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Article de revue

Une armée israélienne en pleine mutation

Pages 23 à 35

Notes

  • [1]
    Comme Amos Harel l’a confirmé à l’auteur de cet article en juillet 2012, lors d’un entretien à Tel-Aviv.
  • [2]
    Voir le site : <www.globalfirepower.com>. L’armée iranienne figure à la 12e place de ce classement.
  • [3]
    A. Cordesman, The Gaza War: A Strategic Analysis, Washington, Center for Strategic and International Studies (CSIS), février 2009.
  • [4]
    Plusieurs députés israéliens, notamment Zahava Galon, ont affirmé le 17 décembre 2012 que la relance de la colonisation portait en elle les ferments d’une troisième intifada. Un sondage réalisé en décembre 2012 par l’Arab World for Research and Development démontre que 88 % des Palestiniens considèrent que la lutte armée reste le meilleur moyen d’obtenir, sur le terrain, la reconnaissance acquise par Mahmoud Abbas à l’Assemblée générale des Nations unies le 29 novembre 2012.
  • [5]
    Guysen Israel News, 4 septembre 2012.
  • [6]
    Comme a pu s’en rendre compte l’auteur lors d’entretiens en Israël avec des responsables sécuritaires israéliens ayant requis l’anonymat, au mois de juillet 2012.
  • [7]
    Depuis la guerre de 2006, le gouvernement israélien a prévenu le pouvoir libanais qu’il ne se limiterait plus à des frappes contre le Hezbollah mais s’en prendrait à l’ensemble des institutions et des infrastructures libanaises, puisque la milice chiite fait désormais partie intégrante du gouvernement libanais. C’est ce que les Israéliens appellent la « doctrine Dahyia », du nom du quartier de Beyrouth rasé en 2006.
  • [8]
    Guysen Israel News, 4 septembre 2012.
  • [9]
    J.-L. Promé, « Une dissuasion nucléaire fonctionnant sans arsenal nucléaire ? », DSI, hors-série n° 9, 2010, p. 42-47.
  • [10]
    A. Pfeffer, « IDF Test-Fires Ballistic Missile in Central Israel », Haaretz, 2 novembre 2011.
  • [11]
    P. Wodka-Gallien, Dictionnaire de la dissuasion, Rennes, Marines Éditions, 2011, p. 195-196.
  • [12]
    « La doctrine d’emploi de Tsahal : entre rupture et continuité », Cahier de la recherche doctrinale, Centre de doctrine d’emploi des forces (CDEF), ministère de la Défense, janvier 2012, p. 56.
  • [13]
    C4I : Command, Control, Communications, Computers and Intelligence (Ndlr).
  • [14]
    Guysen Israel News, 16 octobre 2012.
  • [15]
    Israël est soupçonné d’être à l’origine des virus informatiques Stuxnet et Flame qui ont infecté le programme nucléaire iranien (Le Monde, 20 juin 2012).
  • [16]
    Guysen Israel News, 19 novembre 2012.
  • [17]
    Pour une analyse détaillée des contraintes sociologiques, voir S. Cohen, Israel and its Army: From Cohesion to Confusion, New York, Routledge, 2008.
  • [18]
    M. Hecker, « Grande muette ou grande bavarde ? La communication de Tsahal entre hésitations et innovations », DSI, décembre 2009-janvier 2010, p. 83-85.
  • [19]
    Guysen Israel News, 6 décembre 2012.
  • [20]
    D’après Amos Harel, 25 % des officiers seraient proches des milieux orthodoxes. Entretien réalisé par l’auteur le 22 mai 2012 à Wilton Park.
  • [21]
    International Institute for Strategic Studies (IISS), Military Balance 2012, Londres, Routledge, 2012, p. 328-331.
  • [22]
    MLRS : Multiple Launch Rocket System (Ndlr).
  • [23]
    À l’exception des missiles Scud irakiens tirés contre Israël lors de la deuxième guerre du Golfe de 1990-1991.
  • [24]
    Il s’agit de missiles sol-air de dernière génération conçus par l’Israélien Rafael et l’Américain Raytheon.
  • [25]
    K. Vick et A. Klein, « How a US Radar Station in the Negev Affects a Potential Israel-Iran Clash », Time Magazine, 30 mai 2012.
  • [26]
    Guysen Israel News, 5 décembre 2012.
  • [27]
    Guysen Israel News, 12 décembre 2012.
  • [28]
    Le Congrès offre annuellement 3 milliards de dollars à Israël pour l’achat d’armes et le Pentagone assiste Tsahal dans le domaine de l’entraînement et du C4I. Les autorités allemandes, de leur côté, livrent gratuitement du matériel militaire aux Israéliens et coopèrent étroitement avec eux dans le domaine des blindés (Merkava) et dans celui de l’intégration de missiles de croisière à bord des sous-marins.
  • [29]
    Handelsblatt, 29 novembre 2012.

1Une armée différente : tel sera le titre du prochain livre d’Amos Harel, spécialiste des questions militaires de Haaretz, coauteur de deux ouvrages de référence sur la seconde intifada et sur la guerre de 2006 contre le Hezbollah [1]. Le célèbre journaliste sous-entend ainsi que l’armée israélienne, mieux connue sous son acronyme de Tsahal (Tsva Haganah Le Israel, « forces de défense d’Israël »), n’est plus celle des pères fondateurs d’Israël, auréolée des victoires de 1956, 1967, 1973 et 1982, mais celle d’une société postmoderne écartelée entre des forces de plus en plus contradictoires. Il constate que Tsahal est à la fois plus performante sur le plan technique et plus vulnérable sur le plan humain, même si la motivation des jeunes Israéliens à défendre leur patrie reste intacte. Parallèlement, le site Internet américain Globalfirepower estime que Tsahal s’est hissée au rang de dixième armée la plus puissante du monde, juste derrière les armées française et japonaise, loin devant les armées arabes [2]. Ce classement, contestable puisqu’il ne prend en compte ni les capacités nucléaires ni la qualité des troupes et des matériels, n’en reflète pas moins l’impressionnant effort de modernisation de l’armée israélienne depuis près de deux décennies.

2À l’heure où les révolutions arabes, la guerre civile syrienne, la crise nucléaire iranienne et la découverte d’importants gisements gaziers en Méditerranée orientale brouillent les cartes et laissent entrevoir une nouvelle donne stratégique au Proche-Orient, l’armée israélienne est-elle prête à y faire face ? A-t-elle tiré les leçons de ses guerres au Liban, des deux intifada et de ses interventions récentes dans la bande de Gaza ? À quels types de guerre les stratèges israéliens se préparent-ils aujourd’hui ?

Une double stratégie d’emmurement et de dissuasion

3L’institution militaire a pâti de la guerre de 2006 contre le Hezbollah. Le rapport Winograd a stigmatisé le manque de combativité des fantassins, une coordination interarmes insuffisante, l’incohérence de certaines décisions d’état-major et, plus grave, une stratégie globalement inadaptée. Le général Gabi Ashkenazi, qui a remplacé Dan Haloutz à la tête de Tsahal, puis son successeur Benny Gantz se sont attachés à redresser la barre, permettant au pouvoir israélien de lancer dans de meilleures conditions l’opération Plomb durci à Gaza (hiver 2008-2009). Là encore, les objectifs n’ont pas tous été atteints et les critiques ont été vives, même si les responsables israéliens ont estimé avoir rétabli une posture dissuasive [3].

4C’était avant le déclenchement des révolutions arabes, qui a surpris les dirigeants israéliens et fait voler en éclats leurs paradigmes sécuritaires. Alors qu’au lendemain de l’opération Plomb durci, le pouvoir israélien estimait sa posture très solide, trois ans plus tard, il craint d’avoir fait un bond de 40 ans en arrière. Il constate qu’il lui faut de nouveau concevoir une défense tous azimuts : face à l’Iran qui lui conteste son monopole nucléaire au Moyen-Orient, face au Hezbollah retranché au Sud-Liban, face aux djihadistes qui pullulent en Syrie et dans la péninsule du Sinaï, face aux Frères musulmans égyptiens qui ne cachent pas leur animosité envers Israël, face à la Jordanie qui pourrait basculer dans la révolte et face à l’Irak qui dispose des moyens de reforger sa puissance militaire. Pire, les dirigeants israéliens semblent se résoudre à l’idée qu’il leur faudra affronter des activistes palestiniens qui ne voient plus d’autre issue qu’une nouvelle intifada, planifiée ou pas, pour faire avancer leur cause [4]. L’establishment israélien est donc passé d’une situation où Hezbollah, Hamas et Iran représentaient les seules menaces avérées à une nouvelle donne où des menaces diffuses peuvent surgir de partout. Comme l’a récemment déclaré Ehoud Barak : « Israël est confronté à des défis complexes de près comme de loin. Nous suivons avec vigilance l’évolution de la situation, bien qu’il soit difficile de prévoir où cela nous mènera [5]. » Pour l’instant, ce sont les menaces émanant de leur environnement immédiat (Territoires palestiniens, voisins arabes) qui accaparent l’attention des stratèges israéliens [6].

5 En attendant que la situation se décante, le pouvoir israélien accélère la construction et la rénovation de murs de protection autour du territoire israélien. Au sud, la nouvelle barrière de sécurité délimitant la frontière avec l’Égypte vient d’être achevée. Elle vise à empêcher l’infiltration de terroristes dans le désert du Néguev et à limiter les trafics depuis la péninsule du Sinaï. Le rideau de fer isolant Gaza demeure hermétique, même s’il n’empêche pas les tirs de missiles contre Israël. Au centre, le mur séparant Israéliens et Palestiniens est en cours de prolongation. Au nord, les barrières de sécurité longeant les frontières libanaise et syrienne sont en voie d’être durcies et modernisées. Les dirigeants israéliens estiment en effet que les djihadistes, de plus en plus nombreux aux abords du Golan, constitueront une menace directe pour la sécurité d’Israël après la chute de Bachar el-Assad. Ce programme d’« emmurement » bénéficie de financements prioritaires, prélevés directement sur le budget de défense et réduisant ponctuellement les fonds alloués aux forces terrestres.

6Parallèlement, le pouvoir israélien n’a de cesse de crédibiliser sa stratégie de dissuasion, pour convaincre ses adversaires de l’inutilité d’entamer les hostilités contre Israël. Sur le plan classique, c’est bien évidemment le sens des opérations Plomb durci et Pilier de défense (14-21 novembre 2012) contre le Hamas, tout comme celui des menaces brandies en direction du gouvernement libanais, au cas où le Hezbollah choisirait de se lancer dans une nouvelle confrontation avec Israël [7]. C’est également le sens des injonctions adressées à la Syrie, dans l’hypothèse où son régime aux abois utiliserait son arsenal chimique contre Israël ou le laisserait tomber dans de mauvaises mains. Au plan non conventionnel, c’est le sens de l’avertissement lancé par le président Shimon Pérès : « Je suggère à nos ennemis de ne pas sous-estimer nos capacités militaires, qu’elles soient visibles ou dissimulées [8]. » Ces propos prennent d’autant plus de sens qu’ils émanent du père du programme nucléaire militaire israélien.

7Les forces stratégiques israéliennes totaliseraient une cinquantaine de missiles balistiques mobiles Jéricho 2, 2B et 3, de portées respectives moyennes de 1 400, 2 000 et 7 000 kilomètres [9]. Une version améliorée du Jéricho 3 serait en cours de développement [10]. Certains missiles Jéricho 1 et 2 pourraient avoir été modifiés pour des frappes classiques contre des objectifs durcis, grâce à une portée allongée et une tête plus légère à forte capacité de pénétration. Outre ses missiles, Israël dispose d’avions pouvant larguer des bombes atomiques et de missiles de croisière Popeye Turbo (susceptibles d’emporter une ogive nucléaire) qui équipent ses quatre (et bientôt cinq) sous-marins anaérobies de type 800 livrés par l’Allemagne. Son arsenal serait de 200 têtes nucléaires [11] ; mais compte tenu du coût induit par son maintien à niveau, 80 ogives lui suffiraient amplement pour rester dissuasif. Israël disposerait donc de la fameuse « triade stratégique » (missiles balistiques, vecteurs aériens, sous-marins lanceurs d’engins) lui assurant une capacité de seconde frappe et lui permettant de dissuader ses adversaires, notamment l’Iran.

Retour aux fondamentaux

8Ne sachant quelle forme revêtira la prochaine guerre, l’institution militaire doit se préparer à toutes formes d’affrontements : raid en profondeur, lutte anti-insurrectionnelle, guerre urbaine, guerre mécanisée de haute intensité, interception de missiles, action navale. Concilier ces défis multiples, requérant armements et savoir-faire radicalement différents, constitue une gageure que les stratèges de Tsahal espèrent atteindre en revenant aux principes fondamentaux qui ont assuré le succès des armes israéliennes : frapper fort, loin, le premier et par surprise, mobiliser rapidement les troupes, porter les combats en territoire adverse, conduire une guerre rapide, sanctuariser le territoire israélien et punir l’adversaire pour qu’il ne recommence pas [12]. Au plan opérationnel, ces principes impliquent plusieurs impératifs : retrouver confiance en soi et en ses chefs par la valeur de l’exemple et par un entraînement exigeant fondé sur le principe du « qui peut le plus, peut le moins » ; regagner la maîtrise du combat d’infanterie et du combat urbain (y compris au corps à corps) ; retrouver les synergies du combat interarmes et interarmées ; et renforcer les capacités de frappe à très longue distance. C’est ce que s’efforce de faire l’équipe emmenée par Benny Gantz et son adjoint Yaïr Naveh (remplacé prochainement par le général Gadi Eizenkot, pressenti pour occuper les fonctions de chef d’état-major à l’horizon 2014).

9Des efforts particuliers sont également consentis dans le domaine du maintien de l’ordre et du contrôle de foule (où les lacunes sont criantes), de la doctrine, du C4I [13] et de tout ce qui relève du « cyber ». Tsahal vient d’ailleurs de mettre en place un « dôme de fer digital » pour lutter contre les attaques de hackers[14]. Cette décision s’explique par le fait que le gouvernement israélien, qui pratique lui-même la guerre cybernétique [15], fait régulièrement l’objet d’attaques informatiques. Les sites institutionnels israéliens auraient ainsi été la cible de 44 millions d’attaques informatiques pendant l’opération Pilier de défense [16].

10Sur le plan stratégique, l’application de ces principes échoit prioritairement aux forces spéciales (Yamam, Sayeret Matkal, Shaldag, Egoz, Duvdevan et Shimson) et à l’aviation, qui agissent aussi bien au-delà des frontières que sur le territoire israélien et dans les Territoires palestiniens. La pratique assumée de raids en profondeur, dans la lignée de ceux sur Entebbe, Osirak ou Tunis, marque un retour aux fondamentaux de la doctrine israélienne. Les raids contre le site nucléaire syrien d’Al Kibar, en septembre 2007, au Soudan contre un convoi transportant des armes pour le Hamas en janvier 2009, contre une usine d’armes à Khartoum le 24 octobre 2012 et tout récemment en Syrie contre un convoi d’armes pour le Hezbollah le 30 janvier 2013 sont autant de rappels que le gouvernement israélien s’autorise à agir où bon lui semble pour empêcher ses adversaires de se renforcer. Le message s’adresse bien évidemment à l’Iran, mais pas seulement. Tous ces raids se déroulent désormais de nuit, avec des dispositifs interarmées, impliquant de nombreux moyens appartenant à l’aviation, aux forces terrestres, mais aussi à la Marine qui sécurise bien souvent les itinéraires de vol, en Méditerranée ou en mer Rouge.

11S’adapter aux contraintes sociologiques

12Pour l’establishment militaire, la crise du monde arabe présente au moins l’avantage d’accroître le syndrome de la citadelle assiégée, ce qui lui permet d’apparaître comme l’ultime gardien d’un État de plus en plus isolé et d’une société de plus en plus morcelée. Les généraux entendent bien reprendre un peu du pouvoir perdu ces 20 dernières années au profit de la classe politique. Ils espèrent convaincre une jeunesse de plus en plus matérialiste et individualiste de continuer à accepter une conscription longue pour les deux sexes (deux ans pour les femmes, trois ans pour les hommes, quatre ans pour les officiers). Ils espèrent ainsi maintenir l’institution militaire dans son rôle d’outil de cohésion d’une société de plus en plus inégalitaire (y compris face à la conscription), écartelée entre droite et gauche, Juifs de toutes origines ethniques, laïcs et orthodoxes, urbains et ruraux. Ce rôle est d’autant plus important que tous les autres facteurs de cohésion sociale (notamment l’éducation) ont volé en éclat, laissant libre champ aux discours populistes. L’heure n’est donc pas à la professionnalisation de l’armée. Grâce au système de la réserve (obligatoire un mois par an), l’effectif total de Tsahal peut atteindre, en cas de mobilisation, 750 000 hommes et femmes (185 000 personnels d’active et 565 000 réservistes), soit 12 % de la population soumise au service militaire (juive et druze), taux record que n’approche que la Corée du Nord.

13Grâce à de gros efforts consentis dans le domaine de l’entraînement et de l’équipement, les généraux veulent s’affranchir d’une armée à plusieurs vitesses, composée de quelques unités d’élite entraînant une masse d’unités de qualité variable. Il leur faut s’adapter à des recrues moins aguerries, mais aussi au poids grandissant du lobby des « mères de soldats », qui exigent d’être tenues au courant de l’état de santé de leurs enfants et détiennent les coordonnées personnelles du commandant d’unité pour l’appeler en cas de problème [17]. Il leur faut également éviter qu’une communauté particulière ne soit surreprésentée, comme cela tend à être le cas des russophones dans l’infanterie. Il leur faut aussi prendre en compte les impératifs de communication et de censure, à l’heure où la banalisation des smartphones permet à tout soldat de diffuser dans les médias, en temps réel, des images pouvant influencer l’opinion publique [18]. Il leur faut surtout maintenir la discipline dans une société perméable à l’influence des réseaux mafieux, comme en témoignent des trafics d’armes récurrents ainsi que le vol récent de pièces de moteurs de F-16 sur une base israélienne [19].

14 Les généraux doivent enfin prendre en compte l’influence grandissante des milieux orthodoxes et des colons qui développent une stratégie d’appropriation de l’outil militaire, cherchant à occuper un maximum de postes clés pour être en mesure de s’opposer à toute décision politique allant à l’encontre de leur ligne idéologique [20]. Cette question est d’autant plus prégnante que la Knesset a adopté une loi dite de la « conscription pour tous », qui limite beaucoup plus strictement les dérogations offertes aux juifs ultraorthodoxes. Pour l’heure, les profils des officiers appelés aux plus hautes fonctions sont rigoureusement scrutés et les conscrits ultraorthodoxes regroupés au sein de la brigade d’infanterie Kfir, qui bénéficie d’un mode de fonctionnement adapté. Un autre effet pervers de l’influence grandissante des ultrareligieux concerne la place des femmes dans l’armée, récemment contestée par plusieurs groupes de pression, alors même que davantage de femmes sont brevetées chaque année pilotes et que, pour la première fois, une femme (Orna Barbivai) a été promue major général en 2011. Cette fronde religieuse a contraint le ministre de la Défense et le chef d’état-major à monter au créneau pour réaffirmer solennellement leur attachement au rôle des femmes dans l’armée, allant même jusqu’à évoquer une possible ségrégation positive pour renforcer leurs droits et leurs perspectives de carrière.

Tsahal, combien de divisions ?

15Alors que le plan Kela 2008, élaboré après la guerre de 2006, prônait une réduction sensible des effectifs pléthoriques des forces terrestres, tout particulièrement pour des divisions blindées de réserve à l’efficacité douteuse, les révolutions arabes ont perturbé la stratégie des planificateurs israéliens. Si une division blindée de réserve a bien été dissoute, le démantèlement d’une deuxième a été suspendu. L’état-major de Tsahal attend de voir comment évoluera la situation intérieure de ses voisins, et par là même la menace potentielle, avant de poursuivre ou d’inverser ce processus. Pour l’heure, les forces terrestres comptent 15 divisions : deux divisions blindées d’active (face à la Syrie et à la Jordanie), six divisions semi-actives (une blindée, une aéromobile et quatre d’infanterie mécanisée territoriale) et sept divisions blindées de réserve [21]. À terme, trois de ces dernières, dotées d’armements obsolètes (chars M-60), pourraient être dissoutes.

16La tendance est en effet à la rationalisation des matériels, au renforcement des unités d’infanterie et à l’alourdissement des unités équipées de chars Merkava, de véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) Namer, Achzarit, Nakpadon et Nagmachon et de véhicules de combat du génie Puma. La logique tactique qui prévaut est donc celle du rouleau compresseur et de la protection des combattants. Les forces d’active regroupent quatre brigades blindées, quatre brigades mécanisées, six brigades d’infanterie territoriale (chargées de contrôler la Cisjordanie et de protéger la Galilée, le Néguev et les abords de la bande de Gaza), une brigade parachutiste et trois brigades d’artillerie. Elles mettent en œuvre 500 chars Merkava 3/4, 765 véhicules blindés de combat d’infanterie, 500 M-113A2 de transport de troupes, 250 obusiers M-109A5 et 30 MLRS [22] M-270. Elles forment des groupements tactiques constitués de manière ponctuelle pour répondre au mieux aux impératifs de la mission. Les unités de réserve, théoriquement mobilisables en 72 heures, alignent pour leur part 1 650 chars plus anciens (Merkava 1/2, Magach-7 et M-60), 4 500 M-113 et 580 pièces d’artillerie.

17Le dilemme de la sanctuarisation du territoire

18Bien que le pouvoir israélien n’ait jamais disposé d’un outil militaire aussi puissant et technologiquement avancé, il lui est de plus en plus difficile de sanctuariser le territoire national, vulnérable aux tirs de roquettes et de missiles, comme le Hezbollah et le Hamas l’ont prouvé en 2006, 2008 et 2012. La population israélienne, très occidentalisée, ne comprend pas que Tsahal soit incapable d’intercepter de vulgaires roquettes et obus de mortier, alors que le concept de sanctuarisation est l’un des piliers de sa doctrine et que pendant les guerres israélo-arabes aucune bombe n’est tombée sur une grande ville israélienne [23]. Elle ne comprend pas non plus pourquoi les services de sécurité, pourtant équipés des gadgets les plus sophistiqués, ne parviennent pas à arrêter les terroristes suicides, alors même qu’au plus fort de la lutte contre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), aucun fedayin n’avait joué les kamikazes. Elle ne comprend tout simplement pas que le contexte a changé et qu’elle constitue désormais une cible plus attractive et vulnérable que la moindre des unités militaires. Le paradigme s’est donc inversé. Pour marquer l’opinion publique et s’imposer à la table des négociations, les adversaires d’Israël n’ont plus besoin d’abattre un avion ou de détruire un char. Il leur suffit de harceler la population israélienne et de lui rendre la vie impossible. Et contre cela, les divisions blindées et les escadrons de chasseurs de Tsahal ne sont d’aucune utilité, à moins de se lancer dans de vastes représailles qui ne feraient qu’aggraver l’impopularité et l’isolement d’Israël.

19Pour contrer cette logique asymétrique, le pouvoir israélien développe une double stratégie, politique et technologique. D’un côté, il relance la colonisation pour donner des gages aux ultras israéliens et montrer aux activistes palestiniens que leurs tirs de roquettes sont contreproductifs. De l’autre, il accélère la mise en place d’une défense antimissile supposée protéger la population urbaine. À l’échelon tactique, celle-ci repose sur le système Dôme de fer, censé intercepter roquettes et missiles de moyenne portée tirés depuis la bande de Gaza, le Sud-Liban ou tout territoire sous contrôle d’une organisation terroriste. Ce système repose sur cinq batteries de lanceurs réparties de manière à protéger au mieux les principaux sites urbains. Une sixième batterie de nouvelle génération doit être livrée à l’été 2013. Outre son efficacité relative, Dôme de fer est pénalisé par son coût de fonctionnement élevé : chaque missile vaut 40 000 dollars et il en faut plusieurs pour détruire une salve de roquettes à quelques centaines de dollars seulement ! À ce prix, et compte tenu de l’arsenal du Hamas et du Hezbollah, les stocks de munitions pourraient être rapidement épuisés. À l’échelon du front, six batteries de missiles Hawk améliorés et quatre autres de missiles Patriot PAC 2 assurent la défense antiaérienne d’Israël. Ces missiles vieillissants seront progressivement remplacés par 12 batteries du tout nouveau système Fronde de David[24], à partir de fin 2013. À l’échelon stratégique, l’interception de missiles balistiques qui pourraient être tirés d’Iran, de Syrie ou d’Arabie Saoudite incombe à trois batteries de missiles Arrow 2 pouvant détruire leur cible à 150 kilomètres du territoire israélien. Cette bulle de protection à plusieurs niveaux n’est toutefois pas totalement hermétique, puisque le Hezbollah est parvenu à envoyer un drone à proximité de la centrale nucléaire de Dimona le 6 octobre 2012, avant que celui-ci ne se fasse abattre par un F-16.

Rationaliser les moyens aériens

20L’aviation constitue toujours le fer de lance de Tsahal. Pour coordonner au mieux l’action des chasseurs bombardiers, des hélicoptères d’attaque, des avions de guerre électronique, des drones et des satellites d’observation, un nouveau commandement aérien et spatial a été créé sur le modèle de l’US Air and Space Command, renforçant un peu plus les synergies entre Israël et les États-Unis. Ce nouveau commandement, dirigé depuis mai 2012 par le général Amir Eshel, supervise l’ensemble des forces aériennes, mais aussi le centre spatial de Palmahim situé au sud de Tel-Aviv, les satellites de reconnaissance en orbite terrestre (Ofeq 7, 8 et 9) et les batteries de missiles antimissiles. Son efficacité est d’autant plus grande qu’il serait relié directement au quartier général de l’US Air and Space Command, sur la base Peterson (Colorado), qui surveille l’espace aérien israélien et peut prendre la main pour coordonner l’interception de cibles hostiles. Cette coopération est d’autant plus étroite que les États-Unis disposent d’une base radar dans le désert du Néguev [25] (Mont Keren), dans le cadre de leur bouclier antimissile, et mènent des exercices conjoints en Israël (le dernier, Auster Challenge, s’est déroulé à l’automne 2012).

21En contrepartie et pour limiter les dépenses exponentielles des forces aériennes qui absorbent la plus grande part des 15 milliards de dollars du budget de la défense (7 % du produit intérieur brut [PIB]), l’état-major a dû réduire le nombre d’escadrons et d’aéronefs de combat, mais aussi limiter le type d’appareils pour rationaliser la logistique et l’entretien. Alors que voici 15 ans, l’aviation israélienne comptait 19 escadrons de chasse, 450 avions de combat (de cinq types différents) et 150 autres en réserve, elle n’aligne plus aujourd’hui que 300 avions de combat (uniquement des F-15 et F-16 de dernière génération, ou récemment modernisés), répartis en 12 escadrons. Les avions de chasse placés en réserve ont été réduits de moitié (75 F-16 A/B). De même, le nombre d’hélicoptères d’attaque est passé de 120 à 75 (45 AH-64 Apache et 30 AH-1 Cobra). La plupart des chasseurs bombardiers ont été optimisés pour des missions de frappe à longue distance (notamment les F-15 et les F-16D, qui viennent renforcer les F-15I et F-16I spécifiquement conçus à cet effet). Les pilotes s’y entraînent régulièrement, longeant la Méditerranée et la mer Rouge pour démontrer leur capacité à atteindre des objectifs lointains. Si les circonstances l’exigeaient, 230 appareils pourraient se lancer à l’assaut de cibles situées à 1 500 kilomètres de distance. Le tiers d’entre eux pourrait être ravitaillé en vol par cinq Lockheed KC-130 et huit Boeing KC-707, doublant ou triplant leur rayon d’action. Ils seraient accompagnés de cinq Gulfstream G-550 Nachshon de guerre électronique et guet aérien, destinés à détecter et aveugler toute opposition aérienne. Sans attaquer aussi loin, l’aviation israélienne reste prête à repousser toute menace terrestre qui déboulerait en direction du Golan ou à travers le Sinaï.

22S’il est un secteur qui s’est, en revanche, développé, c’est celui des drones. Trois escadrons basés à Palmahim et Tel Nof regroupent huit drones MALE Héron, deux drones HALE Hermès 900, 20 drones Hermès 450 armés chacun de deux missiles antichars Hellfire et au moins trois drones Héron TP capables de frappes lointaines. Ces drones, télécommandés par des élèves pilotes bénéficiant d’une année de formation supplémentaire, multiplient les missions de surveillance. Celles-ci sont très largement automatisées, les deux opérateurs se contentant de gérer la phase opérationnelle. Pour éviter le « syndrome du jeu vidéo », chaque mission est étroitement surveillée par un contrôleur qui s’assure du respect des procédures, mais aussi de l’éthique du combattant. Les moyens d’attaque des drones sont limités, mais leur endurance (plus de 48 heures) et leur faible vulnérabilité (liée à leur petite taille et à leur altitude de croisière) accroissent considérablement la tension de ceux qui, au sol, cherchent à échapper à leurs capteurs ultraperformants. Malgré la place croissante des drones, l’aviation israélienne attire toujours autant les jeunes Israéliens, qui choisissent prioritairement cette arme à égalité avec les forces spéciales, si leurs résultats aux tests psychomoteurs le permettent.

23La Marine, longtemps considérée comme le parent pauvre de l’armée, connaît un regain d’intérêt depuis la découverte d’importants gisements gaziers offshore au sud-est de Chypre. Les deux gisements revendiqués par Israël (Tamar et Leviathan) s’élèveraient à eux seuls à près de 700 milliards de mètres cubes de gaz naturel, laissant entrevoir à moyen terme l’indépendance énergétique d’Israël [26]. La défense de ces gisements offshore est perçue comme une des missions prioritaires de la Marine, l’assurant par là même d’une plus grande visibilité et d’un budget plus conséquent. La Marine doit cependant continuer d’assurer ses autres missions : défense des côtes, maintien du blocus contre les littoraux palestinien et libanais, déploiement des sous-marins. Pour renforcer sa présence navale en mer Rouge et dans l’océan Indien, Israël disposerait de facilités navales en Inde et aurait négocié l’utilisation d’une base en Érythrée [27]. Pour remplir ses missions, l’amiral Ram Rothberg, qui commande la Marine, dispose de quatre sous-marins, d’un navire de débarquement, de trois corvettes porte-hélicoptères de classe Saar 5 et de dix vedettes lance-missiles Saar 4 et 4.5, tous basés à Haïfa. Il peut compter également sur sa 13e flottille de commandos-marine, qui a défrayé la chronique lors de l’assaut controversé sur le navire turc Mavi Marmara le 31 mai 2010.

Préserver à tout prix l’alliance américaine et l’assistance allemande

24Face à la nouvelle équation stratégique en Méditerranée et compte tenu de son isolement grandissant sur la scène internationale, Israël sait qu’il lui faut préserver à tout prix ses relations spéciales avec Washington et Berlin. Les États-Unis et l’Allemagne restent en effet ses plus fidèles soutiens et l’assurent d’une assistance militaire vitale qui lui permet d’envisager la modernisation de son arsenal et donc de maintenir l’écart technologique avec ses adversaires potentiels [28]. Le gouvernement israélien s’est ainsi engagé dans le programme Joint Strike Fighter, qui lui permettra d’acquérir à l’horizon 2015-2016 une première tranche de 20 chasseurs bombardiers furtifs F-35 (pour un total d’une soixantaine d’appareils). Il est actuellement en pourparlers avec le Pentagone pour l’achat de l’avion de transport hybride V-22 Osprey, mais surtout de l’intercepteur furtif F-22, fleuron de la technologie américaine, pour l’instant interdit d’export par le Congrès. Pour moderniser sa flotte de surface, Israël envisage l’acquisition de corvettes MEKO construites par la société allemande ThyssenKrupp (qui lui fournit déjà ses sous-marins) ou d’une série de Littoral Combat Ship conçus par le groupe américain Lockheed-Martin. Parallèlement, le gouvernement israélien utilise ses relais à Washington et à Berlin pour s’opposer à toute vente de systèmes d’armes sophistiqués aux pays arabes.

25Malgré ces coopérations industrielles, les sujets de tensions ne manquent pas, notamment sur les dossiers iranien et palestinien. Les relations entre Barack Obama et Benjamin Netanyahou sont exécrables et le président américain, tout en augmentant l’assistance militaire à Israël pour ménager l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) et le Congrès, décide désormais des grands axes de sa politique moyen-orientale sans concertation avec le gouvernement israélien, comme en témoigne la nomination de Chuck Hagel au Pentagone, alors même que celui-ci s’est déclaré favorable au dialogue avec l’Iran et à une ligne plus ferme vis-à-vis de la politique israélienne de colonisation. De son côté, l’Allemagne a certes annoncé l’élargissement de sa coopération militaire avec Israël [29], mais elle s’est abstenue (au lieu de voter contre) lors du vote de reconnaissance de l’État palestinien aux Nations unies. Le nouveau gouvernement israélien, quel qu’il soit, devra donc s’attacher à ménager le président Obama et la chancelière Angela Merkel, s’il ne veut pas se retrouver seul dans sa tour d’ivoire, laissant son peuple et ses forces armées face à leur destin.


Mots-clés éditeurs : Israël, Armée, Stratégie, Equipement militaire

Mise en ligne 27/03/2013

https://doi.org/10.3917/pe.131.0023

Notes

  • [1]
    Comme Amos Harel l’a confirmé à l’auteur de cet article en juillet 2012, lors d’un entretien à Tel-Aviv.
  • [2]
    Voir le site : <www.globalfirepower.com>. L’armée iranienne figure à la 12e place de ce classement.
  • [3]
    A. Cordesman, The Gaza War: A Strategic Analysis, Washington, Center for Strategic and International Studies (CSIS), février 2009.
  • [4]
    Plusieurs députés israéliens, notamment Zahava Galon, ont affirmé le 17 décembre 2012 que la relance de la colonisation portait en elle les ferments d’une troisième intifada. Un sondage réalisé en décembre 2012 par l’Arab World for Research and Development démontre que 88 % des Palestiniens considèrent que la lutte armée reste le meilleur moyen d’obtenir, sur le terrain, la reconnaissance acquise par Mahmoud Abbas à l’Assemblée générale des Nations unies le 29 novembre 2012.
  • [5]
    Guysen Israel News, 4 septembre 2012.
  • [6]
    Comme a pu s’en rendre compte l’auteur lors d’entretiens en Israël avec des responsables sécuritaires israéliens ayant requis l’anonymat, au mois de juillet 2012.
  • [7]
    Depuis la guerre de 2006, le gouvernement israélien a prévenu le pouvoir libanais qu’il ne se limiterait plus à des frappes contre le Hezbollah mais s’en prendrait à l’ensemble des institutions et des infrastructures libanaises, puisque la milice chiite fait désormais partie intégrante du gouvernement libanais. C’est ce que les Israéliens appellent la « doctrine Dahyia », du nom du quartier de Beyrouth rasé en 2006.
  • [8]
    Guysen Israel News, 4 septembre 2012.
  • [9]
    J.-L. Promé, « Une dissuasion nucléaire fonctionnant sans arsenal nucléaire ? », DSI, hors-série n° 9, 2010, p. 42-47.
  • [10]
    A. Pfeffer, « IDF Test-Fires Ballistic Missile in Central Israel », Haaretz, 2 novembre 2011.
  • [11]
    P. Wodka-Gallien, Dictionnaire de la dissuasion, Rennes, Marines Éditions, 2011, p. 195-196.
  • [12]
    « La doctrine d’emploi de Tsahal : entre rupture et continuité », Cahier de la recherche doctrinale, Centre de doctrine d’emploi des forces (CDEF), ministère de la Défense, janvier 2012, p. 56.
  • [13]
    C4I : Command, Control, Communications, Computers and Intelligence (Ndlr).
  • [14]
    Guysen Israel News, 16 octobre 2012.
  • [15]
    Israël est soupçonné d’être à l’origine des virus informatiques Stuxnet et Flame qui ont infecté le programme nucléaire iranien (Le Monde, 20 juin 2012).
  • [16]
    Guysen Israel News, 19 novembre 2012.
  • [17]
    Pour une analyse détaillée des contraintes sociologiques, voir S. Cohen, Israel and its Army: From Cohesion to Confusion, New York, Routledge, 2008.
  • [18]
    M. Hecker, « Grande muette ou grande bavarde ? La communication de Tsahal entre hésitations et innovations », DSI, décembre 2009-janvier 2010, p. 83-85.
  • [19]
    Guysen Israel News, 6 décembre 2012.
  • [20]
    D’après Amos Harel, 25 % des officiers seraient proches des milieux orthodoxes. Entretien réalisé par l’auteur le 22 mai 2012 à Wilton Park.
  • [21]
    International Institute for Strategic Studies (IISS), Military Balance 2012, Londres, Routledge, 2012, p. 328-331.
  • [22]
    MLRS : Multiple Launch Rocket System (Ndlr).
  • [23]
    À l’exception des missiles Scud irakiens tirés contre Israël lors de la deuxième guerre du Golfe de 1990-1991.
  • [24]
    Il s’agit de missiles sol-air de dernière génération conçus par l’Israélien Rafael et l’Américain Raytheon.
  • [25]
    K. Vick et A. Klein, « How a US Radar Station in the Negev Affects a Potential Israel-Iran Clash », Time Magazine, 30 mai 2012.
  • [26]
    Guysen Israel News, 5 décembre 2012.
  • [27]
    Guysen Israel News, 12 décembre 2012.
  • [28]
    Le Congrès offre annuellement 3 milliards de dollars à Israël pour l’achat d’armes et le Pentagone assiste Tsahal dans le domaine de l’entraînement et du C4I. Les autorités allemandes, de leur côté, livrent gratuitement du matériel militaire aux Israéliens et coopèrent étroitement avec eux dans le domaine des blindés (Merkava) et dans celui de l’intégration de missiles de croisière à bord des sous-marins.
  • [29]
    Handelsblatt, 29 novembre 2012.
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