Notes
-
[1]
Mazeaud (A.), Nonjon (M.), Parizet (R.), « Les circulations transnationales de l’ingénierie participative », introduction au dossier « Un tournant participatif mondial ? », Participations, 14(1), 2016.
-
[2]
Blondiaux (L.), Le nouvel esprit de la démocratie, Paris, Le Seuil, 2008.
-
[3]
Pour un panorama récent, Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), eds., The Professionalization of Public Participation, New York, Routledge, 2017.
-
[4]
Cooper (E.), Smith (G.) « Organizing Deliberation: The Perspectives of Professional Participation Practitioners in Britain and Germany », Journal of Public Deliberation, 8(1), 2012.
-
[5]
Panel intitulé « Changer de démocratie : l’analyse des acteurs et des réformes du “tournant participatif” en débat », organisé par G. Gourgues, J. O’Miel et L. Bherer, Congrès de la Société québécoise de science politique, Ottawa, 2012.
-
[6]
Laurence Bherer, Louis Simard et Mario Gauthier.
-
[7]
On peut citer l’organisation d’un colloque IPSA, Developing Expertise In the design of Participatory Tools: The Professionalization and Diversification of the Public Participation Field, IPSA 23rd World Congress (Montréal, Canada, July 21-22, 2014) ; ou encore une session thématique intitulée « Participation du public, professionnalisation, diversification, un état des lieux », dans le cadre du COSPOF à Lausanne, 5 et 7 février 2015.
-
[8]
Sur l’auto-analyse, voir par exemple, Naudier (D.), Simonet (M.), dir., Des sociologues sans qualités ? Pratiques de recherche et engagements, Paris, La Découverte, 2011.
-
[9]
Voir le dossier que nous avons coordonné avec R. Parizet, « Un tournant participatif mondial ? », Participations, 14(1), 2016.
-
[10]
Naudier (D.), Simonet (M.), « Introduction », Des sociologues sans qualités ?, op. cit.
-
[11]
Amiotte-Suchet (L.), Laferté (G.), Laurière (C.), Renahy (N.), « Enquêtes collectives : histoires et pratiques contemporaines », Ethnographiques.org, 32, septembre 2016, Enquêtes collectives [en ligne], 2016.
-
[12]
Beaud (S.), préface dans Guionnet (C.), Rétif (S.), dir., Exploiter les difficultés méthodologiques. Une ressource pour l’analyse en sciences sociales », Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015. Voir aussi le dossier « Penser les ratés de terrain », SociologieS [en ligne], 23 mai 2017.
-
[13]
Guionnet (C.), « Et si on réhabilitait les difficultés méthodologiques ? », dans Guionnet (C.), Rétif (S.), dir., Exploiter les difficultés méthodologiques…, op. cit.
-
[14]
Sur la méthode de la « comparaison compréhensive », Demazière (D.), Araujo Guimarães (N.), Hirata (H.), Sugita (K.), Être chômeur à Paris, São Paulo, Tokyo. Une méthode de comparaison internationale, Paris, Presses de Sciences Po, 2013.
-
[15]
« Expertise, champ et diffusion des pratiques de participation publique (2012-2015) », financé par le CRSH (Conseil de recherche en sciences humaines du Canada).
-
[16]
Bherer (L.), Mazeaud (A.), Nonjon (M.), Simard (L.), Gauthier (M.), « Opening Speech: Professionalization of the Public Participation Field: Trends and Challenges », communication au colloque déjà évoqué de l’IPSA, Developing Expertise…, juillet 2014.
-
[17]
« L’institutionnalisation de la participation en France et au Québec. Défis méthodologiques et apports scientifiques de la “capture” de communautés professionnelles fragmentées », communication au colloque Si loin, si proches ? La comparaison France/Québec en sciences sociales, octobre 2014, CERIUM, Montréal.
-
[18]
La comparaison a priori est décidée en amont de l’enquête. « La détermination des objectifs et hypothèses participe aux choix des terrains et des critères de comparabilité. » La comparaison a posteriori se situe en aval des enquêtes. Il s’agit alors de comparer les résultats de deux enquêtes monographiques déjà réalisées. Le travail comparatif consiste ainsi à « construire des objets comparables en confrontant des matériaux d’enquête recueillis de manière autonome et dans des buts différents ». Geoffray (M.-L.), Le Renard (A.), Laplanche-Servigne (S.), « Comparer a posteriori : retour sur une expérience de recherche collective », Terrains et travaux, 21(2), 2012.
-
[19]
Bherer (L.), Gauthier (M.),Simard (L.), eds., The Professionalization of Public Participation…, op. cit.
-
[20]
Bayart (J.-F.), « Comparer en France. Petit essai d’autobiographie disciplinaire », Politix, 83(3), 2008.
-
[21]
Bherer (L.), Une lecture institutionnaliste du phénomène consultatif. La politique participative de la ville de Québec, Thèse de doctorat de science politique, Université Bordeaux IV-IEP Bordeaux ; Simard (L.), Conflit d’environnement et de concertation : le cas des lignes THT en France et au Québec, Thèse de sociologie, Sciences Po Paris, 2003.
-
[22]
Citons, parmi les plus récentes, Chailleux (S.), Non au gaz de schiste ! Cadrages et débordements de la controverse sur les hydrocarbures non conventionnels en France et au Québec, Thèse de doctorat en science politique, Université de Bordeaux, cotutelle avec l’Université de Laval, 2015 ; Combe (L.) Processus participatifs et urbanisme à l’échelle métropolitaine. Une perspective comparative entre Lyon et Montréal, Thèse de doctorat en géographie, Université de Lyon 2, 2012.
-
[23]
Par exemple, cet article co-écrit par l’un des collègues québécois : Bacqué (M.-H.), Gauthier (M.), « Participation, urbanisme et études urbaines. Quatre décennies d’expériences et de débats depuis A ladder of citizen participation de S. R. Arntsein », Participations, 1(1), 2011.
-
[24]
Simard (L.), Lepage (L.), Fourniau (J.-M.), Gariépy (M.), Gauthier (M.), dir., Le débat public en apprentissage. Regards croisés sur les expériences française et québécoise, Paris, L’Harmattan, 2006.
-
[25]
Gauthier (M.), Gariépy (M.), Trépanier (M.-O.), dir., Renouveler l’aménagement et l’urbanisme. Planification territoriale, débat public et développement durable, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2008 ; Combe (L.), Gariépy (M.), Gauthier (M.), Paulhiac-Scherrer (F.), Scherrer (F.), Débattre pour transformer l’action urbaine. Planification urbaine et développement durable à Grenoble, Lyon et Montréal, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2012.
-
[26]
Bacqué (M.-H.), Gauthier (M.), « Participation, urbanisme… », art.cit. ; Bherer (L.), « Les relations ambiguës entre participation et politiques publiques », Participations, 1(1), 2011.
-
[27]
Voir sur ce point l’article introductif de É. Biland et F. Desage dans ce numéro.
-
[28]
Ordre des architectes du Québec, Esquisses, 24(3), automne 2013.
-
[29]
D’une façon plus générale, les circulations de politiques publiques s’appuient sur la consécration de « modèles ». Beal (V.), Epstein (R.), Pinson (G.), « La circulation croisée. Modèles, labels et bonnes pratiques dans les rapports centre-périphérie », Gouvernement et action publique, 3(3), 2015.
-
[30]
Pour une réforme radicale de la politique de la ville. Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires, Rapport de Bacqué (M.-H.) et Mechmache (M.), remis au ministre délégué chargé de la Ville, le 8 juillet 2013.
-
[31]
Fourniau (J.-M.), « L’institutionnalisation controversée d’un modèle français de débat public », Télescope, 17(1), 2011.
-
[32]
Instaurés par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 24 février 2014, les conseils citoyens sont les derniers nés des dispositifs participatifs dans les « quartiers prioritaires ». La loi prévoit également l’expérimentation de « Tables de quartier » dans une dizaine de villes en France. Les Tables de quartier ne sont pas des instances de concertation mais des espaces citoyens, qui réunissent associations et/ou habitants mobilisés à l’échelle du quartier.
-
[33]
Voir notamment Bacqué (M.-H.), « Action collective, institutionnalisation et contre-pouvoir : action associative et communautaire à Paris et à Montréal », Espaces et sociétés, 123(4), 2005 ; Bacqué (M.-H.), Givay (G.), Damaris (R.), Seguin (A.-M.), Senecal (G.), Survol de quelques politiques de revitalisation urbaine, ville de Montréal, rapport final, 2003, http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/plan_urbanisme_fr/media/documents/etude_revitalisation_urbaine.pdf.
- [34]
-
[35]
Think Tank créé en 2005 dans l’objectif de réunir « l’ensemble des acteurs de la société française intéressés par l’amélioration de notre système décisionnel par l’intégration des publics dans le processus d’élaboration des décisions », http://www.deciderensemble.com/page/9519-
-
[36]
L’Office de consultation publique de Montréal est un organisme indépendant qui réalise les mandats de consultation publique qui lui sont confiés par le conseil municipal ou le comité exécutif de la Ville de Montréal.
- [37]
-
[38]
L’association internationale a été créée en 1990. Sa mission principale est « de promouvoir les valeurs et les bonnes pratiques de participation du public dans les décisions, gouvernementales et industrielles, qui affectent leurs vies ». Elle compte plus de 3 000 membres dans 26 pays et revendique aujourd’hui sa prééminence à travers le monde. Nous nous permettons de renvoyer à Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « Vers un standard participatif mondial ? Enjeux, conditions et limites de la standardisation internationale de la participation publique », Participations, 14(1), 2016.
-
[39]
Entretien, membre IAP2 France, décembre 2013.
-
[40]
Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « Vers un standard participatif mondial ?… », art. cit.
-
[41]
Demazière (D.), Gadéa (C.), Sociologie des groupes professionnels. Acquis récents et nouveaux défis, Paris, La Découverte, 2009, p. 20.
-
[42]
Depuis la réalisation de nos thèses respectives. Nonjon (M.), Quand la démocratie se professionnalise : enquête sur les experts de la participation, Thèse de doctorat en science politique, Université Lille 2, 2006 ; Mazeaud (A.), La fabrique de l’alternance. La démocratie participative dans la recomposition du territoire régional (Poitou-Charentes 2004-2010), Thèse de doctorat en science politique, Université de La Rochelle, 2010.
-
[43]
Lee (C. W.), Do it Yourself Democracy. The Rise of Public-Engagement Industry, New York, Oxford University Press, 2015.
-
[44]
Ibid.
-
[45]
Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), « Who’s the Client? The Sponsor, the Client or the Participatory Process? Tensions in the Quebec (Canada) Public Participation Field », in Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), eds., The Professionalization of Public Participation, New York, Routledge, 2017.
-
[46]
L’expression « community organizing » (que les Québécois traduisent par organisation communautaire) désigne, essentiellement en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, une grande variété de formes d’organisations collectives à l’échelle locale visant la participation des citoyens à la vie de leur communauté. Les professionnels, les organizers, ont pour rôle de soutenir l’auto-organisation de la communauté dans une logique d’action collective et de lutte sociale. Voir le dossier « Ma cité s’organise. Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires », Mouvements, 85(1), 2016.
-
[47]
Carrel (M.), Faire participer les habitants ? Les quartiers d’habitat social entre injonction participative et empowerment, Lyon, ENS Éditions, 2013.
-
[48]
Extrait de l’intervention de Judith Ferrando, coordinatrice de l’ICT dans le cadre du séminaire « La participation, un champ professionnel en construction », EHESS, 24 mai 2017.
-
[49]
Ce think tank, créé en 2004 par un groupe d’universitaires, est spécialisé sur les questions de citoyenneté. Voir notamment, http://inm.qc.ca.
- [50]
-
[51]
Talpin (J.), Balazard (H.), « Community organizing : généalogie, modèles et circulation d’une pratique émancipatrice », Mouvements, 85(1), 2016.
-
[52]
Cf. l’article d’É. Biland et F. Desage dans ce numéro.
-
[53]
Hacking (I.), Entre science et réalité, une construction sociale de quoi ?, Paris, La Découverte, 2001.
-
[54]
Entretien, membre IAP2 France, consultant, janvier 2013.
-
[55]
Concernant la circulation des catégories d’analyse intellectuelles, voir le papier d’A. Mazot-Oudin dans ce numéro.
-
[56]
Delage (P.), « De l’obstacle méthodologique au levier analytique. Retour sur une comparaison asymétrique », SociologieS [En ligne], « La recherche en actes, Penser les ratés de terrain », mis en ligne le 23 mai 2017, consulté le 4 juin 2017. URL : http://sociologies.revues.org/6142.
-
[57]
Verdalle (L.) de et al., « S’inscrire dans une démarche comparative. Enjeux et controverses », Terrains & travaux, 21, 2012.
-
[58]
Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), « Who’s the client ?… », op. cit.
-
[59]
L’office des professions du Québec, structure gouvernementale rattachée au ministère de la Justice, reconnaît 46 ordres professionnels réglementant 54 professions. Les domaines d’activité concernés recouvrent ceux des professions réglementées que nous connaissons en France (avocats, notaires, professions médicales, etc.) mais aussi ceux de domaines non réglementés (les urbanistes, les agronomes, les travailleurs sociaux, etc.).
-
[60]
Voir les conclusions (« La comparaison compréhensive et ses enseignements ») du livre collectif de Demazière (D.), Araujo Guimarães (N.), Hirata (H.), Sugita (K.), Être chômeur à Paris, São Paulo, Tokyo…, op. cit.
-
[61]
Ibid.
-
[62]
Ibid.
-
[63]
Amerika Speaks, est une organisation américaine à but non lucratif, qui de 1995 à 2014 a développé et diffusé des méthodes participatives. Elle est connue pour sa méthodologie du Town Meeting du XXIe siècle, utilisée notamment pour la reconstruction de Ground Zero à New York.
-
[64]
Boussaguet (L.), Jacquot (S.), Ravinet (P.), Une « French touch » dans l’analyse des politiques publiques ?, Paris, Presses de Sciences Po, 2015.
-
[65]
Muller (P.), « Analyse des politiques publiques et science politique en France : “Je t’aime, moi non plus” », Politiques et management public, 26(3), 2008.
-
[66]
Voir par exemple, Bosa (B.), « À l’épreuve des comités d’éthique. Des codes aux pratiques », in Bensa (A.), Fassin (D.), dir., Les politiques de l’enquête. Situations ethnographiques, Paris, La Découverte, 2008.
-
[67]
Sur les usages et perceptions différenciés de l’entretien qualitatif dans une comparaison collective internationale, voir Demazière (D.) et al., Être chômeur à Paris, São Paulo, Tokyo, op. cit.
-
[68]
https://www.iap2.org/. Nous nous permettons de renvoyer à Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « Vers un standard participatif mondial ? », art. cit.
-
[69]
Extrait d’entretien, directrice d’un cabinet de conseil spécialisé en participation publique, Montréal, octobre 2014.
-
[70]
Un groupe de membres volontaires d’IAP2 issus de trois associations nationales (États-Unis, Canada et Afrique du Sud) a ainsi travaillé à l’identification des compétences essentielles du bon professionnel de la participation ; préalable à la mise en œuvre d’un dispositif de certification payant. La première session de certification a eu lieu aux États-Unis en septembre 2015.
-
[71]
Cf. supra.
-
[72]
L’expression « milieu » est utilisée pour désigner l’environnement social des organisations, y compris les « parties prenantes » organisées localement.
-
[73]
Walker (E.-T.), Grassroots for Hire: Public Affairs Consultants in American Democracy, Cambridge, Cambridge University Press, 2014.
-
[74]
Voir entre autres à ce sujet, Cossart (P.), Talpin (J.), Lutte urbaine. Participation et démocratie d’interpellation à l’Alma-Gare, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, coll. « Sociopo », 2015 ; Anselme (M.), Du bruit à la parole. La scène politique des cités, La Tour d’Aigues, Éditions de l’Aube, 2000.
-
[75]
Nonjon (M.), « De la militance à la consultance : les bureaux d’études urbaines, acteurs de la procéduralisation de la participation », Politiques et management public, 29(1), 2012.
-
[76]
On pense notamment aux groupes d’action municipaux (GAM) issus de la gauche non communiste qui connaissent un certain succès électoral lors des élections municipales de 1965 et 1971 en valorisant notamment la participation des habitants.
-
[77]
L’article, intitulé « L’impératif délibératif », publié par Loïc Blondiaux et Yves Sintomer en 2002 est emblématique de cette période charnière où, au-delà de l’hétérogénéité des dispositifs et des secteurs d’action publique, les expériences de participation des citoyens tendent à être appréhendées comme caractéristiques d’un seul et même tournant participatif dans l’action publique. Blondiaux (L.), Sintomer (Y.), « L’impératif délibératif », Politix, 57(1), 2002.
-
[78]
Nous qualifions ainsi les entreprises publiques ou privées dont l’activité repose sur des projets d’aménagement du territoire (par exemple construction de barrages hydro-électriques, de réseaux ferrés, de parc éoliens, etc.) qui sont souvent l’objet de fortes contestations sociales. Au Québec, nous avons ainsi pu observer qu’Hydro-Québec, une entreprise publique spécialisée dans la production d’hydro-électricité, jouait un rôle central dans la communauté des professionnels de la participation.
-
[79]
L’usage de l’expression « acceptabilité sociale », est ainsi beaucoup plus fréquent au Québec.
-
[80]
Le débat public est une procédure spécifique, organisée par la CNDP, limitée aux plus grands projets d’aménagement (ceux d’intérêt national ou dont le budget est supérieur à 150M d’€). Ces débats publics se distinguent par leur ampleur des autres expériences participatives. Ils demeurent peu nombreux (une soixantaine a été organisée depuis 2002) et cela même si leur nombre va croissant en raison de l’élargissement des critères de saisine.
-
[81]
Cette méthode revendique de « faire émerger la capacité d’auto-organisation et la sagesse collective de groupes de toutes tailles » en créant « des conversations ouvertes qui ont du sens et qui se traduisent par l’engagement des parties prenantes et par des résultats significatifs ». Ce réseau revendique une communauté de plus de 6 000 membres à travers le monde mais est peu implanté dans l’espace francophone. Parmi la communauté francophone, une petite dizaine de membres animent le volet français. http://www.artofhosting.org/fr/
-
[82]
En 2012, 17 % des membres déclarent exercer dans le champ de l’intelligence collective. Pour une présentation synthétique du marché de la participation et ses évolutions, Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « De la cause au marché de la démocratie participative », Agone, 56(1), 2015.
-
[83]
Cette approche repose sur le parti pris suivant : « Nous ne pourrons pas réinventer des processus démocratiques uniquement grâce à des règles constitutionnelles nouvelles ou à des outils digitaux. » Pour les membres fondateurs, il est ainsi important d’expérimenter « de nouvelles postures de conscience à soi, aux autres et avec l’Univers qui nous entoure pour devenir des citoyens plus conscients et motivés pour renouveler la démocratie extérieure ». http://democratieinterieure.strikingly.com/
-
[84]
Bayart (J.-F.), « Comparer en France… », art. cit.
-
[85]
Neveu (C.), Cultures et pratiques participatives. Perspectives comparatives, Paris, L’Harmattan, 2007.
-
[86]
Difficulté qu’analyse très bien Sylvie Ollitrault dans le secteur de la protection de l’environnement. Ollitrault (S.), « Les interactions en entretien. Trajectoire professionnelle, trajectoire d’acteurs : jeux de position », in Guionnet (C.), Rétif (S.), dir., Exploiter les difficultés méthodologiques…, op. cit.
-
[87]
Blatrix (C.), « Des sciences de la participation : paysage participatif et marché des biens savants », Quaderni, 79(3), 2012.
-
[88]
Gourgues (G.), Les politiques de démocratie participative, Grenoble, PUG, 2013.
-
[89]
Le thème du congrès du GIS organisé en janvier 2015 – « Chercheur.es et acteur.es de la participation : liaisons dangereuses et relations fructueuses » – en témoigne.
-
[90]
Nous nous permettons de renvoyer à notre ouvrage à paraître en 2018 aux Éditions du Croquant : Mazeaud (A.), Nonjon (M.), Le marché de la démocratie participative.
1La multiplication, à travers le monde, d’expériences participatives, de programmes et de politiques valorisant la participation des citoyens, d’articles de presse et de travaux académiques visant à étudier les modalités et les effets des dispositifs participatifs illustre le caractère massif de ce que l’on peut désigner comme un tournant participatif mondial [1]. L’institutionnalisation de cette norme participative s’est accompagnée d’une dynamique de professionnalisation [2] : des acteurs se sont spécialisés dans l’animation, l’assistance à la maîtrise d’ouvrage ou encore dans l’évaluation des dispositifs participatifs. Ces acteurs demeurent toutefois peu étudiés. Afin de combler ce qui nous apparaissait comme un angle mort des travaux sur la participation, nous avons entrepris, fin 2011, une recherche commune sur le marché de la démocratie participative français. Déplacer la focale d’analyse des dispositifs participatifs vers les « professionnels de la participation » constituait selon nous une entrée heuristique pour analyser ce que la montée en puissance de la norme participative doit, au-delà des transformations profondes de nos sociétés, à l’émergence d’un marché de la participation et aux dynamiques individuelles et collectives de ce groupe professionnel.
2Cette dynamique de professionnalisation n’est pas spécifique à la France. Des travaux ont pointé l’existence de professionnels de la participation un peu partout à travers le monde [3]. Le terme est toutefois loin d’être reconnu et partagé. Ces professionnels de la participation sont ainsi parfois définis comme des « facilitateurs », « développeurs », « tiers garants », « militants de la participation », « consultants », « artisans de la participation », etc. Surtout, même si le développement croissant d’une ingénierie de la participation a été diagnostiqué, ces acteurs sont rarement au cœur de l’analyse et aucun travail comparatif n’a jusqu’à présent véritablement été entrepris. On peut d’ailleurs penser que la difficulté méthodologique à saisir ces mondes professionnels relativement flous et hétérogènes, et l’incapacité d’en dresser un portrait exhaustif expliquent au moins pour partie ce relatif silence [4]. En effet, parmi ces professionnels, on trouve des consultants, des agents publics, des acteurs associatifs voire partisans, des urbanistes, des spécialistes des questions environnementales, des acteurs de la politique de la ville, des responsables de la concertation dans des entreprises d’aménagement, etc.
3Confrontées nous-mêmes à cette difficulté pour appréhender ce groupe professionnel, nous avons décidé en 2012 de présenter notre protocole d’enquête, lors d’une session thématique du congrès de la Société québécoise de science politique (SQSP), organisée par deux jeunes chercheurs français et une chercheuse québécoise [5]. Il s’agissait pour nous autant d’affirmer notre positionnement épistémologique – revendiquant notamment la nécessité de prendre de la distance avec la rhétorique démocratique et ses postulats normatifs envahissants – que de tester en dehors de la France notre protocole méthodologique. Cette communication fut l’occasion d’amorcer un échange scientifique avec trois collègues québécois [6] dans l’optique de réaliser un travail comparatif en commun. Les deux terrains semblaient a priori aisément comparables ; ils sont d’ailleurs régulièrement comparés dans le champ de la participation.
4Cinq ans plus tard, ce projet de comparaison ne s’est pas concrétisé. Si cette collaboration a rempli les critères de valorisation académique [7], cette comparaison des deux terrains n’a, à nos yeux, pas abouti. Tout au plus avons-nous réussi à réaliser, seules, un terrain exploratoire au Québec en 2014. La frustration, le sentiment d’échec sont à la hauteur de l’énergie investie dans ce projet. Pourtant, la déception passée et alors même que ce terrain québécois a été peu utilisé dans nos travaux, nous devons reconnaître que l’auto-analyse [8] de cette occasion manquée a joué un rôle non négligeable dans notre étude de la circulation internationale de l’ingénierie participative [9] et dans l’inflexion ensuite donnée à notre terrain français.
5C’est à cet exercice réflexif que nous souhaitons consacrer cet article. Aujourd’hui largement répandu [10] et étendu aux enquêtes collectives [11], la spécificité du travail d’auto-analyse réalisé ici consiste à s’intéresser à un projet avorté, là où ce sont avant tout les enquêtes réussies qui font le plus souvent l’objet d’une telle introspection. La violence symbolique de l’auto-analyse est en effet redoublée dans les situations d’échec, où s’expriment un fort sentiment de culpabilité et une volonté de mettre à distance, voire de dissimuler, « ce qui n’a pas marché ». S’y ajoute, dans notre cas, le souhait de ne pas alimenter ce qui pourrait être trop vite interprété – à tort – comme le résultat de différends personnels, ici avec les collègues québécois. Aussi, il ne s’agit pas seulement de replacer les difficultés méthodologiques dans le processus d’élaboration des actes de la recherche [12] mais d’accepter l’échec – ou tout du moins ce que nous avons vécu comme tel – et de voir comment cet échec est, en soi, une ressource précieuse pour une meilleure compréhension de la comparaison et de ses usages sociaux et contraintes. L’exercice d’auto-analyse enclenché, nous rejoignons les conclusions de Christine Guionnet quand elle souligne « qu’avoir le sentiment d’être en échec, de ne pas parvenir à ses fins, de se heurter à des obstacles peut aussi être appréhendé de façon positive et cesser de constituer un problème, dès lors qu’on accepte d’en faire un objet d’analyse ». À ces conditions, précise-t-elle, « les difficultés peuvent être considérées comme des sources potentielles d’enrichissement de la recherche et peuvent notamment conduire à s’interroger sur la pertinence des angles d’analyse retenus à travers les problématiques formulées [13] ».
6Ainsi analysée, notre expérience permet tout d’abord de souligner à quel point la comparaison des logiques de professionnalisation de part et d’autre de l’Atlantique est bien moins évidente qu’elle n’y paraît. Les collaborations scientifiques déjà engagées entre la France et le Québec, les circulations croisées entre ces deux espaces ne signifient pas que les terrains soient facilement comparables, pour les chercheurs comme pour les professionnels. Au contraire, les circulations de dispositifs et de catégories font obstacle à l’analyse en donnant l’illusion du partage d’un même univers de sens et de pratiques. Les difficultés rencontrées rappellent que les catégories de l’analyse comparative ne sont jamais données mais sont à construire, à travers une comparaison compréhensive, sensible aux significations et aux institutions nationales [14]. Une telle démarche semble ici d’autant plus cruciale à adopter que les chercheurs ne sont pas extérieurs à l’espace de la participation, ils en sont même des acteurs de premier plan. Aussi, notre expérience de Françaises désajustées en terrain québécois s’est avérée particulièrement féconde pour avancer à notre retour sur notre terrain français, et y voir certaines choses que nous ne voyions plus.
Encadré 1. À l’origine du projet comparatif, une collaboration
Éviter le piège du nominalisme. Pour une généalogie comparée des catégories de la participation et de sa professionnalisation
7Au sein de l’univers participatif, les références croisées à la France et au Québec sont nombreuses, contribuant à alimenter l’impression d’une comparaison évidente, naturelle. Néanmoins, comme l’a souligné Jean-François Bayart, l’intensification des circulations de mots-valises – caractéristique de la globalisation – dont la participation fait partie, loin de favoriser le comparatisme [20], fait plutôt obstacle à l’analyse, le chercheur se trouvant rapidement piégé par l’apparente similarité des catégories utilisées. Les difficultés rencontrées dans l’élaboration d’un protocole méthodologique comparatif suggèrent en effet la grande hétérogénéité des catégories d’analyse de la participation et de sa professionnalisation de part et d’autre de l’Atlantique.
Une comparaison France/Québec trop évidente ? Les circulations transnationales comme obstacles à la comparaison
8Le projet comparatif doit être resitué dans la configuration des multiples circulations transnationales, académiques et professionnelles, de l’ingénierie participative entre la France et le Québec. Deux de nos partenaires québécois ont ainsi réalisé, dans leur thèse de doctorat, une comparaison France-Québec de dispositifs spécifiques (conseils de quartiers pour l’une, débat public pour l’autre) [21]. Parmi les nombreuses thèses réalisées en France depuis les années 1970 sur la question de la participation, la dimension comparative (qui demeure rare) plébiscite le vis-à-vis France-Québec [22]. À ces thèses s’ajoutent les travaux comparatifs menés dans le cadre de recherches collectives, ou de post-docs, difficiles à quantifier mais qui traduisent également une prédilection pour ce binôme. Les ouvrages collectifs, les articles à plusieurs mains mobilisant des chercheurs français et québécois sont nombreux [23]. Nos interlocuteurs québécois, en partie socialisés à l’espace académique français, sont d’ailleurs particulièrement actifs dans ce domaine. On pense notamment aux travaux qu’ils ont menés avec des chercheurs français sur le débat public [24], l’urbanisme participatif ou encore sur l’aménagement durable [25]. La contribution de deux d’entre eux au premier numéro de la revue française Participations, consacré à un état de l’art des sciences sociales francophones en matière de participation, est également significative des relations soutenues et fécondes entre les chercheurs français et québécois sur cette thématique [26].
9À ces échanges académiques s’ajoutent d’innombrables coopérations ou influences croisées parmi les professionnels de la participation. Dans le champ participatif, les rapports d’expertise et les guides pratiques mobilisent en effet fréquemment ce « vis-à-vis comparatif [27] ». C’est par exemple le cas de l’Ordre des architectes du Québec qui, dans un dossier dédié à l’urbanisme participatif, consacre plusieurs pages à la concertation sur le forum des Halles à Paris. En introduction, la présidente de cet Ordre rappelle ainsi comme une évidence : « Le sujet est devenu incontournable. Les Européens, qui ont souvent quelques années d’avance sur nous, l’expérimentent chaque année davantage. La ville de Lyon célèbre cette année le dixième anniversaire de sa Charte de la participation, et il n’y a plus beaucoup de grands projets d’aménagement dignes de ce nom qui y sont conçus sans l’apport du public [28]. »
10Au-delà de la diffusion de la thématique participative, ces références croisées organisent la circulation de dispositifs, d’expériences « modèles », destinées à inspirer l’action des autres [29] et nourrissent parfois des propositions de réformes. En France, le modèle québécois a ainsi été mobilisé comme référence dans le domaine du débat public – le Bureau des audiences publiques en environnement (BAPE) du Québec, créé en 1978, a par exemple inspiré le développement en France de la Commission nationale de débat public (CNDP) quinze ans plus tard – et, plus récemment, dans le domaine de la politique de la Ville – les tables de quartier montréalaises ont été présentées comme l’une des « bonnes pratiques » méritant d’être reproduite en France pour revitaliser la politique de la Ville [30].
11La circulation de ces « modèles » est indissociable de celles de chercheurs et de professionnels qui vont et viennent de part et d’autre de l’Atlantique dans un cadre plus ou moins formalisé. L’inspiration québécoise à l’origine de la création de la CNDP tient par exemple largement au rôle joué par un fonctionnaire français impliqué dans le processus d’institutionnalisation du débat public [31]. Ce dernier a pu s’appuyer sur sa connaissance directe du BAPE, tirée de sa participation à un sommet sur les évaluations environnementales organisé au Québec en 1994, pour défendre cette idée dans plusieurs groupes de travail consacrés à la réforme des procédures d’enquête publique, jusqu’à faire aboutir le statut d’autorité administrative indépendante pour la CNDP. De la même façon, si les tables de quartiers montréalaises sont citées en référence dans la loi de 2014 réformant la politique de la Ville [32], c’est notamment en raison du rôle joué par Marie-Hélène Bacqué, professeure en études urbaines en France. Cette dernière a en effet mené depuis le début des années 2000 des travaux comparatifs sur la participation dans les politiques urbaines en France et en Amérique du Nord, et contribué notamment à importer la notion d’empowerment dans les espaces académiques et professionnels français [33].
12Au-delà de ces trajectoires emblématiques, de nombreux acteurs professionnels organisent ou participent régulièrement à des voyages d’études ou des rencontres professionnelles entre la France et le Québec, spécialement organisés autour de cette thématique par des organismes sans but lucratif, des réseaux professionnels ou des collectivités territoriales. Les professionnels du BAPE et de la CNDP communiquent ainsi régulièrement sur leur coopération qui a d’ailleurs récemment fait l’objet d’une formalisation via la signature en 2011 d’une « Déclaration commune portant sur le partage des connaissances et l’échange d’expertise en matière de participation publique [34] ». L’organisation en novembre 2017 par le think tank français Décider Ensemble [35] et l’OCPM (Office de consultation publique de Montréal) [36] d’un voyage d’étude « participation et concertation » au Québec au cours duquel « un groupe, pluri-acteurs, [rassemblant] des parlementaires, des journalistes, des universitaires, des représentants de collectivités, d’administrations d’État, d’entreprises ou encore du monde des civic techs » découvrent pendant trois jours des dispositifs participatifs et rencontrent des professionnels québécois illustre presque à elle seule l’intensité des relations entre les deux espaces nationaux dans le domaine de la participation [37]. Ces collaborations qui prennent la forme de déclarations communes, d’invitations et de partenariats, ne constituent que la face visible – et largement publicisée – des multiples va-et-vient circulatoires.
13Aussi, parmi les professionnels de la participation enquêtés en France, nombreux sont ceux qui ont l’occasion de séjourner au Québec. Le passage par cette province francophone du Canada est d’ailleurs parfois mis en scène a posteriori comme un événement déclencheur d’une « conversion » à la participation. C’est par exemple le cas de cette fonctionnaire française du ministère de l’Environnement qui a assuré la responsabilité de la section française d’une association internationale de professionnels de la participation (IAP2) [38]. Le souhait de développer le réseau en France demeure, dans son discours, largement associé à la réalisation d’un voyage au Québec en 2005 : « Je suis partie en vacances au Québec, j’ai vu les conseils d’arrondissement, le débat public. J’ai fait la rencontre du directeur de l’OPCM et il m’a demandé d’implanter IAP2 en France [39]. »
14À première vue, la participation offre un espace particulièrement propice aux circulations d’acteurs, de dispositifs et de pratiques entre la France et le Québec et à la construction d’un vis-à-vis comparatif. Ses usages sont divers, dépendant du contexte dans lequel l’exemple étranger est mobilisé, et de ce qu’on en attend. Les professionnels d’IAP2 envisagent par exemple le Québec comme une antichambre, favorisant des projets d’expansion internationale, depuis l’espace anglo-américain vers l’espace francophone [40]. Les jeux de regards croisés entre les professionnels de la CNDP et du BAPE traduisent quant à eux des systèmes de légitimation réciproque. Si on peut faire l’hypothèse que les promoteurs de la CNDP ont fait du BAPE un modèle dans la mesure où il leur permettait de revendiquer le statut d’autorité administrative indépendante, le BAPE, régulièrement critiqué depuis la fin des années 2000, a en ce qui le concerne, cherché à restaurer son crédit en valorisant le fait d’avoir servi de « modèle ». Réciproquement, on peut aussi penser que l’association française des commissaires enquêteurs, dont les professionnels sont fragilisés par le déclin symbolique de l’enquête publique (au profit de dispositifs participatifs) ont pu trouver dans le modèle consultatif du BAPE, où les commissaires occupent encore une place centrale, un moyen de relégitimer leur rôle (quitte à faire semblant de méconnaître tout ce qui les distingue des commissaires québécois).
15Cette circulation de l’ingénierie participative, comme la fréquence des comparaisons « profanes », constituaient la promesse de la faisabilité de notre projet d’enquête comparative. Elle assurait non seulement la « mise en équivalence » a priori de certains dispositifs (le BAPE, la CNDP, les tables de quartiers, etc.) mais elle suggérait surtout que la participation pouvait être conçue comme une catégorie, dont les significations étaient comprises et partagées par les acteurs comme par les universitaires. De surcroît, la langue commune devait nous aider à contourner quelques-uns des pièges de la traduction. Dans notre envie de décentrement, le Québec nous apparaissait ainsi comme un terrain plus facile d’accès, propice à une première expérience internationale – expérience que nous n’avions, à l’époque, ni l’une ni l’autre.
Les bricolages méthodologiques : effets de terrain et effets de focale
16Pour mener à bien notre projet comparatif, l’échange avec nos collègues a très vite porté sur les conditions d’accès au terrain et donc sur la méthodologie d’enquête que nous pourrions déployer. Néanmoins, après de longues heures de discussion sur nos terrains respectifs et de travail en commun pour établir une revue de la littérature internationale sur les professionnels de la participation, la mise en place d’un protocole de comparaison commun s’est avérée particulièrement délicate à formaliser. Un constat a rapidement été posé par les deux équipes : la méthode mise en œuvre pour étudier les professionnels de la participation, et donc d’abord pour les cerner, nous confrontait à des différences importantes entre les deux terrains.
17D’abord, l’expression « professionnel de la participation » n’a ni la même évidence ni le même sens des deux côtés de l’Atlantique. En France, elle tend à se banaliser depuis le début des années 2010, quand bien même le statut et les pratiques de ces professionnels spécialisés dans les enjeux d’animation, d’accompagnement et d’évaluation des procédures participatives (agents publics, chargés de mission « démocratie participative », architectes et urbanistes, consultants en communication, médiateurs environnementaux, chargés de concertation dans les entreprises d’aménagement, chercheurs indépendants, etc.) restent très hétérogènes et la visibilité sociale de leurs activités limitée. C’est d’ailleurs le caractère nébuleux de ce « groupe professionnel », dont les processus de construction demeurent à la fois « évolutifs, vulnérables, ouverts, instables [41] », qui nous a conduites à privilégier une démarche constructiviste. Attentives aux luttes indigènes autour de la définition de la participation, nous avons pensé les contours d’un dispositif d’enquête capable d’articuler le niveau macroscopique de l’évolution de la commande publique, méso de la structuration du marché de l’expertise participative et plus micro de l’évolution des carrières individuelles des prestataires privés comme des agents publics de la participation. Nous avons ainsi combiné des méthodes classiques d’observation des pratiques dans les espaces de socialisation professionnelle (formations dédiées à la participation, diplôme universitaire, rencontres professionnelles), d’entretiens biographiques menés principalement auprès de consultants, d’agents publics ou de responsables d’associations professionnelles, mais aussi l’analyse de matériaux plus originaux (comme l’étude des marchés publics de la concertation ou encore de la structuration des réseaux professionnels). Ces choix théoriques et méthodologiques sont directement liés à notre immersion de longue date au sein du milieu français de la participation [42].
18Dans les rares travaux étrangers (et publiés en anglais) sur la professionnalisation de la participation, les protocoles méthodologiques apparaissent eux aussi largement bricolés, pour s’adapter aux degrés et aux modalités variés de ce processus selon les différents contextes nationaux. Aux États-Unis, Caroline Lee et son équipe, qui ont étudié l’émergence d’une « industrie de la participation [43] », ont ainsi mis en place une enquête de type ethnographique, privilégiant l’observation de rencontres professionnelles (colloques, formations, congrès professionnels). L’essentiel des rencontres se réalisant en ligne, ils ont pratiqué « l’ethnographie déterritorialisée », en étudiant des sites web et des forums d’échange en ligne [44]. Dans d’autres travaux, lorsque la communauté étudiée est plus petite et que l’objet d’étude est défini plus étroitement, l’enquête de terrain repose principalement sur des entretiens (individuels ou collectifs), après recensement des firmes et des professionnels sur internet.
19En l’absence d’espace explicite de socialisation professionnelle à la participation au Québec, nos collègues ont privilégié de leur côté les entretiens et l’analyse des sites web [45]. Aussi, nos échanges avec l’équipe québécoise nous ont conduits rapidement à écarter la possibilité d’élaborer un protocole de recherche commun des deux côtés de l’Atlantique, qui se serait appuyé notamment sur une ethnographie des lieux de socialisation professionnelle. Cette asymétrie dans la construction des terrains, qui traduit des différences tant dans les modalités de la professionnalisation de la participation que dans les méthodes d’enquête privilégiées en sciences sociales, a été de prime abord interprétée comme le signe d’une moindre professionnalisation de la participation au Québec.
Des professionnels de la participation aux contours distincts
20Au-delà du choix des méthodes d’enquête, nos échanges nous ont progressivement amenées à interroger les frontières du groupe professionnel étudié de part et d’autre de l’Atlantique. Une question en particulier est rapidement apparue. Devait-on inclure dans cette catégorie celles et ceux qui prennent part à ce qu’on appelle en Amérique du Nord le community organizing [46] ? La littérature anglophone tend à considérer que community organizers et professionnels de la participation relèvent de deux univers professionnels distincts, du fait notamment des institutions auxquels ils appartiennent. Pourtant, en France, où l’importation du community organizing est assez récente, ces deux univers semblent davantage articulés et difficiles à distinguer. Marion Carrel utilise d’ailleurs le terme d’« artisans de la participation » pour qualifier ces acteurs, agissant à l’interface de la participation associative et de l’offre publique de participation [47].
21En France, nous avons considéré comme relevant du champ de la participation tout ce qui était labellisé comme tel par les professionnels, indépendamment des luttes sur la définition de la participation et de ses modalités légitimes. À ce titre, l’offre publique de participation des collectivités territoriales (offre légale ou volontaire), le community organizing défendu par certains acteurs associatifs, ou les dispositifs de concertation orientés vers la production de l’acceptabilité sociale des projets forment autant d’espaces constitutifs de la « nébuleuse participative ». Le choix de cette démarche compréhensive et constructiviste est autant un choix théorique lié à la volonté d’étudier les rapports de forces au sein de l’espace participatif, qu’un effet de notre terrain. En effet, les termes de démocratie participative, concertation, participation citoyenne sont utilisés de façon relativement indifférente en France. L’appellation du principal réseau professionnel – « Institut de la concertation et de la participation citoyenne » – est d’ailleurs révélatrice. Comme le souligne sa présidente, ce réseau témoigne de l’existence d’un « continuum de pratiques qui vont de l’empowerment, de la santé communautaire, à la mise en discussion des politiques publiques, en passant par la consultation, voire aussi l’instrumentalisation de la participation à des fins purement communicationnelles [48] ». Dans le champ académique, les qualifications ne semblent pas davantage stabilisées. Le Dictionnaire de la participation publié par le GIS « Participation du public, décision, démocratie participative » possède ainsi deux entrées : une entrée « concertation » et une entrée « démocratie participative ». Si, de notre côté, nous utilisons l’expression « démocratie participative », c’est parce qu’elle tend à s’être imposée dans le vocabulaire courant des professionnels et des politiques participatives.
22Au Québec, en revanche, les scientifiques, et professionnels utilisent massivement l’expression « participation publique », d’inspiration anglophone (Public Participation). Le site de l’Institut du Nouveau Monde (INM) [49] rappelle ainsi que « la participation publique est une forme de participation citoyenne, au même titre que la participation électorale et que la participation sociale. Elle désigne l’engagement des individus dans des dispositifs formels [50] ». Cet usage du terme « participation » est donc plus restrictif : la participation publique et les autres formes de participation citoyenne constituent pour les Québécois des champs professionnels distincts. On peut d’ailleurs faire l’hypothèse que la structuration préalable d’un champ professionnel lié au mouvement communautaire (depuis les années 1960) explique le choix du terme « participation publique » pour souligner le caractère institutionnel de l’offre de participation, en décalage avec cette participation plus autonome des pouvoirs publics.
23À l’inverse, en France, les collectivités territoriales ont de longue date organisé la participation des habitants, ce qui a pu favoriser l’usage de l’expression « démocratie participative » pour désigner un ensemble de pratiques participatives plus ou moins inspirées et organisées par les pouvoirs publics. Du reste, en France, l’expression « participation publique » n’est que rarement utilisée, ce qu’illustre bien l’absence d’entrée dédiée à cette notion dans le Dictionnaire de la participation. En ce sens, le choix des termes ne reflète pas qu’une manière distincte d’analyser la participation, il traduit d’abord des formes différenciées d’organisation des rapports entre l’État et la société liées au degré d’auto-organisation et d’indépendance des acteurs sociaux vis-à-vis des pouvoirs publics d’une part et à la place des pouvoirs et services publics d’autre part. C’est d’ailleurs l’argument avancé par Hélène Balazard et Julien Talpin pour expliquer leur refus de traduire l’expression community organizing :
« Pourquoi garder cette expression en anglais ? Community organizing peut être traduit en français par l’expression “organisation communautaire”, comme le font les Québécois. Mais cette interprétation confond les termes community et communautaire, adjectif souvent connoté péjorativement en France, au même titre que le mot “communauté”. […] “Communautaire”, pour une organisation au Québec, signifie être au service de la communauté. Il s’agit d’associations sans but lucratif et engagées socialement pour un ensemble de personnes partageant une même appartenance (territoriale, culturelle, ethnique, religieuse, professionnelle, etc.) [51]. »
25Selon ces auteurs, le maintien de l’expression en anglais permet de souligner son ancrage originel et donc, au fond, les difficultés de transposer mécaniquement le modèle du community organizing en France. En somme, même entre francophones, les épreuves de traduction demeurent redoutables [52] et soulignent combien « les langues ont leurs propres manières de découper et de catégoriser la réalité » et engagent des constructions sociales de la réalité [53]. Pour les chercheurs comme pour les autres acteurs sociaux, la comparaison est bien une expérience du désajustement et de l’incompréhension. Ce que montrent bien les difficultés qu’éprouve l’association internationale pour la participation publique IAP2 – très bien implantée dans des pays anglophones (États-Unis, Canada, mais également en Nouvelle-Zélande et Australie notamment) et désormais installée au Québec – à pénétrer le marché français. Comme l’indique un membre français de cette association, la circulation de l’ingénierie participative entre les espaces anglophones et la France ne va pas de soi, car « ce n’est pas le même univers [54] ». Si le Québec fait figure d’espace poreux mais aussi de rencontre entre ces espaces [55], cela ne signifie pas pour autant que la pénétration du marché québécois se traduira par une diffusion vers la France. Les difficultés rencontrées par nos enquêtés pour transposer leur modèle nous rappellent toutes les entraves à la circulation, qui sont loin de se réduire à une question linguistique. À ce titre, « l’obstacle méthodologique » à la comparaison a finalement été « un levier analytique [56] ». Il nous a permis de souligner que le choix des catégories opère « un cadrage des phénomènes adossé à un contexte historique et social particulier – cadrage plus ou moins explicitement porteur de valeurs et auquel des univers sémantiques, conceptuels ou/et théoriques propres sont associés [57] ». Ce qu’on appelle « participation », les pratiques qu’on labellise comme telles des deux côtés de l’Atlantique sont en soi l’objet de constructions sociales auxquelles contribuent acteurs professionnels et universitaires et qui, à ce titre, ne peuvent faire l’économie d’une démarche comparative compréhensive et réflexive.
26Une seconde difficulté nous est apparue plus tardivement. Avec nos collègues québécois, nous n’appréhendions pas les professionnels et la professionnalisation de la même façon ni avec les mêmes outils. Ces termes recouvraient dans nos équipes respectives des significations différentes. On peut y voir la trace des manières différentes de construire l’objet de recherche : nous étudiions les dynamiques individuelles et collectives de professionnalisation de la participation sans nous intéresser à la question des politiques publiques et des effets de démocratisation contrairement à l’enquête menée par les chercheurs québécois [58]. Mais ces différences de signification doivent aussi être rapportées à la manière dont sont pensées les professions et leur structuration. Au Québec, chercheurs et acteurs postulaient la segmentation entre les différents professionnels, et envisageaient d’abord la professionnalisation sous l’angle fortement codifié de la « profession », avec ses certifications et ses formations fermées. Il faut dire qu’au Québec, les ordres [59] jouent un rôle important, pour valider la souveraineté d’une profession sur certaines questions, et l’exclusion des autres. Or, s’il y a bien des professionnels de la participation publique, cette dernière n’est pas perçue comme une profession, dans le sens où il n’existe pas d’organisation régulatrice et organisatrice comparable aux ordres. Il n’existe pas non plus de diplôme fermant l’accès à ce secteur, qui distinguerait les (bons) « professionnels » des « amateurs ».
27En France non plus, la participation n’est pas une profession, mais l’absence d’ordre est ici moins structurante. C’est pourquoi nous avons adopté la notion de « groupe professionnel » pour saisir les dynamiques de professionnalisation de la nébuleuse participative. Ce choix doit aussi être rapporté à notre immersion prolongée dans des espaces où le modèle de la « profession » fermée est devenu marginal. En France, les champs d’activité régulés par des ordres professionnels sont finalement très peu nombreux. Ainsi, derrière une même expression (« professionnel de la participation »), on peut repérer des « significations plurielles », « marquées par les propriétés institutionnelles et normatives propres à chaque territoire [60] ». Les professionnels de la participation apparaissent alors moins « comme une catégorie unifiée et stabilisée », à même de constituer l’unité de l’analyse comparative, que comme « une notion », « aux contours plus incertains et au contenu plus flous [61] ». La notion n’en perd pas pour autant son sens et son intérêt mais l’enjeu se déplace. Il s’agit moins de comparer les professionnels de la participation que d’interroger les contours de ce groupe, ses dynamiques d’objectivation, afin d’appréhender les propriétés institutionnelles et normatives de chaque espace d’une part et, dans le même temps, de relativiser toute dimension universelle de la participation et des conditions de sa professionnalisation d’autre part.
La comparaison comme expérience du désajustement
28L’extériorité vis-à-vis du terrain comparatif étranger complique la démarche compréhensive [62]. Elle aide en revanche à percevoir les effets de catégories indigènes souvent naturalisées sur les recherches. L’enquête exploratoire que nous avons menée au Québec en 2014 a fait surgir cet atout de notre statut de chercheuses françaises. La confiance avec les enquêtés a par exemple été en grande partie établie en s’appuyant sur l’apport que pouvait constituer pour les enquêtés notre connaissance du marché français de la participation. D’un point de vue plus théorique, le fait que nous postulions plutôt l’absence de « profession » et la porosité des frontières entre participation publique et community organizing, nous a conduites à porter un regard neuf et relativement décalé sur le terrain québécois ; regard qui à notre retour en France s’est avéré particulièrement fécond.
Françaises en terrain québécois : la vertu de l’extériorité
29Cette différence de regard s’est manifestée dès le colloque sur la professionnalisation de la participation publique, que nous avons organisé en 2014 à Montréal, avec nos collègues et le concours de l’Institut du nouveau monde (INM). Nous avons très vite envisagé ce colloque comme une véritable opportunité pour observer la « nébuleuse participative » québécoise en actes. Selon un format devenu banal dans le champ de la participation, cette manifestation mêlait présentations académiques et interventions de professionnels. Les tables rondes « acteurs-chercheurs » et l’animation des temps d’échange étaient confiées à l’INM, sa contribution à l’organisation lui permettant de gagner en notoriété nationale et internationale sur ces questions. Aussi, selon une méthode que nous avons pris l’habitude d’utiliser en France dans différents espaces professionnels et académiques (colloques, rencontres, formations), nous avons consigné nos impressions dans un carnet de terrain. Nous avons pris des photos, récupéré les listes des participants et évalué à partir de celles-ci le public intéressé par ces rencontres.
Encadré 2. Le colloque de 2014 : un espace de socialisation des professionnels nord-américains ?
Le deuxième temps, fixé le lendemain, a été l’occasion d’échanger sur les interactions entre monde académique et professionnels de la participation. Le dernier temps, enfin, était organisé sous la forme d’un forum ouvert, technique utilisée par de nombreux professionnels de la participation, pour donner la possibilité aux participants du symposium de développer leurs propres thématiques dans des petits groupes de discussion, puis de les exposer au reste du groupe via des paperboards.
Les thèmes choisis pour ces temps « acteurs-chercheurs », comme la proximité particulièrement visible entre les universitaires et leur « terrain » – gestes de familiarité, registre de l’anecdote et du vécu partagé – en disent déjà long sur la porosité des frontières entre monde académique et professionnel. On notera d’ailleurs dans nos carnets de terrain comment certains chercheurs en science politique non québécois, inscrits à ce colloque dans le cadre de leur participation au congrès de l’IPSA (conçu sur un format beaucoup plus traditionnel), ont été quelque peu déstabilisés par ces temps « acteurs-chercheurs » dispersés au milieu de panels plus académiques, préférant quitter l’arène ou affichant des visages circonspects.
Nous-mêmes avons été surprises par la familiarité des échanges, la place accordée à l’émotion, notamment quand Caroline Luckensmeyer évoque la fin tragique d’America Speaks [63] dont elle était responsable aux États-Unis et se met à pleurer à la tribune ou, encore, quand un participant l’interpelle depuis la salle pour lui souhaiter « bon anniversaire » et que le public se met à chanter ensemble. Sans connaître à cet instant la sociologie précise des participants, l’existence d’un « entre soi » apparaît manifeste, comme le partage de savoirs, et savoir-faire en matière de participation. Cet « entre soi » est encore plus visible au moment du forum ouvert. On relèvera par exemple la dextérité avec laquelle certains membres prennent des stylos, se désignent hôtes de conversation, écrivent leurs questions sur un paperboard et l’affichent ensuite sur un mur de la salle, à la manière d’une routine professionnelle. Néanmoins, le temps du forum ouvert laisse aussi apparaître des tensions palpables dans la fragmentation de l’espace. Au moment précis de son ouverture, on remarquera par exemple que les membres d’IAP2 (un réseau de professionnels de la participation) décident de se regrouper autour d’un paperboard dans lequel ils en viennent très rapidement à présenter dans les grandes lignes le spectrum de la participation (outils homologués par leur réseau) et la manière de développer les pratiques participatives. Un déjeuner organisé le midi avec une des membres de l’association IAP2 nous permettra de comprendre que le réseau et ses membres sont quelque peu mécontents de la faible place qui leur a été réservée dans ce colloque sur la participation publique, alors que c’est l’objet même de leur association. L’occupation de cet espace est bien un enjeu de luttes et de pouvoirs entre organisations. Plus largement, l’examen attentif de la liste des participants, réalisé après le colloque pour préparer notre terrain prévu au Québec en octobre 2014, nous interpelle. Parmi les participants figurent des acteurs bien identifiés par nos collègues québécois sur le terrain de la participation publique (des firmes privées en relations publiques, des membres de l’association IAP2, des membres de l’INM, de l’office public de Consultation de Montréal, du centre d’écologie urbaine) mais on y découvre aussi des acteurs exerçant à leur compte, en tant que consultants (non nécessairement au sein des firmes privées déjà identifiées) et investis dans le développement communautaire.
30Cette participation observante interroge donc directement les hypothèses forgées préalablement avec nos collègues québécois. L’accès aux espaces d’échange professionnel n’apparaît en effet pas complètement fermé ; l’étanchéité entre champ de la participation publique et community organizing peut également être questionnée. Aussi, l’observation de ce colloque nous aide à repenser certains diagnostics posés préalablement – et qui postulent l’existence de différences entre France et Québec – pour y intégrer une nouvelle réflexion sur les effets de focale, attentive notamment au poids de nos socialisations académiques différenciées. La manière dont chaque équipe a abordé ce colloque nous interpelle en effet. L’écart entre nos positionnements respectifs tient sans aucun doute en partie à l’implication plus importante de nos collègues dans l’organisation du colloque, qui se déroulait à Montréal. L’endossement du rôle d’observateur demeurant plus délicat quand on est directement impliqué dans la planification et l’animation des événements. Au-delà, on peut aussi y voir le signe de la place différente accordée à la sociologie et à l’ethnographie au sein de la science politique selon le contexte national. S’il n’y a pas à proprement parler de french touch dans l’analyse des politiques publiques, au sens où les outils de l’analyse des politiques publiques sont proches de ceux mobilisés internationalement [64], il existe bien en revanche une tradition française en matière de sociologie de l’action publique [65]. Solliciter des entretiens sur le parcours professionnel, revenir sur la biographie des acteurs, faire de l’observation participante dans des formations ou des rencontres professionnelles, tout cela est en France largement perçu comme banal, en particulier dans le milieu des professionnels de la participation, dont la grande majorité est formée aux sciences sociales (en particulier à la sociologie) et mène des carrières à la frontière de l’espace académique. Au Québec, comme ailleurs en Amérique du Nord, les approches sociologiques, et en particulier l’observation de type ethnographique, sont cependant beaucoup moins présentes en science politique. Le recours à l’observation s’y heurte notamment à des contraintes en matière d’obtention du consentement et de « certificats d’éthique ». Nous découvrons ainsi le contraste entre la liberté des situations d’enquête en France, notamment pour ce qui concerne le recueil des données d’observation, et l’encadrement en vigueur dans les contextes anglo-américains [66]. Aussi, les choix méthodologiques dépassent de loin la spécificité de l’objet de la comparaison [67]. Notre parti pris ethnographique doit ainsi beaucoup à notre ancrage dans les sciences sociales de l’action publique et du politique, plutôt que dans l’analyse des politiques publiques ou dans l’« administration publique », approches dominantes au Canada.
31L’observation du colloque de Montréal permet également de saisir combien les catégories d’analyse de la participation, et pour ce qui nous intéresse ici les conceptions de la professionnalisation, sont partagées par les chercheurs et les acteurs, les différences de statut étant par ailleurs parfois ambiguës. Pour le comprendre, il nous faut revenir sur l’organisation de cet événement. L’accès au colloque, organisé par l’INM, était ouvert à tous (chercheurs, professionnels, citoyens), contre paiement des frais d’inscription au colloque de l’IPSA. En cela, ces rencontres différaient fondamentalement des formations, payantes et certifiantes dédiées aux seuls professionnels dont le coût excède souvent les 1000 $. En Amérique du Nord, des formations de ce type sont fréquemment organisées par l’association IAP2, créée en 1990 par des professionnels nord-américains afin de diffuser les pratiques de participation publique [68]. Il est intéressant de noter que dans les entretiens que nous avons réalisés en terrain québécois, les professionnels de la participation distinguaient l’INM en tant qu’espace de diffusion d’information sur la participation d’IAP2, qu’ils percevaient comme un réseau de professionnels déjà constitué. Pourtant les activités de l’INM et d’IAP2 semblent assez comparables. Elles ont une activité de plaidoyer en faveur de la participation, elles produisent de l’expertise et des supports (guides pratiques) qu’elles mettent gratuitement à disposition de leurs membres mais aussi de la communauté des praticiens et des personnes intéressés. Elles ont également une activité marchande : IAP2 commercialise des formations, l’INM répond également à des appels d’offres, ce qui conduit d’ailleurs des firmes privées spécialisées dans la participation publique à le considérer comme un concurrent potentiel et déloyal qui « s’aventure de plus en plus sur la prestation de services [69] ». En revanche, IAP2 apparaît beaucoup plus fermée que l’INM. IAP2 est centrée sur la « participation publique », la « facilitation et la résolution des conflits », alors que l’INM se donne un objet plus large – la participation publique est envisagée dans sa dimension démocratique/citoyenne. En outre, bien que des professionnels contribuent aux activités des deux structures, elles ne réunissent pas les mêmes types de membres. L’INM est ouvert à tous (citoyens, étudiants, professionnels), moyennant souvent des frais de participation relativement peu élevés, alors qu’IAP2 est un réseau réservé aux professionnels, qui fonctionne selon un modèle payant (adhésion, formation, rencontres annuelles) dans une logique d’investissement de carrière et de construction de réseaux, particulièrement adaptée aux consultants. Surtout, IAP2, bien que n’étant pas représentative de la diversité des professionnels de la participation (tout au plus est-elle représentative du segment des consultants-facilitateurs en participation publique) entend jouer le rôle de structure régulatrice de la « profession ». Elle était ainsi identifiée par nos enquêtés québécois comme la structure à même de certifier les professionnels [70] ; c’est du reste cette possibilité d’être formé et certifié qui explique l’attrait de cette association auprès de ces professionnels, dans un contexte national (le Québec) où la détention d’une certification professionnelle est souvent une condition rédhibitoire pour exercer certaines activités [71]. À l’inverse, notons qu’en France, IAP2 n’est pas parvenu à s’implanter durablement. De ce point de vue, la perception différenciée d’IAP2 et de l’INM, comme la distinction opérée entre colloque et formation, doivent être rapportées aux conditions de structuration des professions mais également de l’espace participatif (existence ou non d’organisation professionnelle représentative, de diplômes universitaires spécialisés dans le domaine de la participation, de listes d’aptitudes, etc.).
32Au Québec, notre extériorité au terrain facilitait la prise de distance avec les discours, catégories, représentations souvent mi-professionnels, mi-savants qui traversent l’espace participatif. Cette vertu du désajustement s’est confirmée lors du terrain exploratoire que nous avons réalisé en octobre-novembre 2014. En passant au « radar français » le champ professionnel québécois, certaines différences postulées au départ ont semblé bien moins évidentes. En peu de temps, nous avons ainsi réussi à participer à de nombreux espaces de socialisation professionnelle et de diffusion des pratiques participatives ; espaces, rappelons-le, que nous pensions initialement inexistants. Les 24 entretiens réalisés suggèrent qu’à l’instar de la situation française, la délimitation des frontières de la participation est sujette à controverse, à diverses interprétations de la part des acteurs enquêtés. L’étendue des termes utilisés d’un espace professionnel à l’autre pour qualifier les contours de leurs pratiques participatives conduit à penser que ces définitions sont donc, au Québec comme en France, l’objet de luttes d’expertise et de reconnaissance. Outre le terme générique de « participation publique », d’autres sont ainsi plus fréquemment employés par les professionnels : « relations avec le milieu [72] », « développement des communautés », « favoriser l’acceptabilité sociale », « promouvoir l’intelligence collective », « développer la relation citoyenne », « diffuser la consultation publique », « prendre en compte les parties prenantes ».
33Dans l’ensemble des entretiens, les liens entre « développement communautaire » et « participation publique » sont ainsi loin d’être négligeables. Les consultants des firmes privées enquêtés soulignent par exemple comment, dans les comités de suivi et de surveillance qu’ils mettent en place et animent pour des entreprises, ils travaillent directement avec les leaders communautaires. Ces leaders communautaires sont non seulement leur principale ressource sur le terrain pour mobiliser des habitants ou usagers, mais aussi bien souvent leur public privilégié – voire unique – dans les ateliers qu’ils animent. Dans un contexte d’impératif grandissant de la participation du public, de professionnalisation et de sophistication des savoir-faire, les organismes de développement communautaire, les cabinets de conseils, les municipalités et les entreprises valorisent et diffusent aujourd’hui des technologies identiques : forum ouvert, intelligence collective, post-it, story-telling, mobilisation des leaders, formation au leadership, etc. Au point qu’il semble de plus en plus difficile d’identifier, au sein de ces circulations, où se situent les emprunts et les inventions ad hoc. De récents travaux américains ont d’ailleurs montré comment certaines multinationales empruntaient aujourd’hui aux technologies participatives du développement communautaire pour désamorcer les oppositions des mêmes leaders communautaires, au sujet des nuisances que pourraient engendrer leurs stratégies d’expansion [73].
34Le décentrement nous a ainsi permis de mesurer l’importance des effets de focale, et donc tout ce que les résultats de recherche doivent au questionnement et aux postulats de départ, presque autant qu’au phénomène observé. Les résultats de l’enquête reflètent autant des réalités sociales objectivables que des formes dominantes de labellisation et d’objectivation parmi les acteurs concernés. À ce titre, notre déplacement en terrain québécois renseigne au final plus sur nous-mêmes et les manières différenciées de construire l’objet « participation » que sur la participation elle-même (l’objet n’existant bien évidemment pas en tant que tel et avant d’avoir été construit). C’est pourquoi les difficultés et surprises du projet comparatif ont été riches pour la poursuite de notre enquête en terrain français cette fois.
Trop ajustées en terrain français : des vertus de la comparaison de retour chez soi
35Le passage par le Québec nous a conduites à réinterroger nos propres catégories d’analyse et à envisager autrement un terrain français si familier. En France, l’histoire de la participation est principalement liée à l’histoire des luttes urbaines [74], de la politique de la Ville et de la démocratie locale. Le fait que les militants des luttes urbaines dans les années 1970 aient été les premiers à se professionnaliser [75] et que ces derniers aient largement contribué à la diffusion du thème participatif n’y est pas étranger. En outre, dès les années 1970, des élus locaux [76] ont politisé la dimension participative en l’érigeant en élément clef de leur offre politique. À partir de la fin des années 1980, et davantage au début des années 1990, on voit ainsi se développer fortement des démarches de concertation, puis de débat public, en lien avec les projets d’aménagement ayant un impact sur l’environnement, accompagnés de processus de professionnalisation et de spécialisation académique. Cependant ce n’est que dans les années 2000 qu’un lien sera établi – au nom du tournant participatif [77] – entre ce secteur et celui de la démocratie locale ; relation établie par les chercheurs d’abord et les élus ensuite, via le développement de politiques de démocratie participative à vocation transversale.
36Au Québec, le champ participatif s’est très vite développé en lien avec les questions environnementales, du fait de la place de l’extraction minière dans le développement économique. La création du Bureau des audiences publiques (BAPE) dès les années 1970, mais aussi la centralité des grandes entreprises d’aménagement, comme Hydro-Québec [78], illustrent l’importance du prisme environnemental dans la structuration de l’espace participatif québécois, d’ailleurs fréquemment associé aux thématiques du développement durable et de l’acceptabilité sociale [79]. Ceci nous a incitées à enquêter en France du côté des industriels et des entreprises impliquées dans les questions d’aménagement du territoire (cimentiers, Réseau Ferré de France, EDF, etc.), à observer leur rôle lors des procédures de débat public [80], ce que nous n’avions pas fait initialement.
37Opérer ce pas de côté par rapport à notre perspective initiale s’est avéré particulièrement fécond. Nous avons ainsi repéré des acteurs et des marchés que nous n’avions pas perçus, en raison des labellisations utilisées (références à l’acceptabilité sociale, à la gestion des affaires extérieures ou des relations publiques), différentes de celles en vigueur dans le domaine des politiques de la Ville. Or certains de ces acteurs captent des marchés d’organisation de la participation de plusieurs centaines de milliers d’euros, là où la majorité des marchés publics de la participation étaient jusqu’alors de l’ordre de quelques dizaines de milliers. En nous intéressant ainsi à la segmentation des marchés, nous avons conforté nos hypothèses sur les divisions du travail participatif et identifié les ressources des professionnels parvenant à circuler entre les différents espaces et marchés, et occupant à ce titre une position nodale au sein de l’espace participatif. En étudiant l’intégration d’une compétence « concertation » au sein de plusieurs bureaux d’ingénierie, nous avons saisi les effets de la banalisation de la concertation dans les opérations d’aménagement : celle-ci n’est désormais plus prise en charge par des spécialistes de la participation mais gérée par des ingénieurs comme des technologies de gestion de la contestation sociale.
38Notre découverte du réseau Art of Hosting (AOH), ou « l’art d’accueillir les conversations qui comptent [81] » durant notre enquête québécoise a également ouvert un autre pan à notre recherche. La présence de ces acteurs, agissant au croisement du community organizing, de l’intelligence collective et du développement personnel, a suscité notre intérêt. De retour en France, nous avons repéré une antenne française au sein du réseau francophone de l’AOH, dont le profil des membres est d’ailleurs marqué par des circulations professionnelles et/ou familiales fréquentes entre la France, le Québec et les États-Unis. Certains membres de l’AOH ont intégré en tant qu’adhérents le réseau professionnel de l’Institut de la concertation et de la participation citoyenne, qui constitue le principal réseau de professionnels de la participation en France. La sociologie des membres de l’Institut souligne, au-delà du seul cas de l’AOH, la nette augmentation du nombre d’acteurs issus de l’intelligence collective [82] au sein de la nébuleuse participative, ce que confirment nos observations récentes. Par exemple, lors des rencontres « Curieuses démocraties », organisées dans la commune de Saillans en septembre 2017, il était possible de se former dans des ateliers aux moyens de « libérer les vertus de l’intelligence collective » ou encore d’être initié à la « démocratie de l’intérieur [83] ». La présence de ces professionnels, comme l’organisation de ces ateliers, illustrent la diffusion de la norme participative, l’intensification de la concurrence entre professionnels, mais également les significations toujours plus hétérogènes de la participation. Sans notre terrain québécois, nous aurions eu davantage de difficultés à percevoir l’émergence de ces acteurs, pourtant significative de la tendance à la dépolitisation des processus participatifs. Rétrospectivement, on perçoit les bénéfices de ce que Jean-François Bayart considère comme l’objectif du comparatisme. Il ne s’agit pas tant d’« identifier un dénominateur commun » que d’éclairer « des pratiques, des processus et des moments historiques par définition contingents, ambivalents, fragmentaires et incertains ». Il s’agit de « comparer pour singulariser [84] ».
39Les premiers résultats de cette enquête exploratoire suffisent donc à souligner l’existence de sentiers nationaux d’institutionnalisation et de professionnalisation de la norme participative. Par cette expression nous pensons aux dimensions institutionnelles des « cultures participatives [85] », c’est-à-dire à la fois les caractéristiques politico-institutionnelles de l’offre de participation et celles du marché de l’expertise participative. Les difficultés rencontrées rappellent ainsi que le caractère international du « tournant participatif » mérite d’être largement nuancé et, surtout, situé. La circulation des dispositifs, des modèles comme des ingénieurs de la participation ne signifie pas que les enjeux et les finalités engagés soient identiques d’un contexte à l’autre.
40Cette expérience de comparaison manquée révèle également combien, en France comme au Québec, les chercheurs en sciences sociales contribuent directement à la structuration de l’espace participatif et à la construction de l’histoire légitime de celui-ci. Outre la proximité sociale entre les acteurs et les chercheurs de la participation, les seconds interviennent fréquemment dans différentes démarches participatives, à titre d’experts ou de témoins engagés. Les circulations entre les espaces académiques et professionnels sont fréquentes, et les relations interpersonnelles nombreuses. Au point que dans la nébuleuse participative, distinguer les différentes sphères professionnelles (associative, administrative, marchande et scientifique) relève souvent de la gageure, au regard de la diversité des statuts et des nombreuses situations de multi-positionnement. Les catégories d’analyse sont aussi souvent des catégories d’action, et réciproquement, rendant plus difficile encore la démarche d’objectivation distanciée [86].
41En France, la contribution des « sciences de la participation [87] » au « gouvernement de la participation publique [88] » est d’ailleurs devenue aujourd’hui un questionnement à part entière [89]. Notre séjour en terre québécoise nous a convaincues d’y accorder une place encore plus centrale dans nos travaux [90]. Nous appréhendons ainsi désormais les acteurs académiques au même titre que d’autres acteurs (consultants, agents publics) comme des entrepreneurs de la cause participative, et in fine, comme l’une des composantes du groupe des professionnels de la participation. Plus que des mouvements parallèles, ce sont bien des processus d’institutionnalisation et de légitimation croisés des sciences et des politiques de la participation qui expliquent, en France, la force de l’impératif participatif contemporain. Au Québec, la co-construction des sciences et des politiques de participation semble suivre un sentier différent, marqué notamment par la difficile autonomisation des sciences de la participation, chercheurs et institutions académiques disposant d’une moindre capacité à réguler les concurrences autour de l’expertise et de la production de savoirs, notamment par rapport à d’autres acteurs privés. Dans l’espace participatif, comme dans bien d’autres espaces sociaux, les sciences ne sauraient ainsi être tenues pour extérieures aux terrains et objets qu’elles étudient. À ce titre, toute comparaison internationale gagnerait à mener une réflexion parallèle sur les espaces académiques concernés.
Mots-clés éditeurs : professionnalisation de la participation, auto-analyse, comparaison
Date de mise en ligne : 01/03/2018
https://doi.org/10.3917/pox.120.0061Notes
-
[1]
Mazeaud (A.), Nonjon (M.), Parizet (R.), « Les circulations transnationales de l’ingénierie participative », introduction au dossier « Un tournant participatif mondial ? », Participations, 14(1), 2016.
-
[2]
Blondiaux (L.), Le nouvel esprit de la démocratie, Paris, Le Seuil, 2008.
-
[3]
Pour un panorama récent, Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), eds., The Professionalization of Public Participation, New York, Routledge, 2017.
-
[4]
Cooper (E.), Smith (G.) « Organizing Deliberation: The Perspectives of Professional Participation Practitioners in Britain and Germany », Journal of Public Deliberation, 8(1), 2012.
-
[5]
Panel intitulé « Changer de démocratie : l’analyse des acteurs et des réformes du “tournant participatif” en débat », organisé par G. Gourgues, J. O’Miel et L. Bherer, Congrès de la Société québécoise de science politique, Ottawa, 2012.
-
[6]
Laurence Bherer, Louis Simard et Mario Gauthier.
-
[7]
On peut citer l’organisation d’un colloque IPSA, Developing Expertise In the design of Participatory Tools: The Professionalization and Diversification of the Public Participation Field, IPSA 23rd World Congress (Montréal, Canada, July 21-22, 2014) ; ou encore une session thématique intitulée « Participation du public, professionnalisation, diversification, un état des lieux », dans le cadre du COSPOF à Lausanne, 5 et 7 février 2015.
-
[8]
Sur l’auto-analyse, voir par exemple, Naudier (D.), Simonet (M.), dir., Des sociologues sans qualités ? Pratiques de recherche et engagements, Paris, La Découverte, 2011.
-
[9]
Voir le dossier que nous avons coordonné avec R. Parizet, « Un tournant participatif mondial ? », Participations, 14(1), 2016.
-
[10]
Naudier (D.), Simonet (M.), « Introduction », Des sociologues sans qualités ?, op. cit.
-
[11]
Amiotte-Suchet (L.), Laferté (G.), Laurière (C.), Renahy (N.), « Enquêtes collectives : histoires et pratiques contemporaines », Ethnographiques.org, 32, septembre 2016, Enquêtes collectives [en ligne], 2016.
-
[12]
Beaud (S.), préface dans Guionnet (C.), Rétif (S.), dir., Exploiter les difficultés méthodologiques. Une ressource pour l’analyse en sciences sociales », Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015. Voir aussi le dossier « Penser les ratés de terrain », SociologieS [en ligne], 23 mai 2017.
-
[13]
Guionnet (C.), « Et si on réhabilitait les difficultés méthodologiques ? », dans Guionnet (C.), Rétif (S.), dir., Exploiter les difficultés méthodologiques…, op. cit.
-
[14]
Sur la méthode de la « comparaison compréhensive », Demazière (D.), Araujo Guimarães (N.), Hirata (H.), Sugita (K.), Être chômeur à Paris, São Paulo, Tokyo. Une méthode de comparaison internationale, Paris, Presses de Sciences Po, 2013.
-
[15]
« Expertise, champ et diffusion des pratiques de participation publique (2012-2015) », financé par le CRSH (Conseil de recherche en sciences humaines du Canada).
-
[16]
Bherer (L.), Mazeaud (A.), Nonjon (M.), Simard (L.), Gauthier (M.), « Opening Speech: Professionalization of the Public Participation Field: Trends and Challenges », communication au colloque déjà évoqué de l’IPSA, Developing Expertise…, juillet 2014.
-
[17]
« L’institutionnalisation de la participation en France et au Québec. Défis méthodologiques et apports scientifiques de la “capture” de communautés professionnelles fragmentées », communication au colloque Si loin, si proches ? La comparaison France/Québec en sciences sociales, octobre 2014, CERIUM, Montréal.
-
[18]
La comparaison a priori est décidée en amont de l’enquête. « La détermination des objectifs et hypothèses participe aux choix des terrains et des critères de comparabilité. » La comparaison a posteriori se situe en aval des enquêtes. Il s’agit alors de comparer les résultats de deux enquêtes monographiques déjà réalisées. Le travail comparatif consiste ainsi à « construire des objets comparables en confrontant des matériaux d’enquête recueillis de manière autonome et dans des buts différents ». Geoffray (M.-L.), Le Renard (A.), Laplanche-Servigne (S.), « Comparer a posteriori : retour sur une expérience de recherche collective », Terrains et travaux, 21(2), 2012.
-
[19]
Bherer (L.), Gauthier (M.),Simard (L.), eds., The Professionalization of Public Participation…, op. cit.
-
[20]
Bayart (J.-F.), « Comparer en France. Petit essai d’autobiographie disciplinaire », Politix, 83(3), 2008.
-
[21]
Bherer (L.), Une lecture institutionnaliste du phénomène consultatif. La politique participative de la ville de Québec, Thèse de doctorat de science politique, Université Bordeaux IV-IEP Bordeaux ; Simard (L.), Conflit d’environnement et de concertation : le cas des lignes THT en France et au Québec, Thèse de sociologie, Sciences Po Paris, 2003.
-
[22]
Citons, parmi les plus récentes, Chailleux (S.), Non au gaz de schiste ! Cadrages et débordements de la controverse sur les hydrocarbures non conventionnels en France et au Québec, Thèse de doctorat en science politique, Université de Bordeaux, cotutelle avec l’Université de Laval, 2015 ; Combe (L.) Processus participatifs et urbanisme à l’échelle métropolitaine. Une perspective comparative entre Lyon et Montréal, Thèse de doctorat en géographie, Université de Lyon 2, 2012.
-
[23]
Par exemple, cet article co-écrit par l’un des collègues québécois : Bacqué (M.-H.), Gauthier (M.), « Participation, urbanisme et études urbaines. Quatre décennies d’expériences et de débats depuis A ladder of citizen participation de S. R. Arntsein », Participations, 1(1), 2011.
-
[24]
Simard (L.), Lepage (L.), Fourniau (J.-M.), Gariépy (M.), Gauthier (M.), dir., Le débat public en apprentissage. Regards croisés sur les expériences française et québécoise, Paris, L’Harmattan, 2006.
-
[25]
Gauthier (M.), Gariépy (M.), Trépanier (M.-O.), dir., Renouveler l’aménagement et l’urbanisme. Planification territoriale, débat public et développement durable, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2008 ; Combe (L.), Gariépy (M.), Gauthier (M.), Paulhiac-Scherrer (F.), Scherrer (F.), Débattre pour transformer l’action urbaine. Planification urbaine et développement durable à Grenoble, Lyon et Montréal, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2012.
-
[26]
Bacqué (M.-H.), Gauthier (M.), « Participation, urbanisme… », art.cit. ; Bherer (L.), « Les relations ambiguës entre participation et politiques publiques », Participations, 1(1), 2011.
-
[27]
Voir sur ce point l’article introductif de É. Biland et F. Desage dans ce numéro.
-
[28]
Ordre des architectes du Québec, Esquisses, 24(3), automne 2013.
-
[29]
D’une façon plus générale, les circulations de politiques publiques s’appuient sur la consécration de « modèles ». Beal (V.), Epstein (R.), Pinson (G.), « La circulation croisée. Modèles, labels et bonnes pratiques dans les rapports centre-périphérie », Gouvernement et action publique, 3(3), 2015.
-
[30]
Pour une réforme radicale de la politique de la ville. Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires, Rapport de Bacqué (M.-H.) et Mechmache (M.), remis au ministre délégué chargé de la Ville, le 8 juillet 2013.
-
[31]
Fourniau (J.-M.), « L’institutionnalisation controversée d’un modèle français de débat public », Télescope, 17(1), 2011.
-
[32]
Instaurés par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 24 février 2014, les conseils citoyens sont les derniers nés des dispositifs participatifs dans les « quartiers prioritaires ». La loi prévoit également l’expérimentation de « Tables de quartier » dans une dizaine de villes en France. Les Tables de quartier ne sont pas des instances de concertation mais des espaces citoyens, qui réunissent associations et/ou habitants mobilisés à l’échelle du quartier.
-
[33]
Voir notamment Bacqué (M.-H.), « Action collective, institutionnalisation et contre-pouvoir : action associative et communautaire à Paris et à Montréal », Espaces et sociétés, 123(4), 2005 ; Bacqué (M.-H.), Givay (G.), Damaris (R.), Seguin (A.-M.), Senecal (G.), Survol de quelques politiques de revitalisation urbaine, ville de Montréal, rapport final, 2003, http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/plan_urbanisme_fr/media/documents/etude_revitalisation_urbaine.pdf.
- [34]
-
[35]
Think Tank créé en 2005 dans l’objectif de réunir « l’ensemble des acteurs de la société française intéressés par l’amélioration de notre système décisionnel par l’intégration des publics dans le processus d’élaboration des décisions », http://www.deciderensemble.com/page/9519-
-
[36]
L’Office de consultation publique de Montréal est un organisme indépendant qui réalise les mandats de consultation publique qui lui sont confiés par le conseil municipal ou le comité exécutif de la Ville de Montréal.
- [37]
-
[38]
L’association internationale a été créée en 1990. Sa mission principale est « de promouvoir les valeurs et les bonnes pratiques de participation du public dans les décisions, gouvernementales et industrielles, qui affectent leurs vies ». Elle compte plus de 3 000 membres dans 26 pays et revendique aujourd’hui sa prééminence à travers le monde. Nous nous permettons de renvoyer à Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « Vers un standard participatif mondial ? Enjeux, conditions et limites de la standardisation internationale de la participation publique », Participations, 14(1), 2016.
-
[39]
Entretien, membre IAP2 France, décembre 2013.
-
[40]
Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « Vers un standard participatif mondial ?… », art. cit.
-
[41]
Demazière (D.), Gadéa (C.), Sociologie des groupes professionnels. Acquis récents et nouveaux défis, Paris, La Découverte, 2009, p. 20.
-
[42]
Depuis la réalisation de nos thèses respectives. Nonjon (M.), Quand la démocratie se professionnalise : enquête sur les experts de la participation, Thèse de doctorat en science politique, Université Lille 2, 2006 ; Mazeaud (A.), La fabrique de l’alternance. La démocratie participative dans la recomposition du territoire régional (Poitou-Charentes 2004-2010), Thèse de doctorat en science politique, Université de La Rochelle, 2010.
-
[43]
Lee (C. W.), Do it Yourself Democracy. The Rise of Public-Engagement Industry, New York, Oxford University Press, 2015.
-
[44]
Ibid.
-
[45]
Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), « Who’s the Client? The Sponsor, the Client or the Participatory Process? Tensions in the Quebec (Canada) Public Participation Field », in Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), eds., The Professionalization of Public Participation, New York, Routledge, 2017.
-
[46]
L’expression « community organizing » (que les Québécois traduisent par organisation communautaire) désigne, essentiellement en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, une grande variété de formes d’organisations collectives à l’échelle locale visant la participation des citoyens à la vie de leur communauté. Les professionnels, les organizers, ont pour rôle de soutenir l’auto-organisation de la communauté dans une logique d’action collective et de lutte sociale. Voir le dossier « Ma cité s’organise. Community organizing et mobilisations dans les quartiers populaires », Mouvements, 85(1), 2016.
-
[47]
Carrel (M.), Faire participer les habitants ? Les quartiers d’habitat social entre injonction participative et empowerment, Lyon, ENS Éditions, 2013.
-
[48]
Extrait de l’intervention de Judith Ferrando, coordinatrice de l’ICT dans le cadre du séminaire « La participation, un champ professionnel en construction », EHESS, 24 mai 2017.
-
[49]
Ce think tank, créé en 2004 par un groupe d’universitaires, est spécialisé sur les questions de citoyenneté. Voir notamment, http://inm.qc.ca.
- [50]
-
[51]
Talpin (J.), Balazard (H.), « Community organizing : généalogie, modèles et circulation d’une pratique émancipatrice », Mouvements, 85(1), 2016.
-
[52]
Cf. l’article d’É. Biland et F. Desage dans ce numéro.
-
[53]
Hacking (I.), Entre science et réalité, une construction sociale de quoi ?, Paris, La Découverte, 2001.
-
[54]
Entretien, membre IAP2 France, consultant, janvier 2013.
-
[55]
Concernant la circulation des catégories d’analyse intellectuelles, voir le papier d’A. Mazot-Oudin dans ce numéro.
-
[56]
Delage (P.), « De l’obstacle méthodologique au levier analytique. Retour sur une comparaison asymétrique », SociologieS [En ligne], « La recherche en actes, Penser les ratés de terrain », mis en ligne le 23 mai 2017, consulté le 4 juin 2017. URL : http://sociologies.revues.org/6142.
-
[57]
Verdalle (L.) de et al., « S’inscrire dans une démarche comparative. Enjeux et controverses », Terrains & travaux, 21, 2012.
-
[58]
Bherer (L.), Simard (L.), Gauthier (M.), « Who’s the client ?… », op. cit.
-
[59]
L’office des professions du Québec, structure gouvernementale rattachée au ministère de la Justice, reconnaît 46 ordres professionnels réglementant 54 professions. Les domaines d’activité concernés recouvrent ceux des professions réglementées que nous connaissons en France (avocats, notaires, professions médicales, etc.) mais aussi ceux de domaines non réglementés (les urbanistes, les agronomes, les travailleurs sociaux, etc.).
-
[60]
Voir les conclusions (« La comparaison compréhensive et ses enseignements ») du livre collectif de Demazière (D.), Araujo Guimarães (N.), Hirata (H.), Sugita (K.), Être chômeur à Paris, São Paulo, Tokyo…, op. cit.
-
[61]
Ibid.
-
[62]
Ibid.
-
[63]
Amerika Speaks, est une organisation américaine à but non lucratif, qui de 1995 à 2014 a développé et diffusé des méthodes participatives. Elle est connue pour sa méthodologie du Town Meeting du XXIe siècle, utilisée notamment pour la reconstruction de Ground Zero à New York.
-
[64]
Boussaguet (L.), Jacquot (S.), Ravinet (P.), Une « French touch » dans l’analyse des politiques publiques ?, Paris, Presses de Sciences Po, 2015.
-
[65]
Muller (P.), « Analyse des politiques publiques et science politique en France : “Je t’aime, moi non plus” », Politiques et management public, 26(3), 2008.
-
[66]
Voir par exemple, Bosa (B.), « À l’épreuve des comités d’éthique. Des codes aux pratiques », in Bensa (A.), Fassin (D.), dir., Les politiques de l’enquête. Situations ethnographiques, Paris, La Découverte, 2008.
-
[67]
Sur les usages et perceptions différenciés de l’entretien qualitatif dans une comparaison collective internationale, voir Demazière (D.) et al., Être chômeur à Paris, São Paulo, Tokyo, op. cit.
-
[68]
https://www.iap2.org/. Nous nous permettons de renvoyer à Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « Vers un standard participatif mondial ? », art. cit.
-
[69]
Extrait d’entretien, directrice d’un cabinet de conseil spécialisé en participation publique, Montréal, octobre 2014.
-
[70]
Un groupe de membres volontaires d’IAP2 issus de trois associations nationales (États-Unis, Canada et Afrique du Sud) a ainsi travaillé à l’identification des compétences essentielles du bon professionnel de la participation ; préalable à la mise en œuvre d’un dispositif de certification payant. La première session de certification a eu lieu aux États-Unis en septembre 2015.
-
[71]
Cf. supra.
-
[72]
L’expression « milieu » est utilisée pour désigner l’environnement social des organisations, y compris les « parties prenantes » organisées localement.
-
[73]
Walker (E.-T.), Grassroots for Hire: Public Affairs Consultants in American Democracy, Cambridge, Cambridge University Press, 2014.
-
[74]
Voir entre autres à ce sujet, Cossart (P.), Talpin (J.), Lutte urbaine. Participation et démocratie d’interpellation à l’Alma-Gare, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, coll. « Sociopo », 2015 ; Anselme (M.), Du bruit à la parole. La scène politique des cités, La Tour d’Aigues, Éditions de l’Aube, 2000.
-
[75]
Nonjon (M.), « De la militance à la consultance : les bureaux d’études urbaines, acteurs de la procéduralisation de la participation », Politiques et management public, 29(1), 2012.
-
[76]
On pense notamment aux groupes d’action municipaux (GAM) issus de la gauche non communiste qui connaissent un certain succès électoral lors des élections municipales de 1965 et 1971 en valorisant notamment la participation des habitants.
-
[77]
L’article, intitulé « L’impératif délibératif », publié par Loïc Blondiaux et Yves Sintomer en 2002 est emblématique de cette période charnière où, au-delà de l’hétérogénéité des dispositifs et des secteurs d’action publique, les expériences de participation des citoyens tendent à être appréhendées comme caractéristiques d’un seul et même tournant participatif dans l’action publique. Blondiaux (L.), Sintomer (Y.), « L’impératif délibératif », Politix, 57(1), 2002.
-
[78]
Nous qualifions ainsi les entreprises publiques ou privées dont l’activité repose sur des projets d’aménagement du territoire (par exemple construction de barrages hydro-électriques, de réseaux ferrés, de parc éoliens, etc.) qui sont souvent l’objet de fortes contestations sociales. Au Québec, nous avons ainsi pu observer qu’Hydro-Québec, une entreprise publique spécialisée dans la production d’hydro-électricité, jouait un rôle central dans la communauté des professionnels de la participation.
-
[79]
L’usage de l’expression « acceptabilité sociale », est ainsi beaucoup plus fréquent au Québec.
-
[80]
Le débat public est une procédure spécifique, organisée par la CNDP, limitée aux plus grands projets d’aménagement (ceux d’intérêt national ou dont le budget est supérieur à 150M d’€). Ces débats publics se distinguent par leur ampleur des autres expériences participatives. Ils demeurent peu nombreux (une soixantaine a été organisée depuis 2002) et cela même si leur nombre va croissant en raison de l’élargissement des critères de saisine.
-
[81]
Cette méthode revendique de « faire émerger la capacité d’auto-organisation et la sagesse collective de groupes de toutes tailles » en créant « des conversations ouvertes qui ont du sens et qui se traduisent par l’engagement des parties prenantes et par des résultats significatifs ». Ce réseau revendique une communauté de plus de 6 000 membres à travers le monde mais est peu implanté dans l’espace francophone. Parmi la communauté francophone, une petite dizaine de membres animent le volet français. http://www.artofhosting.org/fr/
-
[82]
En 2012, 17 % des membres déclarent exercer dans le champ de l’intelligence collective. Pour une présentation synthétique du marché de la participation et ses évolutions, Mazeaud (A.), Nonjon (M.), « De la cause au marché de la démocratie participative », Agone, 56(1), 2015.
-
[83]
Cette approche repose sur le parti pris suivant : « Nous ne pourrons pas réinventer des processus démocratiques uniquement grâce à des règles constitutionnelles nouvelles ou à des outils digitaux. » Pour les membres fondateurs, il est ainsi important d’expérimenter « de nouvelles postures de conscience à soi, aux autres et avec l’Univers qui nous entoure pour devenir des citoyens plus conscients et motivés pour renouveler la démocratie extérieure ». http://democratieinterieure.strikingly.com/
-
[84]
Bayart (J.-F.), « Comparer en France… », art. cit.
-
[85]
Neveu (C.), Cultures et pratiques participatives. Perspectives comparatives, Paris, L’Harmattan, 2007.
-
[86]
Difficulté qu’analyse très bien Sylvie Ollitrault dans le secteur de la protection de l’environnement. Ollitrault (S.), « Les interactions en entretien. Trajectoire professionnelle, trajectoire d’acteurs : jeux de position », in Guionnet (C.), Rétif (S.), dir., Exploiter les difficultés méthodologiques…, op. cit.
-
[87]
Blatrix (C.), « Des sciences de la participation : paysage participatif et marché des biens savants », Quaderni, 79(3), 2012.
-
[88]
Gourgues (G.), Les politiques de démocratie participative, Grenoble, PUG, 2013.
-
[89]
Le thème du congrès du GIS organisé en janvier 2015 – « Chercheur.es et acteur.es de la participation : liaisons dangereuses et relations fructueuses » – en témoigne.
-
[90]
Nous nous permettons de renvoyer à notre ouvrage à paraître en 2018 aux Éditions du Croquant : Mazeaud (A.), Nonjon (M.), Le marché de la démocratie participative.