Notes
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[1]
Pour une analyse détaillée de ces « lignes rouges », voir P. Razoux, Tsahal : nouvelle histoire de l’armée israélienne, Paris, Perrin, 2008 (nouvelle édition), p. 375-379.
-
[2]
La définition du territoire syrien exclut ici le Golan, annexé par Israël depuis 1981.
-
[3]
Les photographies satellitaires commercialisées par la firme DigitalGlobe au mois d’octobre 2007 ont depuis fait le tour des médias.
-
[4]
Malgré la livraison tardive de systèmes antiaériens d’origine russe, les capacités militaires nocturnes de l’armée syrienne sont très limitées. Voir A. Cordesman, The Israeli “Nuclear Reactor Strike” and Syrian Weapons of Mass Destruction: A Background Analysis, Washington, CSIS, 24 octobre 2007.
-
[5]
Voir D. Fulghum, « Why Syria’s Air Defenses Failed to Detect Israelis », Aviation Week & Space Technology, 9 octobre 2007 et interview de P. Bouchris, directeur général du ministère israélien de la Défense, Aviation Week & Space Technology, 21 novembre 2007.
-
[6]
A. Ben-David, « Israel Remains Tight-lipped Over Syrian Air Strike », Jane’s Defence Weekly, 26 septembre 2007 ; site de GlobalSecurity, disponible sur wwww. globalsecurity. org/ military/ world/ war/ 070906-airstrike ; site consacré à l’opération « Verger » <en.wikipedia.org/wiki/Operation_Orchard.
-
[7]
D. Fulghum et R. Wall, « US Electronic Surveillance Monitored Israeli Attack on Syria », Aviation Week & Space Technology, 21 novembre 2007.
-
[8]
A. Ben-David, op. cit. [6]. Ces commandos se seraient infiltrés en Syrie via la Turquie.
-
[9]
« Tel-Aviv veut ménager Ankara », TTU Monde Arabe, n? 534, 1er novembre 2007.
-
[10]
Les deux hommes se seraient ainsi excusés « pour tout dommage qu’aurait subi la Turquie lors du raid de l’armée israélienne en septembre dernier », Guysen Israel News, 28 octobre, 7 et 14 novembre 2007.
-
[11]
« Coopération turco-israélienne », TTU Monde Arabe n? 543, 10 janvier 2008.
-
[12]
Témoignages informels de diplomates turcs recueillis par l’auteur. Cf. « Turkey Assents to Israeli Raid on Syria », Londres, London Cyprus Information Center, 29 septembre 2007 et L. Hardy, « Israeli Jets Attack Syria – Why the Secrecy ? », disponible sur wwww. content4reprint. com/ politics/ world-affairs.
-
[13]
D. Fulghum et R. Wall, op. cit. [7].
-
[14]
Communiqué publié dans le Middle East Times en date du 30 septembre 2007.
-
[15]
Interview de Bachar el-Assad, BBC, 1er octobre 2007.
-
[16]
D. Albright, P. Brannan et J. Shire, « Syria Update: Suspected Reactor Site Dismantled », Washington, ISIS, 25 octobre 2007.
-
[17]
W. Broad, « Syria Rebuilds on Site Destroyed by Israeli Bombs », New York Times, 12 janvier 2008.
-
[18]
AFP, 16 septembre 2007.
-
[19]
C. Urquhart, « Speculation Flourishes Over Israel’s Strike on Syria », The Guardian, 17/09/07.
-
[20]
A. Oren, « IDF Llifts Censorship of Sept. 6, IAF Strike on Target Inside Syria », Haaretz, 2/10/07.
-
[21]
Y. Boyer, L’énigme de l’attaque aérienne israélienne du 6 septembre 2007, Paris, FRS, « Note de la FSR », 24 septembre 2007.
-
[22]
Notamment Ch. Ayad, « Les mystères d’un raid israélien en Syrie », Libération, 18 septembre 2007.
-
[23]
S. Haeri, « Did Israel Destroyed Iranian-Syrian Missile Production Facilities? », Iran Press Service, 13 septembre 2007.
-
[24]
Thèse dite « Raw Story » véhiculée à partir du 24 septembre 2007 par l’université de Phoenix (Arizona, USA) fondée sur l’évaluation de Vincent Cannistraro, ancien haut-fonctionnaire de la CIA reconverti dans le conseil stratégique, disponible sur rawstory.com/news.
-
[25]
D’après Anthony Cordesman, au moins 36 SS-21 et 260 Scud C (certaines sources font état de 200 SS-21 et 1 000 Scud B & C).
-
[26]
A. Ben-David, « Alleged IAF Incident Over Syria Heightens Tension », Jane’s Defense Weekly, 12 septembre 2007.
-
[27]
Th. Allemand, « Le raid israélien en Syrie du 6 septembre 2007 », CIRPES, Paris, 12 octobre 2007.
-
[28]
J. Stahl, « Iran Threatens Missile Strike on Israel, US Targets if Syria Attacked », CNSNews, 17 septembre 2007 ; S. Tisdall, « A Slilent Warning Shot: Israel’s Air Strike Deep Into Syrian Territory Sends a Clear, Deadly Serious Message of Intent to Tehran », The Guardian, 17 septembre 2007 ; P. Saint-Paul, « Le raid israélien en Syrie est une mise en garde à l’Iran », Le Figaro, 14 octobre 2007.
-
[29]
Lors d’une interview avec l’auteur.
-
[30]
U. Mahnaimi, S. Baxter et M. Sheridan, « Israelis Blew Apart Syrian Nuclear Cache », Sunday Times, 16 septembre 2007.
-
[31]
J. Marcus, « The Syria-North Korea Connection », BBC News, 18 septembre 2007 ; M. Mazzetti et D. Sanger, « Israeli Raid on Syria Fuels Debate on Weapons », New York Times, 22 septembre 2007.
-
[32]
« IDF Raid Seized Nuclear Material Before Syria Air Strike », Haaretz, 23 septembre 2007.
-
[33]
Guysen Israel News, 8 octobre 2007.
-
[34]
M. Mazzetti et D. Sanger, « Israel Struck Syrian Nuclear Project », New York Times, 14 octobre 2007.
-
[35]
H. Cooper et M. Mazzetti, « An Israeli Strike on Syria Kindles Debate in the US », New York Times, 10 octobre 2007 ; « Syria Nuclear Incident Boosts US Hawks », Oxford Analytica, 31 octobre 2007 ; R. Weitz, Israeli Airstrike in Syria: International Reactions, Monterey, James Martin Center for Non-proliferation Studies, 1er novembre 2007.
-
[36]
J. Bolton, « Bush’s North Korea Meltdown », Wall Street Journal, 31 octobre 2007.
-
[37]
Un aperçu complet du débat est disponible sur le site de la FAS wwww. fas. org/ man/ eprint/ syria. pdf.
-
[38]
Y. Melman, « Inside Intel / Not a Reactor – Something Far More Vicious », Haaretz, 12 janvier 2008
-
[39]
B. Opall-Rome et V. Muradian, « Bush Privately Lauds Israeli Attack on Syria », DefenseNews.com, 14 janvier 2008.
-
[40]
Voir A. Cordesman, op. cit [4]. Eyal Zisser, directeur du Moshe Dayan Center for Middle Eastern and African Studies de l’université de Tel-Aviv défend la même thèse.
1Dans la nuit du 5 au 6 septembre 2007, l’aviation israélienne conduit un raid audacieux sur un objectif militaire situé à proximité de la ville syrienne de Deir ez Zor. Peu d’informations parviennent à filtrer. En janvier 2008, le gouvernement israélien maintient toujours à son propos une censure très sévère, alors même qu’il avait accepté la divulgation d’informations opérationnelles pendant la deuxième guerre du Liban. Le gouvernement syrien n’a émis que des protestations formelles. Les gouvernements arabes n’ont pas condamné ce raid. Les capitales occidentales observent un mutisme inhabituel, et Moscou et Pékin une attitude prudente. Enfin, l’objectif même du raid demeure non dévoilé.
2Ce raid soulève encore plus de questions si on le replace dans son contexte. Depuis la guerre d’octobre 1973 – où Israël s’était livré à une véritable campagne de bombardement stratégique contre la Syrie – les incursions dans l’espace aérien syrien sont rares. Non que les pilotes israéliens craignent d’être abattus, mais parce que, depuis le début des??années 1980, Israéliens et Syriens se sont fixé certaines « lignes rouges [0] ». L’attaque d’objectifs situés sur le territoire syrien [1] constitue l’une d’entre elles, qui ne fut franchie ni pendant la première guerre du Liban (1982-1985), ni pendant la seconde (2006). Les dernières frappes en Syrie remontent au mois d’octobre 2003 : des chasseurs israéliens avaient alors bombardé un camp d’entraînement palestinien et des dépôts d’armes « terroristes » à proximité de Damas.
Une volonté israélienne de minimiser les risques
3Début septembre 2007, avec l’aval du Premier ministre, l’état-major israélien lance l’opération « Verger » : un raid aérien sur un objectif militaire localisé à 25 kilomètres (km) au nord-ouest de la ville de Deir ez Zor, à l’est de la Syrie, et à 145 km de la frontière irakienne. La cible est un bâtiment cubique en béton de 47 mètres (m) de long sur 32 m de large, et d’une vingtaine de mètres de hauteur, situé sur un promontoire à 800 mètres de l’Euphrate [2]. Pour cette mission qualifiée à posteriori de « décisive », l’état-major écarte l’option d’une formation de plusieurs dizaines d’appareils, plus détectable et vulnérable. Plutôt que d’aller droit à la cible, la formation doit contourner la Syrie en survolant la Méditerranée et le territoire turc. Même si le survol de la Turquie à des fins opérationnelles est en théorie exclu des accords de coopération liant les deux pays, il semble toléré à condition que les apparences soient préservées : Ankara doit être mis devant le fait accompli et ne pas paraître cautionner le raid. Le trajet retour doit être le même, et le temps passé au-dessus du territoire adverse ne doit ainsi pas excéder 15 minutes.
4Pour effectuer ce périple total d’un peu plus de 2 000 km, le choix d’avions à grand rayon d’action, sans besoin d’être ravitaillés en vol, limite considérablement les aléas opérationnels. La mission doit s’effectuer de nuit, pour réduire les risques de détection et d’interception [3]. Risques d’autant plus limités que seuls les MiG-25 et MiG-29 basés à Tiyas (à 200 km) pourraient intervenir. Les chasseurs bombardiers seront armés de missiles air-sol et de bombes guidées laser, pour limiter les risques d’incidents de tirs. Les F-15 I du 69e escadron d’attaque effectueront la frappe principale : ils ont été optimisés pour le bombardement en profondeur, disposent de réservoirs supplémentaires leur assurant une autonomie suffisante, et leurs pilotes s’entraînent sans relâche à ce type de mission. Chaque appareil emporte des leurres, des contre-mesures électroniques, des missiles air-air Python 4 et AMRAAM ainsi qu’un canon Vulcan de 20 millimètres pour son autoprotection. Le raid israélien doit être précédé d’une vaste offensive informatique aveuglant les réseaux électroniques syriens, ou en prenant ponctuellement le contrôle [4]. Enfin, plusieurs intercepteurs F-15 patrouilleront à proximité de la frontière, de manière à intervenir au plus vite au cas où la chasse syrienne viendrait à décoller.
5Le 5 septembre, peu avant 23 heures, huit chasseurs bombardiers F-15 I et un avion de guerre électronique Gulfstream G-550 Nachson décollent d’une base israélienne. Le Gulfstream Nachson est équipé pour assurer la protection électromagnétique des bombardiers et brouiller les systèmes de détection et de communication adverses. Certaines sources font état de la présence de quatre chasseurs bombardiers F-16 I au sein du dispositif pour accroître le potentiel de guerre électronique et de lutte antiradar [5]. La formation prend cap au Nord en direction de la Turquie, longeant le littoral syrien à distance de sécurité. Ce mouvement n’a rien d’anormal, l’aviation israélienne ayant l’habitude de s’entraîner dans l’espace aérien turc. Les pilotes israéliens obliquent au Nord-Est, longeant la frontière turco-syrienne à très basse altitude, dans un environnement de guerre électronique optimal, jusqu’à ce qu’une partie de la formation (sans doute les F-16 I si ceux-ci ont bien participé au raid) se détache pour attaquer une station radar syrienne située au sommet du Tel el-Abouad, près de la frontière turque [6]. Cette station, à 80 km au nord d’Ar-Raqqah, surveille l’espace aérien dans le secteur où les pilotes israéliens doivent pénétrer en Syrie. Sa neutralisation (par plusieurs missiles air-sol) aveugle le contrôle aérien syrien. Mission remplie, les appareils qui ont attaqué la station rebroussent chemin vers Israël, comme le Gulfstream Nachson qui a assuré la protection électronique dans la première phase de la mission mais dont la vitesse ne lui permet pas de suivre le reste de la formation. Il est minuit quinze, ce 6 septembre, lorsque les pilotes israéliens larguent bombes et missiles. Leur guidage est d’autant plus aisé qu’une équipe de la Sayeret MatKal (unité de reconnaissance rattachée à l’état-major général) est sur place depuis la veille pour « éclairer la cible » et évaluer en temps réel les résultats du raid [7]. Le bâtiment est détruit.
6Les pilotes israéliens n’ont fait qu’un passage sur l’objectif avant de s’en retourner, sans être apparemment inquiétés par la défense antiaérienne syrienne. Vers une heure quinze du matin, les bombardiers israéliens rentrent à leur base, après avoir curieusement largué deux réservoirs supplémentaires au-dessus du territoire turc (pourquoi pas tous ? pourquoi pas au-dessus de la Méditerranée ?) comme pour marquer le trajet d’un Petit Poucet des temps modernes. Ces preuves tangibles de l’utilisation de son espace aérien par Israël susciteront l’ire d’Ankara. Gêné, le ministre turc des Affaires étrangères protestera par voie diplomatique. Les autorités israéliennes expliqueront qu’un de leurs avions, engagé par un système antiaérien syrien, aurait été contraint de larguer ses réservoirs pour accroître sa maniabilité. Mais pourquoi le pilote aurait-il largué ses deux réservoirs à 150 km de distance ? Et pourquoi ses camarades, eux aussi engagés, n’auraient-ils pas fait de même ? Tout indique qu’en laissant des indices volontaires du passage des chasseurs bombardiers, le gouvernement israélien a cherché à « mouiller » le gouvernement turc pour montrer, et tout particulièrement à Damas et Téhéran, qu’il pouvait obtenir l’appui décisif de la Turquie quand les conditions l’exigeaient. Et ce, d’autant plus que la coopération stratégique entre les deux pays connaissait depuis plusieurs mois un certain rafraîchissement, notamment à cause du soutien d’Israël à la guérilla kurde opérant depuis le nord de l’Irak [8]. Il faudra qu’Ehoud Olmert et Shimon Pérès présentent leurs excuses officielles (le premier à Londres, le second à Ankara) pour que leurs homologues turcs acceptent de clore l’incident deux mois plus tard [9]. Il est probable qu’en ces deux occasions, le Premier ministre et le président israéliens ont dû négocier l’utilisation de l’espace aérien turc contre la cessation de tout soutien à la guérilla kurde, mais aussi la fourniture de drones et de techniciens à l’armée turque pour l’aider à lutter contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) [10]. La réconciliation « officielle » a été d’autant plus aisée que les autorités turques avaient été prévenues du raid israélien [11]. De même, des informations convergentes démontrent que les États-Unis en avaient été aussi informés. La formation israélienne est passée à proximité de la base américaine d’Incirlik (au sud-est de la Turquie), où sont déployés plusieurs AWACS et de nombreux intercepteurs qui maintiennent une présence permanente en vol. Certains journalistes, citant des sources militaires américaines, affirment même que Washington aurait fourni aux Israéliens des informations techniques sur le réseau syrien, de même qu’un précieux appui électronique [12].
Une succession d’hypothèses peu convaincantes
7Mais quel objectif les Israéliens ont-ils détruit ? Le gouvernement syrien élude la question en déclarant, à l’aube du 6 septembre, que « l’aviation israélienne a largué des munitions dans des régions inhabitées, puis s’est vue contrainte de quitter l’espace aérien syrien ». Le lendemain, des diplomates syriens font savoir que leur pays « ne se laisserait pas entraîner dans une guerre dont le moment et la méthode seraient imposés par Israël et les États-Unis ». Il faut attendre trois semaines pour que Farouk al-Chareh, vice-président syrien, fasse une déclaration selon laquelle l’objectif visé était en fait le Centre arabe pour l’étude des zones arides, information immédiatement démentie par cette institution basée à Deir ez Zor [13]. Le président Bachar el-Assad monte alors au créneau pour déclarer que l’attaque n’avait touché qu’un « bâtiment militaire désaffecté [14] ». Pour supprimer tout indice gênant et décourager toute velléité d’inspection internationale, Damas rase les ruines du bâtiment et déblaye le site, comme en témoignent les photographies satellitaires publiées par l’Institute for Science and International Security [15]. Sans doute pour brouiller un peu plus les pistes, le gouvernement syrien ordonne la construction sur place d’un bâtiment de dimensions comparables (avec un toit cependant différent) [16].
8Israël observe de son côté un mutisme total d’autant plus étonnant qu’il s’était empressé de revendiquer le raid contre la centrale nucléaire d’Osirak, en 1981, ou bien encore l’attaque contre le quartier général de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) à Tunis, en 1985, deux frappes auxquelles peut être comparé le raid contre Deir ez Zor. Le 16 septembre, le général Amos Yadlin, chef du Service de renseignement militaire, affirme à la Knesset que « la capacité de dissuasion d’Israël a été rétablie [17] ». Information confirmée à l’auteur par l’amiral David Ben Baachat, ancien commandant de la marine israélienne connu pour ses déclarations en matière de dissuasion. Ehoud Olmert laisse pour sa part filtrer : « les forces de défense israéliennes ont fait preuve d’un courage exceptionnel qui étonnerait le monde si les faits pouvaient être dévoilés [18] ». Le 2 octobre, le gouvernement israélien rompt le silence et publie un communiqué laconique reconnaissant que Tsahal a bien conduit un raid aérien en Syrie, mais précisant que « les détails et les objectifs de cette incursion ne peuvent pour le moment être divulgués [19] ». Depuis, la censure militaire interdit aux médias israéliens de révéler la moindre information, poursuivant même un bras de fer avec Haaretz qui contourne régulièrement l’injonction gouvernementale en se référant à des sources étrangères.
9En Occident, les hypothèses vont bon train même si certains analystes restent prudents [20]. Les journalistes rivalisent d’imagination. CNN estime que l’objectif visé était un convoi d’armes et de missiles en provenance d’Iran et à destination du Hezbollah. Sans expliquer comment un tel convoi aurait pu traverser l’Irak contrôlé par l’armée américaine, ni comment il aurait pu se dissimuler dans un cube de béton d’une quarantaine de mètres de côté, ni pourquoi Tsahal n’a pas attendu que le convoi se rapproche de la frontière libanaise pour le détruire plus aisément ! Se fondant sur le journal arabe israélien As-Sennara du 12 septembre, plusieurs journalistes occidentaux, rappelant l’accord de coopération militaire conclu par Téhéran et Damas le 15 juin 2006, pensent que les Israéliens ont visé une base secrète de missiles iraniens en territoire syrien [21]. Deux variantes de cette hypothèse circulent. La première estime que le bâtiment touché abritait une usine irano-syrienne d’assemblage de missiles balistiques [22]. La seconde considère que ce même bâtiment était en fait une usine destinée à monter des ogives chimiques sur des missiles balistiques fournis par la Corée du Nord [23].
10Plusieurs éléments fragilisent toutefois ces allégations. Qu’il s’agisse de missiles balistiques ou de véhicules érecteurs (types Scud, SS-21, Shahab et Zelzal dont dispose l’Iran), ceux-ci sont toujours abrités dans des infrastructures souterraines. Il serait étonnant que les responsables militaires syriens et iraniens aient choisi de les placer au sommet d’un promontoire facilement repérable, vulnérable et n’offrant que peu de facilités pour leur éparpillement. Et pourquoi ne pas avoir construit une telle base plus près de sa cible, de manière à pouvoir atteindre l’ensemble du territoire israélien ? Quant à l’hypothèse d’une usine d’assemblage d’ogives chimiques sur des missiles balistiques, Damas possède déjà un large arsenal de missiles balistiques [24] dont certains dotés d’ogives chimiques et dont la plupart peuvent atteindre le territoire israélien. La présence de quelques dizaines de missiles supplémentaires ne modifierait donc pas l’équilibre existant et ne justifierait pas une attaque pouvant entraîner un conflit majeur entre Damas et Jérusalem.
11Jane’s Defence Weekly estime pour sa part qu’il s’agit d’une frappe d’intimidation destinée à convaincre Bachar el-Assad de la faiblesse de son outil militaire et de la nécessité de certains compromis dans la négociation en cours entre Israël et la Syrie [25]. Si le but recherché était seulement d’accroître la pression sur Damas en montrant que l’aviation israélienne était capable d’intervenir librement au-dessus du territoire syrien, pourquoi avoir attaqué de nuit une zone faiblement peuplée et déployé autant de contre-mesures, évitant soigneusement le survol?de la majeure partie du territoire adverse? Pourquoi ne pas avoir simplement survolé Damas en plein jour, comme lors de la deuxième guerre du Liban, pour signifier clairement au président syrien qu’il était de son intérêt de se maintenir hors du conflit en cours ? Dans un registre similaire, Haaretz considère qu’il pourrait s’agir d’une provocation délibérée du gouvernement israélien, destinée à susciter une réaction militaire syrienne et à pousser Bachar el-Assad à la faute. Un conflit entre Israël et la Syrie permettrait à Tsahal de détruire l’arsenal militaire syrien et de regagner une crédibilité atteinte par l’échec de la deuxième guerre contre le Liban. Cette hypothèse paraît peu probable. Ehoud Olmert et Ehoud Barak auraient-ils vraiment pris le risque d’un affrontement avec la Syrie, celui-ci ayant toutes chances de dégénérer en frappes non conventionnelles? D’autant qu’au même moment les cibles prioritaires du gouvernement israélien étaient le Hamas (à Gaza) et le Hezbollah (au Sud-Liban), et que Jérusalem cherchait à engager Damas dans le jeu diplomatique de la conférence d’Annapolis. Exploitant jusqu’au bout la piste syrienne, d’autres analystes ont défendu la thèse selon laquelle les stratèges israéliens auraient monté ce raid visant un objectif quelconque pour contraindre les Syriens à démasquer leurs nouveaux radars et leurs nouvelles batteries sol-air, de manière à tester leur réseau de défense antiaérienne et identifier ainsi ses caractéristiques techniques [26]. Pourquoi avoir pris alors autant de précautions et lancé une offensive électronique de grande ampleur pour rendre muet ce réseau de défense avant même qu’il ne livre ses précieuses informations ?
12Parallèlement, une autre hypothèse voit le jour sous la houlette d’Ephraïm Kam, directeur adjoint de l’Institut israélien pour les études de sécurités nationales (INSS). Le raid aurait eu pour but de dissuader l’Iran de poursuivre son programme nucléaire [27]. Pour séduisante et logique qu’elle paraisse, cette allégation heurte le bon sens : pourquoi avoir frappé en Syrie ? Pourquoi avoir pris le risque d’un conflit avec Damas et d’une dispute avec l’allié turc au moment où Israël avait bien d’autres soucis ? Pourquoi avoir risqué de perdre les meilleurs pilotes et avions dans une simple opération d’intimidation ? Pourquoi ne pas alors avoir survolé un objectif symbolique en Iran, mission parfaitement réalisable ? Pourquoi enfin ne pas avoir réalisé une opération beaucoup plus médiatisée ? Si l’unique but recherché par Israël était d’intimider l’Iran, pourquoi Jérusalem ne s’est-il pas contenté de faire manœuvrer à proximité des côtes iraniennes l’un de ses sous-marins équipés de missiles de croisière nucléaires ?
13Si le but premier du raid n’était pas de dissuader l’Iran, il cherchait à détruire quelque chose constituant une menace grave et nouvelle pour la sécurité d’Israël, comme l’a reconnu par la suite Shlomo Ben-Ami, ancien ministre israélien de la Sécurité intérieure et des Affaires étrangères [28].
La piste nucléaire nord-coréenne semble la plus vraisemblable
14Le 16 septembre, le Sunday Times, toujours bien informé sur les questions de dissuasion israélienne, révèle une série d’informations qui laisse entrevoir une piste radicalement différente, et suscite l’émoi international : la frappe israélienne aurait détruit un site abritant des composants nucléaires livrés clandestinement à la Syrie par la Corée du Nord [29]. Cette piste suscite rapidement une controverse entre ceux qui soulignent que l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) n’a jamais trouvé le moindre élément prouvant l’existence d’un programme nucléaire syrien clandestin, ceux qui pensent que la Syrie n’a aucun intérêt à se lancer dans un tel programme nucléaire puisqu’elle exerce déjà une capacité de dissuasion réelle grâce à ses missiles équipés d’ogives chimiques, et ceux qui voient là l’occasion d’accroître la pression sur Damas afin d’isoler un peu plus le régime de Bachar el-Assad [30].
15Quelques informations disponibles semblent pourtant corroborer l’hypothèse et permettent de reconstituer le puzzle des événements. Ces informations, principalement véhiculées par la presse anglo-saxonne, soulignent l’étroite collusion entre Jérusalem et Washington dans cette affaire. La construction du bâtiment aurait débuté peu avant 2003 et rapidement intrigué les services américains et israéliens. Grâce à des informations du Mossad, et peut-être à la suite du débriefing du général iranien Ali Reza Asgari par les Américains en 2006, les Israéliens auraient pris la décision de détruire ce bâtiment au printemps 2007. Les Américains s’y seraient opposés, arguant de l’absence de preuves formelles et d’un contexte tendu susceptible de dégénérer en affrontement. L’affaire suscitant suffisamment l’inquiétude du gouvernement israélien, Tsahal aurait alors dépêché sur le site en construction une petite équipe qui se serait emparée d’éléments établissant formellement la présence sur place de composants nucléaires d’origine nord-coréenne [31]. L’opération aurait été supervisée directement par Ehoud Barak, ministre de la Défense. Parallèlement, Israël aurait reprogrammé et lancé par anticipation le satellite d’observation OFEQ-7 pour survoler le site suspect, et non plus l’Iran comme initialement prévu. Courant juillet, Jérusalem aurait apporté des preuves à Washington et Ankara pour obtenir l’aval des deux capitales en vue d’une opération militaire. Le raid, initialement prévu au début de l’été, aurait été reporté à la suite de pressions américaines. L’ambassadeur russe à Damas aurait averti le président Bachar el-Assad de l’imminence d’une attaque israélienne si la Syrie ne clarifiait pas sa position. La signature par la Syrie et la Corée du Nord d’accords de coopération technologique et le déchargement d’une mystérieuse cargaison (les Syriens déclareront qu’il s’agissait de ciment) du cargo nord-coréen Al-Hamad dans le port syrien de Tartous du 28 juillet au 3 septembre, auraient accéléré le déclenchement du raid. Plusieurs techniciens nord-coréens présents sur le site auraient été blessés ou tués par la frappe israélienne [32]. Indice supplémentaire : les autorités nord-coréennes, habituellement fort discrètes, auraient multiplié les signes visibles de soutien à Damas après le raid, et l’auraient assuré du maintien de leur aide.
16Le débat rebondit le 13 octobre, le New York Times, en se référant à l’analyse d’experts américains et israéliens fondée sur l’examen de photos satellitaires suggérant que le bâtiment attaqué, très similaire à la centrale nucléaire nord-coréenne de Yongbyon, aurait abrité un réacteur nucléaire en cours de construction [33]. Cette nouvelle, reprise par de nombreux médias occidentaux et arabes, induit donc l’existence d’un programme nucléaire syrien clandestin. La controverse est particulièrement vive à Washington, entre les avocats d’une ligne pragmatique cherchant à réengager la Syrie dans le jeu diplomatique (autour de Condoleezza Rice), les tenants d’une ligne dogmatique cherchant à ostraciser la Syrie, la Corée du Nord et l’Iran (Dick Cheney et John Bolton), et ceux (Robert Gates et Christopher Hill) qui craignent qu’une telle affaire ne remette en cause l’accord de février 2007 visant à « dénucléariser » la Corée du Nord [34]. John Bolton monte en première ligne pour défendre la ligne dure, sans doute pour prouver à posteriori la validité des thèses sur l’Irak qu’il a émises cinq ans plus tôt, alors qu’il était sous-secrétaire d’État en charge du désarmement nucléaire [35]. Pour lui, en se débarrassant de composants nucléaires gênants en Syrie, les Nord-Coréens auraient cherché à gagner sur deux tableaux. D’une part, ils auraient donné l’impression de satisfaire aux termes de l’accord qui prévoit le démantèlement du programme nord-coréen avant le 31 décembre 2007. Ils sauvegardaient d’autre part les matériaux pour poursuivre, éventuellement plus tard, leur programme nucléaire clandestin.
17La controverse s’étend rapidement à l’Asie, les autorités japonaises, rejointes par le président sud-coréen Roh Moo-Hyun, cherchant par tous moyens à minimiser la crise et à tempérer les ardeurs des faucons américains pour préserver l’accord avec la Corée du Nord [36]. De leur côté, l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’AIEA s’offusquent de l’action préventive israélienne qui contribue, à leurs yeux, à miner un peu plus le système international. Les capitales européennes, qui ont entre-temps reçu des informations d’Israël, adoptent une attitude prudente, comme d’ailleurs Moscou et Pékin. Damas refuse pour sa part toute inspection de l’AIEA, bien qu’elle soit partie au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), et nie catégoriquement tout contact avec le savant atomiste pakistanais Ali Khan.
18Le 22 novembre 2007, le célèbre journaliste israélien Yossi Melman, s’appuyant sur les travaux du professeur Ouzi Even (spécialiste de physique nucléaire à l’université de Tel-Aviv qui a travaillé auparavant à la centrale de Dimona), démontre que le bâtiment attaqué par Israël ne pouvait en aucun cas être une centrale nucléaire en construction [37]. Il conclut par contre que le bâtiment pouvait parfaitement abriter une usine destinée à stocker des composants nucléaires en vue d’assembler des bombes atomiques rudimentaires. Nul n’a depuis contredit cette analyse. Quelle qu’ait été la vocation réelle de ce bâtiment (site de stockage de composants nucléaires, centrale ou usine d’assemblage d’ogives), la plupart des analystes semblent aujourd’hui confirmer la vocation « nucléaire » de cette installation et l’implication manifeste de la Corée du Nord dans cette affaire. Lors d’une récente tournée au Moyen-Orient, le président Georges W. Bush n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier le raid israélien d’« opération préventive importante pour la stabilité de la région [38] ». On comprend mieux dès lors pourquoi la Syrie, prise la main dans le sac, a préféré adopter un profil bas et n’a pas répliqué militairement (elle n’en avait de toute façon pas les moyens). On peut par contre raisonnablement se demander si le durcissement de l’attitude syrienne dans le dossier libanais, voire même l’attentat du 13 décembre 2007 qui a coûté la vie au général Al-Hajj et qui a compliqué le processus d’élection présidentielle au Liban, ne constituent pas une riposte « politique » au raid israélien du 6 septembre.
19Quoi qu’il en soit, trois questions cruciales demeurent. Premièrement, pourquoi la Syrie s’est-elle laissée piéger par la Corée du Nord ? Peut-être le pouvoir syrien a-t-il vu là l’occasion d’accroître sa capacité de dissuasion face à Israël, estimant que ses missiles chimiques étaient insuffisants pour décourager une attaque israélienne de grande envergure [39]. Il n’est pas impossible non plus que cette décision hasardeuse témoigne de manœuvres internes de membres du premier cercle décisionnel syrien désireux d’écarter certains rivaux. Il est enfin possible qu’elle illustre simplement l’absence de vision stratégique du président syrien. Deuxièmement, pourquoi la Syrie n’a-t-elle pas construit une infrastructure souterraine, au lieu d’un bâtiment particulièrement visible ? Il n’y a pour l’instant aucune réponse logique à cette question. Troisièmement, pourquoi Israël s’est-il livré à un tel niveau de censure, alors même que l’État hébreu est généralement prompt à médiatiser ses actions d’éclat ? La réponse la plus logique tient en deux points. D’une part, parce que le gouvernement américain le lui a semble-t-il demandé. Tout indique que la Maison-Blanche et le Département d’État ont craint que cette affaire ne remette en cause l’accord avec la Corée du Nord, effaçant l’un des rares succès diplomatiques de l’équipe de Georges W. Bush. Contre sa discipline exemplaire, Israël vient d’obtenir l’aide militaire la plus importante jamais consentie par les États-Unis (10 milliards de dollars sur trois ans), de même qu’un accord de principe pour la livraison de chasseurs bombardiers furtifs J-35. Il semble d’autre part très probable que Washington et Jérusalem n’ont pas souhaité attiser les tensions avec Damas, de peur de compromettre le fragile processus d’Annapolis, auquel la Syrie est indirectement liée. Le président américain et le Premier ministre israélien auraient bien compris qu’il n’était pas de leur intérêt de provoquer inutilement Bachar el-Assad, évitant ainsi une surenchère militaire qui aurait pu s’avérer catastrophique pour l’ensemble de la région.
Des conséquences très positives pour Israël
20Quelle qu’ait été en définitive la nature de l’objectif du raid du 6 septembre 2007, ce dernier a eu un impact positif pour le pouvoir israélien dans plusieurs domaines. La frappe israélienne a tout d’abord eu des conséquences indéniables sur la scène politique intérieure, relançant une équipe gouvernementale en perte de vitesse. La cote de popularité du Premier ministre, au plus bas dans les sondages, est ainsi remontée à près de 35 % dans les semaines qui ont suivi le raid, offrant à Ehoud Olmert un répit politique de quelques mois pendant la période cruciale de l’automne marquée par la relance des négociations israélo-palestiniennes. Mais ce constat ne suffit pas à justifier ce raid.
21Cette frappe a permis de réaffirmer clairement la crédibilité de l’outil de dissuasion israélien, non seulement à l’égard de la Syrie et de l’Iran, mais plus largement vis-à-vis de tout État de la région tenté de développer un programme clandestin d’armes de destruction massive. Si ce raid ne permet pas de prouver que l’aviation israélienne pourrait conduire une campagne aérienne massive contre l’Iran, il démontre en revanche la capacité de l’État hébreu à effectuer une frappe ciblée, le cas échéant nucléaire, contre un objectif lointain bien protégé. C’est en cela que l’on peut affirmer, à l’instar du général Amos Yadlin, qu’Israël « a recouvré sa pleine capacité de dissuasion ». Cette capacité de dissuasion a par ailleurs été renforcée par le lancement réussi d’un missile balistique inerte de nouvelle génération depuis la base de Palmahim, le 17 janvier dernier.
22Au-delà du seul aspect dissuasif, ce raid a permis à Tsahal de regagner une crédibilité entamée par la deuxième guerre du Liban.
23Enfin, de manière paradoxale, la frappe israélienne a permis de relancer les négociations entre Israël et la Syrie. Alors que les autorités israéliennes avaient toutes les raisons d’ostraciser le gouvernement syrien, elles ont multiplié les signes d’ouverture vers Damas, comme si la destruction de l’objectif visé le 6 septembre avait permis de clarifier les choses en levant une ultime ambiguïté. Cette nouvelle approche semble partagée par Washington, mais aussi par le gouvernement syrien, dont le ministre des Affaires étrangères a déclaré que son pays « ne recherchait pas de solution militaire mais était prêt au contraire à des négociations avec Israël en vue d’obtenir la paix [40] ». Peut-être ne s’agit-il que d’un feu de paille, mais si l’on tient compte des négociations souterraines apparemment très avancées, rien n’interdit de penser qu’un accord transitoire visant à régler le conflit israélo-syrien puisse voir le jour dans les mois qui viennent. Dans ce cas, on imagine alors mal que le gouvernement israélien maintienne indéfiniment le secret sur les raisons qui l’ont amené à agir le 6 septembre 2007.
Mots-clés éditeurs : Israël, Syrie, Iran, Corée du Nord, Prolifération nucléaire
Mise en ligne 01/03/2008
https://doi.org/10.3917/pe.081.0009Notes
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[1]
Pour une analyse détaillée de ces « lignes rouges », voir P. Razoux, Tsahal : nouvelle histoire de l’armée israélienne, Paris, Perrin, 2008 (nouvelle édition), p. 375-379.
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[2]
La définition du territoire syrien exclut ici le Golan, annexé par Israël depuis 1981.
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[3]
Les photographies satellitaires commercialisées par la firme DigitalGlobe au mois d’octobre 2007 ont depuis fait le tour des médias.
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[4]
Malgré la livraison tardive de systèmes antiaériens d’origine russe, les capacités militaires nocturnes de l’armée syrienne sont très limitées. Voir A. Cordesman, The Israeli “Nuclear Reactor Strike” and Syrian Weapons of Mass Destruction: A Background Analysis, Washington, CSIS, 24 octobre 2007.
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[5]
Voir D. Fulghum, « Why Syria’s Air Defenses Failed to Detect Israelis », Aviation Week & Space Technology, 9 octobre 2007 et interview de P. Bouchris, directeur général du ministère israélien de la Défense, Aviation Week & Space Technology, 21 novembre 2007.
-
[6]
A. Ben-David, « Israel Remains Tight-lipped Over Syrian Air Strike », Jane’s Defence Weekly, 26 septembre 2007 ; site de GlobalSecurity, disponible sur wwww. globalsecurity. org/ military/ world/ war/ 070906-airstrike ; site consacré à l’opération « Verger » <en.wikipedia.org/wiki/Operation_Orchard.
-
[7]
D. Fulghum et R. Wall, « US Electronic Surveillance Monitored Israeli Attack on Syria », Aviation Week & Space Technology, 21 novembre 2007.
-
[8]
A. Ben-David, op. cit. [6]. Ces commandos se seraient infiltrés en Syrie via la Turquie.
-
[9]
« Tel-Aviv veut ménager Ankara », TTU Monde Arabe, n? 534, 1er novembre 2007.
-
[10]
Les deux hommes se seraient ainsi excusés « pour tout dommage qu’aurait subi la Turquie lors du raid de l’armée israélienne en septembre dernier », Guysen Israel News, 28 octobre, 7 et 14 novembre 2007.
-
[11]
« Coopération turco-israélienne », TTU Monde Arabe n? 543, 10 janvier 2008.
-
[12]
Témoignages informels de diplomates turcs recueillis par l’auteur. Cf. « Turkey Assents to Israeli Raid on Syria », Londres, London Cyprus Information Center, 29 septembre 2007 et L. Hardy, « Israeli Jets Attack Syria – Why the Secrecy ? », disponible sur wwww. content4reprint. com/ politics/ world-affairs.
-
[13]
D. Fulghum et R. Wall, op. cit. [7].
-
[14]
Communiqué publié dans le Middle East Times en date du 30 septembre 2007.
-
[15]
Interview de Bachar el-Assad, BBC, 1er octobre 2007.
-
[16]
D. Albright, P. Brannan et J. Shire, « Syria Update: Suspected Reactor Site Dismantled », Washington, ISIS, 25 octobre 2007.
-
[17]
W. Broad, « Syria Rebuilds on Site Destroyed by Israeli Bombs », New York Times, 12 janvier 2008.
-
[18]
AFP, 16 septembre 2007.
-
[19]
C. Urquhart, « Speculation Flourishes Over Israel’s Strike on Syria », The Guardian, 17/09/07.
-
[20]
A. Oren, « IDF Llifts Censorship of Sept. 6, IAF Strike on Target Inside Syria », Haaretz, 2/10/07.
-
[21]
Y. Boyer, L’énigme de l’attaque aérienne israélienne du 6 septembre 2007, Paris, FRS, « Note de la FSR », 24 septembre 2007.
-
[22]
Notamment Ch. Ayad, « Les mystères d’un raid israélien en Syrie », Libération, 18 septembre 2007.
-
[23]
S. Haeri, « Did Israel Destroyed Iranian-Syrian Missile Production Facilities? », Iran Press Service, 13 septembre 2007.
-
[24]
Thèse dite « Raw Story » véhiculée à partir du 24 septembre 2007 par l’université de Phoenix (Arizona, USA) fondée sur l’évaluation de Vincent Cannistraro, ancien haut-fonctionnaire de la CIA reconverti dans le conseil stratégique, disponible sur rawstory.com/news.
-
[25]
D’après Anthony Cordesman, au moins 36 SS-21 et 260 Scud C (certaines sources font état de 200 SS-21 et 1 000 Scud B & C).
-
[26]
A. Ben-David, « Alleged IAF Incident Over Syria Heightens Tension », Jane’s Defense Weekly, 12 septembre 2007.
-
[27]
Th. Allemand, « Le raid israélien en Syrie du 6 septembre 2007 », CIRPES, Paris, 12 octobre 2007.
-
[28]
J. Stahl, « Iran Threatens Missile Strike on Israel, US Targets if Syria Attacked », CNSNews, 17 septembre 2007 ; S. Tisdall, « A Slilent Warning Shot: Israel’s Air Strike Deep Into Syrian Territory Sends a Clear, Deadly Serious Message of Intent to Tehran », The Guardian, 17 septembre 2007 ; P. Saint-Paul, « Le raid israélien en Syrie est une mise en garde à l’Iran », Le Figaro, 14 octobre 2007.
-
[29]
Lors d’une interview avec l’auteur.
-
[30]
U. Mahnaimi, S. Baxter et M. Sheridan, « Israelis Blew Apart Syrian Nuclear Cache », Sunday Times, 16 septembre 2007.
-
[31]
J. Marcus, « The Syria-North Korea Connection », BBC News, 18 septembre 2007 ; M. Mazzetti et D. Sanger, « Israeli Raid on Syria Fuels Debate on Weapons », New York Times, 22 septembre 2007.
-
[32]
« IDF Raid Seized Nuclear Material Before Syria Air Strike », Haaretz, 23 septembre 2007.
-
[33]
Guysen Israel News, 8 octobre 2007.
-
[34]
M. Mazzetti et D. Sanger, « Israel Struck Syrian Nuclear Project », New York Times, 14 octobre 2007.
-
[35]
H. Cooper et M. Mazzetti, « An Israeli Strike on Syria Kindles Debate in the US », New York Times, 10 octobre 2007 ; « Syria Nuclear Incident Boosts US Hawks », Oxford Analytica, 31 octobre 2007 ; R. Weitz, Israeli Airstrike in Syria: International Reactions, Monterey, James Martin Center for Non-proliferation Studies, 1er novembre 2007.
-
[36]
J. Bolton, « Bush’s North Korea Meltdown », Wall Street Journal, 31 octobre 2007.
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[37]
Un aperçu complet du débat est disponible sur le site de la FAS wwww. fas. org/ man/ eprint/ syria. pdf.
-
[38]
Y. Melman, « Inside Intel / Not a Reactor – Something Far More Vicious », Haaretz, 12 janvier 2008
-
[39]
B. Opall-Rome et V. Muradian, « Bush Privately Lauds Israeli Attack on Syria », DefenseNews.com, 14 janvier 2008.
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[40]
Voir A. Cordesman, op. cit [4]. Eyal Zisser, directeur du Moshe Dayan Center for Middle Eastern and African Studies de l’université de Tel-Aviv défend la même thèse.