, Inv. 6440)
Bijoux marniens en bronze d’Anguilcourt (Inv. 6438), Lavannes (Inv. 6012, 6013, 6042, 6277), Prosnes (Inv. 6439), Prunay (Inv. 6441, 6436), Reims ( ? Inv. 6015) et sans origine précise (Marne) (Inv. 6437, n° 9, Inv. 6440)
10Ce bracelet de bronze présente toutes les caractéristiques d’une armille hallstattienne : section du jonc, diamètre. Toutefois le jugement est révisé au vu du décor qui est constitué d’une ligne en dents de loup avec présence d’un chevron dans chaque triangle délimité par son tracé. C’est, à notre connaissance, le seul cas connu de bracelet de ce type avec un tel décor. Il convient donc de le considérer comme une pièce de transition du tout début de la période laténienne. Il est tout à fait regrettable de ne pas connaître le contexte exact de cet objet. L’ouverture est à considérer comme accidentelle, l’armille devait être fermée à l’origine. Diamètre : 5,3 cm ; section rectangulaire : 3 mm sur 2 mm.
Bétheniville, « Le Fer à Cheval » (Marne)
11Le fait de retrouver à Bavay des tessons provenant de cette commune permet d’illustrer avec certitude le passage de Maurice Hénault chez Jules Dupuis à Saint-Masmes (Marne) en 1930 [23]. Ce fut une immense surprise que de trouver à Bavay les fragments du vase le plus marquant de cette nécropole, mais cela peut s’expliquer puisque c’est précisément au début de la fouille de ce cimetière que Maurice Hénault est venu visiter le site, peut-être même le jour de la découverte de la tombe 10. Ces fragments témoignent aussi de l’hospitalité champenoise exercée par certains chercheurs qui n’hésitent pas à se défaire d’une partie d’un vase qui constitue le fleuron céramique de leur collection.
1 – Tessons : tombe 10 (n° inv. 6008 et 6009) [24] (fig. 11)
12Ces deux tessons non jointifs appartiennent à la grande coupe à fond ombiliqué et vasque ornée à l’intérieur. Étant donné la qualité de sa. cuisson et de sa pâte, on ne peut que penser qu’elle a été écrasée lors de l’ouverture de la sépulture : la partie la plus complète est conservée dans la collection Dupuis (aujourd’hui au musée des Antiquités nationales) et ces tessons, certes importants en taille, furent donnés à un visiteur de prestige
13Cette céramique est tournée, lissée soigneusement et peut-être même moulée. La pâte est noire sur l’extérieur mais rougeâtre à l’intérieur et surtout peinte en noir sur une hauteur de deux centimètres sur le bord interne à partir de la lèvre. La zone ornée de la panse externe est dépolie et finement rythmée par des lignes obliques et ondées faites au lissoir. Il est bien évident que cette céramique imite de la vaisselle métallique et peut être rapprochée de plusieurs exemplaires de Champagne (Acy-Romance [25], Les Mesneux [26],…) ou de la région parisienne (Bouqueval [27]). En chronologie, ce vase ne peut que se ranger dans le dernier quart du iiie s. par le contexte connu et publié. Hauteur : 8 cm ; diamètre maximum : 28 cm.
2 – Vase sans attribution de tombe (n° inv. 6010) (fig. 10)
14C’est une coupe basse incomplète conservée sous la forme de sept tessons jointifs. Elle est particulièrement lourde du fait de l’épaisseur exceptionnelle de sa paroi. La coloration de la pâte après cuisson est grise à noire. L’épiderme est assez grossier au toucher malgré le lissage. La lèvre débordante et le profil du col ne sont pas sans évoquer ces mêmes éléments sur la série des situles champenoises du iiie s. avant J.-C. Le décor est composé d’applications obliques d’un même peigne [28] sur l’épaulement et le bas de la vasque. Entre ces deux frises, il est complété par une ligne ondée, tracée à main libre avec un peigne à quatre dents dont la symbolique est à l’évidence un retour à un discours traditionnel plus ancien matérialisé par le motif de la dent de loup. Les notes de Dupuis ne semblent pas avoir été conservées et dans la publication, rien ne permet d’identifier ce vase dans un contexte de la nécropole. Il n’est peut-être pas impossible que ce vase ait été trouvé par Dupuis dans les déblais d’une fouille antérieure ou, comme on le pense, dans la partie explorée par Raunet à la suite de travaux et juste avant l’intervention de Dupuis. Hauteur : 10,2 cm ; diamètre maximum : 17,8 cm.
Bouzy, sans lieu-dit mais attribuable à celui des « Argentières » (Marne)
15L’emplacement de la nécropole fouillée par Gaston Chance restait inconnu mais il a pu être précisé [29] grâce à un croquis d’archive. Ses notes ont malheureusement disparu et seule une partie a été recopiée par l’abbé Favret. Ce manuscrit est conservé au musée d’Epernay et une copie à Reims. La fouille de cette nécropole remonte à mars-décembre 1913. On réalise pourquoi les notes sont lacunaires, et on présume que Maurice Hénault rendit visite à la veuve de Gaston Chance à Mailly-Champagne.
1 – Tessons d’un vase caréné (n° inv. 6301 et 6305) (fig. 3)
16Ces deux fragments permettent de restituer le profil complet du vase. Celui-ci appartient à la forme haute des profils carénés et entre dans les productions classiques de la Marne du ve s. avant J.-C. par sa pâte fine, son lissage très soigné. Malheureusement, on ne peut pas préciser davantage sa chronologie faute de décor et de contexte. L’enregistrement différé, mais proche, de ces deux tessons illustre le décalage entre l’entrée des collections à Bavay et l’enregistrement à l’inventaire. D’autre part, cette dichotomie numérique permet d’affirmer que ce vase a été donné brisé à Maurice Hénault et que ce n’est pas lui qui a effectué la numérotation. Hauteur : 12 cm ; diamètre maximum : 11,2 cm.
2 – Tesson (n° inv. 6353 ex 680 B) (fig. 11)
17C’est un fragment de la lèvre d’une coupe large imitant de la vaisselle métallique dont la pâte est à cuisson réductrice au cœur et oxydante pour l’épiderme interne et externe. Il comporte une bande peinte en rouge à l’extérieur et placée immédiatement sous la lèvre débordante, puis une seconde plus fine située à la base du col et dépassant légèrement l’épaulement de la vasque. Par la présence des bandes rouges, l’aspect tourné et la nature de la pâte, on est tenté de rapproché ce tesson de ceux décrits plus bas et trouvés à Sept-Saulx (n° 6308 et 6309). Cette hypothèse se renforce quand l’objet est attribué à la fouille Chance de 1913 et qu’à Bouzy, des tombes datables de La Tène moyenne, voire de La Tène finale ne sont pas mentionnées dans le manuscrit recopié par Favret. Hauteur du tesson : 6 cm ; diamètre de l’ouverture : 28 cm.
3 – Gobelet caréné (sans n° inv.) (fig. 3, n° temporaire 1)
18Il est complet et est monté à la main, en terre grise avec coup de feu. Le pied annulaire est légèrement creux. Ce vase à boire entre dans les canons des formes bien datées dans le ve s. avant J.-C., mais hors de son contexte, il est difficile de préciser davantage sa chronologie. Hauteur : 8,1 cm ; diamètre maximum : 8 cm.
Guignicourt (Aisne)
19Le seul cimetière celtique de Guignicourt connu à l’époque de Maurice Hénault est celui localisé par Honoré Gardez dans le parc du château à la suite des découvertes accidentelles faites par le Marquis de Nazelles. À l’évidence, les tessons conservés à Bavay ne peuvent provenir que d’une fouille postérieure et conduite par Honoré Gardez [30] peut-être en plusieurs campagnes.
1 – Tesson (n° inv. 6330) (fig. 10)
20Ce tesson appartient à un vase piriforme, sans doute datable du iiie s. avant J.-C. bien qu’il soit en terre noire bien lissée jusqu’à l’épaulement, mais surtout parce qu’il est modelé à la main dans sa partie basse au-dessous de la carène. Le profil marque un apparentement avec les inflexions des vases situliformes de cette même période. Le tesson n’est pas suffisamment important pour vraiment pouvoir donner les dimensions du vase.
2 – Tesson (n° inv. 6332 ex 665 B) (fig. 11)
21C’est un tesson d’une jatte carénée à lèvre concave profilée. Elle est en terre grise à noir, tournassée et de cuisson réductrice bien cuite. Cette céramique appartient au répertoire des formes du iiie s. avant J.-C. Hauteur conservée : 7,5 cm environ ; diamètre : 28 cm.
Lavannes, lieu-dit inconnu (Marne)
22Le mobilier donné à Maurice Hénault n’a pas été enregistré accompagné du lieu de la découverte. C’est tout à fait regrettable étant donné le nombre de nécropoles explorées dans le secteur [31]. On sait par les archives que dès sa première visite en Champagne de 1926, Hénault explore des tombes avec les frères Bosteaux à Lavannes. On a recherché en vain les traces de ces collaborations dans les carnets de fouilles [32] retrouvés par Pierre Roualet. C’est ainsi que l’on a acquis la certitude que les carnets Bosteaux ne concernent que les découvertes qui constituent leur propre collection. Les objets provenant de cette commune ne sont pas assemblés par ensembles clos mais au mieux par regroupement partiel comme cela va être le cas pour les deux premiers. D’ailleurs, on ne peut garantir que Lavannes est la véritable provenance comme on va le voir avec les objets rangés sous le n° 1.
1 – Epée et bélière (n° inv. 6006)
23Malgré les recherches communes menées avec nos collègues du musée de Bavay, il n’a pas été possible de retrouver ces deux pièces. L’utilisation du mot bélière laisse présumer une panoplie militaire de la fin du ive s. ou de la première moitié du siècle suivant. L’usage de ce terme dans l’entre-deux-guerres conduit à supposer la présence d’un ceinturon métallique composé de maillons et non d’anneaux reliés entre eux par des liens de cuir. Les archives permettent de penser que ces objets pourraient provenir de Caurel, « Fosse-Minore » [33].
2 – Vase (n° inv. 6007) (fig. 10)
24Il est de forme ouverte et basse du type jatte. Sa lèvre prolonge une inflexion concave placée au-dessus de la carène de la panse. Cette céramique modelée et montée à la main est réalisée dans une pâte grossière de couleur brune marbrée de gris. Elle présente un lissage médiocre, des coups de feu dus à son mode de cuisson et un gros dégraissant. Les trous dits dans l’inventaire « de suspension sur le rebord » ne sont en fait que les perforations d’agrafage destinées à rapprocher les lèvres d’une fissure verticale partant de la lèvre jusqu’au fond du vase. La forme amollie, le manque de soin et le caractère grossier de la pâte plaident pour une datation basse que l’on peut situer vers le milieu du iiie s. avant J.-C. Hauteur : 9,1 cm ; diamètre maximum : 14,8 cm.
25Ici la proximité chronologique de ce vase avec les armes ci-dessus laisserait supposer un possible contexte funéraire. Cette hypothèse est renforcée par l’enregistrement continu à Lavannes de ces premières pièces. La nature de la « bélière » aurait pu permettre de conforter ou de démonter la possible relation entre ces objets.
3 – Vase caréné (n° inv. 6011) (fig. 3)
26Il est du type caréné bas monté à la main, bien lissé et exceptionnellement lourd. Il est sans décor, phénomène assez récurrent dans le secteur rémois pendant le ve s. avant J.-C. La pâte après cuisson est beige, mais varie au gris sur certaines plages. On doit noter, en premier lieu, l’épaisseur importante de la paroi d’où le poids de ce vase puis en second, la retouche de la lèvre qui a été retaillée en faisant disparaître la limite supérieure. Il n’est guère possible de déterminer quand cette action a été réalisée. Le profil amolli du vase plaide pour une datation dans la seconde moitié du ve s. avant J.-C. Hauteur conservée : 9,2 cm ; diamètre maximum : 12,9 cm.
4 – Torque en bronze (n° inv. 6012) (fig. 1)
27Il appartient à une série bien représentée en Champagne : celle des torques ouverts, circulaires, de section pleine et moulurée. Le jonc a été tiré d’un segment d’une tige de métal étirée à la filière. La face externe est ornée de six gorges parallèles et longitudinales. Dans chacune d’elles, on observe un fin décor tracé au burin balancé. Par sa forme, sa technologie et son décor, ce torque entre dans les productions du second quart du ve s. avant J.-C. Diamètres : 14,2 et 14,6 cm ; diamètre de la section : 5 mm.
5 – Torque en bronze (n° inv. 6013) (fig. 1)
28Il est enregistré comme provenant d’une fouille faite en septembre 1930 [34]. Il appartient à la même série que le précédent avec pour variante le jonc lisse de section circulaire et les extrémités marquées par quatre incisions délimitant trois moulurations en léger relief émoussé. Il appartient à la même phase chronologique que le précédent. Diamètre : 13,3 cm ; diamètre section : 5 mm.
6 – Trois anneaux de ceinturon (n° inv. 6017) (fig. 2)
29L’inventaire précise « trouvés en septembre 1930 » et s’accompagne de la mention : « petits anneaux de bronze que l’on trouve associés aux couteaux du Marnien II ». On s’étonne de cette incohérence chronologique sauf à admettre une erreur de mémoire de Maurice Hénault. Les anneaux sont de section pleine et ovalaire mais deux (a et b) présentent une fine mouluration axiale occupant la ligne équatoriale de la circonférence externe au milieu de l’épaisseur. La patine liée au passage d’un ou plusieurs liens de cuir est parfaitement lisible et répond aux normes connues des cuirs celtiques. L’épiderme de l’anneau (b) présente de fines bulles d’air en surface. Ce type de ceinturon ne constitue pas un marqueur chronologique précis. Il s’inscrit dans une longue phase qui peut couvrir l’extrême fin de la seconde moitié du ve s. mais surtout une grande partie du siècle suivant. Diamètre (a, b, c) : 3,2 cm.
7 – Fibule (n° inv. 6018) (fig. 2)
30Elle est en bronze, de type filiforme et sans décor. Son ressort est à deux fois une spire et corde extérieure. L’arc, par sa forme, se place en intermédiaire entre celui des modèles dits de Marzabotto [35] et ceux pré-Duchcov [36] ; types se suivant immédiatement et chronologiquement. Le porte-agrafe est long et le pied libre vient s’appuyer sur le devant de l’arc. Cet exemplaire constitue un bon exemple de transition entre ces deux modèles. Il peut donc être daté peu avant ou après 400 avant notre ère. Longueur : 7,4 cm ; hauteur de l’arc : 1,9 cm.
8 – Trois bracelets de bronze (n° inv. 6042) (fig. 1) [37]
31La nature de ces fins bracelets traduit immédiatement une appartenance chronologique au Hallstatt final jogassien de la Marne. Les éléments conduisant à cette attribution sont la fragilité de chacun des anneaux, la cassure qui laisserait penser qu’ils étaient ouverts à l’origine et enfin le décor réalisé par des coups de ciseau disposés plus ou moins régulièrement à la surface des armilles [38]. Les comparaisons locales sont assez nombreuses comme à Chouilly « Les Jogasses », site éponyme ou à Prosnes « Les Vins de Bruyères [39] ». Diamètre des armilles : 5,8 cm ; largeur : 3 mm.
9 – Vase (n° inv. 6274) (fig. 9)
32Cette céramique est identifiée comme un don Bosteaux de 1932. C’est un pot ovoïde bas, modelé à la main comme en atteste la paroi épaisse et le profil irrégulier de la panse. Il est en terre noire, lissée grossièrement, laissant nettement apparaître le dégraissant. Ce modèle de vase ne peut appartenir qu’à des productions marquant la période qui précède l’abandon des nécropoles à inhumation. Il est donc datable entre le milieu et la fin du iiie s. avant J.-C. On doit signaler qu’il est empli de fragments d’ossements humains incinérés mais il n’est pas possible de garantir comme vrai cet assemblage qui reste toutefois possible. Hauteur : 16,6 cm ; diamètre maximum : 19,8 cm.
10 – Armilles (n° inv. 6277) (fig. 1)
33L’inventaire indique quatre armilles mais il n’en reste que deux qui présentent un sérieux apparentement avec celles décrites ci-dessus (cf. Lavannes n° 8, inv. 6042). On a noté sur l’un des deux exemplaires les stigmates de l’enclumette sur laquelle on a pratiqué le décor au ciseau de ces armilles jogassiennes. La face interne présente donc une série d’ondulations sans interférences pour la surface externe. Ce second lot pourrait correspondre à l’enregistrement de quelques exemplaires de la même tombe que ceux déjà évoqués mais avec une séparation entre bracelets des deux bras, un groupe pour le droit et un second pour le gauche. Cette hypothèse mérite d’être soulignée sans pouvoir, au seul examen visuel, être confirmée. Diamètre : 5,4 cm ; largeur : 3 mm.
11 – Tessons (n° inv. 6333, 6334, 6335 notés Lavannes, 6338 et 6339 notés Prunay) (fig. 4)
34Il est possible qu’à l’origine il n’y ait eu que deux tessons non jointifs d’un même vase du type situle carénée en terre beige clair à brun tirant sur le jaunâtre. Des coups de feu de cuisson sont visibles. Le vase était peint sur l’épaulement. Deux chevrons imbriqués tracés avec un peigne à trois dents [40] délimitent une plage intermédiaire occupée par une bande peinte en rouge. Comme il reste des éléments de trois motifs, on peut raisonnablement interpréter le décor de l’épaule comme une frise continue de chevrons. Sur la panse et à peine au dessous de la carène, c’est une ligne horizontale qui a été réalisée. Elle se compose d’une bande rouge délimitée en haut et en bas par un tracé linéaire fait au peigne à trois dents. L’organisation générale du décor et la nature de la pâte présentent des apparentements avec ceux observés sur les productions de l’atelier localisé vers La Chaussée-sur-Marne [41]. Toutefois, une différence est notable : les filets blancs des exemplaires de la zone châlonnaise sont ici remplacés par un tracé au peigne. Hauteur conservée : 16 cm environ ; diamètre de la panse à la carène : 30 à 32 cm.
Murigny, aujourd’hui commune de Reims (Marne)
35La découverte à Bavay du tesson ci-dessous pourrait confirmer des hypothèses émises : la première est celle du passage de M. Hénault chez la veuve de Chance (cf. Bouzy ou Prunay « Les Marquises », n° 6321 et 6322), la seconde est celle de l’identification d’un vase de la série dite du type de Prunay [42] dans la tombe à char de cette commune.
1 – Tesson (n° inv. 6312) (fig. 8)
36Ce fragment de vase engobé de rouge qui comporte encore la trace d’une courbe peinte en noir ne peut appartenir, croyons-nous, qu’à la tombe à char explorée par G. Chance [43]. Il est donc très intéressant de retrouver ce tesson qui confirme les affirmations de l’auteur de la fouille et l’on s’étonne que ce témoin soit passé dans une collection de comparaison, mais on peut comprendre que ce modeste fragment n’avait plus guère d’intérêt pour Mme Chance. On peut être sûr de l’identification puisqu’elle est écrite sur une étiquette ancienne collée sur le support carton original de l’ancienne présentation permanente. Ce tesson appartient au milieu de panse d’un vase balustre subsphérique à engobe rouge appliqué sur une pâte chamois. Ce fragment se trouvait situé en limite basse de la zone engobée, elle-même délimitée par une ligne horizontale faite au lissoir. Ce qu’il reste du tracé en noir ne permet pas de pouvoir déterminer si ce vase appartient à la série initiale des vases dits de type Prunay ou à la série secondaire. On ne peut pas donner une idée de la grandeur exacte du vase mais on peut le dater de la seconde moitié du ive s. ou du début du siècle suivant. On constate donc une discordance chronologique avec les éléments de char du ve s. conservés au musée de Reims.
Prosnes, sans indication de lieu dit (Marne)
37Il est ici encore très préjudiciable de ne pas trouver mention d’une nécropole et une tentative d’attribution est vaine tant la quantité de sites est importante sur le terroir de cette commune. La présence de Bosteaux père et fils est attestée aux lieux-dits suivants : « Les Terrages », « Les Vins de Bruyères », « Le Buisson Mouton », « La Voie de Sept-Saulx » et « Le Mont Saint-Georges ».
1 – Tesson d’un vase tulipiforme (n° inv. 6302 noté Prosnes ? et 6303 noté Prunay) (fig. 5)
38L’élément conservé est suffisamment pertinent pour identifier le haut d’un skyphos tulipiforme, sans décor, réalisé dans une terre noire bien lissée et au toucher savonneux. Le dégraissant très fin contient quelques particules de craie. Sur la face interne, la pâte prend une coloration rougeâtre. Ce vase entre dans les productions classiques du ve s. marnien. On doit signaler que ces tessons ne se raccordent pas avec le pied d’un skyphos (sans n° inv.) sans origine précise mais qui présente pourtant de sérieux points communs. Hauteur conservée : 10 cm ; celle estimée : environ 20 cm ; diamètre maximum : 13,4 cm.
2 – Série de tessons (n° inv. 6313 à 6316, 6336, 6337, 6340) (fig. 6)
39Ces tessons non jointifs issus d’un don Bosteaux appartiennent à un même vase mais avec pour origine tantôt Prosnes, tantôt Lavannes. On y a même ajouté un tesson supplémentaire privé d’un numéro d’inventaire. Ils appartiennent à un grand vase de type skyphos en terre noire, lissée. L’intérêt réside dans le décor réalisé au peigne. On peut à l’aide des fragments conservés tenter de le restituer avec un maximum de certitudes. Il se compose de deux frises continues séparées par des doubles lignes tracées au peigne à trois dents. La frise supérieure est une suite de demi-marches d’escalier formant une ligne crénelée. Celle inférieure se compose d’une suite de chevrons formant des dents de loup. L’ensemble du tracé a été réalisé à main levée. Ce vase ne peut être daté que du ve s. avant J.-C. et sans doute vers le milieu ou le début de la seconde moitié par la présence de la frise supérieure. On exclut le dernier quart en raison du tracé à main levée et non au gabarit parfois accompagné de l’usage du tour lent. Hauteur conservée : 19 cm ; diamètre maximum : 29 cm.
3 – Tesson trouvé en 1912 (n° inv. 6324) (fig. 4)
40C’est un tesson de haut de panse d’un vase situliforme en terre noire bien lissée. Il est orné de bandes verticales, faites au peigne à neuf dents, espacées à peu près régulièrement laissant des plages lissées et remplies d’impressions au bâtonnet à pointe mousse disposées avec un semblant d’organisation en lignes horizontales de trois. Il n’est pas possible de donner une idée précise de la dimension du vase qui entre dans les productions caractéristiques du ve s. avant J.-C.
4 – Tesson trouvé en 1912 (n° inv. 6325-6326) (fig. 4)
41Le type du vase peut être parfaitement défini ici. À l’évidence, il s’agit d’une situle basse [44] en terre noire au lissage soigné. Elle est ornée sur la panse de deux bandeaux d’un motif plastique, la pointe de diamant modelée par excision de la pâte, qui a le mérite d’être assez rare sur une forme de ce type de céramique indubitablement attribuable au ve s. avant J.-C. Le bandeau supérieur se compose de quatre lignes horizontales, celui inférieur qui devait être identique n’est représenté que par les deux rangs supérieurs. Il est tout à fait regrettable de ne pas disposer de quelques contextes réellement fiables pour ancrer ce type de décor dans la phase de La Tène ancienne. Il existe dans les collections (sans origine, Marne) du musée d’Epernay, une petite situle haute (inédite) dont la panse est entièrement recouverte par des pointes de diamant.
5 – Fond de vase trouvé en 1912 (n° inv. 6327) (fig. 4)
42Fond d’écuelle haute ou de situle basse dont la panse devait être recouverte d’impressions rangées en lignes horizontales. Ce vase entre dans les productions du ve s. av. J.-C. et on peut lui trouver quelques parallèles dans les nécropoles champenoises, Villeneuve-Renneville [45] « Le Mont Gravet » en particulier. Hauteur conservée : 6,5 cm ; diamètre maximum conservé : 18 cm.
6 – Tesson (n° inv. 6331 ex. 663B) (fig. 3)
43Ce petit fragment est intéressant parce qu’il atteste la présence par le pied modelé et dégagé au lissoir d’une oenochoé aviforme tripode en terre du même modèle que celle d’Aussonce [46] « Le Mont des Vaux » (Ardennes). De dimension inconnue.
7 – Tesson (n° inv. 6340)
44C’est par erreur que ce tesson est enregistré à Prunay et Lavannes. Il correspond à d’autres identifiés à Prosnes. On se reportera aux n° inv. 6333 à 6335.
8 – Bracelet (n° inv. 6439) (fig. 1)
45Ce bracelet de bronze est du type fermé et circulaire avec un jonc de section ovalaire. Il présente un décor qui devait occuper toute la circonférence et les deux faces. Le motif est une frise continue de doubles chevrons imbriqués, réalisée au ciseau. Il présente une parenté avec celui, sans origine, n° inv. 6437 décrit ci-après. Il appartient à la série des bijoux de bras caractéristiques du ve s. avant J.-C. Diamètre : 7,2 cm ; section : 4 mm sur 2 mm.
9 – Perle d’ambre (n° inv. 6448) (fig. 2)
46Cette perle d’ambre rougeâtre est traversée par une veine orangée. Elle a été polie à partir d’un bloc brut et d’inégale épaisseur. On peut voir dans cet état une preuve pour une attribution à la période du Hallstatt final jogassien. Des tombes de cette phase ne sont attestées que dans la nécropole de Prosnes et celle d’Heutrégiville, dans la collection des frères Bosteaux. C’est précisément dans la tombe 1 de ce dernier site que figure un pendentif avec une grosse perle d’ambre (MAN n° inv. 80129 f). Diamètre : 3 cm ; épaisseurs : 1,5 à 1,8 cm.
Prunay, « Les Marquises » (Marne)
47Cette nécropole représente sans aucun doute l’un des sites mythiques du proche secteur de Reims. Elle a été explorée à de nombreuses reprises et par une multitude d’archéologues. Les frères Bosteaux [47] y sont au moins intervenus en 1920 alors que le site avait souffert des perturbations causées par le front pendant plus de trois années. Les fouilles de vérification pratiquées par Bernard Lambot en 2005 attestent que le site est loin d’avoir été épuisé.
1 – Tesson (n° inv. 6311) (fig. 8)
48C’est un gros tesson de panse d’un vase de type balustre que l’on peut rapprocher de la forme de celui de Bussy-le-Château [48]. Il permet d’identifier un vase de la série initiale des vases engobés de rouge à décor détouré en noir. Les éléments conservés sont deux amorces d’une frise continue représentant un rinceau. On note qu’une fine incision faite au lissoir est placée sous une bande peinte en noir et délimite le bas de la zone engobée. Au-dessous, un autre décor fait au lissoir sur la pâte chamois existait mais ne peut être défini avec précision. Donner les mesures de ce tesson ne permet pas de préciser celles du vase.
49La présence d’un tesson au décor absolument similaire (MAN 80175l) dans la collection des frères Bosteaux fait que l’on doit émettre un doute sur l’origine du tesson de Bavay. En effet, celui-ci figure au mobilier de la tombe 11 de Warmeriville « La Motelle » (Marne) [49]. Seule une confrontation des deux tessons pourra peut-être permettre de trancher.
2 – Tesson peint [50] (n° inv. 6318) (fig. 6)
50Ce tesson mélangé avec ceux dits « des Commelles » (voir ci-dessous) est en fait bien identifié par une étiquette. Il est un peu difficile de l’attribuer à une forme céramique (skyphos ?). Le décor débute avec deux lignes parallèles, distantes de 1 cm environ, tracées au lissoir et à main levée. Au-dessous existait une frise de doubles carrés posés sur un angle. Entre ce double tracé des quadrilatères, l’espace est peint en rouge. Ce type d’ornement peut être rapproché d’une autre découverte, faite par Charles Bosteaux-Paris à Puisieulx/Prunay « La Pompelle » [51]. Le motif fermé peint ou tracé est un indice clair et récurrent d’une datation basse dans le ve s. avant J.-C. Il est impossible de donner une idée de la dimension de ce vase autre que de l’inclure parmi les productions de 30 cm et plus de haut.
3 – Tessons non jointifs (n° inv. 6321 et 6322) (fig. 5)
51Ces deux fragments sont aussi classés aux « Commelles » mais c’est l’inventaire de la collection Chance à Reims qui permet d’identifier ces tessons comme provenant de la tombe à char au casque du lieu-dit « Les Marquises » [52]. On acquiert ici la certitude des mélanges de sites et de donateurs à l’enregistrement de la collection. Ces deux tessons sont en effet jointifs avec les fragments enregistrés n° 219 à Reims. Les deux fragments sont donc bien un don de la veuve de Chance [53]. Le vase appartient à la série des skyphos ovoïdes ; si à partir du matériel rémois, S. Verger imagine un fond plat pour ce vase, le resserrement du pied laisse plutôt penser à un pied creux conique ou légèrement évasé. Les éléments conservés à Reims permettent aussi de resituer précisément le décor. Il débute peu sous la lèvre par deux lignes parallèles et horizontales. Suivent en descendant trois lignes de dents de loup imbriquées puis une ligne horizontale pour limiter la seconde frise continue qui est composée de deux dents de loup tangentes par les pointes et formant donc des losanges. Immédiatement dessous, on trouve une nouvelle ligne horizontale puis deux lignes de dents de loup imbriquées et enfin pour clore le discours peint à la barbotine épaisse de ce vase, deux lignes parallèles rappelant les deux premières. Hauteur conservée : 22 cm ; diamètre maximum : 18,5 cm.
Prunay « Les Commelles » (Marne)
52Le site dit des Commelles à Prunay peut être interprété de diverses manières : les terres autour de la ferme des Commelles ou les diverses terres éloignées mais dépendantes de cette ferme. Pour le lot figurant dans les collections de Bavay, on ne peut pas avoir de certitude.
1 – Tesson provenant d’une tombe à char (n° inv. 6317) (fig. 5)
53Ce fragment appartient à un exemplaire céramique de la forme skyphos tulipiforme. Ce vase comporte un décor de cannelures multiples (deux groupes de cinq), entre lesquelles des lignes obliques assemblées en chevrons créent une suite de losanges. Il est réalisé dans une pâte beige à marron lissée avec soin. Le décor a été tracé au peigne à trois dents. La cannelure médiane est un peu élargie par rapport aux autres. Elle aura donc connu deux fois le passage du peigne et donne une légitimité au parallélisme des cannelures. Ici encore on ne peut que dater ce tesson que de la seconde moitié du ve s. L’élément le plus pertinent est la présence du motif fermé du losange. L’inventaire signale : « n° 6317 à 6322, tessons à décors géométriques recueillis en 1910 dans des tombes à char aux Commelles ». Mais l’un d’eux est signalé comme provenant des « Marquises », autre ferme de la commune de Prunay. Maurice Hénault aura donc involontairement mélangé des lots suite à des confusions résultant de la profusion de sites. Hauteur conservée : 10,5 cm ; diamètre maximum : 23 cm.
2 – Tesson (n° inv. 6320) (fig. 6)
54Le fragment conservé correspond à la partie haute d’un vase caréné marnien à cannelures multiples conservant encore une partie de l’épaulement. Il est en terre noire bien lissée. Sur la partie conservée du col, on note la présence de trois groupes de cannelures tracées à main levée. Celui sous la lèvre et celui tangent de l’angle col/carène en comportent quatre. Le groupe central n’en comprend que trois. Aucune trace de peinture n’a pu être décelée mais le tesson a peut-être été lavé. Ce vase appartient à la série tardive des carénés du ve s. avant J.-C. Il doit être rangé parmi les productions de grande taille du dernier quart du siècle. Hauteur conservée : 9,5 cm environ ; diamètre de l’ouverture : 30 cm.
Prunay, sans indication de lieu-dit (Marne)
55Un avis identique à celui formulé à propos de Prosnes doit être émis pour les découvertes attribuées sans précisions à cette commune au riche passé celtique. Les lieux-dits explorés par la famille Bosteaux sont, outre « Les Marquises » cité ci-dessus, le cimetière du « Champ la Guerre » connu pour le célèbre vase engobé de rouge de la collection Morel [54], et celui dit des « Champs Cugniers ».
1 – Tesson d’un vase tulipiforme (n° inv. 6303) (fig. 5)
56C’est le second tesson de la lèvre d’un vase déjà décrit à Prosnes. Il nous a semblé que la première attribution enregistrée devait constituer la bonne. On se reportera à Prosnes n° inv. 6302. Hauteur conservée : 8 cm ; diamètre du pied : 8,5 cm.
Diverses écuelles carénées du ve s. avant J.-C. provenant de Prunay (Inv. 6310), et sans origine précise (Marne) (n° 12 et 11)
Diverses écuelles carénées du ve s. avant J.-C. provenant de Prunay (Inv. 6310), et sans origine précise (Marne) (n° 12 et 11)
2 – Tesson d’une écuelle carénée (n° 6310) (fig. 7)
57On sait que ce fragment céramique provient d’une fouille Bosteaux, père ou fils, de 1910. Ce fragment en terre marron clair au lissage soigné porte des coups de feu. Cette forme céramique appartient aux productions traditionnelles du ve s. avant J.-C. Hauteur conservée : 5,5 cm ; diamètre maximum : 19,5 cm.
3 – Tesson (n° inv. 6323) (fig. 9)
58Ce fragment appartient à la panse d’un vase situliforme. Il comporte un décor d’incisions faites à l’ongle dans la pâte fraîche. La bande décorative ne comprend que cinq rangées parallèles. Elles ont été effectuées après lissage soigneux de l’ensemble du vase. La terre est de couleur noire et le décor en relief assez marqué. On peut attribuer ce tesson à des productions de l’extrême fin du ive et du début du iiie s. avant J.-C. On ne peut pas donner une estimation des dimensions de cette céramique qui trouve de nombreuses comparaisons dans le secteur rémois parmi les fouilles Bosteaux.
4 – Tesson trouvé en 1912 (n° inv. 6326) (non figuré)
59Ce petit tesson du haut de panse d’un vase de type indéterminé est en terre grise à épiderme noir lissé, avec des traces de décor au peigne (accidentel ?).
5 – Tessons (n° inv. 6338 et 6339) (fig. 4)
60Ces tessons sont en fait pratiquement jointifs avec ceux n° 6333 à 6335 classés avec pour origine sans doute erronée Lavannes. Cette indication dénote une erreur de plus de Maurice Hénault ou de ses collaborateurs voire à une attribution arbitraire du fait d’un oubli et d’une confusion avec la commune de résidence de l’un des frères Bosteaux. Le lecteur se reportera donc aux descriptions des objets de Lavannes inventoriés de 6333 à 6335.
6 – Bracelet (n° inv. 6436) (fig. 1)
61Il est en bronze de type ovalaire et ouvert. Le jonc torsadé est tiré d’une tige de métal de section carrée, ici aux angles très certainement adoucis pour donner l’impression d’un jonc de section circulaire. Ce modèle, sans extrémités marquées est caractéristique du ve s. avant J.-C. et trouve d’innombrables comparaisons dans le milieu champenois marnien. Diamètres : 6,3 cm et 5,2 cm ; épaisseur du jonc : 4 mm.
7 – Bracelet (n° inv. 6441) (fig. 1)
62Il est de type ovalaire et ouvert, aux extrémités rapprochées et tangentes. Le jonc est de section circulaire uniformément et comporte des hachures fines régulièrement disposées sur toute la longueur. Ce modèle appartient plutôt à la phase naissante laténienne du second quart du ve s. avant notre ère. Diamètres : 5,5 cm et 5,2 cm ; diamètre de la section : 3 mm.
8 – Anneaux de ceinturon (n° inv. 6445 et 6447) (fig. 2)
63On a réuni ces deux anneaux de bronze de même provenance parce qu’ils tendent à prouver une nouvelle fois les confusions de Maurice Hénault. Le premier (6445) est un simple anneau de bronze de forme circulaire qui conserve les stigmates de trois liens de cuir d’une même largeur. Le second (6447) est de section oblongue, plus épaisse et présente cinq moulurations. Ce type de décor peut avoir été moulé ou tourné. Ce second anneau garde la trace du passage d’un cuir plus large que ceux attestés sur le précédent. Il pourrait avoir été trouvé dans une tombe à char. N° 6445 : diamètre : 3,4 cm ; diamètre section : 4 mm. N° 6447 : diamètre : 3,8 cm : diamètre section : 5 mm sur 4 mm.
9 – Petite coupe (sans n° inv.) (fig. 3, n° temporaire n° 3)
64Le vase est accompagné de la seule mention : « objet rapporté par Maurice Hénault, membre de la Société archéologique champenoise, demeurant à Valenciennes » et une petite étiquette indique Prunay. Cette petite céramique en terre brune lissée avec soin a été montée à la main. Les parois sont épaisses et sur l’épiderme les creux laissés par les doigts sont bien perceptibles au toucher. Elle se compose d’une vasque peu profonde posée sur un pied annulaire. Cette forme miniature appartient au répertoire des formes du ve s. avant J.-C. sans que l’on puisse véritablement la classer dans une phase. Elle puise ses origines dans celles du Hallstatt final local. Hauteur : 3,9 cm ; diamètre maximum : 9,3 cm.
10 – Pied de vase balustre (sans n° inv.) (fig. 3, n° temporaire n° 4)
65Il est en terre noire bien lissée. L’usage qui consiste à transformer le pied d’un vase brisé en une coupe est assez fréquent et limité à l’extrême fin du ive et au iiie s. avant J.-C. Hauteur conservée : 5,3 cm ; diamètre maximum : 14 cm.
11 – Fond de vase réutilisé en coupelle (sans n° inv.) (fig. 3, n° temporaire n° 14)
66Ce fond est comme le précédent retaillé pour en faire une petite coupe. Il est en terre noire, lissée. Le type de fond tronconique creux n’appartient pas spécifiquement à une forme ni à une période. On ne peut donc pas le dater. Hauteur conservée : 2 cm ; diamètre maximum : 9,2 cm.
Puisieulx (Marne)
67Cette commune a été largement explorée par l’ensemble des fouilleurs rémois ou châlonnais. Il sera donc impossible de ventiler, sans mention particulière, les objets vers une nécropole précise dont la plus connue est sans doute celle de « La Pompelle », site de finage avec Prunay.
1 – Tesson (n° inv. 6345) (fig. 4)
68C’est un fragment de bas de panse d’une situle du ve s. avant J.-C. dont la pâte est noire et bien lissée. Il comporte quelques restes du décor. On peut noter l’usage du peigne à cinq dents pour effectuer des bandes verticales et parallèles sans doute rassemblées par groupes de deux jusque une ligne horizontale faite au peigne à deux dents. Celles-ci descendent jusque une ligne horizontale faite au peigne à deux dents. Espacée de quelques millimètres vers le bas, une autre ligne identique a été tracée. On n’a pas observé de traces de peinture sur ce tesson qui peut provenir de la collection Chance ou de celle de Charles Bosteaux [55] dont quelques glanes auraient pu être conservées.
Reims « Rue de Courcelles » (Marne)
69On sait peu de choses sur cette nécropole. Selon H. Demitra [56], elle se trouve « aux abords de la rue de Courcelles, lieux-dits Les Longues Royes et La Noue Saint-Antoine. Quelques bracelets et torques ont été découverts dans des fouilles faites avec intention [57] mais mal dirigées. Ce cimetière ne doit pas être complètement exploré ».
1 – « Rasoir et pierre » (n° inv. 6002)
70C’est par ces deux accessoires que débute la série des objets donnés à Maurice Hénault. Ceux-ci ont malheureusement été perdus. À l’évidence, il s’agissait d’un ensemble regroupant un rasoir et sa pierre à aiguiser. La présence d’un tel assemblage est suffisamment significatif pour pouvoir y détecter une trousse provenant très certainement d’une inhumation datable au plus tôt de la première moitié du iiie s. avant notre ère.
2 – Une tombe « de fillette » (n° inv. 6003 à 6005) (fig. 2)
71L’inventaire fait remonter l’enregistrement de ce mobilier et peut-être sa fouille à l’année 1930. Rien ne permet de déterminer si la fouille précède immédiatement la découverte, si elle s’est effectuée dès le début des travaux de reconstruction du quartier dans l’immédiat après-guerre ou si cette découverte correspond à une autre plus ancienne liée à la création du quartier dans le dernier tiers du xixe s. Elle pourrait alors être une trouvaille de Charles Bosteaux-Paris et non de ses fils.
72Le mobilier est archivé avec cette mention « tombe de fillette ». On peut le confirmer, sans l’aide de l’anthropologie, à la simple vue du bracelet et même de l’ensemble qui à l’évidence constitue un contexte « bracelet, bague, fibule », mais pour lequel la céramique n’aura pas été ramassée ou conservée.
731. Le bracelet (inv. 6003) est de type ouvert et de forme ovalaire. Il se compose d’un fil de bronze lisse et de section circulaire. Les terminaisons ne présentent aucune mouluration mais seulement une usure due au frottement. Techniquement, ce bracelet a été réalisé dans un fragment de fil obtenu à la filière et dont la longueur a été ajustée au poignet de l’enfant. Diamètres : 4,6 et 4,1 cm ; diamètre de la section du fil : 2,5 mm.
742. La bague ( ?) (inv. 6004) est en fait un simple petit anneau réalisé dans un très fin fil de bronze. Sa forme presque circulaire a contribué à cette identification erronée. Ses extrémités s’assemblent par deux crochets. Cette technique de fermeture plaide pour une datation plutôt archaïque. Ce modèle d’anneau trouve de nombreuses comparaisons dans le domaine marnien champenois débutant et est lié à l’accrochage de perles de diverses natures. On peut citer les exemples de Villeneuve-Renneville « Le Mont Gravet », tombe 56 ou celui de Dormans « Les Varennes », tombe 18 qui est inédite. Diamètres de l’anneau : 1,4 x 1,3 cm ; diamètre de la section du fil : 1 mm.
753. La fibule (inv. 6005) est réalisée dans un fil de bronze lisse. Le ressort est à deux fois une spire et corde extérieure, avec un arc lisse. Le porte-agrafe a été créé par un coup de ciseau et est orné au-dessous de deux stries parallèles et perpendiculaires à l’axe longitudinal de la fibule. Le pied est libre et très peu élevé en retour parallèle avec le porte-ardillon. Il est orné d’une suite de stries multiples et peu profondes. L’aiguille conservée est légèrement déformée près du ressort. Il est à noter que la section du fil de la fibule est identique à celle de celui du bracelet. Longueur : 5,3 cm ; hauteur actuelle de l’arc : 1,6 cm ; diamètre de la section de l’arc : 2,5 mm : diamètre du ressort : 7 mm.
76Le mobilier de cette sépulture d’une jeune enfant se range dans le groupe des ensembles de La Tène ancienne Ia de Hatt-Roualet soit entre 475 et 450 avant J.-C. C’est la fibule qui paraît être la pièce la plus récente et qui tend à descendre cette tombe vers le milieu du ve s. L’absence de céramique semble bien être un anachronisme dans ce contexte.
Reims, sans lieu-dit de découverte (Marne)
77Il y a tout lieu de croire que l’attribution à Reims des objets qui suivent ci-dessous ne correspond pas à une réalité mais très certainement à un secteur géographique de découverte. Il convient, sauf mention précise, de les considérer comme sans origine.
1 – Bracelet de bronze (n° 6015) (fig. 1)
78On sait qu’il provient d’une fouille de septembre 1930 et il serait donc tentant de le rapprocher des autres découvertes faites à Lavannes (ou Caurel ?) à la même période. Le bracelet est du type plein, fermé et circulaire. Le jonc peu épais présente sur sa face externe une série de trios stries en léger relief qui laissent penser à un travail réalisé au tour. Le motif est peu lisible sous les oxydes. La datation de cet objet n’est pas aisée. Toutefois, son aspect général n’est pas sans évoquer des productions du Hallstatt final, mais son aspect un peu gracile plaiderait pour une attribution à la phase laténienne débutante (475-450 avant J.-C.). Diamètre : 6 cm ; largeur section : 7 mm ; épaisseur section : 2 mm.
2 – Fibule (n° inv. 6016)
79Le lecteur se reportera à la description infra des objets sans origine précise n° 1 (n° inv. P 5 A 502).
Sept-Saulx, sans lieu-dit (Marne)
80On ne peut que déplorer l’absence d’informations sur le lieu précis de découverte. On présume qu’il pourrait s’agir du lieu-dit « La Prise d’eau » mais à aucun moment les archives font mention du nom de Bosteaux. Rien n’indique dans l’inventaire que les objets ci-dessous proviennent de la collection des deux frères. Par contre le nom d’Orblin et de Gardez est bien mentionné dans les sources. Les tessons ci-dessous pourraient donc provenir des fouilles Gardez.
1 – Tessons (n° inv. 6308 et 6309) (fig. 10)
81Ces deux tessons jointifs appartiennent soit à une coupe, soit à un couvercle. La face décorée par une bande peinte en rouge porte des traces de tournage dans lesquelles il reste des petites plages de peinture blanche. L’épiderme de la face opposée présente un surfaçage proche de celui observé à l’intérieur des vases balustres engobés de rouge des ive et iiie s. avant J.-C. Il est difficile d’attribuer ces deux fragments à une forme précise mais la nature de la pâte, les traces de tournage et les restes de pigmentation plaident pour une datation basse qui pourrait être, avec beaucoup de réserves, le second siècle avant notre ère plutôt que le premier. On doit noter que le tesson n° 6353 pourrait bien appartenir au même vase pour en faire une coupe peinte, même si ce dernier tesson est enregistré comme provenant de Bouzy où il apparaît comme totalement anachronique dans le contexte général de la nécropole explorée par Chance, la seule nécropole celtique de cette commune connue et explorée dans l’entre-deux-guerres.
Warmeriville « La Motelle »
82L’inscription « fouille 1930, don Bosteaux » a permis de vérifier une nouvelle fois que toutes les tombes explorées par des invités n’ont pas été mentionnées dans les carnets de notes des frères Bosteaux. On acquiert donc la certitude que ces livres de notes n’ont que pour seul objectif la collecte des informations concernant les objets de leur collection.
1 – Vase bas (sans n° inventaire) (fig. 8, n° temporaire n° 5)
83On ne peut expliquer l’absence d’enregistrement de ce vase que par un dépôt immédiat dans une vitrine de comparaison avec pour accompagnement un cartel mobile qui avec le temps a disparu [58]. Ce pot bas est réalisé dans une terre qui après cuisson est brun clair. L’ouverture est très ovalisée. L’épiderme présente des coups de feu. Il est d’un toucher assez sec, rugueux et irrégulier malgré le lissage. Sous les doigts des aspérités sableuses sont perceptibles. Cette céramique tardive, datable du iiie s. avant J.-C. a été montée à la main par modelage. Cette forme se rapproche d’un exemplaire trouvé par J. Dupuis à Hauviné « Pays » (Ardennes) [59], site pas très éloigné de celui-ci. Hauteur : 9 cm ; diamètre maximum : 11,4 cm.
2 – Pot bas (sans n° inventaire) (fig. 9, n° temporaire n° 6)
84Ce petit pot présente un apparentement de forme avec les situles par le profil de la lèvre et du col. Il est en terre grise, lissée, avec coups de feu. Ce vase est modelé à la main. On sait que c’est un don des frères Bosteaux provenant d’une fouille de 1930. Ce vase ne peut être daté que du iiie s. avant J.-C., plutôt vers le milieu du siècle. Hauteur : 11 cm ; diamètre maximum : 14,7 cm.
Les objets sans origine précise, Marne
85Nous mentionnons ici une série d’objets sans origine précise ; nous suggérons une provenance très vraisemblable de la région rémoise.
1 – Fibule (n° inv. temporaire P 5 A 502) (fig. 2)
86Nous attribuons une origine champenoise à cette fibule de Duchcov en la rapprochant de l’exemplaire de fibule dit « fibule à ressort couvert » sous la plume de Maurice Hénault (inv. 6016). Ce type de fibule à arc légèrement élargi, au décor losangique est classé dans le contexte champenois dans la seconde moitié du ive s. avant J.-C. Longueur : 5,7 cm ; hauteur de l’arc : 2,1 cm.
2 – Vase (n° inv. 6275) (fig. 3)
87Cet objet a été trouvé ou donné en 1932, mais on ne sait rien des circonstances de la découverte. Ce modèle de vase (au modelage irrégulier, de couleur grise à noire) est assez difficile à classer dans une série précise des productions marniennes du ve s. avant J.-C. Il appartient à la fois à la série des cistes tronconiques par la forme générale de la panse mais aussi à celle des skyphos par le profil de la lèvre et de la gorge concave placée immédiatement au-dessous. Hauteur conservée : 11,1 cm, celle estimée : 12 à 13 cm ; diamètre maximum : 13 cm.
3 – Fragment de fil de bronze (n° inv. 6403) (fig. 2)
88On pourrait interpréter ce fragment de fil ondé soit comme une portion de bracelet de la période Duchcov-Münsingen (seconde moitié du ive et première moitié du iiie s. avant J.-C.), soit comme une fausse corde à bouclettes provenant d’une fibule laténienne archaïque. La première hypothèse qui a notre préférence repose sur la faible amplitude des méandres et sur l’une des extrémités qui semble être un élément du fermoir. Enfin, la section carrée du fil permettrait d’éliminer l’idée du ressort de fibule habituellement de section circulaire. Longueur conservée : 4,5 cm ; largeur de l’onde : 0,9 cm ; section du fil : 2 mm.
4 – Bracelet en bronze (n° inv. 6404) (fig. 2)
89Le bracelet est réalisé à partir d’un fil de bronze de section régulière, avec une forme ovalaire. Les extrémités s’enroulent par une spire sur le jonc où elle peuvent glisser et donc permettre l’ajustement du bracelet à la dimension très précise du bras de la défunte. Avant les extrémités, le jonc s’enroule en cinq spires aplaties. Ce type de bracelets à extrémités coulissantes n’appartient pas à la période celtique mais déjà à l’époque romaine. On en connaît dans des contextes de l’ère augustéenne. Diamètres : 8,2 cm et 6,7 cm.
5 – Bracelet (n° inv. 6437) (fig. 1)
90L’objet possède une étiquette d’origine, malheureusement illisible. On a donc préféré le ranger parmi les objets sans origine, même s’il y a de fortes présomptions pour le classer à Prunay. Ce bracelet de bronze est du modèle circulaire et fermé. La section du jonc est ovalaire mais légèrement facettée. Il est fort corrodé, ce qui nuit à la lecture du décor incisé. Ce dernier est vraisemblablement composé de quatre groupes de doubles chevrons composant un segment en dents de loup. Il trouve un parallèle direct avec le n° 6439 de Prosnes mais dont le diamètre est plus grand. Il ne peut donc pas faire paire avec lui mais la ressemblance du décor laisserait présumer un même atelier de fabrication pour les deux objets. Diamètre : 6,5 cm ; épaisseur du jonc : 4 mm sur 3 mm.
6 – Bracelet (n° inv. 6440) (fig. 1)
91De même que le précédent, il n’a pas été possible de déchiffrer l’origine inscrite sur l’étiquette originale de l’objet [60]. Le bracelet est de type circulaire et fermé. Le jonc présente une mouluration axiale sur la circonférence extérieure. On n’a pas pu relever la présence d’un décor secondaire (points frappés) dans chacune des deux gorges qui bordent la moulure. Ce bracelet entre dans des séries bien représentées dans le milieu marnien du ve s. avant J.-C. Diamètre : 6,7 cm : section : 5 mm sur 4 mm.
7 – Trois boucles d’oreille (n° inv. 6446) (fig. 2)
92En fait il ne s’agit que de trois anneaux et aucunement de boucles d’oreille. Deux subsistent, le troisième a disparu. Ce dernier devait être ouvert car les fixations sur le carton d’époque n’ont point été coupées. Une autre possibilité d’explication pour cette disparition serait le bris accidentel de l’anneau confectionné dans un fil de faible section. Le plus grand anneau conservé est plus ou moins circulaire et ouvert. On peut le comparer à d’autres servant à suspendre un pendentif. Le second est d’un plus faible diamètre mais d’une section de jonc plus épaisse. On pourrait presque l’interpréter comme une perle. Anneau A, diamètre : 1,5 cm ; diamètre section : 2 mm. Anneau B, diamètre : 1 cm (1,1 cm avec la corrosion) ; diamètre section : 3 mm.
Céramiques des iiie et iie s. avant J.-C. provenant de Bétheniville « Le Fer à Cheval » (Inv. 6008-6009), Bouzy « Argentières » (Inv. 6353) et Guignicourt (Inv. 6332)
Céramiques des iiie et iie s. avant J.-C. provenant de Bétheniville « Le Fer à Cheval » (Inv. 6008-6009), Bouzy « Argentières » (Inv. 6353) et Guignicourt (Inv. 6332)
8 – Fibule (n° 6460 ? n° temporaire 83 A 7) (fig. 2)
93Cet objet avait perdu son numéro. Or il se trouve qu’à l’inventaire figure la mention « fibule Hallstatt ». On a donc proposé de la reclasser dans la collection champenoise. Le modèle de cette fibule en fer dans les années d’avant la seconde guerre mondiale voire même plus récemment, ne pouvait être daté que de cette période. L’exemplaire assez bien conservé quoique fragmentaire présente un ressort à corde extérieure à deux fois deux spires qui est solidaire de l’arc dissymétrique. Le fragment de pied n’est pas jointif et paraît correspondre à ce qu’il reste d’un pied droit relevé terminé par un bouton. Si le prototype est bien hallstattien final, les modèles en une seule pièce ne peuvent être que laténiens ; celui-ci possède un ressort à deux fois deux spires ancré dans la phase marnienne et jamais attesté dans le milieu jogassien champenois. On trouvera dans cet argumentaire des raisons complémentaires pour classer cet objet parmi les pièces champenoises données à Hénault. Il existe dans la collection des frères Bosteaux, une autre fibule en fer qui présente les mêmes caractéristiques à Beine « Les Cris », tombe 11 dont le contexte est de la seconde moitié du ve s. avant J.-C. Certaines en bronze peuvent même se rencontrer dans des ensembles de transition datables du début du ive s. (Lavannes « Mont Jouy » tombe 3A de la collection Bosteaux, MAN). Une telle fibule aurait un caractère anachronique parmi les objets provenant des fouilles de Bavay ou celles des communes voisines faites par l’équipe du conservateur. Longueur estimée : 7,3 cm environ ; hauteur de l’arc : 3,2 cm.
9 – Vase en forme de ciste (sans n° d’inventaire) (fig. 3, n° temporaire n° 7)
94On s’étonne qu’un vase complet puisse être sans numéro d’inventaire et surtout qu’il ne puisse être réattribué. Quoiqu’il en soit, cet objet ne saurait provenir d’une autre région que celle de la zone marnienne du ve s. avant J.-C. Cette ciste appartient à la variante à paroi de panse rectilinéaire et oblique lui conférant une forme tronconique à fond légèrement débordant. Elle a été montée à la main à la technique de la plaque. La lèvre présente un léger méplat, classique pour cette forme. La pâte est grise marbrée avec coups de feu. Elle est bien lissée mais avec une surface peu régulière. Le vase est sans décor hormis une double empreinte accidentelle de végétaux. L’épiderme présente quelques écailles dues à des surchauffes locales (dépôt sur des cendres ou braises pour chauffer un aliment). Rares sont les vases du milieu funéraire du ve s. avant J.-C. ayant connu une utilisation domestique avant leur dépôt dans la sépulture [61]. Hauteur : 7,6 cm : diamètre maximum : 10,3 cm.
10 – Clavette en fer [62] (sans n° inv.) (fig. 2, n° temporaire n° 8)
95La clavette de char a perdu son attribution mais étant donné les informations conservées, on peut penser qu’elle provient des fouilles de Prunay, « Les Marquises ». Elle se compose d’une tête rectangulaire ornée de cinq moulurations. Sa section est trapézoïdale. L’aiguille de la clavette est coudée. Elle présente une section carrée près de la tête et une section circulaire près de l’extrémité. Celle-ci est moulurée à l’image de pieds de fibules. À la différence de toutes celles connues, la tête est perforée transversalement sans doute pour y placer un contreblocage. Les comparaisons les plus proches qu’on lui connaisse sont entre autres : celle acquise par le British Museum [63], celle de la tombe de Waldalgesheim [64]. La forme de ce modèle de clavette ne constitue pas un repère chronologique puisqu’on la retrouve dans des contextes plus tardifs (ex. Bouqueval [65], Val d’Oise). Longueur : 12,3 cm ; largeur de la tête : 3,7 cm.
11 – Deux anneaux pleins (sans n° inv.) (fig. 1, n° temporaire n° 9)
96On trouve ici deux anneaux pleins en bronze de section lenticulaire. Tous les deux sont ornés de trois groupes de quatre ocelles et d’une fine nervure placée sur la ligne équatoriale de l’épaisseur. Un seul présente la patine caractéristique du passage d’un cuir. Ils trouvent des correspondances avec d’autres anneaux de la collection des frères Bosteaux au MAN [66].
12 – Fibule (n° inv. temporaire P 5 A 510) (fig. 2)
97C’est une fibule en bronze de type Duchcov dont le ressort est à corde extérieure et à deux fois trois spires. L’arc est filiforme. Le porteardillon est orné d’une suite d’incisions. Le pied libre est ramené sur le haut de l’arc. Il comprend une perle présentant une incision dans son plan équatorial, un appendice assez long orné de quatre motifs pastillés. Le décor permet de placer cette fibule dans le groupe tardif du type, que l’on peut dater du premier tiers du iiie s. avant J.-C. Ce type de fibule, au sein des collections de Bavay, ne peut provenir que de la Champagne même si cet objet n’a pas pu être confirmé par l’inventaire. Elle devrait correspondre au 6304 de l’inventaire qui reste manquant. Longueur : 5,6 cm ; hauteur de l’arc : 1,7 cm.
13 – Écuelle carénée (sans n° inv.) (fig. 7, n° temporaire n° 12)
98Les éléments conservés sont ceux d’une écuelle carénée à ombilic central de la vasque. Ce modèle de vase est caractéristique du ve s. avant J.-C. La plupart servent de couvercle à des formes céramiques hautes. Hauteur : 4 cm ; diamètre maximum : 16,2 cm.
14 – Écuelle carénée (sans n° inv.) (fig. 7, n° temporaire n° 11)
99Elle n’est attestée que par trois tessons mais suffisamment significatifs pour identifier la forme bien datable du ve s. avant J.-C. Hauteur conservée : 2,3 cm ; diamètre maximum : 17 cm.
15 – Tesson d’une situle (sans n° inv.) (fig. 4, n° temporaire n° 13)
100Il se limite à un fragment de haut de panse avec une lèvre à baguette qui a disparu. Il est en terre brune lissée avec décor d’impressions à l’ongle. Il n’est pas possible de donner une dimension pour ce vase.
16 – Tesson d’un vase tulipiforme (sans n° inv.) (fig. 5, n° temporaire n° 2)
101C’est le pied creux conique et le bas de panse d’un vase skyphos, sans doute tulipiforme. Comme il présente une pâte identique, un surfaçage et un lissage identiques à ceux n° 6302 et 6303 de Prosnes, il pourrait appartenir au même exemplaire.
Conclusions
102L’étude de cette petite collection autorise un certain nombre de propositions.
103En premier lieu, elle contribue à l’avancement de certaines problématiques, à la réponse à certains questionnements suscités par la richesse de la documentation champenoise, mais amplifiés par sa dispersion. Ainsi, le tesson caractéristique, à peinture rouge, de la tombe à char fouillée par Gaston Chance à Reims-Murigny non seulement vient confirmer l’existence d’un exemplaire supplémentaire de ce type de traitement céramique dans une série assez réduite, mais il permet surtout de rejeter l’hypothèse de l’existence de tombes à char en Champagne dans la seconde moitié du ive s. et pendant le iiie s. avant notre ère à la différence de la situation observée dans les régions limitrophes [67]. Jusqu’à présent ce groupe de tombes à char tardives était retenu sur l’interprétation des informations lacunaires de Murigny et surtout de Pontfaverger « La Wardelle » [68].
104En second lieu, on évoquera aussi à travers le mobilier bavaisien une documentation susceptible d’alimenter le débat concernant les mouvements de population. Il semble en effet qu’une trousse comprenant un rasoir et sa pierre à aiguiser aient été trouvés à Reims, rue de Courcelles. Ce type de trousse pourrait avoir été introduit en Champagne lors de l’arrivée de populations originaires d’Europe centrale et proches du cours moyen du Danube (Slovaquie, Pannonie) [69]. Certes comme la connaissance des découvertes effectuées dans cette nécropole de la rue de Courcelles est extrêmement lacunaire pour ne pas dire inexistante, il convient d’être prudent puisque la seule source sur laquelle on peut fonder nos arguments n’est constituée que par l’inventaire du musée de Bavay et des sources écrites très lapidaires. Il n’en reste pas moins que cette indication est précieuse et qu’elle mérite d’être recoupée avec d’autres informations.
105Il nous faut aussi rappeler que les collections anciennes ne sont pas exemptes de pièges quoiqu’à ce titre, il ne faille pas les dénuer de tout intérêt. Dans le cas présent, ce petit ensemble permet de noter essentiellement l’aspect brouillon de l’enregistrement de M. Hénault. Nos propos viennent ici rejoindre ceux de R. Delmaire [70] à propos de la rédaction du volume consacré au Nord, de la carte archéologique de la Gaule, confiée à M. Hénault par A. Blanchet : « Maurice Hénault n’a qu’en partie réalisé son objectif et n’a couvert en fait que le sud du département… en outre ses fiches sont sans esprit critique et regorgent de doublons et de localisations erronées et d’erreurs de datation des trouvailles… il est finalement heureux que son travail soit resté inédit ». Cette dernière phrase s’applique parfaitement à la situation reconnue pour cette collection. Le travail d’enquête qu’une telle étude nécessite demande un bon niveau de la connaissance des hommes, du mobilier et aussi du milieu local dont ils sont issus.
106En dernier lieu, l’ensemble des éléments conservés apporte beaucoup sur les pratiques et les relations entre les membres de la Société archéologique champenoise et leurs rapports avec les chercheurs de régions extérieures. Cette collection [71] nous apprend aussi combien elle a pu être constituée sur un mode aléatoire et tient tant aux personnages qu’aux sites explorés et à l’amitié qui peut unir certains hommes d’une même région. Elle est certainement plus le reflet des relations entretenues par les frères Bosteaux avec les autres chercheurs de la région que de véritables relations durables avec les archéologues du Nord qui ont exploré le sous-sol de Bavay. Au travers des objets conservés, on trouve la légitimation d’une grande partie des propos tenus par l’abbé Favret dans la lettre d’archives citée. Il est vrai qu’on ne cessera jamais de s’étonner de l’indifférence des archéologues rémois à tenter de reconstituer le passé de leur ville à l’occasion de la reconstruction [72] qui a suivi les immenses dégâts causés par le premier conflit mondial, tout autant que de celle qui a consisté à réunir de beaux objets au mépris le plus évident pour les ensembles. C’est là que l’on peut prendre réellement conscience de ce qu’a été la perte d’hommes extérieurs à la région comme Léon Bérard [73] qui dès 1910 avaient compris combien il était important de reprendre la fouille systématique des nécropoles explorées [74] depuis 1860. Pour pouvoir revenir à ces ambitions simples destinées à valoriser les fonds anciens, il aura fallu attendre les années 1965 avec les travaux de Pierre Roualet et de Jean-Jacques Hatt relatifs aux recherches de Favret et surtout de Brisson, puis à la fin des années 1970 avec la fouille encore inédite des trouvailles d’Avize [75], « Les Hauts Némerys » (Marne). Encore faut-il faire remarquer que cet exemple de recherches sur le terrain est resté sans suite. Mais on fonde de sérieux espoirs pour la reprise de sites déjà explorés à la suite des nouvelles découvertes faites par Bernard Lambot à Prunay « Les Marquises » pendant cet été 2005 [76]. On peut être certain qu’un programme de recherches systématiques reprenant les nécropoles connues anciennement ne pourrait qu’être fructueux.
Mots-clés éditeurs : collections, Marne, tombes à char, Reims, Gardez, Hénault, musée Bavay, âge du fer, Bosteaux
Date de mise en ligne : 19/03/2013.
https://doi.org/10.3917/rdn.363.0114Notes
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[*]
Jean-Jacques Charpy, conservateur en chef du Patrimoine, musée d’Epernay, Centre d’études celtiques, UMR 6038, 13, avenue de Champagne, 51200 Epernay ; Germaine Leman-Delerive, HALMAIPEL UMR 8164, Université Charles-de-Gaulle—Lille 3, B. P. 60149, 59653 Villeneuve-d’Ascq cedex.
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[1]
Les auteurs adressent leurs plus vifs remerciements à Mme V. Deloffre, directeur du musée de Bavay, et à Mme F. Barret, gestionnaire des collections, pour toutes les facilités accordées lors de l’étude du mobilier et des archives du musée. Ils sont également débiteurs envers M. J.-C. Carmelez, ancien conservateur, pour leur avoir accordé une première approche du mobilier.
-
[2]
C’était déjà le propos de l’abbé Favret et de S. Reinach qualifiant le musée d’Epernay en cours de constitution entre 1927 et 1929, de « chapelle expiatoire des fouilles de la Marne » (voir note 16).
-
[3]
Ils sont en collection particulière mais une copie fidèle a été dressée par Jacqueline et Pierre Roualet. Les auteurs remercient chaleureusement ce dernier pour leur avoir permis l’accès à sa documentation personnelle.
-
[4]
P. Leman, « Les fouilles archéologiques à Bavay de 1940 à 1944 (Vichy, les Allemands et les archéologues) », Revue du Nord. Archéologie de la Picardie et du Nord de la France, t. 86, n° 358, 2004, p. 191-199. Les collections ont été conservées dans des bâtiments provisoires jusqu’à la construction de l’actuel musée en 1976.
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[5]
Il est décédé à Onnaing (Nord), le 5 mai 1944. Information que l’on doit à Pierre Leman.
-
[6]
Il reçoit des lettres de félicitations du ministre de l’Instruction Publique et du général La Capelle pour le soin apporté en 1918 à la conservation des archives du Génie et de la bibliothèque du 127e de ligne.
-
[7]
Revue qui est parue de 1923 à 1934.
-
[8]
On trouvera des éléments de la bibliographie de Maurice Hénault dans H. Bievelet, « L’exploration archéologique de Bavay », Gallia, t. I, 1943, p. 160-189 ; Ph. Beaussart, Patrimoine archéologique du Valenciennois, Valenciennes 1987, p. 137 ; L. Vallin « Les pionniers de l’archéologie régionale : Maurice Hénault », Cahiers de Préhistoire du Nord, Villeneuve-d’Ascq, 1988, p. 19-22 ; F. Loridant, Inventaire des découvertes de M. Hénault dans les sablières de Bavay. Catalogue et essai d’interprétation, diplôme d’études approfondies, Lille 1991, p. 7-9.
-
[9]
On peut supposer qu’il a adhéré dans le cours du premier semestre 1926 à la SAC puisqu’il est enregistré comme membre actif en janvier 1927 et qu’il ne l’est pas à la même date en 1926.
-
[10]
Copie de la lettre de M. Hénault dans M. Hénault et L. Lacroix, « Notes d’archéologie champenoise », Pro Nervia, t. III, 1927, p. 334-335. Cette lettre fut sans doute envoyée avant juillet 1926 et non en août 1926 comme l’écrit M. Hénault. On sait en effet que les souhaits de M. Hénault ont été respectés, par un compte rendu de séance, celle du 25 juillet 1926, où il est dit : « Quelques archéologues du Nord [MM. Quévy et Van de Velde] conduits par M. Hénault, conservateur du musée de Bavay, doivent visiter Reims le 7 août ; M. Lacroix est désigné pour les recevoir. Ils se rendront ensuite à Lavannes où ils examineront la collection Bosteaux frères et assisteront à la fouille d’une tombe gauloise marnienne. » (Bulletin de la Société archéologique champenoise 1926/3, p. 65). L’information est aussi relayée par une note qui ne peut provenir et n’être que de la plume de Favret dans la Revue des Musées, 1926, n° 6, mars-avril.
-
[11]
Voir note précédente.
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[12]
L’abbé Favret était à cette période une notoriété archéologique montante suite à la fouille de la nécropole hallstattienne des Jogasses à Chouilly (Marne). Il est par la suite élu sur la liste de Maurice Lévy, maire radical, ce qui lui permettra de mener à bien le projet de nouveau musée archéologique soutenu financièrement par des aides personnelles de quelques conseillers municipaux : MM. Chandon, Budin, etc.
-
[13]
H. Simon, « Les découvertes et les fouilles de Courtavant (Aube) », Pro Nervia, t. II, 1924, p. 229-240. Nos recherches sont restées vaines pour identifier ce H. Simon de Courtavant.
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[14]
Lettre de l’Abbé Favret à M. Hénault, 20 juillet 1926, archives du musée de Bavay. Ce sont six billets datés entre 1926 et 1929 qui sont conservés. Citons des extraits de ces courriers : « … L’occasion qui se présente de vous rencontrer à Lavannes aux fouilles de M. Bosteaux – fils d’un des rares fouilleurs sérieux de la Marne. Mes occupations ne me permettent guère de m’absenter…/… si Châlons est sur votre route, vous pouvez vous présenter de ma part chez mon ami A. Thiérot, excellent archéologue, le seul qui travaille sérieusement dans le rayon de Châlons. Il se mettra très volontiers à votre disposition ». Manifestement, Favret se décharge sur les Bosteaux et sur Thiérot. Dans une autre lettre datée du 29 octobre 192( ?), mais sans aucun doute de 1926, Favret invite Hénault à passer par Epernay pour lui montrer ses « fouilles du cimetières des Jogasses …/… puis mes glanes dans une nécropole pur marnien, contiguë, également sans mélange (Les Jogasses marniennes). » Plus loin, il exprime ses sentiments sur l’archéologie champenoise : « Il est regrettable que nous perdions pour la région M. Simon. Il était dans un coin où il doit y avoir énormément à faire. Jouron [fondateur du musée cantonal d’Avize] est mort et de fait il devait publier en collaboration avec Schmit [pharmacien de Châlons] un grand ouvrage sur la Champagne préhistorique. Schmit annonce toujours son travail [le répertoire archéologique dont la souscription a été annoncée en 1905] ; mais je crois que celui-ci ne verra jamais le jour [il paraîtra dans les mémoires de la société de Châlons en 1928] et ce sera grand service que la crise du papier, du change… aura rendu à l’archéologie. C’est là un travail formidable que l’on pourra peut-être faire un jour par tranches ; mais Schmit est absolument incapable, encore plus à l’heure actuelle de le faire sérieusement [Schmit est alors âgé de 76 ans et mourra en 1930]. Que notre pauvre archéologie champenoise a donc été mal servie en général ; à part quelques exceptions – Bosteaux, mon ami Bérard, Logeart, Thiérot – on a eu à faire à des vampires se contentant de saccager nos belles nécropoles, et Salomon Reinach m’écrivait justement que le musée archéologique d’Epernay – musée en projet sous le contrôle des Beaux-Arts – serait une chapelle expiatoire des fouilles de la Marne. Plus de 15 000 tombes ont été saccagées en pure perte. » Plus que ses idées personnelles, se sont celles de Léon Bérard qu’il reprend à son compte.
-
[15]
Abbé Favret, « Études marniennes. Quelques remarques sur le cimetière de Bouzy (Marne) d’après le journal de fouilles de G. Chance de Mailly-Champagne », Pro Nervia, t. V, 1929, p. 1-5.
-
[16]
Article du trésorier Bruyère, de Valenciennes : « Chez les Rèmes », Pro Nervia, V, 1929, p. 14-17.
-
[17]
M. Henault, « De l’intérêt de la comparaison en archéologie, Rèmes et Nerviens », Annales de la Fédération archéologique et historique de Belgique, xxviiie session, Congrès d’Anvers 1930, Anvers 1931, p. 179-183.
-
[18]
Les frères Bosteaux sont : Bosteaux-Cousin de Lavannes (1874-1962) et Bosteaux-Homère de Cernay-les-Reims (1878-1935). Ce dernier est resté plus en retrait de l’archéologie que son frère. Leur père, Charles Bosteaux-Paris était maire de Cernay-les-Reims.
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[19]
G. Coulon, L’enfant en Gaule romaine, Éd. Errance, Paris 1994, p. 47. Il y a en effet tout lieu de croire que ce poupon représente un cadeau en remerciement pour l’aide reçue des archéologues rémois, par ailleurs tous membres de la Société archéologique champenoise. Le musée de Reims renaissant de ses cendres ne pouvait donc être que le récipiendaire neutre pour ce cadeau de choix.
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[20]
Un certain nombre d’objets mentionnés dans l’inventaire n’ont pu être retrouvés. Signalons ainsi : tessons inv. 6352, 6354, 6808 provenant de Bouzy, hache polie inv. 6276 de Cernay-lez-Reims, Mont de Berru, deux armilles inv. 6277, tesson inv. 6318-6319 de Prunay, Les Commelles, tessons 6304, 6306, 6307 ( ? don Bosteaux), tesson 6356 ( ?), vase inv. 6392 ( ?), mandibule de femme et bracelet de fer ( ? inv. 6398 et 6399), phalange et bague inv. 6443 et 6444, tesson ( ? inv. 6461), fragment de rasoir (Reims, sans lieu dit, inv. 6014).
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[21]
La carte archéologique publiée en 2002 par Blaise Pichon ne mentionne aucune découverte ancienne.
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[22]
H. Gardez, « Cimetière gaulois hallstattien d’Aguilcourt (Aisne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1909/3 p. 63. De cette nécropole, on ne connaît guère qu’un vase (une ciste) qui figure dans T. Habert, Catalogue du musée archéologique, ville de Reims, Imp. Nouel, Troyes, 1901, p. 20 n° inv. 1024. C’est le même cimetière qui est cité sous le lieu-dit « Le Buisson Macquat » dans P. Guillaume, « Les notes de fouilles d’Henri Gillet », Cahiers d’archéologie du nord-est, t. XIII, 1970, fasc. 1-2, p. 15 et 19.
-
[23]
Date confirmée par l’enregistrement à l’inventaire de Bavay.
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[24]
J. Dupuis, « Cimetières celtiques du lieu-dit “Le Fer à Cheval”, territoire de Bétheniville (Marne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1932, p. 45-55. Le site a été repris dans une étude plus récente : D. Vitali, « Le necropoli celtiche di “Le Fer à Cheval” presso Bétheniville (Dip. Marne, Francia) », Ocnus, quaderni della scuola di specializzazione in archeologia, 1993, p. 195-213.
-
[25]
B. Lambot, M. Friboulet, P. Méniel, Le site protohistorique d’Acy-Romance (Ardennes) – II. Les nécropoles dans leur contexte régional, Reims, 1994, p. 59 et 61 (Mémoire n° 8 de la Société archéologique champenoise).
-
[26]
Collectif, Europort Vatry (Marne). Les pistes de l’archéologie, quand la plaine n’était pas déserte…, Éd. D. Guéniot, Langres, 2005, p. 104.
-
[27]
R. Guadagnin, « La nécropole celtique de Bouqueval », Bulletin n° 8, Jeunesse préhistorique et géologique de France, 1978, p. 12-65 cf. p. 28-31.
-
[28]
Ce type de décor au peigne tout comme la forme du vase peuvent se prolonger jusque dans le courant du iie s. avant J.-C.
-
[29]
R. Chossenot, Carte archéologique de la Gaule – La Marne 51/1, Paris, 2004, p. 249. On s’accorde avec cette localisation qui fait du cimetière, un site de finage avec les communes de Louvois et de Mutry-Tauxières. On trouve la localisation de « Chemin des Ramoniers » dans P. Bara, Histoire de Bouzy par un vigneron champenois, Éd. du paysage, Reims, 1998, 191 p. mais cette attribution paraît erronée à la suite d’une mauvaise lecture du croquis de localisation.
-
[30]
H. Gardez, « Cimetière gaulois de Guignicourt (Aisne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise 1908/2, p. 45-46.
-
[31]
C’est au moins cinq sites funéraires qui ont été explorés par le père puis les fils Bosteaux à Lavannes : « le Mont de Bury », « le Mont de la Fourche », « le Mont Fruleux », « le Mont Jouy » et « Le Bauchet ». C’est aussi la commune de résidence de Bosteaux-Cousin d’où une possible confusion par défaut pour des objets dont Hénault a oublié l’origine exacte.
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[32]
Pierre Roualet, en tant que chargé de mission au musée des Antiquités nationales a reclassé toute la collection des frères Bosteaux ; il est regrettable qu’il n’ait pas pu publier cet ensemble de plus de huit cents objets issus de deux cent cinquante sépultures.
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[33]
Les archives Bosteaux laissent clairement apparaître une journée de fouille, celle du 24 août 1930 à Caurel « Fosse Minore » avec la présence de MM. Hénault, Quévy et Van de Velde. Au cours de cette journée, huit tombes ont été fouillées. Seule celle dite n° 8 pourrait correspondre par cette description : « sépulture de guerrier, orientée est-ouest, long. 2 m, larg. 0,60, prof. 1 m ; 3 vases brisés ». Au MAN, la t. 8 de Caurel « Fosse Minore » n’est pas conservée et on ne trouve pas de t. 8 à Lavannes « Mont de la Fourche », « Mont de Bury » ni au « Mont Jouy », mais une au « Mont Frulleux » avec un contexte chronologiquement incompatible. On ne trouve rien pour les fouilles du « Bauchet ».
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[34]
En août 1930, (cf. note 33) la journée de fouille s’est déroulée à Caurel et non à Lavannes. Comme huit tombes ont été fouillées, il est certain qu’ils n’ont pas pu explorer les deux sites. Si cet objet est de Lavannes, il ne peut provenir que de recherches antérieures. Il y eut par conséquent un don. Il est impossible de savoir si l’objet provient des fouilles des frères Bosteaux ou, comme on peut le penser, des vestiges sauvés de la collection de leur père.
-
[35]
V. Kruta, « Duchcov-Münsingen : nature et diffusion d’une phase laténienne », dans P.-M. Duval et V. Kruta (éd.), Les mouvements celtiques du ve au ier siècle avant notre ère. Actes du xxviiie colloque organisé à l’occasion du ixe congrès international des sciences préhistoriques et protohistoriques, Nice, le 19 septembre 1976, Paris, 1979, p. 81-90.
-
[36]
P. Roualet, « Quelques observations sur les fibules de Duchcov trouvées en Champagne », Mélanges offerts à Jean-Jacques Hatt. Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, t. XXXVI, 1993, p. 55-76.
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[37]
On s’interroge ici : le n° inv. 6042 n’est-il pas une mauvaise transcription d’un autre lot de pièces supposées identiques (n° 6402) dites : « bracelets et armilles » et qui sont manquantes. De plus les objets sont sans origine et pourraient donc bien provenir de Prosnes, si l’on admet les possibles confusions involontaires de Maurice Hénault.
-
[38]
Le mot n’est pas anodin. Armille correspond toujours à un fin bracelet fermé et porté en nombre. Jamais ce vocable n’est utilisé au début du xxe s. en Champagne pour signaler un bracelet. Son sens est effectivement très précis.
-
[39]
On peut ici avoir quelques doutes sur l’origine géographique. En effet, il n’existe pas de tombes jogassiennes attestées dans la collection Bosteaux frères ailleurs qu’à Prosnes, « Les Vins de Bruyères » (exemples : t. 14, MAN n° 80055 c et d et tombe 15) et à Heutrégiville « Le Mont Sapinois » (tombe 1). Au terme de l’étude et au vu des objets de la collection des frères Bosteaux, il se pourrait très bien que les objets enregistrés à Lavannes ne le sont que par oubli et parce qu’ils ont été donnés à l’occasion d’une des visites de Maurice Hénault dans la maison du frère domicilié dans cette commune.
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[40]
L’outil tenu de biais n’a pas imprimé la troisième dent dont on ne perçoit l’existence que par moments et de manière très fugace.
-
[41]
J.-J. Charpy, H.Delnef, « Ateliers de potiers et mains d’artisans au ve siècle en Champagne », Lunula, Archaeologia protohistorica, IX, 2001, p. 52-64.
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[42]
Les vases de ce type sont souvent signalés par le vocable de hanap. C’est pourquoi on a signalé à Murigny un vase dans notre inventaire de 1987 : J.-J. Charpy, « Recensement des céramiques à engobe rouge en Champagne-Ardenne », Actes du symposium international d’Hautvillers 1987, Reims, 1991 (Mémoire n° 5 de la Société archéologique champenoise) p. 97-107. La présence de ce tesson à Bavay vient donc confirmer notre intuition.
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[43]
La mention la plus ancienne est un compte rendu de séance publié en page 2 du bulletin 1910/1 de la Société archéologique champenoise mais la présence d’un vase rouge n’est pas mentionnée. C’est bien après le décès accidentel de Chance que les informations extraites d’une lettre [compte rendu sommaire] reçue par Schmit ou Jadart donnent des précisions sur sept tombes trouvées au début de l’année 1909 et une tombe à char explorée le 21 novembre. E. Schmit, « Sur quelques sépultures celtiques de Murigny (écart de Reims) – notes de M. Chance, de Mailly (Champagne) », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1925/1, p. 20-24.
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[44]
J.-J. Charpy, « Les situles du ve siècle en Champagne : formes et décors », Actes du symposium international d’Hautvillers 1987, Mémoire n° 5 de la Société archéologique champenoise, 1991, p. 41-58.
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[45]
A. Brisson, P. Roualet, J.-J. Hatt, « Le cimetière gaulois La Tène Ia du Mont Gravet à Villeneuve-Renneville (Marne) », Mémoires de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, LXXXVI, 1971, p. 43 et XXXIII Pl. et LXXXVII, 1972, p. 7-48.
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[46]
J. Dechelette, Manuel d’archéologie préhistorique et celtique, IV, Paris, Picard, 1927, fig. 662.
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[47]
Charles Bosteaux-Paris, le père, avait participé bien avant la première guerre mondiale à l’exploration de ce site.
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[48]
J.-J. Charpy et P. Roualet, Céramique peinte gauloise en Champagne du vie au iier siècle avant J.-C., Catalogue de l’exposition du musée d’Epernay juin-octobre 1987, Epernay, imp. Choque, 1987, p. 79 n° 89.
-
[49]
N. Corradini, « La céramique peinte à décor curviligne rouge et noir en Champagne : approche technologique et chronologique », Actes du symposium international d’Hautvillers 1987, Reims, 1991 (Mémoire n° 5 de la Société archéologique champenoise), p. 109-142 (cf. p. 131-132).
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[50]
S. Verger, Les tombes à char de La Tène ancienne en Champagne et les rites funéraires aristocratiques en Gaule de l’Est au ve siècle avant J.-C., Thèse de doctorat de l’Université de Bourgogne, 1994, multigraphiée, 3 vol. (inédite).
-
[51]
C. Bosteaux-Paris, « Le cimetière gaulois de la Pompelle, curieux spécimen de céramique gauloise », Association française pour l’avancement des sciences, Grenoble, 1885 (2e partie), p. 538-541.
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[52]
C’est le travail exemplaire de recueil des sources effectué par Stéphane Verger qui a permis à l’un de nous de procéder à cette identification. Citons-le : « La tombe à char des Marquises a été découverte et explorée par J[ules] Orblin. Chance averti de la découverte, vient tamiser les déblais et termine la fouille ». On peut réellement se demander si l’intervention de Chance n’a pas été un coup monté contre Orblin dont on sait le peu de rigueur qui l’animait.
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[53]
Le don de ces tessons comme des autres tend à prouver la relation d’amitié qui a pu exister entre Chance et les Bosteaux. C’est bien évidemment, l’un des fils Bosteaux qui a permis à M. Hénault d’avoir accès à la collection dans la maison de Mailly-Champagne.
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[54]
Ce vase, trouvé par Charles Coyon, est entré en 1907 dans les collections du British Museum.
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[55]
La collection de Charles Bosteaux a été détruite ou dérobée pendant la première guerre mondiale.
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[56]
H. Demitra, « Autour de Reims antique », Bulletin de la Société archéologique champenoise, 1910/1, p. 8. Les premières mentions du site sont anonymes dans Revue de Champagne et Brie, IV, 1878, p. 48 et 144.
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[57]
À lire entre les lignes, on comprend que seul du mobilier a été récupéré à l’occasion de travaux de construction ou de voirie dans ce quartier ouest de Reims alors en cours d’urbanisation.
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[58]
On a exclu d’emblée l’hypothèse de l’entrée de l’objet après le décès de M. Hénault. Il apparaît assez clairement que tous les objets qui lui ont été remis sont bien entrés dans les collections du musée et non dans la sienne.
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[59]
L. Simonnet, J. Dupuis, « Le groupe de tombes celtiques du lieu-dit Pays, territoire d’Hauviné », Bulletin de la Société archéologique champenoise 1926/2, p. 51-52.
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[60]
On pense que cette origine pourra être déchiffrée à l’aide d’une lumière noire.
-
[61]
J.-J. Charpy, « Aperçu sur les rites du feu dans le milieu celtique champenois », dans Feux des morts, foyers des vivants. Les rites et symboles du feu dans les tombes de l’âge du fer et de l’époque romaine, xxviie colloque international, Halma, juin 2004 (à paraître).
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[62]
Son dessin a été publié dans J.-J. Charpy, « Les tombes à char en Champagne », Bulletin de liaison des Amis des Études celtiques, n° 32, octobre-novembre 2002, p. 6, fig. 4.
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[63]
Collectif, « I Celti », Catalogue de l’exposition de Venise, Ed. Bompiani, Milan, 1991, n° 198d.
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[64]
P. Jabobsthal, « Early celtic art », Oxford, 1944, cf. n° 156 g, p. 184 (vol. I) et Pl. 99 (vol. II).
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[65]
Op. cit., note 27.
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[66]
Ils sont les répliques exactes de ceux mis au jour dans la tombe 7 de Caurel « Fosse Minore » (MAN, n° inv. 80021b). Ces deux anneaux de Bavay pourraient donc compléter le ceinturon partiellement conservé au MAN puisqu’il correspond à l’une des tombes mises au jour en la présence de M. Hénault. Le lecteur se reportera plus haut à Lavannes.
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[67]
En Picardie, en Normandie, dans le Hainaut Belge, le dépôt de pièces de char (et non du char complet) est attesté à plusieurs reprises (A. Duval, « Les tombes à char de l’aristocratie gauloise », Histoire et Archéologie, 98, 1985, p. 36-41 à compléter par les découvertes récentes de l’archéologie préventive). Dans les Ardennes belges, un exemple de char complet du iiie s est signalé à Neufchâteau-le-Sart : A. Cahen-Delhaye, Nécropole de La Tène à Neufchâteau-le-Sart, Bruxelles 1997 (Monographie d’archéologie nationale, Musées Royaux d’art et d’histoire, 10)
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[68]
L’entrée du mobilier de Pontfaverger dans les collections du musée d’Epernay a permis de déterminer que la sépulture contenait trois inhumations décalées dans le temps et une incinération. Ce que l’on sait de celle de Reims/Murigny laisse supposer une situation identique, à savoir l’existence d’une tombe multiple.
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[69]
J.-J. Charpy, « Esquisse d’une ethnographie en Champagne celtique aux ive et iiie siècles avant J.-C. », Actes du ixe congrès international d’études celtiques, Paris, 1991, Études celtiques XXVIII, 1991, p. 75-125. K. Almassy, Les rapports entre la Cuvette des Karpates et la Champagne au iiie siècle avant J.-C., Mémoire de DEA de l’Université Paris I, 1992, inédit.
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[70]
R. Delmaire, Carte archéologique de la Gaule, Le Nord, 59, Paris 1996, p. 62.
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[71]
Favret a lui-même pratiqué ces échanges lors de la création du musée de Penmarc’h (Finistère), mais on peut citer l’exemple plus ancien de la collection Chierici à Reggio Emilia ou celui de l’éparpillement de la collection Caranda (Aisne).
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[72]
Henri Demitra s’étonne dès 1910 du peu de soin apporté à la fouille des nécropoles (cf. note 56).
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[73]
Léon Bérard est mort sur le front de l’Aisne le 9 janvier 1918.
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[74]
Les deux seuls carnets de fouilles conservés en sont le témoignage direct. On doit leur sauvegarde à l’abbé Favret qui les a conservés après la publication de la nécropole des Grandes-Loges (Marne).
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[75]
C’est à l’occasion de travaux et d’une replantation de vignes que des recherches ont été menées sur des tombes explorées par Léon Jouron, Emile Schmit dès 1905, reprises en 1908 et 1912 par Léon Bérard, Amaury Thiérot, les abbés Bossus et Favret. Les quelques tombes explorées à nouveau en 1978 (fouilles restées inédites de J.-M. Sauget) ont livré trois vases laissés sur place parce que cassés et les restes de papier goudronné, utilisé pour protéger la fouille ou les hommes des intempéries.
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[76]
Les auteurs expriment leurs vifs remerciements à Bernard Lambot pour toutes les informations qu’il a bien voulu nous donner.