Politique et fictions entretiennent des rapports constants et étroits dans des domaines extrêmement variés allant des nouvelles technologies aux politiques urbaines, de l’écologie à la création cinématographique, de l’enseignement aux médias. En posant un regard rétrospectif sur les dossiers publiés par les Quaderni depuis trente ans, cet article met en évidence une transformation radicale des formes, des figures et des enjeux de communication. Des utopies technologiques aux dystopies de la science fiction, des storytellings aux mini-récits fragmentaires, des fictions complotistes aux fake news, c’est l’ensemble du champ politique qui semble contaminé par la fiction et s’engloutir en elle. Un parallèle avec les travaux de l’américain Fredric Jameson permet de souligner l’apport spécifique de la démarche des Quaderni dans l’analyse critique des rapports entre technologie, communication et pouvoir.
Politics and fiction have a constant and close links in a wide variety of fields, ranging from new technologies to urban policies, from ecology to filmmaking, from teaching to medias. By looking back on the files published by the Quaderni over the last thirty years, this article highlights a radical transformation of forms, figures and communication issues. From technological utopias to dystopias of science fiction, from storytelling to fragmentary mini-narratives, from conspiracy fiction to fake news, it is the whole political field that seems contaminated by fiction and engulfs itself in it. A parallel with the work of the American Fredric Jameson highlights the specific contribution of the Quaderni approach in the critical analysis of the relationship between technology, communication and power.