Notes
-
[1]
Friedrich von Gentz : Der Ursprung und die Grundsätze der Amerikanischen Revolution, verglichen mit dem Ursprung und den Grundsätzen der Französischen, 1800. Alexis de Tocqueville : De la démocratie en Amérique, Paris, Flammarion, 1981.
-
[2]
Yves-Henri Nouailhat : Les États-Unis et le monde de 1898 à nos jours, Paris, Armand Colin, 2000.
-
[3]
Claude Carlier et Guy Pedroncini, éds. : Les États-Unis dans la Première Guerre mondiale, 1917-1918, Économica, 1992.
-
[4]
Lloyd E. Ambrosius : Woodrow Wilson and the American Diplomatic Tradition, Cambridge UP, 1987.
-
[5]
Arno J. Mayer : Politics and Diplomacy of Peacemaking: Containment and Counterrevolution at Versailles, 1918-1919, New York, 1967.
-
[6]
Margaret Macmillan : Peacemakers. The Paris Conference of 1919 and Its Attempt to End War, Londres, John Murray, 2001.
-
[7]
Henri Hauser : L’impérialisme américain, Paris, 1905.
-
[8]
Denise Artaud : La reconstruction de l’Europe, 1919-1929, PUF, dossiers Clio, 1973 ; Melvyn Leffler : The Elusive Quest: America’s Pursuit of European Stability and French Security, 1919-1933, Chapel Hill, 1979, donne cependant une interprétation moins négative de la politique de Washington.
-
[9]
Je traduis « Destruction, Delay, Deceit and Despair » de façon à conserver l’allitération, figure essentielle de la rhétorique politique américaine.
-
[10]
Cf. Melvyn Leffler : The Elusive Quest: America’s Pursuit of European Stability and French Security, 1919-1933, Chapel Hill, 1979, p. 316 s. et Adam Tooze : The Wages of Destruction. The Making and Breaking of the Nazi Economy, Londres, Allen Lane, 2006, p. 204.
-
[11]
Sabine Jansen (mémoire en vue de la HDR) : L’expertise dans le domaine des relations internationales entre voie nationale et modèle anglo-américain : le Centre d’études de politique étrangère et l’Institut français des relations internationales (1935-1985), Sciences Po, 2016. Voir par exemple Paul Reynaud : Au cœur de la mêlée, Paris, Flammarion, 1951. Cf. Martin Gilbert : Churchill and America, Londres, Pocket Books, 2005.
-
[12]
Melvyn P. Leffler : A Preponderance of Power. National Security, the Truman Administration, and the Cold War, Stanford UP, 1992.
-
[13]
Articles des 11 septembre 1952, 10 février et 9 mars 1953, in Raymond Aron : Les articles de politique internationale dans Le Figaro de 1947 à 1977, tome I, La Guerre froide (juin 1947 à mai 1955), présentation et notes par Georges-Henri Soutou, Paris, Éditions de Fallois, 1990.
-
[14]
David Reynolds : Britannia Overruled. British Policy and World Power in the 20th Century, Londres, 1991.
-
[15]
Stephen E. Ambrose : Eisenhower, Flammarion, 1986.
-
[16]
Articles des 5, 6 et 8 octobre 1960, in Raymond Aron : Les articles de politique internationale dans Le Figaro de 1947 à 1977, tome II, La Coexistence (juin 1955 à février 1965), présentation et notes par Georges-Henri Soutou, Paris, Éditions de Fallois, 1994.
-
[17]
Jean Monnet est un exemple très caractéristique : Éric Roussel, Jean Monnet, Paris, Fayard, 1996.
-
[18]
« L’imprévisible élection », 7 août 1964, in Raymond Aron : Les articles de politique internationale dans Le Figaro de 1947 à 1977, tome II.
-
[19]
« Il n’y a pas de quoi rire », 20 juillet 1964, ibidem.
-
[20]
Georges-Henri Soutou : La Guerre froide, 1943-1990, Pluriel, 2011, chapitre XVIII. Un livre rend particulièrement bien compte du caractère très original et spécifiquement américain de la période Reagan en politique internationale : Frances Fitzgerald, Way Out There in the Blue. Reagan, Star Wars and the End of the Cold War, New York, Simon and Schuster, 2000.
-
[21]
David M. Andrews (ed.) : The Atlantic Alliance Under Stress. US-European Relations after Iraq, Cambridge UP, 2005.
-
[22]
Justin Vaisse : Barack Obama et sa politique étrangère, 2008-2012, Éditions Odile Jacob, octobre 2012.
-
[23]
Cf. les analyses, dans l’International New York Times des 2-3, 25 et 26 juillet 2016, de David Brooks (« The coming political realignment »), Ross Douthat (« The Donald Trump show »), et Roger Cohen (« Trump and the end of truth »).
-
[24]
Cf. une analyse pénétrante de Ross Douthat dans l’International New York Times du 4 juillet 2016, « The Myth of Cosmopolitism ».
-
[25]
Il suffit de lire l’hebdomadaire conservateur britannique de référence The Spectator pour suivre ce parallélisme.
1 Les Européens n’envisagent pas les États-Unis objectivement, ils projettent leurs utopies sur eux. Et ce, dès la Révolution américaine : elle a paru à beaucoup de contemporains réaliser politiquement les Lumières (Friedrich von Gentz, le conseiller de Metternich et le véritable architecte des traités de Vienne, revient souvent sur cette idée, qui a été reprise de façon éclatante par Alexis de Tocqueville dans De la démocratie en Amérique) [1].
Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, une grande indifférence
2 Ceci dit, cela ne s’est pas traduit tout de suite par un intérêt particulier pour les Présidents américains et leur élection. Cela commença à changer avec l’irruption des États-Unis sur la scène mondiale à partir de leur victoire sur l’Espagne en 1898 et avec Theodore Roosevelt (Président de 1901 à 1909) [2]. Mais la grande césure fut l’expérience de la Première Guerre mondiale [3] et la présidence de Wilson, dont le programme des « Quatorze Points » fut accueilli avec un engouement incontestable de la part des opinions publiques dans les deux camps, car il était le seul à ouvrir une perspective internationale pour tous les peuples, vainqueurs ou vaincus [4]. En même temps, Wilson fut très vite l’objet de critiques en sens contraire : pour la gauche, il avait condamné par avance la paix en reniant ses idéaux sous la pression des retors dirigeants alliés. Et pour certains progressistes, en prenant la tête de l’antisoviétisme et de l’opposition à Lénine [5]. Pour la droite, il avait au contraire compromis la paix en forçant les Européens à abandonner les vieilles et sages méthodes de l’équilibre et du concert européens [6]. Et beaucoup avaient souligné très tôt que derrière le paravent des idéaux démocratique les Américains poursuivaient en fait une certaine forme d’impérialisme [7].
3 Cette ambivalence fut aggravée après la Première Guerre mondiale, avec certes la poursuite chez beaucoup d’Européens de la fascination pour les États-Unis mais aussi l’apparition de l’antiaméricanisme, bien présent dès les années 1930, à la fois à gauche (par anticapitalisme et antilibéralisme) et à droite (par refus de l’uniformisation démocratique). La politique américaine dans les années 1930, certainement interventionniste pour défendre durement ses intérêts financiers et commerciaux en Europe, mais jugée par beaucoup isolationniste dès qu’il s’agissait de s’engager peu ou prou dans la sécurité du Vieux Continent, a beaucoup contribué à cette polarisation [8].
4 Tout cela, plus la crise économique et politique profonde que connut l’Europe dans les années 1930, fit que l’élection de Roosevelt en 1932 et sa réélection en 1936 ne suscitèrent pas d’intérêt particulier en Europe. En 1932, il n’avait pas défini de programme pendant sa campagne électorale, en dehors de combattre les « Quatre cavaliers de l’Apocalypse des Républicains : destruction, délai, désinformation et désespoir » [9]. Comme quoi le style oratoire trumpiste ne date pas d’aujourd’hui ! Ce fut ensuite seulement qu’il échafauda un très vague programme international, qui se traduisit dès 1933 pour les Européens par le choc brutal causé par une dévaluation non concertée du dollar, de 40 %. En 1936 il avait un programme plus élaboré, mais qui resta à peu près inaudible dans une Europe secouée par de multiples crises intérieures, internationales, économiques [10]. L’idée que tous les démocrates européens auraient à l’époque attendu de Roosevelt le salut est une vue de l’esprit, en dehors peut-être de quelques responsables français ou britanniques particulièrement bien informés des réalités internationales, mais fort isolés, comme Winston Churchill ou Paul Reynaud [11].
Après 1945, les élections présidentielles de la République impériale suscitent très vite un grand intérêt
5 Au lendemain de la guerre, presque tout le monde s’attendait à voir les États-Unis retourner à l’isolationnisme. En 1948, Truman fut réélu, mais par surprise ; tout le monde s’attendait à ce que son adversaire républicain l’emporte, rompe avec l’internationalisme de Wilson et Roosevelt, et ramène les États-Unis à l’isolationnisme. Considérée comme courue d’avance, la course à la Maison-Blanche n’avait pas suscité un grand intérêt [12].
6 Toutefois, la réélection de Truman eut d’énormes conséquences, et d’abord permit quelque chose d’inimaginable avant : la conclusion par les États-Unis d’une alliance permanente dès le temps de paix (le Pacte atlantique d’avril 1949). Du coup, l’accession des États-Unis au premier rang mondial, les solidarités issues de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, la signature du Pacte atlantique en 1949 changèrent la donne : désormais, le résultat des élections présidentielles américaines devenait pour les Européens une question cruciale.
7 Avec en outre l’apparition en 1948, pour les questions internationales, d’une « politique bipartisane », qui garantissait aux Européens un minimum de continuité. Et ce, malgré la vivacité clivante des campagnes présidentielles, cédant souvent à la tentation du slogan facile, comme celle du « roll-back » de l’URSS proclamé par Eisenhower en 1952, qui inquiéta beaucoup en Europe. Mais les enjeux désormais pour la vieille Europe étaient tels que la campagne de 1952 fut suivie pour la première fois avec la plus grande attention, comme par Le Monde en France. Mais sans grande compréhension des enjeux réels : dans ses chroniques du Figaro, Raymond Aron, à peu près seul, percevait ceux-ci beaucoup mieux [13]. Certes, les Républicains en général n’étaient pas aimés de ce côté-ci de l’Atlantique. C’était dû aux souvenirs des années 1920 et 1930, à l’anticapitalisme de la gauche, à l’antiaméricanisme d’une partie de la droite, celui des gaullistes ou des partisans du maintien de l’Empire français. Mais l’Establishment intellectuel et médiatique, en France comme en Grande-Bretagne [14], manifesta une grande incompréhension de la politique qu’allait suivre la nouvelle Administration et l’imagina comme prête à partir en croisade contre l’URSS. Aron vit tout de suite qu’elle allait être beaucoup plus prudente que sa rhétorique électorale, ce que confirme aujourd’hui l’historiographie, qui a largement réhabilité Eisenhower [15].
8 Cependant, si les responsables et les commentateurs spécialistes de la politique américaine suivirent les campagnes électorales de 1952 et de 1956 avec intérêt, ce ne fut pas le cas pour les opinions publiques européennes. L’opinion au sens large en Europe ne commença vraiment à s’y intéresser qu’avec les élections de 1960 et la victoire de Kennedy, candidat au charisme international évident. On comprit l’importance du mécanisme des primaires, et d’autre part la campagne manifesta pour la première fois l’intrusion toute-puissante de la télévision, en particulier avec le « clou » que constitua le débat télévisé Kennedy-Nixon. Le « match présidentiel », pour reprendre l’expression de Raymond Aron, passionna dès lors les Européens [16].
9 Avec une constante : à chaque élection, on constatera en Europe un préjugé favorable pour le candidat démocrate, en même temps qu’une grande incompréhension et même une absence d’analyse et d’intérêt pour le Républicain. Que les Administrations Kennedy et Johnson aient lancé les États-Unis dans la guerre du Vietnam et accéléré la course aux armements au nom d’une « doctrine » très interventionniste, alors qu’Eisenhower avait mis fin à la guerre de Corée et refusé de céder à la psychose du « complexe militaro-industriel » et que plus tard Nixon devait renouer le contact avec la Chine et négocier avec l’URSS, tout cela, qui ne correspondait pas à la doxa majoritaire, ne fut pas perçu par les opinions.
L’intérêt pour les élections américaines reposait largement sur la perception erronée d’un parallélisme politique supposé des deux côtés de l’Atlantique
10 En effet, les Européens voyaient la politique américaine à partir de leur propre polarisation gauche-droite, par projection de leurs clivages politiques, et aussi en fonction de ce que l’on pourrait appeler après 1945 un paradigme socialo-keynésien, très semblable des deux côtés de l’Atlantique et de fait largement partagé par les élites réciproques [17]. Mais paradigme cependant beaucoup moins unanime aux États-Unis qu’en Europe ! L’intervention de l’État dans la vie économique et sociale et la relance de l’économie par la dépense publique appuyée sur une lourde fiscalité suscitaient là-bas de fortes résistances.
11 On le vit lors de la campagne de 1964, qui opposa Johnson au sénateur républicain Barry Goldwater. Celui-ci avait toujours refusé le consensus bipartisan sur un certain nombre de questions essentielles qui avait marqué l’après-guerre. Il était opposé à l’intervention de l’État fédéral dans l’économie et dans la politique des États en matière de défense des droits civiques des Noirs, ainsi qu’à la fiscalité élevée et à la politique de négociation avec l’URSS instaurée après la crise des missiles de Cuba en 1962. Or, à la surprise générale, il fut investi par le parti républicain [18] ! Le jugement porté par Raymond Aron sur son programme et sur son « populisme » (le mot apparaît déjà, c’est d’ailleurs une expression ancienne du vocabulaire politique américain) est totalement négatif, et partagé par la quasi-unanimité des Européens [19]. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de penser aux réactions assez comparables suscitées aujourd’hui par Donald Trump…
12 Cependant, le programme de Goldwater fut exactement celui sur lequel Ronald Reagan fut élu triomphalement en 1980, en se réclamant d’ailleurs explicitement de l’héritage politique du sénateur. Son élection, et ensuite son action pendant deux mandats, furent accueillies avec incompréhension et inquiétude par la plupart des Européens, victimes d’une grille d’explication inadéquate. L’homme qui proclamait l’allégement du rôle de l’État fédéral, mais sous la présidence duquel dépenses sociales et déficits augmentèrent plus rapidement que jamais, l’homme qui lança un gigantesque programme de réarmement mais qui en même temps lança le rapprochement avec Gorbatchev, échappait aux catégories que les Européens, en dehors, dans une certaine mesure, de l’Angleterre thatchérienne, pouvaient concevoir. Et ils ne virent pas que décidément la politique américaine avait changé. Et qu’en outre, avec l’extension de la déréglementation et du libéralisme à la plus grande partie de la planète, avec le développement de la puissance militaire américaine et d’une véritable stratégie politico-militaire en direction du Tiers Monde, avec l’accélération d’une révolution technologique fondée sur l’électronique et l’informatique, la période Reagan préparait, au-delà même de l’échec de l’URSS, la suprématie mondiale que connurent les États-Unis dans les années 1990. C’était sans doute l’objectif essentiel de l’équipe Reagan : les Européens étaient encore obsédés par la rivalité américano-soviétique, mais la réalité commençait déjà à dépasser cette perspective, jugée obsolète à Washington, et annonçait le monde de l’après-guerre froide, aux réalités et aux problèmes fort différents, et bien éloigné du schéma classique gauche-droite [20].
13 Certes, l’élection peu glorieuse et controversée de George W. Bush en 2000 et ses deux mandats ponctués par des guerres conduites au nom de la démocratie et d’un programme de « Regime Change » parurent redonner une nouvelle vie au paradigme gauche-droite et ce, des deux côtés de l’Atlantique [21]. Et la victoire d’Obama en 2008, accueillie avec enthousiasme en Europe, fut considérée des deux côtés de l’océan comme une victoire très classique « de la gauche » contre la « réaction » obscurantiste.
Avec l’apparition de nouveaux paradigmes, les deux continents enfin en phase ?
14 Mais en fait la politique du président Obama annonçait un changement de paradigmes : on ne serait plus « à droite » ou « à gauche » dans le sens européen du terme, mais pour ou contre la mondialisation libérale. C’est désormais le nouveau débat, en des termes assez comparables des deux côtés de l’Atlantique. Obama proclama lui-même à Berlin en juillet 2008, devant une foule enthousiaste, qu’« une nouvelle génération d’Européens et d’Américains devaient s’unir pour abattre les murs entre alliés, races et religions et relever ensemble les défis de la planète… Une nouvelle génération, notre génération, doit laisser sa marque dans l’histoire » [22]. Ce programme mondialiste est très exactement l’enjeu de la campagne américaine actuelle, et l’opposition frontale entre Hillary Clinton et Donald Trump est celle des « élites » favorables à la mondialisation et des adversaires « populistes » de celle-ci ; c’est une nouvelle ligne de clivage, comme le prouve l’écho remporté par la candidature de Bernie Sanders, « à gauche », mais farouchement antimondialiste, et dont certains électeurs désormais orphelins ne sont pas si éloignés de certains de ceux de Trump [23].
15 Or, tous les débats actuels en Europe, de la crise économique à la crise migratoire, au terrorisme, au Brexit et au traité de libre-échange transatlantique, correspondent à une ligne de clivage très parallèle. De nouveaux paradigmes apparaissent, ce n’est plus la distinction gauche-droite, ni l’opposition libéralisme-conservatisme. Mais on est pour ou contre la mondialisation, plus qu’on est « à gauche » ou « à droite ». Une élite s’est dégagée, des deux côtés de l’Atlantique, à laquelle l’évolution de l’économie mondiale, des techniques de l’information et des facilités de transport a communiqué une conscience (ou une illusion, comme on voudra) cosmopolite [24]. Et les adversaires de la mondialisation proviennent d’horizons politiques très divers. Les vieux clivages sont dépassés, comme le montre la crise des principaux partis politiques en Europe comme en Amérique, et en particulier chez les Républicains américains et les Conservateurs britanniques, tous frappés de plein fouet [25].
16 En ce qui concerne le phénomène Trump, les Européens, même avec horreur, s’y intéressent. Mais même si la compréhension du « Trumpisme » est difficile pour eux et si le personnage leur apparaît grotesque, son électorat est bien réel et certaines de ses thèses trouvent leur correspondant en Europe, tandis que les adversaires de Trump aux États-Unis ont un argumentaire très proche de l’européen. Dans la période qui s’ouvre, les Européens suivront toujours attentivement les élections américaines, mais à partir de points de référence sans doute moins différents de ceux qui ont cours outre-Atlantique qu’ils ne l’ont été dans le passé.
Notes
-
[1]
Friedrich von Gentz : Der Ursprung und die Grundsätze der Amerikanischen Revolution, verglichen mit dem Ursprung und den Grundsätzen der Französischen, 1800. Alexis de Tocqueville : De la démocratie en Amérique, Paris, Flammarion, 1981.
-
[2]
Yves-Henri Nouailhat : Les États-Unis et le monde de 1898 à nos jours, Paris, Armand Colin, 2000.
-
[3]
Claude Carlier et Guy Pedroncini, éds. : Les États-Unis dans la Première Guerre mondiale, 1917-1918, Économica, 1992.
-
[4]
Lloyd E. Ambrosius : Woodrow Wilson and the American Diplomatic Tradition, Cambridge UP, 1987.
-
[5]
Arno J. Mayer : Politics and Diplomacy of Peacemaking: Containment and Counterrevolution at Versailles, 1918-1919, New York, 1967.
-
[6]
Margaret Macmillan : Peacemakers. The Paris Conference of 1919 and Its Attempt to End War, Londres, John Murray, 2001.
-
[7]
Henri Hauser : L’impérialisme américain, Paris, 1905.
-
[8]
Denise Artaud : La reconstruction de l’Europe, 1919-1929, PUF, dossiers Clio, 1973 ; Melvyn Leffler : The Elusive Quest: America’s Pursuit of European Stability and French Security, 1919-1933, Chapel Hill, 1979, donne cependant une interprétation moins négative de la politique de Washington.
-
[9]
Je traduis « Destruction, Delay, Deceit and Despair » de façon à conserver l’allitération, figure essentielle de la rhétorique politique américaine.
-
[10]
Cf. Melvyn Leffler : The Elusive Quest: America’s Pursuit of European Stability and French Security, 1919-1933, Chapel Hill, 1979, p. 316 s. et Adam Tooze : The Wages of Destruction. The Making and Breaking of the Nazi Economy, Londres, Allen Lane, 2006, p. 204.
-
[11]
Sabine Jansen (mémoire en vue de la HDR) : L’expertise dans le domaine des relations internationales entre voie nationale et modèle anglo-américain : le Centre d’études de politique étrangère et l’Institut français des relations internationales (1935-1985), Sciences Po, 2016. Voir par exemple Paul Reynaud : Au cœur de la mêlée, Paris, Flammarion, 1951. Cf. Martin Gilbert : Churchill and America, Londres, Pocket Books, 2005.
-
[12]
Melvyn P. Leffler : A Preponderance of Power. National Security, the Truman Administration, and the Cold War, Stanford UP, 1992.
-
[13]
Articles des 11 septembre 1952, 10 février et 9 mars 1953, in Raymond Aron : Les articles de politique internationale dans Le Figaro de 1947 à 1977, tome I, La Guerre froide (juin 1947 à mai 1955), présentation et notes par Georges-Henri Soutou, Paris, Éditions de Fallois, 1990.
-
[14]
David Reynolds : Britannia Overruled. British Policy and World Power in the 20th Century, Londres, 1991.
-
[15]
Stephen E. Ambrose : Eisenhower, Flammarion, 1986.
-
[16]
Articles des 5, 6 et 8 octobre 1960, in Raymond Aron : Les articles de politique internationale dans Le Figaro de 1947 à 1977, tome II, La Coexistence (juin 1955 à février 1965), présentation et notes par Georges-Henri Soutou, Paris, Éditions de Fallois, 1994.
-
[17]
Jean Monnet est un exemple très caractéristique : Éric Roussel, Jean Monnet, Paris, Fayard, 1996.
-
[18]
« L’imprévisible élection », 7 août 1964, in Raymond Aron : Les articles de politique internationale dans Le Figaro de 1947 à 1977, tome II.
-
[19]
« Il n’y a pas de quoi rire », 20 juillet 1964, ibidem.
-
[20]
Georges-Henri Soutou : La Guerre froide, 1943-1990, Pluriel, 2011, chapitre XVIII. Un livre rend particulièrement bien compte du caractère très original et spécifiquement américain de la période Reagan en politique internationale : Frances Fitzgerald, Way Out There in the Blue. Reagan, Star Wars and the End of the Cold War, New York, Simon and Schuster, 2000.
-
[21]
David M. Andrews (ed.) : The Atlantic Alliance Under Stress. US-European Relations after Iraq, Cambridge UP, 2005.
-
[22]
Justin Vaisse : Barack Obama et sa politique étrangère, 2008-2012, Éditions Odile Jacob, octobre 2012.
-
[23]
Cf. les analyses, dans l’International New York Times des 2-3, 25 et 26 juillet 2016, de David Brooks (« The coming political realignment »), Ross Douthat (« The Donald Trump show »), et Roger Cohen (« Trump and the end of truth »).
-
[24]
Cf. une analyse pénétrante de Ross Douthat dans l’International New York Times du 4 juillet 2016, « The Myth of Cosmopolitism ».
-
[25]
Il suffit de lire l’hebdomadaire conservateur britannique de référence The Spectator pour suivre ce parallélisme.