Notes
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[1]
Un écoquartier est un quartier urbain conçu autour du respect de l’environnement : autonomie énergétique, diminution de l’usage et de la place de la voiture, végétalisation, etc. L’équivalent en milieu rural est l’écovillage.
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[2]
Cette coopérative de l’habitat associatif monte des projets de logements gérés par leurs habitants. Plus d’informations : http://www.codha.ch/index.html
1Le parcours résidentiel, traditionnellement propre à la sphère familiale, peut prendre la forme d’un projet collectif, citoyen et écologique, qui privilégie la mutualisation et la solidarité. Habitat groupé, cohousing, quel que soit le nom attribué, le principe est le même : des habitants se regroupent autour d’un projet et de valeurs communes. Ils prennent en main la conception et la gestion des logements, en faisant la part belle aux espaces et services partagés : potager, buanderie, salle commune, etc. Les logements peuvent prendre la forme d’un immeuble ou de maisons – de préférence accolées pour éviter le mitage, faire des économies d’énergies et préserver les espaces naturels. Si l’autoconstruction peut faire partie du projet, l’écoconstruction et la recherche de sobriété énergétique, quel que soit le niveau d’exigence, sont presque toujours de mise. Quant à la mixité sociale ou intergénérationnelle, elle permet d’éviter le repli communautaire mais ouvre des défis que tous les groupes ne souhaitent pas affronter.
2Pour faciliter la mise en œuvre de tels projets et éviter qu’ils ne mettent des années à aboutir, l’association Habicoop promeut un statut de coopérative d’habitants, simple à mettre en œuvre, adaptable aux différents projets et connu des institutions.
3Ce statut propose un rapport original au patrimoine : les coopérateurs sont à la fois locataires de leur logement et propriétaires de parts sociales de la coopérative d’habitants, qui est elle-même propriétaire du bien immobilier.
4Les coopérateurs sont donc impliqués directement dans la gestion de la structure et participent aux décisions relatives à l’organisation de son activité. La démocratie s’applique selon le principe une personne = une voix : le poids dans les décisions ne dépend pas du nombre de parts sociales détenues.
5Le coopérateur participe en fonction de ses capacités financières à la constitution de l’apport initial. Puis il acquiert progressivement des parts sociales. L’ensemble de ce capital lui est remboursé par la coopérative s’il décide de quitter son logement. La coopérative, propriété collective sans but lucratif, fixe le prix des parts sociales. Par ailleurs, les loyers reflètent le coût réel d’exploitation du ou des bâtiments. Ainsi, l’opération est recentrée sur l’usage des logements et non sur la plus-value qui serait obtenue par un investissement immobilier.
6La collectivité locale a tout intérêt à faciliter l’installation de projets de ce type sur son territoire. En effet, les futurs coopérateurs sont des citoyens mobilisés, qui ont décidé de devenir acteurs de leur habitat et de proposer une réponse à des problématiques sociales et de logement. La collectivité peut s’appuyer sur ces habitants pour relancer des dynamiques de territoires, par exemple en impulsant un écoquartier [1] autour d’un projet de coopérative.
7Des expériences à l’étranger montrent l’influence des coopératives sur leur environnement. À Genève, la mise en place des Ouches par la Codha [2] dans un quartier en difficulté a permis de le revitaliser : de nouveaux habitants s’y installent, l’école a été entièrement refaite, des commerces y prennent place.
8En outre, les valeurs de la coopérative – participation, responsabilisation des habitants, transparence dans la gestion – font d’elle un interlocuteur de confiance pour la collectivité.
9La volonté de sortir du système spéculatif garantit aux pouvoirs publics que l’argent investi servira à l’intérêt général et non à l’enrichissement particulier. La commune peut d’ailleurs faire le choix de louer le terrain à la coopérative sous la forme d’un bail emphytéotique. Ainsi, elle garde la maîtrise de son foncier sur le long terme.
10Cette nouvelle manière d’habiter, très développée dans d’autres pays d’Europe et au Québec, permettrait en France, en milieu rural comme en ville, de tracer une troisième voie : entre la location et la propriété, entre le marché privé hors de prix et le logement social saturé, à la fois initiative de citoyens et en dialogue avec les institutions.
Notes
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[1]
Un écoquartier est un quartier urbain conçu autour du respect de l’environnement : autonomie énergétique, diminution de l’usage et de la place de la voiture, végétalisation, etc. L’équivalent en milieu rural est l’écovillage.
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[2]
Cette coopérative de l’habitat associatif monte des projets de logements gérés par leurs habitants. Plus d’informations : http://www.codha.ch/index.html