RSE, diversité, culture organisationnelle et apprentissage(s)
Pourquoi et comment les grands groupes dépositaires d’une mission de service public s’approprient-ils les concepts de RSE et développement durable ? Application de la Poste et de GDF Suez
1Auteure : Corinne Delpuech Portales
2Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion sous la direction de Jacques Igalens soutenue le 25-01-2012 à l’Université de Toulouse 1 dans le cadre de l’École doctorale Sciences de Gestion, en partenariat avec Centre de Recherche en Management
3Jury : Michel Capron et Franck Cochoy (Rapp.), Jacques Igalens et Patrice Roussel.
4Résumé
5Cette thèse s’attache à mettre en parallèle le déclin du concept de service public (SP) en France et la montée en puissance des concepts de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) et de développement durable (DD).
6Mobilisant principalement la théorie néo-institutionnelle, cette thèse s’appuie sur deux cas empiriques : La Poste et GDF SUEZ. Elle montre que, dans les groupes dépositaires d’une mission de SP, le concept de RSE-DD est un mythe rationalisé de substitution qui s’institutionnalise pour permettre de retrouver, en interne comme en externe, une légitimité cognitive et normative, légitimité écornée lors du passage du modèle de SP au modèle marchand. Les contradictions institutionnelles entre le modèle de SP et le modèle libéral de marché invitent ces groupes à rechercher un cadre institutionnel alternatif, incarné en l’occurrence par la RSE-DD. L’investigation fait également appel à deux cadres théoriques complémentaires (théorie de l’acteur réseau et théorie de l’apprentissage). La sociologie de l’acteur réseau permet de comprendre que le concept de RSE-DD, en étendant les notions d’intérêt général héritées du service public, est source d’innovations dans ces entreprises. Ces innovations émergent lorsqu’elles s’appuient sur un réseau d’acteurs, parmi lequel l’Etat tient une place majeure. La thèse met en lumière des mécanismes d’organisational learning, majoritairement en simple boucle, en matière d’appropriation de la RSE-DD. Cet apprentissage organisationnel est facilité par le cadre cognitif et culturel des acteurs, socialement élaboré dans le cadre du SP, et il renforce le processus d’institutionnalisation de la RSE-DD.
Le portage d’une politique de diversité en entreprise comme processus de changement : enjeux stratégiques et dynamiques socio-organisationnelles
7Auteure : Maria Giuseppina Bruna
8Thèse de Doctorat en Sociologie des Organisations sous la direction d’Emmanuel Lazega, soutenue le 22/11/2013 à l’Université Paris-Dauphine, dans le cadre du laboratoire IRISSO et de la Chaire « Management t Diversité » de Dauphine
9Jury : Annie Cornet et Jean-Marie Peretti (Rapp.), Jean-François Chanlat (Prés.), Emmanuel Lazega, Mustafa Özbilgin, Stéphanie Dameron.
10Résumé
11A la lisière de la sociologie et des sciences de gestion, cette thèse interroge les enjeux motivationnels, les défis stratégiques et la phénoménologie inhérents à la conduite d’une politique diversité en entreprise perçue comme processus de changement organisationnel.
12La recherche analyse, dans un premier temps, le contexte socio-historique et les mécanismes ayant vu l’émergence de la problématique de la diversité aux Etats-Unis ainsi que les enjeux institutionnels et les dynamiques socio-professionnelles ayant présidé, au tournant des années 2005/2006, à son importation adaptative dans le contexte français. Elle se penche ensuite sur les piliers (discursifs, normatifs et praxistiques) d’une politique de diversité, sur ses logiques inspiratrices (économiques et sociales), ses chantiers multiples ainsi que sur ses modalités de déploiement opérationnel.
13La thèse élabore, ensuite, un éventail d’hypothèses de recherche, ayant trait aux motifs stratégiques présidant à la mise en place d’une politique diversité (prisme de la légitimité) et à sa phénoménologie (modèle du changement organisationnel patronné mettant en relief l’articulation de processus de régulation sociale et d’apprentissage collectif : missionnaire, fonctionnel, managérial). La conduite d’une politique diversité étant ici appréhendée comme l’ensemble des dynamiques sociales et organisationnelles qui en entourent l’impulsion, l’élaboration, le pilotage et le déploiement, depuis sa fabrication stratégique jusqu’à son évaluation, en passant par sa mise en œuvre opérationnelle. Pour ce faire, la thèse s’appuie sur des données empiriques tirées de quatre enquêtes exploratoires et mobilise un vaste bagage théorique allant de l’analyse stratégique à la théorie de la régulation sociale, de la socio-dynamique de l’innovation à la sociologie néo-structurale, de l’anthropologie des organisations aux théories de la coopération.
14Reposant sur une étude de cas longitudinale et multi-sources (qualitatives, textuelles, relationnelles et quantitatives), la Partie III teste les hypothèses élaborées dans le cadre d’une grande organisation patrimoniale de service public, le Groupe La Poste. Elle en questionne d’abord les orientations stratégiques, la morphologie et le contenu (axiologique, programmatique et praxistique), de ses balbutiements (2005/2006) à sa phase de maturité (2012). Elle en explore, ensuite, la phénoménologie, en s’intéressant aux jeux d’acteurs et dynamiques socio-organisationnelles (à commencer par les processus de régulation sociale et d’apprentissage collectif) qui en ont accompagné le déploiement. Largement entamée mais encore inachevée, la démarche de La Poste illustre la complexité et les tiraillements inhérents au déploiement d’une politique transformative de diversité. Le caractère transformatif de celle-ci étant apprécié à l’aune de plusieurs critères : sa capacité à induire une évolution des discours, de programmes et de pratiques organisationnels, son insertion dans une dynamique d’apprentissage en continu aboutissant, grâce au déploiement de processus de régulation sociale, à l’appropriation managériale de la « question de la diversité », son intégration dans une perspective stratégique, transversale, partenariale et durable, son inscription dans un mouvement spiroïdal (expansionniste, tendanciellement cyclique et toujours in fieri).
15Cette thèse se veut une contribution à l’heuristique de la diversité. C’est pourquoi elle opère un décentrement de la perspective de recherche : de la description de la morphologie des politiques diversité à l’investigation de leur phénoménologie. Elle propose, en outre, un éclairage nouveau sur les enjeux sociaux sous-jacents au portage d’une politique diversité, en l’appréhendant comme une démarche stratégique et un effort collectif tendu vers la transformation de l’organisation et une « meilleure gestion » des « dilemmes de l’action collective ».
16Contribution originale de la thèse, le « modèle » du changement diversité se configure comme un référentiel d’analyse et un outil d’aide à la décision. Né du croisement de la littérature scientifique, d’un bagage théorique transdisciplinaire et de données empiriques, il possède une portée descriptive et explicative. Il éclaire les motifs stratégiques poussant, dans le contexte français, une grande entreprise à engager une démarche diversité (réaction à des contraintes exogènes, à des pressions institutionnelles et à des considérations économiques dûment endogénéisées et habillées de volontarisme patronal) ainsi que les processus qui en accompagnent la mise en œuvre. Il permet de décrypter le déploiement d’une politique diversité dans un contexte de macro-changement organisationnel.
La construction d’une culture organisationnelle en faveur de la diversité dans l’enseignement supérieur. Monographie d’une recherche-intervention menée au sein d’une business school française
17Auteure : Sabrina Pérugien
18Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion sous la direction d’Isabelle Barth, soutenue le 09/01/2015 à l’Ecole de Management de Strasbourg, dans le cadre du laboratoire Humanis.
19Jury : Véronique Chanut et Jean-François Chanlat (Rapp.), Mathilde Gollety, Christian Margaria, Pap Ndiaye, Isabelle Barth.
20Résumé
21S’inscrivant dans une perspective pluridisciplinaire faisant appel notamment à la sociologie bourdieusienne et à l’analyse stratégique crozérienne, cette thèse s’intéresse aux pratiques d’égalité (des chances et de traitement), de non-discrimination et de diversité déployées au sein des Business Schools françaises.
22A la frontière de la stratégie et de la GRH, cette recherche interroge la responsabilité sociale des grandes écoles de commerce, déplaçant la focale sur l’observation des organisations qui constituent l’antichambre du monde des affaires et qui « fabriquent » la future génération de managers. Elle rend compte de la dynamique de construction d’une culture organisationnelle en faveur de la diversité et adopte, pour ce faire, une démarche ethnométhodologique à visée transformative : la recherche-intervention. S’attachant davantage à l’action organisée et organisante (organizing) qu’à l’organisation (organization), ce travail donne à voir un changement organisationnel en train de se faire. Il s’agit ainsi d’une étude longitudinale processuelle in situ d’un terrain d’investigation unique (monographie). Afin d’offrir une densité de description et une profondeur de l’analyse, la thèse mobilise l’approche contextualiste de Pettigrew.
23Questionnant l’intégration stratégique de la diversité à la culture organisationnelle d’une Business School française, la thèse met au jour une taxonomie puis une modélisation des comportements des étudiants en gestion vis-à-vis de la diversité. Cela faisant, elle éclaire des dimensions peu connues de la représentation que se font les managers en devenir de la diversité et de son management. En rendant compte de la dynamique de changement autour de la diversité au sein d’une grande école de commerce, elle identifie les rôles de différents acteurs (entreprises partenaires, étudiants, personnel administratif et enseignants-chercheurs) dans la fabrique de la diversité au sein de l’organisation.
24Mobilisant une perspective parties prenantes, elle donne à entendre – à partir de la restitution de témoignages, d’extraits d’entretien et d’observation –, les différents mécanismes facilitateurs ou bloquants dans l’avancée du projet de conversion stratégique de l’organisation. Enfin, mobilisant l’approche lewinienne du changement, la recherche rend compte du processus de régulation sociale à l’œuvre, conduisant à l’adoption de nouvelles règles organisationnelles allant de pair avec l’adoption de nouvelles normes comportementales au sein de la communauté d’acteurs concernés par la dynamique de diversité.
25Cette étude montre notamment que l’institution d’une culture organisationnelle en faveur de la diversité peut être facteur d’au moins trois types de performance : la performance organisationnelle, la performance de la fonction RH et la performance sociale/sociétale. La thèse aboutit ainsi à la conceptualisation de la notion de « culture-projet de la diversité » qui désigne la volonté stratégique d’échafauder une culture autour et en faveur de la diversité.
Responsible Management & Business Schools : Analysis of the Schools Strategy and the Education
26Auteure : Guenola Nonet Abord-Hugon
27Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion sous la direction de Florence Rodhain, soutenue le 27-11-2013 à l’Université Montpellier 1, dans le cadre de l’École Doctorale « Economie et Gestion », en partenariat avec Montpeller Research in Management.
28Jury : Jean-Marie Peretti et Lucas Meijs (Rapp.), Gérald Naro, Shiv Tripathi et Florence Rodhain.
29Résumé
30Cette thèse questionne les conditions de prise en compte des enjeux du responsible management dans la pratique organisationnelle et les programmes formatifs de quatre Business Schools Européennes. La recherche se penche sur les motifs stratégiques poussant ces Etablissements à engager des démarches de responsabilité sociale ainsi que sur leurs mécanismes de mise en œuvre. Pour ce faire, elle prend en examen les innovations réalisées au sein de ces Ecoles en vue d’encourager, dans leur conduite organisationnelle et leur pratique pédagogique, un renouveau du management.
31L’originalité de cette thèse tient à son caractère empirique exploratoire. En dépit de toute une littérature critiquant le modèle traditionnel des Business Schools et recommandant des changements structurels destinés à l’adapter aux défis de la modernité, peu de travaux empiriques s’intéressent au champ de la formation supérieure en management. Rares sont les enquêtes qui analysent les stratégies déployées au sein des l’Etablissements en vue d’impulser une démarche de responsabilité sociale ainsi que les innovations pédagogiques afférentes. La revue de littérature révèle, en outre, une absence de consensus concernant la définition du management responsable. A contrario, cette thèse, qui se réclame de la théorie enracinée, mobilise un riche corpus de données (tirées de 47 questionnaires, 112 cartes cognitives et 28 journaux de bord codés et analysés) relatives à trois Business Schools (HEC Paris, Erasmus University-Rotterdam School of Management, Ashridge Business School) et à une école au modèle alternatif (Schumacher College).
32Les principaux apports de la recherche ont trait à : 1) la redéfinition du management responsable (à la croisée des perceptions et réflexion des étudiants, du corps professoral et administratif, et des Alumni), 2) la synthèse des changements suggérés au sein des Business Schools par les parties prenantes rencontrées, en vue d’encourager un management responsable, 3) l’analyse de Masters incluant des innovations pédagogiques destinées à encourager un management responsable, 4) l’étude des différentes stratégies développées par les individus en charge du développement responsable du campus.
Acteurs en responsabilité, communautés (dé)responsabilisées
L’épreuve de la responsabilité : le personnel de la grande distribution à l’ère de la responsabilité
33Auteur : Denis Coedel
34Thèse de doctorat en Sciences de Gestion sous la direction de Julienne Brabet soutenue le 05-11-2013 à l’Université Paris-Est, dans le cadre de École doctorale Organisations, marchés, institutions, en partenariat avec l’Institut de recherche en gestion
35Jury : Frédérique Pigeyre (Prés.), Amélie Seignour et Didier Cazal (Rapp.), Julienne Brabet, Philippe Robert-Demontrond, Jean-François Chanlat.
36Résumé
37La Responsabilité Sociale des Entreprises constitue un mouvement majeur d’évolution des organisations du secteur économique. Au cœur d’une société en perpétuelle mutation, la notion de responsabilité acquiert une place centrale dans la conception et la réalisation de l’action. Les démarches RSE menées par les entreprises font l’objet de nombreuses études dans leurs dimensions économiques et gestionnaires, mais restent encore peu questionnées quant à leur dimension socio-culturelle.
38Cette thèse se penche sur les répercussions inhérentes à l’introduction de discours et de pratiques relevant de la RSE sur les salariés des entreprises du secteur de la grande distribution. L’émergence d’un paradigme social de la responsabilité, qui mobilise un ensemble de valeurs et de croyances transversales à une société, somme ces individus de surmonter l’épreuve paradigmatique de la responsabilité par laquelle ils se devront d’intégrer les attentes de responsabilités au cœur des représentations et des actions de leur travail quotidien. Dans ce cadre, l’organisation endosse un rôle accompagnateur de l’individu en lui fournissant de nombreux supports, mais aussi en lui opposant des contraintes importantes, issus, pour l’ensemble, de l’histoire et des structures organisationnelles.
39L’étude qualitative, réalisée autour de l’analyse approfondie de quarante-deux entretiens semi-directifs et d’une étude documentaire fouillée, montre comment l’individu devient le dépositaire de la lourde charge de mettre en acte dans son travail les enjeux sociaux et macro-sociaux des évolutions de l’univers paradigmatique de la société auquel il participe.
« Le management de l’environnement à travers ses instruments : de la diffusion d’outils à la construction de dynamiques d’action collective pour l’innovation environnementale »
40Auteure : Jeanne Riot
41Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion sous la direction de Franck Aggeri soutenue le 16-12-2013 à l’ENMP dans le cadre de l’Ecole doctorale Economie, organisations, société, en partenariat avec le Centre de gestion scientifique.
42Jury : André Sobczak (Prés.), Jean-Pascal Gond et Amaury Grimand (Rapp.), Franck Aggeri et Christophe Abrassart.
43Résumé
44La réduction des impacts environnementaux des entreprises s’appuie notamment sur de nombreux instruments d’évaluation environnementale (ACV, Bilan Carbone, etc.) censés guider leurs actions. Or, malgré leur importante diffusion, la question de leur performativité, c’est-à-dire de leur capacité à transformer effectivement les pratiques managériales, reste posée. Autrement dit, nombre de ces outils d’évaluation ne deviennent pas ipso facto des instruments de gestion. Dans les travaux en ingénierie de l’environnement, les difficultés d’appropriation des instruments d’évaluation sont associées aux propriétés intrinsèques de ces outils (ergonomie, robustesse des modèles scientifiques) et font l’objet d’un travail de révision permanente. Dans cette thèse, nous explorons les dimensions organisationnelles et cognitives de cette appropriation, en particulier l’émergence de communautés épistémiques et pratiques structurées autour des instruments et qui constituent le milieu réceptif à leur déploiement. Issue d’un travail en CIFRE dans un cabinet de conseil en environnement, cette thèse étudie, à partir de six cas empiriques, les processus et les conditions dans lesquels les instruments enclenchent des dynamiques d’action collective. Au-delà des instruments, nous étudions les dispositifs qui sont mis en œuvre dans le cours d’actions collectives ainsi que leurs effets inattendus. La thèse met en évidence l’existence de dispositifs plus ou moins élaborés qui influent sur les capacités d’apprentissage des entreprises. La caractérisation de ces dispositifs permet d’identifier de nouvelles figures d’acteurs et des communautés intermédiaires, plus ou moins intégrées à l’entreprise, jouant un rôle clé dans les dynamiques d’action collective.
Discours, labels et utopies de la RSE
L’économie de la responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise : le rôle informationnel des tierces parties
45Auteure : Gabrielle Moineville
46Thèse de Doctorat en Économie et finance sous la direction de Matthieu Glachant soutenue le 23-11-2012 à l’ENMP, dans le cadre de Ecole doctorale Economie, organisations, société, en partenariat avec le Centre d’Economie Industrielle.
47Jury : Mireille Chiroleu-Assouline (Prés.), Yolande Hiriart et Frans De Vries (Rapp.), Matthieu Glachant, Philippe Mahenc, Pierre Fleckinger.
48Résumé
49Cette thèse étudie le rôle des tierces parties dans les problématiques informationnelles autour de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE). Les firmes indiquent de plus en plus le fait qu’elles adoptent des pratiques responsables. Cela peut être lié au fait qu’il existe des parties prenantes (e.g. consommateurs, investisseurs) qui sont prêtes à récompenser les comportements responsables. Cependant, la véracité des revendications des entreprises est souvent impossible ou au moins difficile à certifier. Ce qui peut inciter les entreprises à manipuler leur communication. Cette dissertation a pour objectif d’analyser la façon dont de tierces parties peuvent tempérer cette asymétrie d’information. Des organisations comme des agences de notations, des organisations non-gouvernementales (ONGs) ou des organismes certificateurs, peuvent examiner les actions réelles des entreprises et transmettre cette information aux parties prenantes. Ces tierces parties ont un comportement informationnel hétérogène : certaines fournissent des informations plus particulièrement sur les entreprises qui se comportent de manière irresponsable, alors que d’autres se spécialisent dans la mise en lumière des entreprises responsables. L’Auteure développe un modèle théorique simple qui explore l’offre de qualité dans des environnements informationnels amicaux, où la qualité est révélée plus souvent lorsqu’elle est haute que lorsqu’elle est basse, et dans des environnements hostiles, où c’est l’inverse. Elle applique ensuite ce modèle à deux types de tierces parties : les ONGs et les labels. Elle étudie le choix de production de bonnes ou mauvaises nouvelles afin de comprendre quand et pourquoi les ONGs choisissent d’être hostiles ou amicales. Elle évalue in fine quel est le niveau de sévérité des labels qui entraîne le plus d’investissement et le bien-être social le plus important.
Responsabilité sociale de l’entreprise, responsabilité éthiques et utopies, les fondements normatifs de la RSE : étude de la place du droit dans les organisations
50Auteure : Isabelle Cadet Robert
51Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion sous la direction de Yvon Pesqueux soutenue le 22-12-2014, au CNAM, dans le cadre de l’École doctorale Abbé Grégoire, en partenariat avec le Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l’action.
52Résumé
53Cette thèse sur travaux porte sur la recherche des fondements normatifs possibles de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE). C’est une analyse approfondie de la notion de norme, de ses fonctions en tant qu’outil de gestion, de ses limites en dehors de toute éthique. Le sujet est traité de manière transdisciplinaire : l’apport théorique des sciences de gestion s’appuie sur l’étude empirique du droit, comme révélateur des utopies, réalisables ou non, en matière de RSE. Les responsabilités dites éthiques sont-elles une nouvelle idéologie, une espèce de rêve social qui ne se soucie guère des étapes réelles dans la construction d’une nouvelle société, ou un nouveau pouvoir de la connaissance, un projet d’organisation politique, fondée sur l’axiologie des droits de l’Homme ? L’étude de la place du droit au sein de la RSE est un moyen de revisiter de nombreuses théories des organisations, notamment sur la gouvernance, les parties prenantes, la démocratie, le développement durable, le risque, la responsabilité. Elle conclut à la nécessité du respect préalable du droit dans la création et l’utilisation des outils de gestion. L’objet de la recherche, à la croisée des chemins entre les sciences de gestion et les sciences juridiques, autorise néanmoins une réflexion critique sur la flexibilité de la règle de droit et la régulation par les normes, devenues de plus en plus souples et floues, causes d’une privatisation du système économique global. Prenant la mesure des mutations normatives dans la gouvernance mondiale, cette thèse propose de surmonter le défi de l’internormativité, par une nouvelle éthique de la responsabilité. L’idée, en France, serait de concevoir la responsabilité sociale des entreprises comme la fiction juridique de l’entreprise citoyenne. Une véritable extension de responsabilité préventive serait à la charge des sociétés personnes morales dans le cadre de leur sphère d’influence.
RSE, territoires et externalités locales
GRH, diversité et territoires : les pratiques de trois entreprises implantées à Aulnay-sous-Bois
54Auteur : Florimond Labulle
55Thèse de doctorat en Sciences de Gestion sous la direction de Frédérique Pigeyre soutenue le 25-11-2013 à l’Université Paris-Est, dans le cadre de l’École doctorale Organisations, marchés, institutions, en partenariat avec l’Institut de recherche en gestion
56Jury : Julienne Brabet (Prés.), Maurice Thévenet et Géraldine Schmidt (Rapp.), Jean-François Chanlat et Frédérique Pigeyre.
57Résumé
58La thèse explore, au regard du prisme de la diversité, les pratiques de GRH mises en place par des entreprises implantées dans des zones défavorisées. S’appuyant sur le cas emblématique des quartiers nord d’Aulnay-sous-Bois et de trois entreprises de proximité, elle propose de (re)penser les relations entre les entreprises et les territoires qui les accueillent.
59Une présentation fine de l’environnement macroéconomique et social introduit une (re)définition du territoire puis des territoires en difficultés, qui aboutit à appréhender le territoire comme nouvel enjeu de GRH.
60Permettant de réinvestir la territorialité tout en réaffirmant la responsabilité sociale et sociétale des organisations, les préoccupations de RSE ont favorisé l’élaboration de politiques de diversity management, notamment en matière de GRH ainsi que la mise en place de dispositifs de lutte contre les discriminations et d’égalité des chances.
61La méthodologie qualitative mobilisée (entretiens semi-directifs avec analyse de contenu) consent d’explorer finement le contexte économique et social des quartiers nord d’Aulnay-sous-Bois et de mettre au jour l’existence d’un processus dynamique de ségrégation multiple. Elle permet de caractériser précisément les enjeux et les questions de diversité dans ces territoires, puis de montrer les avancées et les limites des politiques et des pratiques de gestion de cette diversité dans les entreprises étudiées.
62La thèse se termine par une réflexion théorique qui vise à montrer les interactions constantes entre environnement spécifique et pratiques des entreprises.
Partenariats ONG-entreprise et évolution du business model de la grande entreprise. le cas de Suez-environnement
63Auteur : Raphaël Maucuer
64Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion sous la direction de Bernard de Montmorillon soutenue le 15-05-2013 à l’Université Paris-Dauphine, dans le cadre de Ecole doctorale de Dauphine, en partenariat avec Dauphine Recherches en Management.
65Jury : Robert Desmarteau et Xavier Lecocq (Rapp.), Christophe Assens, Alexandre Braïlowsky, Pierre Romelaer et Bernard de Montmorillon.
66Résumé
67Dans nos économies globalisées, l’émergence des ONG conduit les grandes entreprises à développer divers types de partenariats ONG-entreprise (POE). Les chercheurs s’interrogent sur leurs enjeux stratégiques. Cette thèse étudie la contribution spécifique des POE à l’évolution du business model (BM) de la grande entreprise.
68La thèse repose sur des nombreux « allers-retours » entre la littérature et une étude empirique centrée sur le cas de Suez-Environnement, entreprise multinationale spécialisée dans la gestion de services d’eau et d’assainissement et dans la gestion des déchets. Elle se structure en trois parties, traitant respectivement de la revue de littérature (Partie I regroupant les chapitres I et II), du protocole méthodologique (Partie II regroupant les chapitres III et IV), de la présentation et de l’analyse des résultats (Partie III regroupant les chapitres V et VI).
69L’étude de cas longitudinale processuelle du cas de Suez-Environnement met en lumière trois grands apports des POE : 1° les POE, selon leur type, influencent la stratégie de l’entreprise par leur concours à la segmentation des activités ; 2° ils contribuent à la conception et au déploiement des BM issus de la nouvelle segmentation ; 3° ils jouent un rôle moteur dans l’évolution du portefeuille de BM de l’entreprise. La recherche donne à voir, en outre, les possibilités d’enrichissements mutuels entre deux profils d’organisations différentes, perçues comme antagonistes, et s’inscrivant dans des relations parfois ambigües.
70À partir de ces résultats, l’Auteur propose : une conception élargie de la finalité du BM intégrant la performance sociétale ; une représentation enrichie du concept de BM, baptisée modèle RCOV-EPs, articulant quatre dimensions en interactions ; et le concept de métabusiness model défini comme une métalogique de création de valeur socioéconomique émergeant de relations inter-BM.
71Dans un contexte de crise économique, sociale et environnementale à l’échelle mondiale, des pratiques se plaçant à l’intersection des logiques marchandes et non marchandes, privées et publiques sont susceptibles d’apporter des solutions innovantes en faveur d’un développement plus équilibré des territoires. Si ces pratiques n’en sont qu’à l’état embryonnaire, l’Auteure plaide en faveur de leur dissémination, en concertation avec les différents acteurs de la « triple régulation ». Le « PPP participatif » (« modèle 4P ») y est décrit comme une parfaite illustration des formes hybrides d’organisations associant les représentants du secteur public, du secteur privé et du « tiers secteur ».
Quelques ouvrages récents sur la RSE
72Par Maria Giuseppina BRUNA
73Dans un contexte marqué par la persistance de la crise économique, l’intensification des conflictualités sociales, le renfermement identitaire et la flambée des tensions intercommunautaires (tour à tour inter-ethniques, inter-religieuses et inter-statutaires), l’entreprise, en tant qu’Institution, se voit enjointe à assumer (ou à réinvestir) son rôle d’intégration par le travail ainsi que sa mission d’acteur de la cohésion sociale.
74Tout à la fois question politique et problématique managériale, les rapports entre les entreprises et la société demeurent, néanmoins, un champ relativement peu exploré par la recherche francophone en sciences sociales. C’est ce manque, en termes d’éclairage scientifique du réel, que comble la parution de L’entreprise dans la société. Une question politique publié en janvier 2015 aux Editions La Découverte, dans la prestigieuse collection « Grands Repères ». Rédigé par Michel Capron (Professeur émérite des Universités et chercheur à l’Institut de recherche en gestion de l’Université Paris-Est, Vice-président de la Plateforme nationale d’actions globales pour la RSE) et Françoise Quairel-Lanoizelée (Maître de conférences et chercheure au centre Dauphine Recherche en Management), cet ouvrage questionne les relations complexes entre l’Entreprise et la Société. Et ce, car, comme le rappellent les Auteurs, « la vie quotidienne est largement déterminée par ce que font – ou ne font pas – les entreprises. Acteurs économiques omniprésents, elles jouent également un rôle de plus en plus important dans la vie de la Cité ».
75Dans un contexte marqué, entrechoqué ou gondolé par des mutations profondes des systèmes économiques, des pratiques sociales et des modes de vie, il s’agit là de rappeler l’encastrement de l’économique dans le social autant que l’influence de l’économique (et, plus précisément, des activités entrepreneuriales) dans le façonnement et l’entrelacement des champs sociaux. Cela faisant, les Auteurs interrogent la double fonctionnalité des entreprises : économique (orientée vers ses actionnaires, ses clients, ses fournisseurs, ses distributeurs et ses concurrents) et sociétale (s’adressant à la Cité) au regard des responsabilités plurielles qui en résultent. Ainsi adoptent-ils une appréhension globale de la firme (de ses enjeux et de ses impacts, de ses inputs et de ses outputs) et une conception multidimensionnelle de sa performance.
76Croisant une perspective socio-historique et une lecture théorique (au travers de la dialectique désencastrement / encastrement), Capron et Quairel-Lanoizelée éclairent les évolutions des relations Entreprise-Société, en cernant les changements à la fois en matière d’attentes de la société et de réaction des organisations. Ils soulignent, ensuite, la pluralité des représentations de l’intérêt général qui se superposent, s’affrontent, s’entrechoquent et se combinent dans l’interaction entre Entreprise et Société, au gré des perspectives (variées et variables) des parties prenantes, de la diversité des enjeux globaux posés (biens collectifs, biens communs, biens publics mondiaux) et des cadrages notionnels mobilisés (soutenabilité et responsabilité).
77Critiquant une approche managériale de la RSE qu’ils jugent trop étroite et restrictive, les Auteurs proposent de restituer à la notion de Responsabilité sa perspective holistique, sa vocation stratégique et sa charge (potentiellement) transformationnelle. Pour ce faire, ils développent l’idée d’une « redevabilité » des entreprises envers la société résultant de leurs impacts sur l’environnement (naturel et humain) et des ressources qu’elles s’y procurent.
78Après avoir investigué la dynamique relationnelle des acteurs (pressions de la société civile, pressions des marchés) et investigué le business case comme compromis, les Auteurs se penchent sur les formes de codification des relations entreprise-société en explorant les cadres institutionnels de la régulation publique et privée, l’articulation entre hard law et soft law au niveau national et international et le rôle de la jurisprudence.
79Ils s’intéressent ensuite aux réponses stratégiques élaborées par les entreprises pour « faire face » ou « assumer » leurs responsabilités (des « stratégies d’évitement ou hors business » aux démarches « intégrées » ; du « social business comme solution » aux défis d’un « ré-encastrement de proximité » de l’économie dans la société à l’échelle des PME).
80Les deux chapitres conclusifs sont consacrés à des analyses prospectives autour des enjeux de transparence et de recomposition des relations Entreprise-Société. Les Auteurs investiguent, notamment, les défis posés par l’adoption d’une perspective globale de l’entreprise et d’une vision holistique de la performance. Leur analyse fait de la Direction du Développement Durable une entité « marginale sécante », coparticipant des responsabilités endogènes et exogènes de l’entreprise. A la fois business partner and social partner, elle se place à la lisière de l’intérieur et de l’extérieur, de l’économique et de la Cité. La réflexion débouche sur une redéfinition du sens, de la nature, du rôle, de la « mission » et du pouvoir des firmes, au regard de leurs responsabilités plurielles. Réaffirmant leur « redevabilité » à l’égard de la société (de ses ressources humaines autant que naturelles), une telle conception holistique et humaniste inscrit la pratique de la RSE dans une programmatique et, plus encore, dans une praxis du dialogue à l’égard des parties prenantes.
81Pierre angulaire de la RSE, dont elle constitue le vecteur de conciliation de dimensions internes (GRH) et externes (souci des communautés locales et des externalités sociétales), le management de la diversité nécessite, pour se faire levier de changement organisationnel et d’amélioration managériale, d’une vivification du dialogue social et professionnel. Telle est la conclusion à laquelle aboutit l’ouvrage de référence intitulé Le dialogue social et la gestion de la diversité, paru sous la direction d’Annie Cornet (Professeure ordinaire à HEC-Liège, directrice de l’EGID et de la Chaire Diversité et Innovations Sociales - GDF-SUEZ, Mobistar, SNCB-groupe et HEC Liège -), l’une des plus éminentes spécialistes francophones du management de la diversité.
82S’inscrivant dans une perspective « parties prenantes », cet ouvrage, édité en 2014 dans le cadre d’un partenariat entre l’Association Française des Managers de la Diversité (AFMD), l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE), HEC Liège et Audencia Nantes, ouvre de nouvelles perspectives de recherche à l’échelle francophone. Fruit d’un travail pluriannuel ayant réuni des chercheurs, des praticiens d’entreprise et des organisations syndicales, ce livre choral offre in primis un panorama de la nature, de l’effectivité et de l’efficacité du dialogue social sur la diversité en France. Une investigation approfondie de la kyrielle d’accords collectifs diversité (signés dans le sillage de l’Accord National Interprofessionnel de 2006) révèle à la fois des phénomènes de « priorisation de l’obligatoire » et de « hiérarchisation des critères de non-discrimination » (en ce qui concerne leur prise en compte organisationnelle) et des manquements en termes de suivi et d’évaluation. Ce volume constitue, en outre, un guide méthodologique ayant trait à la négociation d’accords diversité. Il s’appuie sur un riche éventail d’études de cas présentées dans le cadre de la Commission « Dialogue Social et Diversité » qu’Annie Cornet a piloté, sur plusieurs années, dans le cadre de l’AFMD, en collaboration avec André Sobczak (Professeur associé à Audencia Nantes), Bruce Roch (Directeur RSE & Solidarité d’Adecco Groupe France et Président de l’AFMD) et Philippe Thurat (Directeur Diversité et Égalité des chances d’AREVA). Préfacé par Michel Sapin, alors Ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, cet ouvrage propose aux partenaires sociaux des pistes de réflexion pour comprendre et investir les enjeux du dialogue social sur la diversité. Et ce, afin de faire du diversity management un levier de transformation de l’organisation et de renouveau éthique de ses pratiques.
83A la lisière du soft law et du hard low, du droit et de la normativité professionnelle, de la force juridique des accords négociés et de la charge symbolique des chartes signées, la praxis du management des équipes diverses nécessite de concilier le volontaire et l’obligatoire, le nécessaire et le souhaitable, le discursif et le pragmatique, le communicationnel et le procédural. A cet égard, il convient de saluer la publication aux Editions Bréal du manuel de sciences politiques intitulé Les discriminations. Rédigé par Mehdi Thomas Allal (enseignant à Sciences Po Paris et chercheur associé à Paris II), l’ouvrage donne à voir l’encastrement en France de la problématique de la diversité dans l’escarcelle juridique de la non-discrimination et souligne la nécessité d’apprécier la diversité sous le prisme de l’égalité. Et cela, d’autant plus que le management de la diversité se configure comme une pierre milliaire permettant la rencontre des enjeux globaux de la RSE et des défis internes généralement endossés par la GRH.
84Or, l’ouvrage Corporate social responsibility and human resource management : a diversity perspective, paru au second semestre 2014 chez Edward Elgar Publishing, sous la direction de Mine Karata-Özkan (Professeure en Stratégie et Entreprenariat à l’Université de Southampton, UK), Katerina Nicolopoulou (Senior Lecturer à l’Université de Strathclyde, UK) et Mustafa Özbilgin (Professeur en Comportement Organisationnel à la Brunel University, Royaume-Uni ; Co-directeur de la Chaire « Management & Diversité » de Université Paris-Diversité, FR) interroge précisément l’interface entre les champs de la RSE et de GRH par le biais du diversity management.
85Rédigé par plus de trente chercheurs issus du monde entier (Belgique, Brésil, Emirats Arabes Unis, France, Iles Fiji, Israël, Kuweit, Liban, Maroc, Portugal, Royaume-Uni, Suisse), cet ouvrage polyphonique adopte une perspective résolument interdisciplinaire. Et cela, afin de saisir l’enracinement pluriel de la problématique de la RSE dans les sciences des organisations, du champ de la stratégie à de la gouvernance d’entreprise, de la GRH à l’organisational behavior.
86Edité dans un apparat éditorial élégant et raffiné, ce volume offre un panorama élargi des enjeux de la RSE, dans leur interaction avec les pratiques de GRH et de management de la diversité. Pour ce faire, les travaux font appel autant aux sciences de gestion et des organisations qu’à la sociologie bourdieusienne, à l’économie du développement qu’à l’analyse des politiques publiques en matière d’éducation et de santé, à la socio-économie du travail qu’aux théories de l’entrepreneur institutionnel.
87Par un jeu de miroirs (intersectoriels et internationaux), de renvois (thématiques), de symétries (théoriques et méthodologiques) et de résonnances (analytiques), Corporate social responsibility and human resource management se fait caléidoscope des mille et une facettes de la question organisationnelle de la RSE, qu’il reflète, réfracte et élucide en 17 chapitres singuliers et complémentaires.
88Derrière le miroitement des cas, l’efflorescence des études empiriques et la variété des références théoriques, se dégagent deux tendances de fond : la convergence croissante des démarches de RSE et des pratiques de management de la diversité et l’intégration progressive des enjeux de RSE dans la sphère de compétence des DRH. Et cela, grâce à l’action médiatrice et réconciliatrice du management de la diversité.
89Dans ce cadre, la captation par la DRH de la question de la diversité joue un rôle crucial, puisqu’elle contribue à dessiner la figure d’une Direction des Ressources Humaines et des Responsabilités (DRHR) aux prérogatives élargies et aux légitimités multiples. S’esquisse ainsi le portrait d’une DRHR au positionnement de « marginal sécant », appelée à se faire démiurge et maïeute d’une refonte éthique, réflexive et dialogique du management.
Ouvrages recensés
- Michel Capron et Françoise Quairel-Lanoizelée, L’entreprise dans la société. Une question politique, Grands Repères, La Découverte, Paris, 2015, 277 p.
- Annie Cornet (sous la direction de), Le dialogue social et la gestion de la diversité, préface de Michel Sapin, Association Française des Managers de la Diversité / Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises, en partenariat avec HEC Liège et Audencia Nantes, Paris, 2014, 167 p.
- Mehdi Thomas Allal, Les discriminations, Bréal, Paris, 2015, 144 p.
- Mine Karatas-Özkan, Katerina Nicolopoulou et Mustafa Özbilgin (sous la direction de), Corporate Social Responsibility and Human Resource Management. A Diversity Perspective, Edward Elgar Publishing, Cheltenham (UK)/ Northampton (MA, USA), 2014, 384 p.