Notes
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[1]
Economist Intelligence Unit, « Democracy Index 2021 : the China challenge », <www.eiu.com>.
1 Le dernier indice démocratique des nations vient de sortir [1]. L’année 2021 fut marquée par la pandémie et les gouvernements ont dû se positionner face au Covid, en tant que crise nationale et mondiale. Pensons à la Chine, la première touchée, aux États-Unis gouvernés par Donald Trump, au Brésil de Jair Bolsonaro ou à la France sous Emmanuel Macron. Comment la démocratie a-t-elle traversé cette crise ? Le constat de ce rapport est sans ambiguïté : sur tous les continents, le Covid a eu un impact fort et négatif sur la vitalité démocratique et cela de façon durable. La guerre en Ukraine confirme cette prédiction d’avant la crise de façon dramatique : les démocraties sont en danger.
2 En 2021, partout dans le monde, un fort recul des libertés s’est observé. L’Amérique latine a été particulièrement touchée. Dans les sociétés démocratiques, la crise a renforcé le modèle technocratique de gouvernance. Dans les régimes autoritaires, elle a renforcé les mesures de coercition. La tendance à une gestion top-down de la pandémie s’est exacerbée aux dépens de la vie démocratique avec, comme corollaire, une distanciation grandissante entre le pouvoir et la population. Le retour du « despotisme éclairé » se confirme, ainsi que la prétention de plusieurs gouvernements souverainistes à incarner la « véritable démocratie » : Russie, Hongrie, Pologne, etc.
3 La pandémie fut l’opportunité de vanter l’efficacité du modèle autocratique « à la chinoise ». Dans les démocraties occidentales, certains se montrent de plus en plus attirés par ce nationalisme autoritaire. Dans le même temps, d’autres mouvements, tels les « Gilets jaunes », se défient de toute forme d’autorité. La pandémie a exacerbé le sentiment d’un grand nombre de populations d’être des laissés-pour-compte : les exclus de la mondialisation, les déclassés du travail, les « surtaxés » écologiques, les oubliés du « quoi qu’il en coûte », les premiers de corvée et les derniers de cordée. Ceci explique le recul de la France, à la 22e place de l’index démocratique : « Beaucoup deviennent cyniques par rapport à la démocratie représentative. (…) Ces symptômes du malaise démocratique se reflètent dans la chute du score global de culture politique. »
4 Les démocraties à la Montesquieu (séparation des pouvoirs) sont par essence en équilibre instable et fragiles. Lorsque l’un des piliers, qu’il soit législatif, exécutif ou judiciaire, s’affaiblit ou s’hypertrophie, la démocratie est en danger. On en voit les conséquences en Russie et ailleurs. C’est le juste équilibre entre les planètes qui les empêche de s’écraser les unes sur les autres. À l’approche de l’élection présidentielle et des législatives, le vote citoyen est essentiel. Il est vital à la survie de la démocratie. Il se compare à ces minuscules propulseurs qui évitent aux satellites de se fracasser sur terre ou de se perdre dans le vide sidéral.
Notes
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[1]
Economist Intelligence Unit, « Democracy Index 2021 : the China challenge », <www.eiu.com>.