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Article de revue

Corps et psychothérapie relationnelle

Pages 110 à 118

Notes

  • [1]
    Ce mouvement rythmique permet de trouver sa place sans sombre dans la dépression.
  • [2]
    Projection sensorielle : projection du corps dans l’espace. Il sent son corps dans une situation différente de celle où il est.
  • [3]
    La période de trois mois indique une difficulté pour notre patient de se retrouver dans une temporalité du passé.

1 Brice a 16 ans, lorsque sa mère consulte pour d’importantes crises d’eczéma, survenues il y a deux ans, autour du deuil paternel.

2 Élevé dans un système très organisé qui ne laisse que peu de place à l’imaginaire, toute une dynamique autour du travail et du devoir s’est vue investir par les deux parents. Ils se sont de ce fait beaucoup déplacés pour des promotions professionnelles, en changeant de domicile régulièrement, sans tenir compte des liens affectifs de l’enfant. Dans ces différents endroits, « il a toujours suivi », dit la mère, « sans avoir aucun problème », pour connaître l’endroit où il allait. Il a rapidement compris que l’activité professionnelle de ses parents était primordiale pour qu’il soit heureux. « Je lui expliquais d’ailleurs ceci régulièremente annonce la mère dans les premiers entretiens. Elle ajoute : « de toute façon s’il avait voulu rester, on aurait dû le mettre en pension ». On voit apparaître là ; la problématique de quitter comme un élément important de la vie de Brice dès l’âge de 2 ans.

3 « De toute façon », insiste le père, « cet enfant n’a jamais posé de questions », et on se demande s’il avait le droit d’en poser. « C’est un enfant obéissant », dit-elle, « il est vrai que l’on est assez sévère avec lui. À un moment, il a voulu montrer un sale caractère, avec la nourriture, il voulait nous faire croire que certains aliments ne lui convenaient pas. On l’a alors laissé devant son assiette, à chaque fois, jusqu’à temps qu’il finisse, et il a cédé. Nous sommes pour l’autorité. Sinon un enfant cela dérange. Et lui, ne nous a pas souvent ennuyé ». Au cours de ces essais, d’autonomie, et leur interdiction, une symptomatologie allergique, un eczéma ou dermatite atopique, est apparu. Il disparaîtra lorsqu’il se soumettra. Depuis deux ans, cet eczéma est réapparu autour du deuil paternel. Les deux périodes d’eczéma apparaissent autour de deux situations qui renvoient à quitter (l’autonomie, le deuil).

4 Brice se présente comme un petit homme, triste et peu entreprenant. Il laisse sa mère décider de tout, et participe très peu à la discussion. Il n’a pas d’avis, ne sait pas ce qui est bien pour lui. « La mort de mon père », dit-il, « ne m’a pas posé de problème ». Effectivement, il s’est investi dans son travail scolaire et y réussit bien, cela l’aide. Or, on constate que c’est autour de ce deuil paternel qu’apparaît l’eczéma actuel. À propos de l’imaginaire, il n’a jamais rêvé, pense-t-il, il a toujours eu beaucoup de difficultés pour dessiner. Il peut représenter un arbre ou un corps « pour faire plaisir si c’est nécessaire ». De toute façon, il ne voit pas l’intérêt de l’imaginaire, « ça ne sert à rien » lui a dit souvent son père, « arrête de rêver, travaille », et c’est ce qu’il fait. Actuellement, il ne s’arrête même plus, il est tendu, mais ne s’en rend pas compte, car il n’a pas de ressenti corporel. De plus, il travaille tout le temps. Il en est très content. Par contre, depuis un moment (qu’il situera plus tard à la mort du père), il a des difficultés pour se repérer spatialement. Auparavant ce repérage ne lui posait pas de problème : « il s’orientait avec une étonnante facilité ». Mais, maintenant il arrive qu’il se trompe, et il ne comprend pas pourquoi. C’est autour de cette donnée réaliste qu’un désir de compréhension va apparaître ; une psychothérapie est engagée une fois par semaine. Brice sait qu’il est possible également d’aborder un travail plus corporel avec la relaxation psychosomatique.

La psychothérapie

La première partie : la psychothérapie

5 La première partie de cette psychothérapie correspond à huit mois d’entretien, elle précise l’anamnèse. Brice parle avec un vocabulaire très simple, qui n’est pas imagé, sans dimension affective. Il n’a pas d’amis, et s’en trouve bien. Il accepte volontiers le dialogue, mais s’arrête très souvent en ponctuant ses phrases, par des expressions : «c’est comme cela», «faut bien».

6 Il n’aborde jamais des difficultés personnelles, semble porté par les événements, sans y prendre une initiative ou une critique. La tonalité du discours présente un rythme lent, une lassitude, un fond dépressif, qu’il maintient par une tension corporelle dont il n’a pas conscience. Le contenu de son discours aborde essentiellement la scolarité, la maladie, les examens médicaux, les traitements. Il n’est que réponse aux propos du thérapeute. Ce dernier le lui fait remarquer, ce qui modifie son discours.

7 Dans son discours, qu’il organise maintenant en partant de lui, il explique sa vivacité à se repérer dans l’espace d’avant, qu’il a perdu. Cela semble lui poser un problème pratique. Pour lui, le repérage spatial est le fait d’une mémorisation technique. Sa difficulté devrait être réglée comme par médication. Or, il n’en est rien. Et cela le dérange. Il ne comprend pas le lien entre le corps et le repérage dans l’espace. Pourtant, il sent que depuis qu’il vient à sa psychothérapie, il se passe quelque chose dans son corps, mais il ne peut rien en dire.

8 Cette période se fait avec tension, de cette forme de tension qui est visible par l’autre, mais qui n’est pas reconnue par le sujet, car il est coupé d’une partie de lui-même, comme de tout ce qui permet la représentation. On est dans le corps réel visuel sans existence personnelle sans émotion corporelle comme sans sensation. Par la suite, un repérage aidé par la thérapeute de la différence permise par le contexte présence-absence, qui touche à l’impasse, va aboutir à un premier ressenti de cette situation tonique. Avec l’aide de la thérapeute, la perte pour lui sera représentée comme une situation dramatique où il se sent coincé, car il perd ses repères. Elle traduit l’impasse. L’ouverture par la représentation de la situation d’impasse du deuil va permettre au refoulement de se défaire, laissant la place à une possibilité de projection sensorielle, qui permet à Brice le passage du corps réel au corps imaginaire : la sensation d’être léger lui apparaît. L’élaboration projective, qui sous-tend cette situation représentative de la détente, permet un premier ressenti corporel.

9 Il aborde sa difficulté identitaire. Il pense alors à la relaxation.

Deuxième partie : la psychothérapie de relaxation : identité corps réel – corps imaginaire

10 La position face à face est retenue par le patient pour ce début de relaxation avec l’instauration de mouvements actifs, car la position allongée et la passivité renvoient au deuil. Et ceci d’autant plus que la thérapeute apparaît en tant que tiers paternel. Pendant ce premier moment de la psychothérapie de relaxation, Brice demande que la prise en charge de la conception du mouvement soit faite par la thérapeute en prenant sa place, ce qu’elle refuse. En effet, elle pourrait être coincée en reprenant la difficulté de situer ses difficultés dans ce lien passif et en organisant une relation qui renverrait à la passivité dépressive. Intégrer un souhait du patient, dans la partie corporelle, permet de pallier cette difficulté. Par la suite, choisir entre deux mouvements lui paraît ingérable : le collage relationnel est nécessaire, face au deuil et à la relation d’autorité parentale, exprime-t-il. Nous optons donc pour l’exécution d’un mouvement, puis d’une prise de décision de Brice de passer à l’autre. Dans ce choix, il peut trouver sa place en tant que sujet agissant. Les mouvements sont conçus autour du rythme tonique [1]. Ils vont permettre également à Brice de se situer toniquement.

11 En effet, toute une dynamique entre un fonctionnement impulsif en deux temps (contraction détente) ne lui permet pas de s’organiser toniquement. La représentation puis la compréhension d’une impulsivité tonique, créée en dehors de lui, permet de placer un tiers-temps dans cette situation tonique impulsive. Le tiers-temps réside dans le maintien de la tension, la décision par le patient du relâchement et la reprise d’une tonicité. Cette action personnelle, ou mouvement de différenciation, «permet de vivre», dit Brice, parce qu’elle change considérablement le corporel, qui ne pouvait être maîtrisé auparavant. Cette structuration est créée à partir d’une relation où la thérapeute apparaît différente de la relation d’autorité de ses propres parents. Elle permet de sortir de l’impasse existentielle, donnée par ses deux parents et régie par le contexte du surmoïque et de l’obéissance passive. De ce fait le corps commence à apparaître en relaxation dans une position autre que celui où il est réellement, ce qui lui donne un sentiment d’existence. Il se situe dans la problématique identitaire du corps réel et du corps imaginaire. (On est dans la projection sensorielle) traduite par Sami-Ali dans Corps réel, corps Imaginaire.

Le problème de la différence

12 Maintenant il prend sa place dans la constitution du mouvement en relaxation.

13 Il s’amuse à faire entrer et sortir sa main dans sa manche. Il représente corporellement, de cette manière, le système présence absence, ou situation de différence entre le soi et l’absence de soi qu’il se représente. Ceci dynamise dans la partie détente, tout un mouvement de projection sensorielle [2], il se sent à nouveau dans une situation différente de celle où il est, ce qui lui permet de passer à la représentation de la différence. Brice précise alors que cette situation de différenciation en présence de la thérapeute, permet d’élaborer une autre différence, celle de la perte de la relation, ou deuil. Pour lui, la mise en place de ce jeu corporel, le renvoie à la relation paternelle et maternelle. Et il se rend compte que depuis le deuil paternel, il a très peur que sa mère meurt, ainsi que lui-même. Et ceci, dit-il, fait référence à sa relation indifférenciée : « on est tous les trois pareils ».

14 Pour aller plus loin, il pense qu’il faudrait réaliser cette expérience en l’absence de la thérapeute. Il le fait chez lui, mais dans la nuit qui suit cette expérience, des cauchemars apparaissent traduisant la mort du père, celle de la mère et de lui-même. Il se rappelle alors avoir vécu une même phase de cauchemars autour du « traumatisme du deuil paternel ».

15 De ce jeu corporel, il ressort aussi que ce jeune homme, enfant devrait être gaucher. Cette utilisation «non conforme», d’une latéralisation personnelle a été remise en question par le père, qui a imposé l’utilisation de la main droite. Et c’est autour de cette même main droite que s’est effectué ce jeu corporel en relaxation. Pour notre patient, un lien nouveau avec le père et la main droite devient de ce fait évident, ce qui situe le corps dans son existence puis sur le plan symbolique du corps imaginaire. Se conformer à l’utilisation de ce côté n’a pas d’autre sens que de conserver le lien. Plus tard, le côté gauche, dont l’utilisation préférentielle en relaxation se précise maintenant, va permettre de jouer corporellement la différenciation. Pour lui, elle fait référence au deuil et à la situation spatiale et corporelle imaginaire autour de cet événement. Brice le découvre vraiment maintenant. «En relaxation, le bras gauche, était, «dit-il» son bras mort. Cette ouverture à la représentativité imaginaire corporelle permet au psychique l’élaboration de l’impasse relationnelle du deuil : la dépression est moins importante. Nous sommes bien dans la dynamique du corps imaginaire. Notons que : avec l’aide de l’élaboration de la différence corporelle et psychique : l’eczéma régresse.

La problématique identitaire (latéralisation à gauche)

16 À partir de ces séances, une latéralisation à gauche se précise, elle fait référence à son identité personnelle. Aussi, tout un jeu dynamique autour de cet espace permet l’autonomisation et crée tout une mouvance projective sur le corps, où la gauche est assimilée à lui et la droite à son père. Un jeu spatio-corporel autour du corps imaginaire permet de préciser la situation. Effectivement, utiliser la gauche permet de jouer la perte de l’autre côté, d’être confronté au deuil. Autour de cette élaboration, simplement conflictuelle, des rêves avec le père permettent d’adoucir la perte par une présence interne de ce dernier sur le plan de la représentation. Elle crée une angoisse maîtrisable. «Le rêve se charge d’un effet positif», précise Brice», cela me détend et me tend, puis me détend, c’est comme une véritable musique du corps à trois temps qui a des effets bénéfiques pour l’eczéma», qui va beaucoup mieux.

17 Ici, toute une élaboration représentative autour du rythme corporel amené par les progrès de l’investissement du corps imaginaire apparaît. Parallèlement, la symptomatologie régresse, la dépression également.

18 De ce fait, lors du passage à la situation allongée qu’il décide et qui fait référence à la différence et à quitter le regard de l’autre, le problème du deuil n’est plus une véritable difficulté. L’intériorisation, dans la représentation permanente, d’une image paternelle, permet un dernier dégagement du conflit. «Je n’ai même plus d’angoisse», précise maintenant Brice. «Si je veux créer l’image de quelqu’un qui n’est plus avec moi, je ferme les yeux et je me le représente dans ma tête ; il est inscrit en moi.» Autour de cette élaboration projective qui permet le dépassement de la problématique du deuil, la pathologie allergique va disparaître définitivement. Parallèlement, aidé par le support de la relaxation, la dépression se récupère. L’imaginaire corporel support d’un rythme corporel harmonieux, sous-tend cette élaboration psychique et somatique.

19 Dans cette observation clinique, une problématique autour d’un refoulement de la fonction de l’imaginaire s’est établie très tôt dans le fonctionnement de l’enfance de Brice. À partir de là, toute une structuration de la personnalité s’est formée en dehors de la potentialité imaginative autour du corps réel, l’identité n’est que superficielle. Pour pallier le manque projectif qui structure corps et espace, une relation collée à l’autre qui donne des repères, mais ne laisse pas sa place au sujet, s’est vue se mettre en place. Ceci constitue la première impasse du sujet, ou impasse existentielle et identitaire autour de laquelle il s’est construit. L’accès à l’imaginaire interdit par la cellule familiale bloque encore plus la situation. De ce fait, la difficulté liée à la maladie, en même temps que l’absence du souvenir des rêves sont refoulés. Une réponse directe à travers le corps, qui prend la forme de l’eczéma, émane de la difficulté psychique de notre patient. Et il n’a pas accès à la compréhension d’une telle situation.

20 À partir d’une anamnèse, qui se fera sur une période de trois mois [3], on se rend compte que cette problématique qui amène à l’absence de soi est ancienne tout comme l’impasse de la différenciation à partir de la séparation : dès l’âge de 2 ans, Brice est délaissé par ses parents, au profit de leur activité professionnelle. Si l’enfant n’accepte pas, il sera mis en pension, et il se soumet ; lorsqu’il essaie d’exister en contrant la soumission avec la nourriture, sa tentative est vouée à l’échec. Au contraire, la sévérité parentale autour de cet incident redouble, et toute la possibilité d’exister se trouve de ce fait déjouée. Par la suite, les maladies du père, lorsqu’il a 5 ans, sont d’emblée une situation d’abandon : il est laissé à différentes personnes qui s’occupent de lui. Avec le cancer, la mère prise par les soins pour son mari et ses visites à l’hôpital, ne peut plus s’occuper de son fils.

21 Initialement, une relation, qui tient compte du corps réel et qui se situe en dehors de la possibilité projective, dynamise nos premiers entretiens. «J’ai du mal à voir mes degrés de tension», «je n’ai pas de ressenti du corps» exprimait notre patient. Il traduisait là un refoulement de l’imaginaire corporel.

22 À partir de la relaxation psychosomatique relationnelle, Brice trouve son identité corporelle. Elle se situe autour de la dynamique corps réel – corps imaginaire. Effectivement, ayant trouvé sa place dans le tiers temps, (un temps qui renvoie à soi) il peut exister et vivre différemment la difficulté de sa construction personnelle dans un début de représentation. Il traduit alors deux formes de situations conflictuelles sans issue liées à la différence : celle du deuil, et de son inscription identitaire dans l’impossibilité de différenciation autour de la relation surmoïque parentale, qui impose cette situation. Cette analyse représentative permet à Brice d’évoluer, et de créer une structuration personnelle à partir de la situation présence – absence, liée au corps. Cette situation qui renvoie également à trouver sa place dans la relation différenciée, permet l’identité support de la projection. La thérapeute apparaît alors en tant qu’instance maternelle et paternelle, qu’il a peur de perdre. Le problème de la perte se voit donc lié au père. En fait, Brice s’est construit dans un climat familial qui annule la différence. L’assimilation père, identique à la mère et identique à lui et aux autres, est une autre donnée de la construction personnelle de Brice, face à la perte. L’impossibilité de la différence, s’inscrit dans sa difficulté autour de la perte et enfermait la situation identitaire. Autour de la représentation de ce processus, des cauchemars apparaissent. L’élaboration de l’onirique, liée à la construction de son identité (à partir de la latéralité) se dynamise autour de la dynamique corps réel – corps imaginaire.

23 Lorsque la dominance corporelle devient représentée, elle révèle tout un fonctionnement identitaire du corps imposé par un père – mère autoritaire, qui exclut toute notion de différenciation. Car pour maintenir la relation et ne pas être mis en pension, il faut que Brice se soumette, et soit conforme à ce qu’une latéralisation sociale droitière attend de lui. En fait, il est spontanément gaucher. Pour lui, ces repères latéraux ont été banalisés. Les repères spatiaux mémorisés à l’aide de «trucs» ont été induits par ses parents, c’est pourquoi ses repères, autour de la mort du père, de la perte de la mère déprimée, se sont trouvés défaits.

24 Brice précise par la suite que le deuil est une situation de différenciation insurmontable, car il n’a jamais eu la possibilité d’expérimenter une situation différenciante auparavant. Pour lui, les derniers moments du père créent trop de différence, renforcent l’impasse existentielle identitaire et prépare celle du deuil. Le fait de cette élaboration de la différence dans la psychothérapie crée une angoisse nouvelle correspond à la compréhension de la situation conflictuelle. Là, le conflit sans issue commence à se dissoudre et la symptomatologie régresse.

25 Pour finir l’autonomisation à partir du choix d’une référence latérale personnelle (la gauche) permet au conflit identitaire d’évoluer. Toute une élaboration de l’identité autour de l’élaboration corps réel – corps imaginaire, s’affirmant dans le soi face au père, stabilise l’onirique et donne une permanence intérieure de sa représentation au sujet. En permettant une intériorisation de l’image paternelle, elle règle définitivement la problématique de la différence et celle du deuil. Parallèlement, un rythme corporel harmonieux se trouve, il sous-tend la résolution de la pathologie organique liée à l’eczéma.

26 Dans cette observation, la relaxation psychosomatique relationnelle est un support qui permet au patient de sortir d’une situation d’impasse existentielle et identitaire en lui donnant sa place en tant que corps réel et imaginaire dans la relation. Le choix du mouvement fait ensemble en partant du discours ou du désir du sujet lui donne sa place existentielle. Des mouvements identitaires permettent au rythme corporel ou rythme contraction – détente qui sous-tend cette élaboration, une assise. Ceci donne à la différence une référence d’une situation difficile qui ne se traduit plus en tension ou en dépression, pour qu’elle n’en vienne pas à poser des problèmes importants qui risquent de bloquer l’élaboration du sujet.

27 Enfin, toute problématique somatique liée au conflit ou à l’impasse est déterminée par une perturbation du rythme corporel qui joue le rôle primordial, face à la pathologie psychosomatique. Prendre en compte cette dimension dans l’acte thérapeutique est dans ce cas de la plus grande importance. Mais surtout la relation est l’axe qui permet à l’imaginaire, de s’inscrire corporellement. L’imaginaire y joue un rôle de temporisation de la rythmique corporelle. Le rythme corporel aidé par la relaxation psychosomatique joue un rôle de support de la dynamique corps réel – corps imaginaire, si elle s’inscrit dans la relation.

Notes

  • [1]
    Ce mouvement rythmique permet de trouver sa place sans sombre dans la dépression.
  • [2]
    Projection sensorielle : projection du corps dans l’espace. Il sent son corps dans une situation différente de celle où il est.
  • [3]
    La période de trois mois indique une difficulté pour notre patient de se retrouver dans une temporalité du passé.
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