Notes
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[1]
L’auteure tient à remercier sa collaboratrice Helle Strandgaard Jensen pour les informations sur la réception danoise du livre.
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[2]
Sophie Heywood et Cécile Boulaire (dir.), « Le ’68 des enfants / The Children’s’68 », Strenæ [en ligne], 13 | 2018 : https://journals.openedition.org/strenae/1769 (consulté le 9 octobre 2019).
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[3]
Hans Reitzels Forlag, Copenhague, 1969. Traduction et adaptation française de Lonni et Étienne Bolo. La première édition en français fut publiée par la CEDIPS, Lausanne, 1970, coll. « La taupe ». Elle fut rééditée en 1971 par François Maspero, Paris, « Petite collection Maspero ».
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[4]
Le mouvement contestataire international Provo naquit en 1965 à Amsterdam. Nicolas Pas, « Images d’une révolte ludique. Le mouvement néerlandais Provo en France dans les années soixante », Revue historique, 2005/2 (n° 634), p. 343-373.
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[5]
Pour une vision historique des éditions Maspero, voir le chapitre de Julien Hage dans Bruno Guichard, Julien Hage et Alain Léger (dir.), François Maspero et les paysages humains (Paris, À plus d’un titre / La Fosse aux ours, 2009).
1L’année 1968 marque un tournant dans la culture enfantine parce qu’elle renouvelle en profondeur les livres pour la jeunesse, dans leur esthétique comme dans leur contenu, véhiculant des conceptions de l’enfance inédites qui sont loin de faire l’unanimité… Comme en témoigne le scandale autour du Petit Livre rouge des écoliers et des lycéens, un manuel révolutionnaire danois publié en 1969, lorsqu’il est traduit et diffusé en Europe [1].
2Dans les années qui entourent 1968, les livres pour enfants sont emportés dans le tourbillon de contestation et d’agitation contre-culturelle qui caractérise l’époque. Toute la période autour de 1968 est aujourd’hui considérée comme un point de bascule dans la culture enfantine des pays occidentaux, une explosion de créativité et d’expérimentation radicale qui révolutionna les livres pour enfants [2]. Parmi les productions phares de ces « années 1968 », on trouve le fameux Where the Wild Things Are (Max et les Maximonstres) (1963), de Maurice Sendak, livre précurseur qui inspira de nombreux créateurs qui cherchaient à remettre en cause les conventions de la culture pour enfants ; The Inner City Mother Goose (1969), de la poétesse new-yorkaise Eve Merriam, des contes de ma mère l’Oye du ghetto, une critique féroce de l’injustice sociale urbaine de l’ère Nixon, écrits pour adultes, mais largement interprétés comme étant pour enfants ; l’univers trash et délibérément dérangeant créé par l’écrivaine suédoise Barbro Lindgren dans Loranga, Masarin och Dartanjang (1969) ; et tout l’œuvre du partenariat franco-américain François Ruy-Vidal et Harlin Quist (1966-1972), qui inclut l’incendiaire Ah ! Ernesto (1972), de Marguerite Duras, avec des images de Bernard Bonhomme, album écrit sur le vif pendant les événements de 1968.
Barbro Lindgren, Loranga, Masarin och Dartanjang, Stockholm, Rabén & Sjögren, 2001 (1ère édition 1969)
Barbro Lindgren, Loranga, Masarin och Dartanjang, Stockholm, Rabén & Sjögren, 2001 (1ère édition 1969)
L’histoire folle de Loranga, un père de famille pas comme les autres, toujours vêtu d’un peignoir et coiffé d’un couvre-théière, de son fils Masarin et du grand-père, Dartanjang…Barbro Lindgren, Loranga, Loranga, Stockholm, Rabén & Sjögren, 2019 (1ère édition 1970)
Barbro Lindgren, Loranga, Loranga, Stockholm, Rabén & Sjögren, 2019 (1ère édition 1970)
Scandale scandinave
3Inévitablement, certains de ces livres suscitèrent de féroces critiques. The Inner City Mother Goose par exemple fut le deuxième livre le plus largement interdit aux États-Unis dans les années 1970, après L’Attrape-cœurs, de J. D. Salinger, tandis qu’en 1972 la psychanalyste française Françoise Dolto accusa les éditions Harlin Quist de chercher, par le biais de leurs albums surréels, un « génocide au niveau de l’imaginaire des enfants de la classe possédante ». L’ouvrage polémique Écrits pour nuire (1985) par l’écrivaine conservatrice Marie-Claude Monchaux considère 1968 comme l’année où éclata la subversion dans la littérature enfantine en France. Or, pour trouver le livre pour enfants le plus scandaleux de cette époque, il faut regarder du côté des Scandinaves, plus particulièrement d’un petit manuel révolutionnaire danois rédigé à l’intention des écoliers de plus de dix ans. Œuvre de deux enseignants, Søren Hansen et Bo Dan Andersen, et d’un psychologue, Jesper Jensen, Den lille røde bog for skoleelever (Le Petit Livre rouge des écoliers et des lycéens) (1969) [3] avait la même taille, la même forme et la même couleur que le livre de Mao que les étudiants brandissaient lors des manifestations et « sit-in » sur les campus universitaires. Sa phrase d’ouverture expliquait aux enfants que « tous les adultes sont des tigres de papier ». Ce petit manuel devient rapidement un des ouvrages les plus traduits de ce courant révolutionnaire dans la culture enfantine, et partout où il circule il provoque des réactions violentes. L’affaire se termine au tribunal européen en 1976, avec une décision qui fit jurisprudence et marque une date importante dans l’histoire de la liberté d’expression.
Bo Dan Andersen, Søren Hansen, Jesper Jansen, Le Petit Livre rouge des écoliers et des lycéens ; nouvelle édition revue et augmentée ; traduction et adaptation française de Lonni et Étienne Bolo, Paris, François Maspero, 1971
Bo Dan Andersen, Søren Hansen, Jesper Jansen, Le Petit Livre rouge des écoliers et des lycéens ; nouvelle édition revue et augmentée ; traduction et adaptation française de Lonni et Étienne Bolo, Paris, François Maspero, 1971
4En dépit de son apparence, ce petit livre n’avait rien de chinois (pour reprendre la phrase de son traducteur français, Étienne Bolo). La majeure partie du livre était consacrée à une explication détaillée du fonctionnement du système scolaire, et aux manières de l’améliorer en écrivant des plaintes officielles, ou en créant soi-même des comités scolaires, avant de recommander, en dernier recours, des moyens violents comme des grèves. L’idée était de donner aux jeunes les outils politiques pour revendiquer leurs droits dans une société démocratique. Dans sa conclusion, il expliquait aux élèves pourquoi leurs actions politiques comptaient : « L’école et la société sont liées l’une à l’autre et complices l’une de l’autre. Pour changer l’une il faut changer l’autre. […] D’autres, à différents endroits, mènent aussi une lutte. Sache bien que c’est partout la même lutte. »
5La politisation de la culture enfantine n’était absolument pas un phénomène nouveau, mais le ton, dans ces « années 1968 », est dominé par l’avènement d’un mouvement de libération des enfants, et une importance inédite accordée à leurs droits. Émerge alors une conception très différente de l’enfant, qui repose sur son humanité fondamentale et donc son droit à l’autodétermination et le contrôle des décisions qui affectent sa vie – exactement comme l’adulte. Sous sa forme la plus extrême, ce nouveau mouvement réclamait le droit de vote pour les enfants, l’abolition des lois interdisant le travail des enfants, la suppression de l’école obligatoire, et l’éducation sexuelle pour les tout-petits. En comparaison, Le Petit Livre rouge des écoliers restait malgré tout assez conventionnel. Mais il adopta ce langage de droits et afficha clairement ses affinités avec ce mouvement, notamment lorsqu’il conseilla aux enfants d’ignorer les adultes qui leur disaient qu’ils étaient trop jeunes pour décider par eux-mêmes : « On a dit la même chose des Asiatiques, des Africains, des Indiens, des Noirs, des Rouges, des Jaunes [sic], enfin de tous ceux qu’on avait intérêt à tenir en tutelle et à exploiter. Vous savez très bien que cet argument ne vaut pas un clou. »
6C’était dans cet esprit libérationniste que les auteurs avaient conçu les sections les plus controversées du livre, sur le sexe et la drogue. Rédigées dans un langage cru et direct, facilement compréhensible par le jeune public, ces sections fournissaient des explications sur le sexe et la drogue, avec des adresses d’organisations à contacter pour obtenir plus d’information ou de l’aide (des cliniques de santé sexuelle par exemple, ou bien des services d’information pour la prévention de la toxicomanie, mais aussi des organisations militantes de la rébellion contre-culturelle, tel le Front de libération homosexuel). Les auteurs s’attaquaient aux hypocrisies et surtout aux informations fausses souvent données aux jeunes sur ces sujets. Ils cherchaient aussi à dénoncer le manque d’éducation sexuelle adéquate dans les écoles. Ils exprimaient certaines idées radicales pour l’époque qui sont devenues largement admises, comme l’importance pour les filles d’être informées sur la contraception – voire d’apporter elles-mêmes des préservatifs –, ou sur les homosexuels (« Leur amour et leurs sentiments sont aussi vrais et naturels que ceux des autres »). Sur les dangers de la masturbation, ils étaient encore plus clairs : « Ce n’est pas vrai. » Ils donnaient des conseils pour éviter de se faire mal, en expliquant les effets néfastes de la drogue et de l’alcool. Mais puisqu’il était interdit d’interdire en 1968 (d’autant plus que la révolution dite « permissive » était très avancée au Danemark : c’est le premier pays à avoir légalisé la pornographie, en 1969), le livre n’insistait pas sur l’illégalité de la drogue, ni sur l’âge du consentement, et ne parlait pas du mariage (sauf pour souhaiter qu’un jour les homosexuels puissent se marier aussi). On leur a reproché d’inciter les enfants à s’engager précocement dans les rapports sexuels, avec leur exhortation « Ayez l’audace d’oser, faites hardiment vous-mêmes vos propres expériences ».
Une réception contrastée en Europe
7La provocation était au cœur du projet. Dans la lignée du mouvement Provo, auquel les auteurs appartenaient [4], le manuel fut conçu non seulement pour les écoliers, mais aussi pour lancer un débat sur le carcan scolaire dans lequel les auteurs considéraient que l’on enfermait les enfants. Avant la publication, ils avaient donc divulgué à la presse quelques-unes des pages les plus incendiaires (dont une qui conseillait aux élèves qui voulaient faire virer leur prof de coucher avec lui) pour les mettre en appétit. Lors de la parution, ces pages étaient mystérieusement absentes de l’édition publiée. En fin de compte, les critiques danois étaient plutôt déçus par un livre qui, pour eux, n’avait rien de choquant, ce qui nous en dit long sur le contexte de l’époque dans les pays scandinaves. La contestation culturelle de la rébellion des étudiants battait son plein, et les médias pour les enfants et les jeunes étaient en ébullition. À côté de livres comme le manuel de pédagogie de la gauchiste suédoise Frances Vestin Handbok i barnindoktrinering (Manuel de contre-endoctrinement pour enfants, 1969), qui conseillait aux enfants de résister systématiquement à l’autorité car obéir aux ordres a conduit les gardes des camps de concentration à accepter de gazer les enfants juifs, ou du programme radio pour adolescents « Peberkværnen » (« Grain de poivre ») au Danemark, qui leur expliquait comment se procurer de la marijuana, ce Petit Livre rouge des écoliers paraissait assez sage, voire « ennuyeux et moraliste » (selon les termes de la critique du journal jutlandais Jyllands-Posten). Malgré leurs efforts, le scandale recherché par les auteurs n’eut pas lieu dans les pays nordiques en 1969.
8Cependant, lorsqu’il se mit à circuler au-delà des frontières de la Scandinavie, le livre commença à avoir l’effet désiré. Au cours des années 1970 et 1972, il fut traduit et diffusé en Belgique, en France, en République fédérale d’Allemagne, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas et en Suisse ainsi que dans plusieurs pays non européens, dont l’Australie, le Japon et le Mexique. Ses thèmes contestataires suscitèrent l’intérêt de la nouvelle vague d’éditeurs radicaux gauchistes en Europe qui surgit dans les années 1960, et la diffusion du Petit Livre rouge des écoliers d’un pays à l’autre fut alors rapide. En Allemagne de l’Ouest par exemple, il est publié par la Verlag Neue Kritik, liée à la Sozialistische Deutsche Studentenbund (Union socialiste allemande des étudiants), proche du mouvement étudiant de 1968, et en France dans la fameuse « Petite collection Maspero », où les étudiants se procuraient des éditions bon marché des grands penseurs radicaux de l’époque [5]. Ensuite, la diffusion auprès des élèves était souvent assurée par des groupes gauchistes militants dans les établissements (telles les Jeunesses communistes révolutionnaires et ses comités d’action lycéens en France, ou la School’s Action Union en Angleterre). Tout cela ne manqua pas d’inquiéter les autorités et ligues de moralité, qui réagirent avec une égale rapidité.
9La réaction des autorités selon les différents pays nous donne un aperçu des préoccupations majeures autour de la jeunesse à cette période. Pour la France, quand le livre sortit, au début de 1971, l’heure était à la répression dans le sillage de Mai 68. Le ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, interdit l’édition suisse de ce petit livre rouge avant même que François Maspero ait pu faire sortir sa propre édition, et Marcellin le frappa d’interdiction une seconde fois lors de la parution de celle-ci, quelques mois plus tard. L’éditeur fit publier ensuite une annonce pour le livre dans son catalogue, avec la mention « interdit ». Cette action lui valut des multiples procès au cours de ces années qui engageaient Maspero dans ce qu’il qualifiait de « lutte à mort » avec Marcellin. Cet épisode est aussi révélateur des interprétations fortement différentes que ce manuel danois suscitait. En France, un pays secoué par une forte mobilisation politique des jeunes, il fut perçu comme un véritable manuel de la révolution, et il était donc interdit pour cause de menace à l’ordre public.
10Le contraste avec la réception outre-Manche est frappant. La plupart des critiques anglaises évacuaient les questions politiques soulevées par The Little Red Schoolbook (1971), pour s’attaquer plutôt avec violence à la section sur le sexe. De fait, la version anglaise, produite par l’éditeur Stage One (puisque l’éducation est la « première étape » de la révolution), était très sérieuse et bien documentée – beaucoup plus que la traduction française, qui se voulait accessible en France, en Belgique et en Suisse, et donc évitait de donner trop de détails locaux. L’édition anglaise avait été entièrement revue et adaptée par une équipe d’enseignants et d’écoliers pour détailler les injustices du système scolaire anglais. Mais elle fut rapidement frappée d’interdiction pour infraction aux lois sur l’obscénité, et ses exemplaires (du moins ceux que la police réussit à trouver) furent saisis. Le timing de sa parution fit que Le Petit Livre rouge devint un acteur important dans les débats très féroces sur la censure, avec les partisans de la révolution permissive des sixties d’un côté, et les défenseurs de l’ordre moral de l’autre. Il sortit en Angleterre juste avant le début du procès du fameux numéro spécial « pour écoliers » du magazine de la contre-culture, Oz. L’été 1971 en Angleterre fut dominé par ces deux procès spectaculaires pour obscénité. Les deux ouvrages furent condamnés, et l’éditeur du Petit Livre rouge se vit contraint de produire une nouvelle édition tronquée. Grâce à l’intérêt lubrique que les médias anglais portaient aux deux affaires (fortement encouragé par les éditeurs du magazine Oz), ces procès firent sensation. Toute la contre-culture hippie se retrouva sur le banc des accusés, car ces procès fournirent les preuves que cherchaient les militants de droite pour établir que la révolution permissive voulait pervertir la jeunesse : selon l’activiste Mary Whitehouse, « ils ont démontré sans ambiguïté à quel point les jeunes sont vulnérables entre les mains de ceux qui prêchent “la liberté” mais prônent en réalité la licence ».
Bo Dan Andersen, Søren Hansen, Jesper Jensen, The Little Red Schoolbook, traduit du danois par Berit Thornberry, édition revue (expurgée), Londres, Stage 1, 1971, couverture et p. 10-11
Bo Dan Andersen, Søren Hansen, Jesper Jensen, The Little Red Schoolbook, traduit du danois par Berit Thornberry, édition revue (expurgée), Londres, Stage 1, 1971, couverture et p. 10-11
11Considérant que la cour anglaise avait porté atteinte à sa liberté d’expression, Richard Handyside, des éditions Stage One, fit appel à la Cour européenne des droits de l’homme. Dans son analyse de la procédure du procès anglais, la Cour européenne repéra ce choc des cultures qu’avaient caractérisé les débats autour du Petit Livre rouge des écoliers, ainsi que sur l’enfance et l’éducation en cette période. Mais le fait d’épouser un point de vue considéré comme « radical » avait affaibli l’autorité des défenseurs du livre danois : « La cour estima que bien des témoins avaient adopté une attitude à ce point unilatérale et extrémiste qu’ils avaient perdu dans une large mesure le discernement conférant aux dépositions beaucoup de valeur dans un tel procès. » Dans ses délibérations, la Cour européenne attachait une « importance particulière à la destination du Schoolbook », et au fait qu’il était aisément accessible même aux jeunes lecteurs d’environ dix ans, par son style d’écriture, son mode de diffusion et la modicité de son prix. Les juges trouvaient que « des jeunes traversant une phase critique de leur développement pouvaient interpréter [le Schoolbook] comme un encouragement à se livrer à des expériences précoces et nuisibles pour eux, voire à commettre certaines infractions pénales ». L’arrêt du 7 décembre 1976 de la Cour européenne maintint donc la décision de la cour anglaise, et établit que chaque État avait le droit de statuer lui-même, dans certaines limites, sur la protection morale de ses citoyens. Il fit ainsi jurisprudence, et cet arrêt fut souvent cité dans des affaires concernant la liberté d’expression. Il accorde aux États nationaux d’importants pouvoirs restrictifs sur la liberté d’expression, notamment lorsqu’il s’agit de la protection de la jeunesse ou des sensibilités religieuses.
« School Kids Issue », Oz, n° 28, mai 1970
« School Kids Issue », Oz, n° 28, mai 1970
12C’est ainsi qu’une tentative de provocation par des soixante-huitards danois déclencha une série de procès qui finit par forcer la Cour européenne des droits de l’homme à trancher sur la question de savoir où le droit fondamental à la liberté d’expression dans une société démocratique doit s’arrêter au nom de la protection de l’enfance. Cette affaire révèle jusqu’à quel point la contestation dans ces « années 1968 » autour des rapports de la société avec l’enfance pouvait polariser les perspectives. Mais cet affrontement entre deux visions de l’enfance était aussi l’expression d’un problème qui reste d’actualité, et que l’on pourrait considérer comme inhérent à la culture enfantine. Selon la Convention des droits de l’enfant de l’ONU (1989), les enfants ont des droits en la matière que les pays doivent respecter. Mais comment conjuguer leur droit à la liberté d’expression et à l’information avec leur droit à la protection contre les contenus médiatiques qui pourraient nuire à leur bien-être ?
Notes
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[1]
L’auteure tient à remercier sa collaboratrice Helle Strandgaard Jensen pour les informations sur la réception danoise du livre.
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[2]
Sophie Heywood et Cécile Boulaire (dir.), « Le ’68 des enfants / The Children’s’68 », Strenæ [en ligne], 13 | 2018 : https://journals.openedition.org/strenae/1769 (consulté le 9 octobre 2019).
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[3]
Hans Reitzels Forlag, Copenhague, 1969. Traduction et adaptation française de Lonni et Étienne Bolo. La première édition en français fut publiée par la CEDIPS, Lausanne, 1970, coll. « La taupe ». Elle fut rééditée en 1971 par François Maspero, Paris, « Petite collection Maspero ».
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[4]
Le mouvement contestataire international Provo naquit en 1965 à Amsterdam. Nicolas Pas, « Images d’une révolte ludique. Le mouvement néerlandais Provo en France dans les années soixante », Revue historique, 2005/2 (n° 634), p. 343-373.
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[5]
Pour une vision historique des éditions Maspero, voir le chapitre de Julien Hage dans Bruno Guichard, Julien Hage et Alain Léger (dir.), François Maspero et les paysages humains (Paris, À plus d’un titre / La Fosse aux ours, 2009).