Pour 2011/1 N° 208

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Article de revue

Vers une approche renouvelée des services en milieu rural

Pages 95 à 111

Notes

  • [1]
    Voir l’article « Les secteurs créateurs d’emplois à court-moyen terme après la crise », La Note d’Analyse n° 200, Centre d’analyse stratégique, novembre 2010.
  • [2]
    Le secteur quaternaire regrouperait selon une première définition les produits du savoir et de la communication, reposant sur la propriété intellectuelle. (voir Roger Sue, La richesse des hommes : vers l’économie quaternaire, éd. Odile Jacob, 1997).
  • [3]
    Voir l’enquête sur Les Français et l’instalation des citadins à la campagne. Résultats du sondage réalisé par l’Ifop auprès des habitants d’agglomérations de plus de 200 000 habitants pour Projets en Campagne, 2009.
  • [4]
    Laurent Davezies, « Les transferts publics et privés de revenu au secours du développement territorial », in L’État des Régions, Édition 2004.
  • [5]
    Étude Attractivité des territoires ruraux et accueil de nouvelles populations dans le cadre de Leader +, CVC, 2006-2007. Étude Émergence, développement et portée des politiques d’accueil en Massif central, CVC, 2009-2010.
  • [6]
    L’Adrets, Association pour le développement en réseau des territoires et des services, vise à développer et moderniser les services au public dans les zones rurales du massif alpin (Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur).
  • [7]
    Méthodologie de Schéma de services et diagnostic participatif, Adrets, 2009, adrets-asso.fr
  • [8]
    Soutenu par les Chambres de commerce et d’industrie et les Chambres d’agriculture, et entouré de nombreux professionnels et techniciens, le Pays COB a alors lancé en 2007 un groupe de travail pour développer ce projet de mise en réseau des professionnels (entreprises, industries, exploitants agricoles, institutions, etc.). Aujourd’hui le Pays COB est l’ambassadeur de son territoire et de ses entreprises en prospectant créateurs, salariés et repreneurs sur les salons de l’éco-habitat et de l’éco-construction. Cette offre de services au bénéfice des activités économiques lui permet de créer une vraie offre autour du développement durable sur son territoire qui englobe l’activité économique (services aux entreprises), le logement (éco-habitat, plateforme Alécob pour maîtriser l’énergie), et une valeur ajoutée pour l’accueil d’habitants (cadre de vie, territoire remarqué bénéficiant de l’estampille développement durable.
  • [9]
    Expérimentation Mairie-Conseils, Collectif Ville Campagne, Datar menée en 2008-2009 sur trois Pays associés à trois de leurs intercommunalités : Pays Touraine-Côté-Sud, Pays de Langres, Pays de la Baie du Mont-Saint-Michel.
  • [10]
    La Montagne, jeudi 15 juillet 2010. La Maison de santé d’Ainay-le-Château devrait ouvrir en octobre.
  • [11]
    Les 10 Parcs naturels du Massif central ont créé une association (Loi 1901) : l’Ipamac, Association inter-Parcs du Massif central. Cette mise en réseau, créée en 2000, a pour objet le développement économique et social des territoires fragiles, de qualités patrimoniales et paysagères remarquables du Massif central.
  • [12]
    « L’ESS représenterait 10 % de l’emploi en France… très représentée dans le secteur tertiaire avec 72 % de l’emploi dans le domaine de l’action sociale, les activités financières et d’assurance, l’enseignement et la santé. Une économie au poids très hétérogène selon les régions en raison des spécificités de celles-ci : aspect juridique, emploi, présence forte ou non de coopératives ou d’associations… » in Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions, réalisée par l’Observatoire national de l’Économie sociale et solidaire, 2010.
  • [13]
    Lancée en 2009 à l’occasion de l’année européenne de la créativité et de l’innovation, Territoires en résidences est une opération lancée par la 27e Région. Ces résidences pourront être organisées dans toutes les régions mobilisées et leurs enseignements feront l’objet d’une large diffusion, à travers des présentations publiques, des débats, des publications et des expositions. Territoires en résidences est une initiative cofinancée par l’UE dans le cadre du programme national d’assistance technique, Europ’act. En savoir + : http://territoiresenresidences.wordpress.com/
« La vraie politique est simplement le service du prochain. »
Vaclav HAVEL. Méditations d’été, 1998.

1Le secteur tertiaire, celui des services, est aujourd’hui en pleine évolution. Longtemps déconsidéré par opposition aux activités qui relèvent des secteurs agricole et industriel, c’est aujourd’hui le secteur le plus important en nombre d’actifs et le moins durement touché par la crise [1]. Mais qu’entend-on aujourd’hui précisément par services ? Les champs que recouvre ce terme sont de plus en plus étendus et s’interpénètrent. De nouveaux services apparaissent, d’autres évoluent, se transforment et l’on évoque même l’existence d’un secteur quaternaire [2] !

2À mal nommer ces objets, ne risque-t-on pas de perdre en clairvoyance et en efficacité, tant aujourd’hui la question des services relève tout à la fois de la cohésion sociale et territoriale, que de l’économie et de son devenir ? Ne doit-on pas alors dépasser cette approche catégorielle pour remettre à plat la notion de services sous l’angle des fonctions, des publics, des acteurs ou des opérateurs ?

3Les territoires ruraux eux-mêmes semblent être aujourd’hui dans une impasse à l’égard des services : un repli constant de l’État, de moins en moins de ressources financières et/ou de moyens pour tenir des services d’utilité générale, de moins en moins de prise sur les besoins croissants des populations en matière de services à la personne, ou bien encore des services à fournir aux entreprises. Dans le même temps, décentralisation oblige, ces mêmes territoires doivent générer de plus en plus de services d’ingénierie (ingénierie de gestion, de développement, d’urbanisme…), mis à disposition des habitants et des actifs, mais cependant encore trop mal valorisés.

4Dans un contexte de forte évolution des mobilités résidentielles (voulues ou subies), les territoires continuent de réfléchir aux services sous le seul angle de la spatialisation (et très souvent celui de l’économie d’échelle qui, paradoxalement, n’a pour effet que d’éloigner les services des usagers). Pourtant, peu de territoires ont mis en œuvre des analyses leur permettant de bien appréhender les flux de populations au gré de leurs besoins : travail, consommation quotidienne, services administratifs, santé, éducation, loisirs… De même, réfléchir sur les services en termes de dépenses (et non d’investissement) est un positionnement qui fait de ce secteur le parent pauvre de l’attractivité du territoire. Or les populations mettent bien souvent l’existence de services sur le territoire comme l’un des tous premiers moteurs de leur installation ou de leur départ [3] !

5Il est alors urgent que les territoires renouvellent en profondeur leur approche des services en la mettant au service de l’attractivité du territoire dans toutes ses composantes : sociale, culturelle, économique et environnementale.

1 – Une approche système dans le cadre des politiques d’accueil

6Traversées et affectées par de constantes mobilités, les organisations territoriales peinent à connaître finement les populations et activités s’exerçant sur leur territoire et, de ce fait, ont du mal à accompagner l’organisation des services non-marchands et à aider le développement de services marchands. Tout comme les populations, les organisations territoriales subissent elles-mêmes des contraintes économiques : la délocalisation d’une entreprise peut mettre en péril les activités de services et réduire ainsi le territoire à une vocation résidentielle… Or, les territoires misent encore trop peu sur le potentiel de celle-ci pour favoriser justement le développement de l’économie domestique et présentielle (cf. les travaux réalisés par Laurent Davezies sur l’économie résidentielle [4]) !

7Cet exemple illustre la nécessité de cette approche système. Il devient en effet impossible de parler de développement d’un territoire sans envisager de manière concomitante le maintien de populations et l’arrivée de populations avec des besoins et des envies (logement, services, activité associative), populations hétérogènes qui comptent parmi elles de futurs salariés, de futurs entrepreneurs et dont la demande en matière de services est croissante. Le développement de services sur les territoires est à ce titre lié et interdépendant des conditions de développement de l’activité (emplois, créations/reprises d’entreprises…), des conditions de réceptivité de ce territoire (logement…) et des conditions d’habitabilité de ce territoire (services socio-culturels notamment…).

8À ce titre, les politiques d’accueil permettent d’appréhender activités, productions, services et consommation non plus par simples filières mais dans une approche système qui redonne du sens au projet de territoire.

9Le Collectif Ville Campagne, fort de son expérience auprès des territoires ruraux depuis plus de 10 ans, a théorisé cette approche système d’une politique d’accueil en liant les fonctionnalités offertes aux habitants et aux entreprises à la démarche globale d’un territoire. Cette approche, alimentée par les travaux du Collectif [5] et de ses membres sur les démarches de développement local de territoires partenaires mais également par les travaux de ses partenaires (l’Adrets [6] insiste notamment, dans sa méthode de définition de Schéma de services, sur « la dimension participative et la dimension transversale de l’approche des services [7] »), vise à ne plus traiter les services de manière sectorielle, par une mise à disposition ou la création ponctuelle d’un service, mais en intégrant la dimension services au projet global du territoire et en interaction avec les centres urbains et économiques voisins.

10L’aménagement et le développement des services ne sont plus, dans ce système, une simple réponse défensive aux besoins immédiats de populations ou d’entreprises – sur les seuls enjeux d’accessibilité – mais bien une réponse « proactive » au service des populations résidentes ou à venir, en accompagnant notamment les démarches innovantes (nouvelles offres proposées par et pour le territoire), en proposant l’adaptation de services existants sous d’autres formes (réponses à de nouvelles demandes, nouvelles fonctions des territoires), en facilitant les relations entre usagers et acteurs du territoire (nouvelles formes de travail en partenariat et co-construction) et en proposant des services adaptés à tous (enjeu de mixité sociale des territoires).

11À cet égard, le travail mené par le Pays Centre-Ouest-Bretagne sur le secteur de l’écologie industrielle et territoriale peut être pris en exemple [8]. Cette démarche globale qui repense les services dans le cadre plus large du développement du territoire, les lie aux enjeux économiques du territoire mais aussi aux enjeux du vivre-ensemble sur le territoire. Ce processus (travailler sur l’activité, l’habitabilité et la réceptivité) redonne du sens à l’entrée services (développement de services publics ou appui aux structures de services à la personne/aux entreprises existantes) dans une optique plus globale d’attractivité du territoire.

12Les politiques d’accueil soulignent également la nécessité de repenser l’inter-territorialité, dans un souci de dépassement des clivages et des concurrences traditionnelles. Dans ce temps de réforme territoriale et de contraintes budgétaires, ce travail partenarial devient une nécessité. À chaque échelle correspondent des fonctions et la qualité des complémentarités exercées conditionnera l’efficacité des politiques menées. En matière de services, un schéma ne peut plus se penser à l’échelle du seul territoire de projet mais bien en complémentarité des agglomérations proches, et en cohérence avec les politiques menées aux niveaux départemental et régional. Chaque niveau territorial doit donc apporter sa pierre à l’édifice.

13Ce travail sur l’offre globale du territoire révèle un enjeu fort autour de la nécessité de fabriquer une connaissance fine du contexte local, y compris de la qualité des relations et des flux avec les territoires contigus. Il suppose nécessairement des relations souvent étroites et symbiotiques entre les campagnes et leurs villes, relations rarement analysées dans une optique proactive et inter-échelons (territoire de projet/EPCI/Ville). C’est sur la base de cette analyse qualitative (co-construite sur et par le territoire) que se fonde la définition d’enjeux et de stratégies à court et moyen termes autour des services.

14À titre d’exemple, une expérimentation [9] visant à accompagner des collectivités dans la construction de leur plan de développement Accueil et attractivité, récemment réalisée par le Collectif Ville Campagne, Mairie-Conseils et la Datar, a permis de mettre en évidence la méconnaissance par les élus et les techniciens, selon leurs propres aveux, de certains besoins des populations ou des entreprises locales. À l’inverse, des services (commerces, transports…) existants sur le territoire étaient inconnus des nouvelles populations car peu ou mal valorisés, peu ou mal signalés !

2 – Les services au service de

15Cette nouvelle approche des services permet de les repenser au service de, dans des dynamiques de systèmes, de flux et de fonctions qui permettent de faire entrer en résonance les uns avec les autres et de viser au plus juste des besoins des usagers ou des clients.

16En investissant de la sorte le secteur des services, la collectivité donne une visibilité et une valeur ajoutée à l’offre de son territoire. Ainsi, en se dotant d’une Maison de Santé, la commune d’Ainay-le-Château (proche de Montluçon, Allier) réalise non seulement une opération blanche financièrement (les loyers des professionnels remboursant l’emprunt) mais investit également pour attirer de nouvelles populations, des seniors rassurés par cet équipement médical. Le maire estime même que cette Maison est « une présence aussi indispensable que les écoles et les commerces [10] » à la vie de sa commune. La proposition de services est donc un atout-maître pour les territoires afin d’attirer de nouvelles populations, celles-ci mettant en avant dans de nombreux sondages « la présence de services » comme moteur dans leur décision d’installation (avant le facteur professionnel ou le logement).

17Mais travailler les services, c’est également travailler sur l’économie résidentielle… et faire effet levier sur l’économie du territoire. Les travaux récents d’économistes montrent toute l’importance de ce secteur comme nouveau moteur de développement des territoires ruraux (jusqu’à 80 % des richesses locales).

18Alors que le développement territorial a longtemps fait référence à un modèle quasi unique renvoyant les acteurs publics à la réalisation d’infrastructures de déplacement et à la création de zones d’activités, « l’identification de l’importance des revenus mobiles pour l’économie locale suggère que d’autres voies de développement sont possibles autour de cette perspective d’attraction et de fixation de revenus sur un territoire donné ». Pour le milieu rural en particulier, la mobilité accrue des ménages représente un atout parce qu’elle génère des revenus qui irriguent les territoires (circulation des revenus, consommation locale…) indépendamment de leur capacité productive, et valorise des avantages culturels, environnementaux, paysagers et patrimoniaux. En valorisant l’attractivité de son territoire (et donc les services qui y sont présents), les collectivités peuvent attirer de nouvelles populations et jouer la carte de cette économie présentielle.

19Jouer la carte des services apportés à la population, c’est également reconsidérer le rôle essentiel des collectivités à permettre l’épanouissement des habitants qui y résident. Ce souci du bien-vivre, du mieux-vivre-ensemble est un outil au service de l’attractivité de celui-ci. En reconsidérant les habitants en tant qu’usagers du territoire et non plus seulement en tant qu’actifs, la collectivité leur permet de s’inscrire pleinement dans la vie du territoire, de se l’approprier et d’y participer. C’est tout le sens du travail mené par l’Ipamac [11] dans le projet Vivre ensemble à la campagne : ce projet culturel mènera une équipe artistique en résidence sur six Parcs naturels régionaux à la rencontre d’habitants et de collectifs d’usagers pour mieux comprendre et décrypter les liens entre le territoire et les habitants, entre l’accueil en milieu rural et le vivre-ensemble sur ces territoires. Ce projet mènera également à des modules de formation pour les élus afin de les sensibiliser à cette thématique du vivre ensemble sur les territoires. Au sein du Réseau rural français, cette dimension est également présente, notamment par l’organisation de réunions d’acteurs attachés à cette thématique des services et plus encore de l’habitant-usager (Les usagers, au cœur des services, réunion du groupe Services du réseau rural régional Pays de la Loire du 29 novembre 2010, Vivoin, Haute-Sarthe).

3 – Innovation au service des populations

20Pour permettre ce changement d’approche et d’analyse de la fonction des services, les collectivités territoriales doivent innover et renouveler leur action sur le territoire.

21Au-delà de ce besoin de croiser les échelles territoriales, l’enjeu de développement des territoires réside également dans leur capacité à travailler avec des acteurs multiples, dans une logique pluri-partenariale. On pense bien sûr au partenariat public-privé qui peine parfois à prendre corps dans des projets de territoire. Les partenariats sont peut-être à réfléchir du côté de l’existant… En proposant, comme le fait Jean Blaise à Nantes Métropole de regrouper Office du Tourisme de Nantes, Lieu Unique et Nantes culture et patrimoine, en une seule et même structure, Le Voyage à Nantes, sous la responsabilité de la CCI et de l’agglomération de Nantes au service de la promotion culturelle, touristique et économique de Nantes ? Cela peut être une piste pour une meilleure synergie entre services mis à la disposition des habitants et fonctions d’un territoire (y compris rural !).

22C’est également en misant sur l’innovation que les territoires ruraux pourront développer et apporter de nouveaux services aux populations. En effet, dans tous les domaines de la vie sociale, des changements sont à l’œuvre : les collectivités ont l’opportunité d’accompagner ces changements en proposant appui technique, financier, ingénierie et, ce faisant, en concourant à l’offre globale de services de leurs territoires.

23En promouvant de nouvelles formes d’organisations sociales dans le domaine du travail (formes juridiques que sont les SCIC, Scop, les coopératives, création d’espaces de co-working…), du logement (éco-hameau), de la consommation (circuits-courts via les Amap), les territoires ruraux font preuve d’innovation et peuvent apporter des réponses aux crises actuelles. C’est bien sûr en soutenant le développement de l’économie solidaire et sociale, grand pourvoyeur d’emplois dans le secteur tertiaire [12] et réseau aujourd’hui bien structuré (Chambre régionale de l’ESS dans la quasi-totalité des régions, mois de l’ESS), que les territoires ruraux pourront développer initiatives et expériences.

24L’innovation au service du territoire peut également s’appuyer sur l’union de compétences multiples, d’horizons divers, pour renouveler, adapter et consolider les fonctions d’un équipement public (une gare, une maison de santé, un lycée…). À cet égard, l’exemple des résidences entamées par la 27e Région (laboratoire d’innovations sociales au service des Régions) dans son programme Territoires en résidences [13] est à signaler qui propose l’immersion de designers de services, de sociologues dans des espaces de service public. Ces résidents imaginent de nouveaux modes d’habiter, de co-habiter, de faire société, tout en proposant des services aux populations.

25C’est au contact des habitants que ces nouveaux usages des territoires peuvent être identifiés. En redonnant la possibilité aux habitants d’exprimer leurs besoins, les territoires ruraux peuvent anticiper, aider et accompagner les habitants à participer à l’élaboration de cette fonction services pour le territoire.

Conclusion

26L’avenir des territoires ruraux passe par le maintien et le développement des services. Pour pouvoir habiter et vivre sur un territoire, il faut que celui-ci soit habitable ! Les services, dans leur acception large, y contribuent de manière décisive, tant sur le volet social qu’économique, environnemental ou culturel. Si l’Europe, l’État et les collectivités territoriales doivent absolument continuer à soutenir et accompagner les territoires peu densément peuplés (principe de cohésion sociale et territoriale), les organisations territoriales de proximité ont l’impérieuse nécessité de se saisir pleinement de cette question. Réfléchir et agir sur les services de manière cloisonnée, sectorielle, subie et sans dessein condamnerait les territoires à gérer le déclin. En renouvelant le diagnostic, les périmètres, les réseaux d’acteurs et les fonctionnalités des services, les territoires peuvent ainsi identifier de nouveaux leviers de développement, aptes à produire de nouvelles économies plus pérennes et du bien-être social.


À lire

27Plutôt qu’une bibliographie, une sitothèque des « fiches expériences » sur la thématique « Services » à retrouver sur le centre de ressources du site portail www.installation-campagne.fr

28Plateforme de services aux Très petites entreprises – Pays de Figeac – Guichet unique pour répondre aux besoins des TPE et des porteurs de projets

29La plateforme de service de proximité aux Très petites entreprises a été créée en 2006. Elle résulte d’une volonté politique forte et d’un travail d’échanges entre des territoires d’Irlande et de Finlande sur les dispositifs innovants en matière d’accueil et d’accompagnement des Très petites entreprises en milieu rural. Elle consiste à offrir aux TPE du territoire et aux porteurs de projets un guichet unique pour répondre à leur besoin. Le Pays de Figeac propose ainsi un accompagnement individuel intersectoriel, interinstitutionnel, transversal et global aux différents porteurs de projets.

30Organiser, structurer et rendre plus lisible l’offre de services à la personne du territoire – PNR de la Brenne – 1001 services, un site Internet, pour répondre à la demande et recenser les besoins non satisfaits

31Les usagers potentiels dans le domaine des services, malgré une véritable offre locale, connaissent mal l’ensemble des possibilités qui leur sont offertes.

32Afin de faciliter l’accès aux services pour tous et encourager la création d’activités et d’emplois dans ce domaine, le Parc naturel régional de la Brenne a décidé :

  • de rendre plus lisible le secteur des services à la personne sur le territoire du Parc naturel régional de la Brenne en fédérant les structures de services à domicile autour d’un projet commun ;
  • d’être un observatoire local des besoins des habitants en matière de services à domicile ;
  • de développer l’activité locale et l’emploi de proximité dans le secteur des services.
Maillage de relais de services publics et émergence de nouveaux métiers – CG du Lot – Synergie entre animateur multimédia et agent d’accueil

33L’organisation, à l’échelle d’un territoire rural, d’un maillage de relais de services publics dotés de téléguichets insérés au sein d’espaces publics multimédia a fait émerger de nouveaux métiers de médiateurs alliant les compétences d’un animateur multimédia à celles d’un agent d’accueil maîtrisant les services administratifs en ligne. Le but de cette action est donc de mailler le territoire en services de qualité et de proximité tout en réalisant une synergie autour de pôles multiservices et en soutenant la professionnalisation des médiateurs.

34Letti – Laboratoire d’évaluation de la télésanté en territoires isolés – Comité d’expansion Drac-Buëch-Durance – Mettre en œuvre des solutions pérennes de télésanté sur le territoire des Hautes-Alpes

35L’objectif de ce projet est de mettre en œuvre des solutions pérennes de télésanté sur le territoire des Hautes-Alpes, grâce à une phase d’expérimentation et d’approche organisationnelle managériale, des solutions de télésanté et de télémédecine. Il vise les professionnels de santé les plus motivés du territoire qui souhaitaient être accompagnés vers l’usage des systèmes de télésanté/télémédecine et les entreprises innovantes, dont les solutions pouvaient correspondre aux besoins des professionnels. Il est appuyé par les politiques publiques, qui visent le développement de la télésanté, au titre de leurs compétences en gérontologie (Conseil général), d’appui à l’innovation (Caisse des Dépôts et Consignations) ou encore d’appui aux services à la population et de soutien aux entreprises (Datar).

36Réseau d’initiative publique de communications électroniques à haut et très haut débit – Syndicat mixte Ardèche-Drôme-Numérique (ADN) – Lutter contre la fracture numérique et la logique de concentration des opérateurs traditionnels

37Face au phénomène de fracture numérique impactant fortement les territoires les moins denses, les collectivités ont décidé de disposer d’un outil d’aménagement numérique du territoire pour créer une rupture face à la dynamique de concentration des opérateurs et d’écrémage des zones les plus denses au détriment des zones les moins denses. Les collectivités ont décidé de rester maîtres de leurs politiques d’aménagement, au même titre qu’elles les pratiquaient déjà avec les réseaux d’eau, d’assainissement, d’électricité et la voirie. Le Département de l’Ardèche, le Département de la Drôme et la Région Rhône-Alpes ont décidé d’unir leur destin numérique autour d’un projet commun de réseau d’initiative publique de communications électroniques à haut et très haut débit sur les territoires de l’Ardèche et de la Drôme.

38Communauté de communes Puisaye nivernaise – La santé publique : un service de proximité – Bourgogne – Réalisation d’une Maison médicale de santé publique et de proximité

39La Puisaye nivernaise est un territoire rural d’une superficie de 18 050 hectares situé au sud du Bassin parisien à environ deux heures de Paris. Pour lutter contre la désertification médicale, la Communauté de communes conduit un projet de réalisation d’une Maison médicale de santé publique et de proximité. Le but est de favoriser l’accueil de professions de santé non présentes, de permettre la continuité des soins par le maintien des gardes.

40L’objectif était de créer un espace regroupant des professionnels de la santé, et de mettre en place des permanences de la médecine du travail ainsi qu’une association d’aide à domicile pour les personnes âgées (ménage, repas à domicile…).

41Cet espace, doté d’un secrétariat, est situé au cœur du bourg de Saint-Amand-en-Puisaye dans une ancienne maison réhabilitée. Il peut accueillir des médecins stagiaires ou des médecins de garde, grâce à deux logements. Aujourd’hui, des professionnels qui n’avaient pas encore de cabinet sur le territoire travaillent à temps partiel à la Maison de santé. C’est le cas d’un médecin généraliste supplémentaire, d’un podologue, d’un psychothérapeute, d’une diététicienne, d’un ergothérapeute et d’un psychologue. Une antenne de l’hôpital psychiatrique a aussi mis en place des permanences.

42Les services à la population au service de l’aménagement du territoire et du développement durable – Association de promotion et de fédération des Pays (APFP) — Sensibiliser les élus à la place des services dans les documents de planification spatiale

43La question des services à la population est une préoccupation forte dans beaucoup de Pays et de territoires ruraux ou périurbains. Les décisions relatives aux choix d’implantation des services impactent la gestion de l’espace et la planification alors que se développent les démarches de planification spatiale. Les enjeux sont donc croisés. Ils concernent la vie des territoires ruraux dans un objectif de développement durable. L’action vise principalement à améliorer la sensibilisation des élus à ces enjeux en mettant à disposition des exemples de pratiques innovantes dans les territoires ruraux, en contribuant à une prise en compte des services à la population, dans les réflexions stratégiques d’organisation de l’espace, et donc dans les Scot, et en favorisant la prise en compte des transports et des lieux d’implantation des services dans les décisions de maillage en services à la population…

44Un projet innovant de Maison de santé dans la Communauté de communes du Pays de Pionsat – 27e Région - Construire la réflexion selon la démarche créative du programme Territoires en résidences

45Pour construire la réflexion sur une Maison de santé, l’équipe s’est appuyée sur la démarche créative du programme Territoires en résidences, mise en place par la 27e Région.

46Le contexte était particulier puisque la Communauté de communes de Pionsat travaille sur un projet de Maison de santé pour faire face à la désertification médicale et aux difficultés inhérentes à l’exercice de la médecine en milieu rural. Les objectifs étaient d’accompagner les élus locaux, les praticiens déjà présents et les habitants dans leur définition de la Maison de santé. Au-delà de l’aspect local, il était nécessaire d’en tirer des enseignements pour la Région et de continuer de tester la méthode de la Résidence mise en place par la 27e Région dans le cadre d’un programme plus large, Territoires en résidences.

47Régie rurale de services du Fezensaguet – Midi-Pyrénées

48Dans la désertification rurale qui menace les campagnes gersoises, une oasis a fait son apparition à Mauvezin : la Régie rurale de services. Première structure du genre en France, calquée sur le modèle urbain des Régies de quartier, depuis huit ans cette association a comblé un vide dans le bassin de vie de Mauvezin dans le Gers. Elle répond aux demandes de services et participe au maintien des personnes âgées à domicile.

4921 salariés, prioritairement des chômeurs de longue durée, des bénéficiaires du RMI… en insertion, travaillent pour le compte de la régie rurale, dont huit en CDI. Les emplois créés sont occupés par des personnes du territoire.

50Insertion, lien social, accueil de nouveaux habitants en recherche d’emplois… Les vertus de la régie font des merveilles. Pas étonnant donc qu’en tant que pionnier elle ait suscité des vocations : dans le Gers, plusieurs structures similaires ont déjà vu le jour.

51Commune de Montfaucon – Franche-Comté – Création d’une maison Âges et Vie

52Pour que Montfaucon, commune périurbaine de 1 500 habitants à 8 kilomètres de Besançon, ne devienne pas lieu dortoir, les élus ont pris en compte deux enjeux importants sur le territoire : l’urbanisation durable et le vieillissement de la population.

53Pour maintenir au village le plus longtemps possible des personnes âgées dépendantes qui, du fait de leur état physique (ou psychologique), doivent quitter leur habitation antérieure, le conseil municipal et deux collègues du cabinet Âges et Vie, société spécialisée dans l’aide aux personnes âgées dépendantes, ont imaginé un concept d’accueil. Celui-ci consiste en la création d’une habitation collective de qualité, composée de six studios avec un espace à vivre collectif, loués à six personnes du village, et d’un service d’assistance de trois employées (auxiliaires de vie co-employées par les six colocataires) bénéficiant chacune d’un logement F 4 à l’étage, à loyer modéré.

54Saveurs, magasin coopératif à Savennières – Pays de la Loire – Une SCIC de 260 coopérateurs pour sauver le commerce multiservices de la commune

55En 1999, pour faire face à la disparition progressive des commerces, la municipalité décide de construire un magasin multiservices. Il est géré par un commerçant indépendant, mais ferme en juillet 2007 pour cause de faillite. C’est ainsi qu’en septembre 2007, quelques saponariens soucieux de maintenir une activité commerciale au village se mobilisent pour sauver de la vente le matériel du magasin et monter un projet de reprise viable : Saveurs. D’un point de vue juridique, Saveurs est une SCIC comprenant 260 coopérateurs dont 13 institutionnels, elle emploie deux salariés.

56Aujourd’hui Saveurs a 18 mois d’existence, la fréquentation est supérieure aux prévisions. Ce qui est le signe d’une attente de la population pour un commerce de proximité offrant une gamme de produits variés, axée sur les productions locales et le respect de l’environnement. Inspirées par Saveurs, d’autres structures se mettent en place dans le Maine-et-Loire, sous forme associative ou coopérative.

57La Maison des services des Monts du Forez – Rhône-Alpes – Une politique de l’offre en adéquation et au service de la stratégie de l’accueil du territoire

58Accompagnement de nouveaux arrivants par la Maison des services des Monts du Forez / Plateforme régionale de développement rural Rhône-Alpes.

59En lien avec les élus et le projet de développement du territoire, la maison des services du Forez accompagne les candidats vers l’installation.

60Pays Vesoul Val de Saône – Franche Comté – Le Pays à vos côtés : la santé retrouvée

61Dans un territoire majoritairement rural structuré par des bourgs et la présence d’une seule agglomération (Vesoul, 36 000 habitants), la baisse de la démographie médicale fait craindre une raréfaction de l’offre de soins et provoque déjà des tensions dans certaines professions.

62Le Pays s’est donc saisi de ce problème pour anticiper l’évolution de l’offre de soins et la pérenniser, mobiliser les acteurs locaux par la constitution d’un réseau de maisons médicales pluridisciplinaires et rechercher les opportunités professionnelles de nouveaux acteurs de la santé. Le Pays a recruté son chargé de mission Politique d’accueil personnalisée santé début 2009 et une quinzaine de professionnels sont aujourd’hui accompagnés dans leurs projets. Le territoire privilégie donc un accueil et un accompagnement personnalisé sur mesure, de l’idée d’installation à la réalisation.

63SCIC Développement solidaire Périgord – Aquitaine – Création d’un réseau départemental d’épiceries solidaires

64La Dordogne est un territoire fortement rural générateur de facteurs de difficultés multiples : faibles revenus, problèmes de mobilité, peu de potentiel d’emplois… Le Plan d’action départemental a ainsi précisé le besoin de structures et d’actions nouvelles d’insertion par l’activité économique.

65Le Conseil général de la Dordogne, pour remédier à cette situation, est aujourd’hui à l’initiative de la création d’un réseau d’épiceries solidaires constitué en Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Mireille Bordes, vice-présidente du Conseil général, estime que le but est double : « Proposer une source d’approvisionnement satisfaisante à des personnes en difficultés en créant une vraie mixité sociale, et parallèlement générer du développement économique sur le territoire. » Une première en France qui mérite de faire des petits !

66Nord-Pas-de-Calais – De la démocratie participative et des services lancent la politique d’accueil à Zudausques

67À une trentaine de kilomètres au sud de Dunkerque, Zudausques mise sur la richesse de son tissu associatif et sur la démocratie participative. Après consultation de la population, la municipalité a tourné ses efforts vers les services : cantine scolaire, garderie pour enfants, centre de loisirs, construction d’une nouvelle école (rare en milieu rural), d’une épicerie (développant une ligne de produits du terroir et de produits biologiques), d’un cabaret mis en gérance à bas prix et devenu lieu de rencontre et d’animation de la plupart des associations. De nombreux autres projets, associant municipalité, associations, particuliers, sont lancés : création de jardins et vergers de la solidarité pour lutter contre l’exclusion, création d’un atelier de transformation de fruits et légumes, de gîtes communaux, projet de cybercentre, d’une Maison de la pomme, pôle d’animation touristique et pédagogique… De 1990 à aujourd’hui, la population de Zudausques est passée de 513 à 636 habitants.

68Groupe d’action locale Espace Cévennes – Languedoc-Roussillon – Mise en place de structures Relais pour les habitants et les nouveaux arrivants

69Grâce aux aides du programme Leader +, le GAL va mettre en place cinq à six structures Relais qui auront à la fois une fonction de lieu ressources pour les habitants et de lieu d’accueil pour les nouveaux arrivants, avec un certains nombre de services (accès Internet, permanences sociales…) et diverses informations utiles à l’intégration et à la vie quotidienne. Quatre Relais sont aujourd’hui opérationnels sur le territoire Cévennes, avec la mise en réseau des animateurs Relais et l’élaboration d’un site Internet avec de nombreuses offres d’installation.

70Association Fondation Bompard – Lorraine – Un foyer d’accueil spécialisé pour polyhandicapés à Diarville

71Les familles de jeunes adultes polyhandicapés du Territoire du saintois, zone rurale en Meurthe-et-Moselle, ne trouvant pas de places d’accueil à proximité doivent faire le tour de France, voire expatrier leurs proches en Belgique.

72En 2001, l’association Équipage, regroupant parents, amis et bénévoles, se crée et se mobilise pour trouver une solution. Grâce à diverses actions, elle récolte des fonds pour financer en partie ce foyer. En 2005, elle se rapproche de l’association Fondation Bompard, gestionnaire d’établissements et services à la personne dépendante (+ de 40 ans d’expérience, 345 places d’accueil d’ici 2011, 300 salariés) qui partageait la même philosophie de l’accompagnement du handicap. Le Foyer d’accueil spécialisé de Diarville, foyer de 26 places, avec accueil permanent, temporaire et accueil de jour, est le fruit de cette dynamique, à laquelle s’associe la Communauté de communes du Mirabée. La pose de la première pierre de cet établissement a eu lieu le 13 juin 2009.

73Maison des services – Monts du Forez – Rhône-Alpes – Accompagner les candidats vers l’installation

74Accompagnement de nouveaux arrivants par la Maison des services des Monts du Forez/Plateforme régionale de développement rural Rhône-Alpes.

75En lien avec les élus et le projet de développement du territoire, la maison des services du Forez accompagne les candidats vers l’installation.

76Centre de Ressources de la Communauté de communes de la Vallée de l’Ance – Auvergne – Un centre de ressources multiservices

77Géographiquement enclavée, la Communauté de communes de la Vallée de l’Ance est une zone rurale de moyenne montagne située à l’extrême est du département du Puy-de-Dôme. Le Centre de ressources (à l’initiative du réseau des collèges du bassin d’Ambert) a été rattaché à la Communauté de communes afin de pérenniser et étoffer son action. C’est un service d’accueil et d’accompagnement regroupant des services d’informations, de formations, d’offres d’emplois (point emploi, accompagnement des porteurs de projets, projet européen Equal pour favoriser la création d’activité par et pour les femmes), d’aide à l’habitat (observatoire, primes destinées à inciter les propriétaires à remettre en état et louer leurs habitations disponibles ; habitations-relais inclues dans un plan de développement 2003-2007), aide des porteurs de projets et créateurs d’activités…

78Association Tremplin insertion environnement – Ardèche – Rhône Alpes – L’environnement au service de l’insertion

79En Ardèche, la conjoncture économique a amplifié la désertification des communes rurales et semi-rurales. Il s’en est suivi un fort développement du chômage avec une influence néfaste en de nombreux domaines : santé, logement, financier, familial…

80Depuis 14 ans, Tremplin insertion chantiers et Tremplin environnement sont des ACI (Ateliers chantiers d’insertion), qui soutiennent les personnes rencontrant des difficultés d’accès à l’emploi et pouvant bénéficier des contrats aidés, et utilisent l’environnement de manière positive pour organiser des actions d’insertion au service du développement local.

81Ils gèrent des Brigades vertes qui œuvrent dans des espaces naturels des départements de la Drôme et de l’Ardèche, et effectuent des travaux d’entretien et de rénovation.

82Les maîtres d’ouvrage peuvent être des communes ou regroupement de communes, des Sivom ou Sivu.

83Communauté de communes Picardie verte – Picardie – Action globale de développement des services à la population

84Créée en 1997, la Communauté de communes de la Picardie verte regroupe 89 communes rurales du nord-ouest de l’Oise. Initialement engagée sur des compétences historiques (ordures ménagères, piscines), elle a engagé depuis 2003 une action globale de développement des services à la population visant à maintenir sur place ses habitants, en attirer et surtout accueillir de nouveaux mais sans contribuer au développement de villes dortoirs. Depuis quatre ans, la Communauté de communes s’est investie dans cinq champs d’actions : une action en faveur de la petite enfance, une offre culturelle, une action pour les jeunes, un accès facilité aux services publics et une action de communication et d’information.

85Communauté de communes Thiérache d’Aumale – Picardie – Des guichets virtuels interactifs au service de la population rurale

86L’idée qui a présidé au développement du système de guichets virtuels interactifs est née d’un constat simple: en zone rurale, l’accès aux services est difficile et cette situation tend à s’aggraver en raison de plusieurs facteurs : des distances à parcourir souvent importantes pour accéder aux guichets des organismes, lesquels sont souvent dispersés dans des villes différentes ; la fermeture programmée et le regroupement de services liés à des contraintes budgétaires ; un pourcentage non négligeable de la population qui ne dispose pas (ou plus) du permis de conduire ou simplement d’un véhicule ; des moyens de déplacement en commun inexistants ou mal adaptés, et la nécessité de réduire le bilan carbone.

87Le guichet virtuel interactif apporte une réponse simple, efficace et peu onéreuse à ces difficultés, dans chaque mairie ou dans tout espace public numérique.

88Les objectifs sont ici de mettre à la disposition de l’usager un dispositif susceptible de lui fournir des prestations en tous points identiques à celles qu’il trouverait en se rendant aux guichets de n’importe quel organisme sans avoir à effectuer d’opérations compliquées.

89Arti’champs, un nouveau lieu de vie, galerie d’art et multiservices, à Benney – Lorraine

90Après la fermeture de l’épicerie du village fin 2007, la nouvelle équipe municipale a souhaité créer un lieu de vie multiservices, Arti’champs.

91La commune très rurale, située dans la banlieue lointaine de Nancy, possède une attractivité naturelle, elle est passée de 470 à 580 habitants en dix ans.

92Une école de six classes est maintenue ainsi qu’une crèche. La présence d’une épicerie-bar, lieu de rencontres et d’échange au cœur du village, est donc nécessaire au maintien de la vie et de la dynamique locale d’accueil de nouvelles populations.

93Aujourd’hui, une galerie d’art est installée au sein du commerce afin d’en faire un véritable lieu de vie pour la communauté villageoise. Des soirées à thèmes sont proposées.

94Gestion prévisionnelle des emplois médico-sociaux en Pays Midi-Quercy – Midi-Pyrénées – Un territoire équitable, un territoire viable, un territoire vivable

95Le Pays Midi-Quercy, territoire à dominante rurale, a vu se développer fortement une fonction résidentielle. La compétitivité et le développement de ce territoire passent ainsi par la capacité à accueillir de nouveaux habitants, mais également à les intégrer.

96À ce titre, le souhait est ici de distinguer un dispositif innovant et exclusif en Midi-Pyrénées.

97L’Adec, Actions pour le développement des emplois & des compétences, a pour objet d’anticiper et accompagner les mutations économiques, sociales et démographiques du territoire dans une démarche globale de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ciblés, ici, sur les besoins spécifiques du secteur médico-social.

98Pays de Thur-Doller – Alsace – Une politique Petite enfance pour mieux accueillir !

99Créée en 2002, la Communauté de communes de la Vallée de la Doller et du Soultzbach (17 communes, 14 922 habitants) entre Belfort et Mulhouse aux pieds des Ballons des Vosges, connaît selon les données du dernier recensement une tendance générale à l’augmentation de la population, avec un accroissement global de 8 % sur la période 1990-1999. De nombreux secteurs impulsent la dynamique du territoire : métallurgie, commerce, fabrication d’équipements électriques et électroniques, construction, santé. Dans un souci d’harmoniser les besoins des habitants et les politiques de services, la Communauté de communes s’efforce de répondre aux nouveaux résidents ruraux fortement demandeurs de nouveaux services traditionnellement réservés aux villes, en particulier ceux en direction de l’enfance.

100Maison de la promotion et de l’éducation à la santé par la Mutuelle de la Somme – Picardie – Mieux vaut prévenir que guérir. Une expérience unique de travail en réseau au quotidien et au plus proche de la population

101La Mutuelle de la Somme n’a pas souhaité créer uniquement un service de prévention mais un véritable lieu ressource de santé, grâce à deux composantes :

  • un partenariat innovant avec la Caisse primaire d’assurance maladie de la Somme permettant de fédérer les moyens nécessaires à la mise en place de nombreuses actions d’éducation à la santé tout au long de l’année ;
  • un lieu unique pour les associations à vocation sanitaire. La proposition est faite aux associations de mettre gracieusement à leur disposition un bureau et/ou une salle de réunion. À ce jour, 17 associations offrent leur aide, leurs conseils et leurs soins.
Proximités – Région Auvergne, en partenariat avec la Caisse des Dépôts – Faciliter l’arrivée des nouvelles populations en les informant des services de proximités à disposition du public

102Déploiement d’un annuaire géo-localisé des services de proximité sur les sites Internet des intercommunalités d’Auvergne.

103Pays de santé – Groupama et MSA – Action menée en Champagne-Ardenne et en Aquitaine – Éviter la diminution de l’offre de soins en milieu rural

104Constatant la diminution du nombre de nouveaux médecins, de leur faible taux d’installation en zone non urbaine et du vieillissement plus rapide de la population des campagnes, il est aisé d’anticiper une diminution de l’offre de soins ambulatoires dans certaines zones rurales.

105Le projet pilote Pays de santé procède de la volonté commune de Groupama et de la Mutualité sociale agricole (MSA) de contribuer à la recherche de solutions à ce problème.

106Il est caractérisé par une approche collaborative et pluridisciplinaire, visant à maintenir et à optimiser l’offre de soins locale, en répondant aux besoins exprimés par les acteurs et les usagers locaux du système de santé.

107Wanted : installation de médecins généralistes – Mise en place d’un dispositif original et centralisé par le Conseil général de l’Allier

108Le Conseil général de l’Allier a adopté en juin 2006, à l’unanimité, un dispositif de bourse d’étude et de projet professionnel ouvert aux étudiants du 3e cycle de médecine générale qui s’engagent à s’installer dans les zones de son territoire déficitaires en offre de soins, pour une durée d’au moins six ans.

Notes

  • [1]
    Voir l’article « Les secteurs créateurs d’emplois à court-moyen terme après la crise », La Note d’Analyse n° 200, Centre d’analyse stratégique, novembre 2010.
  • [2]
    Le secteur quaternaire regrouperait selon une première définition les produits du savoir et de la communication, reposant sur la propriété intellectuelle. (voir Roger Sue, La richesse des hommes : vers l’économie quaternaire, éd. Odile Jacob, 1997).
  • [3]
    Voir l’enquête sur Les Français et l’instalation des citadins à la campagne. Résultats du sondage réalisé par l’Ifop auprès des habitants d’agglomérations de plus de 200 000 habitants pour Projets en Campagne, 2009.
  • [4]
    Laurent Davezies, « Les transferts publics et privés de revenu au secours du développement territorial », in L’État des Régions, Édition 2004.
  • [5]
    Étude Attractivité des territoires ruraux et accueil de nouvelles populations dans le cadre de Leader +, CVC, 2006-2007. Étude Émergence, développement et portée des politiques d’accueil en Massif central, CVC, 2009-2010.
  • [6]
    L’Adrets, Association pour le développement en réseau des territoires et des services, vise à développer et moderniser les services au public dans les zones rurales du massif alpin (Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur).
  • [7]
    Méthodologie de Schéma de services et diagnostic participatif, Adrets, 2009, adrets-asso.fr
  • [8]
    Soutenu par les Chambres de commerce et d’industrie et les Chambres d’agriculture, et entouré de nombreux professionnels et techniciens, le Pays COB a alors lancé en 2007 un groupe de travail pour développer ce projet de mise en réseau des professionnels (entreprises, industries, exploitants agricoles, institutions, etc.). Aujourd’hui le Pays COB est l’ambassadeur de son territoire et de ses entreprises en prospectant créateurs, salariés et repreneurs sur les salons de l’éco-habitat et de l’éco-construction. Cette offre de services au bénéfice des activités économiques lui permet de créer une vraie offre autour du développement durable sur son territoire qui englobe l’activité économique (services aux entreprises), le logement (éco-habitat, plateforme Alécob pour maîtriser l’énergie), et une valeur ajoutée pour l’accueil d’habitants (cadre de vie, territoire remarqué bénéficiant de l’estampille développement durable.
  • [9]
    Expérimentation Mairie-Conseils, Collectif Ville Campagne, Datar menée en 2008-2009 sur trois Pays associés à trois de leurs intercommunalités : Pays Touraine-Côté-Sud, Pays de Langres, Pays de la Baie du Mont-Saint-Michel.
  • [10]
    La Montagne, jeudi 15 juillet 2010. La Maison de santé d’Ainay-le-Château devrait ouvrir en octobre.
  • [11]
    Les 10 Parcs naturels du Massif central ont créé une association (Loi 1901) : l’Ipamac, Association inter-Parcs du Massif central. Cette mise en réseau, créée en 2000, a pour objet le développement économique et social des territoires fragiles, de qualités patrimoniales et paysagères remarquables du Massif central.
  • [12]
    « L’ESS représenterait 10 % de l’emploi en France… très représentée dans le secteur tertiaire avec 72 % de l’emploi dans le domaine de l’action sociale, les activités financières et d’assurance, l’enseignement et la santé. Une économie au poids très hétérogène selon les régions en raison des spécificités de celles-ci : aspect juridique, emploi, présence forte ou non de coopératives ou d’associations… » in Panorama de l’économie sociale et solidaire en France et dans les régions, réalisée par l’Observatoire national de l’Économie sociale et solidaire, 2010.
  • [13]
    Lancée en 2009 à l’occasion de l’année européenne de la créativité et de l’innovation, Territoires en résidences est une opération lancée par la 27e Région. Ces résidences pourront être organisées dans toutes les régions mobilisées et leurs enseignements feront l’objet d’une large diffusion, à travers des présentations publiques, des débats, des publications et des expositions. Territoires en résidences est une initiative cofinancée par l’UE dans le cadre du programme national d’assistance technique, Europ’act. En savoir + : http://territoiresenresidences.wordpress.com/
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