Ce propos vise à orienter notre réflexion sur le biographique dans la littérature à partir d’une approche proximale ou relationnelle de l’univers littéraire. Elle peut amener à questionner autrement le sujet biographique dans les lettres antillaises relativement à leur corpus et à leurs thématiques élargies aux rapports à la territorialité, à l’historicité et à l’identité. Ceci peut valoir pour des intellectuels comme Aimé Césaire, auteur dont nous proposons d’examiner les rapports au biographique comme relevant d’une stratégie littéraire et philosophique visant à instaurer l’histoire antillaise en tant que moment déterminant dans le champ intellectuel de la diaspora afro-antillaise et ce en relation avec d’autres producteurs littéraires comme Édouard Glissant. C’est ce moment déterminant que l’on désignera par la notion d’historialité, notion que l’on retrouve dans la démarche intellectuelle de Césaire et d’autres producteurs comme Glissant. C’est Césaire qui nous servira de cas paradigmatique pour lire les pratiques littéraires liées aux producteurs des Antilles francophones en général. De plus, en évoquant la biographie dans la littérature à partir de cette modélisation, nous sommes confrontés à la difficulté de présenter un cadre épocal, en l’occurrence postcolonial, du fait des distorsions constitutives de sa complexité d’une part, et d’autre part de la précarité du discours qui trahit l’objet parce que le chercheur impose à ce dernier un éclairage qui lui est propre. Mais y faire allusion revient en quelque sorte à dévoiler l’un des fondements inhérents aux régulations touchant aux tentatives même d’objectivation…