À propos du contexte de la valorisation du religieux africain en général et de la prise en compte du vécu quotidien des Bamiléké du Cameroun par l’Église catholique, nous évoquons d’abord une série de facteurs dus à certains événements extérieurs qui ont suscité et amplifié la prise de conscience d’une identité en Afrique. Le XXe siècle, en effet, est marqué par des progrès spectaculaires de la science et de la technique facilitant ainsi la diffusion de la pensée scientifique et technologique. Geoffrey Barraclough le souligne en ces termes : « Rien ne se produit désormais dans une partie du globe qui n’ait de répercussion sur les autres parties ; l’histoire du XXe siècle, c’est l’histoire du monde, au sens le plus plein du terme ».
L’une des tendances de l’histoire contemporaine est, sans contradiction, sa dimension planétaire. Ainsi le pays bamiléké a reçu et suivi la négritude, mouvement dont l’impact sur les mentalités et les idées a été patent : changement dans la manière de penser, évolutions des idées. Cette vitalité s’inscrit dans une longue durée puisqu’elle puise ses premières références dans les mouvements de la négritude nés au sein de la diaspora noire américaine, puis développés parmi les étudiants africains venus d’Europe à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. La publication de l’ouvrage collectif Des prêtres noirs s’interrogent en 1956, l’engagement de la revue africaine en faveur d’une Église vraiment africaine et la fondation de la Société Africaine de Culture (SAC) sous la direction du grand intellectuel Sénégalais Alioune Diop ont donné une prise de conscience aux clercs et laïcs africains francophones catholique…