Notes
-
[*]
Jutta M. Huesmann, DPhil, Cumberland Lodge, The Great Park, Windsor, Berkshire, SL42HP (Royaume-Uni.)
-
[1]
Texte traduit de l’anglais par B. Schnerb.
-
[2]
G. Althoff, « Demonstration und Inszenierung. Spielregeln der Kommunikation in mittelalterlicher Öffentlichkeit », dans Spielregeln der Politik im Mittelalter. Kommunikation in Frieden und Fehde, G. Althoff éd., Darmstadt, 1997, p. 229-257 (citation p. 230).
-
[3]
K.-H. Spiess, « Rangdenken und Rangstreit im Mittelalter », dans Zeremoniell und Raum. 4. Symposium der Residenzen-Kommission der Akademie der Wissenschaft in Göttingen, W. Paravicini éd., Sigmaringen, 1997, p. 39-61 (citation p. 39).
-
[4]
W. Kolb, Herrschertreffen im Mittelalter, Zurich et al., 1988, p. 110.
-
[5]
Ibid.
-
[6]
K. H. Leyser, « Ritual, Zeremonie und Gestik : das ottonische Reich », Frühmittelalterliche Studien, t. 27, 1993, p. 1-26 (cf. p. 26).
-
[7]
H. Haferland, Höfische Interaktion. Interpretationen zur höfischen Epik und Didaktik um 1200, Munich, 1988, p. 139.
-
[8]
J. Huinzinga, The Waning of the Middel Ages, Londres, 1990 (réimpr.), p. 9.
-
[9]
Voir, pour le cérémonial florentin, S. Kress, « Per honore della ciptà. Zeremoniell im Florentiner Quattrocento am Beispiel des Besuchs Galeazzo Maria Sforzas im April 1459 », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 113-125 (cf. p. 116).
-
[10]
« […] De tels usages allaient de soi pour les chroniqueurs issus du monde clérical qui travaillaient dans les milieux de cour du haut Moyen Âge. Ils avaient à peine besoin d’une occasion spéciale pour décrire une réception royale. Les chroniqueurs citadins de la fin du Moyen Âge rendirent à la splendeur royale, qui ne leur était pas familière, sa grandeur et son caractère étonnant ». Cité dans W. Kolb, Herrschertreffen, op. cit. (n. 3), p. 99.
-
[11]
U. Schütte, « Stadttor und Hausschwelle. Zur rituellen Bedeutung architektonischer Grenzen in der frühen Neuzeit », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 305-324 (cf. p. 306).
-
[12]
« Par les voies de passage de la zone frontière un rite se poursuit, mais d’une nature certes différente. C’est par le décor et l’aménagement particulier du lieu de passage que sera marquée la situation tant architectonique que rituelle ». Ibid. L’entrée dans une nouvelle sphère peut être montrée par la décoration de la porte de Philippe le Bon au palais du Coudenberg à Bruxelles : en 1461, le duc fit faire une image de pierre représentant saint Philippe, placée « près de sa chambre devant la porte par ou l’en va ou party ». ADN, B 2045, fo 288 r°. Cette image véhiculait à la fois un message religieux et un message profane, le second montrant visiblement qu’en entrant on pénétrait dans la sphère du duc Philippe.
-
[13]
Je dis « normalement » car il existait des exceptions, par exemple, lorsque le cérémonial, le temps ou le lieu devait être modifié ou lorsqu’un invité arrivait inopinément (ainsi le dauphin Louis). Ces cas sont une bénédiction pour la recherche historique car l’inhabituel peut révéler ce qui était regardé comme normal.
-
[14]
G. Althoff, « Vom Zwang zur Mobilität und ihren Problemen », dans Reisen und Reiseliteratur im Mittelalter und in der Frühen Neuzeit, X. v. Ertzdorff et D. Neukirch éd., Amsterdam, 1992, p. 91-111 (citation p. 107).
-
[15]
Public Record Office (désormais PRO), E 404/57/322r.
-
[16]
À la date du 3 avril 1451 on note un paiement de 10 livres à Edmund Malet qui se rendit auprès de la duchesse de Bourgogne pour obtenir des sauf-conduits pour une ambassade qui devait partir au mois de mai suivant. Ces documents étaient destinés à Robert Botell, prieur de Saint-Jean de Jérusalem, à maître Clement Vincent, à maître Thomas Kent, à William Wytham, au docteur William Cantelowe et aux marchands John Stokkes et Henry Birmingham. PRO, E 404/67/127.
-
[17]
G. Chastellain, Œuvres, J. Kervyn de Lettenhove éd., 8 vol., Bruxelles, 1863-1866, IV, p. 280.
-
[18]
J. de Wavrin, Anchiennes cronicques d’Engleterre, F. Dupont éd., 3 vol., 1858-1863, III, p. 288.
-
[19]
Voir Dispatches with related documents of Milanese Ambassadors in France and Burgundy, 1450-1483, P. M. Kendall et V. Ilardi, 2 vol., Athens (Ohio), 1970-1971, I, p. 220.
-
[20]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 343.
-
[21]
Ibid.
-
[22]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 359.
-
[23]
E. de Monstrelet, Chronique, L. Douët-d’Arcq éd., 6 vol., Paris, 1857-1862, VI, p. 25.
-
[24]
ADN, B 2026, f° 282 r°.
-
[25]
M. d’Escouchy, Chronique, G. du Fresne de Beaucourt éd., 3 vol., Paris, 1863-1864, II, p. 115.
-
[26]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 148.
-
[27]
Ibid., V, p. 21.
-
[28]
12 juin 1464. ADN, B 2051, f° 298 v°.
-
[29]
Cette nouvelle fut ensuite transmise au duc Philippe à Hesdin par Charlot Bresin, sergent ducal. ADN, B 1970, n° 58086. Oye-Plage, Pas-de-Calais, arr. Saint-Omer, cant. Audruicq.
-
[30]
Par exemple, dans la première moitié de l’année 1466, le héraut Richmond apporta un sauf-conduit du roi d’Angleterre à Philippe « pour son fait d’armes ». ADN, B 2058, f° 175 v° : paiement de 30 livres à Guillaume Breton, dit Richmond (entre janvier et mai 1466).
-
[31]
Voir H.C. Peyer, Von der Gastfreundschaft zum Gasthaus. Studien zur Gastlichkeit im Mittelalter, Hanovre, 1987, p. 233. On trouve de nombreux renseignements dans D. Kraack, Monumentale Zeugnisse der spätmittelalterlichen Adelreise. Inschriften und Graffiti des 14.-16. Jahrhunderts, Göttingen, 1997, p. 63 et passim. Philippe le Bon lui-même avait fait peindre ses armoiries sur les murs des auberges et demeures où il avait pris ses quartiers durant son voyage d’Allemagne en 1454 (par exemple à l’auberge de Saint-Georges à Arberg : ADN, B 2017, f° 267 v°).
-
[32]
L’hôtel du duc de Bourgogne comptait dans ses rangs de tels spécialistes et l’un d’entre eux, Olivier de La Marche, a recueilli et mis par écrit ce qu’il savait des rites et cérémonies. D’après ce que nous savons, de tels spécialistes n’existaient pas dans les cours allemandes. Voir M. Bojcov, « Qualitäten des Raumes in zeremoniellen Situationen : das Heilige Römische Reich, 14.-15. Jahrhundert », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 129-153 (cf. p. 132-133).
-
[33]
Olivier de La Marche, Mémoires, H. Beaune et J. d’Arbaumont éd., 4 vol., Paris, 1883-1888, IV, p. 13.
-
[34]
Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 131 v°.
-
[35]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 93.
-
[36]
Jean, bâtard de Renty, Michault de Chaugy et Jean de Kestergat. Ibid., IV, p. 140. Les maîtres d’hôtel étaient aussi responsables de la gestion des dépenses occasionnées par le jeu de l’hospitalité comme l’exprime encore le chroniqueur qui décrit Philippe le Bon « soy fiant en la prudence et sçavoir de ses maistres d’hostel touchant les despenses ». Ibid., IV, p. 359.
-
[37]
Ibid., V, p. 21.
-
[38]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 286.
-
[39]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), V, p. 35.
-
[40]
S. de Birkova, Commentarius brevis et iucundus itineris atque peregrinationis et religionis causa susceptae ab illustri domino, domino Leone, libero barone de Rosmital et Blatne, K. Hridna éd., Prague, 1951, p. 22.
-
[41]
W. Paravicini, « Soziale Schichtung und soziale Mobilität am Hof der Herzöge von Burgund », Francia, t. 5, 1977, p. 127-182 (cf. p. 138).
-
[42]
ADN, B 2026, f° 282 r°.
-
[43]
Philippe Pot était accompagné par Hacquinet Blondel, chevaucheur de l’écurie du duc : ADN, B 2050, n° 63 644.
-
[44]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 281.
-
[45]
Si l’on en croit Chastellain, la reine était dans une triste situation : « Et estoit venue là celle noble princesse depuis Bruges, en un chariot de village couvert desseure de toile et attelé à quatre jumens, comme une povre dame qui va à l’emblée. Avoit sans plus trois femmes avec elle, messire Pierre de Brezé et aucuns autres en petit nombre, sans mener bruit ». Ibid., IV, p. 285. Le « bruit », comme on le voit ici, est une caractéristique des cortèges nobiliaires. Le silence qui entoure le petit chariot de Marguerite, sans l’éclat des trompettes royales destiné à annoncer sa venue, fait dire au chroniqueur que la reine ressemblait presque à « femme de village et en estat de chambrière », ibid., IV, p. 286.
-
[46]
J. de Wavrin, Anchiennes cronicques, op. cit. (n. 17), III, p. 436. Voir aussi J. Du Clercq, Mémoires, F. de Reiffenberg éd., 4 vol., Bruxelles, 1823, IV, p. 3.
-
[47]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 205-206.
-
[48]
Chastellain nomme « le seigneur de Saveuse, le seigneur de Rochefort, le seigneur de Miraumont, le seigneur de Roye, le seigneur de Moreul, le seigneur de Noielle, le seigneur de Druel, messire Phillebert de Jaucourt, messire Érard de Digone et plusieurs autres chevaliers et seigneurs dont le nombre estoit assez pour parer une haute maison. », ibid., III, p. 198.
-
[49]
Ibid.
-
[50]
Ibid.
-
[51]
M. d’Escouchy, op. cit. (n. 24), II, p. 330.
-
[52]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 198.
-
[53]
Ibid., III, p. 199.
-
[54]
M. d’Escouchy, op. cit. (n. 24), II, p. 329.
-
[55]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 200 et 215.
-
[56]
En février 1467 le receveur général des finances avança 29 livres 4 sous pour « mectre a point et habillier » deux « manoirs » que Philippe le Bon possédait à L’Écluse et à Bruges en vue de l’arrivée du comte palatin du Rhin qui fut mené par bateau à Bruges par les soins de « compagnons rivieurs » qui furent aussi payés sur cette somme. ADN, B 2064, f° 79 r°.
-
[57]
En 1442, Frédéric III fut logé en l’hôtel de l’archevêque de Besançon où Philippe fit préparer des chambres tendues de tapisseries de soie. Des tapisseries furent également utilisées pour la réception organisée par le comte de Charolais en l’honneur du comte palatin du Rhin en 1467. Charles de Visen, garde des joyaux, reçut l’ordre d’aller chercher à Bruxelles « de la vaisselle et de la tapisserie pour recevoir et festoyer ledit conte palatin du Rhyn. », ibid., f° 64 r°.
-
[58]
Pour la réception de Frédéric III à Besançon en 1442 on acheta, entre autres, les articles suivants : 45 « aulnes de tiercelin pour faire six cottes d’armes armoyés des armes de mondit seigneur pour porter ou voyage qu’il a nagaires et darrenierement faict a Besançon au devant de l’empereur, esquelles cottes a eu en chacune sept aulnes et demie de tiercelin, tant bleu comme rouge » (le coût fut de 30 francs royaux). ADN, B 1975, f° 161 v°. 21 « aulnes d’autre tiercelin tant bleu noir comme rouge pour faire six banneres de trompettes pour les trompettes de mondit seigneur pour porter audit lieu de Besançon » (coût : 17 francs), ibid. ; « en chacune desdites banneres a trois aulnes et demie dudit tiercelin et pour trente aulnes de franges de soye rouge pour franger lesdites banneres de trompettes tout a l’entour » (coût : 9 francs), ibid. ; de plus cinquante-trois « paletos de drap » noir furent fournis pour les cinquante archers de corps et leurs trois capitaines, ibid., f° 162 v° et 165 r° ; de même du tissu gris, noir et bleu fut utilisé pour les « fusilz, batons et flambes » des « paletos » ainsi que quarante-trois marcs d’argent pour broder ces vêtements, ibid. et ADN, B 1978, f° 263 r°. La confection des paletots coûta au total 466 francs 6 gros. Des robes et chapeaux furent également réalisés pour Coquinet, le fou du duc, et pour les valets de pied et palefreniers.
-
[59]
P. Arnade, Realms of ritual. Burgundian ceremony and civic life in medieval Ghent, Ithaca et Londres, 1996, p. 17.
-
[60]
Pour ne citer que quelques publications : K. Tenfelde, « Adventus. Zur historischen Ikonologie des Festzugs », Historische Zeitschrift, t. 235, 1982, p. 245-288 ; Idem, « Adventus. Die fürstliche Einholung als städtisches Fest », dans Stadt und Fest. Zu Geschichte und Gegenwart europäischer Festkultur, P. Hugger, W. Burkert, E. Lichtenhahn éd., Stuttgart, 1987, p. 45-60 ; R. Roy et F. Kobler, « Festaufzug, Festeinzug », Reallexikon zur deutsche Kunstgeschichte, 8 vol., Munich, 1987, VIII, col. 1417-1520 ; A. Niederstätter, « Königseintritt und -gastung in der spätmittelalterlichen Reichsstadt » dans Feste und Feiern im Mittelalter, D. Altenburg et al. éd., Sigmaringen, 1991, p. 491-500 ; G. Nijsten, « The duke and his towns. The power of ceremonies, feasts and public amusements in the duchy of Guelders (East Netherlands in the fourteenth and fifteenth centuries) », dans City and spectacle in medieval Europe, B.A. Hanawalt et K.L. Reyerson éd., Minneapolis et Londres, 1994, p. 246-252.
-
[61]
A.M. Drabek, Reisen und Reisezeremoniell der römisch-deutschen Herrscher im Spätmittelalter, Vienne, 1964 ; W. Kolb, Herrschertreffen, op. cit. (n. 3).
-
[62]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 359.
-
[63]
« Tous les historiens de la fin du Moyen Âge ont relevé le goût immodéré de Louis XI pour la chasse […] Ce goût immodéré de la chasse témoigne d’une sorte de déséquilibre dans le personnage ». J. Blanchard, « Le corps du roi : Mélancholie et « Recreation ». Implications médicales et culturelles du loisir des princes à la fin du Moyen Âge », dans Représentation, pouvoir et royauté à la fin du Moyen Âge. Actes du colloque organisé par l’Université du Maine - mars 1994, J. Blanchard éd., Paris, 1998, p. 195-211 (citation p. 205).
-
[64]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 360.
-
[65]
Par exemple les princes séculiers ou ecclésiastiques de l’Empire romain germanique devaient « chevaucher jusqu’aux limites de leur territoire, accueillir le roi et lui offrir une escorte jusqu’à sa ville de résidence ». A.M. Drabek, Reisen und Reisezeremoniell, op. cit. (n. 50), p. 8. De même si le prince ne pouvait se déplacer en personne, il envoyait l’un des plus hauts personnages de son entourage pour accueillir son hôte, ibid., p. 9.
-
[66]
Ibid., p. 75. Voir aussi H.C. Peyer, « Der Empfang des Königs im mittelalterlichen Zürich », dans Archivalia et historica. Festschrift für Anton Largiadèr, Zurich, 1958, p. 219-233 (cf. p. 222-223). L’ancienne tradition païenne consistant à transporter les statues des dieux pour accueillir l’empereur fut transformée en cérémonie de présentation des reliques au roi chrétien. De ce point de vue, une translatio de l’Antiquité au Moyen Âge a bien eu lieu. A.M. Drabek, Reisen und Reisezeremoniell, op. cit. (n. 50), p. 78.
-
[67]
W. Paravicini, « The court of the dukes of Burgundy. A model for Europe ? », dans Princes, Patronage and the Nobility. The Court at the Beginning of the Early Modern Age, c. 1450-1650, Oxford, 1991, p. 69-102 (cf. p. 89) ; Idem, « Soziale Schichtung », op. cit. (n. 40), p. 129-130.
-
[68]
Ce n’est environ que dans trois cas sur dix que le duc de Bourgogne allait au devant de ses visiteurs.
-
[69]
La poésie du xiiie siècle affirme « Grucz ist êre ». Voir H. Fuhrmann, « Willkommen und Abschied. Über Bregrüßungs- und Abschiedsrituale im Mittelalter », dans Mittelalter. Annäherungen an eine fremde Zeit, W. Hartmann éd., Ratisbonne, 1993, p. 111-139 (cf. p. 120).
-
[70]
« Und to em quemen daer ey en vunden in der jacht myt etliken synes rades ». Hanserecesse von 1431-1476. Zweite Abtheilung, G. Freiherr von der Ropp éd., 7 vol., Leipzig, 1876-1892, p. 226, n° 285.
-
[71]
Ibid. et Th. Behrmann, « Hansische Gesandte an Herrscherhöfen Beobachtung zum Zeremoniell », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 97-111 (cf. p. 101).
-
[72]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 37.
-
[73]
Ibid., IV, p. 373. Le récit de Chastellain est parfaitement conforme aux indications fournies par la comptabilité ducale. ADN, B 2051, f° 292 r°-v° et 341 v°-342 r°.
-
[74]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 373.
-
[75]
En décembre 1456, une ambassade bourguignonne dut attendre dix jours avant d’être reçue par le roi de France, mais c’était une conséquence des tensions qui existaient alors sur le plan diplomatique entre la maison de France et la maison de Bourgogne. Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), I, p. 242.
-
[76]
Il n’y a pas là, semble-t-il, d’exagération car les comptes bourguignons mentionnent que le chancelier d’Angleterre fut tenu quitte de ses dépenses d’hôtellerie pour deux cents personnes et autant de chevaux et pour la durée de son séjour à Hesdin. ADN, B 2051, f° 341 v°-342 r°.
-
[77]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 373.
-
[78]
Ibid.
-
[79]
Ibid., IV, p. 379.
-
[80]
Selon la relation faite par Tetzel l’attente dura dix jours, mais huit jours seulement selon Schasek. Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 131 v° et S. de Birkova, Commentarius brevis, op. cit., (n. 39), p. 22. Étant donné que la comptabilité bourguignonne précise que le séjour de Rozmital commença le 22 janvier 1466 et qu’un banquet fut organisé pour lui huit jours plus tard, c’est Schasek qui a raison. ADN, B 2058, f° 203 r° et 77 r°.
-
[81]
Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 131 v°.
-
[82]
S. de Birkova, Commentarius brevis, op. cit., (n. 39), p. 22.
-
[83]
« In proprium eum conclave deduxit », ibid., p. 22.
-
[84]
Ibid., p. 23.
-
[85]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 234-293.
-
[86]
Le dauphin demanda à Philippe de mettre un terme à la discorde dont tout le blâme retomberait sur lui : à la cour du roi son père, affirmait-il, tout le monde allait dire « que je ne suis que un homme de division, un homme qui amaine les mauvaises aventures et les maledictions où je vais ». Ibid., III, p. 238. Philippe, cependant, ne l’écouta pas, et le dauphin, en larmes, alla se réfugier dans sa chambre.
-
[87]
ADN, B 2040, f° 271 v°-272 r°.
-
[88]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 188.
-
[89]
Ibid.
-
[90]
É. de Poitiers, « Les États de France (les Honneurs de la Cour) », Annuaire-Bulletin de la Société d’Histoire de France - Année 1996, J. Paviot éd., Paris, 1998, p. 75-137.
-
[91]
J. Paviot, « Les marques de distance dans les Honneurs de la cour d’Aliénor de Poitiers », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 91-96 (cf. p. 94).
-
[92]
P. Arnade, Realms of ritual, op. cit. (n. 58), p. 18.
-
[93]
Ibid.
-
[94]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 424.
-
[95]
Ibid.
-
[96]
Ibid. Selon les comptes bourguignons, ce chevalier allemand devait être « Jehan de Ruveback ». ADN, B 2051, f° 342 v°-343 r°.
-
[97]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 425.
-
[98]
Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 132 r°.
-
[99]
O. de La Marche, op. cit. (n. 32), I, p. 272.
-
[100]
Il faut entendre par « épices » un assortiment de friandises comparable aux « espisseries et drageries » servies lors du banquet offert au comte palatin en février 1467. ADN, B 2064, f° 79 v°.
-
[101]
Ph. de Commynes, Mémoires, Ph. Contamine éd., Paris, 1994, p. 51.
-
[102]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 227.
-
[103]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), V, p. 37.
-
[104]
Ibid., IV, p. 425.
-
[105]
Ibid., IV, p. 379.
-
[106]
Par le terme « audience », je ne désigne pas les grandes audiences publiques organisées plus tard par le duc Charles le Téméraire et décrites en détail par Olivier de La Marche, mais les rencontres publiques ou privées entre l’hôte et ses invités au cours desquelles des sujets d’ordre personnel ou politique étaient abordés.
-
[107]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 374.
-
[108]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 4.
-
[109]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 36.
-
[110]
Ibid.
-
[111]
Ibid., III, p. 391.
-
[112]
Ibid., IV, p. 164.
-
[113]
M. d’Escouchy, op. cit. (n. 24), I, p. 187.
-
[114]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 427-428. Il est possible que le délai s’explique par le fait qu’on ait cherché un interprète pour ne pas se trouver une nouvelle fois embarrassé par un problème de communication.
-
[115]
Ibid., IV, p. 426-427.
-
[116]
J. Du Clercq, op. cit. (n. 45), III, p. 6.
-
[117]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 12 (« en privé » est souligné par moi).
-
[118]
Dans une dépêche de 1451, Camogli dit qu’il a eu « une longue conversation privée avec monseigneur de Croÿ avec lequel il a abordé tous les sujets librement », ibid., II, p. 210.
-
[119]
Ibid., II, p. 363.
-
[120]
P. Tafur, Travels and adventures 1435-1439, M. Letts éd., Londres, 1926, p. 195-196.
-
[121]
Par exemple : « ils furent despechés » (G. Chastellain, op. cit., IV, p. 427) ; « il s’en partit » (ibid., V, p. 37) ; « [ilz] prindrent congié du duc » (M. d’Escouchy, op. cit., I, p. 188).
-
[122]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 366.
-
[123]
H. Haferland, Höfische Interaktion. Interpretation zur höfischen Epik und Didaktik um 1200, Munich, 1988, p. 145.
1« Les signes et les gestes revêtaient une importance significative tant pour la vie interne que pour les relations externes des groupes médiévaux » écrit Gerd Althoff dans son étude consacrée aux comportements et rituels [2]. C’est particulièrement vrai dans le cas de la rencontre d’un hôte princier et de ses invités. Avant tout échange de parole, la scène était dominée par un certain cérémonial ou un certain rite. Le cérémonial, les rites peuvent mettre en lumière des différences de rang, or le rang joue un rôle considérable « dans toute société organisée hiérarchiquement » [3]. Ils peuvent également évoquer une transformation statutaire (ainsi les « rites de passage »). Ils peuvent aussi préciser ou mettre en valeur la situation personnelle d’un individu et créer ou manifester sa position sociale, par exemple dans un rituel de couronnement. Dans une situation impliquant l’hospitalité, un étranger peut se voir conférer la qualité d’invité, par exemple par un baiser, une révérence ou une poignée de main de son hôte.
Cérémonial et hospitalité
2L’importance du cérémonial dans un contexte d’hospitalité, spécialement lorsqu’un prince médiéval puissant y était impliqué, est très évidente. Les rites pouvaient mettre en lumière les relations entre l’hôte et son invité avant même que ceux-ci n’échangent les premières paroles. C’est pourquoi il était très important de connaître les implications de certains gestes ou certaines attitudes. « Plus le cérémonial devint élaboré, plus fut grande la nécessité, pour les deux parties, d’avoir les mêmes critères » [4]. Si cette condition préalable était omise, des difficultés pouvaient survenir ; ainsi en alla-t-il lorsque Louis XI, pauvrement vêtu, rencontra le roi de Castille Henri IV, qui était, lui, en riche équipage. L’apparence de Louis semble avoir été la cause d’une mésentente au cours de l’entrevue [5]. Le rôle du cérémonial était de conférer une autorité aux actes et aux valeurs de manière à ce qu’ils puissent être compris par toutes les parties [6]. La société de cour, comme un auteur l’a écrit, « a besoin de marquer, par une expression concrète, la nature des différents types de relations » [7]. La signification d’une visite princière était rendue claire par une révérence, un baiser, un salut ou une chevauchée. L’accueil ou le départ d’un invité pouvait « être accompagné par mille formalités : bénédictions, cérémonies, formules diverses » [8]. Souvent, il n’était pas de nette limite entre rite public et rite privé. Le cérémonial était toujours observé par des spectateurs, gens de cour, hôtes ou citadins, et nombre de cérémonies avaient une fonction à la fois publique et privée. En particulier, l’étiquette très élaborée de la cour de Bourgogne et la splendeur dont s’entoura Philippe le Bon transformaient une cérémonie de bienvenue organisée pour un unique invité en une manifestation de la puissance ducale pour tous ceux qui y assistaient. Par ailleurs comme beaucoup de ces cérémonies avaient lieu en milieu urbain, il n’est pas toujours possible d’établir une distinction entre le cérémonial de la ville et celui du prince [9].
3À la fin du Moyen Âge, les textes décrivant les rituels et les cérémonies se firent plus fréquents. Ce fait peut s’expliquer par le statut social des chroniqueurs : un certain nombre d’entre eux (par exemple Georges Chastellain) n’étaient pas des clercs, à la différence de bien des chroniqueurs du haut Moyen Âge, mais étaient issus du milieu urbain et décrivaient, souvent avec respect et admiration, la splendeur royale qu’ils avaient vue à la cour [10]. Les chroniqueurs de la fin du Moyen Âge observaient attentivement ce qui se passait entre le prince et son invité et s’intéressaient aussi aux questions d’attitude, de gestuelle et de lieu. Cette question du lieu est d’ailleurs de première importance lorsqu’on aborde le cérémonial en tant que rite de transformation. Où un prince accueille-t-il son invité ? La localisation de l’accueil est un moyen de montrer à chaque spectateur que l’étranger est admis dans la sphère d’influence du duc, voire dans sa maison. Les enceintes et les portes de la ville ou du palais ducal jouent là un rôle hautement significatif en tant qu’ils constituent des barrières architecturales de grande importance dans les relations sociales [11]. C’est souvent à ces barrières, comme nous le verrons, que Philippe le Bon accueillait ses invités. L’enceinte ou les portes du palais marquent les limites de la zone d’influence du duc, et c’est là que le voyageur est transformé en hôte [12].
Procédure et modèle
4Le séjour d’un invité à la cour s’accompagnait de certains rites et suivait normalement un certain modèle [13], car les visites étaient régies par des règles strictes. Pour présenter la cour comme un corps bien organisé et, partant, pour en donner une image favorable, l’étiquette et le cérémonial jouaient un rôle décisif, et il en allait spécialement ainsi lorsque des visiteurs arrivaient.
5G. Althoff décrit les problèmes posés par une visite en ces termes :
« C’est avant tout un problème de communication qui se pose ; en d’autres termes, la question est : comment se comporter correctement à l’étranger et à l’égard des étrangers ? comment préserver l’honneur de la personne que je rencontre mais aussi comment préserver mon propre honneur et l’honneur de ceux qui m’ont envoyé ? Il n’est pas sans importance de souligner qu’à ce niveau de communication, les signes et les gestes jouent un rôle aussi grand que les paroles prononcées, et en vérité cette communication verbale avec des étrangers n’était pas concevable sans une foule de signes préparatoires » [14].
7Naturellement, certains signes préparatoires étaient échangés avant le séjour de l’invité à la cour. Le duc était normalement en contact indirect avec ses hôtes avant leur arrivée, ou était informé de leur venue par un autre moyen, et préparait un accueil adapté à leur rang ou à leur degré de parenté avec la Maison de Bourgogne. Ce n’est que très rarement qu’un hôte arrivait complètement à l’improviste, car les voyageurs, à la fin du Moyen Âge, ne pouvaient circuler librement sans un sauf-conduit obtenu au préalable des seigneurs des terres qu’ils devaient traverser. Dans certains cas les ambassadeurs portant des lettres de créance de l’empereur ou du pape devaient les montrer aux officiers ducaux et ceux-ci informaient le duc de l’arrivée d’une ambassade.
8Obtenir un sauf-conduit pouvait être assez difficile, comme le montre l’exemple d’un messager anglais, John Wrixworth, qui, à l’été 1441, se rendit auprès de la duchesse de Bourgogne pour obtenir d’elle un sauf-conduit pour l’évêque de Rochester. D’abord, il présenta ses lettres royales à la duchesse qui lui ordonna d’attendre neuf jours à Gavre l’arrivée du chancelier ducal. De Gavre, le duc et la duchesse se rendirent à L’Écluse où ils résidèrent quelque temps. Wrixworth les suivit et dut attendre encore onze jours. De là il alla à Bruges où il séjourna vingt-deux jours. Finalement, le chancelier trouva un peu de temps à lui consacrer. L’Anglais retourna à L’Écluse où il reçut enfin le sauf-conduit désiré [15]. Les sauf-conduits devaient être obtenus de cette manière pour toutes les ambassades, au moins un mois avant la date de la visite [16]. Lorsque la reine Marguerite d’Anjou vint en Flandre, avec son fils Édouard, Chastellain nota : « est vray que jà longtemps par avant avoit obtenu dudit duc sauf-conduit pour passer par ses pays, et avoit de longue main proposé son descendre en ses terres » [17]. Certaines grandes entrevues, comme la conférence de paix tenue à Saint-Omer en 1440, étaient même prévues plus longtemps à l’avance : les ambassadeurs anglais annoncèrent leur venue un an à l’avance [18]. En revanche, le dauphin et futur roi Louis XI fut en tout une exception. Non seulement Philippe le Bon lui réservait un traitement particulier et adoptait une humble attitude devant lui [19], mais encore Louis put toujours choisir la date de son arrivée à la cour ducale. C’est ainsi que, lors de la conférence de Saint-Omer de 1463, il annonça à Antoine de Croÿ, premier chambellan du duc de Bourgogne, qu’il viendrait à Hesdin « vers la fin de septembre » [20]. Philippe fut également informé par lettres de la venue du roi, mais en fait ce dernier venait quand cela lui plaisait, comme Chastellain le souligne [21]. Malgré cela, en 1463, le duc sut exactement quand le roi devait arriver à Hesdin mais plus en raison de l’excellence de son réseau d’information qu’à la suite d’une annonce formelle faite par Louis.
Les informateurs
9Philippe le Bon, semble-t-il, était bien informé du lieu où se trouvaient ses invités avant qu’ils n’arrivent à sa cour — et ceci à chaque étape de leur voyage à partir du moment où ils avaient pénétré sur ses terres. Dans les chroniques on lit souvent des formules telles que « [le duc Philippe] sachant sa venue [celle de Louis XI] » [22] ou « [le duc de Bourgogne] sçeut sa venue [celle du duc d’Orléans] » [23].
10Le réseau d’information de Philippe était particulièrement dense, spécialement dans le cas de la venue d’invités de marque. Considérons, à titre d’exemple, la visite du dauphin Louis en 1456 et son extraordinaire préparation. Lorsque le dauphin fut entré en terre bourguignonne et que le maréchal de Bourgogne l’eut appris, ce dernier envoya un messager, Antoine de Laviron, au duc pour lui faire part des intentions du dauphin. Puis le maréchal accompagna le futur invité de Philippe le Bon à travers la Lorraine jusqu’à Namur, d’où il annonça derechef à son maître, alors en Frise, l’arrivée de Louis. Le maréchal attendait les ordres du duc pour savoir où le dauphin serait reçu. Peu de temps après, il fut décidé qu’il serait conduit à Louvain où des membres de l’hôtel ducal seraient présents pour l’accueillir. Des chevaucheurs ou des écuyers d’écurie eurent pour mission d’informer la cour sur le cheminement de l’hôte royal en route pour rencontrer Philippe. Ils devaient aussi notifier leur rôle aux officiers ducaux qui devaient accueillir le dauphin et les siens et les escorter jusqu’auprès du duc. À la date du 9 septembre on trouve un paiement de 48 sous à Hennequin Marent pour aller, accompagné de quelques officiers de l’hôtel, à Tournai où des ambassadeurs français « devaient venir dans peu de temps ». Ensuite, Marent apporta « nouvelles à mondit seigneur sur la venue desdits ambassadeurs » [24].
11Toutefois, l’existence de failles dans ce réseau de « quasi-espions » est illustrée par l’exemple de l’arrivée surprise de Jean II, duc d’Alençon, à la cour en février 1454. Étant passé par Tournai, le duc d’Alençon se porta en toute hâte sur Lille et se rendit auprès de Philippe le Bon qui, évidemment, ne s’attendait pas à ce que son visiteur arrivât si tôt et néanmoins l’accueillit chaleureusement. Cependant, le duc de Bourgogne était mécontent de la défaillance de ses « espions » le
« seigneur d’Arsy et […] Hervé de Meliadès, lesquelz il avoit envoyé en ladicte ville de Tournay, devers icellui duc d’Allenchon, affin de savoir sa venue de bonne heure, à intencion de voloir aller aux champz au devant de luy » [25].
13Jean d’Alençon avait été assez adroit pour cacher son départ de Tournai aux hommes de Philippe.
14Parfois l’information ne parvenait au duc qu’à la dernière minute. Durant le séjour qu’il fit à Paris en 1461, il monta à cheval pour accueillir Louis XI qui venait lui rendre visite en son hôtel d’Artois, et se hâta « jusques aux Innocents » parce qu’il avait entendu dire que le roi devait passer par là [26].
15Pour s’informer, Philippe n’employait pas seulement les services de ses propres gens mais avait aussi des sources d’information extérieures. En juillet 1464, par exemple, il fut « annoncé en court par ceux mesmes de Calais, comment messire Jehan Wanneloc estoit arrivé à havre de par le roy Edouard » [27]. Auparavant Exeter, héraut d’armes anglais, avait reçu 12 livres 6 sous en récompense pour avoir apporté à Lille des lettres concernant l’arrivée de l’ambassade envoyée sur le continent pour traiter des trêves franco-anglaises [28]. En septembre 1439 un autre héraut du roi d’Angleterre se rendit auprès du receveur de Gravelines pour lui dire que l’évêque de Rochester et messire Thomas Kyriel (qui figuraient dans une ambassade conduite par Henri Beaufort, cardinal de Winchester) étaient arrivés près d’Oye et avaient constaté que personne n’était là pour les accueillir [29]. Hérauts et rois d’armes jouaient certainement un rôle important dans l’annonce des ambassades et pour l’obtention ou la remise de sauf-conduits [30] ; ils fréquentaient beaucoup la cour de Philippe le Bon. Enfin, au cas où le duc de Bourgogne, pour une raison ou une autre, n’avait pas été informé à l’avance de l’arrivée d’un hôte, le fait pouvait lui être signalé rapidement grâce aux armoiries que le personnage faisait placer à l’extérieur de l’auberge où il était descendu, grâce à sa bannière pendant à sa fenêtre ou encore grâce à son blason peint au-dessus de la porte d’entrée [31].
Les officiers de l’hôtel et leur rôle
16Nous avons déjà rencontré certains officiers de l’hôtel impliqués dans la préparation d’une visite à la cour. Cependant, c’est aux maîtres d’hôtel, en tant que spécialistes du cérémonial aulique, qu’il revenait de superviser le cérémonial de réception [32]. Dans la description qu’Olivier de La Marche donne de l’hôtel de Charles le Téméraire, c’est au « grant maistre d’ostel » que « se doibvent adrecier […] reçoiptes et cœulloites de princes et d’ambassades » [33]. En tant que maître des cérémonies, il organisait les réceptions et informait le duc de l’arrivée de nouveaux invités. Selon le récit que Tetzel a fait de l’arrivée du baron Léo de Rozmital à Bruxelles, Philippe le Bon envoya son hoffmeister, qui était alors Pierre Bladelin, pour accueillir ce noble de Bohême [34]. Georges Chastellain décrit les tâches des maîtres d’hôtel dans l’organisation de l’hospitalité aulique : durant son séjour à Paris en 1461, le duc
« tint un estat magnifique, maison ouverte à tous venans, festiemens joyeux et vins sans refus, et dont la maniere de faire et recevoir gens par les maistres d’hostel, trois chevaliers » [35].
18Cette organisation dut être particulièrement impressionnante car Chastellain loue ces trois chevaliers à deux reprises [36].
19Lorsque des ambassadeurs envoyés par l’empereur Frédéric III s’approchèrent d’Hesdin en 1464, le duc envoya à leur rencontre le seigneur de Lannoy et l’un de ses maîtres d’hôtel pour les conduire jusqu’à sa résidence. Toutefois, ce n’était pas toujours un maître d’hôtel qui était chargé d’accueillir les hôtes et les menait jusqu’au duc. C’est ainsi que lorsque la cour de Bourgogne fut informée de l’arrivée de l’ambassadeur anglais John Wenlock, un visiteur fréquent, ce fut de nouveau Jean de Lannoy, « qui avoit esté en Angleterre plusieurs fois pour ceste cause [c’est-à-dire les relations franco-anglo-bourguignonnes] » qui fut envoyé « afin de les mener devers le roy et le duc qui les attendoient » [37]. On voit ici l’usage consistant à envoyer à la rencontre d’hôtes étrangers, pour leur souhaiter la bienvenue, des diplomates connaissant leur pays et qui les avaient sans doute déjà rencontrés. Ceci était organisé, bien sûr, pour influencer favorablement les négociations politiques dont la visite allait être l’occasion.
20Comme on peut le constater, Philippe le Bon ne laissait rien au hasard et planifiait les visites à sa cour avec grand soin. Le premier chambellan figurait presque toujours parmi les gens qui accueillaient les invités de haut rang et était à la tête du groupe de gentilshommes chargé de conduire les hôtes du duc à leurs logis. Lorsque Georges, duc de Clarence, et Richard, duc de Gloucester, arrivèrent en Flandre, Philippe le Bon « sachant leur venue les envoya querir honnourablement par les seigneurs et chevalliers de son hostel ». Un ambassadeur du duc de Milan présent à la cour de Bourgogne écrivit de Bruges à son maître le 18 avril 1461 :
« On dit que demain deux jeunes frères du comte de la Marche [c’est-à-dire Édouard IV d’York] vont arriver et que le duc a ordonné qu’il leur soit fait grand honneur » [38].
22Le groupe des officiers impliqués dans ce genre de cérémonie pouvait représenter tout le niveau supérieur de la hiérarchie de l’hôtel. Chastellain rapporte qu’en 1464 le roi de Chypre fut accueilli par « toute la baronnie de l’hostel » [39]. Après avoir attendu quelques jours, Rozmital et ses compagnons furent accueillis et invités à la cour par des conseillers ducaux [40]. En tout état de cause ce premier groupe chargé de l’accueil était composé, ou accompagné, de chevaliers, car les conseillers-chambellans ne pouvaient être recrutés que dans cette catégorie [41]. En revanche il n’en allait pas de même pour les maîtres d’hôtel et les maîtres des requêtes. Quand Hennequin Marent fut envoyé au devant d’une ambassade française en 1457, il était accompagné par « maistre Jehan de Clugny, maistre des requestes de l’ostel de mondit seigneur », dont la tâche consistait à « accompagner lesdits ambassadeurs » [42].
23Les officiers de haut rang étaient souvent escortés par les archers de corps du duc. Leur présence n’était pas seulement dictée par des considérations protocolaires mais aussi par des raisons de sécurité. Philippe le Bon, en tant qu’hôte, avait la responsabilité du bien-être de ses invités, spécialement lorsqu’ils étaient d’un statut social et politique supérieur. Un problème particulier de sécurité se posa, par exemple, lorsque Marguerite d’Anjou, reine d’Angleterre en exil, vint séjourner à la cour de Philippe le Bon en 1463, avant de rejoindre le « roi René » son père. Lorsqu’elle arriva à L’Écluse, Philippe Pot [43] et le sénéchal de Normandie, Pierre de Brézé, vinrent à sa rencontre pour l’accueillir au nom du duc, alors en pèlerinage à Notre-Dame de Boulogne [44]. Ils l’escortèrent jusqu’à Bruges où elle fut reçue et fêtée par le comte de Charolais. Elle laissa son fils Édouard en ce lieu et se rendit à Hesdin [45]. Mais en chemin, à partir de Béthune, elle fut accompagnée par des archers que Philippe le Bon lui avait envoyés
« pour le conduire jusques a Saint Pol, car le duc fut adverty que plusieurs Anglois estoient issus de Callaix pour cuidier prendre la royne et son filz ou leur faire autre vyolence » [46].
25Quand on étudie l’arrivée du dauphin Louis à la cour de Philippe le Bon en 1456, il semble évident que toute la cour fut mobilisée pour préparer la visite d’un hôte de si haut rang. Comme nous le savons, le dauphin fut conduit à Louvain par le maréchal de Bourgogne. Philippe, qui était alors en Hollande et était dans l’impossibilité de venir en personne, envoya Jean de Croÿ pour présenter ses excuses à Louis. De nouveau nous trouvons ici un conseiller-chambellan, c’est-à-dire un des plus hauts officiers de l’hôtel, auprès d’un visiteur. Le duc ordonna aussi au comte de Charolais [47] et au comte d’Étampes d’aller accueillir Louis et de lui expliquer l’absence du duc. Ils arrivèrent suivis des « haulx et grans barons » [48] de la cour de Philippe qui vinrent saluer le dauphin [49]. C’était un grand cortège de plus de trois cents chevaux [50] qui prit la route de Bruxelles, où le duc avait ordonné à la duchesse de Bourgogne, la comtesse de Charolais, la dame de Ravenstein et autres d’honorer et d’accueillir le dauphin. Celui-ci arriva à l’heure du déjeuner et fut « grandement festoyé » [51] par les dames, le comte de Charolais et la ville [52]. Philippe le Bon n’apparaissait toujours pas, mais le dauphin Louis, en attendant son arrivée, passa son temps en compagnie tant de la duchesse, de ses demoiselles que du comte d’Étampes « qui le mena chasser et voler » [53]. Selon Mathieu d’Escouchy, Philippe le Bon n’arriva qu’après avoir reçu l’autorisation de Charles VII d’accueillir le dauphin [54]. Pour sa part Chastellain écrit que le duc revint de Hollande en compagnie d’un messager royal, Georges de Bohec, qui lui délivra des lettres de son maître pour « lui signifier le desplaisir qu’avoit en son fils » [55].
26Naturellement, des préparatifs matériels étaient également nécessaires avant l’arrivée d’un hôte et spécialement lorsqu’il devait ensuite séjourner à la cour. Je ne traiterai pas ici en détail des questions de logement, de dons et autres mais je me bornerai, à ce stade, à dire que Philippe le Bon ordonnait à son fourrier de préparer les chambres des invités qui pouvaient se situer dans la résidence ducale elle-même (le dauphin Louis se vit attribuer la propre chambre du duc), dans des auberges [56] ou dans des établissements religieux [57]. Avant l’arrivée des hôtes à la cour, d’assez grandes quantités d’étoffe étaient achetées pour confectionner de nouvelles robes et pour orner les nouveaux harnais employés dans les cortèges équestres et dans les joutes qui allaient ponctuer le séjour des visiteurs [58].
Première rencontre avec le duc
27Le duc ne réservait pas le même genre de réception à tout le monde. La nature de l’accueil variait en fonction du rang de l’hôte et Philippe le Bon ne recevait pas de la même façon un voyageur, un messager, un ambassadeur ou un roi.
28Lorsque le duc en personne se rendait à cheval à la rencontre de ses invités puis les escortait lui-même jusqu’à leurs logis, la scène était observée par une masse de gens et pouvait être un moyen de manifester la puissance et la splendeur du prince. Peter Arnade a écrit que
« les grandes cérémonies auliques, bien que directement destinées à un groupe de nobles privilégiés, étaient en même temps publiques, la localisation en milieu urbain accroissant l’impact de la scène » [59].
30De nombreux articles ont été consacrés à la question de l’adventus regis ou de l’adventus domini, c’est-à-dire l’entrée d’un seigneur ou d’un roi dans l’une de ses villes [60], moins, en revanche sur les rencontres entre deux princes égaux, l’un hôte et l’autre invité [61]. Les chroniqueurs bourguignons, souvent, ne mentionnent que la première rencontre avec la formule stéréotypée : « Il fut reçu honorablement et grandement festoyé par le duc ». Toutefois, dans certains cas, lorsque les invités étaient de très haut rang, ils consacrent plus de place à l’événement.
31En temps normal, Philippe le Bon accueillait ses invités les plus prestigieux devant les portes de la ville ou même en rase campagne. En 1463, lorsque Louis XI vint à Hesdin pour négocier le rachat des villes de la Somme, Philippe vint au devant de lui « à moins d’une lieue près de la ville » [62]. Nous ne savons pas précisément de quelle manière le duc salua son hôte une fois arrivé là. Le chroniqueur nous offre l’image d’une joyeuse entente entre les deux hommes qui bavardaient en se rendant à la résidence de Philippe. On ne sait, écrit-il, lequel, du duc ou du roi, fit plus d’honneur que l’autre à son compagnon. Durant la chevauchée dans les rues d’Hesdin, Louis toujours à la droite de Philippe, les spectateurs n’en croyaient pas leurs yeux : nulle trompette n’annonçait la venue du roi et celui-ci était pauvrement vêtu, portant seulement en sautoir une petite trompe de chasse [63]. Les simples gens dans les rues s’étonnaient :
« Est-ce cela un roy de France, le plus grand roy du monde ? Ce semble mieux un vallet que un chevalier. Tout ne vaut pas vingt francs, cheval et habillement de son corps » [64].
33Ils traversèrent la ville jusqu’au château ducal où l’entourage royal avait ses quartiers.
34Le rite de l’accueil au cours duquel on allait à la rencontre de l’invité, on le saluait puis on l’escortait jusqu’à la résidence du duc ou jusqu’à ses logis se déroulait selon un plan soigneux et était accompagné du son des trompettes ; le groupe chargé de cet accueil était important et ceux qui le composaient, tous membres de l’hôtel, étaient vêtus de costumes coûteux. Le degré d’élaboration de la réception elle-même variait en fonction du rang de l’invité. Toutefois, ces traits ne correspondaient pas à une spécificité de la cour de Bourgogne mais aux règles générales de la courtoisie du temps [65]. Ces règles découlaient de traditions gréco-romaines et même de temps plus anciens [66]. Ce qui était propre à la cour de Bourgogne, en revanche, était le grand nombre de gens de cour qui participaient au cortège ; ce trait est en partie explicable par l’importance numérique de la cour ducale [67] et en partie par la politesse impeccable de Philippe le Bon.
35Bien que la partie la plus importante de la réception se situât en ville, les bourgeois, même en ponctuant le spectacle de leurs acclamations, restaient assez passifs, sauf dans le cas où leur souverain venait leur rendre visite, comme lors de la venue du dauphin à Bruges et celle de Frédéric III à Besançon. C’étaient les officiers de Philippe le Bon qui dominaient la scène. La ville, qui organisait ses propres cérémonies pour les invités, sous forme de joutes et de remises de présents, n’avait guère, en revanche, à se prononcer sur la façon dont l’hôte devait être reçu. C’était le duc qui souhaitait la bienvenue à son invité, manifestait les liens qui l’unissaient à lui et lui offrait une base d’échange solide. Les usages urbains se faisaient discrets ; c’était la cour qui dictait les règles régissant la réception. Les rites sacrés eux-mêmes, comme la présentation et le baisement des reliques, qu’on trouvait pourtant toujours lors des entrées princières dans une ville, s’effaçaient. Ce n’est que dans le cas de l’entrée de Frédéric III à Besançon que la présentation des reliques à l’hôte est mentionnée. Dans le cérémonial d’accueil de la cour de Philippe le Bon, les usages auliques se distinguaient nettement des traditions urbaines.
L’attente et la réception
36Tous les ambassadeurs [68] n’avaient pas le privilège de voir le duc venir à leur rencontre pour leur souhaiter la bienvenue devant les portes de son palais ; la plupart devaient plutôt attendre un certain temps avant d’être reçus par le prince ; cela correspondait souvent aussi à la première audience accordée. L’usage consistant à faire attendre quelqu’un quelques jours avant de l’admettre en présence du duc venait probablement de la pratique ancienne des entrevues princières dans laquelle un étranger était toujours un ennemi potentiel. En laissant un délai s’écouler, on pouvait montrer ses intentions pacifiques. Quoi qu’il en soit, au xve siècle, à la cour de Bourgogne, c’était un usage courant de laisser des ambassadeurs, qui venaient pour négocier avec le duc et n’étaient pas de simples messagers, attendre quelques jours avant d’être reçus (à moins que l’affaire ne fût urgente).
37Il y avait à cela deux raisons. La première était d’ordre pratique : le délai donnait à la cour ducale le temps de se préparer à la visite, en montant le décor, en tendant des tapisseries et en apprêtant les banquets. Par ailleurs, attendre avant d’être reçu par le duc en personne avait une autre fonction : c’était un honneur que d’être accueilli par le prince [69] et l’honneur était une valeur essentielle dans une société chevaleresque. Si cet honneur avait été facile à obtenir, sa valeur en aurait été, sans nul doute, amoindrie. Plus l’attente se prolongeait hors de la résidence ducale, plus le suspense était grand, et plus le centre de l’attention, le duc Philippe le Bon, était magnifié. L’accès au prince devait être réglementé, non seulement pour des raisons pratiques, mais aussi pour des raisons idéologiques et psychologiques.
38Cependant, malgré le strict protocole de la cour de Bourgogne, la règle souffrait des exceptions. En 1438, les ambassadeurs hanséates de Danzig rencontrèrent le duc alors qu’il chassait [70]. Après qu’ils lui eurent présenté leurs lettres de créance, Philippe les fit accompagner par l’un de ses conseillers [71]. Naturellement, l’atmosphère détendue d’une partie de chasse contribuait à ce que les affaires politiques puissent être abordées en douceur.
39Mais revenons aux ambassadeurs contraints d’attendre avant d’être reçus par le duc de Bourgogne. Admis à la cour, beaucoup d’entre eux étaient accueillis par les plus importants conseillers du prince et par des chevaliers de l’hôtel qui les saluaient et les escortaient jusqu’à leurs logis. En 1455, Jean Le Boursier, général des finances de Normandie, se rendit à la cour, alors à Bruges. Il fut « moult honnorablement reçu et festié à tous lez de tous les grans et de toutes gens de bien : car estoit doux homme et agréable a chascun » [72]. Bien sûr la qualité de la réception était renforcée par l’amitié portée au visiteur ou par l’importance de l’occasion. Les ambassadeurs anglais, en 1463, reçurent à Hesdin un accueil chaleureux : le vendredi 30 septembre [73] dans l’après-midi, un imposant cortège de trois cents chevaux, « toute la chevalerie de la court, et mesme les principaux du conseil, prélats et autres » allèrent à leur rencontre, par ordre de Philippe le Bon « pour honneur faire au roy d’Angleterre » [74]. Les ambassadeurs apparaissent ici dans leur rôle de représentants de leur maître et c’est le rang de ce dernier, et non celui de ses envoyés, qui déterminait le type de réception qui leur était réservée. Toutefois, Philippe n’alla pas à la rencontre des ambassadeurs anglais mais les attendit dans sa résidence. Ils furent conduits à leurs logis où ils passèrent la nuit. Ce n’est que le jour suivant, après le déjeuner, qu’ils furent admis en présence du duc de Bourgogne. La durée d’attente d’une ambassade était variable. Elle pouvait aller jusqu’à dix jours [75], bien que normalement elle fût plus courte. Chastellain souligne qu’en 1463 tous les ambassadeurs anglais, avec près d’une centaine de « gens de présentation » [76], furent reçus dans la chambre du duc où ce dernier « un après autre toucha aux plus parans » [77]. L’ordre dans lequel se fit l’accueil fut hiérarchique car Philippe salua en dernier les chefs de l’ambassade, parmi lesquels Georges Neville, chancelier d’Angleterre, le comte de Northumberland, John Wenlock « et autres » [78]. Après la cérémonie de bienvenue, Neville prononça un discours en latin expliquant la raison de leur venue et adressant à Philippe les salutations de leur souverain. Louis XI, qui était alors présent au château d’Hesdin, fut complètement ignoré par les Anglais [79].
40Nous avons la chance de disposer d’une description très détaillée de la réception de Léo de Rozmital par Philippe le Bon en janvier 1466. Après avoir attendu huit jours dans une auberge de Bruxelles [80], le baron et ses compagnons furent conduits au palais du Coudenberg où Philippe le Bon les attendait avec une suite imposante de princes, comtes, chevaliers et écuyers [81]. Le duc s’avança vers Rozmital et lui serra la main, ainsi qu’à tous ceux qui étaient avec lui. Rozmital lui raconta alors son voyage, puis Philippe promit à son hôte qu’il le défraierait de toutes ses dépenses. Schasek donne une version différente, disant que Rozmital visita d’abord l’hôtel de ville de Bruxelles sous la conduite de conseillers du duc, avant d’être mené au palais où un banquet fut donné pour lui. À cette occasion, il occupa la place d’honneur, passant protocolairement avant les autres nobles, y compris le duc de Clèves et les fils bâtards de Philippe le Bon [82]. Il fut ensuite conduit au duc qui s’avança jusqu’à la « troisième salle » pour accueillir son hôte ; il lui prit la main pour le mener jusqu’à sa chambre [83] où il l’entretint de son fils, Charles, comte de Charolais, qui devait revenir bientôt de son expédition contre Liège. Ils convinrent finalement d’organiser une joute dans laquelle Rozmital et ses compagnons combattraient à la manière de Bohême. C’était adroit de la part de Philippe le Bon car son invité semblait heureux de lui montrer comment on joutait dans son pays natal. Trois jours plus tard, l’un des hérauts du duc de Bourgogne vint trouver Rozmital au logis pour lui dire que le duc, qui allait sortir de Bruxelles pour se porter à la rencontre de son fils Charles, lui demandait de l’accompagner. L’invité obtempéra. Charles, qui avait sans doute reçu des informations concernant l’hôte de son père, prit la main de Rozmital avant que ce dernier ne descende de cheval, et voulut le garder à ses côtés jusqu’à Bruxelles [84]. Au palais du Coudenberg, Charles fit de nouveau honneur au baron en mettant pied à terre le premier. Puis, le prenant par la main, il le conduisit jusqu’à son père. Ils s’agenouillèrent trois fois devant Philippe avant que ce dernier ne leur jette un regard, puis ne les mène à sa chambre « utriusque manum tenens ». Jacques du Clercq fait un récit similaire d’une scène de réconciliation entre le père et le fils.
41L’invité du duc semble avoir été utilisé dans un processus de réconciliation. Le baron de Bohême connaissait certainement le climat de tension qui régnait entre Philippe et Charles et accepta avec empressement de contribuer à l’apaiser. Quelques années plus tôt, en 1456, lors de la première crise survenue entre Philippe le Bon et son fils, ce fut le dauphin Louis qui tenta de réconcilier les deux parties [85]. La tâche était difficile en un moment où les membres de la famille ducale ne respectaient plus les règles de l’étiquette. Loger les visiteurs en dehors de la résidence ducale permettait de préserver l’honneur tant de l’hôte que de l’invité, mais Louis, dont les appartements étaient au palais, dut être le témoin d’une violente querelle familiale qui lui rappela sans doute sa propre situation [86].
42Philippe le Bon ne semble pas avoir eu une doctrine fixée concernant la durée de l’attente imposée à une ambassade. Il décidait au cas par cas, selon la situation politique du jour et l’état de préparation du décor de son palais. Du reste, étant donné que les petites ambassades et les messagers étaient normalement reçus sur-le-champ, il semble que la question de la préparation de la réception était une des raisons principales de faire attendre les gens en leurs logis jusqu’à ce que tout fût prêt. Une autre raison semble être que les armoiries des invités, qui ornaient les entremets des banquets donnés en leur honneur et figuraient sur les présents qui leur étaient offerts, n’étaient pas toujours connues des peintres de la cour (spécialement lorsqu’il s’agissait de nobles originaires de contrées lointaines qui n’étaient pas familières aux hérauts bourguignons). Dans ce cas, en effet, les gens du duc devaient attendre l’arrivée des visiteurs pour voir les blasons qu’ils plaçaient à la porte de leur auberge. C’est peut-être la raison pour laquelle Léo de Rozmital, dont l’ambassade n’était pas très importante (vingt-deux personnes furent admises en présence du duc), dut attendre huit jours avant de rencontrer Philippe le Bon.
43Durant leur attente, les visiteurs n’étaient pas laissés à eux-mêmes, comme le montre l’exemple de Rozmital : des officiers de l’hôtel venaient les distraire et les emmener éventuellement visiter la ville où ils séjournaient. Prospero da Camogli, qui arriva à la cour ducale le 14 mars 1461 [87] pour voir ce qui se passait entre le duc, le dauphin et le comte de Charolais [88], dut attendre deux jours avant d’être honorablement reçu par Philippe. Dans l’intervalle, il fut chaleureusement accueilli par Antoine de Croÿ qui lui donna un compagnon italien en la personne de Francesco d’Este [89]. Un usage que je n’ai pas mentionné jusqu’ici était celui d’offrir du vin aux invités (ceux-ci pouvaient en prendre livraison eux-mêmes comme le firent les gens de Rozmital) ; par ce geste, les étrangers se voyaient défrayés de leurs dépenses et devenaient, de fait, les hôtes du duc.
44Comme on l’a vu, lors de la cérémonie de réception, la pratique de serrer la main jouait un rôle important. Sur ce point, le cas de Rozmital et celui des ambassadeurs anglais vient contredire l’opinion de J. Paviot qui, après avoir réédité les Honneurs de la cour d’Aliénor de Poitiers [90], est convaincu qu’à la cour de Bourgogne « le fait d’aller à la main était exclusivement féminin, ainsi que le montrent les cas mentionnés par Aliénor de Poitiers » [91]. Ce que Paviot n’a pas vu, en effet, c’est que le traité d’Aliénor ne concerne que les honneurs faits par les gens de la cour de Bourgogne entre eux ou entre les membres de la famille royale de France et eux.
Les problèmes de communication
45Il a été dit que « les chroniqueurs des événements de la cour insistaient beaucoup sur les attitudes et les gestes aristocratiques et moins sur le discours » [92], et que
« la réserve des Bourguignons durant les cérémonies publiques impliquait qu’ils exprimaient davantage l’autorité par leur contenance physique que par leur discours » [93].
47C’était certainement le cas. Toutefois, au moins en une occasion, le silence du duc résulta d’une autre cause : sa méconnaissance de la langue allemande. En 1463, une ambassade impériale vint à Hesdin. Après avoir été invité dans les salles de réception de la résidence ducale, le chef de la délégation, un chevalier « de moyen eage, belle personne moyennement » [94], avec de longs cheveux « retournés en arrière » à la mode de Bohême, s’avança avec certains de ses compagnons « clercs et gentilshommes » et salua le duc « en gros haut allemand, tellement qu’à peine nul le savoit entendre, fors que mot ci, mot là ». Cette scène cocasse eut lieu à la fin d’octobre 1463. À la fin, l’ambassadeur tendit au duc une lettre en latin que Philippe fit lire et expliquer par son secrétaire [95]. Après quoi l’ambassadeur allemand recommença son discours « touchant recommandation et telles choses », mais encore « estoit son language gros, à la nature du pays, qu’à peine le pouvoit-on entendre » [96]. L’un des conseillers de Philippe le Bon, Jean de Lannoy, et l’un de ses maîtres d’hôtel, Jean de Kestergat, eurent peine à traduire sa « harangue ». Puis, après ces difficultés initiales, on but une coupe de vin, on prit congé et Jean de Lannoy et les autres gentilshommes reconduisirent les ambassadeurs à leurs logis [97]. L’erreur de ne pas avoir eu d’interprète sous la main semble exceptionnelle. Lorsque le baron Léo de Rozmital fut reçu par Philippe en 1466, Rodolphe de Hochberg, marquis de Rothelin, l’un des chambellans du duc, fit office d’interprète [98]. De même, lors de la visite que Frédéric III fit en 1442, Philippe le Bon avait pris des précautions pour parer aux difficultés liées à la différence de langue. Il se fit accompagner d’Henri, fils du duc de Brunswick, qui, revenant de Saint-Jacques de Compostelle, était arrivé deux semaines plus tôt à la cour de Bourgogne. Il se tenait aux côtés du duc
« car il parloit la langue d’Allemaigne, et sçavoit et cognoissoit comme l’on se devoit conduyre avec les seigneurs de l’empire, car chascune nation a sa maniere de faire » [99].
49Lors de cette visite, Philippe le Bon montra une fois de plus sa courtoisie et sa maîtrise parfaite du cérémonial, confirmant l’affirmation de Leyser selon laquelle un rituel sert à permettre aux actes et aux valeurs d’être compris par toutes les parties concernées.
« Vins et épices »
50Du vin et des friandises [100] étaient apportés après la première rencontre. La pratique de la collation a été décrite tant par les hôtes de la cour de Bourgogne que par les chroniqueurs. Philippe de Commynes rapporte qu’après des négociations « fut apporté le vin et espices » [101]. Prospero da Camogli écrivit au duc de Milan le 27 mars 1461 qu’après sa réception par le duc, une collation fut servie et qu’on lui dit qu’il pouvait y prendre part car c’était une pratique de courtoisie en ces lieux [102]. Après avoir parlé au duc de Bourgogne, le roi de Chypre reçut de la même façon « vins et épices » [103], tout comme les ambassadeurs impériaux de 1463 [104] et les ambassadeurs anglais la même année [105]. Le fait de boire (et de manger) ensemble après la première rencontre était un signe de concorde et de paix et constituait les prémices des banquets et fêtes des jours suivants.
Les audiences [106]
51Il était fréquent que l’accueil d’un hôte et la première audience aient lieu en même temps, par exemple lorsque l’étranger prononçait, après la cérémonie de bienvenue, un discours dans lequel il précisait les raisons de sa visite et adressait au duc le salut du prince qu’il représentait. Ce fut le cas lors de l’ambassade anglaise de 1463 au cours de laquelle Georges Neville, en tant que chef de la délégation, prononça un « élégant » discours en latin [107]. Faire bonne impression et manifester le respect et l’honneur dus à l’hôte étaient certainement ce qu’il y avait de plus important au début d’une audience. Une lettre du duc de Milan à son ambassadeur Prospero da Camogli révèle combien l’échange d’amabilités était important dans les discussions politiques :
« En outre, vous porterez les lettres de créance au très illustre duc de Bourgogne et vous le saluerez avant et après la conclusion du traité quand et comme il sera séant de le faire. Lorsque vous parlerez au duc vous lui exprimerez des sentiments aussi vifs et aussi chaleureux qu’il vous semblera nécessaire, offrant à sa seigneurie notre état et notre personne, etc. en termes aussi développés qu’il vous semblera bon. Vous pouvez aussi saluer et complimenter l’illustre duc de Clèves s’il vous arrive de le rencontrer, et monseigneur de Croÿ » [108].
53La plupart des ambassadeurs avaient reçu des instructions, avant leur départ, concernant ce qu’ils devaient dire au duc et la manière dont ils devaient s’adresser à lui durant les audiences. Lorsque Charles VII envoya Jean Le Boursier, général des finances de Normandie, auprès de Philippe le Bon en 1454, le Français arriva « bien instruit de ce qu’avoit à faire et à dire » [109]. Après l’accueil, il montra au duc ses lettres de créance et lui exposa les raisons de sa venue [110]. Lorsqu’en 1456 les relations entre le royaume de France et la Maison de Bourgogne étaient particulièrement tendues à cause de la présence du dauphin à la cour ducale, Charles VII envoya un messager, Rollin Renault, à Philippe. Comme les autres envoyés, il remit ses lettres de créances au chancelier du duc, Nicolas Rolin, qui les lut à haute voix. Après quoi, le duc s’écarta et s’entretint calmement, dans l’embrasure d’une fenêtre, avec son chancelier et son premier chambellan [111]. Lors d’une audience accordée à un légat pontifical en 1461, Philippe était assis sur un « banc » plus haut que son invité et ce n’est qu’au moment de la collation qu’il se leva de son siège [112].
54Le moment de l’audience variait d’un cas à l’autre. Lorsque le roi de France envoya des ambassadeurs à Philippe en 1449 dans le cadre de négociations franco-bourguignonnes, ils furent reçus à Bruges et eurent une audience quelques jours plus tard [113]. L’ambassade impériale accueillie par Philippe le Bon — avec quelques problèmes linguistiques — à Hesdin en 1463, n’obtint une audience, semble-t-il, qu’après avoir suivi la cour à Lille quelques jours plus tard : « Le duc doncques venu à Lille, là oyt l’ambassade de l’empereur et luy donna audience à part à peu d’assistants » [114]. Les ambassadeurs du roi de France semblent avoir été reçus plus vite que les autres. Le fait était sans doute dû à leur qualité d’envoyés du suzerain de Philippe le Bon, mais c’était aussi souvent parce que les problèmes à débattre étaient urgents : ainsi lors de l’exil du dauphin à la cour de Bourgogne. En 1459, par exemple, les ambassadeurs de Charles VII obtinrent une audience le lendemain de leur arrivée à Bruxelles. Il est arrivé parfois que les invités aient été en retard comme ces ambassadeurs aragonais qui « ne se trouvèrent à heure ». Le duc alors « se retrahit et les convint attendre depuis à Lille, là où ils furent despeschés avec l’ambassade de l’empereur et plusieurs autres » [115].
55Les audiences publiques ne duraient pas plus de quelques heures pour les plus longues et il est possible d’affirmer que, dans la majeure partie des cas, elles étaient plus courtes. Jacques du Clercq note comme exceptionnel qu’une ambassade française, en 1459, ait exposé son affaire « bien deux heures ou plus » [116]. Toutefois, les ambassadeurs permanents du duc de Milan à la cour de Bourgogne et à la cour de France avaient droit à un type particulier d’audience. Au début d’octobre 1460, l’ambassadeur milanais Prospero da Camogli rapporta à son maître que Philippe le Bon
« voulait me faire le même honneur que celui que votre Seigneurie fait aux ambassadeurs bourguignons, mais je lui ai fait un refus courtois et l’ai rencontré en privé » [117].
57Environ cinq mois plus tard Camogli retourna à Bruxelles, où deux jours après son arrivée il fut reçu en audience par le duc après le souper. Dans les rapports des ambassadeurs milanais il est possible de repérer les hôtes étrangers ayant des contacts fréquents et privés tant avec le duc qu’avec ses plus proches conseillers [118]. Cela reflète certainement l’état des relations que Prospero da Camogli entretenait avec la cour de Bourgogne où il « trouvait les fenêtres ouvertes » et où on lui faisait relativement confiance [119].
58Philippe le Bon était également intéressé par les informations que lui apportaient les voyageurs étrangers et, selon le récit de Pero Tafur, par la rencontre d’hommes aventureux prêts à le suivre dans sa croisade. Ce chevalier castillan raconte que le duc de Bourgogne
« […] me convoqua plusieurs fois et m’interrogea sur les lieux que j’avais visités et, par des questions répétées, désirait être informé exactement sur tout ce que j’avais vu et fait. Il prenait grand plaisir à m’entendre et me faisait comprendre combien il était impatient de faire la conquête de Jérusalem, au moins à ce qu’il m’apparut par ses questions. Il me demanda si je désirais continuer mon voyage ou s’il me plaisait de rester à sa cour » [120].
60Il est possible d’affirmer que ce type de conversation avait lieu à chaque fois qu’un voyageur intéressant venait à la cour de Philippe et que le duc avait le temps de lui accorder une audience privée.
61Je ne traiterai pas ici du cérémonial accompagnant le départ d’un visiteur, parce que les descriptions en sont plus rares dans les chroniques bourguignonnes que celles des cérémonies d’arrivée. Quant à savoir si cette discrétion des sources est due au fait que les chroniqueurs considéraient les rites de départ comme moins importants que les autres ou comme tellement habituels qu’ils les expédiaient en quelques mots [121], nous en sommes réduits aux hypothèses. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que le départ était considéré par les princes comme un moment important. Pourquoi, sinon, le duc de Milan aurait-il ordonné à son ambassadeur Prospero da Camogli « de faire les adieux les plus cérémonieux qu’il pourrait » [122] au duc de Bourgogne ? Le départ, comme l’arrivée, était un moyen de délivrer un message et servait à des fins politiques.
Conclusion
62Pour résumer mon propos, le cérémonial accompagnant l’accueil d’invités à la cour de Bourgogne était un système élaboré et planifié à plusieurs niveaux. Au gré des besoins du jour ou de la situation politique, le duc et ses maîtres d’hôtel décidaient de quelle manière un personnage devait être traité et reçu. Aller à sa rencontre était la manière la plus simple de reconnaître la distance qu’un visiteur avait parcourue pour arriver jusqu’au prince, et par cette reconnaissance, se manifestait une réciprocité d’honneur puisque l’invité honorait son hôte en entreprenant un long voyage pour venir le voir [123]. Par ailleurs, tous n’étaient pas, par exemple, escortés par le duc en personne pour se rendre à sa résidence ou pour s’en aller. Le cérémonial, en tout état de cause, mettait en lumière les relations entre l’hôte et son invité et offrait à ce dernier une certaine garantie concernant ce qu’il pouvait attendre du duc durant sa visite. C’est en particulier lorsque l’hôte et le visiteur ne s’étaient jamais rencontrés auparavant, que le protocole de la cour offrait cette garantie et revêtait cette signification. Toutefois, il existait une marge suffisante de souplesse et de liberté pour qu’après la rencontre protocolaire, des relations moins formelles se nouent, par exemple durant les fêtes organisées après la première réception.
Mots-clés éditeurs : Philippe le Bon, hôtel princier, hospitalité, voyageurs, cérémonial, XVe siècle, cour de Bourgogne, diplomatie, duc de Bourgogne
Date de mise en ligne : 18/02/2015
https://doi.org/10.3917/rdn.345.0295Notes
-
[*]
Jutta M. Huesmann, DPhil, Cumberland Lodge, The Great Park, Windsor, Berkshire, SL42HP (Royaume-Uni.)
-
[1]
Texte traduit de l’anglais par B. Schnerb.
-
[2]
G. Althoff, « Demonstration und Inszenierung. Spielregeln der Kommunikation in mittelalterlicher Öffentlichkeit », dans Spielregeln der Politik im Mittelalter. Kommunikation in Frieden und Fehde, G. Althoff éd., Darmstadt, 1997, p. 229-257 (citation p. 230).
-
[3]
K.-H. Spiess, « Rangdenken und Rangstreit im Mittelalter », dans Zeremoniell und Raum. 4. Symposium der Residenzen-Kommission der Akademie der Wissenschaft in Göttingen, W. Paravicini éd., Sigmaringen, 1997, p. 39-61 (citation p. 39).
-
[4]
W. Kolb, Herrschertreffen im Mittelalter, Zurich et al., 1988, p. 110.
-
[5]
Ibid.
-
[6]
K. H. Leyser, « Ritual, Zeremonie und Gestik : das ottonische Reich », Frühmittelalterliche Studien, t. 27, 1993, p. 1-26 (cf. p. 26).
-
[7]
H. Haferland, Höfische Interaktion. Interpretationen zur höfischen Epik und Didaktik um 1200, Munich, 1988, p. 139.
-
[8]
J. Huinzinga, The Waning of the Middel Ages, Londres, 1990 (réimpr.), p. 9.
-
[9]
Voir, pour le cérémonial florentin, S. Kress, « Per honore della ciptà. Zeremoniell im Florentiner Quattrocento am Beispiel des Besuchs Galeazzo Maria Sforzas im April 1459 », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 113-125 (cf. p. 116).
-
[10]
« […] De tels usages allaient de soi pour les chroniqueurs issus du monde clérical qui travaillaient dans les milieux de cour du haut Moyen Âge. Ils avaient à peine besoin d’une occasion spéciale pour décrire une réception royale. Les chroniqueurs citadins de la fin du Moyen Âge rendirent à la splendeur royale, qui ne leur était pas familière, sa grandeur et son caractère étonnant ». Cité dans W. Kolb, Herrschertreffen, op. cit. (n. 3), p. 99.
-
[11]
U. Schütte, « Stadttor und Hausschwelle. Zur rituellen Bedeutung architektonischer Grenzen in der frühen Neuzeit », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 305-324 (cf. p. 306).
-
[12]
« Par les voies de passage de la zone frontière un rite se poursuit, mais d’une nature certes différente. C’est par le décor et l’aménagement particulier du lieu de passage que sera marquée la situation tant architectonique que rituelle ». Ibid. L’entrée dans une nouvelle sphère peut être montrée par la décoration de la porte de Philippe le Bon au palais du Coudenberg à Bruxelles : en 1461, le duc fit faire une image de pierre représentant saint Philippe, placée « près de sa chambre devant la porte par ou l’en va ou party ». ADN, B 2045, fo 288 r°. Cette image véhiculait à la fois un message religieux et un message profane, le second montrant visiblement qu’en entrant on pénétrait dans la sphère du duc Philippe.
-
[13]
Je dis « normalement » car il existait des exceptions, par exemple, lorsque le cérémonial, le temps ou le lieu devait être modifié ou lorsqu’un invité arrivait inopinément (ainsi le dauphin Louis). Ces cas sont une bénédiction pour la recherche historique car l’inhabituel peut révéler ce qui était regardé comme normal.
-
[14]
G. Althoff, « Vom Zwang zur Mobilität und ihren Problemen », dans Reisen und Reiseliteratur im Mittelalter und in der Frühen Neuzeit, X. v. Ertzdorff et D. Neukirch éd., Amsterdam, 1992, p. 91-111 (citation p. 107).
-
[15]
Public Record Office (désormais PRO), E 404/57/322r.
-
[16]
À la date du 3 avril 1451 on note un paiement de 10 livres à Edmund Malet qui se rendit auprès de la duchesse de Bourgogne pour obtenir des sauf-conduits pour une ambassade qui devait partir au mois de mai suivant. Ces documents étaient destinés à Robert Botell, prieur de Saint-Jean de Jérusalem, à maître Clement Vincent, à maître Thomas Kent, à William Wytham, au docteur William Cantelowe et aux marchands John Stokkes et Henry Birmingham. PRO, E 404/67/127.
-
[17]
G. Chastellain, Œuvres, J. Kervyn de Lettenhove éd., 8 vol., Bruxelles, 1863-1866, IV, p. 280.
-
[18]
J. de Wavrin, Anchiennes cronicques d’Engleterre, F. Dupont éd., 3 vol., 1858-1863, III, p. 288.
-
[19]
Voir Dispatches with related documents of Milanese Ambassadors in France and Burgundy, 1450-1483, P. M. Kendall et V. Ilardi, 2 vol., Athens (Ohio), 1970-1971, I, p. 220.
-
[20]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 343.
-
[21]
Ibid.
-
[22]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 359.
-
[23]
E. de Monstrelet, Chronique, L. Douët-d’Arcq éd., 6 vol., Paris, 1857-1862, VI, p. 25.
-
[24]
ADN, B 2026, f° 282 r°.
-
[25]
M. d’Escouchy, Chronique, G. du Fresne de Beaucourt éd., 3 vol., Paris, 1863-1864, II, p. 115.
-
[26]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 148.
-
[27]
Ibid., V, p. 21.
-
[28]
12 juin 1464. ADN, B 2051, f° 298 v°.
-
[29]
Cette nouvelle fut ensuite transmise au duc Philippe à Hesdin par Charlot Bresin, sergent ducal. ADN, B 1970, n° 58086. Oye-Plage, Pas-de-Calais, arr. Saint-Omer, cant. Audruicq.
-
[30]
Par exemple, dans la première moitié de l’année 1466, le héraut Richmond apporta un sauf-conduit du roi d’Angleterre à Philippe « pour son fait d’armes ». ADN, B 2058, f° 175 v° : paiement de 30 livres à Guillaume Breton, dit Richmond (entre janvier et mai 1466).
-
[31]
Voir H.C. Peyer, Von der Gastfreundschaft zum Gasthaus. Studien zur Gastlichkeit im Mittelalter, Hanovre, 1987, p. 233. On trouve de nombreux renseignements dans D. Kraack, Monumentale Zeugnisse der spätmittelalterlichen Adelreise. Inschriften und Graffiti des 14.-16. Jahrhunderts, Göttingen, 1997, p. 63 et passim. Philippe le Bon lui-même avait fait peindre ses armoiries sur les murs des auberges et demeures où il avait pris ses quartiers durant son voyage d’Allemagne en 1454 (par exemple à l’auberge de Saint-Georges à Arberg : ADN, B 2017, f° 267 v°).
-
[32]
L’hôtel du duc de Bourgogne comptait dans ses rangs de tels spécialistes et l’un d’entre eux, Olivier de La Marche, a recueilli et mis par écrit ce qu’il savait des rites et cérémonies. D’après ce que nous savons, de tels spécialistes n’existaient pas dans les cours allemandes. Voir M. Bojcov, « Qualitäten des Raumes in zeremoniellen Situationen : das Heilige Römische Reich, 14.-15. Jahrhundert », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 129-153 (cf. p. 132-133).
-
[33]
Olivier de La Marche, Mémoires, H. Beaune et J. d’Arbaumont éd., 4 vol., Paris, 1883-1888, IV, p. 13.
-
[34]
Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 131 v°.
-
[35]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 93.
-
[36]
Jean, bâtard de Renty, Michault de Chaugy et Jean de Kestergat. Ibid., IV, p. 140. Les maîtres d’hôtel étaient aussi responsables de la gestion des dépenses occasionnées par le jeu de l’hospitalité comme l’exprime encore le chroniqueur qui décrit Philippe le Bon « soy fiant en la prudence et sçavoir de ses maistres d’hostel touchant les despenses ». Ibid., IV, p. 359.
-
[37]
Ibid., V, p. 21.
-
[38]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 286.
-
[39]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), V, p. 35.
-
[40]
S. de Birkova, Commentarius brevis et iucundus itineris atque peregrinationis et religionis causa susceptae ab illustri domino, domino Leone, libero barone de Rosmital et Blatne, K. Hridna éd., Prague, 1951, p. 22.
-
[41]
W. Paravicini, « Soziale Schichtung und soziale Mobilität am Hof der Herzöge von Burgund », Francia, t. 5, 1977, p. 127-182 (cf. p. 138).
-
[42]
ADN, B 2026, f° 282 r°.
-
[43]
Philippe Pot était accompagné par Hacquinet Blondel, chevaucheur de l’écurie du duc : ADN, B 2050, n° 63 644.
-
[44]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 281.
-
[45]
Si l’on en croit Chastellain, la reine était dans une triste situation : « Et estoit venue là celle noble princesse depuis Bruges, en un chariot de village couvert desseure de toile et attelé à quatre jumens, comme une povre dame qui va à l’emblée. Avoit sans plus trois femmes avec elle, messire Pierre de Brezé et aucuns autres en petit nombre, sans mener bruit ». Ibid., IV, p. 285. Le « bruit », comme on le voit ici, est une caractéristique des cortèges nobiliaires. Le silence qui entoure le petit chariot de Marguerite, sans l’éclat des trompettes royales destiné à annoncer sa venue, fait dire au chroniqueur que la reine ressemblait presque à « femme de village et en estat de chambrière », ibid., IV, p. 286.
-
[46]
J. de Wavrin, Anchiennes cronicques, op. cit. (n. 17), III, p. 436. Voir aussi J. Du Clercq, Mémoires, F. de Reiffenberg éd., 4 vol., Bruxelles, 1823, IV, p. 3.
-
[47]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 205-206.
-
[48]
Chastellain nomme « le seigneur de Saveuse, le seigneur de Rochefort, le seigneur de Miraumont, le seigneur de Roye, le seigneur de Moreul, le seigneur de Noielle, le seigneur de Druel, messire Phillebert de Jaucourt, messire Érard de Digone et plusieurs autres chevaliers et seigneurs dont le nombre estoit assez pour parer une haute maison. », ibid., III, p. 198.
-
[49]
Ibid.
-
[50]
Ibid.
-
[51]
M. d’Escouchy, op. cit. (n. 24), II, p. 330.
-
[52]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 198.
-
[53]
Ibid., III, p. 199.
-
[54]
M. d’Escouchy, op. cit. (n. 24), II, p. 329.
-
[55]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 200 et 215.
-
[56]
En février 1467 le receveur général des finances avança 29 livres 4 sous pour « mectre a point et habillier » deux « manoirs » que Philippe le Bon possédait à L’Écluse et à Bruges en vue de l’arrivée du comte palatin du Rhin qui fut mené par bateau à Bruges par les soins de « compagnons rivieurs » qui furent aussi payés sur cette somme. ADN, B 2064, f° 79 r°.
-
[57]
En 1442, Frédéric III fut logé en l’hôtel de l’archevêque de Besançon où Philippe fit préparer des chambres tendues de tapisseries de soie. Des tapisseries furent également utilisées pour la réception organisée par le comte de Charolais en l’honneur du comte palatin du Rhin en 1467. Charles de Visen, garde des joyaux, reçut l’ordre d’aller chercher à Bruxelles « de la vaisselle et de la tapisserie pour recevoir et festoyer ledit conte palatin du Rhyn. », ibid., f° 64 r°.
-
[58]
Pour la réception de Frédéric III à Besançon en 1442 on acheta, entre autres, les articles suivants : 45 « aulnes de tiercelin pour faire six cottes d’armes armoyés des armes de mondit seigneur pour porter ou voyage qu’il a nagaires et darrenierement faict a Besançon au devant de l’empereur, esquelles cottes a eu en chacune sept aulnes et demie de tiercelin, tant bleu comme rouge » (le coût fut de 30 francs royaux). ADN, B 1975, f° 161 v°. 21 « aulnes d’autre tiercelin tant bleu noir comme rouge pour faire six banneres de trompettes pour les trompettes de mondit seigneur pour porter audit lieu de Besançon » (coût : 17 francs), ibid. ; « en chacune desdites banneres a trois aulnes et demie dudit tiercelin et pour trente aulnes de franges de soye rouge pour franger lesdites banneres de trompettes tout a l’entour » (coût : 9 francs), ibid. ; de plus cinquante-trois « paletos de drap » noir furent fournis pour les cinquante archers de corps et leurs trois capitaines, ibid., f° 162 v° et 165 r° ; de même du tissu gris, noir et bleu fut utilisé pour les « fusilz, batons et flambes » des « paletos » ainsi que quarante-trois marcs d’argent pour broder ces vêtements, ibid. et ADN, B 1978, f° 263 r°. La confection des paletots coûta au total 466 francs 6 gros. Des robes et chapeaux furent également réalisés pour Coquinet, le fou du duc, et pour les valets de pied et palefreniers.
-
[59]
P. Arnade, Realms of ritual. Burgundian ceremony and civic life in medieval Ghent, Ithaca et Londres, 1996, p. 17.
-
[60]
Pour ne citer que quelques publications : K. Tenfelde, « Adventus. Zur historischen Ikonologie des Festzugs », Historische Zeitschrift, t. 235, 1982, p. 245-288 ; Idem, « Adventus. Die fürstliche Einholung als städtisches Fest », dans Stadt und Fest. Zu Geschichte und Gegenwart europäischer Festkultur, P. Hugger, W. Burkert, E. Lichtenhahn éd., Stuttgart, 1987, p. 45-60 ; R. Roy et F. Kobler, « Festaufzug, Festeinzug », Reallexikon zur deutsche Kunstgeschichte, 8 vol., Munich, 1987, VIII, col. 1417-1520 ; A. Niederstätter, « Königseintritt und -gastung in der spätmittelalterlichen Reichsstadt » dans Feste und Feiern im Mittelalter, D. Altenburg et al. éd., Sigmaringen, 1991, p. 491-500 ; G. Nijsten, « The duke and his towns. The power of ceremonies, feasts and public amusements in the duchy of Guelders (East Netherlands in the fourteenth and fifteenth centuries) », dans City and spectacle in medieval Europe, B.A. Hanawalt et K.L. Reyerson éd., Minneapolis et Londres, 1994, p. 246-252.
-
[61]
A.M. Drabek, Reisen und Reisezeremoniell der römisch-deutschen Herrscher im Spätmittelalter, Vienne, 1964 ; W. Kolb, Herrschertreffen, op. cit. (n. 3).
-
[62]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 359.
-
[63]
« Tous les historiens de la fin du Moyen Âge ont relevé le goût immodéré de Louis XI pour la chasse […] Ce goût immodéré de la chasse témoigne d’une sorte de déséquilibre dans le personnage ». J. Blanchard, « Le corps du roi : Mélancholie et « Recreation ». Implications médicales et culturelles du loisir des princes à la fin du Moyen Âge », dans Représentation, pouvoir et royauté à la fin du Moyen Âge. Actes du colloque organisé par l’Université du Maine - mars 1994, J. Blanchard éd., Paris, 1998, p. 195-211 (citation p. 205).
-
[64]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 360.
-
[65]
Par exemple les princes séculiers ou ecclésiastiques de l’Empire romain germanique devaient « chevaucher jusqu’aux limites de leur territoire, accueillir le roi et lui offrir une escorte jusqu’à sa ville de résidence ». A.M. Drabek, Reisen und Reisezeremoniell, op. cit. (n. 50), p. 8. De même si le prince ne pouvait se déplacer en personne, il envoyait l’un des plus hauts personnages de son entourage pour accueillir son hôte, ibid., p. 9.
-
[66]
Ibid., p. 75. Voir aussi H.C. Peyer, « Der Empfang des Königs im mittelalterlichen Zürich », dans Archivalia et historica. Festschrift für Anton Largiadèr, Zurich, 1958, p. 219-233 (cf. p. 222-223). L’ancienne tradition païenne consistant à transporter les statues des dieux pour accueillir l’empereur fut transformée en cérémonie de présentation des reliques au roi chrétien. De ce point de vue, une translatio de l’Antiquité au Moyen Âge a bien eu lieu. A.M. Drabek, Reisen und Reisezeremoniell, op. cit. (n. 50), p. 78.
-
[67]
W. Paravicini, « The court of the dukes of Burgundy. A model for Europe ? », dans Princes, Patronage and the Nobility. The Court at the Beginning of the Early Modern Age, c. 1450-1650, Oxford, 1991, p. 69-102 (cf. p. 89) ; Idem, « Soziale Schichtung », op. cit. (n. 40), p. 129-130.
-
[68]
Ce n’est environ que dans trois cas sur dix que le duc de Bourgogne allait au devant de ses visiteurs.
-
[69]
La poésie du xiiie siècle affirme « Grucz ist êre ». Voir H. Fuhrmann, « Willkommen und Abschied. Über Bregrüßungs- und Abschiedsrituale im Mittelalter », dans Mittelalter. Annäherungen an eine fremde Zeit, W. Hartmann éd., Ratisbonne, 1993, p. 111-139 (cf. p. 120).
-
[70]
« Und to em quemen daer ey en vunden in der jacht myt etliken synes rades ». Hanserecesse von 1431-1476. Zweite Abtheilung, G. Freiherr von der Ropp éd., 7 vol., Leipzig, 1876-1892, p. 226, n° 285.
-
[71]
Ibid. et Th. Behrmann, « Hansische Gesandte an Herrscherhöfen Beobachtung zum Zeremoniell », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 97-111 (cf. p. 101).
-
[72]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 37.
-
[73]
Ibid., IV, p. 373. Le récit de Chastellain est parfaitement conforme aux indications fournies par la comptabilité ducale. ADN, B 2051, f° 292 r°-v° et 341 v°-342 r°.
-
[74]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 373.
-
[75]
En décembre 1456, une ambassade bourguignonne dut attendre dix jours avant d’être reçue par le roi de France, mais c’était une conséquence des tensions qui existaient alors sur le plan diplomatique entre la maison de France et la maison de Bourgogne. Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), I, p. 242.
-
[76]
Il n’y a pas là, semble-t-il, d’exagération car les comptes bourguignons mentionnent que le chancelier d’Angleterre fut tenu quitte de ses dépenses d’hôtellerie pour deux cents personnes et autant de chevaux et pour la durée de son séjour à Hesdin. ADN, B 2051, f° 341 v°-342 r°.
-
[77]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 373.
-
[78]
Ibid.
-
[79]
Ibid., IV, p. 379.
-
[80]
Selon la relation faite par Tetzel l’attente dura dix jours, mais huit jours seulement selon Schasek. Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 131 v° et S. de Birkova, Commentarius brevis, op. cit., (n. 39), p. 22. Étant donné que la comptabilité bourguignonne précise que le séjour de Rozmital commença le 22 janvier 1466 et qu’un banquet fut organisé pour lui huit jours plus tard, c’est Schasek qui a raison. ADN, B 2058, f° 203 r° et 77 r°.
-
[81]
Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 131 v°.
-
[82]
S. de Birkova, Commentarius brevis, op. cit., (n. 39), p. 22.
-
[83]
« In proprium eum conclave deduxit », ibid., p. 22.
-
[84]
Ibid., p. 23.
-
[85]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 234-293.
-
[86]
Le dauphin demanda à Philippe de mettre un terme à la discorde dont tout le blâme retomberait sur lui : à la cour du roi son père, affirmait-il, tout le monde allait dire « que je ne suis que un homme de division, un homme qui amaine les mauvaises aventures et les maledictions où je vais ». Ibid., III, p. 238. Philippe, cependant, ne l’écouta pas, et le dauphin, en larmes, alla se réfugier dans sa chambre.
-
[87]
ADN, B 2040, f° 271 v°-272 r°.
-
[88]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 188.
-
[89]
Ibid.
-
[90]
É. de Poitiers, « Les États de France (les Honneurs de la Cour) », Annuaire-Bulletin de la Société d’Histoire de France - Année 1996, J. Paviot éd., Paris, 1998, p. 75-137.
-
[91]
J. Paviot, « Les marques de distance dans les Honneurs de la cour d’Aliénor de Poitiers », Zeremoniell und Raum, op. cit. (n. 2), p. 91-96 (cf. p. 94).
-
[92]
P. Arnade, Realms of ritual, op. cit. (n. 58), p. 18.
-
[93]
Ibid.
-
[94]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 424.
-
[95]
Ibid.
-
[96]
Ibid. Selon les comptes bourguignons, ce chevalier allemand devait être « Jehan de Ruveback ». ADN, B 2051, f° 342 v°-343 r°.
-
[97]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 425.
-
[98]
Staatsbibliothek (Munich), Cod. Germ. 1279, f° 132 r°.
-
[99]
O. de La Marche, op. cit. (n. 32), I, p. 272.
-
[100]
Il faut entendre par « épices » un assortiment de friandises comparable aux « espisseries et drageries » servies lors du banquet offert au comte palatin en février 1467. ADN, B 2064, f° 79 v°.
-
[101]
Ph. de Commynes, Mémoires, Ph. Contamine éd., Paris, 1994, p. 51.
-
[102]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 227.
-
[103]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), V, p. 37.
-
[104]
Ibid., IV, p. 425.
-
[105]
Ibid., IV, p. 379.
-
[106]
Par le terme « audience », je ne désigne pas les grandes audiences publiques organisées plus tard par le duc Charles le Téméraire et décrites en détail par Olivier de La Marche, mais les rencontres publiques ou privées entre l’hôte et ses invités au cours desquelles des sujets d’ordre personnel ou politique étaient abordés.
-
[107]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 374.
-
[108]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 4.
-
[109]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), III, p. 36.
-
[110]
Ibid.
-
[111]
Ibid., III, p. 391.
-
[112]
Ibid., IV, p. 164.
-
[113]
M. d’Escouchy, op. cit. (n. 24), I, p. 187.
-
[114]
G. Chastellain, op. cit. (n. 16), IV, p. 427-428. Il est possible que le délai s’explique par le fait qu’on ait cherché un interprète pour ne pas se trouver une nouvelle fois embarrassé par un problème de communication.
-
[115]
Ibid., IV, p. 426-427.
-
[116]
J. Du Clercq, op. cit. (n. 45), III, p. 6.
-
[117]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 12 (« en privé » est souligné par moi).
-
[118]
Dans une dépêche de 1451, Camogli dit qu’il a eu « une longue conversation privée avec monseigneur de Croÿ avec lequel il a abordé tous les sujets librement », ibid., II, p. 210.
-
[119]
Ibid., II, p. 363.
-
[120]
P. Tafur, Travels and adventures 1435-1439, M. Letts éd., Londres, 1926, p. 195-196.
-
[121]
Par exemple : « ils furent despechés » (G. Chastellain, op. cit., IV, p. 427) ; « il s’en partit » (ibid., V, p. 37) ; « [ilz] prindrent congié du duc » (M. d’Escouchy, op. cit., I, p. 188).
-
[122]
Dispatches of Milanese Ambassadors, op. cit. (n. 18), II, p. 366.
-
[123]
H. Haferland, Höfische Interaktion. Interpretation zur höfischen Epik und Didaktik um 1200, Munich, 1988, p. 145.