Le but des remarques qui suivent sera simple : on tentera en effet d’y étudier ce qu’impliquerait le fait de penser les relations entre les individus comme données ultimes de notre expérience. On procèdera dans ce but en trois étapes successives et distinctes. Dans un premier temps, en effet, on proposera un modèle pour ainsi dire abstrait ou plutôt général, établissant les contraintes et les enjeux d’une telle hypothèse, montrant qu’elle n’a certes rien qui aille de soi, mais rien non plus de gratuit ou d’arbitraire. Mais on l’étudiera ensuite à travers deux cas ou modèles concrets, dans des domaines déterminés mais fondamentaux de notre expérience ou de nos vies, qui permettront d’en vérifier la portée. Disons-le tout de suite, d’ailleurs, on ne propose pas ici un « système » qui procèderait déductivement d’un modèle abstrait vers des applications concrètes. On voudrait plutôt éprouver une hypothèse de manière transversale, par une sorte de va-et-vient ou d’analogie qui reliera sans doute plus des problèmes que des résultats, qui ne prétendra donc pas combler les vides entre les modèles abstraits ou logiques et les dimensions concrètes de nos vies, mais tentera néanmoins de montrer comment ils peuvent, ou même doivent, se renforcer les uns les autres.
On se propose donc d’examiner d’abord pour elle-même l’hypothèse selon laquelle les relations entre individus auraient quelque chose d’irréductible ou de premier.
Toute la force et toute la difficulté de cette hypothèse tiennent cependant au fait d’en tenir ensembl…