Notes
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[1]
Pour le projet dont relève cette note, voir M.-Th. Cam, « Pauimenta subregulanea (Pline, Nat. 36, 185), RPh, 87, 2, 2013, p. 151, n. 1.
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[2]
Voir Symmaque, Lettres, Tome III, J.-P. Callu (éd.), CUF, Paris, 1995, n. 2 p. 193 ; H. Lavagne, Operosa antra. Recherches sur la grotte à Rome de Sylla à Hadrien, BEFAR 272, Rome, 1988, p. 407 n. 10. H. Lavagne comprend les tabulae comme des panneaux de bois et tegulae comme les tuiles, ce qui, dans les deux cas, renvoie à un système de fixation des emblemata sur les voûtes ; il conclut à juste titre : « L’innovation du ive siècle n’est pas dans l’opus musiuum lui-même… mais sans doute dans la technique de pose », sans toutefois préciser davantage cette technique.
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[3]
M.-Th. Cam (éd.), M. Cetius Faventinus, Abrégé d’architecture privée, CUF, Paris, 2001, commentaire p. 116-123.
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[4]
C. Saliou (éd.), Vitruve, De l’architecture, livre V, CUF, Paris, 2009, commentaire p. 325-328.
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[5]
W. Suerbaum, Nouvelle histoire de la littérature latine, vol. 1, La littérature de l’époque archaïque. Des origines à la mort de Sylla. La période prélittéraire et l’époque de 240 à 78 av. J.-C., Munich, 2002, version française sous la direction de G. Freyburger et Fr. Heim, Turnhout, 2014, p. 498, § 176 R 89.
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[6]
Sur ce passage de Lucilius, voir W.J. Raschke, « The Virtue of Lucilius », Latomus, 49, 2, 1990, p. 352-369. Voir le commentaire de Nonius p. 277, l. 18, pour uermiculatum, mis pour minutum. Les archéologues actuels conservent le terme latin, à défaut d’une traduction satisfaisante. Vermiculatus désigne de minuscules tesselles irrégulières, qui permettent l’imitation de la peinture (Ph. Bruneau, « Philologie mosaïstique », Journal des savants, janvier-juin 1988, p. 3-73, part. p. 43).
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[7]
Sur les emplois passifs de meditatus, voir P. Flobert, Les verbes déponents latins : des origines à Charlemagne, Paris, 1975, p. 356 et 358. Praemeditatum opus qualifie concrètement le travail de celui dont on attend les exemplaires mais le propriétaire entend aussi prendre une part active au projet.
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[8]
Le jeu de comparaison entre rhétorique et mosaïque, développé par Symmaque, trouve un écho dans le goût poétique précieux de l’époque : voir sur l’esthétique de la fragmentation et de la miniaturisation dans la poésie grecque tardive, G. Agosti, « Immagini e poesia nella tarda antichità. Per uno studio dell’estetica visuale della poesia greca fra iii e iv sec. d.C. », dans Incontri Triestini di filologia classica, 4, 2004-2005, p. 351-374, part. p. 362-365 et la fig. 5.
-
[9]
L. Ibrahim, R. Scranton et R. Brill, Kenchreai eastern port of Corinth : Results of investigations by the University of Chicago and Indiana University for the American School of Classical Studies at Athens, II. The panels of “opus sectile” in glass, Leyde, 1978, p. 246-247.
-
[10]
D. B. Harden, H. Hellenkemper, K. Painter, D. Whitehouse, Vetri dei Cesari, Catalogue d’exposition, Rome, 1988, p. 34-35, cat. n° 11.
-
[11]
I. Baldassare, « Un frammento di opus sectile da Antinoe », dans Marmoribus Vestita, Miscellanei in onore di Federico Guidobaldi. Vol. I. Studi di Antichità cristiana, 63, Cité du Vatican, 2011, p. 67-80.
-
[12]
Fulvia Donati, La villa romana dei Cecina a San Vincenzino (Livorno). Materiali di scavo e aggiornamenti sulle ricerche, Ghezzano, 2012, p. 292-293.
-
[13]
Milano capitale dell’impero romano 286-402 d. C., catalogue de l’exposition qui s’est tenue au Palazzo Reale du 24 janvier au 22 avril 1990, Milan, 1990, p. 298 (Isola d’Orta, basilica di San Giulio).
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[14]
B. Bacchelli, M. Barbera, R. Pasqualucci, L. Sagui, « Nuove scoperte sulla provenienza dei pannelli in opus sectile vitreo della collezione Gorga », Atti del II colloquio dell’AISCOM, Bordighera, 1995, p. 442-457. R. Capriata, « Nuovi dati sulla Collezione Gorga nel museo Nazionale Romano », dans F. Vistoli (dir.), Emergenze storico-archeologiche di un settore del suburbio di Roma : la Tenuta dell’Acqua Traversa, Atti della giornata di studio, Roma 7 giugno 2003, Rome, 2005, p. 229-270.
-
[15]
Voir sur ce personnage, corrector de son état, un témoin papyrologique : R. Caldwell et T. Gagos, « The emperor Aurelian and the corrector Firmus in a private context », dans H. Melaerts (dir.), Papyri in honorem Johannis Bingen octogenarii (P. Bingen), Louvain, 2000, p. 451-462. Rien ne prouve que Firmus, placé en Égypte comme corrector par Aurélien en 272, fut un usurpateur.
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[16]
Hist. Aug., quatt. tyr. 3, 2. Sur la fiction, voir les commentaires de Fr. Paschoud dans la CUF, p. 178-179 et p. 208-211, et sur les carreaux de verre, p. 274 ; la mise en relation du texte de Symmaque et de cet extrait de l’HA, confrontés aux témoins archéologiques, corrobore notre interprétation.
1Dans un bref billet, daté d’avant 402, adressé à un ami dont le nom ne nous est pas parvenu, Symmaque s’excuse d’être resté silencieux trop longtemps et, après avoir félicité son correspondant pour une trouvaille technique dans la pose de mosaïque, il lui passe commande d’échantillons. Ce court passage, allusif, a embarrassé à juste titre Jean-Pierre Callu, éditeur de la correspondance de Symmaque dans la CUF (1995), et Henri Lavagne, à qui le problème avait été soumis, en a discuté dans son ouvrage [2].
2Symmaque, epist. 8, 42, 1-2, sacrifie rapidement aux politesses d’usage :
« Mais tenez pour arrêté que mes soins à votre égard ne doivent pas s’évaluer au nombre des épîtres. Mon exactitude avec les amis demeure inchangée et c’est la rareté des occasions qui rompt la suite de notre correspondance. Mais en voilà assez là-dessus, je pense. Maintenant, il me faut proclamer la distinction de votre talent (elegantia ingenii tui) et la finesse de vos trouvailles (inuentionum subtilitas). »
4pour aller droit au but :
2 Nouum quippe musiui genus et intemptatum superioribus repperisti, quod etiam nostra rusticitas ornandis cameris temptabit adfigere, si uel in tabulis uel in tegulis exemplum de te praemeditati operis sumpserimus. Vale.
« Car vous avez inventé un nouveau genre de mosaïque dont auparavant on n’avait jamais fait l’essai. Nous aussi, malgré notre rusticité, nous tenterons de l’appliquer à l’ornementation des voûtes, en prenant de vous, soit dans le cas de planches, soit dans celui de tuiles, l’exemple qu’en précurseur vous avez imaginé. Adieu. »
6La mention de camerae, les voûtes, et de supports tabulae ou tegulae, a amené l’éditeur à rapprocher le texte de celui de Palladius, 1, 39, 4 (quae uero de tabulis fiunt, éd. R. Martin, CUF, 1976), où il est question des plafonds suspendus de salles de bain en planches ou en maçonnerie de Signia. Palladius a pour source Cétius Faventinus, 17 (les plafonds des bains, de cameris balnearum) [3] : les briques plates (figulinae camerae, fixae tabulae) sont suspendues au solivage (ad contignationem) par des entretoises en forme d’ancre (catenis ancoratis), ou reposent sur des tringles ou des arcs de fer (regulae uel arcus ferrei) reliés avec des crochets de fer (uncis ferreis) au solivage ; il en va de même chez Palladius pour les planches. Mais le rapprochement des trois auteurs se heurte à plusieurs objections : Symmaque ne précise pas quelles pièces il faut décorer tandis que Faventinus et Palladius évoquent clairement les plafonds de bains ou maçonnés ou suspendus, avec des briques plates chez le premier, avec des planches chez le second. On ne sait pas non plus s’il s’agit exclusivement de voûtes en berceau ou de plafonds plats, mentionnés par Faventinus (planae camerae). Et en quoi y aurait-il en 402 une innovation justifiant l’éloge appuyé de Symmaque, puisque ces plafonds de briques suspendus sont attestés dès le ier siècle av. J.-C. chez Vitruve (5, 10, 3, figlinum opus, tegulae) [4] ?
7Une relecture attentive du texte de Symmaque, qui ne pose pas par ailleurs de difficulté d’établissement critique, fait apparaître une longue métaphore filée de la rhétorique appliquée à l’art du mosaïste : reperire, « trouver » (qui rappelle inuentiones de la phrase précédente, des découvertes concrètes), rusticitas, qualifiant les compétences d’un profane de manière faussement modeste, s’oppose à elegantia, ingenium, subtilitas, vocabulaire de l’éloge et de la rhétorique à destination du correspondant, la paronomase et le balancement binaire uel in tabulis uel in tegulis, l’antithèse temptare / intemptatum, l’utilisation de l’exemplum comme ornement et preuve de la demonstratio confirment que le billet a été savamment travaillé mais cependant sans aucune originalité. L’aristocratique Symmaque ne se met pas en frais pour cet « ami » qui n’est pas de ses intimes ni de son rang. Le rapprochement de l’art du mosaïste et de celui de l’orateur n’est pas nouveau ; Lucilius 2, 15 Charpin (= fr. 84-85 Marx), cité par Pline, nat. 36, 185, en témoigne : T. Albucius [5], préteur autour de 107 / 105 av. J.-C., propréteur en 106/104, raillé par Q. Mucius Scaevola en 120 à Athènes pour sa grécomanie et sa minutie au détriment des grandes pensées (Cic., Brut. 131), arrange ses mots comme un mosaïste le fait pour les tout petits cubes de couleur [6] :
« Comme joliment sont agencées les tournures comme toutes les petites tesselles avec art dans un pavement et dans un panneau central en uermiculatum ! »Quam lepide lexis compostae ut tesserulae omnesarte pauimento atque emblemate uermiculato.
9Cicéron (de orat. 3, 171 ; orat. 149 ; Brut. 274) et Quintilien, 9, 4, 113, reprennent la comparaison mais pas en bonne part pour un orateur trop méticuleux qui manque d’envolée ; chez Sidoine, epist. 9, 7, 2-3, en revanche, la métaphore est prise en bonne part.
10Symmaque, à l’endroit de ce destinataire, cultivé sans aucun doute, retourne la comparaison, allant du mosaïste à l’orateur, certain que l’entrepreneur, flatté, saura goûter le compliment d’un commanditaire mondain et pressé d’être satisfait.
11Dans la même veine, le billet se clôt par l’expression praemeditati operis qui nous met sur la voie de l’interprétation. Meditari, meditatus (sens passif chez Cicéron), praemeditatus, outre leur sens intellectuel, ont aussi un sens concret et renvoient aux exercices préparatoires dans une technique ou une science en vue d’en acquérir la maîtrise : en rhétorique il s’agit de la préparation du discours (Cic., off. 2, 47), pour la danse, la musique (Suet., Nero 20, 1 ; Sidon., epist. 1, 2, 9), l’art militaire et le combat (Tac., ann. 14, 15, 4 ; Amm. 21, 3, 3), des exercices maintes fois répétés, refaits, de la préparation avant la performance, pour être fin prêt au moment de la production devant un public ou du combat à la guerre. Praemeditatorium (Tert., ieiun. 6, 1 : totum illud domicilium interioris hominis … praemeditatorium efficitur latrinarum ; imité par Hier., adu. Iouin. 2, 12, guttur nostrum meditatorium efficitur latrinarum, « notre gosier est le laboratoire des latrines ») désigne le lieu de préparation, l’officine, le laboratoire. Il convient donc de donner à praemeditatus son sens de prae-paratus, fait à l’avance, pré-paré, pré-fabriqué [7].
12Nous proposons la traduction suivante :
« C’est que tu as trouvé pour les parties supérieures un type de mosaïque nouveau et qu’on n’a pas encore tenté, que nous, tout gauche que nous sommes, nous tenterons de fixer aux plafonds à décorer, si nous obtenons de toi soit sur planches soit sur briques un échantillon du travail exécuté au préalable. »
14Symmaque complimente son correspondant pour avoir fait une trouvaille technique (reperire) nouvelle (nouum) qu’il a mise au point (intemptatum / temptabit) avec une certaine audace : il s’agit d’un procédé de fabrication (genus), une façon de faire un décor de mosaïque, sans doute en verre (musiuum, opus), pour les plafonds (superiora, camerae), préconçu et fabriqué à l’avance (praemeditatum) ; les tesselles ou les plaquettes sont assemblées et agencées sur des éléments supports, briques plates ou planches de bois, l’ouvrier travaillant plus commodément sur une table ; puis ces supports mosaïqués sont fixés (adfigere) à leur tour dans l’enduit des plafonds et il reste à travailler les raccords. Ils offrent au propriétaire l’avantage de juger sur pièce au sol, à l’ouvrier la facilité de faire les modifications demandées avant de monter sur l’échafaudage. Symmaque, au fait des innovations techniques, passe commande (si de te sumpserimus) d’un échantillon de mosaïques agencées préalablement en atelier sur des supports qui sont autant d’unités à poser ensuite : il jugera sur pièce et est pressé d’avoir chez lui la nouveauté à la mode en matière de décor [8].
15Plusieurs découvertes archéologiques récentes donnent un éclairage sur la technique spécifique dont il est fait mention ici. Il s’agit, en particulier de l’important ensemble de panneaux d’opus sectile de verre de Kenchreai (Corinthe) [9] bien datés du milieu du ive siècle, entreposés en vue de travaux de rénovation et encore dans leur emballage de bois. Leur technique très originale consiste en un lit de grands tessons d’amphores presque rectangulaires, recouverts d’une couche de 1 à 2 cm d’un mélange de résine de pin et de poudre de marbre dans lequel sont insérées les plaquettes de verre. À la différence de l’habituel lit de mortier, lourd, épais et n’autorisant guère de raccords, la résine est légère, malléable et résistante, et le mélange reste souple assez longtemps pour être à nouveau assoupli par chauffage et permettre des ajustements. Cet exemple n’est pas isolé : un panneau contemporain représentant Thomas (Corning Museum of Glass) provient du Fayoum, comme, sans doute, les panneaux de Kenchreai, et repose également sur une couche de résine [10]. D’autres témoignages proviennent d’Antinoé en Moyenne Égypte à la fin du ive siècle [11]. Au ve siècle, dans la villa des Caecinae à San Vincenzino (Livorno), de fines baguettes de bois délimitaient les champs décoratifs, et les éléments de verre étaient fixés au support par de la résine qui a laissé des traces au revers [12].
16Que tous les exemples datent au moins de la seconde moitié du ive siècle fournit un argument en faveur d’une technique innovante que Symmaque veut appliquer chez lui et qui consiste dans l’usage de la résine comme lit de pose des pâtes de verre. Cette technique va de pair avec la préfabrication de panneaux résistants, transportables et aisés à mettre en œuvre en zone haute et sur les voûtes et plafonds, pour répondre aux besoins d’une riche clientèle. Par ailleurs, la pose des éléments de pâte de verre sur un support de tessons monté sur des planchettes de bois est attestée à la basilique S. Giulio d’Orta (ive siècle) : des panneaux d’opus sectile à décor géométrique en matériaux divers (pâte de verre, marbre, calcaire, terre cuite, stuc coloré) sont, dans ce cas, insérés dans un mortier posé sur des plaques de bois, aujourd’hui disparues mais qui ont laissé leur empreinte dans le mortier [13]. On connaît également les intarsie de verre provenant de la villa de Lucius Verus [14] mais leur mode de fixation n’est pas attesté. Le centre de production de ces intarsie se trouvait en Italie du Nord, et plus précisément à Milan, siège de la cour impériale, ce qui est confirmé par l’analyse des matériaux de provenance alpine.
17Signalons également un témoignage littéraire de cette technique dans l’Histoire Auguste, qui, même si elle relève de la fiction historique et doit être invoquée avec prudence en raison du décalage chronologique, apporte néanmoins une caution supplémentaire au texte de Symmaque. « Vopiscus », l’un des pseudonymes de l’auteur de l’HA (dans les années 395 et suivantes), raconte, dans un récit entièrement fictif, la vie de l’usurpateur Firmus (peut-être le seul personnage réel de l’histoire, Claudius Firmus [15], un contemporain d’Aurélien), qui a revêtu les murs de sa demeure de plaquettes de verre appliquées sur du bitume et autres substances :
De huius diuitiis multa dicuntur. Nam et uitreis quadraturis, bitumine aliisque medicamentis insertis, domum instruxisse perhibetur. [16]
« On rapporte beaucoup de détails relatifs à sa richesse. On prétend en effet que, d’une part, il revêtit une maison de carrés de verre insérés dans du bitume et d’autres substances »
19Le procédé technique, transposé de la fin du ive siècle à la seconde moitié du iiie siècle, est cité comme marqueur de standing social et de richesse. On comprend d’autant mieux l’intérêt de Symmaque et son impatience d’avoir lui aussi un décor à la mode.
20Cette courte lettre est révélatrice non seulement de la créativité des artisans de la fin du ive siècle et du début du ve siècle, de leur génie pour inventer de nouvelles mises en œuvre techniques, plus rapides, plus efficaces, propres à satisfaire une clientèle aristocratique très riche, avide de nouveautés, mais aussi des relations qui existent entre des commanditaires, prompts à saisir ces nouvelles offres et à acheter des décors dont ils tirent orgueil, et les milieux professionnels. Le ton reflète une certaine morgue de grand seigneur habitué à ce qu’on satisfasse vite ses désirs, mais pas de condescendance : le correspondant n’est pas un ouvrier manuel mais probablement un chef d’entreprise ingénieux et cultivé qui traite directement avec une clientèle exigeante dont les goûts de luxe lui assurent en retour une position sociale et un revenu.
Notes
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[1]
Pour le projet dont relève cette note, voir M.-Th. Cam, « Pauimenta subregulanea (Pline, Nat. 36, 185), RPh, 87, 2, 2013, p. 151, n. 1.
-
[2]
Voir Symmaque, Lettres, Tome III, J.-P. Callu (éd.), CUF, Paris, 1995, n. 2 p. 193 ; H. Lavagne, Operosa antra. Recherches sur la grotte à Rome de Sylla à Hadrien, BEFAR 272, Rome, 1988, p. 407 n. 10. H. Lavagne comprend les tabulae comme des panneaux de bois et tegulae comme les tuiles, ce qui, dans les deux cas, renvoie à un système de fixation des emblemata sur les voûtes ; il conclut à juste titre : « L’innovation du ive siècle n’est pas dans l’opus musiuum lui-même… mais sans doute dans la technique de pose », sans toutefois préciser davantage cette technique.
-
[3]
M.-Th. Cam (éd.), M. Cetius Faventinus, Abrégé d’architecture privée, CUF, Paris, 2001, commentaire p. 116-123.
-
[4]
C. Saliou (éd.), Vitruve, De l’architecture, livre V, CUF, Paris, 2009, commentaire p. 325-328.
-
[5]
W. Suerbaum, Nouvelle histoire de la littérature latine, vol. 1, La littérature de l’époque archaïque. Des origines à la mort de Sylla. La période prélittéraire et l’époque de 240 à 78 av. J.-C., Munich, 2002, version française sous la direction de G. Freyburger et Fr. Heim, Turnhout, 2014, p. 498, § 176 R 89.
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[6]
Sur ce passage de Lucilius, voir W.J. Raschke, « The Virtue of Lucilius », Latomus, 49, 2, 1990, p. 352-369. Voir le commentaire de Nonius p. 277, l. 18, pour uermiculatum, mis pour minutum. Les archéologues actuels conservent le terme latin, à défaut d’une traduction satisfaisante. Vermiculatus désigne de minuscules tesselles irrégulières, qui permettent l’imitation de la peinture (Ph. Bruneau, « Philologie mosaïstique », Journal des savants, janvier-juin 1988, p. 3-73, part. p. 43).
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[7]
Sur les emplois passifs de meditatus, voir P. Flobert, Les verbes déponents latins : des origines à Charlemagne, Paris, 1975, p. 356 et 358. Praemeditatum opus qualifie concrètement le travail de celui dont on attend les exemplaires mais le propriétaire entend aussi prendre une part active au projet.
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[8]
Le jeu de comparaison entre rhétorique et mosaïque, développé par Symmaque, trouve un écho dans le goût poétique précieux de l’époque : voir sur l’esthétique de la fragmentation et de la miniaturisation dans la poésie grecque tardive, G. Agosti, « Immagini e poesia nella tarda antichità. Per uno studio dell’estetica visuale della poesia greca fra iii e iv sec. d.C. », dans Incontri Triestini di filologia classica, 4, 2004-2005, p. 351-374, part. p. 362-365 et la fig. 5.
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[9]
L. Ibrahim, R. Scranton et R. Brill, Kenchreai eastern port of Corinth : Results of investigations by the University of Chicago and Indiana University for the American School of Classical Studies at Athens, II. The panels of “opus sectile” in glass, Leyde, 1978, p. 246-247.
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[10]
D. B. Harden, H. Hellenkemper, K. Painter, D. Whitehouse, Vetri dei Cesari, Catalogue d’exposition, Rome, 1988, p. 34-35, cat. n° 11.
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[11]
I. Baldassare, « Un frammento di opus sectile da Antinoe », dans Marmoribus Vestita, Miscellanei in onore di Federico Guidobaldi. Vol. I. Studi di Antichità cristiana, 63, Cité du Vatican, 2011, p. 67-80.
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[12]
Fulvia Donati, La villa romana dei Cecina a San Vincenzino (Livorno). Materiali di scavo e aggiornamenti sulle ricerche, Ghezzano, 2012, p. 292-293.
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[13]
Milano capitale dell’impero romano 286-402 d. C., catalogue de l’exposition qui s’est tenue au Palazzo Reale du 24 janvier au 22 avril 1990, Milan, 1990, p. 298 (Isola d’Orta, basilica di San Giulio).
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[14]
B. Bacchelli, M. Barbera, R. Pasqualucci, L. Sagui, « Nuove scoperte sulla provenienza dei pannelli in opus sectile vitreo della collezione Gorga », Atti del II colloquio dell’AISCOM, Bordighera, 1995, p. 442-457. R. Capriata, « Nuovi dati sulla Collezione Gorga nel museo Nazionale Romano », dans F. Vistoli (dir.), Emergenze storico-archeologiche di un settore del suburbio di Roma : la Tenuta dell’Acqua Traversa, Atti della giornata di studio, Roma 7 giugno 2003, Rome, 2005, p. 229-270.
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[15]
Voir sur ce personnage, corrector de son état, un témoin papyrologique : R. Caldwell et T. Gagos, « The emperor Aurelian and the corrector Firmus in a private context », dans H. Melaerts (dir.), Papyri in honorem Johannis Bingen octogenarii (P. Bingen), Louvain, 2000, p. 451-462. Rien ne prouve que Firmus, placé en Égypte comme corrector par Aurélien en 272, fut un usurpateur.
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[16]
Hist. Aug., quatt. tyr. 3, 2. Sur la fiction, voir les commentaires de Fr. Paschoud dans la CUF, p. 178-179 et p. 208-211, et sur les carreaux de verre, p. 274 ; la mise en relation du texte de Symmaque et de cet extrait de l’HA, confrontés aux témoins archéologiques, corrobore notre interprétation.