Couverture de PROJ_011

Article de revue

L'intelligence économique territoriale comme approche par la coopération sur un territoire : positionnements et collaboration d'universitaires et de consultants en Aquitaine

Pages 55 à 71

Notes

  • [1]
    Alain Juillet a été, de 2003 à 2009, Haut Responsable pour l’Intelligence Économique auprès du Premier ministre.
  • [2]
    Alain Rousset, Le redressement industriel, c’est aussi un choix politique – 2012.
  • [3]
    Trendeo, Observatoire de l’investissement, L’investissement en France en 2011, www.trendeo.net/publications, janvier 2012.
  • [4]
    VSDEA : Association Veille Stratégique et Développement Économique en Aquitaine.
  • [5]
    CCI des Landes, Situation et perspectives de l’économie Landaise, mai 2012.
  • [6]
    Depuis près de 30 ans, le dispositif CIFRE – Conventions Industrielles de Formation par la Recherche – subventionne toute entreprise de droit français qui embauche un doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public. L’objectif est que les travaux aboutissent à la soutenance d’une thèse en trois ans.

Introduction

1Avec la crise économique et sociétale actuelle, la question du développement économique des territoires, de leur attractivité, ou, tout aussi fondamentalement, de la survie de leurs activités économiques existantes, est devenu l’enjeu majeur et la préoccupation essentielle des pouvoirs publics, nationaux, régionaux, départementaux, municipaux, et de très nombreux autres acteurs : chambres de commerce et d’industrie, entreprises, universités, écoles de gestion...

2Dans cet article, nous proposons des éléments pour une approche coopérative faisant converger problématiques d’intelligence économique et d’intelligence territoriale pour une approche globale du territoire comme intelligence collective construite conjointement par tous ses acteurs. Nous l’abordons à travers la coopération d’universitaires et de consultants sur le territoire aquitain.

3Nous partirons de la crise économique et sociétale actuelle qui favorise les réflexions autour d’un autre modèle de développement économique durable et équitable. Nous proposerons ensuite d’essayer de faire converger Intelligence Économique et Intelligence Territoriale pour une intelligence collective globale des territoires. Nous envisagerons cette convergence au service du développement territorial autour de la coopération d’universitaires et de consultants avant d’aborder des projets concernant le territoire aquitain.

La crise économique et sociétale actuelle et la nécessité d’un autre modèle

Une crise générale qui impose de nouvelles réponses

4Dans Un autre monde. Contre le fanatisme du marché, le prix Nobel d’Économie américain Joseph E. Stiglitz (2008), a souligné que la vision souvent à courte vue du capitalisme financier s’oppose au développement, qui nécessite une planification sur le long terme. Pour lui, il n’y a pas une seule « bonne » façon de gérer ni une seule forme de capitalisme possible. Il insiste sur l’importance du rôle de l’État. Selon lui, « le succès économique nécessite de trouver le juste équilibre entre l’État et le marché ». Dans La grande désillusion (2002), il avait déjà insisté sur les impasses de la mondialisation dans sa forme actuelle : « Aujourd’hui, la mondialisation, ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour l’environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale. »

5Les choses se sont encore aggravées avec la crise financière commencée en 2008, devenue une crise générale du modèle économique capitaliste, avec, en particulier, ses dimensions financières et spéculatives.

6La crise actuelle et la nécessité d’inventer de nouvelles réponses, de nouvelles voies de développement, sont au cœur de nombreux débats comme, par exemple, les réflexions de J. Rifkin sur la « troisième révolution industrielle » en misant notamment sur les énergies renouvelables ou de S. Hessel et E. Morin (2012) sur le « chemin de l’espérance ». Ces derniers insistent notamment sur une nouvelle approche de l’économie autour de l’« économie plurielle », englobant l’économie capitaliste et ses multinationales, mais en en réduisant progressivement la sphère, avec un contrôle strict sur le capitalisme financier. Ils proposent de miser sur le développement de l’économie équitable autour de l’économie sociale et solidaire intégrant les petites et moyennes entreprises.

7La « transition socio-écologique », correspondant à la nécessité d’inventer un nouveau modèle économique est depuis quelques années centrale dans les réflexions de l’Union européenne. Elle a fait l’objet de plusieurs séminaires du réseau ENTI (European Network for Territorial Intelligence) animé par J.-J. Girardot, notamment à Marne-la-Vallée (Juillet, 2010, 2011, 2012). Comme cela a été également évoqué depuis plusieurs années lors de différentes Journées Projectique, notamment par J.-M. Larrasquet, la crise du modèle occidental de croissance est avant tout une crise du sens.

La « résilience » territoriale

8Notamment à travers la notion de développement, l’économie et les territoires sont indissociables, en particulier dans une perspective de développement durable. La notion d’attractivité est essentielle avec de nouvelles formes de coopération entre acteurs économiques (clusters, pôles de compétitivité…).

9La crise actuelle a favorisé des réflexions autour de la notion de résilience des territoires. Apparue dans le domaine de la science des matériaux, la « résilience » est tout d’abord un concept des sciences physiques : aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale. Le concept est entré dans le champ des sciences sociales par le canal de la psychologie et de la psychanalyse, tout d’abord aux États-Unis, puis, en France, avec Boris Cyrulnik (2012), pour devenir la capacité à vivre, à se développer en dépit de l’adversité, en tirant profit des échecs subis. La résilience représente la capacité d’affronter avec succès les risques, les stress, la maladie et les déboires de l’existence. Il s’agit d’une combinaison de force intérieure, d’appui de l’extérieur et d’apprentissage à partir de l’expérience acquise. Cette notion s’est ensuite étendue aux territoires, avec notamment le rôle du commissariat général au développement durable. Il s’agit du passage d’un aspect individuel à une dimension collective, et de concilier réflexions sur les vulnérabilités, à la fois sociales et économiques des territoires, pour favoriser leurs capacités à réagir et à retrouver les voies du développement. Ces réflexions sont au cœur des travaux du réseau ENTI devenu INTI.

10Selon nous, une nouvelle approche faisant converger nouveau rôle de l’État ou, plus largement, de la puissance publique (État, collectivités territoriales, chambres de commerce et d’industrie, universités…) et initiatives et engagement des associations, coopératives, mutuelles (économie sociale et solidaire), mais aussi du secteur privé (entreprises), peut permettre d’envisager de nouvelles perspectives. Il s’agit aussi pour nous d’articuler Intelligence Territoriale et Intelligence Économique en faisant converger les regards d’universitaires et de consultants.

Faire converger Intelligence Économique et Intelligence Territoriale pour une intelligence collective globale des territoires

Des approches et des positionnements différents…

11Les objectifs, approches, les méthodes et les acteurs de l’Intelligence Économique et de l’Intelligence Territoriale, sont a priori différents.

12L’Intelligence Économique constitue avant tout une aide à la décision des entreprises à partir d’une meilleure maîtrise de leur environnement, en particulier de leurs principaux concurrents, en s’appuyant sur des activités de veille, d’analyse et de gestion des différents risques (rapports Martre [Carayon, 2003], rôle d’A. Juillet [1]). Elle a pour vocation d’aider les entreprises à faire face à la concurrence et à améliorer leur productivité.

13Pour J.-J. Girardot, l’Intelligence Territoriale est « une science qui a pour objet le développement durable des territoires et pour sujet la communauté territoriale » (site ENTI). La perspective de l’Intelligence Territoriale est donc a priori plus vaste (dimension sociale et participation des habitants, urbanisme, patrimoine…), le territoire intégrant les entreprises et leurs dimensions économiques. La réalité est beaucoup plus complexe et les perspectives varient beaucoup en fonction des positionnements des acteurs, en particulier des chercheurs.

14En France, le concept d’Intelligence Économique comme aide à la décision des entreprises a été au début développé par des universitaires (notamment Henri Dou). Le terrain est désormais largement investi par les chambres de commerce et d’industrie et leurs différentes écoles. L’Intelligence Territoriale repose davantage sur les collectivités territoriales et sur les mouvements associatifs avec l’implication d’universitaires issus de disciplines différentes.

15Les tentatives de synthèse comme celles de l’ouvrage de Ludovic François (2008) parlant d’« Intelligence Économique Territoriale » sont souvent mal perçues, et souvent de manière justifiée (certains projets d’Intelligence Économique ne visant que des retombées économiques à court terme sans perspective durable), en particulier par les tenants de l’Intelligence Territoriale centrée sur la dimension associative (économie sociale et solidaire) et les interactions entre les habitants et leur implication sur le développement territorial.

… Qui peuvent commencer à converger…

16Pour tenter une convergence, nous proposons de nous appuyer sur le concept d’ingénierie, centré sur la pluridisciplinarité, avec une approche globale, l’articulation de perspectives théoriques et d’engagement sur le terrain, en privilégiant une démarche d’analyse des différents métiers ou fonctions. Pour nous, il s’agit d’une approche d’« ingénierie critique » centrée sur l’interdisciplinarité des sciences de l’information et de la communication (SIC), en insistant sur une approche globale et systémique privilégiant l’analyse des interactions entre tous les acteurs avec l’importance des contextes (notion de situation). Nous nous situons dans la perspective proposée par Françoise Bernard (2006) de varier les regards en articulant les problématiques du lien, du sens, du savoir et de l’action, mais aussi de l’identité et du pouvoir. Il s’agit de se placer dans une perspective de logiques d’action et de dynamiques instituantes (Bernard, 2008).

17Selon nous, l’Intelligence Territoriale, privilégiant la participation des acteurs du territoire, peut pour certains de ses aspects relever plutôt d’une démarche communicationnelle (la « communication engageante » proposée par F. Bernard), l’Intelligence Économique, comme aide à la décision des entreprises, plutôt des sciences de l’information avec une forte dimension de veille (collecte et valorisation d’information) pour l’aide à la décision.

18L’Intelligence Économique et l’Intelligence Territoriale ne peuvent être envisagées que dans une perspective pluridisciplinaire. Les sciences économiques et les sciences de gestion y sont incontournables. Les sciences économiques, notamment avec tout l’aspect économique des relations entre tous les acteurs et la dimension attractivité des entreprises et des territoires, les sciences de gestion pour l’aspect aide à la décision mais aussi, et là au niveau des territoires, pour la dimension de marketing territorial (Meyronin, 2012), impliquant les dimensions marché (offre/demande), image, projet, avec la dimension innovation.

19Nous avons proposé (Bourret, 2008), de considérer les territoires comme construits autour d’une synergie de projets, avec toute l’importance des clusters et des pôles de compétitivité (notamment en France). Comme les organisations, les territoires se situent entre projets et récits (D’Almeida, 2006) : ils constituent des espaces projets. Ils se construisent par les actions de tous leurs acteurs mais aussi par leurs récits et leurs représentations, dont la convergence sur un projet commun constitue un enjeu majeur. Les territoires constituent aussi une ressource : notion de capital immatériel territorial (Bertacchini).

20La complémentarité entre l’Intelligence Économique et l’Intelligence Territoriale, en particulier au niveau régional, a été déjà soulignée dans le rapport Carayon (2003) consacré à « l’intelligence économique, la compétitivité et la cohésion sociale ». Avec, en période de crise économique et sociale, tout le rôle de l’économie sociale : associations, mutuelles, coopératives (cf. modèle Mondragon).

21La dimension sociale (ou, mieux, sociétale) de l’intelligence économique a également été soulignée, notamment par l’école suédoise dans le sillage de S. Dedijer. Dans l’ouvrage collectif sur Les nouveaux territoires de l’intelligence économique (dir. M.-A. Duval, 2008), sont ainsi abordés successivement : l’intelligence juridique, l’intelligence comptable et financière, l’intelligence culturelle, l’intelligence humanitaire, l’intelligence sociale (P. Clerc) avec, en particulier, le cas des banlieues (P. Azoulay) et, enfin, l’intelligence sportive.

22Les frontières entre Intelligence Économique et Intelligence Territoriale semblent donc de plus en plus floues et artificielles, en particulier pour l’intelligence culturelle ou l’intelligence sociale ou sociétale. C’est dans cette perspective de dépassement de frontières – à notre avis discutables – que nous nous situons.

Une convergence au service du développement territorial à construire autour de coopérations d’universitaires (chercheurs) et de consultants

Vers une intelligence collective du territoire ?

23H. Bozzano a proposé une « équation de l’intelligence territoriale » (2008) : IT = CT + PAT / DDT. Soit Intelligence Territoriale = Compréhension du Territoire + Participation des Acteurs du Territoire pour le Développement Durable du Territoire.

24Lors d’un séminaire Org & Co consacré à l’Intelligence Territoriale (Paris, 27 janvier 2012), Christian Le Moënne a proposé une définition large de l’intelligence territoriale à laquelle nous souscrivons : « l’intelligence territoriale est une forme d’intelligence collective développée sur et autour d’un territoire pour y penser et agir ». Elle peut comporter différentes dimensions, dont une dimension économique relevant davantage des entreprises implantées ou agissant sur ce territoire.

25Dans une perspective globale, le territoire, ce n’est pas uniquement les interactions entre acteurs, humains ou économiques. Il se construit aussi par la mémoire des hommes, leurs représentations, l’influence du milieu (climat, nature…), du patrimoine comme construit humain ou héritage de la nature…Toujours pour Christian Le Moënne, cette approche articule mise en forme et mise en sens (y compris des objets), pour aboutir à la notion de sémiotique généralisée des territoires. Pour lui, la sémiotique, c’est à la fois une mise en forme et une mise en sens.

26Mais une perspective aussi large et complexe constitue avant tout un objectif, une philosophie générale du territoire, un idéal. Différentes approches à partir d’éclairages très variés contribuent à la construire très progressivement, avec notamment une approche de synthèse d’Intelligence Économique Territoriale (IET). On pourrait aussi, toujours dans une perspective de synthèse et de convergence, parler d’« intelligence stratégique » (Alain Juillet, in Duval, 2008, p. 15).

27Dans une perspective plus modeste mais participant à cette vision globale qui est avant tout un objectif, le territoire devient pour nous une intelligence collective construite progressivement, notamment autour de la synergie de projets (Bourret, 2008), avec la dimension essentielle de la confiance et des représentations partagées. Il constitue aussi un espace pertinent pour l’intervention (action) qui se construit progressivement (territoire comme processus), avec notamment des regards et des approches différents : en particulier d’universitaires et de consultants.

28L’étude de l’Intelligence Économique Territoriale (IET) et de ses apports pour les décideurs territoriaux des secteurs privés et publics est un terrain propice à l’approche de la recherche action. Il s’agit finalement, comme l’ont proposé les différents auteurs de l’ouvrage collectif (Guilhon et Levet, 2003), pour la dimension intelligence économique des entreprises, de passer De l’Intelligence Économique à l’Économie de la Connaissance, « la démarche d’intelligence économique allant de la collecte d’informations à la création de nouvelles connaissances opérationnelles » (p. 5).

Dépasser de multiples frontières

29La question des connaissances opérationnelles ou connaissances pour l’action nous amène sur deux autres frontières (après celle entre Intelligence Économique et Intelligence Territoriale), celle entre recherche action et recherche conceptuelle et aussi celle entre chercheurs et consultants.

30Globalement, on peut distinguer deux grandes approches de la notion de « frontière », que ce soit entre États ou entre disciplines universitaires. Celle de la frontière barrière, ligne, voire fortification et celle de la frontière comme zone d’interactions, d’échanges, de complémentarités. Nous nous plaçons fermement dans la seconde approche. Nous avons insisté sur les complémentarités et les convergences possibles entre Intelligence Économique et Intelligence Territoriale. C’est de cette manière que nous allons aussi envisager les relations entre chercheurs et consultants.

31Au départ, les postures et les objectifs des chercheurs et des consultants sont très différents, voire, pour certains, radicalement opposés et inconciliables. Les consultants ont reçu une commande et sont tenus à des résultats opérationnels dans un temps très limité. Le revenu des chercheurs ne dépend pas, en principe, de leur recherche, ils se situent dans une posture de réflexion sur un temps beaucoup plus long, construisent des connaissances objectives et transposables. L’opposition chercheur/consultant est donc une opposition de temporalités, d’objectifs et de postures par rapport à des contraintes et au statut de la connaissance. Nous pensons que des convergences peuvent néanmoins exister. Tout d’abord, et ce n’est pas le moindre intérêt, les consultants peuvent fournir aux chercheurs des terrains de recherche.

32Lors des journées de Projectique 2007, Jean-Pierre Claveranne et Jean-Michel Larrasquet ont souligné l’importance de la recherche finalisée pour « agir dans la complexité ». Selon J.-P. Claveranne, des activités de consultance peuvent servir de base à des activités de recherche. Il a insisté sur les différences de temporalité entre la recherche et la consultance, le temps de la recherche étant beaucoup plus long que celui de la consultance, ce temps permettant une distanciation que n’a pas le consultant. Pour J.-M. Larrasquet, c’est le terrain qui constitue le terreau pour construire du sens. Selon lui, nous sommes en train de changer de paradigme. On insiste trop sur la prise de décision en distinguant ceux qui les prennent et ceux qui les appliquent. Pour lui, ce n’est pas la prise de décision mais son application qui est essentielle, avec alors le passage au paradigme de l’action collective. Et nous ne pouvons comprendre qu’en nous situant « dedans », en plaidant pour une recherche participative, et en tant qu’acteur et pas seulement observateur (revue Projectics, 2008).

Construire des coopérations entre consultants et chercheurs

33Nous envisageons la démarche scientifique du chercheur universitaire dans le cadre de la posture de « neutralité engagée » ou, plus précisément, d’un « engagement par la neutralité », proposée par Nathalie Heinich (2006). Elle distingue trois rôles : celui du chercheur, consistant à comprendre et expliquer le monde social grâce à des méthodes spécifiques, celui de l’expert, qui utilise les connaissances pour proposer des diagnostics et des solutions, celui de penseur ou d’intellectuel, qui critique une situation au nom de certaines valeurs (p. 84). Pour elle, seul le registre analytico-descriptif est spécifiquement celui du chercheur. En faisant référence à Paul Ricœur, elle insiste sur l’importance de la « visée » ou impératif de neutralité puis, en s’appuyant sur Norbert Elias, de l’opposition entre « engagement » et « distanciation » (ou implication/détachement), qui peut être appréhendée comme une dialogie. En évoquant le cas de Pierre Bourdieu, elle souligne que, si l’engagement militant du chercheur se justifiait à une époque de soumission à l’autorité, c’est beaucoup moins le cas aujourd’hui. Elle plaide pour une autre conception du travail sociologique : « s’engager par la neutralité, produire de l’action – et pas seulement du savoir – par la mise en évidence des cohérences, des logiques, des liens, qui, au-delà des oppositions, rendent possible sinon un accord, du moins un dialogue et, peut-être l’invention de compromis acceptables » (p. 94).

34Le regard croisé d’universitaires et de consultants permet la mise en place d’une approche de la recherche de type « ingénierique » au sens d’Alain-Charles Martinet (Chanal et al., 1997), insistant sur l’influence des outils, qualifiés par Moisdon (1997) d’« artefacts médiateurs » avec la construction de logiques sociales Pour eux, cette démarche, en s’intéressant principalement à des processus de changement organisationnels et en impliquant les acteurs de terrain dans la démarche de recherche est à la fois proche de celle de la recherche-action, mais aussi différente, le chercheur-ingénieur concevant et construisant l’outil support de sa recherche et agissant à la fois comme animateur et évaluateur. Les problèmes analysés, notamment de changement organisationnels, sont co-construits avec les acteurs de terrain, complexes, ils appellent plusieurs rationalités et sont liés à des processus. Ils s’appuient sur des outils qui doivent permettre d’améliorer l’appropriation par les praticiens des connaissances et des représentations produites. Il s’agit « d’articuler autrement et d’enrichir les connaissances existantes, en les confrontant au terrain grâce à des constructions originales », connaissances portant davantage sur la manière d’agir (processus) que sur le contenu (substance).

35En effet, face aux enjeux associés à toute démarche d’IET, le chercheur ne peut pas rester qu’un simple observateur lors de l’étude d’un projet. La qualité de ses travaux de recherche et de son analyse ne peut tirer toute sa quintessence que si ce dernier se positionne en acteur actif d’une démarche d’intelligence collective visant à créer du sens pour une action de développement local, mais avec toute l’exigence de neutralité…

36Le concept de consultant-chercheur tel que défini par Jean-Michel Larrasquet et al. (2008) s’avère alors parfaitement adapté à cette approche. Il s’agit de concilier différentes temporalités, l’impératif de résultats par rapport à une commande avec une dimension critique, faite de distanciation et de perspective davantage théorique. Dans cette perspective, la coopération entre chercheurs universitaires et consultants peut s’avérer intéressante. C’est dans cette perspective que nous proposons de nous situer.

37Projets structurants permettant de transformer l’organisation dans sa gestion de l’information, les projets d’IET peuvent être étudiés avec une vision ethnologique où l’observateur perturbe le milieu dans lequel il intervient. Il lui appartient de « comprendre le monde en le changeant (Maturana et Varela, 1994) en faisant évoluer les organisations et leurs dynamiques organisationnelles.

38L’attente des décideurs territoriaux justifie tout à fait cette approche car, pour ces derniers, l’étude de l’apport de l’IET ne peut se concevoir que dans le cadre d’une démarche d’accompagnement à la mise en œuvre d’une stratégie interne de maîtrise de l’information stratégique et de stratégie prospective.

39La coopération entre chercheurs (universitaires) et consultants peut s’avérer fructueuse mais en étant bien conscient des différences de positionnements et d’objectifs. Les livrables sont très différents. Un consultant fournira le plus souvent comme résultat de son travail un rapport avec des préconisations opérationnelles. Un chercheur produit des connaissances pour l’action mais dans la neutralité et il s’agit de connaissances généralisables. La grande différence réside dans le risque d’instrumentalisation et de compromission du consultant vis-à-vis de celui qui lui a passé commande. Le chercheur a une impérieuse obligation de neutralité.

40Le travail d’un consultant peut servir de base à des travaux universitaires. Un consultant – s’il sait bien séparer les rôles et les objectifs et bien entendu les livrables – peut participer à des travaux universitaires : consultant-chercheur avec toutefois la question du sens du trait d’union : concilier deux métiers différents aux positionnements différents ou en inventer un nouveau ? C’est dans la première perspective que nous nous situons pour le moment dans cet article : les informations obtenues par des consultants peuvent servir de base à des travaux universitaires, mais les regards et les postures restent différents.

41Les TIC peuvent jouer un rôle essentiel pour favoriser les interactions entre tous les acteurs, en leur permettant notamment de mieux partager les informations existantes, voire d’en créer de nouvelles autour de nouvelles coopérations. Dans ce contexte coopératif, les TIC peuvent devenir des « technologies de la confiance », selon la formule de D. Bougnoux, un des fondateurs avec R. Debray de la « médiologie » : « les médias étant consacrés pour une bonne part à stabiliser et à étendre le sentiment d’appartenance », mais en évitant le « fétichisme de la technique » dénoncé par L. Sfez. Selon N. Luhmann, il s’agit d’« un mécanisme de réduction de la complexité sociale ». Les TIC peuvent favoriser le développement de communautés et des « réseaux de confiance » (Hardin, 2006). Selon G. Le Cardinal et al., la dynamique de la confiance permet de construire la coopération dans les projets complexes. Leur méthode : PAR-Miroir (Peurs – Attraits – Tentations en Miroir c’est-à-dire à l’écoute de l’autre) favorise les interactions entre tous les acteurs pour lever les peurs et construire un environnement favorable à la coopération. Un territoire peut être considéré comme un système complexe correspondant à une forme qui se construit et se déconstruit par les interactions entre tous les acteurs. Le consultant-expert peut aider en favorisant rencontres et interactions autour de projets à construire cette dynamique de la coopération en s’appuyant sur des outils relevant des TIC.

42Et ces projets sont nombreux… Car l’enjeu est d’importance ! Il est question d’enrichir le fonctionnement de notre démocratie grâce au numérique, rien de moins ! L’utilisation des TIC est un vecteur de croissance important pour les entreprises françaises qui sont aujourd’hui parmi les mieux connectées d’Europe (plus de 95 % disposent d’une connexion haut débit). Mais les usages plus avancés restent en deçà de leur potentiel d’utilisation, en particulier au sein des PME et plus encore des TPE. Les nouveaux modes de consommation liés à l’économie numérique et les nouvelles attentes des consommateurs créent de nouveaux défis, que les entreprises pourront relever grâce à une bonne utilisation des TIC. D’ici à 2020, les TIC doivent être généralisées à l’ensemble des processus de l’économie et la maîtrise du numérique deviendra, plus qu’un enjeu de compétitivité, un enjeu de survie pour les entreprises. Il est donc primordial d’actionner tous les leviers à la disposition des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs et d’inscrire le numérique au cœur des dispositifs d’accompagnement et de conseil aux entreprises.

Et en Aquitaine, quelles spécificités pour quels projets ?

Une vision partagée et cohérente de l’aménagement et du développement du territoire…

43« Prospective et intelligence économique… État, industriels, organismes de recherche, partenaires sociaux, ne partagent pas la préparation de l’avenir, alors que nous voulons identifier et soutenir ensemble les technologies et les secteurs qui feront les usines et les emplois de demain [2]. » Alain Rousset, président du Conseil Régional d’Aquitaine et président de l’Association des régions de France, porte haut et fort la parole de l’Intelligence Économique : « Il faut retrouver un lieu où on pense la stratégie industrielle et où on la pense de manière non intrusive », estimant d’autre part que « tout modèle centralisé est antinomique à l’innovation » et que « le pilotage de l’innovation doit revenir aux régions ».

44La Région Aquitaine souhaite mener une politique globale très ambitieuse visant à relever cinq défis au travers d’axes forts comme l’innovation ou encore la croissance verte, le développement de filières industrielles, une politique économique et scientifique ouverte sur le monde et, bien entendu, une politique régionale en faveur des entreprises locales.

45Et dans ce contexte, elle vient de se doter d’un outil d’excellence, l’ADI (Aquitaine Développement Innovation), issu de la fusion entre les agences 2ADI et Innovalis Aquitaine. Sa mission : relever les défis économiques, technologiques, sociaux et environnementaux et créer de la valeur et des emplois dans les entreprises, par une dynamique collective d’innovation dans les filières et les territoires.

46Une vision partagée et cohérente de l’aménagement et du développement du territoire régional à travers un certain nombre de grands projets (pôles de compétitivité, recherche et transfert de technologie, enseignement supérieur et vie étudiante, mutations économiques, compétitivité des filières bois forêt et agricoles.) à laquelle s’ajoutent une situation géographique privilégiée et un art du « savoir vivre ensemble », font du territoire de Guyenne une zone à très fort potentiel d’attractivité.

47Selon une étude publiée par le cabinet « Trendeo » en janvier 2012, le territoire Aquitain arrive en tête des régions créatrices d’emplois entre 2009 et 2011 [3].

48« Adhocratie cognitive identitaire » (Bouchez, 2008), l’association VSDEA [4] participe à la réflexion régionale sur l’apport de l’intelligence économique territoriale au développement et à l’attractivité économique de la Région Aquitaine en essayant de concilier une double démarche de recherche et de conseil. Cette approche vise à permettre aux décideurs territoriaux et aux entreprises locales, de mettre en place une stratégie de développement et des actions prospectives destinées à promouvoir l’emploi, à soutenir les filières d’excellence et à optimiser les processus d’attractivité du territoire.

49VSDEA (Veille Stratégique et Développement Économique en Aquitaine) est une organisation de conseil créée afin d’accompagner les structures aquitaines (privées et publiques) dans leur développement économique et dans la mise en place de projets de veille et de développement. VSDEA propose notamment, aux acteurs d’une filière industrielle, d’un pôle de compétitivité ou d’un cluster, la mise en place de plates-formes de veille élaborées et de tableaux de bord d’aide à la décision autour de leurs domaines d’activités stratégiques.

50Plus concrètement, l’objectif est alors de mettre en place un dispositif de veille stratégique destiné à accompagner les décideurs territoriaux et les responsables de projets dans leurs prises de décision. Ce dispositif, mutualisé, est matérialisé par la mise en œuvre de portails de pilotage stratégique et d’aide à la décision, basés sur l’analyse de l’information sectorielle et l’identification des signaux faibles sur les mutations à venir.

51Créée sous un statut associatif, VSDEA s’inscrit également dans une démarche d’intelligence collective en intervenant comme « hub » régional de compétences sur le sujet de la veille stratégique et de l’intelligence économique, en travaillant sur le partage d’expérience et la mutualisation de compétences et d’expertises, avec notamment comme objectif de faire se rencontrer et mieux se connaître des acteurs du développement économique, qui, souvent, s’ignorent. Nous retrouvons ainsi la perspective de double valorisation des problématiques du lien et du sens qui sont au cœur du projet scientifique des sciences de l’information et de la communication (Bernard, 2006).

52Cet environnement où chacun pourrait agir en fonction de l’intérêt collectif, peut être facilité par les TIC agissant comme moteur du changement (Lévy et Jouyet, 2006). Cette approche s’efforce de reposer sur la complémentarité des regards entre universitaires et consultants pour construire ensemble des connaissances pour l’action, en sachant bien distinguer les objectifs et contraintes différentes précisés plus haut.

Une conjoncture morose

53Mais l’ambition ne fait pas tout ! Durant le premier semestre 2012, une enquête [5] réalisée auprès d’un panel de plus de 150 entreprises de la région Aquitaine nous présente l’opinion des chefs d’entreprises sur les tendances et perspectives du moment. Ce collectif consulté durant le mois de Mai, représentant plus de 9000 salariés pour plus d’1,5 milliard € de C.A. fait état d’un constat général plutôt négatif :

  • Chiffre d’affaires en baisse – 0,6 %
  • Exportations stagnantes – 0,1 %
  • Offres d’emplois en baisse – 0,5 %
  • Précarité professionnelle en hausse avec une augmentation de l’intérim +5,8 %
  • Demandeurs d’emplois plus nombreux +3,2 %
Interrogées sur les tendances générales de leurs secteurs d’activités respectifs, les 159 entreprises dont 81 de l’industrie, 54 du tertiaire et 23 du bâtiment, ont vu pour 42 % d’entre elles, leur chiffre d’affaires baisser en 2011, ce qui représente plus du double de l’année précédente. Pour les mois à venir, elles sont 63 % à prévoir une stagnation, voire une baisse de leur activité. Rien de bien étonnant si l’on se réfère aux perspectives économiques de l’OCDE pour la période 2011-2013.

54Malgré une certaine stabilité des carnets de commandes pour 38 % d’entre elles et une hausse prévue pour 18 % de ces créateurs de richesse et de stabilité régionale et nationale, 20,7 % des entreprises ont moins investi qu’en 2011. L’expectative et l’attentisme sont de rigueur et, comme toujours, c’est l’emploi qui est directement affecté.

55Une activité moins bien orientée, des niveaux d’investissements faibles, très peu de recrutements prévus, des marges et des trésoreries qui se dégradent. Il importe de réagir, d’analyser les faiblesses et les opportunités, dans une perspective de résilience » territoriale.

L’Intelligence Économique Territoriale : atout réel pour les acteurs économiques et sociaux d’un pays

56Appliquée au développement économique d’un territoire, la démarche envisagée permet d’accompagner les décideurs territoriaux dans l’élaboration de la stratégie de développement économique et d’innovation à mettre en œuvre pour promouvoir l’emploi, soutenir les filières d’excellence et optimiser les processus d’attractivité du territoire.

57Appliquée à une vision à long terme, de développement durable, elle permet également d’appuyer la conception des stratégies prospectives en permettant l’étude et l’anticipation des mutations économiques, démographiques, sociétales, susceptibles d’avoir un impact sur le territoire.

58Sur le plan opérationnel, la mise en place d’un dispositif de veille stratégique doit permettre d’accompagner les décideurs territoriaux et les responsables de projets dans leurs prises de décision en leur fournissant des portails d’informations sectoriels et des analyses sur les mutations à venir. L’objectif est bien de fournir des outils de pilotage basés sur une analyse de tendances et de signaux faibles émergeants et non de simples portails d’information presse.

59L’enjeu est également de poursuivre les efforts de soutien, de valorisation et de sensibilisation des acteurs économiques régionaux et notamment les PME, plus vulnérables que les grands groupes, et qui pratiquent encore peu la démarche d’intelligence économique, même si des progrès dans la connaissance du concept ont été réalisés depuis 2004.

60De nombreuses mesures peuvent leur permettre de mieux développer leur adaptabilité à ce mode de pensée, en encourageant notamment, une Intelligence Économique Territoriale. Il s’agit de s’appuyer sur des actions locales, d’aider à les rationaliser, les coordonner, en améliorant notamment leurs financements et leur accompagnement pour favoriser le développement économique sur un territoire.

61La double démarche de recherche et de conseil proposée par le consultant/chercheur, apparaît alors comme centrale dans un dispositif d’intelligence collaborative qui constituera un atout réel pour les acteurs économiques et sociaux du pays mais en sachant bien différencier les positionnements, les moments, et les rôles. C’est le défi que nous envisageons… qui rejoint pour certains aspects l’approche des bourses Cifre [6], notamment dans la perspective d’articuler recherche privée et recherche publique.

Conclusion

62La convergence des concepts d’Intelligence Économique et d’Intelligence Territoriale doit permettre d’aboutir à une intelligence collective des territoires, qui se construit progressivement autour de la synergie de projets menés par tous les acteurs qui contribuent à leur évolution. Cette mise en commun de projets, d’initiatives, de compétences constitue un outil majeur pour accompagner le développement économique d’un territoire et y favoriser l’innovation.

63Les travaux de recherche envisagés permettront d’étudier l’impact de l’application de ce paradigme au développement économique de territoires relevant de la région Aquitaine.

64La mise en place d’une recherche de type ingéniérique basée sur la coopération d’universitaires et de consultants, ayant, pour certains, un positionnement de consultant-chercheur, permettra de confronter des positionnements et de méthodes d’analyse différents au service de la production de connaissances pour le développement durable des territoires. Ces nouvelles approches peuvent apporter un enrichissement réciproque et permettre de créer un lien fort et durable entre univers académique, univers politique et univers économique. De ces différences et de l’originalité de cette approche difficile pourront découler de nouvelles stratégies de développement économique territorial autour de l’affirmation d’une nouvelle posture de consultant-chercheur que nous allons nous attacher à préciser dans le cas de l’Intelligence Économique Territoriale (IET).

65Ce travail constitue une première approche de coopérations entre universitaires et consultants dans le cas de l’Intelligence Économique Territoriale autour de projets sur le territoire aquitain. Le positionnement hybride d’interface, de médiation, du consultant-chercheur demandera à être précisé et analysé dans des travaux ultérieurs.

Bibliographie

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Mots-clés éditeurs : intelligence économique, universitaires, coopérations, Aquitaine, consultants, intelligence territoriale, territoires

Date de mise en ligne : 19/02/2013.

https://doi.org/10.3917/proj.011.0055

Notes

  • [1]
    Alain Juillet a été, de 2003 à 2009, Haut Responsable pour l’Intelligence Économique auprès du Premier ministre.
  • [2]
    Alain Rousset, Le redressement industriel, c’est aussi un choix politique – 2012.
  • [3]
    Trendeo, Observatoire de l’investissement, L’investissement en France en 2011, www.trendeo.net/publications, janvier 2012.
  • [4]
    VSDEA : Association Veille Stratégique et Développement Économique en Aquitaine.
  • [5]
    CCI des Landes, Situation et perspectives de l’économie Landaise, mai 2012.
  • [6]
    Depuis près de 30 ans, le dispositif CIFRE – Conventions Industrielles de Formation par la Recherche – subventionne toute entreprise de droit français qui embauche un doctorant pour le placer au cœur d’une collaboration de recherche avec un laboratoire public. L’objectif est que les travaux aboutissent à la soutenance d’une thèse en trois ans.
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