Ce travail propose une analyse des consequences psychopathologiques sur l’enfant de l’existence de violences au sein du couple parental. Après avoir souligné trois mécanismes sous-tendant le possible impact traumatique chez l’enfant de telles violences (irruption dans l’intimité de l’espace psychique de l’enfant de scènes dépassant les capacités d’élaboration – attaque de la relation symbolique aux parents – clivage défensif de la pensée et des affects), l’auteur décrit différentes conséquences cliniques des violences conjugales. Chez l’enfant, elles peuvent s’échelonner dans le temps, de la névrose traumatique (court terme) à l’incapacité relationnelle envers autrui (moyen terme) jusqu’au vécu dépressif chronique à l’âge adulte.
Du côté des adultes, des réactions dépressives sévères chez l’agressé et la possibilité d’instrumentaliser l’enfant du côté de l’agresseur sont régulièrement retrouvés.
Ce travail se poursuit par un questionnement sur les conséquences juridiques possibles des violences conjugales en soulignant notamment les difficultés liées au recueil de la parole de l’enfant (déni, silence ou surenchère affabulatrice, tous témoins de la dynamique psychique de l’enfant). Enfin, c’est sur la question du processus de filiation psychique de l’enfant que se conclut ce travail, avec la description d’une conséquence parfois retrouvée, dans les cas les plus sévères : celle de la perte du statut psychique de parent.