Lorsque le président Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris de 2015, il a rappelé une fois encore à la communauté internationale combien l’identité du locataire de la Maison-Blanche pouvait compter en matière de politique climatique. C’est une des raisons pour lesquelles il est utile de lire le très bon ouvrage que le politiste David Shafie consacre à l’influence grandissante des présidents américains sur l’orientation et l’élaboration des politiques de protection de l’environnement et d’aménagement du territoire lors des 40 dernières années. L’ouvrage se compose de sept chapitres, chacun accompagné d’une bibliographie précieuse.
Le premier chapitre est une longue introduction dans laquelle l’auteur présente de manière détaillée la thèse de son ouvrage. Shafie esquisse un mouvement historique en deux temps. Il évoque tout d’abord un âge d’or législatif dans les années 1960 et 1970 durant lequel le Congrès invente l’appareil fédéral de protection de l’environnement aux États-Unis, grâce à des textes majeurs comme le Wilderness Act, le National Environmental Policy Act et les versions successives du Clean Air Act et du Clean Water Act. Aujourd’hui encore, ces lois forment le socle sur lequel repose l’essentiel des politiques publiques fédérales de protection de l’environnement. Après une période de transition dans les années 1980, où le Congrès continue malgré tout de jouer un rôle important sur le front environnemental, s’amorce une tendance lourde qui voit l’affirmation nette du président et de sa bureaucratie ainsi qu’un effacement concomitant du rôle du Congrès…