Notes
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[1]
Le contraste est frappant avec des sociétés nationales comme le Québec par exemple qui réactive à intervalles réguliers des mouvements de jeunesse pouvant jouer le rôle de véritable porte-parole d’une classe d’âge [Lima, 2006].
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[2]
Appelée plus communément la « marche des beurs », cette action collective est née suite au tir d’un policier sur un jeune homme de vingt ans dans la cité des Minguettes dans la banlieue lyonnaise.
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[3]
SOS racisme est né en 1984 des suites de la « marche des beurs » dans le but de lutter contre le racisme.
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[4]
Ces mouvements de l’éducation populaire sont des mouvements d’adultes qui se situent tous dans une optique d’éducation et d’accès à la culture ou aux loisirs.
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[5]
On doit noter toutefois l’absence des représentants des associations familiales qui sont d’habitude très présentes sur les dossiers concernant la jeunesse.
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[6]
Il existe par exemple un observatoire de l’âgisme qui recense et commente toutes les formes de discrimination fondées sur l’âge… avancé.
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[7]
Les auteurs s’appuient sur les analyses de Garonna et Ryan [1989], deux économistes du travail qui insistent sur le lien entre emploi des jeunes et relations professionnelles permettant dans le cas de la France comme dans celui des États-Unis de « protéger » les adultes de la concurrence des jeunes. On retrouve cette même explication quelques 15 ans plus tard sous la plume des économistes du travail du Conseil d’analyse économique : « La situation des jeunes Français est caractéristique d’une configuration “insiders/outsiders” où les personnes plus âgées, ayant un emploi, poussent le salaire minimum vers le haut afin d’accroître leur propre rémunération. Ils empêchent de la sorte de nombreux jeunes peu qualifiés d’accéder au monde du travail et refusent de payer pour les dédommager en leur interdisant le bénéfice du RMI » [Cahuc, Cette et Zylberberg, 2008].
1Tout porte à croire qu’en France les « différences objectives de destins générationnels » [Chauvel, 1998] se traduisent peu en luttes politiques dans l’espace public. Les inégalités de situations demeurent une affaire d’experts et de chercheurs. Elles ne trouvent que peu d’échos auprès des mouvements sociaux les plus susceptibles de les reprendre à leur compte, à savoir les mouvements de jeunesse. Le cas français se singularise par l’absence de mouvements de jeunesse autonomes, c’est-à-dire de mouvements de jeunes pour les jeunes [1]. Dès lors, les formes politiques d’expression des relations intergénérationnelles sont proprement impossibles, et la génération demeure une « catégorie de papier » [Mauger, 1995]. L’analyse de l’exclusion des jeunes générations dans les politiques publiques est le plus souvent focalisée, dans une approche plus technique, sur les handicaps des jeunes. Nous identifions toutefois trois moments d’une lecture relationnelle de la situation des jeunes générations : le débat sur le modèle français de partage du travail entre les générations au milieu des années 1990, suivi de celui – plus périphérique – sur la répartition intergénérationnelle du poids des dépenses publiques, et enfin, dernièrement, la consultation sur la politique de la jeunesse.
Des mouvements de jeunesse autonomes introuvables
2La situation française se caractérise par l’absence de mouvement de jeunesse autonome. Non pas qu’il n’y ait pas de mouvements de jeunes : dans les classes populaires, la marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983 [2], qui a donné naissance à SOS racisme [3], ainsi que la marche féministe du mouvement « Ni putes, ni soumises » en 2003, répondent aux manifestations lycéennes de 1986 ou aux mobilisations contre le contrat d’insertion professionnelle (CIP) en mars 1994 et contre le contrat première embauche en 2006 du côté des jeunes plus scolarisés. Force est pourtant de constater qu’aucun de ces mouvements ne se pose en défenseur des droits et des intérêts des jeunes. Les principes de mobilisation sont ailleurs, et ils sont, de plus, éclatés.
3Pour les mouvements de jeunes issus de l’immigration, les enjeux se situent au niveau de la lutte contre le racisme et pour l’égalité des droits. L’unité se fonde sur la commune appartenance à la descendance immigrée et non sur l’appartenance à un groupe d’âge. Par ailleurs, les mobilisations sporadiques des lycéens et étudiants se font sur la base de la défense de positions menacées dans la hiérarchie scolaire. Pour François Dubet [1996, p. 32], en effet, « le sentiment d’appartenir à une génération et à la jeunesse peut faire office de lien subjectif, mais ce n’est certainement pas là que se tient le cœur du mouvement ». Les mouvements lycéens ainsi que les mouvements étudiants sont des mouvements portés essentiellement par un « désir d’école » [Dubet, 1991]. Même un mouvement comme Génération précaire, créé en 2005, prend moins comme appui la situation générationnelle que la revalorisation du statut de stagiaire et la lutte contre la précarité.
4À cette faiblesse structurelle des mouvements de jeunes s’ajoute une conception très éducative des organes de représentation de la jeunesse. Les organes institutionnalisés de représentation des intérêts des jeunes sont récents en France. Le ministère de la Jeunesse et des sports, qui a tissé des liens étroits avec le mouvement d’éducation populaire depuis la fin de la seconde guerre mondiale, s’appuie sur ce dernier pour mettre en place des espaces de dialogue entre les institutions et la jeunesse. Aujourd’hui, les Conseils de la jeunesse oscillent entre une conception éducative et une vocation représentative, mais penchent cependant nettement pour la première. S’il est clairement affiché que le Conseil national doit permettre d’établir une communication plus étroite entre les jeunes et les institutions centrales, les conseils locaux sont très dépendants d’une vision paternaliste qui fait primer la fonction formatrice (c’est-à-dire l’entraînement pratique à la démocratie parlementaire ou participative) sur la capacité de ces instances à être des porte-parole de la jeunesse.
Les questions de jeunesse sont donc l’apanage de mouvements d’encadrement de la jeunesse [4], des associations familiales et de l’administration. La dernière consultation sur la politique de jeunesse qui s’est déroulée en 2009 est assez révélatrice du mode de traitement des questions de jeunesse par les autorités : elle ne laisse qu’une voix mineure à la jeunesse. Les représentants politiques étiquetés « jeunes » sont totalement écrasés par les autres délégations (partenaires sociaux, collectivités territoriales, parlementaires, associatifs, personnalités qualifiées, etc.) [5] et les étudiants forment un groupe à part. Ils sont au nombre de 9 (14 si l’on compte des représentants étudiants) pour 48 membres.
Les lectures des différences de situations entre catégories d’âge
5Il existe plusieurs registres possibles de lecture de l’exclusion relative d’une classe d’âge : le handicap, la discrimination et l’inégalité.
6Dans le premier registre, celui du handicap, le constat fait d’une jeunesse défavorisée, en particulier sur le marché du travail, appelle des politiques sociales qui permettent de pallier les « problèmes des jeunes ». On analyse la cause du phénomène de la précarité des jeunes à partir de leurs handicaps, gradués selon la position des jeunes sur l’échelle de la scolarisation ou de l’employabilité. On souligne alors le manque d’expérience des jeunes (handicap collectivement assumé par le groupe d’âge en sa qualité de débutant) et les transformations du marché du travail (plus exigeant, plus mouvant) qui pénalisent les jeunes non diplômés. La jeunesse n’est pas considérée dans ce cas comme une classe sociale déterminée a priori par une place dans la structure sociale, mais comme un groupe uni a posteriori par des conditions d’existence communes. Ces conditions d’existence sont déterminées par le moment historique : la crise économique, le vieillissement démographique et les transformations sociales de toutes sortes sont autant de causes exogènes de la précarité qui frappe la jeunesse. Cette lecture typiquement providentialiste de l’exclusion met l’accent sur les défaillances d’un système plutôt que sur la responsabilité de tel ou tel groupe social. Le registre du handicap permet de se représenter l’exclusion de la jeunesse comme un problème social non conflictuel. Dans ce cadre, on ne peut nier l’importance en France des politiques en faveur de la jeunesse. Le poids des politiques d’insertion est là pour le prouver. Selon le Livre vert du Haut commissaire à la jeunesse [2009], l’effort national en direction de la jeunesse est de l’ordre de 54 milliards d’euros, soit près de 2,8 % du PIB. Néanmoins ces politiques sont à juger pour ce qu’elles sont, à savoir des interventions de début de vie active et non de génération, des politiques d’intégration et non des politiques de redistribution.
7Dans le registre de la discrimination, les acteurs considèrent l’exclusion des jeunes comme le résultat d’une discrimination fondée sur l’âge. Les arguments dénoncent la prédominance du « jeune » sur le « citoyen » dans le traitement par les institutions. Si cet argumentaire reconnaît l’importance de l’âge dans la lecture de l’ordre social, c’est pour mieux la dénoncer. Dans le modèle de l’égalité formelle des chances, la « jeunesse » est considérée comme une « minorité » au sens anglo-saxon du terme. L’unité du groupe est à rechercher dans la catégorie naturelle de l’âge qui, intégrée par le système institutionnel, fonde une commune condition sociale discriminée. La dénonciation de l’exclusion d’une catégorie d’âge concerne l’inégalité devant les lois et notamment la discrimination d’âge dans la législation sociale. Elle vise à rejeter les justifications qui permettent de réserver un traitement particulier des jeunes dans les politiques publiques, et à réclamer un traitement égalitaire. En France, ce registre est mobilisé plus facilement à propos des seniors (dans le travail notamment), voire pour défendre l’intérêt des personnes âgées [6].
8Dans le registre de l’inégalité, les revendications se placent sur le terrain de la justice sociale et non plus civique comme dans le registre de la discrimination. À la différence de ce dernier registre, le marqueur social qu’est l’âge est en quelque sorte revendiqué. La revendication de justice passe par la reconnaissance collective de classes générationnelles inégalement pourvues dans la société et cela de manière socialement inacceptable (et non plus sur un plan juridique). Ce n’est plus l’égalité en droit qui fait l’objet de la mobilisation mais plutôt la recherche d’une plus juste répartition des coûts et des bénéfices sociaux entre les âges et les générations. C’est pourquoi l’opposition entre les générations se conjugue avec l’affirmation de la jeunesse comme véritable classe sociale. Les rapports intergénérationnels sont des rapports de pouvoir qui concernent la distribution des richesses nationales. Il y a des dominants et des dominés.
Les deux dernières lectures des différences de situations entre catégories d’âge sont potentiellement plus conflictuelles, mais elles sont relativement absentes du débat français. On en trouve tout de même des ébauches à certains moments de la vie politique et sur des thématiques bien précises.
Le traitement des différences intergénérationnelles dans les débats publics
9On peut repérer trois moments d’expression des différences intergénérationnelles dans l’action publique qui se focalisent à chaque fois sur des enjeux spécifiques. Le premier moment concerne le partage du travail. Dans la foulée, mais venant d’un autre bord politique, émerge le débat sur les dépenses publiques et le poids que celles-ci font porter sur les jeunes générations. Enfin la consultation autour du Livre vert sur la jeunesse menée en 2009 intègre timidement des registres politiques de lecture de la situation générationnelle.
Le partage du travail
10Le thème de l’inégalité intergénérationnelle fait son apparition dans le cercle restreint des experts de l’emploi au tournant des années 1980 en y prenant un tour très technique et en se concentrant uniquement sur la problématique de l’emploi. Deux conseillers techniques de Martine Aubry, lorsqu’elle était ministre du Travail entre 1991 et 1993, relayent auprès d’elle la thèse d’une situation de génération problématique et inéquitable. Pour la première fois, le paradigme explicatif du chômage des jeunes s’émancipe d’une analyse en termes de manques (d’expérience, de formation, etc.) pour envisager l’emploi comme un enjeu de la régulation sociale, notamment intergénérationnelle.
11Gilles Gateau, alors chargé de mission à la « division synthèse » de la délégation à l’emploi, avait écrit en 1989 un article dans la revue humaniste Autrement pour évoquer l’hypothèse d’une « génération sacrifiée ». Mais c’est Mireille Elbaum, énarque aux fortes dispositions scientifiques, qui soutient une thèse générationnelle forte avec la publication en 1993 d’un article portant sur le « modèle français » d’emploi des jeunes dans la collection Premières Synthèses, repris en 1994 dans Travail et Emploi [Elbaum et Marchand, 1994]. À partir d’une comparaison avec les principaux pays de l’OCDE, les auteurs dégagent ce qui apparaît comme la principale faille du modèle français, à savoir le mode de gestion de la main-d’œuvre juvénile par le secteur productif.
La prolongation de la scolarité permet certes d’absorber une large partie de la baisse de taux d’emploi des jeunes. Il n’en reste pas moins que pour eux, « on peut se demander si ce ne sont pas des politiques visant avant tout, dans les entreprises comme dans la fonction publique, à préserver la situation des adultes, qui ont, pour partie, déterminé en France “l’externalisation” des jeunes vers une prise en charge collective par les systèmes publics d’éducation et d’insertion » [7]. Mireille Elbaum et Olivier Marchand terminent leur article par un appel à un réexamen « en profondeur » des modalités de partage du travail au cours de la vie active [ibid., p. 120]. Dans la revue Esprit, Mireille Elbaum reprend l’analyse de ce qu’elle appelle « le compromis social » à la française [Elbaum, 1994, p. 30] concernant les choix de répartition du travail et des revenus. Elle en relève trois caractéristiques : un partage du travail entre générations dans lequel « une seule génération travaille à la fois » [ibid., p. 32], le rôle important joué par le diplôme, corollaire de l’effort de scolarisation fourni par la société depuis trente ans, et enfin le morcellement et la stratification des statuts. Gilles Gateau comme Mireille Elbaum seront à nouveau conseillers au gouvernement lors du retour de la gauche au pouvoir en 1997, le premier auprès de Lionel Jospin et l’autre auprès de Martine Aubry. Leurs analyses donneront lieu à deux mesures pensées comme des outils de redistribution intergénérationnelle du travail : les lois de réduction du temps de travail d’une part et le programme de création d’emploi nouveaux services – emplois jeunes d’autre part.
Le conflit intergénérationnel au secours des finances publiques
12Une seconde scène voit se dérouler sur un mode plus polémique le débat sur les rapports intergénérationnels. On retrouve dans tous les pays développés une réplique des courants néo-libéraux américains qui prônent l’orthodoxie budgétaire au nom de l’équité intergénérationnelle [Masson, 1995]. En France, cette polémique a pour acteurs Michel Cicurel, banquier puis industriel, dont l’ouvrage La génération inoxydable [1989] est publié dans la collection « Générations » dirigée par Alain Minc, ainsi que des économistes comme Christian Saint-Etienne [1993], membre du Cercle des économistes, ou encore Béatrice Majnoni d’Intignano [1998], membre du comité de rédaction de la revue Commentaire fondée par Raymond Aron, et membre, tout comme Christian Saint-Etienne, du Conseil d’analyse économique (CAE). Leurs essais ont une compréhension plus large des générations, puisque la principale victime de l’alourdissement des charges sociales serait la génération des 20-45 ans. Mais tous prédisaient des conflits sociaux intergénérationnels. Principaux accusés : les acquis sociaux qui ont servi les intérêts des générations les plus anciennes.
La situation de génération dans le Livre vert
13Le Livre vert de la Commission de concertation sur la politique de la jeunesse retombe dans une vision assez classique de la jeunesse comme phase du cycle de vie individuel : « La jeunesse est un passage qui commence à la fin de la scolarité obligatoire et finit par l’insertion durable dans la vie active » (p. 10). La jeunesse est un état composé d’un certain nombre d’attributs dont le prolongement peut être préjudiciable. Dans cette vision, l’accès des jeunes à l’autonomie, c’est-à-dire l’accès aux attributs de l’âge adulte dans de bonnes conditions (trouver un emploi stable, fonder un foyer propre) s’impose comme l’objectif indépassable de la politique de la jeunesse. Le Livre vert égraine à nouveau la liste des nombreux obstacles à l’insertion des jeunes : problème d’orientation scolaire et professionnelle, inadéquation entre formation et emploi, manque de coordination dans l’action locale pour l’insertion des jeunes, etc.
14On note toutefois une ouverture timide sur des problématisations qui ne font pas partie du registre traditionnel de l’action publique en faveur des jeunes. Tout d’abord une proposition en faveur d’une meilleure représentation des jeunes dans les organes politiques et syndicaux (proposition 51), et notamment la mise en place d’une règle de financement des partis qui prenne en compte un critère d’âge moyen des élus. Cette proposition relève de la qualification de la jeunesse comme classe d’âge discriminée, même si le document, très consensuel, n’utilise jamais ce terme. Dans le même ordre d’idée, le Livre vert propose de « supprimer les seuils d’âge qui ne se justifient plus » dans la loi (proposition 53).
Il intègre aussi, à la marge, une conception de la jeunesse comme génération lésée dans le contrat social implicite qui fonde le système français de protection sociale : « Les jeunes générations peuvent raisonnablement considérer que non seulement elles contribuent davantage à la protection sociale que celles qui les ont précédées, mais aussi qu’elles bénéficieront dans l’avenir d’un niveau de couverture des risques sociaux moins important » (p. 19). Ce constat d’une iniquité générationnelle appelle de fait une politique de redistribution : « [La commission] considère ainsi que la situation des jeunes pourrait justifier qu’un effort supplémentaire de la collectivité soit financé par un effort des autres catégories de la population » (ibid.). Cette analyse est toutefois tempérée par le rappel d’une nécessaire contrepartie à cet échange de la part des jeunes. La simple redistribution apparaît encore socialement inacceptable.
Conclusion
15Malgré des divergences, tant du point de vue des manières de formuler le problème générationnel que des solutions proposées pour le résoudre, ces différentes pensées sociales se rejoignent sur un point : elles ne font l’objet d’aucune appropriation par les jeunes et trouvent relativement peu d’échos dans l’opinion publique. Tout se passe comme si ces idées sur les générations circulaient dans des sphères à la fois étanches les unes par rapport aux autres et déconnectées de l’action collective des jeunes générations elles-mêmes.
16Cette caractéristique structurelle de la société française porte la marque de l’histoire paternaliste et familialiste du pays. Elle explique en retour que les registres politiques d’analyse des différences de situations générationnelles soient quasiment inaudibles dans l’espace public. La dénonciation de la situation des jeunes générations comme l’effet de discriminations d’âge ou comme le résultat de rapports de pouvoir entre les générations perd en effet de sa force si elle n’est pas énoncée par les acteurs concernés.
Bibliographie
Bibliographie
- Cahuc P., Cette G. et Zylberberg A. (2008), « Salaire minimum et bas revenus : comment concilier justice sociale et efficacité économique ? », Rapport du Conseil d’analyse économique, n° 79, La Documentation française, Paris.
- Chauvel L. (1998), Le destin des générations. Structure sociale et cohortes en France au xxe siècle, Paris, PUF, réédition : 2002.
- Cicurel M. (1989), La génération inoxydable, Grasset, Paris.
- Commission de concertation sur la politique de la jeunesse (2009), Reconnaître la valeur de la jeunesse. Livre vert, Premier ministre, Haut commissaire à la jeunesse.
- Dubet F. (1991), Les lycéens, Le Seuil, Paris.
- Dubet F. (1996), « Des jeunesses et des sociologies. Le cas français », Sociologie et sociétés, n° 1, vol.° 28, p. 23-35.
- Elbaum M. (1994), « Pour une autre politique du traitement du chômage », Esprit, août-septembre, p. 27-44.
- Elbaum M. et Marchand O. (1994), « Emploi et chômage des jeunes dans les pays industrialisés : la spécificité française », Travail et Emploi, n° 58, p. 111-121.
- Garrona P. et Ryan P. (1989), « Le travail des jeunes, les relations professionnelles, et les politiques sociales dans les économies avancées », Formation Emploi, n° 25, p. 78-90.
- Gateau G. (1989), « Une génération sacrifiée ? », Autrement, n° 110, p. 183-188.
- Lima L. (2006), « De la construction d’une génération sacrifiée à la formation d’une «classe d’âge»: la requalification du problème social de la jeunesse au Québec entre 1983 et 2000 », Sociologie et sociétés, n° 2, vol. 37, p. 235-253.
- Majnoni D’Intignano B. (1998), « Vers la lutte des âges ? », Commentaire, n° 81, p. 93-96.
- Masson A. (1995), « L’héritage au sein des transferts entre générations : théorie, constat, perspectives », in Attias-Donfut C. (dir.), Les solidarités entre générations. Vieillesse, familles, État, Nathan, p. 279-325.
- Mauger G. (1995), « Jeunesse : l’âge des classements. Essai de définition sociologique d’un âge de la vie », Recherches et prévisions, n° 40, p. 19-41.
- Saint-Etienne C. (1993), Génération sacrifiée. Les 20-45 ans, Plon, Paris.
Notes
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[1]
Le contraste est frappant avec des sociétés nationales comme le Québec par exemple qui réactive à intervalles réguliers des mouvements de jeunesse pouvant jouer le rôle de véritable porte-parole d’une classe d’âge [Lima, 2006].
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[2]
Appelée plus communément la « marche des beurs », cette action collective est née suite au tir d’un policier sur un jeune homme de vingt ans dans la cité des Minguettes dans la banlieue lyonnaise.
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[3]
SOS racisme est né en 1984 des suites de la « marche des beurs » dans le but de lutter contre le racisme.
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[4]
Ces mouvements de l’éducation populaire sont des mouvements d’adultes qui se situent tous dans une optique d’éducation et d’accès à la culture ou aux loisirs.
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[5]
On doit noter toutefois l’absence des représentants des associations familiales qui sont d’habitude très présentes sur les dossiers concernant la jeunesse.
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[6]
Il existe par exemple un observatoire de l’âgisme qui recense et commente toutes les formes de discrimination fondées sur l’âge… avancé.
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[7]
Les auteurs s’appuient sur les analyses de Garonna et Ryan [1989], deux économistes du travail qui insistent sur le lien entre emploi des jeunes et relations professionnelles permettant dans le cas de la France comme dans celui des États-Unis de « protéger » les adultes de la concurrence des jeunes. On retrouve cette même explication quelques 15 ans plus tard sous la plume des économistes du travail du Conseil d’analyse économique : « La situation des jeunes Français est caractéristique d’une configuration “insiders/outsiders” où les personnes plus âgées, ayant un emploi, poussent le salaire minimum vers le haut afin d’accroître leur propre rémunération. Ils empêchent de la sorte de nombreux jeunes peu qualifiés d’accéder au monde du travail et refusent de payer pour les dédommager en leur interdisant le bénéfice du RMI » [Cahuc, Cette et Zylberberg, 2008].