Notes
-
[1]
S. Barakat, The Qatari Spring: Qatar’s Emerging Role in Peacemaking, Londres, London School of Economics and Political Science, 2012, <http://www2.lse.ac.uk/government/research/resgroups/kuwait/documents/The-Qatari-Spring%20-%20Qatars-Emerging-Role-in-Peacemaking.pdf>.
-
[2]
Le gisement de gaz naturel de North-Field (ou North-Dome) au Qatar et South Pars en Iran est le plus grand gisement mondial.
-
[3]
U. Rabi et C. Mueller, « Saudi Arabia, Qatar and the Syrian Uprising », Tel Aviv Notes, vol. 6, n 17, 10 septembre 2012, <http://www.aftau.org/site/DocServer/TANotes_Saudi_RabiMueller.pdf?docID=18021>.
-
[4]
Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Hamad ben Jassim Al Thani, mars 2012, <http://www.europe1.fr/International/Le-Qatar-oppose-a-une-attaque-contre-l-Iran-1011411/>.
-
[5]
Y. Guzansky, « Tacit Allies, Israel and the Arab Gulf States », Israel Journal of Foreign Affairs, vol. 1, 2011, <http://israelcfr.com/documents/5-1/5-1-2-YoelGuzansky.pdf>.
-
[6]
U. Rabi, « Qatar’s Relations with Israel: Challenging Arab and Gulf Norms », The Middle East Journal, vol. 63, n 3, 2009, p. 443-459.
-
[7]
Selon certaines informations filtrant en Israël, des accords auraient déjà été conclus confiant la sécurité de la Coupe du monde à des sociétés israéliennes, et des contrats d’un montant global de 2 milliards de dollars auraient déjà été signés.
-
[8]
« Sen. Kerry Speaks on Middle East to Brookings Institution », US Fed News, 2 avril 2009.
-
[9]
The New York Times, 23 octobre 2012.
-
[10]
Notamment celles relatives aux allégations selon lesquelles des Qataris, y compris des membres de la famille royale, auraient apporté un soutien matériel à des groupes terroristes en 2001. Voir C.M. Blanchard, Qatar: Background and US Relations, Washington, DC, Congressional Research Service, 6 juin 2012, <http://fpc.state.gov/documents/organization/193703.pdf>.
-
[11]
Voir la déclaration du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Doha News, <http://doha news. co/post/10158037661/report-us-supports-taliban-plan-to-open-office-in#axzz29I7oziJ8>.
-
[12]
Doha a joué un rôle majeur dans la décision de la Ligue d’exclure la Syrie en novembre 2011.
-
[13]
M.-R. Djalili et T. Kellner, Quand le vent du « printemps arabe » souffle sur le golfe Persique, Paris, Ifri, 2011, « Note de l’Ifri », <http://www.ifri.org/?page=detail-contribution%26id=6767%26id_provenance=97> ; M. Mokhefi, « Le golfe Arabo-Persique, quelle puissance arabe ? », Moyen-Orient, été 2012, p. 45-49.
-
[14]
Rappelant le « lâchage », en 1979, du shah d’Iran.
-
[15]
A. Shadid, « Qatar Wields an Outsize Influence in Arab Politics », The New York Times, 14 novembre 2011, <http://www.nytimes.com/2011/11/15/world/middleeast/qatar-presses-decisive-shift-in-arab-politics.html?pagewanted=all%26_r=0>.
-
[16]
M. Lazar, « Qatar : une politique d’influence entre conjoncture favorable et fondamentaux géographiques », La Revue géopolitique, 27 mai 2012.
-
[17]
G. Steinberg, Qatar and Arab Spring, Support for Islamists and New Anti-Syrian Policy, Berlin, Stiftung Wissenschaft und Politik, 2012.
-
[18]
F. Dazi-Heni, Le Conseil de coopération du Golfe : une coopération de sécurité et de défense renforcée ?, Paris, CERI/Sciences Po, septembre 2011, <http://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/files/art_fdh.pdf>.
-
[19]
Initiative liée au projet Nabucco, gazoduc reliant l’Iran et la Transcausie à l’Europe centrale.
-
[20]
Discours de l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani à l’Assemblée générale de l’ONU, septembre 2012, <http://www.voltairenet.org/article176000.html>.
-
[21]
G. Malbrunot, « Lémir du Qatar affiche son parti pris pro-Hamas à Gaza », Le Figaro, 23 octobre 2012.
-
[22]
Observations du président Obama et de l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani à l’issue d’une réunion bilatérale, secrétariat de la Maison-Blanche, 14 avril 2011 ; « US Envoy Heralds a Shift in Relationship », Gulf Times, 2 mai 2011.
-
[23]
M. Morsi s’est rendu en Arabie Saoudite en juillet 2012 pour sa première visite officielle dans la région et non pas au Qatar comme l’ont fait les dirigeants islamistes de la Tunisie et de la Libye ; il a été le premier président égyptien à se rendre en Iran depuis la Révolution islamique de 1979 pour le sommet des pays non alignés qui s’y est tenu en août 2012.
-
[24]
Initiative égyptienne visant à réunir, autour de l’Égypte, l’Iran, la Turquie et l’Arabie Saoudite.
-
[25]
N. Fisher Onar, « Is Morsi a Contender for Erdogan’s Crown? », 6 septembre 2012, The German Marshall Fund of the United States Blog, <http://blog.gmfus.org/2012/09/06/is-morsi-a-contender-for-erdogans-crown/>.
-
[26]
Les choix éditoriaux et la couverture partiale de certains épisodes du « printemps arabe » ont quelque peu nui à la réputation d’Al-Jazeera.
-
[27]
P. Batide, « La diplomatie à géométrie variable du Qatar », Slate, 9 mars 2012, <http://www.slate.fr/story/51093/qatar-diplomatie>.
-
[28]
M. Theodoulou, « Muslim State to Build first Christian Church for 1,400 Years », The Times, 2 novembre 2005. En 2005, l’émir a fait don d’une parcelle de terrain d’une valeur de 7 millions de dollars aux fins de construction d’une église anglicane ; une nouvelle église catholique romaine a ouvert en mars 2008 et d’autres sont en construction.
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[29]
Elle peut être considérée comme la plus avancée du monde arabe, prévoyant la protection des droits de tous les travailleurs nationaux, une garantie légale du temps de travail et des congés. Elle interdit l’emploi des enfants de moins de 16 ans et accorde aux femmes des droits égaux à ceux des hommes, ainsi qu’un congé de maternité de 50 jours, et confère aux nationaux le droit d’association et le droit de grève.
-
[30]
Les réserves pétrolières du Qatar s’élèvent à 25,4 milliards de barils alors que celles de l’Arabie Saoudite atteignent 252 milliards de barils, celles du Koweït 96,5 milliards et celles de l’Irak 112 milliards.
-
[31]
A. Belkaid, « Du pétrole au tourisme d’affaires », Le Monde diplomatique, septembre 2011.
-
[32]
Ce sont les seuls projets qui suscitent quelques réserves au Qatar. Les Qataris sont fiers de la diplomatie sportive de leur pays, soutiennent les acquisitions, adhèrent à la stratégie de visibilité et de reconnaissance qui les sous-tend, appréciant le prestige et l’influence ainsi gagnés. Certains considèrent pourtant que la Coupe du monde risque de nuire à l’image du pays, avec l’arrivée de hooligans, la consommation d’alcool et les risques de violences associées.
-
[33]
Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) révisées en octobre 2012 indiquent une croissance du Qatar de 14,1 % en 2011, de 6,3 % en 2012 et de 4,9 % en 2013. Cf. FMI, World Economic Outlook, Washington, DC, 2012, <http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2012/02/pdf/text.pdf>.
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[34]
Il s’agit non seulement de mettre à la disposition des Qataris (qui ne paient ni l’eau ni l’électricité et n’ont pas d’impôts) les meilleures formations possibles, mais aussi d’attirer des étudiants étrangers. Il faut par ailleurs souligner que dans ce pays très conservateur, les femmes sont fortement encouragées à étudier.
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[35]
Notamment les universités de Georgetown, Cornell et Northwestern, le University College London ou HEC.
-
[36]
Par exemple sur ses investissements au Royaume-Uni (Harrods, Barclays, London Stock Exchange) ou en Allemagne (Volkswagen, Porsche). Voir « Qatar Goes on European Shopping Spree », 27 mai 2012, The Telegraph, <http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/banksandfinance/9293268/Qatar-goes-on-European-shopping-spree.html>.
-
[37]
Les travaux académiques sur le petit émirat sont encore peu nombreux : La politique étrangère de lÉtat du Qatar (1995-2010) : contribution à la compréhension de la politique extérieure contemporaine dun État du Golfe, thèse de Jamal Abdullah, soutenue en juillet 2011 ; Lidée de souveraineté dans les pays arabes du golfe Persique : lexemple de lÉtat du Qatar, thèse de Jérôme Lavandier, en préparation à lÉcole normale supérieure de Lyon.
-
[38]
Outre le PSG, le Qatar, deuxième actionnaire du groupe Vinci (5 %), possède 5 % de Veolia, 3 % de Total et 1 % de Suez Environnement. Il est aussi premier actionnaire de Lagardère avec 13 % du capital et vient de prendre 1 % de LVMH. Ses investissements immobiliers incluent hôtels de luxe, palais et hôtels particuliers à Paris et sur la Côte d’Azur. L’annonce, fin 2011, d’un projet de développement des banlieues françaises (50 millions d’euros) financé par le Qatar a fait couler beaucoup d’encre, avant d’être mise en sourdine durant la campagne présidentielle et de resurgir sous forme d’un partenariat avec l’État d’un montant de 100 millions d’euros.
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[39]
Les titres des émissions télévisées en témoignent ; par exemple, « À quoi joue le Qatar ? », France 2, 1er octobre 2012 et « Mais que veut le Qatar ? », C dans l’air, France 5, 24 octobre 2012.
1Sous l’égide de l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani qui dirige le pays depuis 1995, le Qatar est sorti de l’anonymat, a acquis la visibilité tant recherchée et réussi, avec une politique étrangère ouverte et ambitieuse, à émerger comme acteur influent de la région. L’irruption extérieure du Qatar s’est d’abord construite avec Al-Jazeera, qui affirmait la puissance financière du petit émirat, et sur une politique étrangère multipliant les médiations et réconciliations où Doha se présentait comme intermédiaire incontournable [1]. Ses interventions dans des dossiers aussi divers que ceux du Yémen, du Darfour ou du Liban lui conféraient ainsi une réputation de conciliateur impartial, tandis que le tissu d’alliances soigneusement construit ces dernières années confortait son influence dans la région et au-delà.
2Conscient de ses faiblesses et de la complexité du contexte régional, le Qatar a longtemps adopté un profil bas en politique étrangère, s’attachant surtout à entretenir les meilleures relations avec ses voisins immédiats et ses partenaires proches. Le « printemps arabe » semble avoir clos cette « politique de dialogue avec tous » souvent dénoncée pour ses ambiguïtés, permettant au Qatar, à travers son activisme politique et son militantisme religieux, de gagner le devant de la scène internationale. Au-delà des critiques et irritations qu’elle soulève, la politique interventionniste du Qatar a permis de lever le voile sur certaines ambiguïtés et, par sa quête affirmée d’un rôle de premier plan dans la reconfiguration du monde arabe, elle a le mérite de clarifier la stratégie régionale de Doha.
Vers la levée des ambiguïtés ?
3Minuscule État – 11 400 kilomètres carrés, 1 700 000 habitants dont à peine 200 000 nationaux – entre les deux grands que sont l’Arabie Saoudite et l’Iran, le Qatar a toujours veillé à entretenir des relations cordiales avec ses voisins, maintenant le dialogue avec chacun d’eux. Conscient de sa vulnérabilité militaire – avec une armée de 11 800 hommes –, Doha dépend pour sa sécurité en large part de l’assistance étrangère. Proche allié des États-Unis, il héberge la base américaine la plus importante et le siège du commandement central américain pour la région. Les relations se sont aussi développées depuis une vingtaine d’années avec la France, un accord de défense liant les deux pays depuis 1994.
4Avec l’Iran, il partage l’énorme gisement de gaz offshore du Nord de la péninsule [2] et a, jusquà la crise syrienne, toujours veillé à entretenir des relations courtoises : bien qu’allié de Washington, il a été le seul membre du Conseil de sécurité des Nations unies à voter contre la résolution 1 696 de juillet 2006 condamnant l’Iran pour ses activités nucléaires et a signé avec Téhéran un accord de coopération en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme en mars 2010.
5Avec Riyad, et après des relations marquées par de fréquentes discordes, dues surtout à la volonté de Doha de mener une politique étrangère éclectique, assurée, « allant au-delà de ce que Riyad pouvait juger acceptable [3] », l’accord de juillet 2008 sur le tracé des frontières a permis d’apaiser quelques tensions.
6Le maintien de relations cordiales avec l’Iran et le rapprochement avec l’Arabie Saoudite ont longtemps été les piliers d’une politique d’équilibre que la géographie et le besoin de sécurité dictaient à l’émirat. C’est encore en pensant à sa sécurité que le Qatar a récemment clarifié sa position sur le dossier nucléaire iranien, réaffirmant qu’il nautoriserait pas que son territoire soit utilisé pour une attaque contre l’Iran : « Nous n’accepterons, et cela est très clair, aucun acte dagression contre lIran à partir du Qatar [4] ».
7Avec Israël, que Doha a autorisé en 1996 à ouvrir une représentation commerciale inaugurée par Shimon Pérès, les relations se sont suffisamment développées pour que le ministre des Affaires étrangères du Qatar déclare en 2005 que « de pleines relations diplomatiques entre le Qatar et Israël pourraient être possibles même avant un retrait total d’Israël des Territoires [palestiniens] [5] ». Parallèlement, Doha entretenait les meilleures relations avec le Hamas et le Hezbollah, ainsi que de solides liens politiques et économiques avec la Syrie de Bachar el-Assad, considérée alors comme le front de la résistance anti-israélienne [6]. Les relations commerciales avec Israël se sont toutefois distendues après l’intervention de 2008-2009 à Gaza, et les propositions de 2010 tendant à rétablir ces liens contre la mise en œuvre de projets d’infrastructures et de reconstruction dans la Bande de Gaza sont restées lettre morte. Si les contacts n’ont jamais été rompus, qu’il s’agisse des pourparlers contribuant à la libération du soldat israélien Gilad Shalit ou de rencontres discrètes pour négocier de futures livraisons de gaz (remplaçant la fourniture, parfois aléatoire, de gaz égyptien) ou s’assurer de services de sécurité israéliens pour la Coupe du monde de football [7] de 2022, Doha s’applique à se présenter comme le défenseur de la cause palestinienne. L’activisme pro-Hamas du Qatar, qui a déjà présidé en 2011 à la «réconciliation» entre le Fatah et le Hamas, suscite ainsi quelques interrogations à Washington où les ambivalences de l’émirat sont soulignées. En avril 2009, le sénateur John Kerry déclarait : « Le Qatar […] ne peut pas continuer à être un allié des États-Unis le lundi et à envoyer de l’argent au Hamas le mardi [8]. » Plus récemment, le New York Times s’interrogeait sur une diplomatie qui permettait au Qatar « d’être à cheval sur deux mondes en conflit, finançant des mouvements politiques comme le Hamas, que les États-Unis considèrent comme une organisation terroriste, tout en restant solidement lié à Washington [9] ».
8Pour l’heure, l’appui logistique fourni aux forces américaines sur son territoire pour leurs opérations militaires dans la région et la coopération du Qatar dans le domaine de la lutte contre le terrorisme maintiennent à l’arrière-plan les réserves de Washington [10]. Pour ce dernier, Doha peut encore être utile. Dans le droit fil de l’évolution américaine en Afghanistan, l’émirat a en effet offert en 2011 d’abriter des conversations entre Washington et les Talibans et permis en 2012 l’ouverture par ces derniers d’un bureau à Doha [11].
9Son rôle dans l’intervention occidentale en Libye, son positionnement déterminé comme chef d’orchestre d’une Ligue arabe quasi paralysée par ses dissensions [12] et ses choix dans le dossier syrien font du Qatar un acteur majeur des rapports géopolitiques au Moyen-Orient. Mais, pour déterminant qu’il ait été jusquà présent, ce rôle n’en a pas moins été facilité par les nouveaux déséquilibres de la région. Le positionnement du Qatar n’aurait pas été possible sans l’affaiblissement de l’Égypte, du fait des soubresauts de sa révolution et des conséquences économiques de la chute d’Hosni Moubarak.
10Quant à l’autre grand, l’Arabie Saoudite, dépassé par les événements qui surviennent presque simultanément dans le monde arabe, concentré sur ses propres préoccupations – conflits de succession, insurrections chiites sur son territoire [13] –, hostile aux révolutions en cours, il fait montre dans les premiers mois d’une réserve qui permet au Qatar de se hisser en première ligne, d’afficher son ambition et de démontrer qu’il a non seulement une politique étrangère mais son propre agenda.
11Les initiatives du Qatar ont donc été favorisées par la transformation du système régional arabe, concomitante de la perte de crédibilité des États-Unis dans la région depuis le « lâchage » de Moubarak [14]. Anthony Shadid résume ainsi cette nouvelle situation : « Le Qatar est devenu un contrepoint essentiel dans un monde arabe où les puissances traditionnelles sont ébranlées par des révolutions, sclérosées du fait de l’âge avancé de leurs dirigeants ou encore durement touchées par une guerre civile, et où les États-Unis sont de plus en plus considérés comme une puissance sur le déclin [15]. »
12Les bouleversements de la région contraignent l’émirat à clarifier certaines positions, à affiner sa ligne diplomatique et à choisir son camp ; ce qui est fait discrètement à l’égard de la Tunisie et de l’Égypte, plus ouvertement pour la Libye et la Syrie et dernièrement de manière flagrante avec l’appui apporté au Hamas par la visite de l’émir, premier chef d’État arabe à se rendre dans l’enclave palestinienne depuis que celle-ci est entre les mains des adversaires du Fatah. Ce faisant, le Qatar affiche son agenda politique et son ambition de devenir le « pôle islamique du xxie siècle [16] ».
13Dans la crise la plus globale que le monde arabe ait connue depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le pragmatisme de Doha l’amène à renforcer son appui à des forces islamistes qu’il soutient depuis longtemps – « Le gouvernement qatari a fait preuve d’une clairvoyance remarquable […] dans les années 1990, lorsqu’il a commencé à accueillir des islamistes venus se réfugier de tous les coins du monde et à leur offrir une tribune internationale sous la forme d’Al-Jazeera [17] » – et qui sont aujourd’hui les véritables bénéficiaires des soulèvements arabes. Alors que Doha se défend de mettre en œuvre une politique étrangère fondée sur une idéologie particulière, sa stratégie s’appuie sur le renforcement de forces islamistes faisant écho à la société profondément conservatrice de l’émirat et à une culture étroitement liée au wahhabisme. Le Qatar, qui entend préserver sa sécurité dans une région où les contestations chiites, régulièrement réprimées, demeurent récurrentes, investit dans ses alliances avec des partis sunnites, jugés représentatifs de l’identité musulmane et à même de remodeler les sociétés arabes à leur propre image. Même si aucun danger interne ne menace la stabilité du pays, Doha veut prévenir toute agitation qui pourrait remettre en cause l’équilibre des forces dans la région ou y menacer l’hégémonie sunnite. Bien que favorable aux changements dans d’autres pays, l’émir a néanmoins appuyé la répression par l’Arabie Saoudite de la révolte chiite à Bahreïn, confirmant son implication dans une « politique de coopération sécuritaire et de défense régionale [18] ». De plus, le pays soutient les Frères musulmans au pouvoir afin de ne pas être en reste par rapport à Riyad qui apporte son appui aux factions radicales islamistes.
14En Tunisie, tout en entretenant les meilleures relations avec le parti Ennahda, le Qatar soutient les salafistes qui tentent d’imposer la charia dans le pays naguère le plus laïque du monde musulman. En Libye, après avoir représenté la caution arabe à l’intervention occidentale, en finançant et en armant la rébellion contre Mouammar Kadhafi, le Qatar, premier pays arabe à reconnaître le Conseil national de transition (CNT), ne cache pas son appui aux groupes et milices salafistes, dont l’agenda politique et social se distingue par sa radicalité et de violentes actions entretenant l’insécurité.
15En Syrie, rejoignant Riyad dans sa détermination à faire chuter le régime et à priver l’ennemi iranien de son seul allié dans la région, Doha finance et arme une opposition dans laquelle la mouvance radicale n’a d’autre ambition que d’installer un pouvoir islamiste, annihilant par là même tout espoir d’une Syrie post-el-Assad démocratique et multiconfessionnelle. L’activisme de Doha dans ce dossier est lié à la conjoncture gazière régionale : le projet – non réalisé en raison de l’opposition iranienne – d’un gazoduc qatari allant du golfe Persique à la Turquie et permettant l’exportation vers l’Europe [19] du gaz naturel liquéfié (GNL) qatari sans passer par le détroit d’Ormuz pourrait resurgir dans une Syrie coupée de l’Iran.
16La réconciliation entre le Fatah et le Hamas sous l’égide de Doha a permis de réaffirmer le caractère central de la question palestinienne dans la diplomatie du Qatar. L’émir dénonçait encore récemment « la poursuite par Israël de l’occupation des territoires arabes en Cisjordanie, dans le Golan et dans les fermes de Chebaa dans le Sud du Liban », ainsi que « le blocus étouffant imposé à la Bande de Gaza et les arrestations et emprisonnements de milliers de Palestiniens [20] ». Une prise de position qui a levé toute ambiguïté et mis en évidence le soutien qatari [21] aux islamistes du Hamas.
Un activisme qui pourrait rencontrer ses limites
17Le Qatar a compris que la tendance actuelle était favorable aux islamistes et son militantisme lui permet jusqu’ici de prendre ses marques dans la recomposition des forces politiques et dans la nouvelle définition de la carte géopolitique. Mais il devra prendre en compte les limites que les autres puissances parties prenantes dans la région ne manqueront pas d’opposer à ses ambitions.
18Tout en partageant la volonté résolue de Riyad de contrecarrer, limiter ou affaiblir toute velléité chiite dans la région et de constituer une alliance idéologique avec les forces sunnites, Doha s’emploie à concurrencer le leadership religieux de l’Arabie Saoudite et son contrôle de l’islam sunnite dans le monde. La lutte entre les deux pays du Golfe pour le leadership sunnite est en effet au cœur du « printemps arabe ». Leur alliance d’aujourd’hui à la pointe de loffensive diplomatique, financière et militaire contre le régime de Bachar el-Assad n’empêche pas la compétition idéologique entre les deux États wahhabites et ne pourra les prémunir contre un durcissement éventuel de leurs relations.
19Après les expériences d’Irak et d’Afghanistan, Washington se montre favorable à une démocratisation des pays arabes qui ne serait ni importée ni imposée mais émanerait de l’intérieur, des sociétés civiles. C’est ainsi que le rôle du Qatar dans le « printemps arabe » a été apprécié aux États-Unis, qui continuent d’encourager cette « démocratisation par le bas » soutenue par l’allié qatari, jugé plus fiable que l’allié saoudien : « Les États-Unis ont particulièrement appuyé et apprécié le rôle de chef de file que le Qatar a adopté dans la crise libyenne […]. Le Qatar a l’appui des États-Unis […] dans son rôle de premier plan dans la région [22]. » Toutefois, si les États-Unis ont, plus rapidement que les autres pays occidentaux, pris la mesure de la force de l’islam politique et semblent s’accommoder de son expression modérée, ils sont plus réservés sur l’appui du Qatar à des forces plus radicales. Les relations de l’émirat avec Washington pourraient donc à terme souffrir du soutien à ces forces, qui se trouvent être les plus hostiles à l’hégémonie américaine dans la région. Le positionnement qatari dans le dossier nucléaire iranien risque aussi de pousser Doha à réviser son alignement sur les intérêts américains dans la région.
20Par ailleurs, l’alliance idéologique avec les Frères musulmans au pouvoir en Égypte ne pourra longtemps masquer la rivalité feutrée qui sous-tend les relations avec l’ancienne puissance régionale. L’Égypte n’a pas renoncé à son rôle de leader du monde arabe et, malgré l’affaiblissement diplomatique du Caire depuis les accords de Camp David et sa quasi-absence dans les mois qui ont suivi la chute de Moubarak, elle entend réoccuper le devant de la scène moyen-orientale. Les initiatives diplomatiques du président Mohamed Morsi en attestent [23], comme le fait que le Qatar n’ait pas été inclus dans la commission quadripartite [24] regroupant les parties prenantes au conflit syrien. Si le nouveau pouvoir égyptien est reconnaissant à l’émir d’avoir pesé en faveur de la chute de Moubarak et de l’avènement des Frères musulmans, Le Caire ne tolérera pas que Doha lui dénie plus longtemps le leadership.
21Les ambitions parallèles de l’Égypte et de la Turquie [25] auront quelque peine à faire place à celles du Qatar. La Turquie, forte de sa position durcie à l’égard d’Israël et de son rôle de premier plan dans la crise syrienne, se trouve aujourd’hui au centre de l’échiquier diplomatique régional. Dans la lutte d’influence, Ankara bénéficie de deux atouts majeurs : le « modèle turc », plus attractif que le wahhabisme, et l’influence exercée par un soft power qui, hors Al-Jazeera [26], fait largement défaut à Doha.
22Plus grave, l’opposition aux puissances alliées du régime syrien risque d’avoir de graves conséquences pour le Qatar. L’Iran, qui considère l’affaire syrienne comme vitale, pourrait ouvrir le dossier de l’exploitation commune du gaz de South Pars et demander des comptes au Qatar qui puise dans la partie iranienne, profitant des sanctions internationales qui limitent la capacité de l’Iran à développer ses projets dexportation gazière. Comme en témoignent la fermeté de son soutien au régime syrien et ses dénonciations du rôle du Qatar, Moscou ne paraît pas plus prêt à laisser le champ libre à Doha au Moyen-Orient.
23Enfin, le pays devra aussi compter avec les irritations que suscitent ses multiples ingérences dans certains pays arabes – particulièrement au Maghreb – s’il ne veut pas, après avoir été le soutien et le bailleur de fonds des révoltes arabes, en devenir l’ennemi public numéro un [27].
D’immenses moyens au service de sa survie
24Le Qatar dispose pourtant de moyens qui peuvent lui permettre d’aspirer au rôle de leader régional économique et culturel. Doha sait que rien ne peut mieux garantir sa sécurité et sa pérennité que l’édification d’un État moderne, pouvant survivre à l’épuisement des hydrocarbures dans une trentaine d’années. Cette édification passe par la réforme des institutions et la réorientation d’une économie trop largement fondée sur l’exploitation d’immenses richesses minérales.
25Dès son accession au pouvoir, l’émir a engagé des réformes politiques : la censure sur la presse écrite et audiovisuelle a été levée en 1995 et la Constitution de 2003 – entrée en vigueur en 2005 – reconnaît la liberté de la presse. Le Qatar admet également la liberté d’association et, au plan cultuel, a officiellement reconnu les Églises catholique, anglicane et orthodoxe [28].
26Les femmes ont obtenu le droit de vote – le Qatar étant le premier pays de la région du Golfe à le leur accorder – et l’éligibilité en 1997 ; six d’entre elles ont été élues au Conseil municipal central en mars 1999. Aussitôt après l’instauration d’un Parlement – le Conseil consultatif, dont les deux tiers des membres sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de quatre ans, l’émir nommant lui-même le tiers restant –, une nouvelle législation du travail [29] a été mise en place en 2004. Enfin, en 2011, l’émir a annoncé la tenue en 2013 d’élections législatives partielles, prévues depuis 2005 mais régulièrement reportées.
27Si le Qatar dispose de beaucoup moins de pétrole que ses voisins [30], il détient, après la Russie et l’Iran, la troisième réserve mondiale de gaz – plus de 25 000 milliards de mètres cubes – et, pionnier mondial en matière de liquéfaction du gaz naturel, se situe au premier rang des exportateurs de GNL.
28À la tête d’un des grands fonds souverains de la planète – la Qatar Investment Authority (QIA), dont les avoirs globaux dépasseraient les 100 milliards de dollars –, l’émirat maîtrise des ressources financières qui ont permis, en quelques années, de transformer la petite péninsule aride en une mégapole dont l’architecture et les infrastructures n’ont rien à envier à Singapour ni à Manhattan. L’ampleur et la diversité des investissements – infrastructures, immobilier, tourisme – s’inscrivent dans un ambitieux plan à long terme – National Vision 2030 –, articulant des projets touchant aux transports terrestres, maritimes et aériens ou à la création d’un centre régional financier : il s’agit de faire du Qatar une vraie puissance régionale [31], pouvant survivre et s’imposer comme plateforme stable et prospère, pour attirer des investissements étrangers. L’organisation de la Coupe du monde de football – voire l’ambition d’accueillir les Jeux olympiques [32] en 2020 – contribue au rayonnement du Qatar et concourt au dynamisme de son économie qui bénéficie d’une croissance soutenue de 6 % à 9 % par an pour les secteurs hors hydrocarbures [33].
29Préoccupé par sa survie à long terme et conscient que son influence restera limitée par ses dimensions, l’émirat investit dans la matière grise et le développement scientifique. Avec l’accès gratuit à l’éducation et le développement de centres de formation et de recherche de très haut niveau, le Qatar vise à devenir un pôle académique et universitaire d’excellence pour toute la région [34]. La Fondation du Qatar a déjà séduit de prestigieuses universités nord-américaines et européennes [35] et envisage d’autres partenariats, avec le Brésil ou la France. Le Parc pour les sciences et la technologie attire les centres de recherche et développement de grandes entreprises, telles que les compagnies pétrolières (Total, ExxonMobil) ou les sociétés de haute technologie (EADS, Apple, Microsoft).
30Avec la construction du Musée des arts islamiques, unique et reconnu comme une réussite architecturale, destiné à développer la connaissance historique et artistique de la civilisation musulmane, le Qatar, qui dispose de moyens quasi illimités pour acquérir des œuvres sur le marché de l’art, aspire également à devenir un pôle culturel, pour les habitants de la région comme pour le tourisme.
31On a beaucoup commenté les investissements internationaux du Qatar [36]. On rappellera brièvement quelques points. Ces investissements se sont intensifiés depuis la crise financière de 2007-2008, les grandes multinationales occidentales à court de liquidités se tournant alors vers le Golfe. Le Qatar a saisi ces opportunités, qui lui confèrent le rôle prestigieux de partenaire incontournable de l’Occident et représentent autant d’assurances pour le futur.
32Avec la France, la relation est privilégiée depuis la présidence de Jacques Chirac, un des premiers dirigeants à reconnaître la légitimité de l’émir après le coup d’État contre son père. Le Qatar reste pourtant largement méconnu des Français [37]. Si les prises de participation de l’émirat dans l’économie française [38] ont soulevé quelques questions [39], il ne faut pas oublier le rôle de la France dans la prospérité de l’industrie gazière qatarie (Total) ni sa place de principal fournisseur de l’émirat en matière d’armement. L’armée qatarie est équipée aux quatre cinquièmes par les industriels français, notamment par EADS qui met en place le « bouclier de sécurité national », système de surveillance des frontières et des plateformes d’exploitation des hydrocarbures.
33Encore riche en hydrocarbures mais pauvre en eau et en terres agricoles, le Qatar doit s’assurer d’un accès sûr et diversifié aux matières premières agricoles, même de régions éloignées. À cette fin, le Programme national du Qatar pour la sécurité alimentaire a déjà procédé à l’acquisition de vastes zones agricoles à l’étranger, notamment au Soudan et en Australie, et en explore d’autres, au Brésil, en Argentine et au Kenya par exemple.
34Enfin, le Qatar investit dans les économies arabes. En Égypte, Doha s’est engagé à investir 18 milliards de dollars sur cinq ans et a déjà versé deux tranches de 500 millions de dollars à la Banque centrale égyptienne, dont les réserves en devises ont fortement baissé depuis la révolution. En Tunisie, la présence qatarie est manifeste dans l’industrie (raffinerie de pétrole de Skhira), dans l’immobilier, le tourisme, la téléphonie mobile et est appelée à s’étendre tant les relations entre les nouveaux dirigeants islamistes et Doha sont étroites. Au Maroc, le Premier ministre Abdelilah Benkirane a autorisé l’installation d’une compagnie d’assurance islamique et envisage le développement de banques islamiques grâce au financement de Doha. Et en dépit de divergences importantes dans les dossiers libyen et syrien, Alger a accepté des partenariats industriels et financiers proposés par le Qatar. Enfin, après l’aide à la reconstruction, au Sud-Liban, de villages détruits lors de la guerre de 2006 avec Israël, l’investissement, annoncé en octobre 2012, d’une modeste somme de 400 millions de dollars à Gaza aidera au développement d’infrastructures et à la construction de logements que le boycott financier de la communauté internationale rendait jusqu’ici impossibles.
35***
36Le profil bas adopté par le Qatar depuis les années 1990 a clairement pris fin avec les récents bouleversements du monde arabe. L’adroit exercice d’équilibre, fondé sur un tissu d’alliances destinées à garantir sa sécurité, s’est de fait mué en une diplomatie interventionniste qui met en évidence le rôle de Doha comme principal sponsor de l’islam fondamentaliste.
37La conjoncture créée par le « printemps arabe » s’est avérée favorable à un rôle élargi du Qatar dans la région ; mais la présence de vraies puissances régionales, avec leurs enjeux propres, constitue autant de limites aux ambitions de l’émirat et la tournure prise par l’expression de sa puissance pourrait s’avérer porteuse de conflits dans une région qui n’a pas fini de se déchirer. Après s’être établi une réputation de conciliateur impartial au service de la paix et de la stabilité de la région, le Qatar pourrait s’attirer hostilités et rejets et se brouiller avec beaucoup.
38Si le Qatar jouit d’un calme et une stabilité exceptionnels dans la région et si le régime n’est menacé par aucune force d’opposition légitime et reconnue, les dynamiques internes et les luttes d’influence au sein de la famille royale ainsi qu’un fossé grandissant entre les ailes conservatrice et libérale de l’opinion constituent autant de défis à relever dans l’avenir proche.
39Il reste qu’avec le développement de pôles universitaires, culturels et scientifiques, qui constitue le socle d’une véritable stratégie de survie, le Qatar peut espérer atteindre un rayonnement régional consolidant son image de pays stable et prospère, attirer les investissements étrangers et se poser ainsi en exemple pour le monde arabe.
Notes
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[1]
S. Barakat, The Qatari Spring: Qatar’s Emerging Role in Peacemaking, Londres, London School of Economics and Political Science, 2012, <http://www2.lse.ac.uk/government/research/resgroups/kuwait/documents/The-Qatari-Spring%20-%20Qatars-Emerging-Role-in-Peacemaking.pdf>.
-
[2]
Le gisement de gaz naturel de North-Field (ou North-Dome) au Qatar et South Pars en Iran est le plus grand gisement mondial.
-
[3]
U. Rabi et C. Mueller, « Saudi Arabia, Qatar and the Syrian Uprising », Tel Aviv Notes, vol. 6, n 17, 10 septembre 2012, <http://www.aftau.org/site/DocServer/TANotes_Saudi_RabiMueller.pdf?docID=18021>.
-
[4]
Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Hamad ben Jassim Al Thani, mars 2012, <http://www.europe1.fr/International/Le-Qatar-oppose-a-une-attaque-contre-l-Iran-1011411/>.
-
[5]
Y. Guzansky, « Tacit Allies, Israel and the Arab Gulf States », Israel Journal of Foreign Affairs, vol. 1, 2011, <http://israelcfr.com/documents/5-1/5-1-2-YoelGuzansky.pdf>.
-
[6]
U. Rabi, « Qatar’s Relations with Israel: Challenging Arab and Gulf Norms », The Middle East Journal, vol. 63, n 3, 2009, p. 443-459.
-
[7]
Selon certaines informations filtrant en Israël, des accords auraient déjà été conclus confiant la sécurité de la Coupe du monde à des sociétés israéliennes, et des contrats d’un montant global de 2 milliards de dollars auraient déjà été signés.
-
[8]
« Sen. Kerry Speaks on Middle East to Brookings Institution », US Fed News, 2 avril 2009.
-
[9]
The New York Times, 23 octobre 2012.
-
[10]
Notamment celles relatives aux allégations selon lesquelles des Qataris, y compris des membres de la famille royale, auraient apporté un soutien matériel à des groupes terroristes en 2001. Voir C.M. Blanchard, Qatar: Background and US Relations, Washington, DC, Congressional Research Service, 6 juin 2012, <http://fpc.state.gov/documents/organization/193703.pdf>.
-
[11]
Voir la déclaration du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Doha News, <http://doha news. co/post/10158037661/report-us-supports-taliban-plan-to-open-office-in#axzz29I7oziJ8>.
-
[12]
Doha a joué un rôle majeur dans la décision de la Ligue d’exclure la Syrie en novembre 2011.
-
[13]
M.-R. Djalili et T. Kellner, Quand le vent du « printemps arabe » souffle sur le golfe Persique, Paris, Ifri, 2011, « Note de l’Ifri », <http://www.ifri.org/?page=detail-contribution%26id=6767%26id_provenance=97> ; M. Mokhefi, « Le golfe Arabo-Persique, quelle puissance arabe ? », Moyen-Orient, été 2012, p. 45-49.
-
[14]
Rappelant le « lâchage », en 1979, du shah d’Iran.
-
[15]
A. Shadid, « Qatar Wields an Outsize Influence in Arab Politics », The New York Times, 14 novembre 2011, <http://www.nytimes.com/2011/11/15/world/middleeast/qatar-presses-decisive-shift-in-arab-politics.html?pagewanted=all%26_r=0>.
-
[16]
M. Lazar, « Qatar : une politique d’influence entre conjoncture favorable et fondamentaux géographiques », La Revue géopolitique, 27 mai 2012.
-
[17]
G. Steinberg, Qatar and Arab Spring, Support for Islamists and New Anti-Syrian Policy, Berlin, Stiftung Wissenschaft und Politik, 2012.
-
[18]
F. Dazi-Heni, Le Conseil de coopération du Golfe : une coopération de sécurité et de défense renforcée ?, Paris, CERI/Sciences Po, septembre 2011, <http://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/files/art_fdh.pdf>.
-
[19]
Initiative liée au projet Nabucco, gazoduc reliant l’Iran et la Transcausie à l’Europe centrale.
-
[20]
Discours de l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani à l’Assemblée générale de l’ONU, septembre 2012, <http://www.voltairenet.org/article176000.html>.
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[21]
G. Malbrunot, « Lémir du Qatar affiche son parti pris pro-Hamas à Gaza », Le Figaro, 23 octobre 2012.
-
[22]
Observations du président Obama et de l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani à l’issue d’une réunion bilatérale, secrétariat de la Maison-Blanche, 14 avril 2011 ; « US Envoy Heralds a Shift in Relationship », Gulf Times, 2 mai 2011.
-
[23]
M. Morsi s’est rendu en Arabie Saoudite en juillet 2012 pour sa première visite officielle dans la région et non pas au Qatar comme l’ont fait les dirigeants islamistes de la Tunisie et de la Libye ; il a été le premier président égyptien à se rendre en Iran depuis la Révolution islamique de 1979 pour le sommet des pays non alignés qui s’y est tenu en août 2012.
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[24]
Initiative égyptienne visant à réunir, autour de l’Égypte, l’Iran, la Turquie et l’Arabie Saoudite.
-
[25]
N. Fisher Onar, « Is Morsi a Contender for Erdogan’s Crown? », 6 septembre 2012, The German Marshall Fund of the United States Blog, <http://blog.gmfus.org/2012/09/06/is-morsi-a-contender-for-erdogans-crown/>.
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[26]
Les choix éditoriaux et la couverture partiale de certains épisodes du « printemps arabe » ont quelque peu nui à la réputation d’Al-Jazeera.
-
[27]
P. Batide, « La diplomatie à géométrie variable du Qatar », Slate, 9 mars 2012, <http://www.slate.fr/story/51093/qatar-diplomatie>.
-
[28]
M. Theodoulou, « Muslim State to Build first Christian Church for 1,400 Years », The Times, 2 novembre 2005. En 2005, l’émir a fait don d’une parcelle de terrain d’une valeur de 7 millions de dollars aux fins de construction d’une église anglicane ; une nouvelle église catholique romaine a ouvert en mars 2008 et d’autres sont en construction.
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[29]
Elle peut être considérée comme la plus avancée du monde arabe, prévoyant la protection des droits de tous les travailleurs nationaux, une garantie légale du temps de travail et des congés. Elle interdit l’emploi des enfants de moins de 16 ans et accorde aux femmes des droits égaux à ceux des hommes, ainsi qu’un congé de maternité de 50 jours, et confère aux nationaux le droit d’association et le droit de grève.
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[30]
Les réserves pétrolières du Qatar s’élèvent à 25,4 milliards de barils alors que celles de l’Arabie Saoudite atteignent 252 milliards de barils, celles du Koweït 96,5 milliards et celles de l’Irak 112 milliards.
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[31]
A. Belkaid, « Du pétrole au tourisme d’affaires », Le Monde diplomatique, septembre 2011.
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[32]
Ce sont les seuls projets qui suscitent quelques réserves au Qatar. Les Qataris sont fiers de la diplomatie sportive de leur pays, soutiennent les acquisitions, adhèrent à la stratégie de visibilité et de reconnaissance qui les sous-tend, appréciant le prestige et l’influence ainsi gagnés. Certains considèrent pourtant que la Coupe du monde risque de nuire à l’image du pays, avec l’arrivée de hooligans, la consommation d’alcool et les risques de violences associées.
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[33]
Les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) révisées en octobre 2012 indiquent une croissance du Qatar de 14,1 % en 2011, de 6,3 % en 2012 et de 4,9 % en 2013. Cf. FMI, World Economic Outlook, Washington, DC, 2012, <http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2012/02/pdf/text.pdf>.
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[34]
Il s’agit non seulement de mettre à la disposition des Qataris (qui ne paient ni l’eau ni l’électricité et n’ont pas d’impôts) les meilleures formations possibles, mais aussi d’attirer des étudiants étrangers. Il faut par ailleurs souligner que dans ce pays très conservateur, les femmes sont fortement encouragées à étudier.
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[35]
Notamment les universités de Georgetown, Cornell et Northwestern, le University College London ou HEC.
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[36]
Par exemple sur ses investissements au Royaume-Uni (Harrods, Barclays, London Stock Exchange) ou en Allemagne (Volkswagen, Porsche). Voir « Qatar Goes on European Shopping Spree », 27 mai 2012, The Telegraph, <http://www.telegraph.co.uk/finance/newsbysector/banksandfinance/9293268/Qatar-goes-on-European-shopping-spree.html>.
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[37]
Les travaux académiques sur le petit émirat sont encore peu nombreux : La politique étrangère de lÉtat du Qatar (1995-2010) : contribution à la compréhension de la politique extérieure contemporaine dun État du Golfe, thèse de Jamal Abdullah, soutenue en juillet 2011 ; Lidée de souveraineté dans les pays arabes du golfe Persique : lexemple de lÉtat du Qatar, thèse de Jérôme Lavandier, en préparation à lÉcole normale supérieure de Lyon.
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[38]
Outre le PSG, le Qatar, deuxième actionnaire du groupe Vinci (5 %), possède 5 % de Veolia, 3 % de Total et 1 % de Suez Environnement. Il est aussi premier actionnaire de Lagardère avec 13 % du capital et vient de prendre 1 % de LVMH. Ses investissements immobiliers incluent hôtels de luxe, palais et hôtels particuliers à Paris et sur la Côte d’Azur. L’annonce, fin 2011, d’un projet de développement des banlieues françaises (50 millions d’euros) financé par le Qatar a fait couler beaucoup d’encre, avant d’être mise en sourdine durant la campagne présidentielle et de resurgir sous forme d’un partenariat avec l’État d’un montant de 100 millions d’euros.
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[39]
Les titres des émissions télévisées en témoignent ; par exemple, « À quoi joue le Qatar ? », France 2, 1er octobre 2012 et « Mais que veut le Qatar ? », C dans l’air, France 5, 24 octobre 2012.