Association Réso 5 – Pôle G05 – Rennes
1Nous pouvons parler de la cohésion sociale dans la société en général, mais aussi de la cohésion « sociale » au Centre Hospitalier Guillaume Régnier de Rennes et au sein de l’association Réso 5 !
Définition de la cohésion sociale
2Nous définirions les petites fabriques de liens comme des temps d’échanges, de partages, de rassemblement sans aucune discrimination et en allant dans le même but.
3Ces petites fabriques de lien existent partout et elles peuvent évoluer en fonction du parcours de soin du patient.
4En période d’hospitalisation, il est difficile d’aller vers les autres, de créer du lien social.
5« Avant d’aller vers les autres, il faut une estime de soi », c’est-à-dire se faire confiance, avoir confiance dans les autres et notamment les soignants.
6Le soignant prend alors une place importante dans ce processus de re-narcissisation.
« Nous avons des activités occupationnelles sur le pôle et l’aide-soignante met en avant nos habilités manuelles, on nous montre qu’on est tous capables de faire quelque chose, que nous avons des compétences. »
8Il est aussi très important de pouvoir être identifié par les autres, d’être reconnu dans sa singularité. Par exemple : « quand je vais au marché il y a un commerçant qui me connaît et reconnaît. Il me donne à chaque fois une banane supplémentaire… ».
9L’association peut le permettre aussi. On a besoin d’être identifié par ses compétences, connaissances pour pouvoir échanger avec les autres, faire du lien. Il est important d’avoir des espaces, des médias qui puissent le permettre. Cela peut être notamment le moment du café :
« Le café du matin, c’est un élément dans un ensemble, c’est chaleureux. Une machine à café avec des jetons, ce n’est pas la même chose. »
« Les premiers qui arrivent font le café, on discute, le temps que les infirmiers arrivent ! »
11D’autres médias existent sur l’établissement qui permettent à chacun en fonction de ses centres d’intérêt, de ses envies et de ses compétences de s’exprimer, de faire du lien. Par exemple : l’atelier Radio décalée, la lecture du journal (qui permet d’être informé et de se repérer dans le temps), les ateliers théâtre, etc.
12Puis il est possible d’adhérer à l’association Réso 5. On change alors de statut. On passe du statut de malade à celui d’adhèrent, de citoyen. C’est une passerelle entre l’hôpital et la cité.
13Prendre sa carte d’adhérent permet d’appartenir à un groupe qui a un même objectif.
14L’association est une passerelle pour créer du lien vers la cité. « Il est parfois difficile de faire du lien avec l’extérieur, d’aller vers son voisin, on voudrait mais cela n’est pas possible. »
15Elle permet d’accéder à certaines prestations culturelles, toutes les réservations faites à Rennes auprès de nos partenaires se font à partir de l’association. Ce qui fait que celle-ci est bien repérée. (TNB, Théâtre de l’Aire Libre, les Champs Libre, les Tombées de la Nuit, les cinémas, les restaurants...).
16C’est encore une évolution dans la fabrique de liens et dans la cohésion sociale. Avec ce cercle des partenaires, les liens se construisent toujours et davantage sur la cité.
17La ville de Rennes vient renforcer la possibilité d’accéder à la culture, au sport pour les personnes au faible revenu à travers la mise en place de la carte SORTIR. Cette carte donne la possibilité de bénéficier de tarifs préférentiels pour les places de cinéma, le théâtre, le sport, les transports. On s’en parle entre nous : « quand je suis sortie de l’hôpital, Marie m’a dit que cela existait alors j’ai pris ma carte ».
18Cela permet une resocialisation. La vie est tellement belle en dehors alors il ne faut pas s’en priver, on ne peut pas vivre sans les autres. Il faut donner du sens à la vie avoir un but.
19C’est aussi à travers l’association que nous participons aux temps de réflexion et notamment aux semaines d’information sur la santé mentale ainsi qu’aux journées régionales Croix Marine.
20La semaine de santé mentale est aussi un temps de partage. Par exemple cette année, plusieurs associations de la ville de Rennes se sont réunies pour découvrir de nouvelles pratiques sportives dans une salle associative du quartier.
21Il est important de déstigmatiser la maladie mentale. La maladie mentale n’est pas synonyme que de souffrance.
« On peut prendre du plaisir dans les activités. »
23L’association a créé un blog sur Internet. Il permet de diffuser à un large public et notamment aux proches des adhérents des articles faisant part de la créativité des adhérents et du dynamisme de l’association.
24La sœur d’un adhérent ayant fait un texte sur le blog de l’association a transmis à tous ses confrères, travaillant dans son cabinet d’avocats, l’adresse du blog pour « montrer » à ses collègues les productions, la créativité, les nombreuses activités de l’association, sa dynamique.
25Le blog est visuel, il permet de voir de partout et par tous le potentiel des patients ayant une problématique psychique. C’est un bel outil d’échanges et de partages.
26RESO 5 souligne les potentiels des personnes. Ce n’est pas le symptôme qui est mis en avant, c’est la vie.
Association TREIZERIEN – Secteur 13 – Landerneau
27La cohésion sociale est un terme bien vaste… Lors de nos échanges, nous nous sommes attardés surtout sur ce que nous évoque la cohésion au sein des soins du secteur, du club thérapeutique…
28Sur un plan général : s’agit-il de créer de l’entente, de l’harmonie ou simplement des liens entre les gens ? Il semble que cela signifie davantage…
29Pour le petit groupe soignants-soignés que nous sommes, il s’agit de quelque chose de plus. C’est de créer des liens d’entraide, des liens intergénérationnels, de rétablir des relations entre les gens que la souffrance psychique a isolés (riches, pauvres, jeunes, vieux…).
30S’aider à tendre vers le rose.
31Il s’agit de rouvrir vers l’extérieur, la société, d’avoir une vie comme tout le monde.
32Nous constatons ensemble que cette notion de cohésion sociale est fondamentale dès les premiers soins, dès que la souffrance psychique conduit à l’hôpital. En effet la maladie isole, enferme. Certains d’entre nous rappellent comment il est difficile de se lever, de sortir du lit, de parler, de se laver, de se faire à manger. Alors ne parlons pas des relations aux autres, à son conjoint, à ses enfants, aux parents…la cohésion sociale on en est à mille lieux ! L’association thérapeutique a alors toute son importance. Dès le premier réveil à l’hôpital, le matin au café accueil, il y a déjà de l’entraide, des liens qui se tissent. Des riens qui rassurent pour à nouveau rencontrer l’autre.
« Créer des liens, c’est refaire son identité, apprendre à se connaître ».
34La notion de groupe apparaît à l’hôpital, au club. Après, au sein d’un collectif, comme celui de l’atelier cuisine, on peut suivre le mouvement, se remettre en mouvement. Avancer dans le quotidien car ce sont toutes ces petites choses-là qui sont dures à faire.
35Il nous paraît alors évident que notre voiture solidaire à Crozon, c’est de la cohésion sociale !
36La cohésion sociale, c’est être solidaire, participer à la vie normale, s’aider pour ne pas devenir complétement dépendant, assisté.
37En quelque sorte, ne s’agit-il pas de lutter ensemble contre l’aliénation psychique et sociale ?
38Merci de votre attention et bonne journée à vous tous !