Notes
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[*]
Célia Fleury, titulaire d’un DEA, attachée territoriale au musée de l’hôtel Sandelin à Saint-Omer, 49, rue Lesage Senault, 59000 Lille.
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[1]
Les armes de la famille sont « De sable à une aigle d’argent éployée, becquée et membrée d’or, surmonté en heaume à la visière levée et grillée, portant deux cornes de bœuf de sable, et supporté par deux lions ». L’orthographe du patronyme a évolué : en 1686, Michel la fait changer devant notaire pour lui donner une consonance germanique (de Hangowart) ; puis la lettre u est rajoutée (d’Hangouwart).
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[2]
Intitulé « Les Hangouart, une famille noble lilloise aux xviie et xviiie siècles » et réalisé sous la direction de M. Philippe Guignet, ce mémoire de maîtrise a été soutenu en septembre 1999 à l’Université de Lille 3. Cet article en reprend la troisième partie actualisée.
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[3]
BN site Richelieu, Dossiers bleus 345.
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[4]
Le groupe des « patriciens anoblis » dits « tards-venus » selon la classification de P. Feuchère (cf. « Histoire sociale et généalogie : La Noblesse du Nord de la France », Annales Économies-Sociétés-Civilisations, t. VI, n° 3, juillet-septembre 1951, p. 311-312).
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[5]
R. Baury a étudié des phénomènes similaires pour d’autres familles nobles lilloises (cf. « La quête d’Énée de la noblesse lilloise à l’époque moderne », Société et religion en France et aux Pays-Bas, Mélanges en l’honneur d’Alain Lottin, Arras, 2000, p. 99-111).
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[6]
Nous reprenons la numérotation des générations de L. Crapez d’Hangouwart, descendant de la famille, dont l’ouvrage méthodique a été un outil indispensable (Analyse généalogique des archives de la maison d’Hangouwart, 900 ans d’histoire d’une vieille famille de Lille 1000-1929, Belgique, 1930). Nous remercions son petit-fils, le général Liger-Belair et son épouse.
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[7]
AD Nord, B1621, fol. XLI r° ; L. Duerloo, P. Janssens, Armorial de la Noblesse Belge du xve au xxe siècle, Bruxelles, 1992, p. 275.
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[8]
J.-M. Constant, La noblesse française aux xvie et xviie siècles, Paris, 1985, p. 63-64.
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[9]
L. Boucot, Une famille de gentilshommes lillois au xviiie siècle : la famille Hespel, Lille 3, DES sous la dir. de M. Portal, 1954, chapitre II.
-
[10]
La seule branche cadette issue d’un oncle de Guillaume III s’est éteinte à la fin du xviie siècle. Son ascension sociale est plus modeste, mais elle donne cependant beaucoup de membres au Magistrat de Lille.
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[11]
La coterie est approximativement équivalente à la censive dans la Flandre et la Picardie.
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[12]
C. Fleury, « Les propriétés foncières de la famille Hangouart de la fin du xvie siècle au début du xixe siècle », Les Sources des Provinces du Nord, n° 9, mars 2002, p. 26-64.
-
[13]
Le village d’Attiches, possédant la haute justice, ou celui d’Avelin sont par exemple tenus de la Salle de Lille. Anciennement, la Salle de Lille était le bailliage des vassaux du comte de Flandre (cf. L. Trénard (dir.), Histoire de Lille, t. I, Toulouse, Privat, 1970, p. 276-277).
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[14]
Thouart à Cappelle-en-Pévèle, Mezedon à Gondecourt sont tenus de la Cour et Halle de Phalempin.
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[15]
La seigneurie du Plouy et le fief des Roblets à Attiches sont tenus du châtelain. À l’époque moderne, la châtellenie de Lille appartient bien sûr au domaine royal. Cette dénomination est une résurgence d’un système féodal tombé en désuétude.
-
[16]
Les seigneuries de Capples, du Croquet, des Mottes, du Grand Préau à Avelin sont tenues de la seigneurie de Bouvignies, tandis que celles de la Patinerie, du Petit Préau, du Quesnel, de celle d’Avelin.
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[17]
La seigneurie de La Madeleine en détient cinq ; Marcq-en-Pévèle, sept ; Elcourt à Linselles, dix ; Le Pouich à Aubers, vingt-quatre ; Attiches, trente-huit ; Avelin, huit ainsi qu’une cense et des « cotteries ».
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[18]
Archives d’Hangouwart, fonds privé (AH), 3747 et 3748, quittances du receveur des domaines du roi à Lille et du « receveur général des biens appartenant à l’Hôpital Royal Notre-Dame, que l’on dit Comtesse ».
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[19]
L. Boucot, ibid.
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[20]
N. Girard d’Albissin, Genèse de la frontière franco-belge. Les variations des limites septentrionales de la France de 1659 à 1789, Paris, 1970.
-
[21]
AD Nord, E2294/29, autorisation de passeport de 1655, Bruxelles.
-
[22]
François Patou est l’auteur du Commentaire sur les coutumes de la ville de Lille et de sa châtellenie et conférences de ses coutumes avec celles voisines et le droit commun, 1788-1790, 3 vol.
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[23]
AD Nord, Tabellion 475 n° 188, déclaration d’Antoine-François du 14 juillet 1728.
-
[24]
AH 781, contrat de mariage d’Antoine-François en 1737 à Gand et L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 252.
-
[25]
AM Lille Fonds Gentil 15233 n° 3516, acte greffé et scellé par le « conseiller du roi, lieutenant particulier civil et criminel de la gouvernance du souverain bailliage de Lille » en avril 1778.
-
[26]
AH 3721, récapitulatif de la vente des biens de Belgique provenant des successions d’Antoine-François et Marie-Anne-Françoise de Preudhomme d’Hailly, par Delannoy, notaire à Lille, le 20 janvier 1785.
-
[27]
M. Montagne et H. Couvreur, La Noblesse de la châtellenie de Lille à la fin de l’Ancien Régime, Lille 3, maîtrise sous la dir. de P. Deyon, 1970, p. 163.
-
[28]
S. Vigneron, Les relations villes-campagnes dans la France du Nord de Louis XIV à la Révolution. Étude comparée des marchés fonciers et immobiliers dans le Cambrésis et la Flandre wallonne, Lille 3, thèse sous la dir. de P. Guignet, 2001, p. 483.
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[29]
Pommereau est une seigneurie à Aubers.
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[30]
Ransart est le nom de la seigneurie de Mezedon à Gondecourt avant 1690.
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[31]
AD Nord, J1677, copie du testament de Barthélémi XI daté du 5 mai 1639.
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[32]
AM Lille, 11906 fol. 55, testament du 24 janvier 1690.
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[33]
AH 660 et AH 661, dispositions de Barthélémi XII et d’Isabelle de la Vichte du 2 janvier 1705. Antoine-Félix hérite en effet d’un nombre non négligeable de biens.
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[34]
AD Nord, 8B185 fol. 17-22, 2e série, testament devant Duriez et Marissal du 4 mai 1748. Ce testament a été enregistré le 14 avril 1750 au Conseil provincial d’Artois et le 24 avril au Parlement de Flandre.
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[35]
La Motte à Ascq, Les Brûlots, Les Mottes, Piètre, Pommereau et Warlain à Aubers, En l’air à Carvin, la dîme de Fournes-en-Weppes, Le Molinel à Lomme, Saint-Venant à Marquette, Hermin à Nechin, La Folie à Vermeil et des terres à Crombecque, Herlies, Killem et Rexpoëde, Langmarck et Paschendale, Provin, Westcapelle (AD Nord, Tabellion 4282 I-125, testament olographe d’Antoine-Félix du 17 mai 1751 ; E2295/50, vérification de papiers pour la succession d’Antoine-Félix ; Tabellion 149 n° 39, partage des rentes héritières du 4 février 1760 ; Tabellion 150 n° 155, liquidation de la succession d’Antoine-Félix du 10 novembre 1761).
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[36]
La Motte à Ascq, la Mairie et Mezedon à Gondecourt, Neufville à Lesquin, Heromez à Wavrin.
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[37]
AD Nord, E780, dossier Cuinchy.
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[38]
Village à part entière à l’époque moderne, Antreuille, dont l’orthographe actuelle est Antrœuille, n’est plus qu’un hameau d’Avelin.
-
[39]
L’affiche de vente a été retrouvée dans les liasses ayant appartenu aux Hangouart (AD Nord, J1677, ex-AH 518).
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[40]
AH 541, requête de Michel au roi de France datée de 1675. La division de la paroisse de La Madeleine intra et extra muros est étudiée plus loin.
-
[41]
AD Nord, J1677 ex-AH 504, affiche de vente datée du 20 février 1663.
-
[42]
Érection de la terre et seigneurie d’Avelin en baronnie le 1er août 1664 (AD Nord, B1677, d’après P. Denis du Péage, « Recueil de Généalogies lilloises », t. III, Mémoires de la société d’études de la province de Cambrai, t. XIV, 1908, p. 1219).
-
[43]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe daté de 1701.
-
[44]
Elles se situent à Cappelle-en-Pévèle.
-
[45]
Ces biens sont situés à Gondecourt, Linselles, Ennevelin et Fretin, Wavrin, Templeuve, Saint-Laurent-les-Arras, Armentières, Aubers et Ennechin (ou Nechin).
-
[46]
L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 225-226.
-
[47]
Le livre de biens de Charles-Philippe, rédigé à partir de 1719 et 1720, fait mention de tous les achats, aussi minimes soient-ils, et de tous les échanges de parcelles à Avelin (AD Nord, E747 et E748).
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[48]
Antoine-François les a légués à sa fille Joséphine-Ferdinande et à son fils cadet, Louis-Marie.
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[49]
Charles-Philippe a légué les trois premières à sa fille Marie-Walbruge, tandis que la dernière a constitué l’héritage d’Alexandrine-Charlotte à la mort d’Antoine-François en 1775.
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[50]
Ce partage de 1780 est mentionné par L. Crapez d’Hangouwart (op. cit., p. 272), mais nous ne l’avons pas trouvé dans les archives privées Hangouwart. Nous soupçonnons l’auteur d’avoir intégré malencontreusement la seigneurie de Bouvignies, qui est, à notre connaissance, suzeraine des Grands et Petits Préaux et non une propriété des Hangouwart.
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[51]
AH 3720, estimation du 20 janvier 1785 des biens provenant des successions d’Antoine-François et de son épouse (non compris le majorat de l’aîné).
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[52]
J.-M. Constant, op. cit., p. 63-91.
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[53]
AD Nord, E308, livre de biens rédigé par Barthélémi XI vers 1610.
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[54]
AD Nord, E747 et 748, livre de biens rédigé par Charles-Philippe vers 1719. C’est le « grand registre in fol. couvert de parchemin jaune, servant à la recette des fermes, terres et rentes qui ont partenus au défunt », n° 1 de l’inventaire après décès de Charles-Philippe du 19 novembre 1749 (AD Nord, Tabellion 2122 n° 235 et 237).
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[55]
AD Nord, E5754 à E5822. Un inventaire sommaire, très utile, existe pour l’ensemble de ces liasses.
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[56]
D’Antreuille, Baudimont, La Madeleine, la Mairie et Mezedon à Gondecourt, La Querrue, de Fincqueval, de Marcq-en-Pévèle, de La Chaussée et de La Motte ; AD Nord, E2294/28, E2294/30, E2295/47, E2295/50, comptes d’Antreuille, de La Querrue, de Le Motte à Ascq et d’Avelin.
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[57]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, lettre datée de 1722.
-
[58]
AD Nord, E2294/29, comptes des rentes seigneuriales de 1750 à 1776.
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[59]
AD Nord, E2295/46, comptes des ventes de bois et des rentes de 1756 à 1759.
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[60]
AD Nord, E2294/29, état et déclaration des droits seigneuriaux et E2295/51, compte des rentes seigneuriales à Aubers en 1726.
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[61]
AD Nord, E2295/46, E2295/51, comptes des rentes seigneuriales d’Aubers et de la vente de bois, et une quittance.
-
[62]
AD Nord, E2295/53, AH 3124, AH 3832, AH 4108 bis, AH 4109, AH 4110, AH 4112, comptes d’Avelin, de la Mairie de Gondecourt, d’Heromez à Wavrin et de Cuinchy.
-
[63]
AH 3124, 3125, 4108 bis et 4129, comptes de la Mairie et Mezedon à Gondecourt de 1776 à 1778 ; AD Nord, E2295/50 et 51, comptes de la seigneurie d’Avelin de 1740 à 1742 et 1746.
-
[64]
AD Nord, E2295/47, comptes des rentes seigneuriales de la Mairie et Mezedon à Gondecourt de 1739 à 1741.
-
[65]
Les comptes d’une même seigneurie ne sont pas forcément conservés dans un même carton. Un inventaire sommaire des trente-neuf cartons concernant la famille, actuellement inexistant, pourrait aider le chercheur à exploiter des données très dispersées (AD Nord, E2260/1 à 10, E2294/28 à 33, E2295/45 à 66).
-
[66]
AD Nord, E5790, pièces 24 et 25 (ex-AH 3566 et 3567), plan de la cense de La Querrue à la fin du xviie siècle et AD Nord, E2294/30, plan du village de Neuve-Chapelle inséré dans les comptes de la dîme de 1625.
-
[67]
AD Nord, C20813, contrat au début de l’année 1579 entre Guillaume III et Charles de la Buissière.
-
[68]
AD Nord, C3094, procès en la Salle de Lille de 1586 à 1590, 44 p.
-
[69]
Le Plouy ou Les Roblets à Attiches, Piètre, Le Plouich, ou Pommereau à Aubers (cf. B. Deleplanque, Briefs des rentes de la seigneurie de Pommereau à Aubers en l’an 1601, Cercle historique d’Aubers, fascicule dactylographié, 1991, 42 p.), Rabodenghes à Avelin, Les Préaux à Cappelle, Le Metz à Ennevelin, La Querue à Ennevelin et Fretin, Le Molin à Fretin, La Mairie et Mezedon à Gondecourt, Hautevalle et Elcourt à Linselles, Heromez à Wavrin.
-
[70]
Le propriétaire peut donc être seigneur du village sans posséder aucune terre sur le territoire de ce village.
-
[71]
AD Nord, E2294/30.
-
[72]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe daté de 1701. Selon la prisée de l’Espier de Lille, ces biens vaudraient en 1674, 112,83 livres et en 1743, 107,75 livres (AD Nord, C1456 et C1457). Cela implique que le seigneur parvenait à vendre ses rentes en nature plus cher que le taux officiel lillois.
-
[73]
À titre de comparaison, la location annuelle de la seigneurie d’Antreuille atteint les 850 florins en 1680, et 1 000 florins entre 1728 et 1749, soit 28,3 à 33,3 florins/bonnier/an. Sur une année, les rentes seigneuriales permettent donc de louer un bonnier de terre à Antreuille (AD Nord, Tabellion 3520 n° 14, 1680 ; Tab. 2122 n° 258, 1749 ; E2294/30, 1728).
-
[74]
De 1711 à 1713, 550 livres pour 456,38 livres de recette brute, soit 120,5 %; de 1732 à 1734, 456 pour 401, 50, soit 113,54 %.
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[75]
AD Nord, E2294/31, comptes des rentes seigneuriales d’Attiches, 1742, 1743, 1746 à 1749.
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[76]
Nous ne donnons ici que des éléments de comparaison. Une étude exhaustive serait impossible puisque seuls quelques comptes et indications éparses sont conservés pour chaque seigneurie.
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[77]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de 1701.
-
[78]
Ces évaluations ont été faites grâce à la prisée de l’Espier de Lille. Les archives conservent les prisées des années 1591 à 1674 et 1743 à 1788 (AD Nord, C1456 et C1457). La somme des rentes seigneuriales en espèces et en nature a été évaluée pour les deux années les plus proches de 1701, soit 1674 et 1743, en fonction des cours du blé (6,8 et 6,62 livres/rasière), de l’avoine (4,2 et 3,75 livres/rasière), du chapon (1,4 livre), de la géline (0,7 livre) et du pain (0,56 et 0,551 livre) : 6 568,31 livres pour 1674 et 6 169,25 livres pour 1743.
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[79]
Ces 7 500 livres sont l’addition des rentes possédées en 1701 et évaluées grâce à la prisée de l’Espier de 1743, et du revenu moyen brut d’Attiches établi entre 1742 et 1749. Nous ne tenons pas compte ici des revenus des rentes seigneuriales, relativement minimes par rapport à une telle somme, de la cense du Grand Préau ou de la seigneurie de Rabodenghes.
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[80]
En 1750, la prisée de l’Espier indique 12,47 livres pour une rasière de blé, 3,87 livres pour une d’avoine, 1,4 livre pour un chapon, 0,7 livre pour une poule, 0,7 livre pour une géline et 0,551 livre pour un pain.
-
[81]
L’évêque d’Arras et le curé d’Aubers se partagent l’autre tiers.
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[82]
Winck est situé en Flandre, dans la châtellenie de Gand.
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[83]
Le revenu de cette dîme est de 39 rasières 2 havots de blé, mesure de La Bassée, en 1555.
-
[84]
Un relevé précis des parcelles avec le nom des propriétaires de Neuve-Chapelle est inséré dans le cahier de compte de la dîme de 1625 (AD Nord, E2294/30).
-
[85]
J.-M. Constant, Nobles et paysans en Beauce aux xvie et xviie siècles, Lille, 1981, p. 124-126.
-
[86]
C’est la seule partie du domaine réservé dit utile qui est directement exploitée par le seigneur. Elle contient le château seigneurial ainsi que la basse-cour, les écuries, la brasserie, la volière, la grange, les étables et le pigeonnier.
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[87]
À l’époque moderne, la différence entre les deux termes s’est estompée. Des fiefs peuvent être cédés à des roturiers, tandis que les « cotteries », à des nobles. Cependant, les fiefs représentent souvent des entités plus cohérentes que les « cotteries », fréquemment agrégées à d’autres terres.
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[88]
AD Nord, Tabellion 2122 n° 260, bail de la cense du Grand Préau le 31 mars 1749.
-
[89]
Le prix de la location peut être appelé « rendage ». Certains auteurs emploient le terme de « rentes foncières ».
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[90]
AD Nord, Tabellion 1650 n° 24, bail à Marie-Catherine Le Moine, le 26 juillet 1747.
-
[91]
AD Nord, Tabellion 1044 n° 2, 1778 ; Tab. 1050 n° 52, 1784 ; Tab. 1156 n° 83, 1777; Tab. 1614 n° 380, 1711.
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[92]
Dans la deuxième moitié du xviiie siècle, le prix moyen de location serait de 62 livres par hectare (soit 31 florins), c’est-à-dire 43,9 florins par bonnier (G. Lefebvre, Les paysans du Nord pendant la Révolution, Lille, 1924, p. 268).
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[93]
Nous avons fait des moyennes des rendages de 1701 à 1750 du village d’Antreuille, de La Chaussée à Armentières, de la cense des Mottes à Aubers, du Plouich à Aubers, d’Assonville, de la cense du Grand Préau, de Rabodenghes à Avelin, de la Querrue à Ennevelin, de la Mairie à Gondecourt, d’Elcourt à Linselles, du village de Marcq-en-Pévèle, des terres situées à Nechin, de Baudimont à Templeuve et d’Heromez à Wavrin.
-
[94]
Si 1 bonnier est égal à 1,4186 hectare, 30 bonniers sont équivalents à 42,55 hectares.
-
[95]
AD Nord, Tabellion 3520 n° 14, 1610 n° 44, 2122 n° 258, E2294/30.
-
[96]
La Chaussée (40 bonniers) à Armentières, les Brûlots (14 b.), la cense des Mottes (27 b.), Piètre (24 b.) et Le Plouich (33 b.) à Aubers, la cense du Grand Préau (9 b.), La Patinerie (13 b.), Rabodenghes (17 b.) et 40 bonniers de coteries à Avelin, La Querue (20 b.) à Ennevelin et Fretin, la Mairie de Gondecourt (20 b.), Helbuterne (25 b.) à Houplines, Elcourt (21 b.) à Linselles, Le Molinel (16 b.) à Lomme, La Carnoye (15 b.) à Nechin, la baronnie d’Oppuers (27 b.), Ragnovart à Saint-Laurent-les-Arras (équivalent à 28 b.), Baudimont à Templeuve (35 b.), Heromez à Wavrin (19 b.), Le Busquereau (15 b.) à Willems.
-
[97]
Ces biens fonciers ne font pas tous partie du majorat : Antoine-Félix, frère cadet de Charles-Philippe, a en effet hérité des Brûlots, des Mottes et de Piètre à Aubers, du Molinel à Lomme. Mais, après 1759, ils retournent tous ensuite à Antoine-François, fils ainé de Charles-Philippe.
-
[98]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, vente de bois par le greffier de Marcq-en-Pévèle, le 1er août 1765.
-
[99]
AD Nord, E2294/30, vente de bois à Avelin, le 19 avril 1718.
-
[100]
AD Nord, E2295/53, vente de bois à Antreuille pour 1777.
-
[101]
AD Nord, C2415, xviie siècle ; E2295/46, 1759 ; E2295/50, 1680-1703 et 1766 à Piètre ; E2295/51, 1752 et 1764 à Piètre.
-
[102]
AD Nord, E2294/30, 1718 et 1769 ; E2295/50, 1690-1703 ; E2295/53, 1776-1777 ; AM Lille, 15198 n° 2284, 1765.
-
[103]
A. Young (traduit par Henri See), Voyages en France en 1787, 1788 et 1789, Paris, 1931, t. II p. 505.
-
[104]
Actuellement Pont-à-Marcq. Les armoiries de la ville de La Madeleine sont semblables, mais n’ont été adoptées qu’en 1926 (cf. F. Bernard-Cordonnier, Petite Chronique de la bonne ville de La Madeleine, La Madeleine, 1996, p. 154).
-
[105]
M. Montagne et H. Couvreur, op. cit., p. 197.
-
[106]
Philippe-Joseph d’Hennin est bailli de Pommereau à Aubers (AD Nord, E599/A, 1768), Philippe Cornil, lieutenant d’Avelin (E2294/29, 1683), Michel Baillet, lieutenant de bailli à Builly-en-Gohelle (E2294/28 1700), Philippe Warteau et Jean-Claude Henno, procureurs « d’office » à Cappelle (AM Lille, Fonds Gentil 15198/2284, 1704), Jean-Baptiste Bacqueville, greffier de Marcq-en-Pévèle (AM Lille, Fonds Gentil 15198/2284, 1776) ; Jacques Pillart (AD Nord, C3620, 1639), Philippe de Le Barre, Marc-Antoine Grugnon (1639 à 1646), Jean et Floris de Le Barre, Charles Salomé (1656) et Jean Doutrebon, sergents du Plouich à Aubers (AD Nord, C3620 et E2294/28, 1663 à 1674).
-
[107]
L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 174.
-
[108]
AM Lille, Fonds Gentil 15366 n° 7841, demande d’érection de la seigneurie d’Avelin en baronnie.
-
[109]
P. Guyot et Merlin, Répertoire universel de jurisprudence, réédition, Paris, 1784-1785, t. XVII, art. « vicomte », p. 513-515.
-
[110]
T. Leuridan, « Statistique féodale du département du Nord : La châtellenie de Lille, IV Le Ferrain », Bulletin de la Commission historique du département du Nord, t. XVII, 1886, p. 372.
-
[111]
P. Paillot, « La justice vicomtière dans la châtellenie de Lille et la châtellenie d’Orchies du xive au xviiie siècles », Revue du Nord, 1939, p. 161-205.
-
[112]
P. Guyot et Merlin, op. cit., t. IX, art. « justice », p. 674.
-
[113]
AD Nord, E2294/29, deux lettres des 13 et 25 juillet 1683 et une sans date, probablement de la même année.
-
[114]
AD Nord, E2294/28, 1674, comptes de la charité de Pommereau (Aubers).
-
[115]
AD Nord, E2294/29, déclaration des droits seigneuriaux et AD Nord, E2295/51, compte des rentes seigneuriales à Aubers en 1726.
-
[116]
AD Nord, E2295/46, compte des rentes seigneuriales en 1666.
-
[117]
AD Nord, E2295/50 et E2294/28, comptes de la seigneurie de Bevere.
-
[118]
Le terrage est une variante locale du champart.
-
[119]
L. Boucot précise que ces deux revenus sont normalement appliqués aux terres roturières ou censives (op. cit., chapitre III, étude de la réserve seigneuriale). Cependant sous l’Ancien Régime, les règles féodales strictes sont souvent transgressées : par exemple la seigneurie de Baudimont à Templeuve, dont les Hangouart sont propriétaires, doit des rentes seigneuriales à l’église cathédrale de Tournai (14 livres tournois par an).
-
[120]
Pommereau est une des seigneuries appartenant aux Hangouart à Aubers.
-
[121]
Les seigneuries de Baudimont et Finqueval sont situées à Templeuve-en-Dossemer (Hainaut).
-
[122]
Les terres du Bus sont situées à Willems-Châtellenie de Lille et Baisieux. Ce droit de terrage est loué en 1775 pour 141 florins 12 patars par an (AD Nord, Tabellion 2567 n° 17).
-
[123]
Cependant, la seigneurie du Metz (Ennevelin) doit payer 5 livres de relief à la seigneurie de Sainghin-en-Mélantois, comme les Roblets, Le Croquet (Avelin) au châtelain de Lille ; la seigneurie de Piètre (Aubers) 60 sols au chapitre Saint-Piat, comme Pommereau au chapitre Saint-Amé, Le Plouich à la baronnie d’Auchy, Antreuille à la seigneurie de Warcoing ou Les Préaux (Cappelle) à la Salle de Lille ; Les Préaux (Avelin) 30 sols à la seigneurie d’Avelin ; Mezedon (Gondecourt) 7 sols à la cour de Phalempin.
-
[124]
AD Nord, E2294/30 ou AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe en 1701.
-
[125]
Au xviiie siècle, ces droits spécifiques semblent toujours être appliqués (contrat de mariage de 1701).
-
[126]
AD Nord, E2295/47, deux cahiers et un chasserel des rentes seigneuriales daté de 1681, même écriture.
-
[127]
AD Nord, C3620, avis d’un avocat du Conseil d’Artois, le 5 août 1653.
-
[128]
AM Lille, Fonds Gentil 15207 n° 2605, mot de Charles-Philippe daté du 13 mai 1749 à Avelin.
-
[129]
En Ile-de-France, ce droit est réservé au roi (P. Paillot, op. cit., p. 190-191).
-
[130]
cf. ci-dessus, le dernier paragraphe de la sous partie intitulée « les ressources foncières ».
-
[131]
Octave-Eugène de Nédonchel, baron de Bouvignies avait vendu ces droits à Antoine-François de Beaufremez, seigneur du Roseau, le 14 novembre 1718 (AD Nord, E5773). Comme il est rappelé dans le document mentionné daté de 1755, en 1734 Albert de Nédonchel, baron de Sainte-Croix, frère du précédent, a fait une « donnation d’entrevif à Charles-Philippe d’Hangouwart ». À sa suite, Octave-Alexandre fait de même avec Antoine-François (AM Lille, Fonds Gentil 15201 n° 2389).
-
[132]
À Oppuers, il y a deux moulins, l’un à vent et l’autre à chevaux, nommé « moulin de Pantgat » (AH 3721, récapitulatif de la vente des biens flamands en 1785).
-
[133]
Ils ne possèdent en effet que les 9/144 de deux moulins appelés « Les Verds Bonnets » (AH 3720 Succession 1785).
-
[134]
Le moulin à vent sur l’ancienne motte de Piètre rapporte, en 1555, 6 rasières de blé, 2 rasières d’avoine et 12 chapons par an : cela correspondrait-il à la moitié du moulin Samson, mentionné en 1680 ? (AD Nord, Tabellion 4237 n° 140, contrat de mariage de Guillaume III et Tabellion 3520 n° 25, bail en 1680).
-
[135]
AD Nord, C3620.
-
[136]
M. Montagne et H. Couvreur, op. cit., p. 200-202.
-
[137]
L’église de Cappelle n’était donc pas paroissiale. Charles-Philippe nomme comme chapelain, Pierre Mathieu Poullet, aussi curé de Bersée, le 6 juillet 1714 (AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284).
-
[138]
AM Lille, Fonds Gentil 15179 n° 1606, lettre du chapelain au secrétaire du comte d’Avelin, 6 octobre 1702.
-
[139]
AM Lille, Fonds Gentil 15233 n° 3516.
-
[140]
Les 5 000 paroissiens de La Madeleine, résidant à l’intérieur des remparts, fréquentaient alors la chapelle Saint-Vital de l’ancien château de Courtrai. Michel en était puisqu’il possédait, depuis 1652, l’hôtel du Pont Saint-Jacques, futur hôtel d’Avelin.
-
[141]
L. Trénard (dir.), Histoire de Lille, t. II, Toulouse, Privat, 1981, p. 347.
-
[142]
AM Lille, Fonds Gentil 15239 n° 3780.
-
[143]
L’église détruite en 1708 est connue par la gouache de l’Album de Croÿ (publ. sous la dir. de J.-M. Duvosquel, Bruxelles, 1984-1994, 27 vol., t. XII pl. 58), tandis que la façade extérieure de la nouvelle nous est connue par le terrier du Prieuré de Fives (AD Nord, Plan Lille 352-353 t. I planche VIII). Pour davantage d’informations concernant la séparation des deux paroisses, voir H. Desmaschelier, Histoire du décanat de La Madeleine de Lille, 1229-1892, Lille, 1892, 1re partie, Section I, chap. III et 3e partie, Section I, chap. I ; F. Bernard-Cordonnier, op. cit., p. 21-25).
-
[144]
AD Nord, Cumulus 15345, d’après A.-M. Niveau, Le château d’Avelin du xvie siècle à nos jours, Lille, CRDP, 1990, p. 27. Le chapitre lui donne en effet 900 florins pour cette restauration.
-
[145]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, deux brouillons de lettres attestant des travaux effectués dans l’église, datés du 15 août 1675 et du 20 avril 1684. Cette église romane a été détruite en 1856 pour être remplacée par une de style néo-gothique. M. l’abbé H. Desmaschelier avait le projet d’écrire une monographie sur Avelin de la même ampleur que celle sur La Madeleine : quelques documents de son dossier personnel sont conservés à la bibliothèque de l’Université Catholique de Lille (1M5 ; nous remercions M. de Meulenaere de nous les avoir indiqués).
-
[146]
AD Nord, Cumulus 17777, deux lettres, 16 et 17 juin 1679.
-
[147]
AD Nord, E2295/46, comptes en 1647 et 1665 de la charité de Pommereau.
-
[148]
AD Nord, E2294/28, comptes en 1674.
-
[149]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, lettres datées de 1777 et 1778.
-
[150]
T. Leuridan, Épigraphie ou recueil des inscriptions du département du Nord ou du diocèse de Cambrai, Lille, 1903, p. 978.
-
[151]
AD Nord, 8B27226, 1re série et 8B27231, 1re série.
-
[152]
AD Nord, E2295/45, inventaire après décès de Michel en 1690.
-
[153]
Les sources ne nous permettent pas de préciser davantage les donations faites par cette famille à d’autres églises paroissiales. Cette boîte aux saintes huiles est réalisée vers 1700 par l’orfèvre lillois Charles Ghibrecht (cf. Catalogue de l’exposition « Lille au xviie siècle », Palais des Beaux-Arts de Lille, 2000, notice de N. Cartier n° 247, p. 273).
-
[154]
Il est conservé dans le trésor de l’église d’Avelin.
-
[155]
BM Lille, QR 8/IV/24.
-
[156]
AD Nord, B19854, « extrait des registres du bureau des finances », daté du 4 novembre 1700.
-
[157]
AD Nord, C2559, procès entre Guillaume III et Charles de la Buissière en 1584.
-
[158]
AD Nord, Cumulus 13078, procès entre Michel et Guillaume d’Avesnes en 1663.
-
[159]
AD Nord, E747, livre de biens rédigé par Charles-Philippe vers 1719.
-
[160]
Ce village a été réuni depuis à Ancoisne : le nom actuel est Houplin-Ancoisne.
-
[161]
Le premier procès semble avoir débuté à l’été 1704, puisqu’à cette date Barthélémi essaye d’obtenir des lettres d’État du roi (AD Nord, E2295/48, lettre adressée à Barthélémi XII, datée du 2 août 1704).
-
[162]
AD Nord, 8B2963, 1re série, 1707. Cette liasse de documents contient un plan du marais, dressé par Jean-Baptiste Binaut, arpenteur juré de la châtellenie de Lille (cf. autres dossiers en 8B29710 1re série et 8B 655/125-154 2e série, 30 mai 1707).
-
[163]
Le 4 mai 1707, Barthélémi XII en demande une quatrième.
-
[164]
La requête civile est une voie de recours extraordinaire pour un plaideur mécontent et implique le roi directement dans le procès, puisqu’en cas d’échec, il est tenu de payer d’importantes amendes au parti opposé (cf. G. Giordanengo, « La procédure civile », Dictionnaire de l’Ancien Régime, Paris, 1996, p. 1029).
-
[165]
AM Lille, Fonds Gentil 15167 n° 1194, lettre datée d’août 1707.
-
[166]
AD Nord, E2295/48, lettre de Quickelberghe à Gillemans, datée du 2 août 1707.
-
[167]
AD Nord, E747 et E748, livre de biens, rédigé à partir de 1719 et 1720.
-
[168]
Le territoire sur lequel le seigneur du Roseau a le droit de chasser est délimité par des repères visibles sur la carte IGN 2505 E de 1995 : (…) le cantonnement du [seigneur du Roseau] sera composé de toutes les parties comprises entre les limites qui suivent, sçavoir le chemin d’Avelin à Tourmignies qui passe devant le chateau du Roseau, le Chemin de Tourmignies à Pont-à-Marcq, la séparation du terroir du Pont-à-Marcq d’avec celui d’Avelin, la Pied sente du Pont-à-Marcq au Crocquet, qui tombe dans le chemin de la place de Treupe audict Crocquet et ce dernier chemin jusqu’au dict chemin d’Avelin à Tourmignies à l’endroit de la Chapelle Bonnier (AD Nord, Tabellion 1045 n° 72, devant C.-L.J. Delannoy).
-
[169]
L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 191, 195 à 203.
-
[170]
AD Nord, Cumulus 1351 et 24H5 pièces 37 à 51, correspondances.
-
[171]
Philippe-François-Joseph, fils de Barthélémi XII décède le 29 juillet 1675, Marie-Anne-Alexandrine, fille de Charles-Philippe, l’été 1715.
-
[172]
AM Lille, Fonds Gentil 15207 n° 2605, mot de Charles-Philippe daté du 13 mai 1749 à Avelin.
-
[173]
Cette motte, encore visible de nos jours, est située à l’est (Saint-Géran, Esquisse historique, archéologique et statistique sur la commune d’Aubers, Moulins, C. Desrosière, 1863, 57 p. et P. Descamps, « Les Mottes des châteaux de Piètre à Aubers-en-Weppes », Comité flamand de France, t. XXXXVII, 1984, p. 79-88).
-
[174]
AD Nord, Tabellion 4237 n°140, contrat de mariage de Guillaume II Hangouart et Antoinette de Croix.
-
[175]
Cette motte est l’emplacement originel du siège féodal (P. Descamps, ibid.).
-
[176]
R. Muchembled et G. Sivéry, Nos ancêtres, les paysans, aspects du monde rural dans le Nord-Pas-de-Calais des origines à nos jours, Lille, CRDP, 1981, p. 229 ; L. E. Bouche-Florin et B. Girault, Maisons et gens de Flandre, Jaher, 1982, p. 142-156.
-
[177]
Le « carin » ou « chartil », souvent jointif à l’étable est l’abri destiné aux chariots. Le fournil est souvent distant de la ferme afin de réduire les risques d’incendie.
-
[178]
AD Nord, E733 (1603) et Tabellion 3515 n° 52 (1675).
-
[179]
AD Nord, Tabellion 3520 n° 25 (1680).
-
[180]
AM Lille, Fonds Gentil 15318 n° 6204.
-
[181]
AD Nord, C3620, liste des « meubles estant au chasteau de Pietre » le 15 février 1646. Cette liste fait référence à un état antérieur des meubles puisque plusieurs corrections ont été apportées dans une écriture différente de la première.
-
[182]
P. Descamps, ibid.
-
[183]
AD Nord, C3620, liste des « meubles restant au chasteau du Bas-Aubers en janvier 1696 ».
-
[184]
AD Nord, E599/A, bail du 10 juin 1755 à Marie-Guislaine-Rectude Boulen.
-
[185]
AD Nord, J1318/83, partage des biens du marquis d’Avelin daté du 29 novembre 1826.
-
[186]
A. Sanderus, Flandriae Illustratae, Icones Urbium, Villarum, Castellorum et Coebiorum Gallo-Flandriae Quae Tertia Pars est, d’après le manuscrit 16823 de la BR de Bruxelles, 1827, réédition Handzame, 1974, pl. 53.
-
[187]
Cette grange est probablement située sur la droite de la planche de Sanderus.
-
[188]
AD Nord, Tabellion 3523 n° 8, bail en 1683 au « censier », P. Facon. Michel précise l’époque de construction du corps de logis.
-
[189]
J. Thiébaut (dir.), Dictionnaire des châteaux. Artois, Flandre, Hainaut, Picardie, Paris-Nancy, 1978, p. 204.
-
[190]
AD Nord, Tabellion 3523 n° 8.
-
[191]
AD Nord, Tabellion 4247 n° 194, contrat de mariage de Barthélémi XII du 16 novembre 1670.
-
[192]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe.
-
[193]
AD Nord, Tabellion 1054 n° 7, vente de la seigneurie de Le Court, le 2 avril 1788, devant Delannoy.
-
[194]
Le porche a été inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1984.
-
[195]
A.-M. Niveau, Le château d’Avelin du xvie siècle à nos jours, Lille, CRDP, 1990 ; nous utiliserons sa numérotation des sources iconographiques afin que le lecteur puisse avoir facilement accès aux reproductions.
-
[196]
AD Nord, Tabellion 3989 n° 185, achat le 11 juin 1661 à Lomme devant Jean Turpin et Mathieu Castelain. Il existe une copie de cet acte en E2295/53.
-
[197]
AH 483, affiche de vente de la seigneurie d’Avelin de juin 1661, d’après A.-M. Niveau, op. cit., p. 16.
-
[198]
Album de Croÿ, op. cit, t. XII, pl. 70, d’après A.-M. Niveau, op. cit., pl. VII.
-
[199]
Cet écusson représente les armes de Barthélémi XII et d’Isabelle de la Vichte (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XVII, p. 35).
-
[200]
Archives capitulaires de Tournai, Terrier n° 6, Avelin (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. VIII et IX; A. Plateaux (dir.), Pays de Pévèle, Les châteaux, cahier n° 1, Templeuve, 2002, p. 8).
-
[201]
AD Nord, Tabellion 3331 n° 36, bail du 6 mars 1693 à Marguerite Despretz devant Charles Mollet.
-
[202]
AD Nord, Tabellion 4247 n° 194, contrat de mariage de Barthélémi XII.
-
[203]
AH 640, d’après A.-M. Niveau, op. cit., p. 33.
-
[204]
AM Lille, 16986 n° 66, lettre patente ; publiée par P. Denis du Péage, « Recueil de Généalogies lilloises », t. III, Mémoires de la société d’études de la province de Cambrai, t. XIV, 1908, p. 1205-1227.
-
[205]
F. Vienne, « L’ingénieur du Roy visite la Pévèle, Claude Masse 1724-1727 », Pays de Pévèle, n° 34, Templeuve, 4e trimestre 1993, p. 14.
-
[206]
Charles-Philippe, fils de Barthélémi, décrit le château dans son livre de comptes (AD Nord, E747 fol. 1-13).
-
[207]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/4, élévations, sans date (1775 ?), sans signature (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XX ; J. Thiébaut, op. cit., p. 46, reproduction légendée « Élévation par M. Lequeux en 1779-1780 » ; P. Seydoux, Châteaux de Flandre et du Hainaut-Cambrésis, Paris, 1993, p. 8).
-
[208]
L’élévation du château d’Avelin comporte des similitudes avec celles des châteaux de La Haye d’Esquermes à Loos (1679), de Trélon (1731) et de Wattignies du début du xviiie (cf. J. Thiébaut, op. cit., p. 206, 301, 319). Aussi, le témoignage d’une influence française est particulièrement visible dans l’élévation de la Grand-Garde réalisée par l’architecte lillois Thomas-Joseph Gombert en 1717 (l’actuel théâtre de Lille).
-
[209]
En tant que bailli de seigneur haut-justicier, Barthélémi fait partie de la députation représentative de la ville de Lille qui complimente le maréchal de Boufflers lorsqu’il devient gouverneur de Lille et de la Flandre (cf. L. Trénard (dir.), op. cit., t. II, p. 303-305).
-
[210]
J.-M. Pérouse de Montclos, Histoire de l’architecture française, De la Renaissance à la Révolution, Paris, 1989, p. 310-311 : le château de Boufflers, non daté (les années 1670 ?), « est un excellent exemple des archaïsmes tolérés, et même probablement recherchés, dans les constructions des châteaux de province » ; l’auteur hésite entre l’attribution à J. Hardouin Mansart ou à J. Lemercier.
-
[211]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/2, plan au sol, sans date (1777 ?), sans signature (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXI). Même si les baies des pièces latérales se dédoublent sur la représentation de l’élévation, les dimensions sont exactement identiques : le calcul est possible grâce à la précision des échelles des deux plans.
-
[212]
AD Nord, Cumulus 15339, inventaire des meubles du château en 1749, à la mort de Charles-Philippe, et AD Nord, C2429, estimation des meubles du 23 janvier 1776, à la mort d’Antoine-François (d’après A.-M. Niveau, op. cit., p. 29). Dans les deux cas, les pièces 1 à 9 correspondent au plan du rez-de-chaussée, tandis que 10 à 27 pour 1749 et 10 à 34 pour 1776, au plan supposé du 1er étage. En fait, le nombre de pièces, différent dans les deux inventaires (32 contre 63), s’explique par l’ajout, en 1776, de la description de l’entresol (pièces 35 à 44) et des communs (pièces 49 à 63).
-
[213]
soit 1 418,6 hectares (AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe).
-
[214]
soit 78,43 hectares (AD Nord, Q1141 n° 655, dossier d’indemnité de 1826-1827, chap. III, bien rétrocédé en 1808).
-
[215]
AD Nord, P31/182, plan cadastral de 1811, première partie de la section C.
-
[216]
AD Nord, Tabellion 3233 n° 6, le 25 février 1751, devant Marissal.
-
[217]
AD Nord, Plan Lille 296 bis, deux plans partiels des jardins dont un daté de 1781, d’après A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXIII, p. 46.
-
[218]
Les deux étangs sont numérotés 84 et 89 sur le plan cadastral de 1811.
-
[219]
Le Maréchal de Croÿ, Mémoires de ma vie, t. XI fol. 28, 16 septembre 1753 (d’après L. Baudoux-Rousseau, L’Hermitage à Condé-sur-l’Escaut, Architecture, décor et jardins (1748-1789), Arras, 2001, p. 200).
-
[220]
A.-M. Niveau, op. cit., chapitre IV, p. 39-45.
-
[221]
AM Lille, Fonds Gentil 15186 n° 1914.
-
[222]
Pour le détail des travaux, AD Nord, E2295/53 et 55 (couverture), Cumulus II 14501 (déroulement des travaux), d’après A.-M. Niveau, ibid.
-
[223]
AD Nord, Cumulus 7661, « ouvrage fait au château de monsieur le marquis d’Avelin par Joseph Paix, vitrier ».
-
[224]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/6, 7 et 8, rénovation des appartements du marquis avec modifications signifiées en rouge (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXII, p. 44). Il indique « petit escalier pour la femme de chambre qui seroit en entresol au dessus de la chambre ». Le château possède donc un entresol entre le 1er étage et le grenier, déjà visible sur l’élévation avant rénovation : des baies sont situées au 3e niveau dans les deux pavillons d’angle.
-
[225]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/9, plan de la salle de bains (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXII, p. 44). La salle de bains est au rez-de-chaussée puisque la « sers » est indiquée au bas du plan. Cette serre n’est autre que l’orangerie de l’aile gauche mentionnée au n° 32 de l’inventaire de 1749.
-
[226]
Cf. côte plus haut et A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXVI, p. 56, plan cadastral de 1809. Le plus large rectangle de la parcelle n° 93 correspond au corps de logis, aux ailes et à la cour au donjon. Les autres correspondent au porche d’entrée, aux écuries et aux communs. L’intérêt du plan cadastral de 1811 est qu’il différencie les bâtiments détruits (en jaune) des bâtiments conservés (en rouge).
-
[227]
AD Nord, E2295/49, baux de la baronnie de Wavrin en 1650 et 1688. Le château avec ses dépendances est loué 204 florins par an, en 1650, et 114 florins, en 1688.
-
[228]
Album de Croÿ, op. cit., t. XII, pl. 23 et pl. 37.
-
[229]
A. Mathias, « Histoire de Wavrin », Annales de la Société d’études de la province de Cambrai, t. VIII, Lille, 1914, p. 38.
-
[230]
En 1713, trois ans après le décès de Barthélémi, Jacques-Antoine Pouille obtient la charge de grand-bailli (cf. A. Mathias, op. cit., p. 112-113) ; mais Charles-Philippe paye la capitation en tant que grand-bailli en 1701, 1702, 1715, 1725, 1729, 1734 à 1739 excepté l’année 1736.
-
[231]
AD Nord, Tabellion 1618 n° 69, bail de la seigneurie d’Heromez en 1715.
-
[232]
AD Nord, E2294/30, contrat de mariage de Charles-Philippe de 1701 ; A. Mathias, op. cit., p. 103-104.
-
[233]
AD Nord, Tabellion 1048 n° 38, bail de la Mairie et de Mezedon à Gondecourt en 1782.
-
[234]
Ils y avaient effectué d’importants travaux de restauration en 1534 et aménagé un nouveau jardin en 1596 (AD Nord, E1073, d’après T. Leuridan « Gondecourt, son histoire féodale et Notes pour sa monographie », Bulletin de la Société d’études de la province de Cambrai, t. XIX, 1914, p. 190 n. 1).
-
[235]
De même, le marquis d’Aigremont possède quatre manoirs dont un qu’il loue au comte de Palmes (cf. L. Trénard (dir.), Histoire de Lille, t. III, Toulouse, Privat, 1991, p. 75).
-
[236]
L. Trénard cite d’autres familles ayant le même rythme saisonnier : les du Bosquiel, Fourmestraux, Aronio… (cf. ibid.).
-
[237]
G. de Chaussinand-Nogaret, La Noblesse au xviiie siècle, Paris, 1976, 239 p., réédition, 1984, p. 77.
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[238]
Nous avons évalué la fortune de François-Augustin en 1785 à 1 100 000 florins parisis (1600 000 livres tournois) en y incluant les biens du majorat (évalués plus haut à 800 000 florins parisis), soit 7/4 du patrimoine foncier du duc et pair de Châtillon en 1777 (cf. J.-F. Labourdette, « Ducs et pairs de France », in Dictionnaire de l’Ancien Régime (L. Bély dir.), p. 448-450).
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[239]
Sur ce thème, cf. P. Guignet, « Un transfert de souveraineté sans rupture pour les familles dirigeantes en place dans le monde urbain : le cas de la Flandre wallonne et du Hainaut dans le dernier tiers du xviie siècle », Villes rattachées, villes reconfigurées xvie-xxe siècles, Actes du colloque tenu à la Maison des Sciences de l’Homme « Villes et territoires » (Université François Rabelais de Tours), Tours, 2003, p. 55-73.
1Grâce à l’abondance des sources d’archives, la famille Hangouart [1] a fait l’objet d’une étude monographique qui associe la démographie, la piété religieuse, la sociabilité et la vie quotidienne, à l’étude de la gestion économique des biens fonciers [2].
2Dès la fin du xviie siècle, cette famille est l’une des plus riches et des plus réputées de Lille. Tous les contemporains pensent qu’elle est de très ancienne extraction nobiliaire : d’Hozier, garde général de l’Armorial Général de Louis XIV, semble confirmer cette prétention en la présentant comme l’une « des plus anciennes de cette ville » [3]. De fait, comme la majorité des autres familles nobles lilloises [4], les Hangouart descendent de bourgeois roturiers enrichis par les activités économiques des anciens Pays-Bas bourguignons : la construction d’un passé mythique leur permet de légitimer cette réussite sociale [5].
3Tandis que la génération précédente avait accumulé les honneurs de l’administration impériale, Guillaume III de Hangouart (1529-1600) [6] n’a plus de fonction politique officielle : anoblie par Charles Quint en 1555 [7], la branche aînée de la famille commence dès lors à vivre sur les rentes de ses propriétés foncières. Les revenus des terres contribuent à son enrichissement progressif au cours des xviie et xviiie siècles.
4Patriciens enrichis, les Hangouart appartiennent à une noblesse provinciale, constituée des trois-quarts des membres du second ordre qui « ignor[ent] la vie des camps comme celle de la cour », « les oubliés de l’histoire » [8]. Ils ont cependant acquis un savoir-faire incontestable dans la gestion de leurs seigneuries, fiefs ou censives puisque toute leur fortune découle de leurs propriétés rurales : ils deviennent en effet dès le milieu du xviie siècle d’efficaces rentiers du sol. Plusieurs générations se succèdent à l’administration scrupuleuse de ces biens : Barthélémi XI (1568-1639), chevalier en 1611 ; Michel (1611-1690), grand-bailli de Wavrin, baron d’Avelin en 1664 ; Barthélémi XII (1646-1710), créé comte et marquis en 1696 ; Charles-Philippe (1680-1749) ; Antoine-François (1706-1775) ; et enfin François-Augustin (1747-1825), dernier représentant de la branche aînée. Non seulement leurs propriétés foncières leur rapportent des revenus substantiels, mais elles assoient également leur pouvoir nobiliaire.
I – Des fruits du hasard à une politique d’acquisition cohérente
5Les propriétés des Hangouart sont moyennes, voire petites mais elles s’accroissent progressivement jusqu’à la fin du xviiie siècle, comme celles de la famille Hespel, étudiée par L. Boucot [9]. Par le hasard de la démographie, durant deux siècles, le patrimoine ne s’est pas dispersé par la multiplication des branches cadettes [10]. Un tableau décrivant la centaine de seigneuries, fiefs ou coteries [11], et récapitulant l’ensemble des biens fonciers possédés par la branche aînée de la famille a été publié récemment [12]. La carte des villages les accueillant permet de suivre la stratégie foncière des Hangouart.
Seigneuries et fiefs : description et mise en perspective
6Le système féodal est encore perceptible à l’époque moderne. Dans les actes officiels du xviie siècle, les suzerains de chaque seigneurie ou fief sont toujours précisés. Il est alors possible de hiérarchiser les terres : celles, « engagères » du roi, tenues de la Salle de Lille [13] ou de la Cour et Halle de Phalempin [14] ; celles tenues du « châtelain de Lille » [15] ; celles tenues d’un gentilhomme, seigneur de la châtellenie de Lille [16]. Inversement, une seigneurie est d’autant plus prestigieuse qu’elle est suzeraine d’un nombre important de fiefs [17]. L’organisation féodale est parfois très complexe dans les régions frontalières. Seigneurs, les Hangouart sont donc aussi vassaux et paient des droits seigneuriaux à leurs suzerains jusqu’à la fin du xviiie siècle : ainsi ils versent, en 1787, quarante-cinq patars au roi de France pour leurs seigneuries d’Avelin et d’Antreuille et six florins à l’hôpital Comtesse pour l’utilisation du moulin à moudre le blé à Avelin [18].
Des biens dispersés au sein de plusieurs provinces
7Comme pour beaucoup de nobles lillois, les propriétés des Hangouart sont éparpillées dans toute la province de la Flandre wallonne mais aussi dans l’Artois, le Hainaut ou le Brabant. Nombreuses mais petites, les seigneuries sont à l’image de celles d’autres familles locales [19].
8Dans le village d’Aubers, situé sur trois provinces différentes, les seigneuries ne sont pas soumises aux mêmes règles féodales. À la frontière entre l’Artois et la châtellenie de Lille, une partie du village dépend juridiquement du Conseil d’Artois et l’autre du Parlement de Flandre. Après le traité des Pyrénées, le village, frontière entre les Pays-Bas espagnols et le royaume de France fait partie des zones contentieuses jusqu’au traité d’Aix-la-Chapelle [20].
9Les Hangouart possèdent Piètre au sud-ouest d’Aubers depuis 1508, tenu du chapitre Saint-Amé de Douai, mais en la province d’Artois, comme les vingt-six fiefs qui en dépendent, dont Les Brûlots, Les Mottes, Le Mez-Cousart et Warlain, possédés aussi par la famille. Au sud, Pommereau, tenu aussi du chapitre Saint-Amé, appartient pourtant à la châtellenie de Lille. Enfin, à l’est, Le Plouich, acquis en 1637, tenu de la baronnie d’Auchy et du château de Wareneton est terre d’Empire, comme ses vingt-quatre fiefs dont celui de Malfiance. La complication administrative ne doit pas faciliter la perception des impôts et des droits seigneuriaux, mais favorise certainement les passages illicites de produits soumis à des taxes, comme la cervoise. De même, le village de Willems est séparé en deux : Le Busquereau est sur les terres d’Empire tandis que Le Bus se trouve sur celles de la châtellenie de Lille.
Carte des villages où les Hangouart possèdent des propriétés rurales
Carte des villages où les Hangouart possèdent des propriétés rurales
Échelle 1 : 230 000Ne figurent pas sur cette carte, Saint-Laurent-les-Arras, Westcappel en Flandre maritime et les villages actuellement belges.
Sont localisés les points centres et les limites actuelles des villages sauf pour Lille, Ascq et Antreuille. Ces deux derniers ont été intégrés plus tard aux communes de Villeneuve-d’Ascq et d’Avelin.
Les villages en italique sont à l’époque moderne sous suzeraineté de l’Artois.
Il faut distinguer trois types de villages :
- dans la banlieue proche de Lille comme La Madeleine, Lomme, Marcq-en-Barœul, et Marquette au nord ; Ascq, Lesquin et Wattignies au sud.
- dans la campagne environnante : autour d’Avelin dans la Pévèle, autour d’Aubers dans le Pays de Weppes et autour de Linselles dans le Ferrain.
- dispersés en Artois.
10Les conquêtes françaises n’ont pas aidé Michel de Hangouart à gérer ses biens en Artois puisqu’il est obligé de demander tour à tour au roi d’Espagne et au roi de France l’autorisation de se rendre sur ses terres :
Son altesse a pour bonnes considérations permis et permect au nom de sa maiesté [Philippe IV] à Messire Michel de Hangouart chevalier, seigneur d’Elcourt qu’il puisse, et pourra sans si mesprendre demander passeport, ou sauvegarde de l’ennemy pour pouvoir aller visiter ses biens scituez au pays de contribution, y faire labourer, et cultiver ses terres, et autrement y vacquer à la direction de ses biens, et affaires. Ordonnant sa dicte altesse au nom de sa maiesté à tous ses lieutenans, gouverneurs, chefz capitaines et gens de guerre ensemble, à tous ses justiciers, officiers, et subiects de le laisser librement jouyr et user de ceste présente grace, et permission sans luy faire ou donner, ny souffrier, estre faict ou donné aucun trouble (…), à durer le terme d’une année (…) [21].
12Puis, après le traité d’Aix-la-Chapelle, les Hangouart rencontrent les mêmes problèmes pour se rendre aux Pays-Bas. En effet, la dot de Charlotte Snoy en 1701, est essentiellement constituée de terres situées au nord de Bruxelles, telles la baronnie d’Oppuers et la seigneurie d’Elsbroeck pour les plus prestigieuses. D’ailleurs, Charles-Philippe, sur les conseils d’un spécialiste, François Patou [22], alors conseiller pensionnaire, oblige son fils, Antoine-François, à lui rétrocéder les biens qu’il avait hérités de sa mère, afin de faciliter la gestion de son patrimoine. Le 14 juillet 1728, plusieurs mois après les faits, Antoine-François décrit aux notaires Jean-François Régnier et Joseph Caullet la succession des événements :
(…) Charles Philippe d’Hangouwart, comte d’Avelin, son père luy proposa qu’il étoit du bien du comparant pour certaines raisons à luy connues afin d’éviter toutes difficultés qui pouroient naitre entre son dit père et les parens de feue la Dame Comtesse d’Avelin, sa mère [Charlotte Marie Snoy] ; qu’il passa au profit de son dict père une donation d’entrevifs de tous les biens situez en Flandres, Brabant et ailleurs domination étrangère échus et dévolus au comparant par la mort de la dicte Dame sa mère, et même ceux qui pouroient luy escheoir (…) [23].
14La peur du chef de famille ne semble pas fondée puisque neuf ans plus tard, à son mariage, Antoine-François jouit des biens maternels [24]. Cependant, en 1777, un an après sa mort, ses enfants ratifient la vente de l’ensemble des biens « sous suzeraineté autrichienne », c’est-à-dire fiefs et coteries du Brabant, afin de pouvoir faire un partage équitable [25]. Sont concernés les biens à Bornhem, Elsbroeck, Lièce, Lippeloo, Oppuers, Puers, Zeurthoere ainsi que des rentes héritières sur les villes de Malines et d’Oppuers [26].
15Être propriétaire de biens situés dans une région frontalière peut devenir complexe : par le jeu des annexions et le hasard des héritages, les propriétés foncières des Hangouart s’étalent sur plusieurs pays différents. Prenant conscience de ce problème et recherchant l’efficacité, ils vont chercher à acquérir des biens situés autour du village d’Avelin.
Vers la constitution d’un majorat cohérent
16Au xviiie siècle, seulement 21 à 22 % des terres de la châtellenie de Lille sont possédés par la noblesse [27], 27,3 % en Flandre wallonne [28]. La politique de conservation et d’acquisition révèle alors le sens tactique de familles soucieuses de valoriser leurs biens. Au cours des xviie et xviiie siècles, le majorat des Hangouart prend progressivement de l’importance autour d’un pôle seigneurial majeur : la baronnie d’Avelin.
17Dans la première moitié du xviie siècle, la notion de majorat n’a pas encore tout son sens pour les membres de la famille Hangouart. Barthélémi XI laisse la possibilité à son fils aîné, Robert-Ignace, de choisir la part du patrimoine qu’il souhaite posséder :
(…) sy mondit fils de Pommereau [29] [Robert-Ignace] viendra à soy mescontenter de sondit partage et assignation, se persuadant que son frère [Michel] soit mieux partagé que luy, j’ay volu et veux qu’il ait l’obtion de prendre et accepter par forme d’eschange l’assignation entière de son dit frère de Ranssart [30], en renonchant à son assignation aussy entière, au prouffict d’iceluy son frère, quy en ce cas sera tenu ainsy le souffrir (…) [31].
19Robert-Ignace choisit en effet, à la mort de son père en 1639, la part attribuée à son frère cadet, Michel : il est alors seigneur d’Elcourt tandis que Michel devient seigneur du Plouich. Cela sous-entend que les deux portions sont de valeur équivalente, chacun des deux frères récupérant une moitié du patrimoine familial : la première était constituée de Pommereau, de Piètre, des Brûlots, de Malfiance et du Plouich à Aubers, de la dîme de Neuve-Chapelle et celle de Fournes-en-Weppes, ainsi que d’une maison rue des Malades à Lille, avec brasserie ; la seconde, de la Mairie et de Mezedon à Gondecourt, d’Elcourt à Linselles et également d’une maison, rue Saint-Pierre à Lille. Ayant une vocation tardive, Robert-Ignace choisit la voie de la prêtrise ; son frère cadet, Michel hérite finalement de tous les biens de son père. Ce dernier prend alors conscience de la nécessité de constituer un majorat cohérent afin d’éviter la dispersion du patrimoine familial en le faisant inscrire au registre des fidéicommis du Magistrat de Lille [32]. La substitution fidéicommissaire oblige l’héritier qui jouit des biens familiaux sa vie durant, à les restituer après sa mort : il ne peut donc en aucun cas les hypothéquer ou les disperser. Le patrimoine est alors inaliénable, indivisible et insaisissable : il est immobilisé pour les générations futures.
20De même, après avoir dû partager les biens de ses parents avec son frère cadet [33] Antoine-Félix, resté célibataire, Charles-Philippe reprend les objectifs de son grand-père. Inscrit au registre des fidéicommis [34] du Parlement de Flandre et du Conseil provincial d’Artois, son testament précise de nouveau les prérogatives du droit d’aînesse et instaure son fils Antoine-François « héritier universel » : le noyau du majorat est constitué par les villages d’Avelin, Attiches, Antreuille, Marcq-en-Pévèle, Seclin et La Madeleine. En 1759, dix ans après la mort de son frère, Antoine-Félix décède, laissant deux tiers de ses biens à son neveu, seul héritier mâle de la famille [35]. Enfin, à la fin du xviiie siècle, Louis-Marie, fils d’Antoine-François, frère cadet de François-Augustin, reçoit en héritage des biens ne faisant pas partie du majorat [36], qu’il complète avec l’achat en 1784 de la seigneurie de Cuinchy en Artois [37].
21Au sud de Lille, la Pévèle attire les futurs acheteurs puisque l’exploitation de ses bois et forêts constitue un revenu supplémentaire. Les Hangouart participent à cet engouement : barons d’Avelin, ils deviennent seigneurs de Marcq-en-Pévèle en 1672, d’Antreuille [38] en 1678, de Cappelle et Seclin en 1699 et d’Attiches en 1718 tout en acquérant, par achat ou héritage, des terres proches en ces mêmes villages ou à leur proximité, à Péronne-en-Mélantois, Ennevelin, Fretin, Lesquin. Les biens du majorat n’ont en effet jamais été figés. Dès l’achat de la seigneurie d’Avelin, Michel se tient au courant des ventes de terres dans la région de la Pévèle. Par exemple, en 1665, il a probablement hésité à acquérir La Cessoye à Attiches, seigneurie constituée d’un château et trente-six bonniers [39]. Onze ans après avoir obtenu le titre de baron, il demande au roi de France l’érection de la seigneurie de Marcq-en-Pévèle en vicomté et d’accorder la haute justice au village d’Avelin puisqu’« il ÿ a une partie de sa seigneurie de La Magdelaine comprise dans la grandissement de la ville de Lille dont sa majesté a proffité sans qu’il aÿt encore receu aucun desdommagement » [40]. Michel doit en effet regretter de ne pas avoir réussi à vendre la seigneurie de la Madeleine en février 1663 [41]. Obligé de réunir plusieurs terres totalisant au moins 6 000 florins de revenu annuel [42] pour constituer une baronnie, il l’a d’ailleurs associée au village d’Avelin, aux terres d’Elcourt (Linselles), à celles de la Mairie de Gondecourt et du Plouich (Aubers). Les réalisations de Vauban à Lille n’ont donc pas favorisé les projets de Michel. Pourtant, le majorat n’a pas perdu beaucoup de sa valeur.
22Les biens qui constituent l’héritage de l’aîné en 1701 sont énumérés dans le contrat de mariage de Charles-Philippe [43] : la baronnie d’Avelin et les villages de Seclin et de Cappelle dont le seigneur est haut-justicier, le village d’Antreuille, celui de Marcq-en-Pévèle, ainsi que les seigneuries de Thouart et des Préaux [44], sont les biens dont le nouveau marié peut jouir tout de suite. Le village de La Madeleine, la mairie de Gondecourt et les seigneuries de Mezedon, d’Elcourt, de la Querrue, d’Heromez, de Baudimont, de Fincqueval, de Ragnovart, de La Chaussée, du Plouich, cette dernière étant associée au village de Builly, et enfin le fief de la Carnoye [45] sont plus dispersés : il ne pourra en jouir qu’après le décès de ses parents. Toutes les seigneuries qui constituent la baronnie font bien sûr partie de l’un de ces deux lots. De plus, tous les biens dont Charles-Philippe dispose à son mariage sont situés au sud-est de Lille, dans la Pévèle. Il les augmente dès 1719 du village d’Attiches. L’apport de sa mère, Isabelle de la Vichte, alors seule héritière avec sa sœur des biens d’une prestigieuse famille flamande [46], a contribué à l’accroissement des propriétés dans cette région, prisée par la noblesse lilloise : La Querrue et Le Metz à Ennevelin, et des terres dans des villages avoisinants. Charles-Philippe et ses descendants continuent à acheter dans les environs : Le Croquet en 1717, Camberlage et La Patinerie en 1720, Les Mottes en 1725, la cense du Grand Préau en 1728, Rabodenghes en 1729 et Assonville en 1765, seigneuries et fiefs situés à Avelin ainsi qu’un nombre élevé de petites parcelles [47]. La période d’extension maximale s’étend de 1661 à 1730. Deux membres de la famille ont particulièrement bien placé leur fortune et avaient un sens des affaires particulièrement développé : Michel et Charles-Philippe. Les descendants vivent ensuite sur les rentes du patrimoine foncier mis en valeur par ces deux hommes.
23En 1780, le noyau du majorat reste le même : il est constitué de tous les biens situés à Avelin et, bien sûr, de l’ensemble des villages de la Pévèle à l’exception de Cappelle, vendu dès 1715, c’est-à-dire Seclin, Antreuille, Marcq-en-Pévèle, Attiches ; de plus, ils sont toujours associés à La Madeleine ainsi qu’à Baudimont et Fincqueval, à Templeuve. Les biens à Gondecourt et Linselles, pourtant détenus depuis le xvie siècle par la famille, ont été dispersés par héritage [48], ainsi que les grosses seigneuries de la Carnoye à Nechin, Ragnovart à Saint-Laurent, le Plouich à Aubers et La Chaussée à Armentières [49]. Ils ont été remplacés par Piètre et Pommereau à Aubers, la dîme de Fournes-en-Weppes et le fief En l’air à Carvin [50]. Ils représentent en tout un peu moins de 300 bonniers, soit environ 400 hectares.
24Il est tentant, à ce stade de l’analyse, d’essayer d’évaluer ce que pouvaient représenter quatre cents hectares de biens fonciers, situés majoritairement dans la Pévèle et les Weppes. D’après la succession de 1785 [51], nous avons pu estimer qu’un hectare dans la châtellenie de Lille valait à peu près 2 000 florins. Le capital foncier du majorat des Hangouart, à la fin du xviiie siècle, s’élève donc à 800 000 florins. Ce patrimoine, très important, a été constitué par quelques membres de la famille qui ont su le gérer ensuite à merveille. Les Hangouart sont en effet, au xviiie siècle, une des seules familles nobles lilloises à posséder de telles richesses foncières.
Les résultats d’une politique foncière réfléchie
25Le nombre considérable de terres possédées par les Hangouart implique une administration rigoureuse et cohérente. Aidé par un personnel pléthorique, en relation directe avec les autochtones, le seigneur propriétaire doit avoir les qualités d’un véritable « chef d’entreprise ». La démonstration de J.-M. Constant trouvera ici quelques exemples complémentaires [52]. Pour le seigneur, gérer convenablement l’ensemble de ses propriétés devient un enjeu primordial.
Une gestion rigoureuse des propriétés
26Plus l’organisation seigneuriale est efficace, plus le seigneur propriétaire a des chances de jouir des revenus de l’ensemble de ses biens. Il doit alors connaître l’état exact de ses seigneuries, fiefs et coteries. Les livres de biens, rédigés par des membres de la famille recensent exactement en quoi consiste chaque propriété, c’est-à-dire l’identité de son suzerain, la qualité de la justice, l’état des bâtiments, le nombre de bonniers de terre, et, le cas échéant, la description précise de tous les fiefs qui en dépendent. Barthélémi XI, au début du xviie siècle, tient un inventaire soigneux de tous ses biens : une table des matières ouvre le répertoire [53]. Charles-Philippe, un siècle plus tard utilise de gros volumes reliés et indique tous les mouvements de propriétés aussi petits soient-ils [54]. Il y reporte aussi les paiements des baux et des rentes seigneuriales, même si normalement ces revenus sont gérés par des comptables. De plus, le seigneur possède des archives très précises concernant ses biens, transmises par les anciens propriétaires. Classées par ordre alphabétique, ces liasses, contenant des informations antérieures à leur acquisition, sont au nombre de soixante-neuf [55]. Elles sont riches d’anciens dénombrements, d’anciens contrats de bail et d’arrentement, ainsi que des pièces d’anciennes affaires judiciaires. Ces documents, rangés soigneusement dès l’époque moderne, témoignent d’un sens particulier de la famille à administrer les biens fonciers.
27Bien sûr le seigneur n’est pas seul à s’occuper de ses affaires. Des comptables, appelés « receveurs », sont les intermédiaires entre le seigneur et ses débiteurs. François-Joseph Carbon établit une comptabilité détaillée des recettes et des dépenses de plusieurs seigneuries et fiefs entre 1678 à 1746 [56]. Le Ricque est receveur à Tournai en 1722 [57], Constantin Waellart à Courtrai de 1750 à 1776 [58] et Melchior Grau à Aubers avant 1756 [59]. Il est aussi fréquent au xviiie siècle de constater que les comptables peuvent être des notaires : Jacques de Lattre, receveur des rentes seigneuriales à Aubers de 1719 à 1741 est notaire royal à Phalempin [60], Mathieu-Joseph Joye, receveur de 1759 à 1764, l’est à Aubers [61]. Charles-Louis-Joseph Delannoy le jeune, notaire royal à Lille, reprend les affaires de François-Augustin d’Hangouwart et de son frère Louis-Marie, à Avelin, Gondecourt, Wavrin et Cuinchy, au décès de leur père [62].
28L’organisation des comptes relève d’un esprit identique. Tout d’abord, tous les revenus sont intégrés indifféremment dans une recette globale : par exemple, pour la Mairie et Mezedon à Gondecourt, comme pour la seigneurie d’Avelin sont ajoutés aux rentes seigneuriales, les droits seigneuriaux et reliefs [63]. Le comptable ne donne pas directement la recette brute des revenus puisqu’interviennent des dépenses diverses, s’équilibrant sur plusieurs années. De plus, il ne rend pas ses comptes tous les ans : la balance peut être déficitaire sur une période, puis excédentaire pour une autre. Par exemple, pour la Mairie et Mezedon, de 1739 à 1741, le comptable est en déficit de 142 florins alors que la recette brute atteint 388 florins et 17 patars [64]. Après plusieurs années, parfois devant notaire, les liasses sont reprises une à une afin d’arrêter les comptes : si le comptable sort excédentaire, il doit restituer le complément au seigneur et inversement. Cette somme finale est indiquée sur le dernier compte effectué par le comptable, d’où l’importance de celui-ci pour une estimation générale du revenu [65]. Pour le seigneur, ces comptes constituent a posteriori une source de vérification sûre. Ces gestionnaires élaborent parfois des plans afin de mieux visualiser leurs différents débiteurs : sont conservés celui de la cense de la Querue à Ennevelin et celui de Neuve-Chapelle [66]. Très précis, ils font un état des lieux des différentes parcelles et du nom de leurs propriétaires. Cette administration rigoureuse est nécessaire au gentilhomme campagnard s’il veut profiter pleinement des fruits de ses propriétés foncières.
29Scrupuleux et sévère, le seigneur exige de ses gestionnaires de nombreuses qualités. Parfois mécontent du travail de son subalterne, il n’hésite pas à recourir à la justice. Guillaume III passe un contrat en 1579 avec Charles de la Buissière, fermier de la dîme de Fournes-en-Weppes, nommé par le second propriétaire de celle-ci, l’abbaye de Saint-André-du-Chastel en Cambrésis. Ce contrat stipule que vingt-sept rasières et deux havots de blé ont été vendus en août 1578, mais le seigneur récupère ce qu’ils valent au 12 mars 1579 à la prisée de La Bassée. Les douze autres rasières seront livrées par moitié à la Saint-Jean-Baptiste et à la Saint-Michel suivantes [67]. Guillaume III n’hésite pas à intenter un procès contre le fermier quand il juge que le blé n’a pas été vendu à bon prix. En 1586, année de mauvaise récolte, l’abbaye a consenti à fixer le prix de la rasière de blé à 21 livres 5 sols parisis et non au plus haut prix : Guillaume III refuse d’appliquer ce taux. Après quatre ans de procédures, la Salle de Lille lui rend un jugement défavorable [68]. Le seigneur n’est, en effet, pas toujours dans son droit. Les tribunaux parviennent à rééquilibrer les forces en présence.
30La gestion rigoureuse de ses biens explique en partie l’accroissement progressif des richesses de la famille depuis la fin du Moyen Âge. Est-il possible d’évaluer ce que rapportent exactement les biens fonciers aux Hangouart ?
Les ressources foncières
Tableau récapitulatif des ressources foncières des Hangouart au milieu du XVIIIe siècle. 1 livre parisis = 0,5 florin parisis = 5/7 livre tournois
Tableau récapitulatif des ressources foncières des Hangouart au milieu du XVIIIe siècle. 1 livre parisis = 0,5 florin parisis = 5/7 livre tournois
31Aux xviie et xviiie siècles, l’organisation féodale des seigneuries transparaît encore par le paiement au suzerain de rentes seigneuriales en nature et en argent. Comme autrefois, elles peuvent être intégrées aux revenus d’une seigneurie de village, comme à Antreuille, Avelin et Marcq-en-Pévèle ; ou à ceux d’une seigneurie ou d’un fief plus restreint [69]. Inversement, la seigneurie de Baudimont à Templeuve doit payer 14 livres tournois par an à son suzerain, l’église cathédrale Notre-Dame à Tournai. Ces seigneuries sont parfois dépourvues de terre, comme à Attiches, Bevere, Elsbroeck, La Madeleine, Nieuwenhove, Seclin [70], ou Thouart à Cappelle, En l’Air à Carvin et Épinoy, Fincqueval à Templeuve. L’ensemble de ces disparités montre que le système féodal tombe peu à peu en désuétude.
32Il est assez difficile d’évaluer ce que rapportent réellement les rentes seigneuriales même si la tâche devient plus facile au xviiie siècle puisqu’il n’existe presque plus de rentes payables en nature. Aucune estimation générale de ces revenus n’a été retrouvée dans les archives. L’étude d’une seigneurie pendant soixante-deux ans nous permettra peut-être d’en avoir une idée. En effet, par chance, les comptes des rentes seigneuriales d’Antreuille, tenus par François-Joseph Carbon, tous les trois ans, sont conservés ensemble sur la période allant de 1678 à 1740 [71]. En moyenne, la recette brute est de 438,6 livres parisis (219,3 florins parisis) tous les trois ans, soit 146,2 livres par an (73,1 florins). Les rentes consistent, chaque année, en 10,83 livres, 1,5 rasière de blé, 9 à 10 rasières d’avoine et 22 à 23 chapons [72]. Les liquidités données au seigneur ou à son épouse sont l’ajout de plusieurs sommes comptabilisées dans les dépenses : en moyenne, elles correspondent à 45,7 % de la recette brute, soit 210,9 livres parisis (105,4 florins). Donc, chaque année, le seigneur ne récupère que 35,15 florins provenant des rentes seigneuriales d’Antreuille [73]. Mais, l’irrégularité du montant des liquidités laisse à penser que le seigneur demande de l’argent en fonction de ses besoins : 681,2 livres de 1720 à 1722, mais rien de 1687 à 1689 et de 1705 à 1707. Parfois, ses demandes dépassent même le montant de la recette brute, de 1711 à 1713 et de 1732 à 1734 [74], ce qui explique pourquoi F. Carbon doit équilibrer ses comptes sur les différentes périodes. Au total, pendant soixante-trois ans, les rentes seigneuriales perçues à Antreuille représentent 9 210,9 livres parisis (4 605,45 florins). Le comte d’Avelin ne bénéficie directement que de 4 429,6 livres. Il faut y ajouter 1 129,93 livres, somme assez élevée que doit finalement le comptable en 1740, déterminée après la vérification de tous les autres comptes : au total 5 559,53 livres (2 779,76 florins) sont perçues par le seigneur d’Antreuille, soit 60 % du revenu brut des rentes seigneuriales. Cependant le revenu d’Antreuille est, par exemple, nettement moins important que celui d’Attiches, village à clocher, seigneurie à haute justice constituée uniquement de rentes. Seuls les comptes des années 1742, 1743, 1746 à 1749 sont conservés [75]. La recette brute des rentes seigneuriales atteint en moyenne 1 100 livres par an, c’est-à-dire 7,5 fois plus qu’Antreuille. Le revenu d’Attiches pendant six ans correspond environ à celui d’Antreuille pendant quarante-cinq ans [76]. Il est donc très difficile de donner une estimation globale de ce que pouvaient rapporter les rentes seigneuriales à la famille Hangouart. Cependant, la description précise des seigneuries apportées par Charles-Philippe à son mariage [77] donne la possibilité d’évaluer les revenus des rentes seigneuriales : ils atteindraient entre 6 200 à 6 600 livres parisis par an [78], soit près de 3 200 florins. Mais les biens du majorat de 1701 ne comprennent ni le village d’Attiches, acquis en 1718, ni la cense du Grand Préau, ni la seigneurie de Rabodenghes à Avelin, dotés aussi de rentes. Une évaluation d’un peu moins de 7 500 livres par an serait proche du revenu brut des rentes en 1743 [79]. Bien sûr, cette somme évolue chaque année, suivant la fluctuation du prix des denrées : par exemple en 1750, au décès de Charles-Philippe, le revenu brut du majorat de 1701 atteindrait près de 9 000 livres, soit 45 % de plus qu’un an avant [80]. Il n’est donc pas aisé de mesurer ce que réellement percevait Charles-Philippe tous les ans de 1701 à 1749. Si nous appliquons ici grossièrement les 60 %, valables pour Antreuille, l’estimation de son revenu net oscillerait entre 4 500 et 5 400 livres parisis (2 250 à 2 700 florins).
33De plus, le seigneur peut posséder un « fief de la dîme ». En effet, les communautés religieuses ont parfois vendu leurs dîmes. Ces droits de dîme peuvent avoir été cédés partiellement et faire partie des revenus d’une seigneurie comme les deux tiers de la dîme d’Aubers-Artois (Piètre à Aubers) [81], la neuvième gerbe de la grande dîme d’Avelin (Le Croquet à Avelin), un droit de dîme sur 13 bonniers et 15,5 cents d’héritages (Thouart à Cappelle), deux tiers d’une dîme sur 3 bonniers et 14,5 cents (Heromez à Wavrin), et enfin toute la dîme du chapitre Saint-Piat et du curé de Gondecourt (la mairie de Gondecourt). Mais la famille Hangouart peut aussi posséder une dîme non associée à une de ses terres : les deux tiers de la dîme de Winck [82] sur 4,5 bonniers et 9,5 mesures, la dîme de Fournes-en-Weppes appelée Ransart après 1690 [83] ainsi que la dîme de Neuve-Chapelle [84].
34Cependant, les revenus seigneuriaux rapportent nettement moins que la location des terres. En effet, une faible proportion des terres est exploitée par le seigneur en faire-valoir direct : la perspective d’un bénéfice un peu plus grand ne motive pas forcément le seigneur [85]. Mis à part la « retenue » [86] de la seigneurie d’Avelin qui accueille les Hangouart l’été, les autres « fiefs » ou « cotteries » [87] de ce village sont loués à des fermiers : par exemple, les fiefs du Grand Préau, du Petit Préau, du Quesnel et quarante-huit cents de près, réunis sous le nom de la « cense du Grand Préau » [88]. Le fermage est le mode d’exploitation le plus courant pour les autres grandes propriétés des Hangouart même si un complément en nature peut s’ajouter parfois au loyer [89] en argent « comptant ». Trois bonniers et sept cents de terres à labour ainsi qu’un bonnier du fief de La Motte, à Ascq, sont loués 160 florins par an et auxquels s’ajoutent deux couples de poulets [90]. Si le contrat de bail est toujours établi pour neuf ans, il n’en est pas de même pour les emphytéoses, ou contrats d’« arrentement », plus rares, conclus pour plusieurs dizaines d’années : à Avelin, cinquante-huit ans pour 22 verges en 1778, soixante ans pour 50 verges en 1784 ; cent ans pour 5 quartrons de jardin avec dix-huit arbres montants au Pont-Thibault à Antreuille, en 1777, et la même durée pour 4 cents de la cense du Molinel à Lomme en 1711 [91]. Les locations à bail sous toutes leurs formes constituent donc une importante part des ressources foncières.
35L’étude des contrats de bail passés par les Hangouart suit l’évolution de la moyenne des locations constatée pour la châtellenie de Lille [92]. Sur un échantillonnage de quatorze propriétés foncières [93], l’augmentation progressive du prix de la location est facilement observable : pendant la première moitié du xviiie siècle, le « rendage » passe de 31,27 florins par bonnier et par an, à 39,80, soit 30 % de hausse. Par exemple, la seigneurie d’Antreuille qui comprend un château, une basse-cour, et trente bonniers [94] de jardins, près, bois et terres à labour, est louée 850 florins par an en 1680, 901 en 1707, 1 000 en 1728 et 1749 [95]. Combien de propriétés de cette importance les Hangouart louent-ils en cette première moitié du xviiie siècle ? Il y a dix-neuf propriétés s’étendant au moins sur neuf bonniers avec des bâtiments pouvant faire office de ferme-cense [96] : elles couvrent au total 490 bonniers et sont toutes exploitées par des fermiers, ainsi qu’une multitude de petites parcelles dont il est presque impossible de faire un inventaire complet. D’emblée, nous savons que nous sous-estimons un peu la totalité des terres réellement louées. Au milieu du xviiie siècle, leur revenu représente donc au minimum 20 000 florins par an [97].
36Dans l’économie des xviie et xviiie siècles, le bois a une place importante. Dans la châtellenie de Lille, cinq sixièmes des bois appartiendraient aux seigneurs. En effet, le revenu rapporté par la vente de bois leur revenait en quasi-totalité. En 1775, seulement huit florins ont été dépensés pour payer le comptable et pour offrir une boisson aux acheteurs. Le comte d’Avelin récupère alors 639 florins [98]. Les bois d’Avelin sont riches : chênes, frênes, bois blanc, peupliers et ormes s’y côtoient. En 1718, cent soixante-quatorze arbres de ces essences sont vendus pour 2 786 florins [99]. Sont conservés les résultats des ventes de bois pour les seigneuries d’Antreuille [100], d’Aubers [101], d’Avelin [102]. En deux ans, de 1775 à 1777, le bois d’Avelin a pu fournir trois ventes qui ont rapporté au seigneur près de 15 500 florins. Le comte d’Avelin organisait-il une vente tous les ans ? Il ne semble pas possible de répondre à cette question et donc d’évaluer le revenu annuel de ces ventes.
37Comment expliquer la richesse des Hangouart, sinon par le rendement de leurs biens fonciers ? Il est certain que les auteurs de l’époque appréciaient déjà la fécondité des terres flamandes [103]. Comment pourtant parvenir à une évaluation globale du revenu annuel de la famille Hangouart au milieu du xviiie siècle ? Essayons quand même d’avancer le chiffre de 23 500 florins, addition des 20000 florins des baux, les 2 500 des rentes seigneuriales et des 1 000 de vente de bois. Nous ne prenons en compte ici que des revenus fixes sans faire allusion aux autres revenus ponctuels liés aux droits seigneuriaux. En effet, ces derniers apportent davantage de prestige au seigneur que de revenus.
II – L’affirmation ostentatoire de seigneurs sur leurs terres
38Les biens fonciers apportent à la famille richesse, mais aussi prestige. Les Hangouart ont en effet donné leurs propres armoiries à un village, dont ils étaient seigneurs, Marcq-en-Pévèle [104]. Au-delà de cette trace encore persistante de nos jours, quel pouvoir exerçait réellement le seigneur sur ses terres ? Quelles relations entretenait-il avec les habitants ?
Pouvoirs et privilèges du seigneur
39L’organisation judiciaire féodale ne s’est pas beaucoup simplifiée au xviiie siècle. En théorie, il existe toujours trois justices seigneuriales : la haute, la moyenne et la basse, dont les pouvoirs allaient en ordre décroissant. En effet, l’exercice de la justice est utile au seigneur puisqu’il lui permet d’exiger le paiement de toutes ses rentes et l’application de ses droits : « lors des conflits avec ses paysans, il est à la fois juge et partie » [105].
40En fonction du droit de justice qui lui est imparti, il est aidé par un personnel plus ou moins pléthorique, constitué de baillis, juges, lieutenants, assesseurs, procureurs fiscaux, greffiers, sergents et geôliers [106]. De fait, le seigneur haut justicier a un pouvoir civil et criminel. Il prononce les sentences et les fait appliquer. Son pouvoir est, cependant, toujours limité par l’appel possible à une juridiction supérieure, la gouvernance ou le bailliage de la Salle à Lille. Les Hangouart sont les seigneurs hauts justiciers de Piètre et Pommereau à Aubers, de Builly-en-Gohelle, Mazingarbe et Beuvry, puis après 1699, de Seclin et, après 1718, d’Attiches. Grâce à ce pouvoir, Guillaume III a pu imposer une nouvelle charte aux habitants de la seigneurie de Piètre, en 1562 [107]. Ce pouvoir est encore très attractif en 1664 puisque Michel estime que la seigneurie d’Avelin peut
« prétendre [à] la haulte, moienne et basse justice (…) (au lieu de la viscomtière qu’elle at à présent) et pour exercer ladicte justice, ung bancq de sept eschevins que le seigneur baron d’Avelin pourra créer et renouveller tous les ans » [108].
42Cette faveur ne sera pas accordée par Philippe IV, qui cherche, comme le roi de France, à assurer la centralisation de son pouvoir. Cependant la justice vicomtière, particulière à la Flandre, a des attributions originales. P. Guyot dans son Répertoire universel de jurisprudence précise : « (…) Quoiqu’elle n’ait pour objet que la moyenne justice, elle est plus étendue que la juridiction des moyens justiciers dans la plupart des coutumes » [109]. Selon T. Leuridan, à la fin du Moyen Âge, la justice vicomtière au Bus à Willems consiste aux « pennage des pourceaux, plaids généraux 3 fois l’an, le sang, le larron, l’épave, l’estrayer, l’avoir de bâtard et amendes de 60 sous » [110]. Elle était appliquée par un bailli assisté d’un lieutenant, quatre hommes de fief ou juges féodaux pour les affaires féodales et criminelles, des juges cottiers ou échevins pour les affaires civiles et foncières, et des sergents [111]. Le seigneur peut donc punir certains délits, a un droit sur les épaves et récupère une partie de la succession des bâtards. Il exerce aussi un droit de police : il publie les bans, il surveille l’entretien des chemins, la pêche et le rouissage du lin, il vérifie les poids et les mesures et il peut aussi punir les délinquants. Dans la majorité de leurs seigneuries, les Hangouart exercent une justice vicomtière. D’ailleurs, aucune mention de basse justice n’a été rencontrée dans les textes : n’existe-t-elle pas dans les anciens Pays-Bas ? L’explication est donnée par Guyot : la justice vicomtière appartient « de droit à tout seigneur dès qu’il a un homme de fief, c’est-à-dire qu’il a un fief dans sa mouvance » [112]. L’ensemble des seigneuries et même un certain nombre de fiefs sont concernés par cette définition.
43Dans les faits, quel est le rôle quotidien du personnel judiciaire au sein de la seigneurie ? Le lieutenant d’Avelin s’occupe de la vente des denrées, de la réparation des fermes, et d’autres affaires locales, comme le montrent trois lettres de Michel de Hangouart à Philippe Cornil en 1683 [113] : « il ÿ at abus sur les voictures de bled parce qu’il en fault livrer aultant de vieux que de nouveaux selon mon accord (…) ; s’ÿ l’on at trop de bestes, il en fauldra vendre pour estre mesnager et bien faire son compte ». Michel ne ménage pas sa colère vis-à-vis de son lieutenant quand ses ordres ne sont pas respectés :
« Cornille, c’est estre idiot et simple à se faire enfermer que d’avoir faict une telle bassesse que vous faictes d’aller mandier aux parlementaires la grâce de ramener des pierres de grès de Lille, c’est chercher des affronts et mespris tant de moÿ que de vous ».
45Il peut lui porter un jugement parfois cruel, témoignant d’une autorité certaine :
« vous estes extrêmement simple et de petit esprit de ne pas poser nÿ considérer telz affaires de très grand importance (…) il n’ÿ at rien à faire qu’à bien obéir simplement et aveuglement, sans murmure ».
47En effet, soumis aux volontés du seigneur, les « baillis », « lieutenants », « procureurs » ou « sergents », ont pourtant très fréquemment un rôle plus administratif que judiciaire : Paul de Le Barre assure les fonctions de bailli et de ministre de la charité à Pommereau en 1674 [114] ; de même, Jacques de Lattre et son fils, notaires royaux à Phalempin, les fonctions de bailli et de receveur des rentes seigneuriales à Aubers de 1719 à 1741 [115]. Maximilien Le Clerq, greffier de la baronnie d’Avelin, rend les comptes des rentes seigneuriales en 1666 [116], et Jean-Ferdinand Audoir pour la seigneurie de Bevere en 1774-1775 et 1783 [117]. La réunion du tribunal judiciaire est probablement rare : le seigneur des xviie et xviiie siècles utilise son droit de justicier pour faciliter sa gestion foncière.
48En plus de l’exercice de la justice, le seigneur a d’autres droits. Certains sont en nature : les habitants, propriétaires ou locataires de terres tenues de sa seigneurie, lui paient régulièrement des redevances. Outre les rentes seigneuriales, étudiées précédemment, le droit de terrage [118] est une taxe proportionnelle à la récolte [119] : les Hangouart le perçoivent à Pommereau sur trente-deux bonniers avec le chapitre Saint-Amé de Douai [120], au Croquet et à Rabodenghes sur deux bonniers à Avelin, à Baudimont sur vingt-six cents d’héritages et Fincqueval sur trois bonniers neuf cents [121], et enfin au Bus sur neuf bonniers [122]. En outre, des revenus occasionnels, les droits casuels, sont dus par tous les fiefs : le droit de relief souvent de 10 livres « à la mort de l’héritier » [123] et celui du dixième denier « à la vente, don, transport ». Le premier peut parfois être original, comme à La Chaussée à Armentières : les cinq fiefs « doivent aucuns [chacun] pour relief une année la meilleur de trois » [124]. Le privilège du seigneur est ici manifeste. Sur les terres appelées coteries ou censives, le droit de double rente de relief le remplace [125]. Michel de Hangouart ou son comptable tiennent en effet des cahiers séparés répertoriant les « reliefs de fiefs » et les « reliefs de cotteries » dûs à la seigneurie d’Avelin [126]. En cas de non-paiement, selon l’avis d’un avocat du Conseil d’Artois, le seigneur peut faire saisir les fiefs ou coteries réfractaires [127]. Le seigneur a aussi le pouvoir de ne faire payer qu’une partie de ses droits : Charles-Philippe les modère d’un tiers pour Pierre Delannoy lorsqu’il achète un vieux manoir et deux cents de terres à Attiches [128]. Le manque de documents et l’irrégularité des paiements rendent difficile l’estimation du bénéfice réel du seigneur.
49Le seigneur jouit aussi d’un droit de plantis sur les chemins, faisant partie intégrante de sa propriété, comme les terrains vagues dits « flégards » ou « rejets ». Les Hangouart en possèdent officiellement à Attiches, au Metz à Ennevelin et à Seclin. Ce droit est source de profit puisque le seigneur peut y planter des arbres [129] afin de les exploiter [130].
50Le droit de chasse lui est aussi exclusivement réservé : c’est l’un des loisirs du seigneur lorsqu’il reçoit ses invités à la campagne, puisqu’il l’utilise à Attiches, à Cappelle et Seclin. De plus, en 1755, Octave-Alexandre marquis de Nédonchel, seigneur et marquis de Bouvignies, renouvelle le don, que jadis ses aïeux avaient fait au seigneur d’Avelin, d’Antreuille et d’Ennevelin, de « tous les droits de chasse, plantes, de pâturage, visite des chemins et amendes » [131]. Le territoire de chasse de Charles-Philippe et de son fils, Antoine-François, s’étend donc au nord-ouest de la Pévèle.
51Le droit de pêche existe pour certaines seigneuries comme celle d’Attiches : le seigneur possède alors le monopole de la vente des permis de pêche sur les rivières non navigables et bénéficie de la primeur de la pêche.
52Enfin, les Hangouart possèdent des moulins banaux dans certaines de leurs seigneuries, comme à Avelin, Attiches et Oppuers [132], parfois partiellement comme au faubourg des Malades [133] ou à Piètre [134]. Les droits seigneuriaux sont donc pleinement en vigueur aux xviie et xviiie siècles. Le seigneur est le grand personnage du village où il est respecté de tous.
53Le seigneur est en effet le garant temporel de la paroisse. Ce droit honorifique lui assure certaines prééminences dans l’église, lieu du culte mais aussi de rassemblement du peuple. Il l’utilise pour exercer son pouvoir politique. Par exemple, « au sortir de la grande messe », le sergent du Plouich à Aubers « at à haulte et intelligible voix publiée » :
« à tous [l]es tenanciers [de Michel de Hangouart] qu’ils ayent à aller ou envoyer payer leurs rentes seigneurialles de l’an 1640 au jour du siège qui pour ce, se tiendra au lieu ordinaire le lundy 14 de l’an 1641 » [135].
55Le seigneur peut aussi présenter et nommer aux bénéfices, être reçu en procession le jour de la fête patronale, être recommandé dans les prières, être encensé, recevoir l’eau bénite par présentation, avoir son banc et sa sépulture dans le chœur ainsi que ses armoiries sur les murs de l’église [136]. Ainsi, le comte d’Avelin nomme le chapelain de Cappelle-en-Pévèle [137] et participe tous les dimanches à la « Grande Messe » [138]. En contrepartie, les Hangouart participent activement à la vie paroissiale. Michel, en tant que seigneur de La Madeleine, depuis 1648, veille activement à son bon déroulement : en 1663, il constate les dommages dus aux intempéries, subis par la toiture et les verrières de l’église [139]. Dès 1673, le maréchal d’Humières, gouverneur de la ville, ordonne la destruction de ce sanctuaire qui, de fait, n’intéresse que 200 paroissiens [140] et qui gène la construction d’ouvrages fortifiés devant la porte de Courtrai. En 1675, alors que les premières pierres de la nouvelle église intra muros, « Notre Dame du Bastion », la future Sainte-Marie-Madeleine, sont posées, Michel s’oppose à la démolition de l’ancienne église ainsi que de la chapelle Saint-Vital, lieu de culte des paroissiens intra muros [141]. Il est alors témoin du partage des biens entre les deux paroisses, le 30 juillet 1683 [142]. L’église extra muros de La Madeleine n’est finalement détruite qu’en 1708 lors du siège de Lille : après cette date, ses fils parviennent ensuite à en reconstruire une [143].
56Aussi, Michel a entrepris la restauration du chœur de l’église romane d’Avelin dès 1671 avec l’aide du chapitre cathédral de Tournai [144]. Les travaux durent quinze ans. Michel se veut être le serviteur temporel de Dieu :
Par dessus vingt milles bricques que le dict seigneur baron d’Avelin at livré de sa bricqueterie, pour les bastiments du dict chœur de l’église d’Avelin, et une infinité de couronnez, de ses chevaux et de ses domestiques aiant travaillez pour le dict ouvrage (…). Je soubsigné déclare de ne vouloir rien ravoir des susdicts frais (…) par moÿ exposez au bastiment du chœur de la dicte église d’Avelin, lesquels tous je donne à dieu, les aiants paÿez, faictz et exposez à son honeur et pour sa plus grande gloire (…) [145].
58Michel conserve aussi les comptes des églises d’Avelin et d’Attiches dans ses propres papiers à la grande surprise de Gilbert, évêque de Tournai, en 1679 :
À Avelin, le 16 de juin (…), une de mes obligations est de voir comment les biens de l’église et des pauvres sont administrés et oultre cela il fault que j’ordonne ce qu’il y a faire à l’église (…) je suis étrangement étonné qu’un homme qui a autant de vertu et de lumières que vous en avez, traicte son evesque de la sorte (…).
À Péronne [en-Mélantois], le 17 de juin (…) à l’avenir, il fault s’il vous plait que tous les comptes soient mis dans les archives de l’église ainsi que de droit. Vous avez trop de justice et de piété pour vouloir que les choses aillent autrement (…) [146].
60Michel n’a donc pas souhaité que l’évêque vienne se mêler d’affaires qu’il veut gérer seul.
61Attentif aux bâtiments cultuels, il l’est aussi vis-à-vis des pauvres de la paroisse. Des administrateurs l’aident dans cette tâche : à Aubers, Pierre de Faucquenbergue est ministre de la charité à Pommereau en 1647, Pasquier de Le Barre en 1665 [147] et Paul de Le Barre en 1674 [148]. Philippe Flamand a la fonction de « receveur de la charité des pauvres de Piettre et Pommereaux » en 1777 et 1778 [149].
62Symbole de ce pouvoir temporel seigneurial, la cloche règle la vie quotidienne des habitants de la paroisse. François-Augustin d’Hangouwart bénit celle d’Attiches en 1783 [150]. Les « fermiers & habitants » d’Avelin intentent un procès contre Antoine-François devant la gouvernance de Lille afin que les cloches d’Avelin soient de nouveau sonnées gratuitement. Ils ont rédigé un mémoire défendant leur cause, imprimé par L. Danel à Lille le 23 mars 1771 [151]. L’intérêt porté au problème par les deux parts montre encore une fois l’importance du pouvoir seigneurial dans la vie paroissiale.
63D’ailleurs, la différence entre les biens cultuels et les biens privés du seigneur est parfois très floue : le seigneur n’hésite pas à s’approprier quelques objets pieux qui lui conviennent. En 1690, Michel possède dans son hôtel d’Avelin « ciboir partie argent, et partie ivoire dorée que l’on dit appartenir à l’église d’Avelin », « calix tel que dessus, que l’on dit appartenir à la chapelle d’Ennetiers paroisse d’Avelin », « grande croix d’église, partie d’argent et partie cuivre dorée qu’on dit appartenir à l’église d’Antreulle » et « autre croix d’église d’argent qu’on dit appartenir à l’église d’Avelin » ; de plus il a donné à sa cuisinière « un prieu dieu de bois d’ormeau venant de Péronne » [152]. Mais le seigneur donne à ses paroisses des objets servant à la liturgie, affirmant ainsi sa piété charitable : une boîte aux saintes huiles a été offerte à la paroisse d’Antreuille [153], un calice en vermeil aux armes de la famille pour celle d’Avelin [154]. Si le prêtre assure la bénédiction spirituelle, le seigneur use parfois abusivement de son pouvoir temporel.
64Ces exemples confirment le rôle essentiel joué par le comte d’Avelin dans les villages dont il est seigneur. Il a un réel pouvoir que l’Église peut difficilement contrebalancer. Mais celui-ci tend à s’estomper au xviiie siècle : l’État français moderne cherche en effet à annihiler ces derniers vestiges de l’époque féodale puisque l’édit d’avril 1702 supprime les droits des seigneurs hauts-justiciers. La vie sociale du noble va davantage s’exprimer à la ville qu’à la campagne.
Relations avec les seigneurs suzerains et voisins
65Au début du xviiie siècle, le seigneur est toujours un maillon dans un système féodal vaste. Il a donc des relations avec d’autres seigneurs. Souvent, les archives ne conservent qu’un aspect particulier de leurs liens : les conflits évoqués par les nombreux procès.
66Les ordres du roi de France ne sont parfois pas acheminés parfaitement aux subordonnés de la province. Après avoir été achetés par Barthélémi XII, le village de Seclin et le fief de la Boutillerie ont été saisis le 26 avril 1700 par le receveur général des domaines de Flandres, Hainaut et Artois, François de Lelès, le fermier général des domaines et le secrétaire d’État à la Guerre, Louis-François-Marie Le Tellier de Barbezieux. La raison invoquée est le défaut de paiement du droit de « lods et ventes », normalement appliqué aux mutations de censives. Le comte d’Avelin a fait imprimer un factum dans lequel Bridoul, son avocat, défend ses droits [155]. Le Bureau des Finances donne raison à Barthélémi puisque Louis XIV l’avait dispensé à juste titre de payer ce droit seigneurial par lettres patentes datées du 4 décembre 1699 [156]. Le suzerain lointain, d’autant plus ici qu’il s’agit du roi de France, n’est pas toujours informé du statut social de ses vassaux flamands : ces derniers doivent rester vigilants au respect de leurs droits.
67Il convient parfois entre seigneurs voisins de préciser leurs champs d’intervention respectifs. À partir de 1584, Guillaume III bataille avec l’abbaye de Saint-André-du-Chastel en Cambrésis pour déterminer exactement quelle part de la dîme de Fournes-en-Weppes doit lui remettre le fermier, Charles de la Buissière [157]. La défense du privilège féodal apporte en effet prestige et revenus complémentaires. En 1663, Michel, appelé seigneur d’Elcourt, propriétaire d’Avelin depuis seulement deux ans, intente une action en justice contre Guillaume d’Avesnes, seigneur d’Ennevelin, afin de lui imposer sa suzeraineté. En effet, Guillaume d’Avesnes présente des titres tandis que Michel lui oppose la coutume. Pour le premier, seulement un bonnier de la seigneurie et fief d’Ennevelin relèverait d’Avelin, tandis que pour le second, l’ensemble de cette seigneurie tiendrait de sa propre baronnie. En cas de gain de cause, les droits de relief et de dixième denier perçus par le seigneur d’Avelin seraient alors revus à la hausse [158]. Michel a gagné ce procès puisque cinquante ans plus tard, Charles-Philippe décrit le fief d’Ennevelin comme mouvant d’Avelin [159]. À chaque maillon du système féodal, le seigneur, à la fois suzerain et vassal, peut revendiquer ses droits.
68Le droit de plantis peut aussi être un motif de conflit puisqu’il est une source non négligeable de revenus. En dépit de l’habitude prise par ses prédécesseurs, Barthélémi XII, devenu seigneur de Seclin, le réclame pour le marais commun de Seclin et d’Houplin [160]. Bien qu’ayant perdu un premier procès devant les présidents et trésoriers de France au Bureau des finances de Lille, l’abbaye de Loos, l’hôpital de Seclin et les villageois, copropriétaires du marais, font appel du jugement devant le Parlement de Tournai [161]. Ils se considèrent en effet dans leur droit puisqu’ils paient une redevance annuelle au domaine royal, dont la seigneurie de Seclin est engagère, pour pouvoir en bénéficier :
« les copropriétaires ont droit et sont en possession immémorialle de disposer dudit marais, de planter, brancher et abbatre des arbres où bon leur samble dans les marais à l’exclusion de tous autre » [162].
70Face à ce nouvel argument, Barthélémi XII essaye de gagner du temps en demandant au roi l’octroi de requêtes civiles [163], mais il lui faut pour cela gagner la confiance du souverain [164] :
(…) il ne lui a pas encore été possible de faire une preuve telle qu’il souhaiteroit pour la conservation des droits de vostre majesté qu’il représente en sa qualité d’engagiste qu’ayant fait fouiller dans la chambre des comptes à Bruxelles pendant bien du temps, il apprend qu’on y a fait des découvertes de plusieurs pièces qui seules suffiroient pour lui faire obtenir gain de cause (…).
72Il se présente à son suzerain comme seul vassal à Seclin puisqu’il est seigneur de ce village : de cette manière, il essaye d’avoir le soutien d’un puissant allié. Ce procès occupe le secrétaire du comte d’Avelin en cette année 1707 puisqu’il a établi une correspondance avec Quickelberghe, procureur au Parlement de Tournai [165]. L’avocat des Hangouart dans cette affaire est Gillemans [166]. Dans son livre de biens [167], Charles-Philippe précise qu’il possède à Seclin un droit de plantis sur tous les grands chemins : Barthélémi XII a-t-il donc finalement réussi à défendre sa cause ?
73De même, les territoires où les seigneurs exercent leur droit de chasse sont parfois flous. Pour mettre fin à un procès, François-Augustin d’Hangouwart et Antoine-François-Joseph de Beaufremez, seigneur du Roseau, règlent leur différend par une transaction faite devant notaire, le 13 avril 1779 [168]. Les lieux de chasse sont alors rigoureusement établis.
74Susceptibles de durer de nombreuses années, les différends entre seigneurs voisins ou suzerains alimentent la vie quotidienne de procédures juridiques. Le prestige du seigneur et le respect de ses droits sont les causes les plus souvent invoquées. En effet, il est important pour lui d’affirmer son pouvoir et de montrer à ses voisins sa prééminence. L’attention portée à la demeure seigneuriale en est une autre caractéristique.
Les demeures seigneuriales : manoirs et châteaux à la campagne
75La maison seigneuriale symbolise le pouvoir du seigneur sur ses terres : elle est toujours plus imposante que les maisons des censiers ou des fermiers qui logent à proximité des terres exploitées. Au début du xviie siècle, la demeure à la campagne semble être le lieu principal de résidence de la famille Hangouart puisque tous les enfants de Barthélémi XI naissent à Aubers de 1605 à 1615 [169]. Elle accueille souvent le gentilhomme et sa famille pendant l’été : les correspondances sont en effet adressées au château d’Avelin de juillet à octobre [170] et plusieurs enfants décèdent à Avelin pendant la même période [171]. Parfois, le comte d’Avelin peut y loger dès le mois de mai [172]. Sur les trois fréquentées régulièrement par la famille au cours des deux siècles, deux demeures seigneuriales deviennent des châteaux : Avelin et Piètre à Aubers dans la Pévèle et les Weppes tandis que la demeure seigneuriale d’Elcourt à Linselles reste une grosse ferme.
76La seigneurie de Piètre à Aubers, s’étendant sur vingt-six bonniers, est dominée, en 1555, par une « maison seigneurialle sur motte » [173] avec « coulombier » et des granges, entourés d’un jardin, d’un verger et d’un bois [174]. La récolte de fruits et l’élevage d’oiseaux restent, au xvie siècle, l’apanage du gentilhomme. À proximité, a été construite la « maison du censier », appelée plus tard « cense », sur l’ancienne motte au nord-ouest [175]. Cette ferme d’exploitation, presque carrée, typiquement wallonne, est refermée sur elle-même: un logis prolongé par une écurie fait face à la grange, tandis que l’étable est à l’opposé des annexes. L’entrée peut se faire au niveau d’un de ces deux derniers côtés [176]. Au xviie siècle, cette cense possède une basse-cour, un « carin » et un fournil [177] tandis qu’un moulin à vent a été édifié sur l’ancienne motte [178]. En 1680, les lieux sont décrits plus précisément : les bâtiments, qu’ils servent de résidence au seigneur ou à l’exploitation des terres, sont « tous fermés et enclos d’eau » [179]. La maison seigneuriale se transforme en « château » du Bas-Aubers au cours du xviie siècle même si les actes de 1603, 1675 et 1680 mentionnent toujours un « lieu manoir amazé de maison ». En effet, Nicolas Dugardin, maçon, signe un contrat, le 21 janvier 1662, avec Michel de Hangouart, stipulant la nature des travaux à effectuer « en la terre et seigneurie du bas Aubers ». Il doit « deffaire et desblayer ses bastiments et vieilles machonneries, maisons et heritages qu’il prétend mectre bas en son chasteau, bassecourt et censes » pour
« l’érection des nouveaux corps de logis, bassechambre que l’on dict privez, murailles, bachicollements et aultres qu’il prétend y faire ériger, aussy pour ses devantures, pignons, cheminées, y compris ses fouinnes pour ses fondations et les desblais, les caves (…) » [180].
78L’ameublement du château est modeste en février 1646 [181] : peu de meubles de rangement (un coffre recouvert de cuir), des tables à tréteaux, des bancs, deux « grandes » couches et autres menus objets. Michel avait ouvert une brasserie à Aubers [182] : il se servait probablement du château pour y entreposer les boissons puisqu’on y trouve aussi « une cuve de brasserie ». En janvier 1696, après les travaux de restauration, l’aménagement est un peu plus confortable [183] : il existe une « grand chambre en haut » et une chapelle. Comme meuble de rangement, en plus du coffre, s’ajoute une « grande garderobe ». En fait, si Barthélémi XI y vient fréquemment jusqu’à sa mort en 1630, les Hangouart abandonnent dès le milieu du xviie siècle la résidence seigneuriale de Piètre. Bien qu’il l’ait reçue en héritage, Michel ne s’y intéresse qu’en 1662 ; mais pour peu de temps, puisqu’il vient d’acheter la seigneurie d’Avelin : il délaisse les Weppes marécageux et beaucoup moins agréables que la Pévèle. Au xviiie siècle, le château est loué, mais Antoine-Félix, fils cadet de Barthélémi XII, se réserve le droit d’utiliser l’écurie de la cense [184]. En 1826, est seulement mentionnée « la ferme dite de Piettre » dans le partage des biens de François-Augustin [185]. De nos jours, seule une motte féodale évoque la demeure des Hangouart.
79Robert-Ignace, fils de Barthélémi XI, a reçu en héritage la seigneurie d’Elcourt à Linselles. Il avait probablement une grande notoriété puisque Sanderus représente sa demeure dans son ouvrage, Flandriae Illustratae, dont la planche a pour titre [186] : Prætorium viri Nobilis Ruberti Ignatÿ de Hangovart, Equir in Prarœcia de Linxelles. Ce manoir seigneurial se différencie des censes environnantes puisque, entouré de douves, il est dominé par un corps de logis à deux étages. Il ne présente pourtant ni tourelles, ni pigeonnier et son porche d’entrée n’est surmonté d’aucun pavillon. Il respecte l’ordonnance des fermes wallonnes puisqu’il présente un plan carré. Les communs sont couverts de chaume : une grange [187], une bergerie et des étables, bâtiments d’exploitation annexes ouverts par un porche. Mais un autre lieu d’habitation semble être contigu au corps de bâtiment principal : il possède deux portes, deux fenêtres, une lucarne et une cheminée. Ce n’est qu’en entrant dans la cour que le visiteur aperçoit le blason des Hangouart, disposé entre les deux portes d’entrée du corps de logis. Cet édifice aurait été bâti avec l’écurie par Robert-Ignace, durant la décennie 1640 [188]. L’architecture est sobre même si les tympans segmentaires des fenêtres rectangulaires du rez-de-chaussée font écho aux arcs surbaissés des portes. Trois cordons horizontaux scandent la façade en la parcourant dans sa largeur. Les trois cheminées indiquent que la bâtisse devait être correctement chauffée, tandis que les deux lucarnes témoignent de la présence de combles [189]. La demeure reste bien entretenue puisque trente ans après la mort de Robert-Ignace, Michel, son frère, alors baron d’Avelin, se « réserve le corps de logis basty par le feu seigneur d’Elcourt (…) avecq sa famille touttes et quante fois qu’il vouldra et avoir ses allés et venir au travers de la cour de la dicte cense » [190]. Le manoir d’Elcourt peut-il être qualifié de château ? La définition d’un château pour les contemporains du xviie siècle reste floue : elle peut faire référence à l’aspect architectural de la bâtisse, définition actuellement adoptée, mais aussi à son rôle seigneurial symbolique, comme en témoignent certains documents. En effet, le contrat de mariage de Barthélémi XII de 1670 évoque « une maison de plaisance en forme de chasteau bastie de briques, lieu manoir » [191] tandis que celui de Charles-Philippe en 1701 n’hésite pas à employer les termes de « chateau [et] bassecourt » [192]. Le mot « château » signifie simplement que le propriétaire peut toujours loger dans ce manoir afin d’affirmer son pouvoir seigneurial. Un siècle plus tard, le fief « Delecourt », relégué à sa seule fonction d’exploitation, est devenu « une ferme et seigneurie (…) contenant tant en lieu manoir, pretz, fossets, jardins plantés d’arbres fruitiers et montans » [193]. La maison seigneuriale à deux étages avait certainement été transformée en logis plus simple, à l’instar des censes environnantes. Aujourd’hui la ferme d’Elcourt est constituée de bâtiments presque entièrement reconstruits après la première guerre mondiale.
80Il n’est pas rare en Flandre wallonne de voir des manoirs seigneuriaux se transformer en simples fermes : celle d’Hautevalle à Linselles, à proximité d’Elcourt, qui a été achetée vers 1580 par Guillaume III de Hangouart, existe encore de nos jours [194].
81Le château d’Avelin mérite une attention toute particulière puisque, dès le début du xviiie siècle, il devient, l’été, le lieu de plaisance de prédilection de la famille. La troisième résidence campagnarde des Hangouart a déjà fait l’objet d’une monographie par A.-M. Niveau [195] : cependant nous formulons des hypothèses complémentaires susceptibles de rendre compte des différentes phases de construction et de rénovation, même si les sources restent parfois lacunaires.
82Quand Michel achète la seigneurie d’Avelin le 11 juin 1661, il n’y a qu’un « lieu masnoir, cense, pretz, pastures, fossez, jardins, chamin, les bois à coppe et montans, et fruicts portans, viniers » [196]. L’affiche de vente en précise la description : « bassecourt, grange, brasserie, étable, coulombier » [197]. Il est difficile d’affirmer où se situaient exactement ces bâtiments. En effet, au début du xviie siècle, la gouache d’Adrien de Montigny montre, derrière l’église, un porche et les bâtiments d’une cense wallonne [198]. Si le peintre a respecté la topographie, ce porche d’entrée serait orienté au nord-est et accueillerait les visiteurs arrivant de la drève, toujours existante ; ou s’il a été un peu fantaisiste, il aurait représenté un porche visible du sud-est, qu’il serait alors possible d’assimiler aux communs actuels dont l’extrémité nord présente une alternance de rangs de pierres de Lezennes et de briques rouges. Côté cour, le blason Hangouart-La Vichte, daté de 1683 [199], surmonte l’un des trois arcs surbaissés pouvant correspondre à cette entrée.
83En 1678, Jacques Heddebault représente sommairement le château dans le terrier du chapitre cathédral de Tournai [200]. La cense flamande n’est pas visible, mais elle existe toujours dans son intégralité ou en partie, ce que confirme une description de 1693 :
tout un lieu manoir amassé de maison manable, grange, portes, étables et autre édiffices, le tout détaché du chateau du d. Avelin jusques à la seconde bassecour d’iceluy, laquelle bassecour commence à la grande estables des vaches et à la grande écurie des chevaux que le d. seigneur bailleur se réserve avec le surplus de la bassecour du chateau, se réservant pareillement une grande place pour y mettre son fumier entre le pigeonnier de la bassecour et son écurie des chevaux et vaches comme aussy la grange du coté d’Attiche le tout au proffict et usage du dict seigneur bailleur (…) [201].
85J. Heddebault peint un corps de logis à deux niveaux, surmonté d’un toit pentu à mansardes et à cheminées ; devant la cour, un porche d’entrée flanqué de tourelles est situé à l’aboutissement de la drève bordée d’arbres. En effet, en 1670, dix ans seulement après l’achat et six ans après l’érection de la seigneurie en baronnie, Michel vit dans « un beau chasteau nouvellement basti à la moderne avecq bassecour » [202]. Il semble avoir entrepris sa construction dans un temps relativement court, entre 1665 et 1670, alors que la vie politique et militaire locale est loin d’être calme.
86Son fils, Barthélémi XII n’a pas eu beaucoup de temps pour profiter de cette résidence familiale puisque, à peine deux ans après la mort de son père, le château est pillé, en 1692, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg [203]. Mais il obtient du roi de France des compensations puisque, dès 1696, il devient comte [204].
87La description du château d’Avelin entre 1724 et 1727 par l’ingénieur Masse dans son Mémoire sur le Pays entre l’Escaut et la hautte Deulle permet en effet de dater la rénovation entreprise par Barthélémi entre 1695 et 1700 :
Il y a près de l’église, environ 100 toises, la maison seigneuriale qui est un des plus beaux chateaux du pays, bâty depuis une trentaine d’années ; il y a un beau jardin environné de bois percés de belles allées [205].
89En effet, en plus d’une rénovation nécessaire du corps de logis construit par son père, il aurait entrepris d’agrandir la résidence en ajoutant deux ailes en retour, comme semble le souligner une description de 1701 :
un chateau composée d’un double pavillons [corps de logis dédoublé] et deux grosses ailes une à chaque coté [ailes en retour] avec une cour au donjon, de plus une autre avant cour vis avis de l’entrée dudict chateau avec un pavillon au dessus de la porte d’entrée où il y a plusieurs chambres pour les domestiques, une grande écurie pour 18 à 20 chevaux d’un seul rang, une brasserie, des remises de carosse et de bois, une vollière et une chambre pour les cochers le tout entouré de fossé avec de l’eau, hyver et été, de plus une basse cour au coté de celle cy avec une écurie pour cinq ou six chevaux, une grande grange, une maison pour le fermier ou concierge, deux remises de carosse ou chariot, plusieurs étables de vaches et pour autres bestiaux, et un pigeonnier au milieu de la d. cour (…) [206].
91De plus, l’élévation de la façade sur jardin, exécutée au xviiie siècle, semble aussi pouvoir nous renseigner sur ces deux premières phases de construction réalisées à trente-cinq ans d’intervalle [207]. En effet, certains motifs de décoration des deux pavillons d’angle semblent être davantage influencés par l’architecture française que ceux du corps de logis : les chaînages d’angles et les œils-de-bœuf répondent au cordon horizontal épousant la forme des arcs segmentaires et aux petits ailerons qui flanquent les encadrements des baies. La construction du corps de logis est-elle donc antérieure aux pavillons d’angle ?
92L’éloge de l’ingénieur Masse n’est pas à prendre à la légère, puisque c’est le jugement d’un Français sur une campagne ayant conservé ses traditions flamandes, même si l’adhésion des architectes lillois au goût français est perceptible en ce début du xviiie siècle [208]. D’ailleurs, le maréchal de Boufflers, gouverneur de Lille depuis 1694, s’est constitué une clientèle locale à laquelle appartient probablement la famille Hangouart [209]. Il devient alors intéressant de comparer le nouveau château d’Avelin et la résidence picarde du maréchal à Boufflers conçue par l’architecte français Jules Hardouin Mansart et connue par des plans et des élévations [210]. En effet, nous pensons que, comme l’élévation, le plan au sol du siècle suivant correspond à celui du château de cette fin du xviie siècle [211]. Cette hypothèse peut être renforcée par le fait que nous n’ayons trouvé aucune mention de travaux jusqu’en 1777 et que les deux inventaires après décès de 1749 et 1776 semblent décrire le même lieu [212]. Pour les deux châteaux, les plans au sol sont en U et présentent un corps de logis dédoublé, signe de modernité en cette deuxième moitié du xviie siècle, avec des murs porteurs orthogonaux. Les chapelles sont situées dans l’aile gauche en entrant. La cour d’Avelin n’est pas bordée par deux pavillons d’angle comme à Boufflers, mais par des tourelles archaïques : le plan montre que la tourelle située à l’ouest, était déjà édifiée avant la construction de l’aile droite, puisque seule une ouverture étroite au rez-de-chaussée permet d’y pénétrer. Ensuite, la tourelle de l’aile gauche incomplète a été construite, par souci de symétrie, après l’édification des murs. La première tourelle n’est-elle pas l’ancien « donjon » éponyme de la cour décrite en 1701 ? Innovation française du milieu du xviie siècle, le vestibule ovale permet de pénétrer dans le salon ouvrant sur le jardin tandis que l’escalier principal permettant d’accéder à l’étage est rejeté sur le côté droit. Il est difficile d’affirmer si cette disposition date de la fin du xviie siècle, comme à Boufflers, ou si elle résulte d’une modification intérieure postérieure.
93Au xviiie siècle, la décoration intérieure est plutôt raffinée : commodes en marqueterie, nombreux fauteuils et bergères, coussins de velours et de soie. Les tapisseries de haute lisse et les services de porcelaine et de faïence laissent imaginer le luxe de la demeure. En 1776, soixante-trois pièces étaient recensées, dont une « chambre aux bains » et des chambres destinées aux visiteurs, comme la « jaune » ou la « bleue ». Le château était en effet un lieu de réception puisque des invités prestigieux, comme Emmanuel de Croÿ, y venaient pour pratiquer une activité traditionnellement noble, la chasse. En 1701, Charles-Philippe d’Hangouwart pouvait en effet chasser à Avelin sur 1 000 bonniers [213].
94Une forêt se déploie en effet au sud-ouest du château sur 55 bonniers 464 verges [214], comme le montre le plan cadastral de 1811 [215]. Elle agrémente l’environnement du château que les Hangouart cherchent à soigner. En 1751, Antoine-François d’Hangouwart fait un échange de terre avec Jean-Baptiste de Fourmestraux, prêtre et chanoine de Saint-Pierre afin de prendre possession d’« une prairie à usage de pature située au devant du chateau dudit lieu, laquelle se trouve coupée et traversée d’une avenue ou chemin planté de deux costez de bois blanc apartenans au susdict premier comparant [le comte d’Avelin] », et des « bois montans consistans en quatre vingt ormes et trois bois blans » [216]. Cette description permet de mieux appréhender la monumentale drève qui conduit le visiteur vers l’entrée du château. En 1781, un jardin à la française lui fait face, tandis qu’à la limite entre le parc et la forêt, des pièces d’eau ont été aménagées [217]. Ces dernières sont encore visibles en 1811 [218]. Objet de toutes les attentions, l’aménagement de ces jardins avait été étudié avec le prince de Croÿ qui considérait la situation semblable à celle de son propre château, à Condé-sur-l’Escaut [219].
95Le château lui-même est modernisé par Michel Lequeux de 1777 à 1784 [220]. Son expertise effectuée de 1779 à 1786 met l’accent sur les travaux à entreprendre [221] : abaissement de la toiture, remplacement des ardoises (1779), « platrage » des murs extérieurs (1781) et mise à neuf de la décoration intérieure (1783-1784) [222]. De plus, toutes les vitres du château ont été changées en 1787 [223]. M. Lequeux n’a probablement pas touché au plan général du château : lors du ravalement de façade, il a simplifié les lignes de l’élévation pour satisfaire son goût néoclassique. Seuls les appartements du marquis au premier étage semblent subir une rénovation importante [224]. Une véritable « salle de bains » est installée, avec baignoire, réservoirs d’eau chaude et froide au rez-de-chaussée [225], témoin d’un confort recherché. Mais, les événements révolutionnaires n’épargnent pas cet édifice. Le plan cadastral de 1811 laisse la trace de la parcelle n° 93 correspondant au plan au sol des ruines du château : ses dimensions correspondent à celles des relevés effectués quelques années plus tôt par Lequeux [226]. Sur leur emplacement, un nouveau château a été construit par l’architecte Charles César Benvignat en 1838.
96Même si des sources iconographiques précises manquent jusqu’au milieu du xviiie siècle, il est cependant certain que les Hangouart ont voulu faire d’Avelin un château délibérément ostentatoire de « modernité » dès la fin du xviie siècle.
97Les Hangouart se réservent parfois quelques pièces dans des maisons seigneuriales qu’ils louent à des fermiers. Dans les années 1680, Michel se réserve non seulement le droit de résider dans le logis principal d’Elcourt mais aussi dans le château de Wavrin dont la charge de grand-bailli du seigneur haut-justicier lui accorde la jouissance [227].
98Les « château, bassecourt, jardin, prairie et petit bois » ont été représentés dans une gouache réalisée pour Charles de Croÿ au début du xviie siècle [228]. Cette vue sur la façade arrière présente un corps de logis à trois niveaux, percé de nombreuses fenêtres, dominé par un donjon en pierre. Typiquement flamands, les pignons à pas de moineaux et la toiture en tuiles donnent à la bâtisse une grande homogénéité. Les douves enserrent aussi un jardin clos particulièrement soigné. Un pont en bois relie le château seigneurial à la cense, située à l’ouest, reconnaissable par ses bâtisses de plain-pied et son porche probablement surmonté d’un pigeonnier. L’entrée se fait au nord par un châtelet. Construit avant 1543, il subit d’importantes réparations en 1640 au moment où Michel devient grand-bailli de Wavrin ; cette résidence est complètement détruite au début du xixe siècle [229]. En 1715, trouvant peut-être le château désuet ou ne l’ayant plus en jouissance [230], Charles-Philippe, se réserve quelques pièces dans une maison de plaisance, toute proche, intégrée à la seigneurie d’Heromez:
les deux sallettes et cuisine estant par bas du lieu de plaisance avec un petit jardin de plaisance y joignant pour luy sa famille ou domestiques ; y demeurer touttes at quantes fois que bon luy semblera, ensemble de prendre son allée et venir tant par la cense dudit Heromez que les issues et toutes autres voies que bon luy semblera [231].
100Cette demeure « tirant vers le marais de Wavrin » joint en effet une cense dite « lieu manoir, maison, grange, coulombier, étables et écuries » [232].
101De même, en ce xviiie siècle, les Hangouart ont probablement délaissé la « maison de plaisance » de la Mairie de Gondecourt [233], pourtant demeure campagnarde de leurs aïeux du xvie siècle [234]. Se réserver quelques pièces à plusieurs endroits différents permet un certain dépaysement [235].
102Ces demeures seigneuriales accueillent la famille Hangouart pendant deux siècles. Lieu de vie privilégié à la belle saison, la campagne fait partie intégrante de la vie quotidienne, économique et politique de la noblesse provinciale. L’environnement seigneurial a été étudié sous plusieurs aspects afin de mieux appréhender le mode de vie de rentiers du sol. L’hiver, comme beaucoup d’autres familles lilloises, les Hangouart vivent à la ville [236] ; en effet, l’essentiel de la vie sociale et relationnelle se déroule à Lille.
103Cette famille, avec ses 32 900 livres tournois de revenu par an au milieu du xviiie siècle, appartient au deuxième groupe nobiliaire de la classification de G. Chaussinand-Nogaret, qui comprend 3 500 familles de la riche noblesse provinciale [237]. Les Hangouart vivent au sein d’un microcosme politique et culturel comprenant plusieurs dizaines de familles lilloises ayant bénéficié d’une valorisation sociale similaire et entretenant entre elles des relations matrimoniales régulières. Leurs revenus sont ceux d’une des plus riches familles lilloises et sont équivalents à ceux de certains ducs et pairs français [238] ; mais ils ont choisi de vivre au milieu des leurs, avec leurs habitudes, loin des vicissitudes d’une cour royale qui leur semble encore bien étrangère. La spécificité flamande reste vivace en ce siècle des Lumières, l’influence française demeurant toute relative : perceptible dans les formes architecturales du château d’Avelin, elle n’a en tout cas aucunement perturbé l’ascension sûre et régulière de la famille sur trois siècles [239].
Mots-clés éditeurs : châteaux, Hangouart, Lille, Wavrin, Anciens Pays-Bas, La Madeleine, Avelin, Pévèle, Hangouwart, Linselles, famille, histoire rurale, Flandre, Aubers, histoire économique, Weppes, noblesse
Date de mise en ligne : 30/09/2014.
https://doi.org/10.3917/rdn.354.0059Notes
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[*]
Célia Fleury, titulaire d’un DEA, attachée territoriale au musée de l’hôtel Sandelin à Saint-Omer, 49, rue Lesage Senault, 59000 Lille.
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[1]
Les armes de la famille sont « De sable à une aigle d’argent éployée, becquée et membrée d’or, surmonté en heaume à la visière levée et grillée, portant deux cornes de bœuf de sable, et supporté par deux lions ». L’orthographe du patronyme a évolué : en 1686, Michel la fait changer devant notaire pour lui donner une consonance germanique (de Hangowart) ; puis la lettre u est rajoutée (d’Hangouwart).
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[2]
Intitulé « Les Hangouart, une famille noble lilloise aux xviie et xviiie siècles » et réalisé sous la direction de M. Philippe Guignet, ce mémoire de maîtrise a été soutenu en septembre 1999 à l’Université de Lille 3. Cet article en reprend la troisième partie actualisée.
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[3]
BN site Richelieu, Dossiers bleus 345.
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[4]
Le groupe des « patriciens anoblis » dits « tards-venus » selon la classification de P. Feuchère (cf. « Histoire sociale et généalogie : La Noblesse du Nord de la France », Annales Économies-Sociétés-Civilisations, t. VI, n° 3, juillet-septembre 1951, p. 311-312).
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[5]
R. Baury a étudié des phénomènes similaires pour d’autres familles nobles lilloises (cf. « La quête d’Énée de la noblesse lilloise à l’époque moderne », Société et religion en France et aux Pays-Bas, Mélanges en l’honneur d’Alain Lottin, Arras, 2000, p. 99-111).
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[6]
Nous reprenons la numérotation des générations de L. Crapez d’Hangouwart, descendant de la famille, dont l’ouvrage méthodique a été un outil indispensable (Analyse généalogique des archives de la maison d’Hangouwart, 900 ans d’histoire d’une vieille famille de Lille 1000-1929, Belgique, 1930). Nous remercions son petit-fils, le général Liger-Belair et son épouse.
-
[7]
AD Nord, B1621, fol. XLI r° ; L. Duerloo, P. Janssens, Armorial de la Noblesse Belge du xve au xxe siècle, Bruxelles, 1992, p. 275.
-
[8]
J.-M. Constant, La noblesse française aux xvie et xviie siècles, Paris, 1985, p. 63-64.
-
[9]
L. Boucot, Une famille de gentilshommes lillois au xviiie siècle : la famille Hespel, Lille 3, DES sous la dir. de M. Portal, 1954, chapitre II.
-
[10]
La seule branche cadette issue d’un oncle de Guillaume III s’est éteinte à la fin du xviie siècle. Son ascension sociale est plus modeste, mais elle donne cependant beaucoup de membres au Magistrat de Lille.
-
[11]
La coterie est approximativement équivalente à la censive dans la Flandre et la Picardie.
-
[12]
C. Fleury, « Les propriétés foncières de la famille Hangouart de la fin du xvie siècle au début du xixe siècle », Les Sources des Provinces du Nord, n° 9, mars 2002, p. 26-64.
-
[13]
Le village d’Attiches, possédant la haute justice, ou celui d’Avelin sont par exemple tenus de la Salle de Lille. Anciennement, la Salle de Lille était le bailliage des vassaux du comte de Flandre (cf. L. Trénard (dir.), Histoire de Lille, t. I, Toulouse, Privat, 1970, p. 276-277).
-
[14]
Thouart à Cappelle-en-Pévèle, Mezedon à Gondecourt sont tenus de la Cour et Halle de Phalempin.
-
[15]
La seigneurie du Plouy et le fief des Roblets à Attiches sont tenus du châtelain. À l’époque moderne, la châtellenie de Lille appartient bien sûr au domaine royal. Cette dénomination est une résurgence d’un système féodal tombé en désuétude.
-
[16]
Les seigneuries de Capples, du Croquet, des Mottes, du Grand Préau à Avelin sont tenues de la seigneurie de Bouvignies, tandis que celles de la Patinerie, du Petit Préau, du Quesnel, de celle d’Avelin.
-
[17]
La seigneurie de La Madeleine en détient cinq ; Marcq-en-Pévèle, sept ; Elcourt à Linselles, dix ; Le Pouich à Aubers, vingt-quatre ; Attiches, trente-huit ; Avelin, huit ainsi qu’une cense et des « cotteries ».
-
[18]
Archives d’Hangouwart, fonds privé (AH), 3747 et 3748, quittances du receveur des domaines du roi à Lille et du « receveur général des biens appartenant à l’Hôpital Royal Notre-Dame, que l’on dit Comtesse ».
-
[19]
L. Boucot, ibid.
-
[20]
N. Girard d’Albissin, Genèse de la frontière franco-belge. Les variations des limites septentrionales de la France de 1659 à 1789, Paris, 1970.
-
[21]
AD Nord, E2294/29, autorisation de passeport de 1655, Bruxelles.
-
[22]
François Patou est l’auteur du Commentaire sur les coutumes de la ville de Lille et de sa châtellenie et conférences de ses coutumes avec celles voisines et le droit commun, 1788-1790, 3 vol.
-
[23]
AD Nord, Tabellion 475 n° 188, déclaration d’Antoine-François du 14 juillet 1728.
-
[24]
AH 781, contrat de mariage d’Antoine-François en 1737 à Gand et L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 252.
-
[25]
AM Lille Fonds Gentil 15233 n° 3516, acte greffé et scellé par le « conseiller du roi, lieutenant particulier civil et criminel de la gouvernance du souverain bailliage de Lille » en avril 1778.
-
[26]
AH 3721, récapitulatif de la vente des biens de Belgique provenant des successions d’Antoine-François et Marie-Anne-Françoise de Preudhomme d’Hailly, par Delannoy, notaire à Lille, le 20 janvier 1785.
-
[27]
M. Montagne et H. Couvreur, La Noblesse de la châtellenie de Lille à la fin de l’Ancien Régime, Lille 3, maîtrise sous la dir. de P. Deyon, 1970, p. 163.
-
[28]
S. Vigneron, Les relations villes-campagnes dans la France du Nord de Louis XIV à la Révolution. Étude comparée des marchés fonciers et immobiliers dans le Cambrésis et la Flandre wallonne, Lille 3, thèse sous la dir. de P. Guignet, 2001, p. 483.
-
[29]
Pommereau est une seigneurie à Aubers.
-
[30]
Ransart est le nom de la seigneurie de Mezedon à Gondecourt avant 1690.
-
[31]
AD Nord, J1677, copie du testament de Barthélémi XI daté du 5 mai 1639.
-
[32]
AM Lille, 11906 fol. 55, testament du 24 janvier 1690.
-
[33]
AH 660 et AH 661, dispositions de Barthélémi XII et d’Isabelle de la Vichte du 2 janvier 1705. Antoine-Félix hérite en effet d’un nombre non négligeable de biens.
-
[34]
AD Nord, 8B185 fol. 17-22, 2e série, testament devant Duriez et Marissal du 4 mai 1748. Ce testament a été enregistré le 14 avril 1750 au Conseil provincial d’Artois et le 24 avril au Parlement de Flandre.
-
[35]
La Motte à Ascq, Les Brûlots, Les Mottes, Piètre, Pommereau et Warlain à Aubers, En l’air à Carvin, la dîme de Fournes-en-Weppes, Le Molinel à Lomme, Saint-Venant à Marquette, Hermin à Nechin, La Folie à Vermeil et des terres à Crombecque, Herlies, Killem et Rexpoëde, Langmarck et Paschendale, Provin, Westcapelle (AD Nord, Tabellion 4282 I-125, testament olographe d’Antoine-Félix du 17 mai 1751 ; E2295/50, vérification de papiers pour la succession d’Antoine-Félix ; Tabellion 149 n° 39, partage des rentes héritières du 4 février 1760 ; Tabellion 150 n° 155, liquidation de la succession d’Antoine-Félix du 10 novembre 1761).
-
[36]
La Motte à Ascq, la Mairie et Mezedon à Gondecourt, Neufville à Lesquin, Heromez à Wavrin.
-
[37]
AD Nord, E780, dossier Cuinchy.
-
[38]
Village à part entière à l’époque moderne, Antreuille, dont l’orthographe actuelle est Antrœuille, n’est plus qu’un hameau d’Avelin.
-
[39]
L’affiche de vente a été retrouvée dans les liasses ayant appartenu aux Hangouart (AD Nord, J1677, ex-AH 518).
-
[40]
AH 541, requête de Michel au roi de France datée de 1675. La division de la paroisse de La Madeleine intra et extra muros est étudiée plus loin.
-
[41]
AD Nord, J1677 ex-AH 504, affiche de vente datée du 20 février 1663.
-
[42]
Érection de la terre et seigneurie d’Avelin en baronnie le 1er août 1664 (AD Nord, B1677, d’après P. Denis du Péage, « Recueil de Généalogies lilloises », t. III, Mémoires de la société d’études de la province de Cambrai, t. XIV, 1908, p. 1219).
-
[43]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe daté de 1701.
-
[44]
Elles se situent à Cappelle-en-Pévèle.
-
[45]
Ces biens sont situés à Gondecourt, Linselles, Ennevelin et Fretin, Wavrin, Templeuve, Saint-Laurent-les-Arras, Armentières, Aubers et Ennechin (ou Nechin).
-
[46]
L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 225-226.
-
[47]
Le livre de biens de Charles-Philippe, rédigé à partir de 1719 et 1720, fait mention de tous les achats, aussi minimes soient-ils, et de tous les échanges de parcelles à Avelin (AD Nord, E747 et E748).
-
[48]
Antoine-François les a légués à sa fille Joséphine-Ferdinande et à son fils cadet, Louis-Marie.
-
[49]
Charles-Philippe a légué les trois premières à sa fille Marie-Walbruge, tandis que la dernière a constitué l’héritage d’Alexandrine-Charlotte à la mort d’Antoine-François en 1775.
-
[50]
Ce partage de 1780 est mentionné par L. Crapez d’Hangouwart (op. cit., p. 272), mais nous ne l’avons pas trouvé dans les archives privées Hangouwart. Nous soupçonnons l’auteur d’avoir intégré malencontreusement la seigneurie de Bouvignies, qui est, à notre connaissance, suzeraine des Grands et Petits Préaux et non une propriété des Hangouwart.
-
[51]
AH 3720, estimation du 20 janvier 1785 des biens provenant des successions d’Antoine-François et de son épouse (non compris le majorat de l’aîné).
-
[52]
J.-M. Constant, op. cit., p. 63-91.
-
[53]
AD Nord, E308, livre de biens rédigé par Barthélémi XI vers 1610.
-
[54]
AD Nord, E747 et 748, livre de biens rédigé par Charles-Philippe vers 1719. C’est le « grand registre in fol. couvert de parchemin jaune, servant à la recette des fermes, terres et rentes qui ont partenus au défunt », n° 1 de l’inventaire après décès de Charles-Philippe du 19 novembre 1749 (AD Nord, Tabellion 2122 n° 235 et 237).
-
[55]
AD Nord, E5754 à E5822. Un inventaire sommaire, très utile, existe pour l’ensemble de ces liasses.
-
[56]
D’Antreuille, Baudimont, La Madeleine, la Mairie et Mezedon à Gondecourt, La Querrue, de Fincqueval, de Marcq-en-Pévèle, de La Chaussée et de La Motte ; AD Nord, E2294/28, E2294/30, E2295/47, E2295/50, comptes d’Antreuille, de La Querrue, de Le Motte à Ascq et d’Avelin.
-
[57]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, lettre datée de 1722.
-
[58]
AD Nord, E2294/29, comptes des rentes seigneuriales de 1750 à 1776.
-
[59]
AD Nord, E2295/46, comptes des ventes de bois et des rentes de 1756 à 1759.
-
[60]
AD Nord, E2294/29, état et déclaration des droits seigneuriaux et E2295/51, compte des rentes seigneuriales à Aubers en 1726.
-
[61]
AD Nord, E2295/46, E2295/51, comptes des rentes seigneuriales d’Aubers et de la vente de bois, et une quittance.
-
[62]
AD Nord, E2295/53, AH 3124, AH 3832, AH 4108 bis, AH 4109, AH 4110, AH 4112, comptes d’Avelin, de la Mairie de Gondecourt, d’Heromez à Wavrin et de Cuinchy.
-
[63]
AH 3124, 3125, 4108 bis et 4129, comptes de la Mairie et Mezedon à Gondecourt de 1776 à 1778 ; AD Nord, E2295/50 et 51, comptes de la seigneurie d’Avelin de 1740 à 1742 et 1746.
-
[64]
AD Nord, E2295/47, comptes des rentes seigneuriales de la Mairie et Mezedon à Gondecourt de 1739 à 1741.
-
[65]
Les comptes d’une même seigneurie ne sont pas forcément conservés dans un même carton. Un inventaire sommaire des trente-neuf cartons concernant la famille, actuellement inexistant, pourrait aider le chercheur à exploiter des données très dispersées (AD Nord, E2260/1 à 10, E2294/28 à 33, E2295/45 à 66).
-
[66]
AD Nord, E5790, pièces 24 et 25 (ex-AH 3566 et 3567), plan de la cense de La Querrue à la fin du xviie siècle et AD Nord, E2294/30, plan du village de Neuve-Chapelle inséré dans les comptes de la dîme de 1625.
-
[67]
AD Nord, C20813, contrat au début de l’année 1579 entre Guillaume III et Charles de la Buissière.
-
[68]
AD Nord, C3094, procès en la Salle de Lille de 1586 à 1590, 44 p.
-
[69]
Le Plouy ou Les Roblets à Attiches, Piètre, Le Plouich, ou Pommereau à Aubers (cf. B. Deleplanque, Briefs des rentes de la seigneurie de Pommereau à Aubers en l’an 1601, Cercle historique d’Aubers, fascicule dactylographié, 1991, 42 p.), Rabodenghes à Avelin, Les Préaux à Cappelle, Le Metz à Ennevelin, La Querue à Ennevelin et Fretin, Le Molin à Fretin, La Mairie et Mezedon à Gondecourt, Hautevalle et Elcourt à Linselles, Heromez à Wavrin.
-
[70]
Le propriétaire peut donc être seigneur du village sans posséder aucune terre sur le territoire de ce village.
-
[71]
AD Nord, E2294/30.
-
[72]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe daté de 1701. Selon la prisée de l’Espier de Lille, ces biens vaudraient en 1674, 112,83 livres et en 1743, 107,75 livres (AD Nord, C1456 et C1457). Cela implique que le seigneur parvenait à vendre ses rentes en nature plus cher que le taux officiel lillois.
-
[73]
À titre de comparaison, la location annuelle de la seigneurie d’Antreuille atteint les 850 florins en 1680, et 1 000 florins entre 1728 et 1749, soit 28,3 à 33,3 florins/bonnier/an. Sur une année, les rentes seigneuriales permettent donc de louer un bonnier de terre à Antreuille (AD Nord, Tabellion 3520 n° 14, 1680 ; Tab. 2122 n° 258, 1749 ; E2294/30, 1728).
-
[74]
De 1711 à 1713, 550 livres pour 456,38 livres de recette brute, soit 120,5 %; de 1732 à 1734, 456 pour 401, 50, soit 113,54 %.
-
[75]
AD Nord, E2294/31, comptes des rentes seigneuriales d’Attiches, 1742, 1743, 1746 à 1749.
-
[76]
Nous ne donnons ici que des éléments de comparaison. Une étude exhaustive serait impossible puisque seuls quelques comptes et indications éparses sont conservés pour chaque seigneurie.
-
[77]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de 1701.
-
[78]
Ces évaluations ont été faites grâce à la prisée de l’Espier de Lille. Les archives conservent les prisées des années 1591 à 1674 et 1743 à 1788 (AD Nord, C1456 et C1457). La somme des rentes seigneuriales en espèces et en nature a été évaluée pour les deux années les plus proches de 1701, soit 1674 et 1743, en fonction des cours du blé (6,8 et 6,62 livres/rasière), de l’avoine (4,2 et 3,75 livres/rasière), du chapon (1,4 livre), de la géline (0,7 livre) et du pain (0,56 et 0,551 livre) : 6 568,31 livres pour 1674 et 6 169,25 livres pour 1743.
-
[79]
Ces 7 500 livres sont l’addition des rentes possédées en 1701 et évaluées grâce à la prisée de l’Espier de 1743, et du revenu moyen brut d’Attiches établi entre 1742 et 1749. Nous ne tenons pas compte ici des revenus des rentes seigneuriales, relativement minimes par rapport à une telle somme, de la cense du Grand Préau ou de la seigneurie de Rabodenghes.
-
[80]
En 1750, la prisée de l’Espier indique 12,47 livres pour une rasière de blé, 3,87 livres pour une d’avoine, 1,4 livre pour un chapon, 0,7 livre pour une poule, 0,7 livre pour une géline et 0,551 livre pour un pain.
-
[81]
L’évêque d’Arras et le curé d’Aubers se partagent l’autre tiers.
-
[82]
Winck est situé en Flandre, dans la châtellenie de Gand.
-
[83]
Le revenu de cette dîme est de 39 rasières 2 havots de blé, mesure de La Bassée, en 1555.
-
[84]
Un relevé précis des parcelles avec le nom des propriétaires de Neuve-Chapelle est inséré dans le cahier de compte de la dîme de 1625 (AD Nord, E2294/30).
-
[85]
J.-M. Constant, Nobles et paysans en Beauce aux xvie et xviie siècles, Lille, 1981, p. 124-126.
-
[86]
C’est la seule partie du domaine réservé dit utile qui est directement exploitée par le seigneur. Elle contient le château seigneurial ainsi que la basse-cour, les écuries, la brasserie, la volière, la grange, les étables et le pigeonnier.
-
[87]
À l’époque moderne, la différence entre les deux termes s’est estompée. Des fiefs peuvent être cédés à des roturiers, tandis que les « cotteries », à des nobles. Cependant, les fiefs représentent souvent des entités plus cohérentes que les « cotteries », fréquemment agrégées à d’autres terres.
-
[88]
AD Nord, Tabellion 2122 n° 260, bail de la cense du Grand Préau le 31 mars 1749.
-
[89]
Le prix de la location peut être appelé « rendage ». Certains auteurs emploient le terme de « rentes foncières ».
-
[90]
AD Nord, Tabellion 1650 n° 24, bail à Marie-Catherine Le Moine, le 26 juillet 1747.
-
[91]
AD Nord, Tabellion 1044 n° 2, 1778 ; Tab. 1050 n° 52, 1784 ; Tab. 1156 n° 83, 1777; Tab. 1614 n° 380, 1711.
-
[92]
Dans la deuxième moitié du xviiie siècle, le prix moyen de location serait de 62 livres par hectare (soit 31 florins), c’est-à-dire 43,9 florins par bonnier (G. Lefebvre, Les paysans du Nord pendant la Révolution, Lille, 1924, p. 268).
-
[93]
Nous avons fait des moyennes des rendages de 1701 à 1750 du village d’Antreuille, de La Chaussée à Armentières, de la cense des Mottes à Aubers, du Plouich à Aubers, d’Assonville, de la cense du Grand Préau, de Rabodenghes à Avelin, de la Querrue à Ennevelin, de la Mairie à Gondecourt, d’Elcourt à Linselles, du village de Marcq-en-Pévèle, des terres situées à Nechin, de Baudimont à Templeuve et d’Heromez à Wavrin.
-
[94]
Si 1 bonnier est égal à 1,4186 hectare, 30 bonniers sont équivalents à 42,55 hectares.
-
[95]
AD Nord, Tabellion 3520 n° 14, 1610 n° 44, 2122 n° 258, E2294/30.
-
[96]
La Chaussée (40 bonniers) à Armentières, les Brûlots (14 b.), la cense des Mottes (27 b.), Piètre (24 b.) et Le Plouich (33 b.) à Aubers, la cense du Grand Préau (9 b.), La Patinerie (13 b.), Rabodenghes (17 b.) et 40 bonniers de coteries à Avelin, La Querue (20 b.) à Ennevelin et Fretin, la Mairie de Gondecourt (20 b.), Helbuterne (25 b.) à Houplines, Elcourt (21 b.) à Linselles, Le Molinel (16 b.) à Lomme, La Carnoye (15 b.) à Nechin, la baronnie d’Oppuers (27 b.), Ragnovart à Saint-Laurent-les-Arras (équivalent à 28 b.), Baudimont à Templeuve (35 b.), Heromez à Wavrin (19 b.), Le Busquereau (15 b.) à Willems.
-
[97]
Ces biens fonciers ne font pas tous partie du majorat : Antoine-Félix, frère cadet de Charles-Philippe, a en effet hérité des Brûlots, des Mottes et de Piètre à Aubers, du Molinel à Lomme. Mais, après 1759, ils retournent tous ensuite à Antoine-François, fils ainé de Charles-Philippe.
-
[98]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, vente de bois par le greffier de Marcq-en-Pévèle, le 1er août 1765.
-
[99]
AD Nord, E2294/30, vente de bois à Avelin, le 19 avril 1718.
-
[100]
AD Nord, E2295/53, vente de bois à Antreuille pour 1777.
-
[101]
AD Nord, C2415, xviie siècle ; E2295/46, 1759 ; E2295/50, 1680-1703 et 1766 à Piètre ; E2295/51, 1752 et 1764 à Piètre.
-
[102]
AD Nord, E2294/30, 1718 et 1769 ; E2295/50, 1690-1703 ; E2295/53, 1776-1777 ; AM Lille, 15198 n° 2284, 1765.
-
[103]
A. Young (traduit par Henri See), Voyages en France en 1787, 1788 et 1789, Paris, 1931, t. II p. 505.
-
[104]
Actuellement Pont-à-Marcq. Les armoiries de la ville de La Madeleine sont semblables, mais n’ont été adoptées qu’en 1926 (cf. F. Bernard-Cordonnier, Petite Chronique de la bonne ville de La Madeleine, La Madeleine, 1996, p. 154).
-
[105]
M. Montagne et H. Couvreur, op. cit., p. 197.
-
[106]
Philippe-Joseph d’Hennin est bailli de Pommereau à Aubers (AD Nord, E599/A, 1768), Philippe Cornil, lieutenant d’Avelin (E2294/29, 1683), Michel Baillet, lieutenant de bailli à Builly-en-Gohelle (E2294/28 1700), Philippe Warteau et Jean-Claude Henno, procureurs « d’office » à Cappelle (AM Lille, Fonds Gentil 15198/2284, 1704), Jean-Baptiste Bacqueville, greffier de Marcq-en-Pévèle (AM Lille, Fonds Gentil 15198/2284, 1776) ; Jacques Pillart (AD Nord, C3620, 1639), Philippe de Le Barre, Marc-Antoine Grugnon (1639 à 1646), Jean et Floris de Le Barre, Charles Salomé (1656) et Jean Doutrebon, sergents du Plouich à Aubers (AD Nord, C3620 et E2294/28, 1663 à 1674).
-
[107]
L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 174.
-
[108]
AM Lille, Fonds Gentil 15366 n° 7841, demande d’érection de la seigneurie d’Avelin en baronnie.
-
[109]
P. Guyot et Merlin, Répertoire universel de jurisprudence, réédition, Paris, 1784-1785, t. XVII, art. « vicomte », p. 513-515.
-
[110]
T. Leuridan, « Statistique féodale du département du Nord : La châtellenie de Lille, IV Le Ferrain », Bulletin de la Commission historique du département du Nord, t. XVII, 1886, p. 372.
-
[111]
P. Paillot, « La justice vicomtière dans la châtellenie de Lille et la châtellenie d’Orchies du xive au xviiie siècles », Revue du Nord, 1939, p. 161-205.
-
[112]
P. Guyot et Merlin, op. cit., t. IX, art. « justice », p. 674.
-
[113]
AD Nord, E2294/29, deux lettres des 13 et 25 juillet 1683 et une sans date, probablement de la même année.
-
[114]
AD Nord, E2294/28, 1674, comptes de la charité de Pommereau (Aubers).
-
[115]
AD Nord, E2294/29, déclaration des droits seigneuriaux et AD Nord, E2295/51, compte des rentes seigneuriales à Aubers en 1726.
-
[116]
AD Nord, E2295/46, compte des rentes seigneuriales en 1666.
-
[117]
AD Nord, E2295/50 et E2294/28, comptes de la seigneurie de Bevere.
-
[118]
Le terrage est une variante locale du champart.
-
[119]
L. Boucot précise que ces deux revenus sont normalement appliqués aux terres roturières ou censives (op. cit., chapitre III, étude de la réserve seigneuriale). Cependant sous l’Ancien Régime, les règles féodales strictes sont souvent transgressées : par exemple la seigneurie de Baudimont à Templeuve, dont les Hangouart sont propriétaires, doit des rentes seigneuriales à l’église cathédrale de Tournai (14 livres tournois par an).
-
[120]
Pommereau est une des seigneuries appartenant aux Hangouart à Aubers.
-
[121]
Les seigneuries de Baudimont et Finqueval sont situées à Templeuve-en-Dossemer (Hainaut).
-
[122]
Les terres du Bus sont situées à Willems-Châtellenie de Lille et Baisieux. Ce droit de terrage est loué en 1775 pour 141 florins 12 patars par an (AD Nord, Tabellion 2567 n° 17).
-
[123]
Cependant, la seigneurie du Metz (Ennevelin) doit payer 5 livres de relief à la seigneurie de Sainghin-en-Mélantois, comme les Roblets, Le Croquet (Avelin) au châtelain de Lille ; la seigneurie de Piètre (Aubers) 60 sols au chapitre Saint-Piat, comme Pommereau au chapitre Saint-Amé, Le Plouich à la baronnie d’Auchy, Antreuille à la seigneurie de Warcoing ou Les Préaux (Cappelle) à la Salle de Lille ; Les Préaux (Avelin) 30 sols à la seigneurie d’Avelin ; Mezedon (Gondecourt) 7 sols à la cour de Phalempin.
-
[124]
AD Nord, E2294/30 ou AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe en 1701.
-
[125]
Au xviiie siècle, ces droits spécifiques semblent toujours être appliqués (contrat de mariage de 1701).
-
[126]
AD Nord, E2295/47, deux cahiers et un chasserel des rentes seigneuriales daté de 1681, même écriture.
-
[127]
AD Nord, C3620, avis d’un avocat du Conseil d’Artois, le 5 août 1653.
-
[128]
AM Lille, Fonds Gentil 15207 n° 2605, mot de Charles-Philippe daté du 13 mai 1749 à Avelin.
-
[129]
En Ile-de-France, ce droit est réservé au roi (P. Paillot, op. cit., p. 190-191).
-
[130]
cf. ci-dessus, le dernier paragraphe de la sous partie intitulée « les ressources foncières ».
-
[131]
Octave-Eugène de Nédonchel, baron de Bouvignies avait vendu ces droits à Antoine-François de Beaufremez, seigneur du Roseau, le 14 novembre 1718 (AD Nord, E5773). Comme il est rappelé dans le document mentionné daté de 1755, en 1734 Albert de Nédonchel, baron de Sainte-Croix, frère du précédent, a fait une « donnation d’entrevif à Charles-Philippe d’Hangouwart ». À sa suite, Octave-Alexandre fait de même avec Antoine-François (AM Lille, Fonds Gentil 15201 n° 2389).
-
[132]
À Oppuers, il y a deux moulins, l’un à vent et l’autre à chevaux, nommé « moulin de Pantgat » (AH 3721, récapitulatif de la vente des biens flamands en 1785).
-
[133]
Ils ne possèdent en effet que les 9/144 de deux moulins appelés « Les Verds Bonnets » (AH 3720 Succession 1785).
-
[134]
Le moulin à vent sur l’ancienne motte de Piètre rapporte, en 1555, 6 rasières de blé, 2 rasières d’avoine et 12 chapons par an : cela correspondrait-il à la moitié du moulin Samson, mentionné en 1680 ? (AD Nord, Tabellion 4237 n° 140, contrat de mariage de Guillaume III et Tabellion 3520 n° 25, bail en 1680).
-
[135]
AD Nord, C3620.
-
[136]
M. Montagne et H. Couvreur, op. cit., p. 200-202.
-
[137]
L’église de Cappelle n’était donc pas paroissiale. Charles-Philippe nomme comme chapelain, Pierre Mathieu Poullet, aussi curé de Bersée, le 6 juillet 1714 (AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284).
-
[138]
AM Lille, Fonds Gentil 15179 n° 1606, lettre du chapelain au secrétaire du comte d’Avelin, 6 octobre 1702.
-
[139]
AM Lille, Fonds Gentil 15233 n° 3516.
-
[140]
Les 5 000 paroissiens de La Madeleine, résidant à l’intérieur des remparts, fréquentaient alors la chapelle Saint-Vital de l’ancien château de Courtrai. Michel en était puisqu’il possédait, depuis 1652, l’hôtel du Pont Saint-Jacques, futur hôtel d’Avelin.
-
[141]
L. Trénard (dir.), Histoire de Lille, t. II, Toulouse, Privat, 1981, p. 347.
-
[142]
AM Lille, Fonds Gentil 15239 n° 3780.
-
[143]
L’église détruite en 1708 est connue par la gouache de l’Album de Croÿ (publ. sous la dir. de J.-M. Duvosquel, Bruxelles, 1984-1994, 27 vol., t. XII pl. 58), tandis que la façade extérieure de la nouvelle nous est connue par le terrier du Prieuré de Fives (AD Nord, Plan Lille 352-353 t. I planche VIII). Pour davantage d’informations concernant la séparation des deux paroisses, voir H. Desmaschelier, Histoire du décanat de La Madeleine de Lille, 1229-1892, Lille, 1892, 1re partie, Section I, chap. III et 3e partie, Section I, chap. I ; F. Bernard-Cordonnier, op. cit., p. 21-25).
-
[144]
AD Nord, Cumulus 15345, d’après A.-M. Niveau, Le château d’Avelin du xvie siècle à nos jours, Lille, CRDP, 1990, p. 27. Le chapitre lui donne en effet 900 florins pour cette restauration.
-
[145]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, deux brouillons de lettres attestant des travaux effectués dans l’église, datés du 15 août 1675 et du 20 avril 1684. Cette église romane a été détruite en 1856 pour être remplacée par une de style néo-gothique. M. l’abbé H. Desmaschelier avait le projet d’écrire une monographie sur Avelin de la même ampleur que celle sur La Madeleine : quelques documents de son dossier personnel sont conservés à la bibliothèque de l’Université Catholique de Lille (1M5 ; nous remercions M. de Meulenaere de nous les avoir indiqués).
-
[146]
AD Nord, Cumulus 17777, deux lettres, 16 et 17 juin 1679.
-
[147]
AD Nord, E2295/46, comptes en 1647 et 1665 de la charité de Pommereau.
-
[148]
AD Nord, E2294/28, comptes en 1674.
-
[149]
AM Lille, Fonds Gentil 15198 n° 2284, lettres datées de 1777 et 1778.
-
[150]
T. Leuridan, Épigraphie ou recueil des inscriptions du département du Nord ou du diocèse de Cambrai, Lille, 1903, p. 978.
-
[151]
AD Nord, 8B27226, 1re série et 8B27231, 1re série.
-
[152]
AD Nord, E2295/45, inventaire après décès de Michel en 1690.
-
[153]
Les sources ne nous permettent pas de préciser davantage les donations faites par cette famille à d’autres églises paroissiales. Cette boîte aux saintes huiles est réalisée vers 1700 par l’orfèvre lillois Charles Ghibrecht (cf. Catalogue de l’exposition « Lille au xviie siècle », Palais des Beaux-Arts de Lille, 2000, notice de N. Cartier n° 247, p. 273).
-
[154]
Il est conservé dans le trésor de l’église d’Avelin.
-
[155]
BM Lille, QR 8/IV/24.
-
[156]
AD Nord, B19854, « extrait des registres du bureau des finances », daté du 4 novembre 1700.
-
[157]
AD Nord, C2559, procès entre Guillaume III et Charles de la Buissière en 1584.
-
[158]
AD Nord, Cumulus 13078, procès entre Michel et Guillaume d’Avesnes en 1663.
-
[159]
AD Nord, E747, livre de biens rédigé par Charles-Philippe vers 1719.
-
[160]
Ce village a été réuni depuis à Ancoisne : le nom actuel est Houplin-Ancoisne.
-
[161]
Le premier procès semble avoir débuté à l’été 1704, puisqu’à cette date Barthélémi essaye d’obtenir des lettres d’État du roi (AD Nord, E2295/48, lettre adressée à Barthélémi XII, datée du 2 août 1704).
-
[162]
AD Nord, 8B2963, 1re série, 1707. Cette liasse de documents contient un plan du marais, dressé par Jean-Baptiste Binaut, arpenteur juré de la châtellenie de Lille (cf. autres dossiers en 8B29710 1re série et 8B 655/125-154 2e série, 30 mai 1707).
-
[163]
Le 4 mai 1707, Barthélémi XII en demande une quatrième.
-
[164]
La requête civile est une voie de recours extraordinaire pour un plaideur mécontent et implique le roi directement dans le procès, puisqu’en cas d’échec, il est tenu de payer d’importantes amendes au parti opposé (cf. G. Giordanengo, « La procédure civile », Dictionnaire de l’Ancien Régime, Paris, 1996, p. 1029).
-
[165]
AM Lille, Fonds Gentil 15167 n° 1194, lettre datée d’août 1707.
-
[166]
AD Nord, E2295/48, lettre de Quickelberghe à Gillemans, datée du 2 août 1707.
-
[167]
AD Nord, E747 et E748, livre de biens, rédigé à partir de 1719 et 1720.
-
[168]
Le territoire sur lequel le seigneur du Roseau a le droit de chasser est délimité par des repères visibles sur la carte IGN 2505 E de 1995 : (…) le cantonnement du [seigneur du Roseau] sera composé de toutes les parties comprises entre les limites qui suivent, sçavoir le chemin d’Avelin à Tourmignies qui passe devant le chateau du Roseau, le Chemin de Tourmignies à Pont-à-Marcq, la séparation du terroir du Pont-à-Marcq d’avec celui d’Avelin, la Pied sente du Pont-à-Marcq au Crocquet, qui tombe dans le chemin de la place de Treupe audict Crocquet et ce dernier chemin jusqu’au dict chemin d’Avelin à Tourmignies à l’endroit de la Chapelle Bonnier (AD Nord, Tabellion 1045 n° 72, devant C.-L.J. Delannoy).
-
[169]
L. Crapez d’Hangouwart, op. cit., p. 191, 195 à 203.
-
[170]
AD Nord, Cumulus 1351 et 24H5 pièces 37 à 51, correspondances.
-
[171]
Philippe-François-Joseph, fils de Barthélémi XII décède le 29 juillet 1675, Marie-Anne-Alexandrine, fille de Charles-Philippe, l’été 1715.
-
[172]
AM Lille, Fonds Gentil 15207 n° 2605, mot de Charles-Philippe daté du 13 mai 1749 à Avelin.
-
[173]
Cette motte, encore visible de nos jours, est située à l’est (Saint-Géran, Esquisse historique, archéologique et statistique sur la commune d’Aubers, Moulins, C. Desrosière, 1863, 57 p. et P. Descamps, « Les Mottes des châteaux de Piètre à Aubers-en-Weppes », Comité flamand de France, t. XXXXVII, 1984, p. 79-88).
-
[174]
AD Nord, Tabellion 4237 n°140, contrat de mariage de Guillaume II Hangouart et Antoinette de Croix.
-
[175]
Cette motte est l’emplacement originel du siège féodal (P. Descamps, ibid.).
-
[176]
R. Muchembled et G. Sivéry, Nos ancêtres, les paysans, aspects du monde rural dans le Nord-Pas-de-Calais des origines à nos jours, Lille, CRDP, 1981, p. 229 ; L. E. Bouche-Florin et B. Girault, Maisons et gens de Flandre, Jaher, 1982, p. 142-156.
-
[177]
Le « carin » ou « chartil », souvent jointif à l’étable est l’abri destiné aux chariots. Le fournil est souvent distant de la ferme afin de réduire les risques d’incendie.
-
[178]
AD Nord, E733 (1603) et Tabellion 3515 n° 52 (1675).
-
[179]
AD Nord, Tabellion 3520 n° 25 (1680).
-
[180]
AM Lille, Fonds Gentil 15318 n° 6204.
-
[181]
AD Nord, C3620, liste des « meubles estant au chasteau de Pietre » le 15 février 1646. Cette liste fait référence à un état antérieur des meubles puisque plusieurs corrections ont été apportées dans une écriture différente de la première.
-
[182]
P. Descamps, ibid.
-
[183]
AD Nord, C3620, liste des « meubles restant au chasteau du Bas-Aubers en janvier 1696 ».
-
[184]
AD Nord, E599/A, bail du 10 juin 1755 à Marie-Guislaine-Rectude Boulen.
-
[185]
AD Nord, J1318/83, partage des biens du marquis d’Avelin daté du 29 novembre 1826.
-
[186]
A. Sanderus, Flandriae Illustratae, Icones Urbium, Villarum, Castellorum et Coebiorum Gallo-Flandriae Quae Tertia Pars est, d’après le manuscrit 16823 de la BR de Bruxelles, 1827, réédition Handzame, 1974, pl. 53.
-
[187]
Cette grange est probablement située sur la droite de la planche de Sanderus.
-
[188]
AD Nord, Tabellion 3523 n° 8, bail en 1683 au « censier », P. Facon. Michel précise l’époque de construction du corps de logis.
-
[189]
J. Thiébaut (dir.), Dictionnaire des châteaux. Artois, Flandre, Hainaut, Picardie, Paris-Nancy, 1978, p. 204.
-
[190]
AD Nord, Tabellion 3523 n° 8.
-
[191]
AD Nord, Tabellion 4247 n° 194, contrat de mariage de Barthélémi XII du 16 novembre 1670.
-
[192]
AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe.
-
[193]
AD Nord, Tabellion 1054 n° 7, vente de la seigneurie de Le Court, le 2 avril 1788, devant Delannoy.
-
[194]
Le porche a été inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1984.
-
[195]
A.-M. Niveau, Le château d’Avelin du xvie siècle à nos jours, Lille, CRDP, 1990 ; nous utiliserons sa numérotation des sources iconographiques afin que le lecteur puisse avoir facilement accès aux reproductions.
-
[196]
AD Nord, Tabellion 3989 n° 185, achat le 11 juin 1661 à Lomme devant Jean Turpin et Mathieu Castelain. Il existe une copie de cet acte en E2295/53.
-
[197]
AH 483, affiche de vente de la seigneurie d’Avelin de juin 1661, d’après A.-M. Niveau, op. cit., p. 16.
-
[198]
Album de Croÿ, op. cit, t. XII, pl. 70, d’après A.-M. Niveau, op. cit., pl. VII.
-
[199]
Cet écusson représente les armes de Barthélémi XII et d’Isabelle de la Vichte (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XVII, p. 35).
-
[200]
Archives capitulaires de Tournai, Terrier n° 6, Avelin (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. VIII et IX; A. Plateaux (dir.), Pays de Pévèle, Les châteaux, cahier n° 1, Templeuve, 2002, p. 8).
-
[201]
AD Nord, Tabellion 3331 n° 36, bail du 6 mars 1693 à Marguerite Despretz devant Charles Mollet.
-
[202]
AD Nord, Tabellion 4247 n° 194, contrat de mariage de Barthélémi XII.
-
[203]
AH 640, d’après A.-M. Niveau, op. cit., p. 33.
-
[204]
AM Lille, 16986 n° 66, lettre patente ; publiée par P. Denis du Péage, « Recueil de Généalogies lilloises », t. III, Mémoires de la société d’études de la province de Cambrai, t. XIV, 1908, p. 1205-1227.
-
[205]
F. Vienne, « L’ingénieur du Roy visite la Pévèle, Claude Masse 1724-1727 », Pays de Pévèle, n° 34, Templeuve, 4e trimestre 1993, p. 14.
-
[206]
Charles-Philippe, fils de Barthélémi, décrit le château dans son livre de comptes (AD Nord, E747 fol. 1-13).
-
[207]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/4, élévations, sans date (1775 ?), sans signature (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XX ; J. Thiébaut, op. cit., p. 46, reproduction légendée « Élévation par M. Lequeux en 1779-1780 » ; P. Seydoux, Châteaux de Flandre et du Hainaut-Cambrésis, Paris, 1993, p. 8).
-
[208]
L’élévation du château d’Avelin comporte des similitudes avec celles des châteaux de La Haye d’Esquermes à Loos (1679), de Trélon (1731) et de Wattignies du début du xviiie (cf. J. Thiébaut, op. cit., p. 206, 301, 319). Aussi, le témoignage d’une influence française est particulièrement visible dans l’élévation de la Grand-Garde réalisée par l’architecte lillois Thomas-Joseph Gombert en 1717 (l’actuel théâtre de Lille).
-
[209]
En tant que bailli de seigneur haut-justicier, Barthélémi fait partie de la députation représentative de la ville de Lille qui complimente le maréchal de Boufflers lorsqu’il devient gouverneur de Lille et de la Flandre (cf. L. Trénard (dir.), op. cit., t. II, p. 303-305).
-
[210]
J.-M. Pérouse de Montclos, Histoire de l’architecture française, De la Renaissance à la Révolution, Paris, 1989, p. 310-311 : le château de Boufflers, non daté (les années 1670 ?), « est un excellent exemple des archaïsmes tolérés, et même probablement recherchés, dans les constructions des châteaux de province » ; l’auteur hésite entre l’attribution à J. Hardouin Mansart ou à J. Lemercier.
-
[211]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/2, plan au sol, sans date (1777 ?), sans signature (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXI). Même si les baies des pièces latérales se dédoublent sur la représentation de l’élévation, les dimensions sont exactement identiques : le calcul est possible grâce à la précision des échelles des deux plans.
-
[212]
AD Nord, Cumulus 15339, inventaire des meubles du château en 1749, à la mort de Charles-Philippe, et AD Nord, C2429, estimation des meubles du 23 janvier 1776, à la mort d’Antoine-François (d’après A.-M. Niveau, op. cit., p. 29). Dans les deux cas, les pièces 1 à 9 correspondent au plan du rez-de-chaussée, tandis que 10 à 27 pour 1749 et 10 à 34 pour 1776, au plan supposé du 1er étage. En fait, le nombre de pièces, différent dans les deux inventaires (32 contre 63), s’explique par l’ajout, en 1776, de la description de l’entresol (pièces 35 à 44) et des communs (pièces 49 à 63).
-
[213]
soit 1 418,6 hectares (AD Nord, E2294/30 et AH 676, contrat de mariage de Charles-Philippe).
-
[214]
soit 78,43 hectares (AD Nord, Q1141 n° 655, dossier d’indemnité de 1826-1827, chap. III, bien rétrocédé en 1808).
-
[215]
AD Nord, P31/182, plan cadastral de 1811, première partie de la section C.
-
[216]
AD Nord, Tabellion 3233 n° 6, le 25 février 1751, devant Marissal.
-
[217]
AD Nord, Plan Lille 296 bis, deux plans partiels des jardins dont un daté de 1781, d’après A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXIII, p. 46.
-
[218]
Les deux étangs sont numérotés 84 et 89 sur le plan cadastral de 1811.
-
[219]
Le Maréchal de Croÿ, Mémoires de ma vie, t. XI fol. 28, 16 septembre 1753 (d’après L. Baudoux-Rousseau, L’Hermitage à Condé-sur-l’Escaut, Architecture, décor et jardins (1748-1789), Arras, 2001, p. 200).
-
[220]
A.-M. Niveau, op. cit., chapitre IV, p. 39-45.
-
[221]
AM Lille, Fonds Gentil 15186 n° 1914.
-
[222]
Pour le détail des travaux, AD Nord, E2295/53 et 55 (couverture), Cumulus II 14501 (déroulement des travaux), d’après A.-M. Niveau, ibid.
-
[223]
AD Nord, Cumulus 7661, « ouvrage fait au château de monsieur le marquis d’Avelin par Joseph Paix, vitrier ».
-
[224]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/6, 7 et 8, rénovation des appartements du marquis avec modifications signifiées en rouge (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXII, p. 44). Il indique « petit escalier pour la femme de chambre qui seroit en entresol au dessus de la chambre ». Le château possède donc un entresol entre le 1er étage et le grenier, déjà visible sur l’élévation avant rénovation : des baies sont situées au 3e niveau dans les deux pavillons d’angle.
-
[225]
AD Nord, Plan Lille 296 bis/9, plan de la salle de bains (cf. A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXII, p. 44). La salle de bains est au rez-de-chaussée puisque la « sers » est indiquée au bas du plan. Cette serre n’est autre que l’orangerie de l’aile gauche mentionnée au n° 32 de l’inventaire de 1749.
-
[226]
Cf. côte plus haut et A.-M. Niveau, op. cit., pl. XXVI, p. 56, plan cadastral de 1809. Le plus large rectangle de la parcelle n° 93 correspond au corps de logis, aux ailes et à la cour au donjon. Les autres correspondent au porche d’entrée, aux écuries et aux communs. L’intérêt du plan cadastral de 1811 est qu’il différencie les bâtiments détruits (en jaune) des bâtiments conservés (en rouge).
-
[227]
AD Nord, E2295/49, baux de la baronnie de Wavrin en 1650 et 1688. Le château avec ses dépendances est loué 204 florins par an, en 1650, et 114 florins, en 1688.
-
[228]
Album de Croÿ, op. cit., t. XII, pl. 23 et pl. 37.
-
[229]
A. Mathias, « Histoire de Wavrin », Annales de la Société d’études de la province de Cambrai, t. VIII, Lille, 1914, p. 38.
-
[230]
En 1713, trois ans après le décès de Barthélémi, Jacques-Antoine Pouille obtient la charge de grand-bailli (cf. A. Mathias, op. cit., p. 112-113) ; mais Charles-Philippe paye la capitation en tant que grand-bailli en 1701, 1702, 1715, 1725, 1729, 1734 à 1739 excepté l’année 1736.
-
[231]
AD Nord, Tabellion 1618 n° 69, bail de la seigneurie d’Heromez en 1715.
-
[232]
AD Nord, E2294/30, contrat de mariage de Charles-Philippe de 1701 ; A. Mathias, op. cit., p. 103-104.
-
[233]
AD Nord, Tabellion 1048 n° 38, bail de la Mairie et de Mezedon à Gondecourt en 1782.
-
[234]
Ils y avaient effectué d’importants travaux de restauration en 1534 et aménagé un nouveau jardin en 1596 (AD Nord, E1073, d’après T. Leuridan « Gondecourt, son histoire féodale et Notes pour sa monographie », Bulletin de la Société d’études de la province de Cambrai, t. XIX, 1914, p. 190 n. 1).
-
[235]
De même, le marquis d’Aigremont possède quatre manoirs dont un qu’il loue au comte de Palmes (cf. L. Trénard (dir.), Histoire de Lille, t. III, Toulouse, Privat, 1991, p. 75).
-
[236]
L. Trénard cite d’autres familles ayant le même rythme saisonnier : les du Bosquiel, Fourmestraux, Aronio… (cf. ibid.).
-
[237]
G. de Chaussinand-Nogaret, La Noblesse au xviiie siècle, Paris, 1976, 239 p., réédition, 1984, p. 77.
-
[238]
Nous avons évalué la fortune de François-Augustin en 1785 à 1 100 000 florins parisis (1600 000 livres tournois) en y incluant les biens du majorat (évalués plus haut à 800 000 florins parisis), soit 7/4 du patrimoine foncier du duc et pair de Châtillon en 1777 (cf. J.-F. Labourdette, « Ducs et pairs de France », in Dictionnaire de l’Ancien Régime (L. Bély dir.), p. 448-450).
-
[239]
Sur ce thème, cf. P. Guignet, « Un transfert de souveraineté sans rupture pour les familles dirigeantes en place dans le monde urbain : le cas de la Flandre wallonne et du Hainaut dans le dernier tiers du xviie siècle », Villes rattachées, villes reconfigurées xvie-xxe siècles, Actes du colloque tenu à la Maison des Sciences de l’Homme « Villes et territoires » (Université François Rabelais de Tours), Tours, 2003, p. 55-73.