Notes
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Médecin Adjoint Agrégée, Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Hôpitaux Universitaires de Genève.
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Cheffe de Clinique, Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Hôpitaux Universitaires de Genève.
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La thérapie de ces deux enfants a été conduite par le Dr N. Nanzer.
Introduction
1La question de la place à accorder aux parents au cours d’une psychothérapie psychodynamique adressée à l’enfant constitue un problème qui s’est posé dès les débuts de la psychanalyse des enfants et qui continue de nous interroger. Dans cet article, nous soutenons l’idée que, dans le cadre de la psychothérapie individuelle de l’enfant, le travail de consultation thérapeutique avec les parents constitue un complément extrêmement utile à la mise en route du traitement, au maintien de sa continuité et à la progression du processus psychothérapeutique avec l’enfant.
2Une discussion importante a opposé les deux pionnières de la psychanalyse des enfants, Anna Freud et Melanie Klein, sur la nécessité plus ou moins pertinente de travailler non seulement sur le monde interne de l’enfant, mais aussi avec son entourage et les événements de sa réalité quotidienne.
3Les développements actuels de la psychiatrie de l’enfant, enrichis par les recherches sur l’observation du nourrisson, ainsi que les découvertes sur l’importance des relations interpersonnelles, inscrivent d’emblée la destinée des compétences affectives et sociales de l’enfant dans la dimension intersubjective familiale. Si bien que des perspectives se dessinent dans le champ de la psychothérapie psychodynamique, qui s’attachent volontiers à rallier le travail focalisé sur l’enfant avec l’inscription de ses expressions symptomatiques et de ses comportements dans le contexte de sa dynamique familiale.
4Un regard rétrospectif nous rappelle que M. Klein, partant de l’hypothèse de l’existence d’un Moi précocement constitué et de relations objectales présentes dès la naissance, a envisagé la technique de l’analyse d’enfant de manière assez proche du modèle adulte, en tenant compte, principalement, du monde interne de l’enfant, dès son plus jeune âge. Anna Freud, à l’opposé, était convaincue de la nécessité de travailler avec la réalité et donc l’entourage de l’enfant. Considérant que le Moi de l’enfant n’était pas encore totalement constitué et sa névrose infantile en devenir, de ce fait, elle ne croyait pas en la possibilité d’intervenir directement sur son monde interne à travers l’interprétation de conflits intrapsychiques, avant l’établissement d’une solide alliance thérapeutique avec lui et son entourage.
5Par la suite, leurs positions se sont révélées moins antagonistes qu’il n’y paraissait, et certains psychothérapeutes se sont focalisés essentiellement sur le travail individuel avec l’enfant, sur le processus psychothérapeutique en soi, alors que d’autres ont également privilégié les aspects interpersonnels et intersubjectifs, en incluant volontiers le processus psychothérapeutique dans le contexte de l’environnement vécu.
6Ce second groupe, plus récent, s’inspire d’auteurs qui ont étudié les diverses modalités de l’attachement précoce, comme R. Spitz, D. Winnicott, M. Mahler et J. Bowlby. Ce dernier s’est intéressé à l’observation de la dyade mère-bébé et, afin d’expliciter l’importance des identifications de l’enfant au comportement relationnel et social de ses parents, il a introduit les termes de « internal working models » ou « modèles internes opérants ». De son côté, Selma Freiberg, dans son célèbre article « Les fantômes dans la chambre d’enfant », a signalé l’intérêt du travail sur les relations précoces dans le cadre de thérapies mères-bébés.
7S. Lebovici a poursuivi cette démarche à travers la compréhension des « interactions fantasmatiques » et des « transmissions transgénérationnelles » qui visent à mettre en évidence le « mandat transgénérationnel » qui pèse sur l’enfant et modèle la structure de sa personnalité naissante.
8Plus récemment, l’importance du développement de la Théorie de l’Attachement (Ainsworth,1978 ; Main et Solomon,1986), ainsi que des études éthologiques et comportementales, à l’origine de la Théorie de l’Esprit (Premack et Woodruff,1978) et de la Théorie de la Mentalisation Réflexive (Fonagy et Target,1997), viennent influencer notre regard sur le monde intrapsychique des jeunes enfants. Ils s’ajoutent aux nouvelles données essentielles qui sont issues du monde de la neurobiologie, des neurosciences, de la neuro-imagerie cérébrale et de la neuropsychologie cognitive. Ainsi, les diverses modalités de l’attachement précoce ont soulevé un intérêt croissant dans notre domaine, et relient les découvertes psychanalytiques du début du XXe siècle avec celles de notre monde, où l’accès à la subjectivation par de bonnes assises intersubjectives vient compléter notre compréhension sur la naissance de la pensée et de l’individuation (Stern,1989 ; Golse,1990,1999 ; Brisch, 2002).
9A Genève, nous avons également contribué à développer la compréhension de la problématique intrapsychique de l’enfant à travers l’exploration de l’histoire des parents et de leurs conflits avec leurs propres imagos infantiles, exprimés sous la forme de projections ou attentes parentales, plus ou moins problématiques pour l’enfant. Dans nos recherches évolutives, nous avons constaté combien ces projections ont tendance à se perpétuer sur le long terme, et ceci, parfois, malgré le changement de l’enfant (Knauer, 1992). A ce sujet, nous avons même supposé l’existence d’une forme de transmission fantasmatique entre la mère et son bébé. (Palacio Espasa et Knauer, 1996).
10Mais c’est essentiellement à partir de notre longue expérience clinique et de recherche sur les psychothérapies brèves et les consultations thérapeutiques avec les parents et leurs jeunes enfants, que l’existence d’une « aire de mutualité psychique » entre la mère et le bébé, ainsi que la présence de « séquences interactives symptomatiques » mises en acte durant la séance, ont été formulées (Cramer et Palacio Espasa,1993 ; Knauer,1989). Ces approches thérapeutiques nous ont appris à établir d’emblée un focus interprétatif interrelationnel qui prend en compte autant les aspects fantasmatiques que les interactions réelles mises en jeu dans la dyade mère-enfant ou la triade mère-père-enfant. Cette approche ouvre une perspective d’écoute et d’interprétation en « double agenda » entre les fantasmes et les interactions observées.
11Ainsi, les parents sont conduits à considérer la relation avec leur enfant à la lumière de leur passé infantile et à élaborer certaines de leurs projections contraignantes, sources des interactions problématiques et des manifestations symptomatiques de l’enfant lui-même.
12Le concept de « conflits de la parentalité » définit les constellations fantasmatiques les plus communes, liées au fait de devenir parents, et d’assumer cette tâche en plus ou moins bonne adéquation avec les besoins psychologiques fondamentaux des bébés et des enfants. Plusieurs types de conflits de la parentalité ont été décrits et ont été également reliés à la qualité de l’alliance thérapeutique établie avec le thérapeute. Ce sont surtout les conflits de la parentalité à prédominance narcissique qui, de par leur nature très contraignante, exercent une influence pathogène et donnent lieu à des troubles du développement, plus ou moins graves, chez l’enfant (Manzano, Palacio Espasa et Zilkha, 1999).
13Ces éléments justifient un travail avec les parents, comme complément essentiel au travail avec l’enfant lui-même (Palacio Espasa et Knauer, 1998 ; Knauer et Palacio Espasa, 1997, 2002).
Rencontrer les parents
14La consultation psychothérapeutique pour l’enfant est particulière, dans la formulation de sa demande, car ce sont les parents ou une personne de l’entourage proche qui sont responsables de la décision, et d’en effectuer la démarche, jusqu’à la rencontre avec le thérapeute. Ce sont également le plus souvent les parents qui réclament un changement dans la symptomatologie présentée par l’enfant et expriment leurs attentes, déterminées par leur tolérance vis-à-vis de ses comportements. Ainsi, l’interdépendance et l’intrication des symptômes de l’enfant dans l’économie de la dynamique familiale est multiple, et s’étend du domaine des fantasmes à celui de l’organisation familiale proprement dite. Afin de rencontrer lui, il s’agit donc tout d’abord de rencontrer eux!
15Dès la première rencontre, nous nous attardons sur l’évaluation du fonctionnement psychodynamique de l’enfant, qui complète le diagnostic symptomatique, et nous ciblons notre intérêt sur deux axes : l’évaluation de la structure psychodynamique de l’enfant et l’évaluation des aspects relationnels parents-enfants, en termes de conflits de la parentalité.
16La période « sensible » du post-partum, qui s’élève à 30 mois après la naissance, est spécialement propice à la mobilisation des projections parentales, à ce moment-là plus proches de leur conscience et dès lors assez facilement reconnues par les parents eux-mêmes. Le succès des psychothérapies brèves mère-bébé, ou mère-père-bébé, en constitue une preuve tout à fait exemplaire. Ainsi, lorsque l’enfant est petit, de l’âge de bébé à l’âge préscolaire, les consultations thérapeutiques brèves parents-enfants suffisent souvent à mobiliser les symptômes de l’enfant, surtout s’ils appartiennent à la lignée psychofonctionnelle (troubles du sommeil, angoisses de séparation, troubles alimentaires, légers troubles du comportement ou de l’adaptation). Dès que l’âge de l’enfant le permet, le thérapeute peut alterner ses rencontres avec l’enfant seul, avec des séances de thérapies conjointes avec les parents et l’enfant, où les fantasmes parentaux sont interprétés et mis en rapport avec l’expression symptomatique du jeune enfant.
17Toutefois, en grandissant, la dépendance de l’enfant à ses parents diminue, les conflits étant progressivement internalisés par l’enfant, dans sa propre économie psychique, si bien que le travail d’élaboration des projections parentales peut sembler moins opportun à transformer les représentations de l’enfant, désormais inscrites dans sa propre vision de lui-même. En réalité, ce travail se démontre encore utile, et ce jusqu’à l’adolescence, car cette réflexion commune contribue non seulement à modifier les interactions familiales, mais aussi à approfondir la compréhension des parents au sujet de l’indication éventuelle ou du déroulement de la psychothérapie entreprise avec leur enfant.
18Dans le cas où un trouble structurel est établi chez l’enfant, une psychothérapie avec lui seul trouve son indication, et pour accompagner les parents vers cette décision, nous n’allons pas nous priver de l’effet préparatoire de cette approche préalable, qui présente plusieurs avantages.
19Ce travail avec les parents présente l’avantage d’asseoir une alliance thérapeutique avec ces derniers et permet simultanément au thérapeute d’appréhender les réactions parentales aux changements possibles, particulièrement vis-à-vis de leurs projections parentales, indices de leur future capacité à supporter les changements de leur enfant au cours de la psychothérapie ultérieure. Du côté de leur progéniture, l’avantage est celui d’offrir l’opportunité de s’intéresser à son monde interne, et ceci en présence de ses parents, ce qui permet, d’une part, de ressentir qu’il partage parfois certains éléments de sa problématique avec eux, que tous ses problèmes ne dépendent pas que de lui, et par ailleurs, de leur communiquer autrement sa souffrance. Les parents, engagés eux aussi dans l’expérience thérapeutique d’un changement interne, peuvent découvrir la nécessité de s’identifier à l’enfant dans sa future démarche psychothérapeutique, et de ne pas s’enfermer dans l’impression anxieuse et méfiante de devoir envoyer leur enfant « jouer et parler de je ne sais quoi » avec un étranger. Ces entretiens préalables facilitent également leur compréhension sur les enjeux d’une psychothérapie individuelle, la lenteur de l’évolution symptomatique ou certaines régressions, de même que sur la durée nécessaire du traitement.
20Néanmoins, ce travail préalable à la mise en place de la psychothérapie individuelle avec l’enfant peut aussi présenter certains inconvénients : des parents, en quête inconsciente d’aide pour eux-mêmes à travers leur enfant, ont tendance à entrer rapidement dans un transfert, que nous pourrions qualifier d’anaclitique, qui les place dans une rivalité avec leur enfant vis-à-vis du thérapeute. Ils deviennent alors réticents à laisser l’enfant bénéficier des séances individuelles. Ce cas de figure, qui pourrait être considéré comme un obstacle à la thérapie, peut aussi enrichir l’évaluation de la dynamique familiale, car il est probable que cette difficulté serait également apparue, mais dans un second temps, si un cadre individuel avait d’emblée été instauré avec l’enfant, en prenant plutôt la forme d’un « acting » ou d’une interruption précoce du traitement de l’enfant par les parents. Nous savons que, bien souvent, l’évolution de l’enfant, tant attendue et consciemment désirée par les parents, peut éveiller des résistances inconscientes, contradictoires avec leur demande initiale.
21Il est donc essentiel de se donner le temps d’élaborer ces éléments et de débuter le traitement avec l’enfant une fois ces ambivalences résolues. Tout l’art du thérapeute consiste, dès lors, à savoir mettre en place une bonne alliance thérapeutique avec les parents, en partageant leurs interrogations à propos de leur enfant, tout en sachant les relier à leur propre histoire, leurs fantasmes et leurs représentations à son sujet.
Au cours de la psychothérapie de l’enfant
22Une fois la psychothérapie individuelle avec l’enfant commencée, se pose la question de la place à accorder pour des entretiens avec les parents, de même que la définition de la modalité de ces entretiens. Il est habituellement défini que la psychothérapie de l’enfant se doit de respecter une grande part de secret sur son déroulement et son contenu, afin de permettre au thérapeute d’exercer un rôle de tiers contenant, et d’enjoindre à l’enfant de dévoiler son monde interne, sans contraintes. Ainsi, le thérapeute peut se porter garant de la liberté fantasmatique, et de sa mobilité, exprimée par l’enfant, dans le transfert ou vis-à-vis de ses proches, et ouvrir l’espace aux interprétations dynamiques.
23Avec les parents collaborants, pour lesquels le travail de l’indication au traitement a pu se réaliser sans encombre, grâce à un prétransfert positif et à des projections parentales peu contraignantes sur l’enfant, il est aisé d’organiser des rencontres régulières, en présence de l’enfant ou en son absence, pour les inclure dans le bon déroulement de la thérapie. Classiquement, est recommandée une rencontre avec les parents environ tous les trois mois, principalement au début de la psychothérapie.
24Dans ces cas de figure, le symptôme principal présenté par l’enfant, relié à une réaction inconsciente de la part de l’un ou l’autre des parents, peut être compris dans une vision interrelationnelle, où les parents sont aidés à modifier leurs interactions avec leur enfant. L’exemple paradigmatique s’applique à des comportements de l’enfant qui, en fait, sous-tendent un besoin d’émancipation infantile, tels que les troubles oppositionnels ou les angoisses de séparation, mais qui entravent ses capacités propres et éveillent souvent, à leur tour, des angoisses maternelles ou parentales. L’émancipation infantile, rendue difficile, est alors confondue avec une punition vis-à-vis des parents, car ils sont restés eux-mêmes, en partie, fixés à des aspects de culpabilité œdipienne dans leur propre trajectoire de maturation. Un autre exemple très fréquent est celui de la difficulté pour certains parents de mettre des limites cohérentes à leur enfant, et de se laisser envahir par ses comportements tyranniques et tout-puissants. En fait, l’enfant a souvent l’art de choisir des symptômes qui dérangent et qui s’inscrivent en miroir avec les difficultés propres aux parents, vécues durant leur propre enfance. L’explicitation des projections parentales dégage l’enfant de leur pression inconsciente et permet un meilleur ajustement des parents à ses besoins. Par ailleurs, les entretiens réguliers avec les parents constituent un lieu où ces derniers peuvent se sentir compris dans leurs interrogations et leurs réactions, où ils peuvent activement participer à la progression de la psychothérapie de leur enfant et entretenir un bon lien avec le thérapeute.
25Mais dans les situations familiales plus complexes, à problèmes multiples, le travail de rencontres et d’élaborations avec les parents, ou avec l’un d’entre eux, se révèle plus difficile et ne démontre son utilité et tout son sens que grâce à un suivi très soutenu, tout au long de la psychothérapie avec l’enfant.
26En voici deux illustrations cliniques détaillées [3].
Victor
27Victor est âgé de 5 ans lorsqu’il est reçu pour la première fois à notre consultation. Ce sont les services sociaux qui ont poussé sa mère à consulter, inquiets des répercussions d’un divorce parental conflictuel. En effet, chacun des parents est totalement absorbé par un deuil conjugal tout aussi impossible à réaliser que l’a été leur vie commune. Le compromis trouvé par le couple consiste en un maintien d’un lien très serré à travers une relation sado-masochique au centre de laquelle Victor semble servir de courroie de transmission, son existence propre et son vécu émotionnel étant quasiment ignorés et déniés par chacun des deux parents.
28De son côté, Victor se montre peu communicatif, il a souvent « la tête ailleurs », ce qui rend sa scolarité difficile, et il est constamment en conflit avec sa mère. Ces symptômes recouvrent un grave trouble de la personnalité qui établit l’indication à une psychothérapie intensive.
29Victor n’a d’ailleurs qu’une vision très mal définie de lui-même, il donne l’impression d’être une marionnette mue par des fils actionnés de l’extérieur et auxquels il ne tente pas de donner d’impulsion propre. Son regard est fuyant et triste, paraissant ne rien attendre. Les seuls signes d’animation, témoins d’une intense pulsionnalité masquée par l’inhibition et la dépression, sont les moments de forte opposition et agitation qu’il présente avec sa mère. Ces épisodes semblent permettre à Victor d’exister enfin comme objet différencié aux yeux de sa mère qui, exaspérée, peut alors décoller l’image qu’elle a de son fils de son propre vécu de souffrance. C’est donc autour de cette relation sado-masochique que Victor se constitue peu à peu un self fragile, échappant à un glissement possible vers la psychose, s’il n’avait pas montré cet îlot de résistance à la relation fusionnelle et d’indifférenciation que sa mère lui propose.
30Le travail de consultation thérapeutique mère-enfant, visant à sensibiliser la mère aux besoins essentiels de son fils et à l’aider à entretenir des relations moins ouvertement conflictuelles, se révèle peu fructueux, tout comme nos tentatives pour aider cette mère à entreprendre une thérapie elle-même.
31Quant à la psychothérapie individuelle de l’enfant, un important travail motivationnel sera d’abord nécessaire avec la mère, qui ne consent d’abord qu’à une séance hebdomadaire pour son fils. Il faudra également plus d’une année pour que la thérapie puisse se dérouler dans un cadre stable, la mère menaçant à tout moment la continuité de la prise en charge. Les difficultés de différenciation d’avec son fils et son intense ambivalence face à toute relation perçue comme dangereuse mènent cette mère à faire preuve d’intrusions régulières dans l’espace thérapeutique de son fils. Elle ne parvient pas à différencier son espace propre de celui de son fils, se met en rivalité avec lui à travers nous, multiplie les actes manqués et attaque la régularité du traitement de son enfant. En réalité, elle cherche à exister à nos yeux dans une quête constante de réassurance face à des vécus d’abandon ressentis durant sa propre enfance. Pour permettre la poursuite du traitement de Victor, nous devons recevoir sa mère à plusieurs reprises, parfois même sur le temps de ses séances. C’est d’ailleurs souvent à l’occasion de ces entretiens improvisés que des éléments nouveaux sur le passé de cette mère et sur ses fantasmes concernant son fils sont mis à jour. Dès lors, nous découvrons les aspects persécuteurs de la relation mère-enfant et pouvons les relier avec les mouvements transférentiels mis en jeu au cours de la thérapie de l’enfant.
32Ainsi, Victor, au cours de ses premières séances individuelles, reste caché sous une petite table, protégé par un mur de chaises du regard de la thérapeute vécue comme un persécuteur. Il est toutefois bien présent dans la relation qu’il investit rapidement avec une grande avidité, il signale sa présence par un petit jouet qu’il sort timidement de sa cabane improvisée. Ce jouet lui permet d’établir peu à peu une relation avec la thérapeute, dont il craint à la fois l’intrusivité mais également l’abandon. Victor joue peu, il a inhibé toute vie fantasmatique et pulsionnelle vécues comme extrêmement dangereuses. Des brèches occasionnelles révèlent un monde interne constitué d’imagos effrayantes et de fantasmes archaïques très crus qui expliquent l’importance et la massivité des défenses qu’il doit utiliser pour se protéger contre l’angoisse constante de pouvoir détruire sa thérapeute. Après deux ans, une seconde séance hebdomadaire peut être instaurée, permettant à Victor de mieux supporter ses angoisses de séparation, si bien que l’accès progressif à son monde pulsionnel peut alors être travaillé dans le transfert.
33Le cadre institutionnel résistant aux constantes attaques de la mère, avec un clivage possible entre différentes figures, a permis à l’enfant de se dégager peu à peu lui-même du poids d’une relation aliénante et d’investir, dans un deuxième temps, sa psychothérapie comme un espace lui appartenant. Dès lors, il a pu tester notre résistance en consacrant des séances entières à des mouvements de destruction qui alternent avec des essais de réparation à travers des constructions de plus en plus solides et résistantes.
34Cette thérapie a été possible car la pathologie et la souffrance maternelles ont été prises en compte, ceci au prix d’importants compromis par rapport à un cadre psychothérapeutique « orthodoxe » pour l’enfant, qui stipule une délimitation nette de son espace thérapeutique. Ce cadre contenant et protecteur, à l’intérieur duquel les projections maternelles ont pu se déposer, a joué un rôle libérateur sur l’enfant. Comme dans les psychothérapies de patients borderline adultes où les passages à l’acte et les attaques au cadre constituent une voie d’accès privilégiée à l’inconscient, la mise en scène de la problématique relationnelle de cette mère nous a permis de mieux comprendre le vécu et le parcours de notre petit patient, de parfois inclure ces éléments de réalité dans la thérapie de l’enfant et ainsi de l’aider à donner du sens à son monde interne chaotique. Victor a également pu exprimer son soulagement que sa mère puisse être aidée elle aussi. Il se sentait coupable de bénéficier d’une aide qui suscitait la jalousie de sa mère dont il percevait la grande souffrance. Il nous a fallu développer une compréhension et une empathie suffisantes vis-à-vis de cette mère pour ne pas céder à la tentation de la rejeter, mais au contraire pouvoir la contenir et l’entendre même lorsqu’elle tentait régulièrement de prendre la place de son fils. Cette femme n’était pas capable d’entreprendre une thérapie personnelle, car elle vivait la relation thérapeutique comme trop dangereuse et excitante, mais notre attitude cadrante et non rejetante l’a aidée à laisser son enfant en bénéficier. Grâce à la réflexion autour des liens entre l’importante avidité et jalousie de cette mère et avec son vécu infantile carencé, nous avons pu comprendre notre sentiment contre-transférentiel de rejet, et ainsi développer une bonne alliance thérapeutique, indispensable à la poursuite de la thérapie de l’enfant.
Commentaires
35Pour conduire cette psychothérapie à son but, il a fallu non seulement travailler avec la mère de Victor, mais également supporter et comprendre les origines inconscientes de ses attitudes. Grâce à l’accueil bienveillant de ses angoisses, la mère de Victor a réussi à récupérer ses vécus dissociés et projetés sur l’enfant, et ainsi le laisser cheminer dans sa propre thérapie. Cette expérience lui a finalement permis d’envisager un suivi pour elle-même.
Noémie
36Noémie, 5 ans, nous est amenée en consultation par sa mère pour un trouble oppositionnel et une importante rivalité avec son demi-frère plus âgé. A l’école, Noémie tente de contrôler et dominer ses camarades, si bien qu’elle ne parvient pas à créer des relations d’amitié avec eux.
37Née prématurément, elle garde une santé fragile, ce qui pousse les parents à la surprotéger et à éviter de lui imposer des frustrations. Une série de consultations thérapeutiques permet aux parents de modifier l’image qu’ils se sont faite de leur fille, et de reprendre une certaine autorité sur elle. La mère réalise également qu’elle tente, avec Noémie, de réparer la relation qu’elle n’a pas pu avoir avec son fils aîné, qu’elle considère avoir négligé, tout comme elle se culpabilise d’avoir été peu présente durant les premières années de vie de Noémie à cause d’ une importante dépression du post-partum. La mère s’est sentie elle-même abandonnée par sa propre mère qui, pour des raisons professionnelles, n’a pas pu s’occuper d’elle et l’a confiée à une parente durant toute son enfance.
38Suite aux premières consultations thérapeutiques conjointes, malgré une amélioration symptomatique, Noémie démontre qu’elle a déjà intériorisé une image d’elle-même chétive et peu capable. Déprimée, elle cache sa tristesse et ses angoisses derrière une attitude hyper-adaptée et légèrement hypomane.
39Face au risque important d’éclosion d’une dépression clinique, nous posons l’indication d’une psychothérapie individuelle avec l’enfant.
40Mais les symptômes oppositionnels de Noémie ayant disparu suite aux premières consultations et les signes dépressifs étant masqués, les parents se montrent surpris par notre proposition. Sans le rapport de confiance que nous avons réussi à établir avec eux lors des consultations thérapeutiques, ils n’auraient probablement pas donné suite à notre proposition, car ils ne se sentent plus dérangés par les symptômes bruyants de l’enfant. A ce moment-là, ils se montrent plutôt préoccupés par un conflit de couple, qui focalise toute leur attention, mais qu’ils évoquent de manière évasive.
41Plusieurs séances communes sont encore nécessaires pour mener les parents vers l’acceptation de la psychothérapie individuelle avec leur enfant. Durant cet intervalle, Noémie en profite pour exprimer ses angoisses d’abandon et sa crainte de les partager avec ses parents, en particulier avec sa mère qu’elle sent fragile et préoccupée. La mère prend alors douloureusement conscience de la souffrance de sa fille et de l’utilité d’une prise en charge psychothérapeutique.
42Renforcée par le soutien de sa mère, et grâce au travail préliminaire, Noémie investit rapidement et intensément sa thérapie, laissant émerger des fantasmes de vide et de manque si puissants et désorganisateurs qu’elle nous fait vivre un sentiment contre-transférentiel d’impuissance : nous représentons d’emblée une mère vécue comme insuffisante et abandonnante. Noémie adopte facilement un rôle de parent protecteur envers nous, comme si elle tentait désespérément de garder un rôle actif en nous « enseignant » l’attitude à adopter pour la protéger. Les interprétations que nous lui adressons la touchent, mais les mêmes scénarios se répètent et nous évoquent une vaine tentative d’élaboration d’un vécu traumatique.
43A la fin d’une séance, alors que Noémie retourne auprès de sa mère en salle d’attente, celle-ci dort profondément, n’entendant pas venir sa fille qui s’approche doucement d’elle, lui caresse le visage, tout comme l’aurait fait une mère voulant délicatement réveiller son enfant. Noémie s’inquiète également de savoir si son absence n’a pas été trop longue et si sa mère ne s’est pas ennuyée…
44Cette scène nous pousse alors à rechercher les éléments de la réalité de cette fillette qui se rejouent dans la relation transféro-contre-transférentielle. Nous proposons, en parallèle de la thérapie de l’enfant, quelques séances avec chacun des parents séparément, ainsi qu’une séance avec Noémie et sa mère. Noémie accepte bien ces séances conjointes, du moins après s’être assurée que celles-ci ne remplacent pas les siennes. A cette occasion, la mère peut enfin nous confier qu’elle souffre d’une grave maladie chronique dont le traitement, à l’issue incertaine, provoque de nombreux effets secondaires invalidants. L’ombre de cette maladie plane depuis de longs mois sur la famille, mais sans réelle mise en mots pour Noémie. Ce sujet a d’ailleurs été soigneusement écarté lors des premiers entretiens. Face à cette réalité difficile, le père réagit par le déni et la fuite, il s’absente très souvent de la maison et se déprime. Dans ce contexte, Noémie est en proie à des angoisses latentes, non verbalisées, ni représentables, elle se sent lâchée de toutes parts. Totalement absorbée par sa maladie, la mère évoque très peu sa fille durant ces entretiens, mais dit en passant que « sa fille la réconforte beaucoup et prend soin d’elle ».
45Nous comprenons soudainement mieux notre vécu contre-transférentiel d’impuissance et d’abandon, et l’impossibilité pour Noémie de se laisser aller à une position plus passive d’enfant-patiente, capable de compter sur une maman-thérapeute, prend dès lors tout son sens. L’interprétation à un niveau purement fantasmatique des angoisses de perte et de la rivalité œdipienne, sur le matériel présenté par l’enfant, ne pouvait pas suffire. Noémie a eu besoin que la thérapeute puisse prendre en compte la réalité de la maladie de sa mère, et mesurer combien celle-ci lui demandait de la materner, dans un rôle inversé.
46Rappelons que Noémie a été confrontée, durant ses premiers mois de vie, à une mère déprimée et peu disponible, et qu’elle a réussi à éveiller son attention par ses troubles du comportement oppositionnels, parvenant du même coup à rassurer sa mère sur ses aspects de fragilité dus à sa prématurité. Et aujourd’hui, c’est sa mère qui a besoin d’elle! Comment une petite fille, en manque d’attention et de relation, peut-elle ne pas saisir une telle opportunité? Noémie a naturellement et docilement répondu aux attentes inconscientes de sa mère et a adopté un rôle maternel auprès d’elle, dans une tentative de réparation d’autant plus profonde que sa mère n’a pas suffisamment élaboré ses propres vécus de pertes à cause de l’abandon que sa propre mère lui a infligé, mère auprès de laquelle elle n’a pas grandi.
47Lors d’un entretien mère-enfant, Noémie verbalise ses interrogations face à la maladie de sa mère et celle-ci peut enfin réaliser combien sa fille s’interroge et s’inquiète pour elle! Il s’ensuit alors un échange riche en informations et en émotions, tant du côté de la mère que du côté de l’enfant, ouvrant la voie à une relance du processus dans la thérapie individuelle de l’enfant. Noémie réussit dès lors à se représenter la maladie de sa mère et la mettre en scène dans ses jeux, si bien que nous pouvons également relier les éléments transféro-contre-transférentiels à la réalité des circonstances désormais connues et verbalisées. Suite à ces séances, la mère s’est montrée plus attentive aux besoins de sa fille, évitant de rechercher chez celle-ci trop de réconfort, et favorisant plus souvent les moments d’échange avec elle.
Commentaires
48Cette vignette illustre bien la particularité et la complexité de l’articulation entre les fantasmes et la réalité dans la thérapie du jeune enfant. Souvent, l’interprétation des fantasmes et des éléments transférentiels ne peut opérer et acquérir du sens que s’ils sont mis en lien avec une réalité à laquelle l’enfant est confronté dans son quotidien. Or, il est fréquent que ces éléments de réalité ne soient pas disponibles pour le thérapeute, car l’enfant dispose de moins de moyens qu’un patient adulte pour les relater en séance. Le recours au dialogue avec les parents est alors nécessaire, afin de rechercher à comprendre non seulement les événements passés et actuels susceptibles de toucher l’enfant, mais également les fantasmes parentaux pesant sur lui ; à cet âge, les projections parentales peuvent être considérées elles-mêmes comme des éléments de réalité influençant la psyché de l’enfant.
Conclusion
49L’étude de l’apport des parents dans la psychothérapie psychodynamique individuelle de leur enfant nous démontre la complexité des enjeux interrelationnels familiaux ainsi que leur impact sur le psychisme de l’enfant, et ouvre également la voie à une approche plus souple et plus actuelle de la collaboration nécessaire entre thérapeutes et parents.
50L’évolution de nos connaissances sur les influences potentiellement pathogènes de certains conflits de la parentalité nous enjoint de traiter, non seulement l’enfant, mais également les facteurs de risque familiaux auxquels il est exposé, dans le souci de promouvoir la meilleure qualité du processus thérapeutique.
51Dès les premières consultations, le thérapeute a pour tâche de rencontrer les parents et l’enfant, dans une vision croisée qui doit non seulement tenir compte du fonctionnement propre à l’enfant, mais également apprécier la qualité de leurs attachements réciproques, à la lumière des divers fantasmes et projections parentales en jeu. Nous savons désormais que les consultations thérapeutiques précoces et conjointes présentent l’avantage de soulager les jeunes enfants d’une symptomatologie encore largement influencée par les interactions encourues, et qu’elles peuvent également constituer la base d’une alliance thérapeutique souvent utile, même plus tardivement, en cas de difficultés psycho-affectives ultérieures (Knauer et Palacio Espasa, 2002).
52A notre époque, où règne une certaine philosophie de la transparence, les parents réclament facilement des avis fondés et précis concernant le fonctionnement psychologique de leur enfant, s’attendent à des indications de psychothérapies bien documentées, et se montrent le plus souvent enclins à s’impliquer personnellement dans cette démarche.
53Afin de répondre à l’engagement légitime des parents, d’une part, et d’offrir à l’enfant un cadre psychothérapeutique stable, d’autre part, des rencontres régulières avec eux, au cours du traitement, sont souvent indiquées et doivent être modulées selon les besoins de chacun des partenaires. C’est au psychothérapeute d’enfant qu’incombe la tâche de préserver le cadre intime de sa relation avec son jeune patient, tout en laissant l’ouverture nécessaire à l’écoute pour ses parents, selon un modèle où les éléments de la réalité quotidienne vécus par l’enfant sont inclus et interprétés dans le dialogue transféro-contre-transférentiel propre à la technique de la psychothérapie psychodynamique.
Bibliographie
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Mots-clés éditeurs : relations parents-enfants, psychothérapie psychodynamique des enfants, consultations thérapeutiques conjointes parents-enfants, conflictualités parentales
Notes
-
[1]
Médecin Adjoint Agrégée, Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Hôpitaux Universitaires de Genève.
-
[2]
Cheffe de Clinique, Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Hôpitaux Universitaires de Genève.
-
[3]
La thérapie de ces deux enfants a été conduite par le Dr N. Nanzer.