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Article de revue

Le Nigeria

Géopolitique et population du “géant” africain

Pages 4 à 8

Notes

  • [*]
    Administrateur de la Société de Géographie.
  • [1]
    Il a été présenté officiellement le 29 décembre 2006 au Président de la République, Olusegun Obasanjo, entouré de ses ministres, par la Commission Nationale de la Population (National Population Commission – NPC).
  • [2]
    Sur les conditions du déroulement de ce recensement, cf. Emmanuel Igah, « Nigeria : recenser le « géant de l’Afrique » : un exploit », Population & Avenir, n° 679, septembre-octobre 2006.
  • [3]
    Dumont, Gérard-François, Les populations du monde, Paris, Éditions Armand Colin, deuxième édition, 2004.
  • [4]
    75,4 millions d’habitants en 2006. Cf. Population & Avenir, n° 680, novembre-décembre 2006.
  • [5]
    CEDEAO, qui regroupe quinze pays (Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo), dont huit pays francophones. Le seizième, la Mauritanie, en est sortie.
  • [6]
    En revanche, les marques tribales sur le visage est une tradition de moins en moins pratiquée.
  • [7]
    Cette « mayonnaise » de la charia semblerait retomber, face à une forte mobilisation des Nigérians et de la communauté internationale. C’est aussi cela le Nigeria.
  • [8]
    Nom évoquant « le territoire traversé par le fleuve Niger » (« Niger-area »). La petite histoire dit que c’est la concubine du Gouverneur Général Lord Lugard, à laquelle ce dernier aurait fait part du casse-tête de trouver un nom pour ce nouvel ensemble qui, le lendemain, lui aurait chuchoté cette appellation.
  • [9]
    Wackermann, Gabriel (direction), L’Afrique, Paris, Ellipses, 2004.
  • [10]
    Cf. page 20 : le peuplement, la densité et l’armature urbaine du Nigeria.
  • [11]
    Dans son discours lors de la cérémonie de remise des résultats du recensement de 2006 en décembre 2006, le Président (sortant) Olusegun Obasanjo a exhorté les Nigérians à limiter le nombre d’enfants. Certains de ses concitoyens ont immédiatement répliqué en lui demandant de montrer l’exemple.
  • [12]
    Le taux de prévalence du VIH d’environ 6 % annoncé dans les statistiques officielles ne semble pas refléter la réalité.
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1Cent quarante millions trois mille cinq cent quarante-deux (140 003 542) habitants, précisément ! C’est le chiffre, tant attendu, de la population du Nigeria, selon les résultats du recensement national de mars 2006 [1]. Ce chiffre ne sert pas de base pour les élections générales d’avril-mai 2007, pour éviter de compliquer cette importante échéance électorale. Mais il a de nombreuses implications futures sur les équilibres politiques nigérians et, plus particulièrement, sur les conditions de partage des richesses du pays selon les territoires. D’ailleurs, aussitôt publiés, les résultats [2] ont ouvert une polémique, car la démographie exerce un rôle essentiel dans l’évolution géopolitique du « géant africain » [3]. Il convient d’en examiner les divers aspects.

Les diversités du géant africain

2Un « géant » démographique. Les 140 millions d’habitants que compte le Nigeria le place au neuvième rang dans le monde, mais au premier en Afrique, loin devant le deuxième, l’Egypte [4]. Le Nigeria compte près du cinquième de la population de l’Afrique subsaharienne et la plus importante population noire au monde.

3Une diversité ethno-linguistique impressionnante. La population du Nigeria se répartit entre quelque 250 groupes ethniques qui représentent autant de langues à part entière, les groupes les plus nombreux étant les Haoussa, les Yorouba et les Ibo. Si l’on y ajoute les dialectes (dérivés des langues), ce nombre monte à 610. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la langue anglaise, léguée par l’administration coloniale britannique, se soit imposée comme langue officielle. Plus anecdotique, le français a été proclamé deuxième langue officielle aux côtés de l’anglais en 1997 par le chef de l’État d’alors, le Général Sani Abacha, considérant que le Nigeria est entouré de pays francophones et se veut la locomotive de la Communauté Economique des États de l’Afrique Occidentale [5].

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Les 6 zones géopolitiques du Nigeria et leurs poids démographiques en pourcentage de la population nationale

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Les 6 zones géopolitiques du Nigeria et leurs poids démographiques en pourcentage de la population nationale

Ces six zones sont définies par la classe politique pour la répartition officieuse des postes politiques et des candidatures au niveau fédéral (par alternance Nord-Sud et rotation entre zones).

4Un peuple, trois religions. Le Nigeria se distingue aussi par sa diversité religieuse : l’Islam, le Christianisme et les religions traditionnelles y cohabitent, non sans difficultés. Les pourcentages de chrétiens et de musulmans dans la population nationale sont estimés à 40-45 % respectivement, le reste (10-15 %) étant à attribuer aux adeptes de religions ancestrales. Il ne faut pas omettre la pratique assez courante du syncrétisme, et l’arrivée en force ces dernières années des nouvelles églises (dites « de réveil », généralement d’origine américaine), qui poussent comme des champignons et émiettent la communauté chrétienne protestante. La prédominance de l’Islam au Nord du pays et du Christianisme dans la partie sud contribue à la polarisation de la société nigériane tant sur le plan politique que social.

5Une diversité identitaire valorisée. La diversité culturelle est cultivée, sur le plan identitaire, notamment, comme le montre l’attachement aux signes distinctifs : la parure, les couleurs symboliques (par exemple noir/blanc et rouge/noir pour les Tivs et les Idoma de l’État de Benué, respectivement), foulard pour les musulmanes [6], etc. La diversité culturelle et religieuse ne pose problème que lorsqu’elle s’exprime politiquement, comme lors de la promulgation, en 2000/2001, par douze États du Nord, à majorité musulmane, d’une loi instaurant la loi islamique de la charia dans sa forme la plus stricte [7].

6La formation territoriale de l’État. Lorsque l’implantation coloniale britannique démarre en 1859, le territoire qui deviendra le Nigeria comporte un immense califat islamique dans sa partie nord et des royaumes ou des chefferies dans sa partie sud. Ces deux parties deviennent des protectorats nord et sud ayant pour sièges respectifs Kaduna et Lagos. En 1914, l’ensemble appelé « Nigeria [8] » naît de la fusion de ces deux protectorats, avec Lagos comme capitale. En 1960, au moment de l’indépendance, le pays est structuré en trois, puis quatre grandes régions fédérées : Régions Nord, Ouest et Est, auxquelles est venue s’ajouter la Région du Centre-Sud (Mid-West Region).

7Comme dans bien des pays africains devenus indépendants, des difficultés pour s’entendre sur les termes du partage du pouvoir et des ressources du pays apparaissent vite. Au Nigeria, les troubles qui éclatent donnent lieu à une succession de coups d’État en 1966, suivie d’une tentative de session des régions Est (pays Ibo) et Centre-Sud du pays qui se proclament « République du Biafra ». S’ensuit une guerre civile meurtrière de 1967 à 1970 qui aboutit à la réunification du pays.

8Pour éviter que de telles velléités de sécession se manifestent à nouveau, en 1967, il est décidé de structurer le pays en douze États fédérés, entités moins grandes que les régions fédérées et jouissant d’une large autonomie. Ce nouveau système fait aussi place à un pouvoir central, avec à sa tête un président de la République exécutif entouré de ses ministres (Federal Ministers). Par redécoupages successifs, le nombre des États fédérés est porté à 19 en 1976, puis 21, 30 et, aujourd’hui, 36. Ces derniers sont dirigés par des gouverneurs élus au suffrage universel direct, qui nomment leurs gouvernements (State Governments). Ces 36 États sont subdivisés en zones d’administration locale (Local Government Areas - LGA). Au nombre total de 774, celles-ci constituent l’unité administrative de base et sont dirigées par des conseils composés de membres élus.

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Le mouvement naturel au Nigeria

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Le mouvement naturel au Nigeria

© Gérard-François Dumont - Chiffres International Data Base.

9Dans la fédération nigériane, le pouvoir politique national se partage ainsi : niveau fédéral (pouvoir central), avec le président de la république et les ministres fédéraux, qui forment le Conseil exécutif fédéral (Federal Executive Council) ; Conseil des États (Council of States), avec leurs 36 gouverneurs ; Assemblée Nationale (National Assembly) comprenant le Sénat et la Chambre des représentants.

Géodémographie et rivalités

10Un effectif national de population conforme aux prévisions. Le chiffre de 140 millions d’habitants, résultant du recensement de 2006, est assez conforme aux projections fournies ces dernières années par diverses sources. Il confirme aussi un peuplement hétérogène [9].

11Le taux annuel de croissance démographique le plus élevé concerne le territoire de la capitale fédérale, et le plus bas les États d’Edo et d’Abia.

12Des surprises au niveau des États. Dès les résultats du recensement annoncés, le Conseil des 36 États fédérés s’est réuni pour les entériner, ce qui vaut acceptation des chiffres [10]. Mais cela ne fait pas l’unanimité. Dans l’ensemble, si les États du Nord du pays sont globalement satisfaits, un bon nombre des États du Sud du pays (Bayelsa, Ekiti, etc.) considèrent que le dénombrement de leur population n’a pas été pas exhaustif. La population moyenne des 36 États est de 3,9 millions d’habitants. Il existe un écart important entre les États les moins peuplés, Nasarawa et Bayelsa, qui comptent chacun moins de 2 millions d’habitants, et les États les plus peuplés, Kano et Lagos qui, eux, dépassent chacun les 9 millions d’habitants.

13La compétition entre Lagos et Kano sur fond d’opposition Nord-Sud. « Kano beats Lagos » (« Kano bat Lagos ») : ce titre d’un grand quotidien nigérian résume bien l’opposition Kano-Lagos qui traduit en fait le rapport de force entre le Sud et le Nord du pays. Les résultats du recensement attribuent à Kano une population de 9,38 millions d’habitants, chiffre légèrement supérieur à celui de Lagos : 9,03 millions. Kano émerge donc comme l’État le plus peuplé du Nigeria, contrairement aux attentes des autorités de l’État de Lagos. En effet, ces dernières avaient déclaré, avant le recensement, que si celui-ci aboutissait pour leur État à un chiffre inférieur à 15 millions d’habitants, il ne saurait être considéré comme fiable. Mais, selon la Commission Nationale de la Population, il n’y aura pas de révision des résultats du recensement national, qui ont été soumis à tous les contrôles et vérifications usuels. Selon certains observateurs, le chiffre pour l’État de Lagos s’explique parce que la mégapole est devenue une conurbation qui s’étend au-delà des limites administratives de cet État, jusqu’à l’État voisin d’Ogun.

Recensement d’une famille dans un village.

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Recensement d’une famille dans un village.

© E. Igah

Une population jeune et majoritairement masculine

14La répartition selon les sexes de la population, d’après ce recensement, est comme suit : 71 709 859 hommes, soit 51,2 % ; 68 293 683 femmes, soit 48,8 %, donc un ratio de masculinité de 105 hommes pour 100 femmes. Cette prédominance des hommes par rapport aux femmes tranche avec la tendance générale dans les pays développés, où le nombre de femmes est supérieur à celui des hommes.

15La structure par âge reste très jeune, avec 43 % de moins de 15 ans.

16L’évolution des mœurs, l’accroissement du taux d’alphabétisation (67 % en 2006) et l’accélération de l’urbanisation ne semblent avoir qu’un impact limité sur l’indice synthétique de fécondité, qui est de 5,5 enfants par femme en 2006. Ceci s’explique par l’importance du taux de mortalité infantile. En outre, l’enfant, considéré comme un « don du ciel », reste prisé dans la société nigériane [11].

17Le taux de mortalité reste élevé, compte tenu d’une dégradation générale des conditions de vie des populations à faibles revenus et des ravages du SIDA [12]. Dans l’ensemble, alors que l’espérance de vie avait dépassé 60 ans au début des années 1980, un Nigérian né aujourd’hui ne peut guère avoir l’espérance de vivre plus de 44 ans !

Résultats démographiques et géopolitique interne

18Une formule qui bouleverse tout. Les enjeux politiques et économiques du recensement apparaissent clairement à travers le mode de redistribution des richesses dans la fédération nigériane. Une formule d’allocation des revenus « Revenue Allocation Formula » détermine la répartition, en pourcentage, du budget de la fédération entre ses trois entités administratives : le gouvernement fédéral (pouvoir central), les 36 États fédérés et les 774 zones d’administration locale, notamment en fonction de leurs poids démographiques respectifs. D’où l’intérêt d’avoir une population importante. Cette formule, après plusieurs révisions, se présente actuellement comme suit :

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La pyramide des âges du Nigeria

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La pyramide des âges du Nigeria

© Gérard-François Dumont Chiffres Census Bureau 2005.
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Le mouvement naturel au Nigeria

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Le mouvement naturel au Nigeria

© Gérard-François Dumont - Chiffres International Data Base.
Tableau 6
Entité administrative Pourcentage du budget national alloué Gouvernement fédéral (Federal Government)52,68 % 36 États fédérés (State governments) 26,72 % 774 Zones d’administration locale (Local Government Areas - LGA) 20,60 % Total 100% Note : Une allocation spéciale complémentaire, soit 13 % (prélevée sur les recettes pétrolières), est octroyée aux États de la région pétrolifère (delta du Niger), au titre de ce que l’on appelle derivation (exploitation du pétrole dans leurs sous-sols).

19Des tentatives infructueuses de recensement depuis 1963. Les recensements au Nigeria ont toujours été des exercices hautement sensibles en raison de leur politisation, notamment depuis l’indépendance. Rappelons que le poids démographique de chaque État de la Fédération est pris en compte dans le partage des richesses du pays sous forme d’allocations budgétaires nationales, d’une part, et le découpage des circonscriptions électorales, d’autre part.

20En 1911, le premier recensement, réalisé par l’administration britannique, fixe la population du Nigeria à 16 millions d’habitants. En 1952/53, le dernier recensement réalisé par cette même administration donne une population de 30,4 millions d’habitants. En 1962, se déroule le premier recensement du Nigeria devenu indépendant. Mais, face aux contestations de ses résultats, notamment par la région nord qui considérait sa population sous-estimée, un nouveau recensement est organisé en 1963, qui aboutit au chiffre de 55,6 millions. Sans taire complètement les polémiques, ses résultats sont entérinés, servant de base pour les projections de population. Ensuite, les recensements de 1971 et 1991 ne résistent pas aux contestations auxquelles ils donnent lieu. Celui de 2006 résistera-t-il mieux à la polémique déclenchée par l’annonce de ses résultats ?

Un jour ordinaire à Lagos. Une foule de citadins se presse à l’intérieur et autour des autocars dans une rue congestionnée de la mégapole.

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Un jour ordinaire à Lagos. Une foule de citadins se presse à l’intérieur et autour des autocars dans une rue congestionnée de la mégapole.

© E. Igah

21Le facteur pétrolier et ses impacts géopolitiques dans le delta du Niger. Depuis les années 1970, avec l’avènement du boum pétrolier, les enjeux politiques de la population s’exacerbent. La manne a permis d’augmenter le nombre d’États fédérés, de construire une nouvelle capitale fédérale et de réaliser des infrastructures. Mais les populations de la région pétrolifère du delta du Niger s’estiment lésées car les richesses qui proviennent de leur sous-sol sont en grande partie affectées au développement des autres régions du pays. En outre, l’exploitation du pétrole s’accompagne de la pollution de leurs rivières et terres cultivables, mettant en péril leurs sources d’eau et de poissons, ainsi que leurs cultures. Pour faire valoir leurs revendications, des milices, issues des minorités ethniques (Ijaw, Itsekiri, etc.) qui peuplent cette région, n’hésitent pas à recourir à des moyens violents et à des actions spectaculaires comme la prise d’otages, notamment du personnel expatrié des sociétés multinationales de pétrole. Leurs actions influencent même parfois le cours du pétrole sur le marché mondial.

Dimension internationale du poids démographique

22Une importante diaspora. Le Nigeria estime à plus de 10 millions le nombre de ses ressortissants vivant et travaillant à l’étranger. Aujourd’hui, ces Nigérians envoient environ 4 milliards de dollars américains par an au titre d’aide à la famille. À l’origine, la plupart des premiers Nigérians installés dans des pays étrangers s’y étaient rendus pour des études, et certains avaient, pour diverses raisons, choisi d’y rester. Il s’agissait donc d’une immigration volontaire et de qualité, nombre de ces Nigérians étant devenus des cadres (médecins, architectes, ingénieurs, chercheurs, etc.) dans leurs pays d’accueil. Dans les années 1980, d’autres cadres nigérians, poussés à l’émigration par la crise économique engendrée par la chute des cours de l’or noir, sont venus gonfler les rangs des immigrés nigérians, notamment dans les pays occidentaux et les États pétroliers du Moyen-Orient. Depuis les années 1990, se développe un nouveau phénomène : l’émigration de jeunes Nigérians, hommes et femmes, non qualifiés, voire peu scolarisés, qui partent à l’aventure pour trouver du travail et gagner de quoi améliorer leurs conditions de vie et soutenir leurs familles au Nigeria. Toutes les destinations sont concernées, à condition d’offrir de meilleures perspectives qu’au Nigeria, mais le plus grand nombre se dirige vers l’Europe, les Amériques, voire l’Afrique australe.

23Le Nigeria et ses ambitions de leadership. Le Nigeria ne cache pas ses visées de leadership géopolitique en Afrique et de « porte parole » du continent sur la scène mondiale. Le pays considère en effet que ce rôle lui revient naturellement, de par sa population et son poids économique. Dans la perspective d’une éventuelle réforme de l’organisation des Nations Unies, le pays croit avoir une légitimité incontestable pour occuper l’un des sièges permanents qui pourraient être octroyés au continent africain dans le Conseil de sécurité. Mais il fait face notamment à l’Afrique du Sud, première puissance économique et industrielle du continent qui convoite le même fauteuil.

Les freins à la connaissance démographique au Nigeria

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Outre la politisation à outrance et les problèmes organisationnels (moyens financiers, logistique, etc.), le recensement au Nigeria est rendu difficile par plusieurs autres facteurs d’ordre administratif. Premièrement, l’administration nigériane n’a pas rendu obligatoire et généralisé l’enregistrement systématique des naissances et des décès. Deux maillons importants de l’évolution démographique manquent donc dans la mémoire de l’administration. Deuxièmement, l’introduction de la carte d’identité nationale pour les adultes, voulue par le gouvernement, entre autres comme outil de facilitation du suivi de l’évolution démographique et de maîtrise du recensement, tarde à se développer. Enfin, il faut insister sur la nécessité d’une couverture cartographique complète du territoire national. Certes, le recensement de 2006 s’est fortement appuyé sur des cartes satellites, mais il faudrait quadriller le territoire et élaborer des cartes précises au niveau du sol, faisant apparaître toutes les zones habitées urbaines et rurales.
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Campagne de sensibilisation au recensement auprès de la population.

Le Nigeria Peuplement, armature urbaine et densité de population

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Le Nigeria Peuplement, armature urbaine et densité de population

Cette dernière page est libre de reproduction à fins d’enseignement, sous forme de photocopie ou de transparent, sous réserve de conserver l’indication des sources.
Cf. également pages 4 à 7.

Notes

  • [*]
    Administrateur de la Société de Géographie.
  • [1]
    Il a été présenté officiellement le 29 décembre 2006 au Président de la République, Olusegun Obasanjo, entouré de ses ministres, par la Commission Nationale de la Population (National Population Commission – NPC).
  • [2]
    Sur les conditions du déroulement de ce recensement, cf. Emmanuel Igah, « Nigeria : recenser le « géant de l’Afrique » : un exploit », Population & Avenir, n° 679, septembre-octobre 2006.
  • [3]
    Dumont, Gérard-François, Les populations du monde, Paris, Éditions Armand Colin, deuxième édition, 2004.
  • [4]
    75,4 millions d’habitants en 2006. Cf. Population & Avenir, n° 680, novembre-décembre 2006.
  • [5]
    CEDEAO, qui regroupe quinze pays (Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo), dont huit pays francophones. Le seizième, la Mauritanie, en est sortie.
  • [6]
    En revanche, les marques tribales sur le visage est une tradition de moins en moins pratiquée.
  • [7]
    Cette « mayonnaise » de la charia semblerait retomber, face à une forte mobilisation des Nigérians et de la communauté internationale. C’est aussi cela le Nigeria.
  • [8]
    Nom évoquant « le territoire traversé par le fleuve Niger » (« Niger-area »). La petite histoire dit que c’est la concubine du Gouverneur Général Lord Lugard, à laquelle ce dernier aurait fait part du casse-tête de trouver un nom pour ce nouvel ensemble qui, le lendemain, lui aurait chuchoté cette appellation.
  • [9]
    Wackermann, Gabriel (direction), L’Afrique, Paris, Ellipses, 2004.
  • [10]
    Cf. page 20 : le peuplement, la densité et l’armature urbaine du Nigeria.
  • [11]
    Dans son discours lors de la cérémonie de remise des résultats du recensement de 2006 en décembre 2006, le Président (sortant) Olusegun Obasanjo a exhorté les Nigérians à limiter le nombre d’enfants. Certains de ses concitoyens ont immédiatement répliqué en lui demandant de montrer l’exemple.
  • [12]
    Le taux de prévalence du VIH d’environ 6 % annoncé dans les statistiques officielles ne semble pas refléter la réalité.
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