Nous remercions Michel Botbol d’avoir proposé le thème du traitement de la psychose pour ce Symposium organisé par la Section « Psychanalyse en psychiatrie ». Il est en effet tout à fait nécessaire – et à notre avis très intéressant – de ré-examiner comment les notions psychanalytiques peuvent être utilisées dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, tenant compte de l’évolution des connaissances et des pratiques en psychiatrie aussi bien qu’en psychanalyse. Daniel Simon Kipman nous rappelle dans un livre récent, combien psychanalyse et psychiatrie ont pu à certains moments de l’histoire du XXesiècle s’opposer, ou bien au contraire se fondre, établir des rapports de force et/ou de réciprocité, plus ou moins sous-tendus par des questions idéologiques. C’est aujourd’hui une autre voie qui peut être prise.
Re-situons la psychanalyse en ses fondements : il apparaît que les notions psychanalytiques sont issues de la pratique clinique telle qu’elle se déploie au quotidien. Et c’est du fait de leur ancrage dans la pratique qu’elles sont utilisables en psychiatrie. Il ne s’agit jamais d’une pratique facile. Freud n’a pas à faire à de « bons patients » bien névrosés. Il traite des cas compliqués, pénibles à supporter, évoluant plutôt mal. À son époque, Freud cherche, investigue, se questionne et met en place des hypothèses à valeur heuristique. Sa manière de procéder est largement inspirée de l’examen médical. Il est, et se sent médecin, et en tant que tel, il utilise largement le raisonnement hyptothético-déductif que nous connaissons…
Mise en ligne 11/05/2012