Notes
-
[*]
Laurent Verslype, chercheur qualifié du FNRS (Fonds national de la recherche scientifique), Centre de recherches d’archéologie nationale, Université catholique de Louvain, 3 avenue du Marathon, B-1348 Louvain-la-Neuve.
-
[1]
K. F. Werner, « Qu’est-ce que la Neustrie ? », dans La Neustrie. Les pays au nord de la Loire de Dagobert à Charles-le-Chauve (viie-ixe siècles). Catalogue d’exposition. Musées départementaux de Seine-Maritime, (P. Périn et M.-L. Feffer éd.), Rouen, 1985, p. 27-38 ; J.-C. Picard, « L’Austrasie : entité géographique ou politique ? », dans Lorraine mérovingienne (ve-viiie siècle), (X. Delestre dir.), Metz, 1988, p. 13-22 ; K. F. Werner, « Faire revivre le souvenir d’un pays oublié : La Neustrie », dans La Neustrie. Les pays au nord de la Loire de 650 à 850. Colloque historique international, (Beihefte der Francia, 16/1 et 2), (H. Atsma éd.), Sigmaringen, 1989, p. XIII-XXXI ; J.-C. Meuret, Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen Âge), (La Mayenne : Archéologie, Histoire. Suppléments, 4), Laval, 1993, p. 260-292.
-
[2]
H. Wolfram, « La typologie des ethnogénèses : un essai », dans Des royaumes barbares au Regnum francorum. L’Occident à l’époque de Childéric et de Clovis (vers 450-vers 530). Actes des XVIIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne. Saint-Germain-en-Laye. Musée des Antiquités nationales 23-24 avril 1997, Bulletin du Musée des Antiquités nationales, t. 29, 1997, p. 127-136 ; K. F. Werner, « La “conquête franque” de la Gaule. Itinéraires historiographiques d’une erreur », Bibliothèque de l’École des Chartes, t. CLIV, 1996, p. 7-45.
-
[3]
Par exemple : M. Van Rey, Die Lütticher Gaue Condroz und Ardennen in Frühmittelalter. Untersuchungen zur Pfarrorganization, Bonn, 1977 ; U. Nonn, Pagus und comitatus in Niederlothringen. Untersuchungen zur politischen Raumgliederung im frühen Mittelalter, Bonn, 1983 ; R. Kaiser, « Bistumsgründungen im Merowingerreich im 6. Jahrhundert », dans Beiträge beim Wissenschaftlichen Colloquium zum 75. Geburtstag von Eugen Ewig am 28. Mai 1988, (Beihefte der Francia, 22), (R. Schieffer éd.), Sigmaringen, 1990, p. 9-35.
-
[4]
C. Blanc-Pamard et L. Quinty-Bourgeois, « Introduction », dans Le territoire, lien ou frontière ?, t. 1. Les territoires de l’identité, (J. Bonnemaison, L. Cambrezy et L. Quinty-Bourgeois éd.), Paris-Montréal, 1999, p. 11-19 (p. 11-12).
-
[5]
Pour l’Austrasie et la Lotharingie, par exemple : F. Cardot, L’espace et le pouvoir. Étude sur l’Austrasie mérovingienne, Paris, 1987 ; J.-C. Picard, « L’Austrasie… », op. cit. (1) ; T. Bauer, Lotharingien als historischer Raum. Raumbildung und Raumbewußtsein im Mittelalter, (Rheinisches Archiv, 136), Cologne-Weimar-Vienne, 1997.
-
[6]
M. Rowlands, « Centre and periphery : a review of a concept », dans Centre and Periphery in the ancient World, (New Directions in Archaeology), (M. Rowlands, M. Larsens et K. Kristiansen éd.), Cambridge, 1987, réimpr. 1990, p. 1-12 ; F. Theuws, « Centre and periphery in Northern Austrasia (6 th-8 th centuries). An archaeological perspective », dans Medieval Archaeology in the Netherlands. Studies presented to H.H. van Regteren Altena, (Studies in prae- en protohistorie, 4 = Stichting middeleeuwse archeologie, publicatie 1), (J.C. Besteman, J.M. Bos et H.A. Heidinga éd.), Assen-Maastricht, 1990, p. 41-69 ; C. Fabech, « Centrality and landscapes », dans Settlement and Landscape. Proceedings of a conference in Århus, Denmark. May 4-7 1998, (C. Fabech et J. Ringtved éd.), Moesgård, 1999, p. 455-474 ; B. Hårdh et L. Larsson éd., Central Places in the Migration and Merovingian Periods. Papers from the 52 th Sachsensymposium. Lund, August 2002, (Acta Archaeologica Lundensia. Series in-8°, 39, Uppåkrastudier, 6), Lund, 2002.
-
[7]
J. Chapman et H. Hamerow, « Introduction. On the move again », dans Migrations and Invasions in Archaeological Explanation, (British Archaeological Reports. International Series, 664), (J. Chapman et H. Hamerow éd.), Oxford, 1997, p. 1-11.
-
[8]
F. Barth, « Introduction », dans Ethnic Groups and Boundaries : The Social Organization of Culture Difference, (Barth F. éd.), Bergen/Oslo-London, 1969, p. 9-38 ; traduction française par J. Bardolph, P. Poutignat et J. Streiff-Fenart, « Les groupes ethniques et leurs frontières », dans Théories de l’ethnicité, (P. Poutignat et J. Streiff-Fenart éd.), Paris, 1995, p. 203-249.
-
[9]
P. Geary, « Ethnic identity as a situational construct in the early middle ages », Mitteilungen der Anthropologischen Gesellschaft in Wien, t. CXIII, 1983, p. 15-26 ; G. Halsall, « The origins of the Reihengräberzivilisation. Forty years on », dans Fifth-Century Gaul : A Crisis of Identity ?, (J. Drinkwater et H. Elton éd.), Cambridge, 1992, p. 196-207.
-
[10]
P. Périn, « Possibilités et limites de l’interprétation sociale des cimetières mérovingiens », Antiquités nationales, t. 30, 1998, p. 169-183.
-
[11]
A. Dierkens, « Cimetières mérovingiens et histoire du haut Moyen Âge. Chronologie. Société. Religion », dans Histoire et Méthode, (Acta Historica Bruxellensia. Travaux de l’Institut d’Histoire de l’Université Libre de Bruxelles, 4), Bruxelles, 1981.
-
[12]
W. H. Te Brake, Medieval Frontier. Culture and Ecology in Rijnland, (Environmental history series, 7), College Station, 1987
-
[13]
R.I. Burns, « The Significance of the Frontier in the Middle Ages », dans Medieval Frontier Societies, (R. Bartlett et A. Mac Kay éd.), Oxford, 1989, p. 307-330.
-
[14]
P. C. Vos et R. M. Van Heeringen, « Holocene geology and occupation history of the Province of Zeeland », dans Holocene Evolution of Zeeland (SW Netherlands), Mededelingen Nederlands Instituut voor Toegepaste Geowetenschappen TNO, 59, (M.M. Fischer éd.), 1997, p. 5-110 ; A. Ervynck, C. Baeteman, H. Demiddele, Y. Hollevoet, M. Pieters, J. Schelvis, D. Tys, M. Van Strydonck et F. Verhaeghe, « Human occupation because of a regression, or the cause of a transgression. A critical review of the interaction between geological events and human occupation in the Belgian coastal plain during the first millenium AD. », Probleme der Küstenforschung im südlichen Nordseegebiet, t. 26, 1999, p. 97-121.
-
[15]
J. Termote, « De bewoningsgeschiedenis van de Noordelijke Westhoek in de Vroege en Volle middeleeuwen (5de-12de eeuw) », dans Getuigen in polderklei. Huldeboek dr. hist. Godgaf Dalle, (J. Herregat, F. Becuwe et J. Van Ackers éd.), Furnes, 1990, p. 103-118.
-
[16]
S. Lebecq, « La Neustrie et la Mer », dans La Neustrie…, (H. Atsma éd.), op. cit. (1), p. 405-440 ; C. Lorren, « Manche et mer du Nord du iiie au viiie siècle », dans Les Barbares et la mer. Les migrations des peuples du nord-ouest de l’Europe du ve au xe siècle (Catalogue d’exposition Caen-Toulouse, 1992-1993), (J.-Y. Martin éd.), Caen, 1992, p. 145-169.
-
[17]
R. Noël, Moines et nature sauvage : dans l’Ardenne du haut Moyen Âge (saint Remacle à Cugnon et à Stavelot-Malmédy), dans Villes et campagnes au Moyen Âge. Mélanges offerts à G. Despy, (Centre belge d’Histoire rurale. Publication 97), (J.-M. Duvosquel et A. Dierkens éd.), Liège, 1991, p. 563-597.
-
[18]
J.-R. Pitte, Histoire du paysage français. 1. Le Sacré : de la Préhistoire au xve siècle. V. Le grand flottement du haut Moyen Âge, Paris, 1983, p. 92-106.
-
[19]
M. Devèze, « Forêts françaises et forêts allemandes. Étude historique comparée (1re partie) », Revue historique, t. 479, 1966, p. 347-380 [p. 123-272 de la rééd. dans M. Devèze, La forêt et les communautés rurales. xvie-xviiie siècles (Recueil d’articles), (Publications de la Sorbonne. Série Réimpressions, 3), Paris, 1982].
-
[20]
G. Tack, P. van den Bremt et M. Rémy, Bossen van Vlaanderen. Een historische ecologie, Louvain, 1993 ; R. Noël, « Deux grandes forêts du Nord de la Gaule franque : la Silva Arduenna et la Carbonaria », dans Clovis. Histoire et mémoire, vol. 1. Le baptême de Clovis, l’événement, (M. Rouche dir.), Paris, 1997, p. 630-669.
-
[21]
F.-L. Ganshof, « Carbonaria silva », dans Handwörterbuch zur deutschen Rechtsgeschichte, t. I, Berlin, 1971, col. 589-590 ; A. Dierkens, « La frontière entre l’Austrasie et la Neustrie et les traités de Meersen et de Ribémont (870-880) : leur importance pour l’Entre-Sambre-et-Meuse », dans Abbayes et chapitres entre Sambre-et-Meuse (viie-xie siècles). Contribution à l’histoire religieuse des campagnes du haut Moyen Âge, (Beihefte der Francia, 14), Sigmaringen, 1985, p. 318-319 et 328-329.
-
[22]
R. Günther, « Die sozialen Träger der frühen Reihengräberkultur in Belgien und Nordfrankreich im 4/5 Jahrhundert », Helinium, t. 12-3, 1972, p. 268-272.
-
[23]
H. Thoen et F. Vermeulen, « Phasen der Germanisierung in Flandern in der mittel- und spätrömischen Zeit », dans Spätrömische Besfestigungsanlagen in den Rhein- und Donauprovinzen. Beiträge der Arbeitsgemeinschaft « Römische Archäologie » bei der Tagung des West- und Süddeutschen Verbandes der Altertumsforschung in Kempten. 08.06.-09.06.1995, (British Archaeological Reports. International Series, 704), (C. Bridger et K.-J. Gilles dir.), Oxford, 1998, p. 1-12.
-
[24]
K. F. Werner, « La “conquête franque”… », op. cit. (2) ; P. Périn, « La progression des Francs en Gaule du Nord au ve siècle. Histoire et archéologie », Cahiers archéologiques, t. 46, 1998, p. 5-16.
-
[25]
F. Deisser-Nagels, « Valenciennes, ville carolingienne », Le Moyen Âge, t. 68, 1962, p. 51-90 ; H. Platelle, « Survol de l’histoire de Saint-Saulve », Mémoires du Cercle archéologique et historique de Valenciennes, t. 7, 1971, p. 5-9 ; Id., « Du “domaine de Valentinus” au comté de Valenciennes (début du xie siècle) », dans La genèse et les premiers siècles des villes médiévales dans les Pays-Bas méridionaux. Un problème archéologique et historique. 14e Colloque international. Spa 6-8 septembre 1988. Actes, (Crédit Communal. Collection Histoire, série in-8°, 83), (J.-M. Duvosquel éd.), Bruxelles, 1990, p. 159-168.
-
[26]
R. Brulet, « Le développement topographique et chronologique de Tournai », dans Les villes de la Gaule Belgique au Haut-Empire. Actes du Colloque tenu à Saint-Riquier (Somme) les 22-23-24 octobre 1982, Revue archéologique de Picardie, t. 3-4, 1984, p. 271-282.
-
[27]
J. Pycke, « Urbs fuerat quondam, quod adhuc vestigia monstrant : Réflexions sur l’histoire de Tournai pendant le haut Moyen Âge (ve-xe siècle) », dans La genèse…, (J.-M. Duvosquel éd.), op. cit. (25), p. 211-233.
-
[28]
J. Barbier, « Le système palatial franc : genèse et fonctionnement dans le Nord-Ouest du Regnum », Bibliothèque de l’École des Chartes, t. 148, 1990, p. 245-299.
-
[29]
R. Brulet, « Le cimetière dans la ville de Tournai », dans Archéologie des villes dans le Nord-Ouest de l’Europe (viie-xiiie siècle). Actes du IVe Congrès international d’archéologie médiévale (Douai, 1991), (Archaeologia Duacensis, 11, Maison des Sciences de la ville de l’Université de Tours, 7), (P. Demolon, H. Galinié et F. Verhaeghe éd.), Douai, 1994, p. 133-144 ; L. Verslype, « La topographie du haut Moyen Âge à Tournai. Nouvel état des questions archéologiques », Revue du Nord. Archéologie de la Picardie et du Nord de la France, t. 81, n° 333, 1999, p. 143-162.
-
[30]
A. Dierkens et P. Perin, « Les sedes regiae mérovingiennes entre Seine et Rhin », dans Sedes regiae (ann. 400-800), (Real Acadèmia de Bones Lletres de Barcelona. Series Maior, 6), (G. Ripoll et J.M. Gurt éd.), Barcelone, 2000, p. 267-304.
-
[31]
M. Müller-Wille, « Königsgrab und Königsbragkirche. Funde und Befunde in frühgeschichtlichen und mittelalterlichen Nordeuropa », Bericht der römisch-germanischen Kommission, t. 63, 1982, p. 349-412.
-
[32]
A. Verhulst et M.-C. Laleman, « Archeologische en historische visies op het ontstaan en de vroegste ontwikkeling van Gent in confrontatie. I. Een historische visie ; II. Een archeologische visie », dans La genèse…, (J.-M. Duvosquel éd.), op. cit. (25), p. 299-315.
-
[33]
J. Van Acker, « De Echternachsteksten en Oud-Antwerpen », Bijdragen tot de Geschiedenis, t. LXIX, 1986, p. 147-169.
-
[34]
H. Rombaut, « Merovingisch Antwerpen historisch en archeologisch bekeken », dans Het onstaan van Antwerpen. Feiten en Fabels, (E. Warmembol éd.), Antwerpen, 1987, p. 163-177.
-
[35]
G. De Boe, « De inheems Romeinse houtbouw in de Antwerpse Kempen », dans Van beschaving tot opgraving. 25 jaar archeologisch onderzoek rond Antwerpen door de Antwerpse Vereniging voor Romeinse Archeologie, Anvers, 1988, p. 47-62 ; F. Theuws, « Landed property and manorial organisation in Northern Austrasia : some considerations and a case study », dans Images of the Past. Studies on ancient societies in northwestern Europe, (Studies in Pre- en Protohistorie, 7), Amsterdam, 1991, p. 299-407 ; R. Annaert, « Merovingisch grafveld uit de 6de-7de eeuw te Broechem (Antw.) », dans Archaeologia Mediaevalis, t. 26, 2003, p. 11-13.
-
[36]
L. Verslype, « Pagus Hainoensis. Réflexion sur l’apport des sources archéologiques à l’étude des structures territoriales mérovingiennes », Annales du Cercle royal d’histoire et d’archéologie d’Ath et de la région et musées athois, t. LVIII, 2002, p. 7-100.
-
[37]
S. Vanderputten, « L’importance politique de l’Escaut à travers les siècles », Septentrion. Arts, lettres et culture de Flandre et des Pays-Bas, t. 30-1 (n° spécial : L’Escaut), 1993, p. 71-83 (p. 74).
-
[38]
F. Theuws et M. Alkemade, « A kind of mirror for men : sword depositions in late antique northern Gaul », dans Rituals of Power from Late Antiquity to the Early Middle Ages, (The transformation of the Roman World, 8), (F. Theuws et J. L. Nelson éd.), Leiden-Boston-Cologne, 2000, p. 401-476.
-
[39]
P. Périn, « Les tombes de “chefs” du début de l’époque mérovingienne. Datation et interprétation historique », dans La noblesse romaine et les chefs barbares du iiie au viie siècle, (Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, 9), (F. Vallet et M. Kazanski éd.), Saint-Germain-en-Laye, 1995, p. 247-301 ; F. Vallet, « Regards critiques sur les témoins archéologiques des Francs en Gaule du Nord à l’époque de Childéric et de Clovis », dans Des royaumes barbares…, op. cit. (2), p. 219-244.
-
[40]
G. Faider-Feytmans, Les nécropoles mérovingiennes, (Les collections d’archéologie régionale du Musée de Mariemont, II), Mariemont, 1970, 2 vol. ; R. Brulet, Catalogue du matériel mérovingien conservé au Musée archéologique de Charleroi, (Centre national de recherches archéologiques en Belgique. Répertoires archéologiques. Série B. Les collections, 5), Bruxelles, 1970.
-
[41]
A. Dierkens, Abbayes et chapitres…, op. cit. (21) ; A.-M. Helvetius, Abbayes, évêques et laïques. Une politique du pouvoir en Hainaut au Moyen Âge (viie-xie siècle), (Crédit Communal. Collection Histoire in-8°, 92), Bruxelles, 1994.
-
[42]
J. Werner, « Fernhandel und Naturalwirtschaft im östlichen Merowingerreich », Bericht der römisch-germanischen Kommission, 42, 1962, p. 311-333 ; H. Roth, « Zum Handel der Merowingerzeit aud Grund ausgewählter archäologischer Quellen », dans Untersuchungen zu Handel und Verkehr der vor- und frühgeschichtlichen Zeit in Mittel- und Nordeuropa. III. Der Handel des frühen Mittelalters, (Abhandelungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen. Philologisch-Historische Klasse. Dritte Folge, 150), (K. Düwel, H. Jankhun, H. Siems et D. Timpe éd.), Göttingen, 1985, p. 161-192.
-
[43]
F. Siegmund, Merowingerzeit am Niederrhein. Die frühmittelalterlichen Funde aus dem Regierungsbezirk Düsseldorf und dem Kreis Heinsberg, (Rheinische Ausgrabungen, 34), Cologne, 1998, p. 241-242, fig. 89 ; à considérer avec les études inédites de D. Kajdanski, Décor des vases mérovingiens en Hainaut et Namurois : essai typologique, (Mémoire de licence dactylographié, Université libre de Bruxelles, inédit), Bruxelles, 1996 et de P. Lorquet, Le décor à la roulette et au cachet de la céramique mérovingienne en Hesbaye, (Mémoire de licence dactylographié, Université de Liège, inédit), Liège, 1990 ; voir aussi : D. Bayard, « La céramique dans le Nord de la Gaule à la fin de l’Antiquité (de la fin ive au vie siècle). Présentation générale », dans La céramique du ve au xe siècle dans l’Europe du Nord-Ouest. Actes du colloque d’Outreau (10-12 avril 1992), (Nord-Ouest Archéologie, n° hors-série, Travaux du groupe de recherches et d’études sur la céramique dans le Nord - Pas-de-Calais), (D. Piton éd.), Arras, 1997, p. 107-128.
-
[44]
R. Brulet, La Gaule septentrionale au Bas-Empire. Occupation du sol et défense du territoire dans l’arrière-pays du Limes aux ive et ve siècles, (Trierer Zeitschrift für Geschichte und Kunst des Trierer Landes und seiner Nachbargebiete. Beiheft 11), Trèves, 1990.
-
[45]
H. Roosens, « Laeti, Foederati und andere spätromische Bevölkerungsniederschläge im belgische Raum », Die Kunde, nf 18, 1967, p. 89-109 (Archaeologia Belgica, 104, Bruxelles, 1968) ; R. Günther, « Laeti, Foederati und Gentilen in Nord- und Nordostgallien im Zusammenhang mit der sogenannten Laetenzivilisation », Zeitschrift für Archäologie, t. V, 1971, p. 39-59 ; F. Vallet, « Les tombes de chefs, reflet de l’histoire de la conquête », dans La Picardie, berceau de la France. Clovis et les derniers Romains. 1500e anniversaire de la bataille de Soissons. Catalogue de l’exposition itinérante, Amiens, 1986, p. 113-120.
-
[46]
P. Périn, « Possibilités et limites… », op. cit. (10).
-
[47]
G. Halsall, « Social Change around A.D. 600. An Austrasian Perspective », dans The Age of Sutton Hoo. The seventh century in North-Western Europe, (M.O.H. Carver éd.),Woodbridge, 1992, (2e réed. 1999), p. 265-278.
-
[48]
H. Steuer, « Archaeology and History. Proposals on the Social Structure of the Merovingian Kingdom », dans The Birth of Europe. Archaeology and social Development in the first Millenium, (Analecta Romana Instituti Danici. Supplementum, 16), (K. Randsborg éd.), Rome, 1989, p. 100-122 ; H.W. Böhme, « Adelsgräber im Frankenreich. Archäologische Zeugnisse zur herausbildung einer Herrensicht unter den merowingischen Köningen », Jahrbuch des römisch-germanischen Zentralmuseums Mainz, t. 40-2, 1993, p. 397-534.
-
[49]
C. Haselgrove, « Culture process on the periphery : Belgic Gaul and Rome during the late Republic and early Empire », dans Centre and Periphery in the ancient World, (New Directions in Archaeology), (M. Rowlands, M. Larsens M. et K. Kristiansen éd.), Cambridge, 1987, réimpr. 1990, p. 104-124 ; A. Van Doorselaer et R. Brulet, « Romains et Germains dans une région frontalière », dans Contributions à l’étude de la continuité de l’habitat, (M. Lodewijckx éd.),Acta Archaeologica Lovaniensia, 33, 1994, p. 7-24 ; M. Riddersporre, « Village and single farm. Settlement structure or landscape organization », dans Settlement and Landscape…, (C. K. et J. Ringtved éd.), op. cit. (6), p. 167-176.
-
[50]
G. Hantute, Le cimetière mérovingien de Neuville-sur-Escaut (Nord), Septentrion, t. 12-13, 1989 ; J. Ypey, « Das fränkische Gräberfeld zu Rhenen, Prov. Utrecht », Berichten van de Rijksdienst voor het Oudheidkundig Bodemonderzoek, t. 23, 1973, p. 289-312 ; W.A. Van Es et A. Wagner, « Vijfde eeuw op de Donderberg. Begraven in Rhenen tussen Romeinen en Franken », dans Gevonden voorwerpen lost and found. Opstellen over middeleeuwse archeologie voor H.J.E. Van Beuningen, (Rotterdam Papers, 11), (D. Kicken, A. M. Koldeweij et J. R. ter Molen éd.), Rotterdam, 2000, p. 116-141.
-
[51]
H.W. Böhme, « Les Thuringiens dans le Nord du royaume franc de Soissons », dans Actes des VIIIe Journées internationales d’Archéologie mérovingienne. Soissons, Revue archéologique de Picardie, t. 3-4, 1988, p. 57-70 ; C. Seillier, « La présence germanique en Gaule du Nord au Bas-Empire », dans Insécurité et militarisation en Gaule du Nord au Bas-Empire. Actes de la XVIIe Journée d’études du Centre de recherches archéologiques de l’Université Charles-de-Gaulle-Lille 3 (archéologie régionale). Lille, 3 décembre 1994, Revue du Nord, t. 77, (P. Thollard éd.), 1995, p. 71-78.
-
[52]
P. De Paepe et L. Van Impe, « Historical Context and Provenancing of Late Roman Hand-Made Pottery from Belgium, the Netherlands and Germany », Archeologie in Vlaanderen, t. 1, 1991, p. 145-180.
-
[53]
H. Hamerow,Y. Hollevoet et A. Vince, « Migration Period Settlements and “Anglo-Saxon” Pottery from Flanders », Medieval Archaeology, t. 38, 1994, p. 1-18 ; C. Seillier, « La céramique non tournée d’époque romaine tardive et du haut Moyen Âge sur le littoral de la Manche », dans La céramique du Bas-Empire en Gaule Belgique et dans les régions voisines. Actes de la table ronde de céramologie gallo-romaine. Arras 8-10 octobre 1991, (Revue du Nord, hors-série collection Archéologie, 4), (M. Tuffreau-Libre et A. Jacques éd.), 1994, p. 251-255.
-
[54]
Voir par exemple : E. James, « Les problèmes archéologiques du Sud-Ouest wisigothique et Franc », dans Gallo-romains, Wisigoths et Francs en Aquitaine, Septimanie et Espagne. Actes des VIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne. Toulouse, 1985, (P. Périn éd.), Rouen, 1991, p. 149-154 ; P. Périn, « L’archéologie funéraire permet-elle de mesurer la poussée franque en Burgondie ? », dans Les Burgondes. Apports de l’archéologie. Actes du colloque international de Dijon 5-6 novembre 1992, (H. Gaillard de Semainville éd.), Dijon, 1995, p. 227-245 ; S. Crawford, « Britons, Anglo-Saxons and the Germanic Burial Rituals », dans Migrations and Invasions in Archaeological Explanation, (British Archaeological Reports. International Series, 664), (J. Chapman et H. Hamerow éd.), Oxford, 1997, p. 45-72 ; M. Müller-Wille, « Das Frankenreich und der Norden. Zur Archäologie wechselseitiger Beziehungen während der Merowinger- und frühen Karolingerzeit », dans Völker an Nord- und Ostsee und die Franken. Akten des 48. Sachsensymposiums in Mannheim vom 7. bis 11. September 1997, Mannheimer Geschichtsblätter. Neue Folge, t. 2 (Römisch-Germanische Kommission des Deutschen Archäologischen Instituts. Eurasien-Abteilung. Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte, 3), (U. Von Freeden, U. Koch et A. Wieczorek éd.), Bonn, 1999, p. 1-18 ; voir aussi : H.-W. Gotz, J. Jarnut et W. Pohl éd., Regna and Gentes : The Relationship between Late Antique and Early Medieval Peoples and Kingdoms in the Transformation of the Roman World, (The transformation of the Roman World, 13), Leiden-Boston-Cologne, 2003.
-
[55]
F. Theuws, « Haus, Hof und Siedlung im nördlichen Frankenreich (6.-8. Jahrhundert) », dans Die Franken. Wegbereiter Europas. Vor 1500 Jahren : König Chlodwig und seine Erben. Ausstellungskatalog-Handbuch. Reiss-Museum Mannheim - Petit Palais, Paris - Staatliche Museen zu Berlin, Mannheim, 1996, p. 754-768 ; P. Van Ossel, « La part du Bas-Empire dans la formation de l’habitat rural du vie siècle », dans Grégoire de Tours et l’espace gaulois. Actes du congrès international. Tours, 3-5 novembre 1994, (Revue Archéologique du Centre de la France, supplément 13), (N. Gauthier et H. Galinie éd.), Tours, 1997, p. 81-92.
-
[56]
M. Riddersporre, « Village and single farm… », op. cit. (49).
-
[57]
C.S.T.J. Huijts, De voor-historische boerderijbouw in Drenthe. Reconstructiemodellen van 1300 voor tot 1300 na Chr., (Stichting Historisch Boerderij-onderzoek), Arnhem, 1992.
-
[58]
H.T. Waterbolk, « From Wijster to Dorestad and Beyond », dans In discussion with the Past. Archaeological studies presented to W.A. van Es, (H. Sarfatij, W.J.H. Verwers et P.J. Woltering éd.), Zwolle-Amersfoort, 1999, p. 107-117.
-
[59]
H. Hamerow, « The archaeology of rural settlement in early medieval Europe », Early Medieval Europe, t. 3-2, 1994, p. 167-179.
-
[60]
H. Steuer, « Die Handelsstätten des frühen Mittelalters im Nord- Und Ostsee-Raum », dans La genèse…, (J.-M. Duvosquel éd.), op. cit. (25), p. 75-116 ; S. Lebecq, « Routes of change : Production and distribution in the West (5 th-8 th century) », dans The transformation of the Roman World (AD 400-900), (Catalogue de l’exposition du British Museum, L. Webster et M. Brown éd.), Londres, 1997, p. 67-78.
-
[61]
C. Lorren, « Manche et mer du Nord… », op. cit. (16).
-
[62]
Y. Desfossés, « L’apport des fouilles de sauvetage sur l’autoroute A16. L’exemple de la vallée de la Canche », Bulletin de la Commission départementale d’Histoire et d’Archéologie du Pas-de-Calais, t. 15, 1997, p. 10-28.
-
[63]
V. Gonzalez, « Saint-Ouen-du Breuil. “Les Terres du Bois du Pendu” », Bilan scientifique de la région Haute-Normandie. 1996, 1997, p. 73-74.
-
[64]
Voir aussi C. Seillier, « Les migrations anglo-saxonnes en Boulonnais et en Ponthieu » et C. Pilet, « Installations anglo-saxonnes sur le littoral de l’actuelle Basse-Normandie aux ve, vie et viie siècles », dans Les Barbares et la mer…, (J.-Y. Martin éd.), op. cit. (61), p. 97-130.
-
[65]
Voir l’approche critique et les cartographies « alternatives » annoncées par F. Hautefeuille, « La cartographie de sa paroisse et ses difficultés de réalisation », dans Aux origines de la paroisse rurale en Gaule Méridionale. ive-ixe siècle. Colloque international. 21-23 mars 2003. FRAMESPA CNRS-UMR 5136, Université de Toulouse II-Le Mirail, [résumés de communications], Toulouse, 2003, p. 13.
-
[66]
A. Dierkens, « Les paroisses rurales dans le Nord de la Gaule pendant le haut Moyen Âge. État de la question et remarques critiques », dans La paroisse en questions. Des origines à la fin de l’ancien régime. Actes du colloque de Saint-Ghislain. 25 novembre 1995, Ath-Mons-Saint-Ghislain, 1997, p. 21-47 ; L. Bourgeois, Territoires, réseaux et habitats. L’occupation du sol dans l’ouest parisien du ve au xe siècle, t. 1. Synthèse. Deuxième partie. Pincerais, Madrie et Vexin : limites et évolution des pagi régionaux (Thèse de doctorat nouveau régime en archéologie. Université de Paris I-Sorbonne. UFR d’Art et d’Archéologie), Paris, 1995, p. 34-76 ; A.-M. Helvetius, « Avant la ville, la campagne : recherches sur les paroisses primitives et les domaines anciens autour de Mons en Hainaut », dans Villes et campagnes…, (J.-M. Duvosquel et A. Dierkens éd.), op. cit. (17), p. 367-381.
-
[67]
H. Hamerow, « Shaping Settlements : Early Medieval Communities in Northwest Europe », dans Europe Between Late Antiquity and the Middle Ages. Recent archaeological and historical research in Western and Southern Europe, (British Archaeological Reports. International Series, 617), (J. Bintliff et H. Hamerow éd.), Oxford, 1995, p. 8-37.
-
[68]
P. Van Ossel et P. Ouzoulias, « La mutation des campagnes de la Gaule du Nord entre le milieu du iiie siècle et le milieu du ve siècle. Où en est-on ? », dans Belgian archaeology in a European Setting, II. Album Amicorum Prof. J.R. Mertens, (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 13), (M. Lodewijckx éd.), Louvain, 2001, p. 231-246 ; J. Durliat, De l’Antiquité au Moyen Âge. L’Occident de 313 à 800, (L’Antiquité : une histoire), Paris, 2002.
-
[69]
P. Périn, « Possibilités et limites… », op. cit. (10).
-
[70]
F. Theuws, « Changing settlement patterns, burial grounds and the symbolic construction of ancestors and communities in the late Merovingian southern Netherlands », dans Settlement and Landscape…, (C. Fabech et J. Ringtved éd.), op. cit. (6), p. 337-349.
-
[71]
W.J.H. Verwers, « Merovingian graves in an early-medieval settlement, Escharen (Municipality of Grave, Prov. North-Brabant) », dans Archaeological and historical aspects of West-European Societies. Album amicorum André Van Doorselaer, (Acta Archaeologica Lovaniensia. Monographiae, 8), (M. Lodewijckx éd.), Louvain, 1996, p. 321-331 et W.J.H. Verwers, « North Brabant in Roman and Early Medieval Times. V. Habitation History », Berichten van de Rijksdienst voor het Oudheidkundig Bodemonderzoek, 43, 1999, p. 199-360 ; C. Bücker et M. Hoeper, « Firsts aspects of social hierarchy of settlements in Merovingian southwest Germany », dans Settlement and Landscape…, (C. Fabech et J. Ringtved éd.), op. cit. (6), p. 441-454 ; ainsi que F. Theuws, « Changing settlement patterns… », op. cit., (69).
-
[72]
C. Scull, « Social Archaeology and Anglo-Saxon Kingdom Origins », dans The Making of Kingdoms. Papers from the 47 th Sachsensymposium. York, September 1996, Anglo-Saxon Studies in Archaeology and History, 10, (T. Dickinson, D. Griffiths éd.), Oxford, 1999.
-
[73]
F. Theuws, « Centre and periphery… », op. cit. (6) ; H.A. Heidinga, « From Kootwijk to Rhenen : in search of the elite in the Central Netherlands in the Early Middle Ages », dans Medieval Archaeology…, (J.C. Besteman, J.M. Bos et H.A. Heidinga éd.), op. cit. (6), p. 9-40.
-
[74]
Aux nombreux sites du Sud-Ouest Allemand et du Sud des Pays-Bas déjà évoqués, et parmi les rares de nos régions qui répondent à ce critère, nous pourrions signaler un site belge en cours de fouille dont l’intérêt est prometteur à cet égard : on y a identifié un cimetière mérovingien et postérieur, notamment prolongé par de l’habitat et un four de potier carolingien : W. de Clercq, J. Deschieter et G. De Mulder, « Merelbeke. Poelstraat : bouwwerf PVT Caritas. Vroegmiddeleeuwse begraafplaats en nederzetting », Monumentenzorg en Cultuurpatrimonium. Jaarverslag van de Provincie Oost-Vlaanderen 2001, 2002, p. 159-166.
1 – La perception de l’espace en « Neustrie » septentrionale
1Les archéologues utilisent souvent les territoires tels qu’ils sont désignés par les historiens – politiques comme des fractions présumées de royaumes, ou ecclésiastiques comme les diocèses – ou en se basant sur des limites anachroniques : des territoires de cités ou de provinces antiques par exemple, ou des limites administratives contemporaines le plus souvent. La question qui nous fut posée lors de l’invitation au colloque portait sur une problématique inverse : dans quelle mesure peut-on parler de frontières et de territoires au haut Moyen Âge à partir des sources archéologiques en Gaule septentrionale ? Celles-ci nous autorisent-elles à préciser la définition de territoire ? À quel titre : politique, culturel, économique ? Plus encore, la répartition des caractères des témoignages archéologiques permet-elle de dessiner des frontières ? Dans l’espace ici imparti, nous ne ferons naturellement qu’effleurer le sujet en présentant un condensé des réflexions alors engagées. À cet effet, nous considérerons le territoire septentrional de la Neustrie. L’assimilation de la Neustrie, siège de la future Francie occidentale, au cœur du Regnum Francorum dans son sens restreint, dès les années 490, trouve son enracinement dans les mentions élusives du Regnum occidental par ses sujets, Francia. On admet généralement qu’une réelle conscience territoriale, ainsi que sa perception et sa considération identitaire, sont définitivement consacrées dès le règne de Clotaire II sur ce Regnum et bientôt sur les tria regna (après 613-614), alors que le regard extérieur qu’on lui porte en atteste et en accentue la consistance, souligné par la qualification Neuster qui apparaît ensuite (Pseudo-Frédégaire, III, 71 et IV, 60) [1].
2Plus largement même, l’ancrage d’un sentiment de légitimité dans le système politique original introduit au ve s., combinant notamment l’hérédité du pouvoir au sein des clans familiaux à une certaine continuité structurelle des institutions gallo-romaines, a par exemple dispensé les Francs occidentaux de toute préoccupation généalogique dynastique voire mythique, contrairement à certains de leurs voisins. Ce souci ne réapparaîtra clairement qu’avec l’émancipation des aristocraties austrasiennes [2].
3Les difficultés rencontrées pour replacer les sources archéologiques dans un cadre territorial le plus propice qui soit en vue d’une interprétation contextuelle appropriée, se remarquent tant au niveau général, régional, qu’à l’échelle particulière, celle des terroirs ou des finages et des ensembles fonciers par exemple. L’approche des circonscriptions administratives et ecclésiastiques du haut Moyen Âge révèle le problème à ces deux échelles [3].
4Le territoire est « un espace géographique produit affectivement, socialement, culturellement et symboliquement ». Ce principe, exprimé en 1995 par des géographes et des sociologues introduisant le thème « Le territoire, lien ou frontière ? », démontre que les problématiques contemporaines recoupent largement les préoccupations soutendues dans l’analyse historique et archéologique. Les représentations mentales collectives qui sont associées à la question de l’espace sont importantes dans la construction d’une identité territoriale [4]. La distinction de l’espace vécu, de l’espace perçu et les tentatives de restitution auxquelles nous prétendons, sont en effet parmi les soucis quotidiens des archéologues et des historiens [5]. Les restitutions hypothétiques offrent théoriquement un cadre d’interprétation synchrone des faits et des sociétés étudiés : il faut donc accroître notre vigilance à cet égard. En outre, dans la pratique, les écoles épistémologiques influencent particulièrement les recherches territoriales, selon les modèles retenus ou testés. Parmi ceux-ci, les relations centre-périphérie et la notion de place centrale jouent un rôle important selon les outils de traitement des données spatiales employés [6].
5Les sociétés structurent donc le territoire à plusieurs échelles, ou le façonnent, immatériel, sur des parcours nomades [7]. Cette dernière notion n’est-elle pas fondatrice de la perception chronologique que l’on a des bouleversements territoriaux que connaît l’empire romain dès la fin du iiie siècle, annonçant dans nos régions la Völkerwanderungszeit ? La perception d’une culture matérielle parfois influencée par des paramètres esthétiques ou de production originaires de régions fort éloignés des territoires où ils sont identifiés, amène aussi à reconsidérer la pérennité de tels marqueurs dans la longue durée : quelle est l’origine géographique et chronologique d’une présence allogène qui en serait la source, en est-elle véritablement la source, quelles sont les conditions culturelles, politiques et économiques qui influencent la présence, la permanence et la transformation des marqueurs allogènes, ces derniers trahisssent-ils une influence ethnique directe ou indirecte voire des échanges de nature économique ou diplomatique, déterminent-ils inversement une structuration territoriale éventuellement politique [8] ? Enfin, la conscience de la fondation d’une discipline spécifique à l’archéologie mérovingienne n’a-t-elle pas aussi été d’emblée liée à la relation sociale et physique au territoire : le vocabulaire archéologique évoque ainsi la Reihengräberzivilisation, les Gruppensiedlungen, les household clusters [9], etc. Les questions posées ont souvent trait à la validité des modèles sociaux reconnus dans les sites archéologiques, et à leur traduction territoriale à l’échelle de la communauté, à celle du domaine, à celle du pagus ou du comté, voire à celle du diocèse ou du royaume [10]. En d’autres termes, la portée territoriale de l’exercice des pouvoirs et la nature de ces derniers sont parmi les objets majeurs des études archéologiques. À leur sujet, les opinions divergent et les interprétations ne sont pas encore fiables : une hiérarchie des marqueurs archéologiques, évolutive et affaiblie par là même, est tout autant indispensable que délicate à manipuler [11].
2 – Le paysage territorial : cadre naturel et frontières
6L’examen des sources archéologiques démontre que la géographie physique motive parfois et guide toujours les mouvements de population, qu’elle en dicte l’établissement temporaire, la fixation pérenne, qu’elle épouse et induit même le caractère culturel et sa pérennité à travers les périodes historiques parfois [12]. Dans ce cadre, l’archéologie mérovingienne permet sans doute de caractériser un territoire et de définir des limites. Néanmoins, le caractère socioculturel sur lequel repose le plus souvent l’examen archéologique, ne débouche que rarement sur la validation de véritables frontières, tout en établissant des limites approximatives liées au peuplement et, ne fut-ce que transitoirement, à la géographie physique [13].
2.1 – Une frontière mouvante mais qui s’impose : la mer
7Un dessin correct de la ligne côtière et des polders environnants est important pour saisir les enjeux de l’examen de la dispersion des sites à la frange occidentale du territoire considéré, du iie siècle à la période carolingienne. Il convient de rappeler que la deuxième transgression dite dunkerquienne a considérablement modifié le littoral et la viabilité des bassins côtiers : l’alluvionnement et le développement des tourbières modifient certes le réseau hydrographique, isolent le cordon des dunes anciennes et condamnent certains sites. Mais les phénomènes transgressifs sont aujourd’hui associés dans la longue durée : leur caractère catastrophiste, basé sur des modèles cycliques courts, est aujourd’hui réfuté suite à la révision du synchronisme naguère présumé des stratigraphies régionales [14]. Selon le niveau atteint par les eaux, de manière permanente ou non, le problème de la densité ou de la fréquence des occupations importe moins que l’adaptation de leur économie au milieu. Or celle-ci n’a fondamentalement que peu varié depuis les descriptions péjoratives de Pline au début de notre ère, qui en désigne pourtant toutes les richesses, et dont l’aspect spectaculaire est encore laconiquement évoqué par Constance Chlore en 297.
8Les indices archéologiques encadrent les polders, le long de la couverture pléistocène, en retrait des falaises mortes méridionales ou sur les cordons de dunes anciennes, et aux limites de la couverture holocène de la plaine maritime. Ils sont par exemple plus nombreux le long du littoral même qu’entre la moyenne Lys et les sources de l’Yser. Des futaies peuvent se développer le long des cordons de dunes, et des taillis couvrent les aires sablonneuses. Leur abattage, leur défrichage ou au contraire leur maintien, livrent un certain héritage toponymique [15]. Seuls les chenaux et les zones permanentes d’estran sont vierges, à l’inverse des aires supra et intertidales qui sont le siège des pêcheries, des extractions de tourbe, des ateliers de sauniers, des habitats pastoraux dans les prés salés propices à l’élevage d’ovins. Il n’en reste pas moins que la visibilité archéologique des sites est très faible. Localement et selon les saisons, les hauts fonds et les bancs plus élevés reliaient ces zones aux régions argileuses et limoneuses limitrophes où les prairies grasses sont propices à l’élevage bovin.
9Ainsi, les terres maritimes, comme le saltus boisé au demeurant, ne sont ni totalement isolées ni seulement incultes : l’économie médiévale leur doit une des bases de son fondement. Il suffit de considérer la stratégie foncière des grandes abbayes du Nord de la Neustrie et l’émergence des agglomérations scaldiennes aux périodes mérovingienne et carolingienne pour s’en convaincre. Cette frontière naturelle par excellence, n’est pas la limite extrême d’un monde cloisonné : bien au contraire, les portails d’échange y décloisonnent véritablement le territoire. Dès le iiie s., celui-ci y est naturellement aussi exposé aux dangers des incursions maritimes franques dès le iiie s., puis saxonnes et frisonnes. À ces divers titres et selon les chronologies, les occupations du littoral reflètent la présence de populations en provenance des régions septentrionales de la mer du Nord ou de Grande-Bretagne, outre les contingents germaniques et orientaux du Litus Saxonicum [16].
2.2 – Une frontière entretenue mais qui s’efface : la forêt Charbonnière
10Outre le littoral, ses boisements maritimes et ses taillis, en marge des futaies des plaines maritime et flamande, la deuxième frontière naturelle qui limite le flanc oriental de la Neustrie septentrionale est la sylva Carbonaria. En réalité, la désignation de l’Ardenne transmet généralement le souvenir d’une forêt qui s’étendait jusque dans l’entre-Sambre-et-Meuse, à l’instar des auteurs latins qui désignent l’Ardenne jusqu’au nord de la Sambre ou de Grégoire de Tours qui assimile les massifs ardennais et la Charbonnière. C’est donc à l’orée de celle-ci que César fixe la limite occidentale de l’Ardenne. Les deux massifs sont pourtant séparés par une occupation relativement dense, dont les axes majeurs passent par les Fagnes et la Famenne [17]. Le milieu boisé est une limite franchissable, dont la richesse du caractère sacré, religieux, mythologique ou de l’ordre des superstitions, ainsi que l’importance culturelle, sont encore traduites en termes économiques quotidiens. La valeur des ressources primaires des aires boisées est mise en évidence dans les habitats, dans la consommation quotidienne ou occasionnelle des fruits de la chasse et de la cueillette, dans ses dénominations et dans les textes législatifs aussi [18]. En général, la réglementation des usages locaux vise notamment la limitation des effets de la fréquentation et de l’exploitation du sous-bois sur sa qualité et sa pérennité. Le rôle stratégique et la vocation de réserve sont alors les motivations les plus souvent évoquées. La foresta recouvre alors une réalité qui dépasse la seule sylva communis déjà évoquée dans le Code Justinien. Elle désigne sur le plan juridique un espace dont le caractère d’exclusivité et d’impénétrabilité, relayé par de nombreux topoi, procède d’un choix et d’une volonté d’aménagement. Par conséquent, la fonction frontalière, a fortiori défensive, ne vaut que si la forêt est épargnée par le pâturage, l’élagage, le charbonnage et les coupes [19]. Il s’agit alors de la forêt limes, haia, qui ne revêt qu’un rôle stratégique secondaire dans notre cas, même s’il est attesté durant la protohistoire et la conquête romaine. Avant la période carolingienne, d’importantes parts de la Charbonnière sont démembrées, de la moyenne Sambre à la Dyle [20]. C’est dans cette mesure qu’elle constitue un repère de la limite frontalière entre les Belgique première et seconde, les diocèses de Cambrai et de Tongres, puis entre la Neustrie et l’Austrasie [21]. Les limites mêmes restent imprécises. Par contre, les voies de Bavay à Cologne et à Trèves la traversent. La répartition des mobiliers du Bas-Empire et mérovingiens et la dispersion des noyaux de peuplement qui les jalonnent parallèlement à la Sambre, montrent que réseaux d’échange régionaux et locaux l’enjambent évidemment.
2.3 – Une frontière qui unit : le sillon de l’Escaut
11L’importance du réseau hydrographique à la période mérovingienne n’est plus à démontrer : de nombreux établissements ruraux gagnent les fonds de vallées, les chefs-lieux administratifs antiques sont délocalisés le long de l’Escaut, le long duquel s’ancreront plus tard les relais politiques et stratégiques carolingiens. Mais l’Escaut constitue une limite pérenne et pourtant paradoxale. Les conquêtes de César qui en 52 av. J.-C. croit voir se jeter le fleuve dans la basse Meuse qu’il confond avec l’Escaut oriental, ne sont guère influencées par un fleuve tel l’Escaut. Le fleuve ne limite pas la province administrative non plus, en l’occurrence la Belgique seconde, bien qu’il constitue la limite entre les cités qui la composent, héritages des zones du peuplement laténien. Au début de la période mérovingienne cependant, le fleuve n’a pas de sens frontalier conséquent. Au contraire, le sillon fluvial et, plus largement, la plaine flamande avec les affluents majeurs de la Nethe, de la Dyle, de la Dendre et de la Lys jusqu’à la Deûle, sont particulièrement attractifs pour les noyaux de population allogènes qui s’y implantent au moins dès le ive s. comme, plus à l’est, sur les plateaux brabançons et campinois aussi. Le choix des territoires alloués dans nos régions aux gentiles dediticii ainsi qu’aux laeti, procède cependant aussi d’une répartition entre cités administratives [22]. De même, entre Charbonnière et mer du Nord, la vallée scaldienne matérialisera un des couloirs majeurs de l’expansion franque au ve s. Du iiie s. au ve s., ces caractéristiques territoriales sont à la fois liées à la colonisation et à la migration, à la géopolitique et à l’appropriation [23]. L’axe fluvial constitue donc un couloir de pénétration et un repère géographique démarquant les territoires des cités administratives gallo-romaines telles qu’elles furent perçues par les Francs. Mais c’est surtout en tant que limite des diocèses de Cambrai et de Tournai que l’Escaut aura eu une importance au tournant du vie s. À l’image des enjeux géopolitiques de la période qui dépassèrent la frontière fluviale autant que les limites administratives entre pagi que la première définissait parfois, les caractères archéologiques dépassent évidemment ces contingences spatiales en dépit de l’existence et de la nécessaire maîtrise des réseaux politiques régionaux [24].
12À Valenciennes, les aires funéraires mérovingiennes importantes sont situées sur la rive droite de l’Escaut, du ressort épiscopal cambrésien. C’est sur cette rive que sont documentées les traces d’occupation antiques, le fisc mérovingien et le siège de l’abbaye carolingienne de Saint-Saulve. Mais à l’inverse de Tournai, le sens de la frontière fluviale y prévaudra surtout après la seconde moitié du ixe s., alors que l’on fortifie simultanément les castra d’Ename et d’Anvers à l’initiative des princes ottoniens tentant d’endiguer pour quelque temps encore les prétentions du comte de Flandre [25].
13À Tournai, le développement de la ville répartie sur les deux rives de l’Escaut jusqu’au ive siècle, indique la conscience que l’on a de la frontière quand le castrum est implanté autour du noyau indigène et urbain originel du tournant de notre ère, sur la rive gauche. Le recentrage du port intérieur, dans le futur quartier Saint-Pierre, au détriment des débarcadères du Haut-Empire de la rive droite, accompagne ce mouvement [26]. L’écho en sera naturellement amplifié à la période carolingienne, dont on connaît le dynamisme du portus par des voies historiques et archéologiques [27]. Mais quand Childéric est inhumé sur la rive « cambrésienne », ses successeurs ont vraisemblablement surtout la conscience de l’inhumer en marge d’un des sites funéraires antiques majeurs du chef-lieu administratif tournaisien. Il reste impossible d’estimer la portée de l’implantation de la sépulture royale dans une zone péri-urbaine du ressort de l’évêché de Cambrai. En outre, au début des années 480, le choix de cette localisation topographique urbaine en vaut sans doute bien un autre [28]. À cette période, le groupe épiscopal est certes implanté sur la rive opposée, à l’instar de la seule autre manifestation monumentale précoce et distincte du christianisme, dans la nécropole de Saint-Piat, ou de l’autre aire funéraire occupée à la période mérovingienne, au Parc de l’Hôtel de Ville [29]. On ne peut pas non plus relier les rites pratiqués et la conduite des funérailles par ses survivants, au premier rang desquels son successeur Clovis, à cette localisation. La cité épiscopale tournaisienne, au même titre que Cambrai, constitue une des premières bases des appropriations territoriales du futur Regnum, résidences passagères [30]. On ne peut donc pas, pas plus que certains voient erronément dans ce choix la conscience d’une véritable capitale, prêter à la fois un caractère délibéré à la localisation de la tombe du souverain, en admettant dans le même temps la force des circonstances inconnues qui imposèrent l’inhumation dans la périphérie tournaisienne. Ce n’est qu’au second quart du vie s. que le sens de frontières politiques fixes gagnera en importance : il sera précisément contemporain des premiers partages dynastiques ainsi que du développement du souci de l’élection de la sépulture princière désormais chrétienne, rapidement matérialisé par des translations de dépouilles vers les futures nécropoles dynastiques qui s’émancipent des circonstances et des lieux des décès [31].
14À Gand, la délocalisation de l’agglomération antique sise plus au nord-est, sur la rive droite de l’Escaut, se fait à la faveur du triple développement des deux abbayes fondées par Amand et du noyau pré-urbain qui naquit à la confluence de la Lys, rive droite, et de l’Escaut, rive gauche. Les pouvoirs laïcs seront implantés plus tard en rive gauche de la Lys, faisant face au cœur du futur portus [32].
15À Anvers, un sanctuaire privé sera offert à Willibrord en 726 [33]. Il est localisé sur la rive droite, où les très rares témoins archéologiques permettraient de placer l’agglomération mérovingienne. Or, la question frontalière est particulièrement sensible à Anvers. On admet aujourd’hui la grande influence et les liens qui relient le noyau primitif de l’agglomération de la rive droite aux territoires de la rive gauche. L’étymologie même d’Anvers sied peut-être aussi au point de vue neustrien, désignant le noyau primitif de peuplement sur l’« autre rive », lotharingienne (Au-duae-ripae ou Ambe-duae-ripae, selon les auteurs) [34]. Chose certaine, la rive droite est directement associée à des régions où prédominent les noyaux d’habitats indigènes, demeurant longtemps ouvertes à la colonisation germanique, franque, bientôt mérovingienne, fait confirmé par le caractère des sites majeurs qui émergent durant le vie s. et dans le viie s. dans la région [35]. Sur tous les sites évoqués, on bat monnaie, excepté à Gand et au début à Valenciennes, quand les frappes mérovingiennes sont encore originaires de l’ancien siège du pagus de Famars [36].
16En bref, le sens de la frontière fluviale ne prévaudra pour des raisons stratégiques que brièvement durant le Bas-Empire, puis durant la période carolingienne : les traités de Verdun et de Meersen, en 843 et en 870, vont définitivement induire le glissement des frontières de la Charbonnière à l’Escaut, conférant pour la première fois un sens frontalier international au fleuve. Quoique moins strict, son sens politique est cependant sensible durant tout le vie siècle, comme en témoignent les péripéties régionales des heurts entre les héritiers de Clotaire I. Mais ces jeux d’influence politique sont une notion difficilement traduisible par les sources archéologiques à de petites échelles territoriales, surtout si on leur additionne la relative volatilité de la notion de fidélité chez les élites de l’Artois à l’entre-Sambre-et-Meuse. Même l’institution épiscopale demeure fragile si l’on en juge par le transfert du siège désormais partagé vers Noyon, plus proche du cœur du royaume. Le paradoxe frontalier tournaisien déjà évoqué sera cependant perpétué dès l’extension carolingienne des bourgs périphériques qui reconquièrent l’ancien périmètre de la ville du Haut-Empire, répartie sur les deux rives. Mais là encore, ce sera pour longtemps le sens de la limite ecclésiastique qui pèsera le plus : la première église du quartier marchand en rive droite, les futurs ressorts paroissiaux et l’archidiaconé de Saint-Brice, entretiendront une opposition territoriale réelle face à l’évêché et au chapitre tournaisien. De manière plus générale,
« les limites naturelles, dont le cours de l’Escaut est évidemment un exemple, les barrières linguistiques, les différences culturelles et autres ne contrebalançaient pas l’importance dominante de l’évêché, unique pouvoir stable de quelqu’envergure » [37].
3 – Sources archéologiques : identité, personnalité et territorialité
18Paradoxalement, les sources archéologiques conduisent aussi le plus souvent à traiter du décloisonnement des frontières reconnues par ailleurs. Les observations à caractère ethnique l’emportent alors souvent parce qu’elles portent sur des critères ou des faits distinctifs clairs. Parfois en phase avec la géo-politique, ces marqueurs peuvent accompagner les progressions territoriales. Ils sont alors plus intimement liés aux problématiques des phénomènes migratoires et de conquête. Sur le plan économique aussi, les échanges de nature commerciale et les transferts territoriaux de compétences de nature technologique et culturelle, participent au décloisonnement territorial.
3.1 – La « conquête » territoriale franque : images révolues et marqueurs d’expansion
19Les traces archéologiques qui marquent l’expansion territoriale franque au moment de l’émancipation progressive du foedus sont périphériques, par exemple quasiment absentes du couloir fluvial scaldien en comparaison avec les noyaux d’occupation qui jalonnent l’axe Bavay-Cologne et les contreforts de la Meuse et de ses affluents, même si cette image ne fait pas l’unanimité [38]. Les mobiliers du dernier tiers du ve s. et du premier quart du vie s. ne détaillent donc pas tant une progression territoriale stricto sensu qu’ils marquent l’ancrage des tenants d’un pouvoir neuf et indépendant puis véritablement dynastique [39]. Aux vie et viie s., les faciès archéologiques régionaux basés sur les artisanats de la céramique, de l’orfèvrerie et de la métallurgie, dépassent la limite présumée de la Charbonnière, le long du couloir d’échange matérialisé par la voie de Boulogne à Cologne et le cours de la Sambre [40]. Ils contrastent ainsi avec l’enjeu politique indéniable que, de part et d’autre, revêtent les établissements et les propriétés de la vallée de la Scarpe à l’entre-Sambre-et-Meuse [41]. À ce titre, on soulignera que le décloisonnement régional soupçonné par les hypothèses d’échanges et les réseaux commerciaux [42], semble particulièrement être mis en lumière par les études de la diffusion des céramiques décorées, sur base de l’identité des poinçons et des molettes, aisée à identifier [43]. Les nombreux noyaux de peuplement disséminés le long de cet axe, jusqu’aux zones de confluence avec la Meuse, au niveau de la Lesse par exemple, ne livrent a priori aucun caractère régional, voire spécifiquement neustrien ou austrasien pour les phases les plus récentes, qui coïncide avec les frontières présumées. Cette situation est héritée de la période de développement de la culture mérovingienne régionale, conditionnée par les axes stratégiques du Bas-Empire jusqu’au ve s. [44] Dans ces régions, la chronologie et le caractère des contextes des premières élites gallo- et/ou romano-franques – de Tournai au Namurois – permettent d’appréhender leurs contextes funéraires en jaugeant leur prise effective et progressive de contrôle des territoires en autant de limites provisoires [45].
20Le caractère militaire des contextes de la périphérie du royaume originel accompagne alors le besoin de marquer les valeurs qu’épousent les premiers aristocrates francs de nos régions : les survivants matérialisent ainsi de manière ostentatoire le pouvoir du clan familial, notamment lié aux capacités guerrières, et son ralliement au chef et, par son entremise, au roi, notions reprises par la terminologie archéologique qui qualifie les hiérarchies sociales relatives au sommet desquelles on isole les tombes de chefs, princières et royales [46]. Mais la valeur du discours démonstratif concrétisé par les rites accompagnera l’évolution sociale mérovingienne postérieure : l’évolution des structures hiérarchiques de la société jusqu’au viie s., renforce un glissement de l’interprétation archéologique du pouvoir en faveur de celle de sa nature éventuelle, économique, politique et/ou militaire par exemple, perceptible dans nos régions comme en Austrasie [47]. Les conventions et les modes n’uniformiseront peut-être jamais autant les contextes qu’aux viie et viiie s., dans un contexte très compétitif, sans pour autant écarter les styles régionaux. Elles favoriseront donc moins de signes distinctifs territoriaux que socio-économiques et idéologiques locaux, même si ces derniers cristallisent les premiers : les contrastes sont désormais entretenus en vertu des rangs entre et dans les familles, grâce par exemple aux topographies et aux structures funéraires et religieuses ainsi qu’à la qualité technique et esthétique des mobiliers [48].
3.2 – Les dénominateurs communs au cœur du royaume : indigènes ou allogènes, autochtones ou allochtones ?
Dénominateurs communs
21Plus durablement que les caractères évoqués ci-dessus, la relation culturelle au milieu que traduisent à la fois l’échelle économique de son exploitation et une carte pédologique de la Belgique actuelle, définit une limite qui scinde horizontalement la Neustrie septentrionale. Elle détermine plutôt l’existence d’une large marche de mixité culturelle et économique, matérialisée par la rencontre de deux mondes, méridional et septentrional, des côtes du Boulonnais et de la Lys au sud, à la région néerlandaise dite des rivières au nord, dans lesquelles Amand et Willibrord seront respectivement et successivement actifs. Par ailleurs, les deux mondes des plaines côtières et des Campines seront longtemps et discrètement marqués du sceau des occupations indigènes, et largement ouvertes à la colonisation et à l’appropriation durant la période mérovingienne. Le caractère et la chronologie des sites anversois et limbourgeois en témoignent. À cette aire de contraste correspondent des spécificités anciennes, précisément liées aux caractères des occupations indigènes jouxtant des implantations véritablement germaniques, dès la fin du iiie s., jusqu’aux caractères linguistiques et toponymiques de la période carolingienne [49].
22Aussi, si les dénominateurs communs sont à l’origine de la définition d’un territoire, les exceptions y indiquent les directions à suivre pour en comprendre la richesse culturelle, et leur fréquence alliée à leur chronologie en fournit les modalités du peuplement. Le partage des modes, des rituels, l’organisation économique y compris agricole et les types de productions artisanales figurent parmi ces dénominateurs.
Critères de distinction
23À travers toute la période, des indices rattachés à des traditions de production ou de mode allogènes sont présents dans le territoire étudié. Certains sont très caractéristiques mais procèdent de l’évolution identitaire continue des populations, qui pour certains, au-delà de l’adoption de modes stéréotypées à la fin du ive s., s’accompagne de manifestations d’appartenance à une élite, de plus en plus connotée sur le plan socio-économique.
24Ainsi, nonobstant le symbolisme religieux qu’elles sous-tendent éventuellement, des structures funéraires particulières tels les fossés et les tertres, modestes ou monumentaux, en relation avec des tombes à inhumation ou à restes de bûchers d’incinération, portent avant tout un caractère socioculturel. Le caractère ethnique germanique, à en juger par la diversité et la pérennité de certains marqueurs archéologiques, ne peut être proposé que sur de rares sites où la présence de population allogène est attestée par une convergence de critères anthropologiques, matériels et chronologiques. Les phénomènes évoqués sont répartis à travers tout le territoire de la Neustrie et de l’Austrasie septentrionales, à l’instar des chambres funéraires en bois ou des constructions et des cercles de pieux. Les enterrements de chevaux et de têtes de chevaux ne sont pas rares entre la Manche et l’estuaire de l’Escaut. Dans ces mêmes régions sont identifiées des incinérations des ve-vie s. dont la pratique, certes dérivée d’un noyau de population indubitablement germanique et ensuite indirectement ou directement associées à du mobilier saxon et thuringien comme sur les sites très significatifs de Neuville-sur-Escaut et de Rhenen, n’en devient pas moins gallo-franque au cours des générations successives des mêmes sites [50].
25Au-delà de ces convergences, la présence de fibules ou d’armes allogènes dans certains contextes mérovingiens, saxonnes, thuringiennes et anglo-saxonnes par exemple, ne révèle pas forcément soit la présence d’allochtones, soit la permanence d’usages nés de la présence antérieure d’allochtones [51]. Autre exemple, la céramique de faciès étranger aux modes traditionnels de production régionaux n’est pas forcément importée, sauf quand les analyses permettent d’en déterminer les provenances parfois lointaines tels les produits saxons du Weser ou rhénans de Mayen [52]. On admet aujourd’hui que des traditions allogènes introduites dans nos régions par des groupes de population de générations antérieures, essentiellement dans le cadre de la protection des frontières et du territoire puis de parcours migratoires notamment côtiers, connaissent une évolution parallèle à celle de leurs régions originelles. La production des céramiques modelées illustre par exemple une combinaison encore mal explorée des traditions indigènes qui remontent à la protohistoire, et allogènes essentiellement introduites à partir du ive s. Une illustration concrète de ce type de phénomène est donnée par les caractères anglo-saxons identifiés dans la plaine maritime [53]. Les caractères ethniques dérivés que les objets et les rites matérialisent, participent alors pleinement de la caractérisation du territoire, reflétant la pluralité et l’identité des groupes sociaux et économiques, ainsi que les idées et les valeurs religieuses et politiques qu’ils adoptent ou non. Inversement, on peut aussi juger de cette influence au départ de nos régions sur d’autres territoires [54].
L’organisation des établissements ruraux
26Les types et l’organisation des édifices mérovingiens classiques de nos régions illustrent un regain des usages traditionnels régionaux, indigènes romanisés, et de caractères que la culture germanique favorisa et influença dès le ive s. [55] À la région de mixité linguistique évoquée plus haut, correspond la limite principale actuellement reconnue de l’influence méridionale de l’architecture germanique d’outre Rhin [56], de la plaine maritime aux plateaux limbourgeois belge et néerlandais (Sint-Gillis-Waas et Neerharen-Rekem pour les prototypes des ive et ve s., Roksem, Venray et Zerkegem du vie au viiie s., ou Wijnegem au xie-xiie s. même). La diffusion des types Odoorn B et Gasselte A et B [57] oriente par exemple notre regard vers la région des rivières, la Westphalie, la Veluwe et le Texel [58], dans un cadre typologique qui couvre jusqu’au Danemark [59]. Mais les couloirs côtier et hydrographique du delta et de l’estuaire, évoqués plus haut, sont un élément patent de décloisonnement du territoire [60]. C’est pourquoi les marqueurs ethniques indubitablement germaniques sont certes présents tout le long de nos côtes, c’est-à-dire jusqu’à l’embouchure de la Somme, mais sont aussi logiquement présents sur le littoral plus au sud [61]. Les caractères des sites mis en évidence de la vallée de la Canche, près de Quentovic (Pas-de-Calais) [62], jusqu’à Saint-Ouen-du-Breuil par exemple (Haute-Normandie) [63], en témoignent dans la longue durée, respectivement sur le plan funéraire et sur celui de l’habitat. Le dernier, daté de la seconde moitié du ive s., témoigne ainsi de l’existence d’édifices de la tradition septentrionale qui descend plus au sud la limite de sa diffusion côtière [64].
4 – Quel paysage socio-économique pour les communautés locales ?
27Une fois sa réalité établie, la première définition d’un territoire est donc basée sur son échelle globale. Mais la véritable échelle de fonctionnement de la société – celle qui singulièrement devrait être sous-jacente à toutes les observations archéologiques monographiques – est-elle discernable ? Sur le plan historique, les circonscriptions territoriales particulières sont dûment identifiées. Cela ne signifie pas qu’elles puissent pour autant être matérialisées par des limites propres ou précises [65]. Les enquêtes relatives aux pagi, aux archidiaconés ou aux paroisses primitives reflètent très bien ce problème pour la fin de la période mérovingienne et la période carolingienne [66]. Dans un examen à une échelle locale, ce n’est donc pas tant le problème des limites qui se pose que celui de la structuration de la société et de la hiérarchie des établissements ruraux et urbanisés. Nous visons alors la compréhension du fonctionnement d’entités examinées à partir de sources toujours partielles, soit funéraires, soit relatives à des structures d’habitat et d’exploitation. Nous pouvons ensuite, avec les réserves d’usage, donner une place qui convienne aux sources ponctuelles ou isolées dans des modèles hypothétiques éventuellement préétablis, ou de préférence élaborés sur base des mêmes sources locales et régionales, afin d’être mis en concurrence.
28L’ancrage des établissements plurifamiliaux et polynucléaires mérovingiens, nonobstant le sens typologique accordé à ce caractère [67], est un des fruits essentiels de l’évolution sociale et économique qui se traduit dans les cimetières et les structures d’habitat mérovingiens. Ces dernières s’intègrent dans les grandes étapes de l’évolution socioculturelle qui sont la conséquence des évolutions politiques et économiques majeures de la période étudiée. Les témoins matériels s’inscrivent donc en filigrane de cette trame, reflétant tantôt une évolution naturelle et linéaire, tantôt son aboutissement provisoire, tantôt enfin sa remise en question et sa mutation. Cette dynamique repose en grande partie sur la définition des chronologies régionales des mobiliers dans les royaumes mérovingiens, mais les cadences variables n’en recoupent pas moins les phénomènes de rupture et de continuité territoriale, les regains régionaux de compétitivité sociale et politique [68]. Outre l’identité sociale et la perception globale d’une hiérarchie entre les individus, la question du fonctionnement social pose encore problème, que ce soit dans le cadre de grandes entités foncières ou d’exploitations indépendantes, selon des organisations héritées et adaptées du Bas-Empire, ou reflétant des établissements de populations d’ascendance germanique [69].
29À l’échelle locale, dans l’évolution socio-économique globale évoquée ci-dessus, la notion de limite prend tout son sens : celle des pagi et des domaines fonciers par exemple. Cette limite seule est en phase avec la communauté fossile que l’archéologue interprète à plus large échelle. Sur le plan statistique global, rares cependant sont les sites complètement ou dûment fouillés pour lesquels on dispose simultanément du plan et des contextes individualisés. Ces lacunes nous dissuadent souvent de tenter une approche de type démographique, voire même, de définir simplement la longévité d’un établissement. Les silences cartographiques ont la même incidence : la fin d’utilisation d’une nécropole ne constitue pas forcément la disparition d’un établissement. A contrario, l’apparition d’un site funéraire ne signifie pas forcément la création d’un nouvel établissement, mais reflète peut-être un transfert ou un démembrement. En outre, des nécropoles peuvent être attachées à plusieurs établissements ou non [70]. La compréhension de l’occupation des terroirs est donc délicate, même quand leurs divisions sont documentées par des voies historiques.
30L’étude historique et géographique des paroisses et des doyennés primitifs en relation avec les ensembles fonciers du haut Moyen Âge, du ressort du fisc, de domaines privés ou ecclésiastiques, tend parfois à définir des entités dans lesquelles les archéologues pourraient placer les établissements ruraux polynucléaires identifiés, rassemblant des fermes familiales et les structurant selon leurs statuts. À partir du premier quart du viie s. essentiellement, les établissements ruraux dont dépendent les unités d’habitat et d’exploitation, documentent de plus en plus de nécropoles familiales sises en concessions isolées des nécropoles communautaires, éventuellement chrétiennes, ou de petits ensembles funéraires directement associés à l’habitat de l’élite. Le phénomène est aujourd’hui très bien documenté dans le Sud des Pays-Bas et dans le Sud-Ouest de l’Allemagne [71].
31Le nouveau couple des établissements urbains-ruraux qui naît à la période mérovingienne et se développe à la période carolingienne additionne la notion de la polarisation autour des central persons, sur le plan social, politique et familial par exemple, à celle des central places, dont la signification est essentiellement économique, administrative ou religieuse. Ce phénomène est accentué par le principe de l’exercice pérégrin du pouvoir et la justice, et par le rôle des élites locales et régionales notamment documentées par la topographie des nécropoles et des habitats. Les sites révélateurs dans la hiérarchie territoriale, principalement funéraires, définissent par exemple la notion de l’Early State Module anglo-saxonne tardive [72]. Par ailleurs, si la personnalité du pouvoir est exprimée avec un sens socio-économique de plus en plus marqué dans les places centrales régionales et domaniales, cela ne signifie pas pour autant qu’elle efface le rôle de la royauté qui conserve, délègue ou cède le contrôle des transactions commerciales et des circuits de concentration et de redistribution des ressources [73].
32En dépit des nombreuses méthodes notamment géographiques et statistiques développées pour faire coïncider territorialité culturelle et politique, et, sur cette base, dessiner d’hypothétiques frontières, on peine néanmoins à rattacher les unités ou modules territoriaux de base à des entités territoriales autres que théoriques. Seul l’examen de la structuration interne des maisonnées et des caractères de leurs regroupements, permettra peut-être d’établir un lien organique entre les hiérarchies relatives déduites et des ensembles fonciers ou administratifs présumés. La première condition qui impose de pouvoir établir un lien territorial dynamique entre habitats et nécropoles est progressivement rencontrée [74]. La deuxième condition est un maillage serré d’informations historiques et archéologiques, rarement rencontré : les vides des cartes archéologiques peuvent parfois être comblés grâce à l’extrapolation, avec une circonspection au moins aussi grande que dans les méthodes historiques d’analyses régressives des doyennés et des paroisses primitives par exemple.
5 – Limites sans frontière
33À la période mérovingienne, sur le plan politique, le bassin de l’Escaut semble devenir l’extrémité d’une impasse étroitement cantonnée entre Manche, mer du Nord, Charbonnière et plateau campinois. Il est vrai que les centres de décision, les foyers culturels et les couloirs commerciaux avaient gagné le Sud du royaume, en Picardie, en Île-de-France, et sur les côtes normandes de la Neustrie de Clotaire II aussi. Au regard de ce confinement apparent, l’Austrasie septentrionale, territorialement stable, livre au contraire une image totalement ouverte grâce notamment aux prétentions franques sur les régions sises au nord de la région néerlandaise des rivières. Trompeuse sous certains aspects, cette image illustre surtout un renversement des axes de communication et d’influences. Le tracé stratégique horizontal de la voie Boulogne-Cologne maintiendra cependant toujours le lien entre les deux bassins hydrographiques de l’Escaut et de la Meuse qui relient le littoral de la Manche et le Rhin, aidé en cela par les réseaux de la Sambre, de la Haine, de la Scarpe, et de l’Oise. Mais dès le troisième quart du ve s., les divisions politiques et le cloisonnement des évêchés dans chacune des deux sphères en présence accentueront le rôle des limites territoriales verticales, en concurrence avec les liens est-ouest séculaires évoqués. Certes transposées à plusieurs reprises – le traité de Verdun en est une consécration – ces limites sont également en contradiction avec les limites d’influences mutuelles des traditions culturelles méridionales gallo-romaines et indigènes, et germaniques septentrionales et orientales. Leur superposition à la période mérovingienne ne reflète pas tant une confrontation mais plutôt une lente fusion. La première région où les liens avec les influences germaniques sont sensibles constitue un couloir de diffusion rapide et autonome : la région côtière, dont le tracé depuis la Normandie en passant par la plaine maritime flamande et jusqu’au nord de l’Allemagne via le Texel. La deuxième région correspond aux régions sablonneuses continentales qui, depuis la Belgique centrale et la Campine, s’étendent au-delà du Rhin, jusqu’au nord des Pays-Bas via la Veluwe, dans l’Oversijsel et le Drenthe. L’influence méridionale relie ensuite les habitats mérovingiens dits classiques du sud de la basse Meuse aux plateaux artésiens, champenois, puis aux coteaux lorrains et alsaciens, et plus au sud encore aux régions normandes, franciliennes, bourguignonnes et du sud-ouest de l’Allemagne.
34La frontière verticale, politique et plus guère naturelle si l’on considère le rôle effectif de la forêt Charbonnière, semble donc tout d’abord avoir contribué à marginaliser l’Escaut septentrional. À l’Ouest pourtant, les estuaires et la plaine maritime jouent un rôle capital. La mer et le littoral apprivoisé pendant plusieurs siècles de caprices des aires intertidales, ont conjointement contribué au développement des plaines côtières et flamandes. La centralisation des pouvoirs civils et ecclésiastiques le long de l’Escaut provoque l’émergence d’une économie nouvelle, tournée à la fois vers le cœur de la Neustrie carolingienne, vers le littoral, ainsi que vers les centres marchands extérieurs. Les axes fluviaux et routiers antiques relient les nouveaux relais du pouvoir. Ces axes traversent une nébuleuse d’établissements ruraux : sièges d’autorité régionaux, centres d’exploitation et de gestion domaniaux, agglomérations urbanisées. À l’instar de l’accentuation des marques du pouvoir socio-économique dans les régions où la colonisation et la densification des établissements est en cours, les fondations religieuses aristocratiques reflètent également une distribution périphérique par rapport aux sièges de leur ressort territorial. La régulation des relais du pouvoir central opposé à ces marques d’émancipation des pouvoirs régionaux, et la normalisation des territoires ecclésiastiques, surtout à l’issue de la période considérée, reposeront nécessairement sur des frontières solidement implantées. L’archéologie carolingienne témoigne de tous ces phénomènes à la fois, ancrant définitivement la verticalité des limites dominantes tandis que le territoire archéologique demeure marqué par ses limites culturelles et économiques horizontales. Ainsi, les limites des mondes archéologiques facilitent certes la perception des territoires et de l’histoire de leur peuplement, mais elles encadrent des territoires sans frontières, dès que l’on en considère le traitement isolé. Les limites archéologiques s’interpénètrent et ne coïncident pas avec des frontières dont le sens et l’importance sont variables dans le temps. Elles reflètent le paysage culturel et économique qui ne rendent qu’indirectement compte des enjeux politiques et stratégiques. La frontière ne contraint en rien le fonctionnement socioculturel ni les affiliations culturelles. Au contraire, à la période dont nous parlons, ces derniers conditionnent la constitution, la définition et la perception du territoire, reflétant alors parfois dans cette mesure, et indirectement, sa réalité politique.
Mots-clés éditeurs : archéologie, haut Moyen Âge, cultures, géographie, territoires
Date de mise en ligne : 02/10/2014
https://doi.org/10.3917/rdn.351.0551Notes
-
[*]
Laurent Verslype, chercheur qualifié du FNRS (Fonds national de la recherche scientifique), Centre de recherches d’archéologie nationale, Université catholique de Louvain, 3 avenue du Marathon, B-1348 Louvain-la-Neuve.
-
[1]
K. F. Werner, « Qu’est-ce que la Neustrie ? », dans La Neustrie. Les pays au nord de la Loire de Dagobert à Charles-le-Chauve (viie-ixe siècles). Catalogue d’exposition. Musées départementaux de Seine-Maritime, (P. Périn et M.-L. Feffer éd.), Rouen, 1985, p. 27-38 ; J.-C. Picard, « L’Austrasie : entité géographique ou politique ? », dans Lorraine mérovingienne (ve-viiie siècle), (X. Delestre dir.), Metz, 1988, p. 13-22 ; K. F. Werner, « Faire revivre le souvenir d’un pays oublié : La Neustrie », dans La Neustrie. Les pays au nord de la Loire de 650 à 850. Colloque historique international, (Beihefte der Francia, 16/1 et 2), (H. Atsma éd.), Sigmaringen, 1989, p. XIII-XXXI ; J.-C. Meuret, Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen Âge), (La Mayenne : Archéologie, Histoire. Suppléments, 4), Laval, 1993, p. 260-292.
-
[2]
H. Wolfram, « La typologie des ethnogénèses : un essai », dans Des royaumes barbares au Regnum francorum. L’Occident à l’époque de Childéric et de Clovis (vers 450-vers 530). Actes des XVIIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne. Saint-Germain-en-Laye. Musée des Antiquités nationales 23-24 avril 1997, Bulletin du Musée des Antiquités nationales, t. 29, 1997, p. 127-136 ; K. F. Werner, « La “conquête franque” de la Gaule. Itinéraires historiographiques d’une erreur », Bibliothèque de l’École des Chartes, t. CLIV, 1996, p. 7-45.
-
[3]
Par exemple : M. Van Rey, Die Lütticher Gaue Condroz und Ardennen in Frühmittelalter. Untersuchungen zur Pfarrorganization, Bonn, 1977 ; U. Nonn, Pagus und comitatus in Niederlothringen. Untersuchungen zur politischen Raumgliederung im frühen Mittelalter, Bonn, 1983 ; R. Kaiser, « Bistumsgründungen im Merowingerreich im 6. Jahrhundert », dans Beiträge beim Wissenschaftlichen Colloquium zum 75. Geburtstag von Eugen Ewig am 28. Mai 1988, (Beihefte der Francia, 22), (R. Schieffer éd.), Sigmaringen, 1990, p. 9-35.
-
[4]
C. Blanc-Pamard et L. Quinty-Bourgeois, « Introduction », dans Le territoire, lien ou frontière ?, t. 1. Les territoires de l’identité, (J. Bonnemaison, L. Cambrezy et L. Quinty-Bourgeois éd.), Paris-Montréal, 1999, p. 11-19 (p. 11-12).
-
[5]
Pour l’Austrasie et la Lotharingie, par exemple : F. Cardot, L’espace et le pouvoir. Étude sur l’Austrasie mérovingienne, Paris, 1987 ; J.-C. Picard, « L’Austrasie… », op. cit. (1) ; T. Bauer, Lotharingien als historischer Raum. Raumbildung und Raumbewußtsein im Mittelalter, (Rheinisches Archiv, 136), Cologne-Weimar-Vienne, 1997.
-
[6]
M. Rowlands, « Centre and periphery : a review of a concept », dans Centre and Periphery in the ancient World, (New Directions in Archaeology), (M. Rowlands, M. Larsens et K. Kristiansen éd.), Cambridge, 1987, réimpr. 1990, p. 1-12 ; F. Theuws, « Centre and periphery in Northern Austrasia (6 th-8 th centuries). An archaeological perspective », dans Medieval Archaeology in the Netherlands. Studies presented to H.H. van Regteren Altena, (Studies in prae- en protohistorie, 4 = Stichting middeleeuwse archeologie, publicatie 1), (J.C. Besteman, J.M. Bos et H.A. Heidinga éd.), Assen-Maastricht, 1990, p. 41-69 ; C. Fabech, « Centrality and landscapes », dans Settlement and Landscape. Proceedings of a conference in Århus, Denmark. May 4-7 1998, (C. Fabech et J. Ringtved éd.), Moesgård, 1999, p. 455-474 ; B. Hårdh et L. Larsson éd., Central Places in the Migration and Merovingian Periods. Papers from the 52 th Sachsensymposium. Lund, August 2002, (Acta Archaeologica Lundensia. Series in-8°, 39, Uppåkrastudier, 6), Lund, 2002.
-
[7]
J. Chapman et H. Hamerow, « Introduction. On the move again », dans Migrations and Invasions in Archaeological Explanation, (British Archaeological Reports. International Series, 664), (J. Chapman et H. Hamerow éd.), Oxford, 1997, p. 1-11.
-
[8]
F. Barth, « Introduction », dans Ethnic Groups and Boundaries : The Social Organization of Culture Difference, (Barth F. éd.), Bergen/Oslo-London, 1969, p. 9-38 ; traduction française par J. Bardolph, P. Poutignat et J. Streiff-Fenart, « Les groupes ethniques et leurs frontières », dans Théories de l’ethnicité, (P. Poutignat et J. Streiff-Fenart éd.), Paris, 1995, p. 203-249.
-
[9]
P. Geary, « Ethnic identity as a situational construct in the early middle ages », Mitteilungen der Anthropologischen Gesellschaft in Wien, t. CXIII, 1983, p. 15-26 ; G. Halsall, « The origins of the Reihengräberzivilisation. Forty years on », dans Fifth-Century Gaul : A Crisis of Identity ?, (J. Drinkwater et H. Elton éd.), Cambridge, 1992, p. 196-207.
-
[10]
P. Périn, « Possibilités et limites de l’interprétation sociale des cimetières mérovingiens », Antiquités nationales, t. 30, 1998, p. 169-183.
-
[11]
A. Dierkens, « Cimetières mérovingiens et histoire du haut Moyen Âge. Chronologie. Société. Religion », dans Histoire et Méthode, (Acta Historica Bruxellensia. Travaux de l’Institut d’Histoire de l’Université Libre de Bruxelles, 4), Bruxelles, 1981.
-
[12]
W. H. Te Brake, Medieval Frontier. Culture and Ecology in Rijnland, (Environmental history series, 7), College Station, 1987
-
[13]
R.I. Burns, « The Significance of the Frontier in the Middle Ages », dans Medieval Frontier Societies, (R. Bartlett et A. Mac Kay éd.), Oxford, 1989, p. 307-330.
-
[14]
P. C. Vos et R. M. Van Heeringen, « Holocene geology and occupation history of the Province of Zeeland », dans Holocene Evolution of Zeeland (SW Netherlands), Mededelingen Nederlands Instituut voor Toegepaste Geowetenschappen TNO, 59, (M.M. Fischer éd.), 1997, p. 5-110 ; A. Ervynck, C. Baeteman, H. Demiddele, Y. Hollevoet, M. Pieters, J. Schelvis, D. Tys, M. Van Strydonck et F. Verhaeghe, « Human occupation because of a regression, or the cause of a transgression. A critical review of the interaction between geological events and human occupation in the Belgian coastal plain during the first millenium AD. », Probleme der Küstenforschung im südlichen Nordseegebiet, t. 26, 1999, p. 97-121.
-
[15]
J. Termote, « De bewoningsgeschiedenis van de Noordelijke Westhoek in de Vroege en Volle middeleeuwen (5de-12de eeuw) », dans Getuigen in polderklei. Huldeboek dr. hist. Godgaf Dalle, (J. Herregat, F. Becuwe et J. Van Ackers éd.), Furnes, 1990, p. 103-118.
-
[16]
S. Lebecq, « La Neustrie et la Mer », dans La Neustrie…, (H. Atsma éd.), op. cit. (1), p. 405-440 ; C. Lorren, « Manche et mer du Nord du iiie au viiie siècle », dans Les Barbares et la mer. Les migrations des peuples du nord-ouest de l’Europe du ve au xe siècle (Catalogue d’exposition Caen-Toulouse, 1992-1993), (J.-Y. Martin éd.), Caen, 1992, p. 145-169.
-
[17]
R. Noël, Moines et nature sauvage : dans l’Ardenne du haut Moyen Âge (saint Remacle à Cugnon et à Stavelot-Malmédy), dans Villes et campagnes au Moyen Âge. Mélanges offerts à G. Despy, (Centre belge d’Histoire rurale. Publication 97), (J.-M. Duvosquel et A. Dierkens éd.), Liège, 1991, p. 563-597.
-
[18]
J.-R. Pitte, Histoire du paysage français. 1. Le Sacré : de la Préhistoire au xve siècle. V. Le grand flottement du haut Moyen Âge, Paris, 1983, p. 92-106.
-
[19]
M. Devèze, « Forêts françaises et forêts allemandes. Étude historique comparée (1re partie) », Revue historique, t. 479, 1966, p. 347-380 [p. 123-272 de la rééd. dans M. Devèze, La forêt et les communautés rurales. xvie-xviiie siècles (Recueil d’articles), (Publications de la Sorbonne. Série Réimpressions, 3), Paris, 1982].
-
[20]
G. Tack, P. van den Bremt et M. Rémy, Bossen van Vlaanderen. Een historische ecologie, Louvain, 1993 ; R. Noël, « Deux grandes forêts du Nord de la Gaule franque : la Silva Arduenna et la Carbonaria », dans Clovis. Histoire et mémoire, vol. 1. Le baptême de Clovis, l’événement, (M. Rouche dir.), Paris, 1997, p. 630-669.
-
[21]
F.-L. Ganshof, « Carbonaria silva », dans Handwörterbuch zur deutschen Rechtsgeschichte, t. I, Berlin, 1971, col. 589-590 ; A. Dierkens, « La frontière entre l’Austrasie et la Neustrie et les traités de Meersen et de Ribémont (870-880) : leur importance pour l’Entre-Sambre-et-Meuse », dans Abbayes et chapitres entre Sambre-et-Meuse (viie-xie siècles). Contribution à l’histoire religieuse des campagnes du haut Moyen Âge, (Beihefte der Francia, 14), Sigmaringen, 1985, p. 318-319 et 328-329.
-
[22]
R. Günther, « Die sozialen Träger der frühen Reihengräberkultur in Belgien und Nordfrankreich im 4/5 Jahrhundert », Helinium, t. 12-3, 1972, p. 268-272.
-
[23]
H. Thoen et F. Vermeulen, « Phasen der Germanisierung in Flandern in der mittel- und spätrömischen Zeit », dans Spätrömische Besfestigungsanlagen in den Rhein- und Donauprovinzen. Beiträge der Arbeitsgemeinschaft « Römische Archäologie » bei der Tagung des West- und Süddeutschen Verbandes der Altertumsforschung in Kempten. 08.06.-09.06.1995, (British Archaeological Reports. International Series, 704), (C. Bridger et K.-J. Gilles dir.), Oxford, 1998, p. 1-12.
-
[24]
K. F. Werner, « La “conquête franque”… », op. cit. (2) ; P. Périn, « La progression des Francs en Gaule du Nord au ve siècle. Histoire et archéologie », Cahiers archéologiques, t. 46, 1998, p. 5-16.
-
[25]
F. Deisser-Nagels, « Valenciennes, ville carolingienne », Le Moyen Âge, t. 68, 1962, p. 51-90 ; H. Platelle, « Survol de l’histoire de Saint-Saulve », Mémoires du Cercle archéologique et historique de Valenciennes, t. 7, 1971, p. 5-9 ; Id., « Du “domaine de Valentinus” au comté de Valenciennes (début du xie siècle) », dans La genèse et les premiers siècles des villes médiévales dans les Pays-Bas méridionaux. Un problème archéologique et historique. 14e Colloque international. Spa 6-8 septembre 1988. Actes, (Crédit Communal. Collection Histoire, série in-8°, 83), (J.-M. Duvosquel éd.), Bruxelles, 1990, p. 159-168.
-
[26]
R. Brulet, « Le développement topographique et chronologique de Tournai », dans Les villes de la Gaule Belgique au Haut-Empire. Actes du Colloque tenu à Saint-Riquier (Somme) les 22-23-24 octobre 1982, Revue archéologique de Picardie, t. 3-4, 1984, p. 271-282.
-
[27]
J. Pycke, « Urbs fuerat quondam, quod adhuc vestigia monstrant : Réflexions sur l’histoire de Tournai pendant le haut Moyen Âge (ve-xe siècle) », dans La genèse…, (J.-M. Duvosquel éd.), op. cit. (25), p. 211-233.
-
[28]
J. Barbier, « Le système palatial franc : genèse et fonctionnement dans le Nord-Ouest du Regnum », Bibliothèque de l’École des Chartes, t. 148, 1990, p. 245-299.
-
[29]
R. Brulet, « Le cimetière dans la ville de Tournai », dans Archéologie des villes dans le Nord-Ouest de l’Europe (viie-xiiie siècle). Actes du IVe Congrès international d’archéologie médiévale (Douai, 1991), (Archaeologia Duacensis, 11, Maison des Sciences de la ville de l’Université de Tours, 7), (P. Demolon, H. Galinié et F. Verhaeghe éd.), Douai, 1994, p. 133-144 ; L. Verslype, « La topographie du haut Moyen Âge à Tournai. Nouvel état des questions archéologiques », Revue du Nord. Archéologie de la Picardie et du Nord de la France, t. 81, n° 333, 1999, p. 143-162.
-
[30]
A. Dierkens et P. Perin, « Les sedes regiae mérovingiennes entre Seine et Rhin », dans Sedes regiae (ann. 400-800), (Real Acadèmia de Bones Lletres de Barcelona. Series Maior, 6), (G. Ripoll et J.M. Gurt éd.), Barcelone, 2000, p. 267-304.
-
[31]
M. Müller-Wille, « Königsgrab und Königsbragkirche. Funde und Befunde in frühgeschichtlichen und mittelalterlichen Nordeuropa », Bericht der römisch-germanischen Kommission, t. 63, 1982, p. 349-412.
-
[32]
A. Verhulst et M.-C. Laleman, « Archeologische en historische visies op het ontstaan en de vroegste ontwikkeling van Gent in confrontatie. I. Een historische visie ; II. Een archeologische visie », dans La genèse…, (J.-M. Duvosquel éd.), op. cit. (25), p. 299-315.
-
[33]
J. Van Acker, « De Echternachsteksten en Oud-Antwerpen », Bijdragen tot de Geschiedenis, t. LXIX, 1986, p. 147-169.
-
[34]
H. Rombaut, « Merovingisch Antwerpen historisch en archeologisch bekeken », dans Het onstaan van Antwerpen. Feiten en Fabels, (E. Warmembol éd.), Antwerpen, 1987, p. 163-177.
-
[35]
G. De Boe, « De inheems Romeinse houtbouw in de Antwerpse Kempen », dans Van beschaving tot opgraving. 25 jaar archeologisch onderzoek rond Antwerpen door de Antwerpse Vereniging voor Romeinse Archeologie, Anvers, 1988, p. 47-62 ; F. Theuws, « Landed property and manorial organisation in Northern Austrasia : some considerations and a case study », dans Images of the Past. Studies on ancient societies in northwestern Europe, (Studies in Pre- en Protohistorie, 7), Amsterdam, 1991, p. 299-407 ; R. Annaert, « Merovingisch grafveld uit de 6de-7de eeuw te Broechem (Antw.) », dans Archaeologia Mediaevalis, t. 26, 2003, p. 11-13.
-
[36]
L. Verslype, « Pagus Hainoensis. Réflexion sur l’apport des sources archéologiques à l’étude des structures territoriales mérovingiennes », Annales du Cercle royal d’histoire et d’archéologie d’Ath et de la région et musées athois, t. LVIII, 2002, p. 7-100.
-
[37]
S. Vanderputten, « L’importance politique de l’Escaut à travers les siècles », Septentrion. Arts, lettres et culture de Flandre et des Pays-Bas, t. 30-1 (n° spécial : L’Escaut), 1993, p. 71-83 (p. 74).
-
[38]
F. Theuws et M. Alkemade, « A kind of mirror for men : sword depositions in late antique northern Gaul », dans Rituals of Power from Late Antiquity to the Early Middle Ages, (The transformation of the Roman World, 8), (F. Theuws et J. L. Nelson éd.), Leiden-Boston-Cologne, 2000, p. 401-476.
-
[39]
P. Périn, « Les tombes de “chefs” du début de l’époque mérovingienne. Datation et interprétation historique », dans La noblesse romaine et les chefs barbares du iiie au viie siècle, (Mémoires de l’Association Française d’Archéologie Mérovingienne, 9), (F. Vallet et M. Kazanski éd.), Saint-Germain-en-Laye, 1995, p. 247-301 ; F. Vallet, « Regards critiques sur les témoins archéologiques des Francs en Gaule du Nord à l’époque de Childéric et de Clovis », dans Des royaumes barbares…, op. cit. (2), p. 219-244.
-
[40]
G. Faider-Feytmans, Les nécropoles mérovingiennes, (Les collections d’archéologie régionale du Musée de Mariemont, II), Mariemont, 1970, 2 vol. ; R. Brulet, Catalogue du matériel mérovingien conservé au Musée archéologique de Charleroi, (Centre national de recherches archéologiques en Belgique. Répertoires archéologiques. Série B. Les collections, 5), Bruxelles, 1970.
-
[41]
A. Dierkens, Abbayes et chapitres…, op. cit. (21) ; A.-M. Helvetius, Abbayes, évêques et laïques. Une politique du pouvoir en Hainaut au Moyen Âge (viie-xie siècle), (Crédit Communal. Collection Histoire in-8°, 92), Bruxelles, 1994.
-
[42]
J. Werner, « Fernhandel und Naturalwirtschaft im östlichen Merowingerreich », Bericht der römisch-germanischen Kommission, 42, 1962, p. 311-333 ; H. Roth, « Zum Handel der Merowingerzeit aud Grund ausgewählter archäologischer Quellen », dans Untersuchungen zu Handel und Verkehr der vor- und frühgeschichtlichen Zeit in Mittel- und Nordeuropa. III. Der Handel des frühen Mittelalters, (Abhandelungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen. Philologisch-Historische Klasse. Dritte Folge, 150), (K. Düwel, H. Jankhun, H. Siems et D. Timpe éd.), Göttingen, 1985, p. 161-192.
-
[43]
F. Siegmund, Merowingerzeit am Niederrhein. Die frühmittelalterlichen Funde aus dem Regierungsbezirk Düsseldorf und dem Kreis Heinsberg, (Rheinische Ausgrabungen, 34), Cologne, 1998, p. 241-242, fig. 89 ; à considérer avec les études inédites de D. Kajdanski, Décor des vases mérovingiens en Hainaut et Namurois : essai typologique, (Mémoire de licence dactylographié, Université libre de Bruxelles, inédit), Bruxelles, 1996 et de P. Lorquet, Le décor à la roulette et au cachet de la céramique mérovingienne en Hesbaye, (Mémoire de licence dactylographié, Université de Liège, inédit), Liège, 1990 ; voir aussi : D. Bayard, « La céramique dans le Nord de la Gaule à la fin de l’Antiquité (de la fin ive au vie siècle). Présentation générale », dans La céramique du ve au xe siècle dans l’Europe du Nord-Ouest. Actes du colloque d’Outreau (10-12 avril 1992), (Nord-Ouest Archéologie, n° hors-série, Travaux du groupe de recherches et d’études sur la céramique dans le Nord - Pas-de-Calais), (D. Piton éd.), Arras, 1997, p. 107-128.
-
[44]
R. Brulet, La Gaule septentrionale au Bas-Empire. Occupation du sol et défense du territoire dans l’arrière-pays du Limes aux ive et ve siècles, (Trierer Zeitschrift für Geschichte und Kunst des Trierer Landes und seiner Nachbargebiete. Beiheft 11), Trèves, 1990.
-
[45]
H. Roosens, « Laeti, Foederati und andere spätromische Bevölkerungsniederschläge im belgische Raum », Die Kunde, nf 18, 1967, p. 89-109 (Archaeologia Belgica, 104, Bruxelles, 1968) ; R. Günther, « Laeti, Foederati und Gentilen in Nord- und Nordostgallien im Zusammenhang mit der sogenannten Laetenzivilisation », Zeitschrift für Archäologie, t. V, 1971, p. 39-59 ; F. Vallet, « Les tombes de chefs, reflet de l’histoire de la conquête », dans La Picardie, berceau de la France. Clovis et les derniers Romains. 1500e anniversaire de la bataille de Soissons. Catalogue de l’exposition itinérante, Amiens, 1986, p. 113-120.
-
[46]
P. Périn, « Possibilités et limites… », op. cit. (10).
-
[47]
G. Halsall, « Social Change around A.D. 600. An Austrasian Perspective », dans The Age of Sutton Hoo. The seventh century in North-Western Europe, (M.O.H. Carver éd.),Woodbridge, 1992, (2e réed. 1999), p. 265-278.
-
[48]
H. Steuer, « Archaeology and History. Proposals on the Social Structure of the Merovingian Kingdom », dans The Birth of Europe. Archaeology and social Development in the first Millenium, (Analecta Romana Instituti Danici. Supplementum, 16), (K. Randsborg éd.), Rome, 1989, p. 100-122 ; H.W. Böhme, « Adelsgräber im Frankenreich. Archäologische Zeugnisse zur herausbildung einer Herrensicht unter den merowingischen Köningen », Jahrbuch des römisch-germanischen Zentralmuseums Mainz, t. 40-2, 1993, p. 397-534.
-
[49]
C. Haselgrove, « Culture process on the periphery : Belgic Gaul and Rome during the late Republic and early Empire », dans Centre and Periphery in the ancient World, (New Directions in Archaeology), (M. Rowlands, M. Larsens M. et K. Kristiansen éd.), Cambridge, 1987, réimpr. 1990, p. 104-124 ; A. Van Doorselaer et R. Brulet, « Romains et Germains dans une région frontalière », dans Contributions à l’étude de la continuité de l’habitat, (M. Lodewijckx éd.),Acta Archaeologica Lovaniensia, 33, 1994, p. 7-24 ; M. Riddersporre, « Village and single farm. Settlement structure or landscape organization », dans Settlement and Landscape…, (C. K. et J. Ringtved éd.), op. cit. (6), p. 167-176.
-
[50]
G. Hantute, Le cimetière mérovingien de Neuville-sur-Escaut (Nord), Septentrion, t. 12-13, 1989 ; J. Ypey, « Das fränkische Gräberfeld zu Rhenen, Prov. Utrecht », Berichten van de Rijksdienst voor het Oudheidkundig Bodemonderzoek, t. 23, 1973, p. 289-312 ; W.A. Van Es et A. Wagner, « Vijfde eeuw op de Donderberg. Begraven in Rhenen tussen Romeinen en Franken », dans Gevonden voorwerpen lost and found. Opstellen over middeleeuwse archeologie voor H.J.E. Van Beuningen, (Rotterdam Papers, 11), (D. Kicken, A. M. Koldeweij et J. R. ter Molen éd.), Rotterdam, 2000, p. 116-141.
-
[51]
H.W. Böhme, « Les Thuringiens dans le Nord du royaume franc de Soissons », dans Actes des VIIIe Journées internationales d’Archéologie mérovingienne. Soissons, Revue archéologique de Picardie, t. 3-4, 1988, p. 57-70 ; C. Seillier, « La présence germanique en Gaule du Nord au Bas-Empire », dans Insécurité et militarisation en Gaule du Nord au Bas-Empire. Actes de la XVIIe Journée d’études du Centre de recherches archéologiques de l’Université Charles-de-Gaulle-Lille 3 (archéologie régionale). Lille, 3 décembre 1994, Revue du Nord, t. 77, (P. Thollard éd.), 1995, p. 71-78.
-
[52]
P. De Paepe et L. Van Impe, « Historical Context and Provenancing of Late Roman Hand-Made Pottery from Belgium, the Netherlands and Germany », Archeologie in Vlaanderen, t. 1, 1991, p. 145-180.
-
[53]
H. Hamerow,Y. Hollevoet et A. Vince, « Migration Period Settlements and “Anglo-Saxon” Pottery from Flanders », Medieval Archaeology, t. 38, 1994, p. 1-18 ; C. Seillier, « La céramique non tournée d’époque romaine tardive et du haut Moyen Âge sur le littoral de la Manche », dans La céramique du Bas-Empire en Gaule Belgique et dans les régions voisines. Actes de la table ronde de céramologie gallo-romaine. Arras 8-10 octobre 1991, (Revue du Nord, hors-série collection Archéologie, 4), (M. Tuffreau-Libre et A. Jacques éd.), 1994, p. 251-255.
-
[54]
Voir par exemple : E. James, « Les problèmes archéologiques du Sud-Ouest wisigothique et Franc », dans Gallo-romains, Wisigoths et Francs en Aquitaine, Septimanie et Espagne. Actes des VIIe Journées internationales d’archéologie mérovingienne. Toulouse, 1985, (P. Périn éd.), Rouen, 1991, p. 149-154 ; P. Périn, « L’archéologie funéraire permet-elle de mesurer la poussée franque en Burgondie ? », dans Les Burgondes. Apports de l’archéologie. Actes du colloque international de Dijon 5-6 novembre 1992, (H. Gaillard de Semainville éd.), Dijon, 1995, p. 227-245 ; S. Crawford, « Britons, Anglo-Saxons and the Germanic Burial Rituals », dans Migrations and Invasions in Archaeological Explanation, (British Archaeological Reports. International Series, 664), (J. Chapman et H. Hamerow éd.), Oxford, 1997, p. 45-72 ; M. Müller-Wille, « Das Frankenreich und der Norden. Zur Archäologie wechselseitiger Beziehungen während der Merowinger- und frühen Karolingerzeit », dans Völker an Nord- und Ostsee und die Franken. Akten des 48. Sachsensymposiums in Mannheim vom 7. bis 11. September 1997, Mannheimer Geschichtsblätter. Neue Folge, t. 2 (Römisch-Germanische Kommission des Deutschen Archäologischen Instituts. Eurasien-Abteilung. Kolloquien zur Vor- und Frühgeschichte, 3), (U. Von Freeden, U. Koch et A. Wieczorek éd.), Bonn, 1999, p. 1-18 ; voir aussi : H.-W. Gotz, J. Jarnut et W. Pohl éd., Regna and Gentes : The Relationship between Late Antique and Early Medieval Peoples and Kingdoms in the Transformation of the Roman World, (The transformation of the Roman World, 13), Leiden-Boston-Cologne, 2003.
-
[55]
F. Theuws, « Haus, Hof und Siedlung im nördlichen Frankenreich (6.-8. Jahrhundert) », dans Die Franken. Wegbereiter Europas. Vor 1500 Jahren : König Chlodwig und seine Erben. Ausstellungskatalog-Handbuch. Reiss-Museum Mannheim - Petit Palais, Paris - Staatliche Museen zu Berlin, Mannheim, 1996, p. 754-768 ; P. Van Ossel, « La part du Bas-Empire dans la formation de l’habitat rural du vie siècle », dans Grégoire de Tours et l’espace gaulois. Actes du congrès international. Tours, 3-5 novembre 1994, (Revue Archéologique du Centre de la France, supplément 13), (N. Gauthier et H. Galinie éd.), Tours, 1997, p. 81-92.
-
[56]
M. Riddersporre, « Village and single farm… », op. cit. (49).
-
[57]
C.S.T.J. Huijts, De voor-historische boerderijbouw in Drenthe. Reconstructiemodellen van 1300 voor tot 1300 na Chr., (Stichting Historisch Boerderij-onderzoek), Arnhem, 1992.
-
[58]
H.T. Waterbolk, « From Wijster to Dorestad and Beyond », dans In discussion with the Past. Archaeological studies presented to W.A. van Es, (H. Sarfatij, W.J.H. Verwers et P.J. Woltering éd.), Zwolle-Amersfoort, 1999, p. 107-117.
-
[59]
H. Hamerow, « The archaeology of rural settlement in early medieval Europe », Early Medieval Europe, t. 3-2, 1994, p. 167-179.
-
[60]
H. Steuer, « Die Handelsstätten des frühen Mittelalters im Nord- Und Ostsee-Raum », dans La genèse…, (J.-M. Duvosquel éd.), op. cit. (25), p. 75-116 ; S. Lebecq, « Routes of change : Production and distribution in the West (5 th-8 th century) », dans The transformation of the Roman World (AD 400-900), (Catalogue de l’exposition du British Museum, L. Webster et M. Brown éd.), Londres, 1997, p. 67-78.
-
[61]
C. Lorren, « Manche et mer du Nord… », op. cit. (16).
-
[62]
Y. Desfossés, « L’apport des fouilles de sauvetage sur l’autoroute A16. L’exemple de la vallée de la Canche », Bulletin de la Commission départementale d’Histoire et d’Archéologie du Pas-de-Calais, t. 15, 1997, p. 10-28.
-
[63]
V. Gonzalez, « Saint-Ouen-du Breuil. “Les Terres du Bois du Pendu” », Bilan scientifique de la région Haute-Normandie. 1996, 1997, p. 73-74.
-
[64]
Voir aussi C. Seillier, « Les migrations anglo-saxonnes en Boulonnais et en Ponthieu » et C. Pilet, « Installations anglo-saxonnes sur le littoral de l’actuelle Basse-Normandie aux ve, vie et viie siècles », dans Les Barbares et la mer…, (J.-Y. Martin éd.), op. cit. (61), p. 97-130.
-
[65]
Voir l’approche critique et les cartographies « alternatives » annoncées par F. Hautefeuille, « La cartographie de sa paroisse et ses difficultés de réalisation », dans Aux origines de la paroisse rurale en Gaule Méridionale. ive-ixe siècle. Colloque international. 21-23 mars 2003. FRAMESPA CNRS-UMR 5136, Université de Toulouse II-Le Mirail, [résumés de communications], Toulouse, 2003, p. 13.
-
[66]
A. Dierkens, « Les paroisses rurales dans le Nord de la Gaule pendant le haut Moyen Âge. État de la question et remarques critiques », dans La paroisse en questions. Des origines à la fin de l’ancien régime. Actes du colloque de Saint-Ghislain. 25 novembre 1995, Ath-Mons-Saint-Ghislain, 1997, p. 21-47 ; L. Bourgeois, Territoires, réseaux et habitats. L’occupation du sol dans l’ouest parisien du ve au xe siècle, t. 1. Synthèse. Deuxième partie. Pincerais, Madrie et Vexin : limites et évolution des pagi régionaux (Thèse de doctorat nouveau régime en archéologie. Université de Paris I-Sorbonne. UFR d’Art et d’Archéologie), Paris, 1995, p. 34-76 ; A.-M. Helvetius, « Avant la ville, la campagne : recherches sur les paroisses primitives et les domaines anciens autour de Mons en Hainaut », dans Villes et campagnes…, (J.-M. Duvosquel et A. Dierkens éd.), op. cit. (17), p. 367-381.
-
[67]
H. Hamerow, « Shaping Settlements : Early Medieval Communities in Northwest Europe », dans Europe Between Late Antiquity and the Middle Ages. Recent archaeological and historical research in Western and Southern Europe, (British Archaeological Reports. International Series, 617), (J. Bintliff et H. Hamerow éd.), Oxford, 1995, p. 8-37.
-
[68]
P. Van Ossel et P. Ouzoulias, « La mutation des campagnes de la Gaule du Nord entre le milieu du iiie siècle et le milieu du ve siècle. Où en est-on ? », dans Belgian archaeology in a European Setting, II. Album Amicorum Prof. J.R. Mertens, (Acta Archaeologica Lovaniensia Monographiae, 13), (M. Lodewijckx éd.), Louvain, 2001, p. 231-246 ; J. Durliat, De l’Antiquité au Moyen Âge. L’Occident de 313 à 800, (L’Antiquité : une histoire), Paris, 2002.
-
[69]
P. Périn, « Possibilités et limites… », op. cit. (10).
-
[70]
F. Theuws, « Changing settlement patterns, burial grounds and the symbolic construction of ancestors and communities in the late Merovingian southern Netherlands », dans Settlement and Landscape…, (C. Fabech et J. Ringtved éd.), op. cit. (6), p. 337-349.
-
[71]
W.J.H. Verwers, « Merovingian graves in an early-medieval settlement, Escharen (Municipality of Grave, Prov. North-Brabant) », dans Archaeological and historical aspects of West-European Societies. Album amicorum André Van Doorselaer, (Acta Archaeologica Lovaniensia. Monographiae, 8), (M. Lodewijckx éd.), Louvain, 1996, p. 321-331 et W.J.H. Verwers, « North Brabant in Roman and Early Medieval Times. V. Habitation History », Berichten van de Rijksdienst voor het Oudheidkundig Bodemonderzoek, 43, 1999, p. 199-360 ; C. Bücker et M. Hoeper, « Firsts aspects of social hierarchy of settlements in Merovingian southwest Germany », dans Settlement and Landscape…, (C. Fabech et J. Ringtved éd.), op. cit. (6), p. 441-454 ; ainsi que F. Theuws, « Changing settlement patterns… », op. cit., (69).
-
[72]
C. Scull, « Social Archaeology and Anglo-Saxon Kingdom Origins », dans The Making of Kingdoms. Papers from the 47 th Sachsensymposium. York, September 1996, Anglo-Saxon Studies in Archaeology and History, 10, (T. Dickinson, D. Griffiths éd.), Oxford, 1999.
-
[73]
F. Theuws, « Centre and periphery… », op. cit. (6) ; H.A. Heidinga, « From Kootwijk to Rhenen : in search of the elite in the Central Netherlands in the Early Middle Ages », dans Medieval Archaeology…, (J.C. Besteman, J.M. Bos et H.A. Heidinga éd.), op. cit. (6), p. 9-40.
-
[74]
Aux nombreux sites du Sud-Ouest Allemand et du Sud des Pays-Bas déjà évoqués, et parmi les rares de nos régions qui répondent à ce critère, nous pourrions signaler un site belge en cours de fouille dont l’intérêt est prometteur à cet égard : on y a identifié un cimetière mérovingien et postérieur, notamment prolongé par de l’habitat et un four de potier carolingien : W. de Clercq, J. Deschieter et G. De Mulder, « Merelbeke. Poelstraat : bouwwerf PVT Caritas. Vroegmiddeleeuwse begraafplaats en nederzetting », Monumentenzorg en Cultuurpatrimonium. Jaarverslag van de Provincie Oost-Vlaanderen 2001, 2002, p. 159-166.