Les Antilles, d’expression française, dernières miettes de l’empire colonial français, se caractérisent, comme tous les pays sous-développés, par une population très jeune, et une très forte poussée démographique. Cette poussée ira en s’accélérant et on prévoit que la population aura doublé dans vingt ans. La forte densité existant déjà sur ces petites terres (500h/km2 cultivables pour la seule Martinique) pose actuellement des problèmes que le colonialisme français avoue en toute ingénuité ne pouvoir résoudre. Les autorités françaises présentent à qui veut les entendre, cette situation comme une impasse, et chiffres en mains prétendent cyniquement, qu’il n’y a pas de place aux Antilles pour les jeunes antillais ; que ces derniers doivent se résigner à cette dure réalité. Ni la France « superbe et généreuse », ni les Antillais, des extrémistes aux « bons français » ne sont en aucune façon, capables de remédier à cette situation.
De tous temps, face à l’impossibilité de trouver aux Antilles les moyens de survivre, les jeunes se voyaient contraints de s’expatrier et de s’engager comme mercenaires dans toutes les guerres coloniales, menées par la France. C’est ainsi que de nombreux jeunes Antillais, fils d’un peuple colonisé, participèrent à la criminelle expédition d’Indochine, à l’hypocrite pacification de l’Algérie et servirent longtemps comme garde-chiourmes en Afrique Noire.
Aujourd’hui, sous l’effet de l’aggravation de la misère, et du développement du mouvement national aux Antilles, le gouvernement français ne peut plus se permettre de temporiser…