Choses de la poésie et affaire culturelle – tel est le titre d’un ouvrage important de Deguy qui est un livre de philosophie. Sa critique de la culture se distingue en effet des condamnations de « l’état culturel ». Il y a, d’une part, une intuition théorique, énoncée en 1978 et présentée comme programme de recherches en 1986 pour être reprise depuis avec de nombreuses modulations et synthétisée dans « Retour sur le culturel ». Ce texte est caractérisé par un certain nombre d’hypothèses et de propositions, de mises en garde et d’anathèmes. Il y a d’autre part un mouvement de doxa auquel le poète ne participe pas. En effet, « le culturel » prend chez Deguy la place assignée par Heidegger à la technique – « techné : “tout s’imite dans la différence” ». Il en est le visage moderne, le prolongement. Dans l’avant-propos de Choses de la poésie et affaire culturelle, le poète écrit : « l’épithète ici substantivé en vient à désigner le nom d’une époque en société industrielle ou plutôt, de la Société en l’Époque de la Technique, comme le dit le Philosophe. Le culturel est apocalypse de la technique, et le tourisme apocalypse du culturel ». L’apocalypse c’est le trope désastreux par lequel l’étant advient à sa vérité : elle est sortie de la crypte comme révélation et déclaration néfaste.
Ainsi le tourisme est la révélation monstrueuse du culturel qui est la révélation monstrueuse de la technique. Une chose est entendue : le culturel n’est pas une région de notre modernité qui relèverait d’une critique locale mais le tout apocalyptique du stade terminal du capitalisme…
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