Couverture de PERS_088

Article de revue

Chapitre 2. Évolutions dans les pays membres de l'OCDE

Pages 83 à 205

Notes

  • [*]
    Les données statistiques sont fournies par les autorités israéliennes compétentes et sous leur responsabilité. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

États-Unis

1Après s’être vigoureusement redressée au second semestre de 2009 et au début de cette année, la croissance économique s’est ralentie aux États-Unis aux deuxième et troisième trimestres de 2010. La relance budgétaire reste substantielle, mais son effet sur la croissance diminue et devrait devenir négatif au cours des trimestres à venir. Le rythme de la reprise devrait rester modéré pendant toute la période 2011-12, les ménages continuant de reconstituer leur patrimoine net et le taux de chômage reculant lentement.

2La Réserve fédérale devrait continuer à soutenir la croissance, l’inflation demeurant bien jugulée et l’activité économique nettement en deçà du niveau des capacités. Au-delà du maintien de taux d’intérêt directeurs peu ou prou inchangés en 2011, la Réserve fédérale pourrait également réaffirmer son attachement à la stabilité des prix en adoptant un objectif explicite d’inflation à moyen terme. Si la croissance devait se révéler nettement plus faible que prévu, des mesures supplémentaires d’assouplissement quantitatif destinées à abaisser les taux d’intérêt réels à long terme seraient de mise, malgré les incertitudes associées à l’utilisation de ce type d’instrument non conventionnel. Étant donné l’ampleur des déséquilibres budgétaires et l’augmentation rapide de la dette fédérale, les autorités doivent cependant réduire le déficit, mais de manière progressive afin d’éviter de porter atteinte à la reprise. Le gouvernement devrait mettre à exécution son projet de stabilisation du ratio dette/PIB d’ici à 2015, ce qui exigera des mesures d’assainissement budgétaire plus poussées que celles présentées ce jour, telles que la mise en œuvre des recommandations à venir de la Commission nationale sur la responsabilité et la réforme budgétaires, créée par le président, concernant les questions épineuses de la fiscalité et des dépenses au titre des droits à prestations.

3Après s’être vigoureusement redressée à la fin de 2009 et au début de 2010, la croissance s’est nettement tassée pour s’établir aux alentours de 2 % en rythme annuel aux deuxième et troisième trimestres de 2010, sachant que son rythme devrait être globalement similaire sur le restant de l’année. Quoique positive, la croissance récente de la production a été trop faible pour entraîner une réduction sensible du taux de chômage. Le soutien apporté par les pouvoirs publics à l’économie demeure substantiel, mais l’effet de la relance sur l’expansion économique se dissipe et, au vu des projets actuels, deviendra négatif au cours des trimestres à venir.

États-Unis

figure im1

États-Unis

1. Moyenne mobile sur trois mois de la variation sur un mois de l’emploi privé total.

États-Unis : Emploi, revenu et inflation

tableau im2
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi1 -0.7 -4.2 -0.5 0.9 1.7 Taux de chômage2 5.8 9.3 9.7 9.5 8.7 Indice du coût de l’emploi 2.9 1.5 1.8 1.3 1.1 Rémunération par salarié3 2.9 0.5 2.2 2.5 2.6 Productivité du travail 0.7 1.6 3.3 1.3 1.4 Coûts unitaires de main-d’œuvre 2.6 -0.6 -0.9 1.3 1.3 Déflateur du PIB 2.2 0.9 1.0 1.2 0.9 Indice des prix à la consommation 3.8 -0.3 1.6 1.1 1.1 Déflateur sous-jacent de la consommation privée4 2.3 1.5 1.4 1.0 0.9 Déflateur de la consommation privée5 3.3 0.2 1.7 0.9 0.9 Revenu disponible réel des ménages 1.7 0.6 1.2 2.6 2.7

États-Unis : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
1. Basé sur l’enquête conduite par le Bureau of Labor Statistics (BLS) auprès des entreprises.
2. En pourcentage de la population active, basé sur l’enquête conduite par le BLS auprès des ménages.
3. Dans le secteur privé.
4. Indice des prix liés aux dépenses de consommation des ménages hors alimentation et énergie.
5. Déflateur des dépenses de consommation des ménages.

4Du fait du ralentissement de la reprise, l’activité est nettement en deçà du potentiel de l’économie, ce qui se traduit par un chômage élevé et un écart de production conséquent. Aussi bien l’utilisation des capacités que le nombre moyen d’heures travaillés par les personnes ayant actuellement un emploi n’ont regagné que la moitié environ du terrain perdu pendant la récession.

États-Unis

figure im3

États-Unis

1. Bénéfices des sociétés avant impôt avec ajustement de l’évaluation des stocks.
Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE n° 88; Réserve Fédérale; Département du commerce des États-Unis, Bureau d’analyses économiqueset Datastream. StatLink http://dx.doi.org/10.1787/888932352804

États-Unis : Indicateurs financiers

tableau im4
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 4.1 5.9 5.7 6.0 6.1 Solde financier des administrations publiques2 -6.3 -11.3 -10.5 -8.8 -6.8 Balance des opérations courantes2 -4.7 -2.7 -3.4 -3.7 -3.7 Taux d’intérêt à court terme3 3.2 0.9 0.5 0.7 1.8 Taux d’intérêt à long terme4 3.7 3.3 3.1 3.3 4.5

États-Unis : Indicateurs financiers

1. En pourcentage du revenu disponible.
2. En pourcentage du PIB.
3. Euro-dollar à 3 mois.
4. Obligations d’État à 10 ans.

5La flambée de croissance observée à la fin de l’année dernière et au début de 2010 était en grande partie imputable à la formation de stocks et, dans une mesure nettement moindre, aux exportations nettes. Ces deux moteurs ont accusé depuis une baisse de régime, les effets du cycle des stocks se dissipant et la demande progressant à un rythme plus rapide aux États-Unis que chez ses partenaires commerciaux. Abstraction faite de ces éléments, la croissance semble plus durable, mais aussi beaucoup plus lente. Au cours des cinq derniers trimestres, les dépenses de consommation des ménages, qui représentent environ deux tiers du PIB, ont enregistré un taux de croissance annualisé de 2 % environ, soit un rythme lent pour une reprise, qui a permis aux ménages d’augmenter leur épargne. La croissance de la consommation devrait probablement s’accélérer progressivement, tandis que les ménages continuent de se désendetter et que l’emploi se renforce lentement.

États-Unis : Demande et production

tableau im5
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation annuelle, en volume milliards de $ (prix de 2005) Consommation privée 10 001.3 1.7 2.4 2.7 2.3 2.3 3.1 Consommation publique 2 411.5 1.1 1.0 0.6 1.5 0.6 0.7 Formation brute de capital fixe 2 219.8 3.4 7.2 6.8 7.1 6.6 7.1 Secteur public 503.4 0.9 2.0 0.8 2.3 0.7 0.9 Secteur privé : résidentiel 352.1 -2.6 2.8 6.4 -2.6 5.0 7.5 Secteur privé : autres 1 364.4 5.9 10.1 9.0 11.5 9.0 9.1 Demande intérieure finale 14 632.6 1.8 2.8 3.0 2.8 2.7 3.3 Variation des stocks1 - 127.2 1.6 -0.1 0.0 Demande intérieure totale 14 505.5 3.4 2.7 3.0 3.8 2.5 3.3 Exportations de biens et services 1 578.4 11.4 8.1 9.9 8.3 9.0 10.0 Importations de biens et services 1 964.8 14.3 9.9 7.7 17.1 7.2 7.9 Exportations nettes1 - 386.4 -0.7 -0.6 0.0 PIB aux prix du marché 14 119.1 2.7 2.2 3.1 2.3 2.6 3.4

États-Unis : Demande et production

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods). Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

États-Unis : Indicateurs extérieurs

tableau im6
2008 2009 2010 2011 2012 Milliards de $ Exportations de biens et services 1 843.4 1 578.4 1 826.3 2 006 2 238 Importations de biens et services 2 553.8 1 964.8 2 365.1 2 604 2 859 Balance commerciale - 710.5 - 386.4 - 538.9 - 597 - 622 Solde des invisibles 41.6 8.0 43.2 39 35 Balance des opérations courantes - 668.9 - 378.4 - 495.7 - 559 - 587 Pourcentages de variation Exportations de biens et services en volume 6.0 - 9.5 11.4 8.1 9.9 Importations de biens et services en volume - 2.6 - 13.8 14.3 9.9 7.7 Résultats à l’exportation1 2.0 2.6 - 1.6 0.0 1.5 Termes de l’échange - 5.2 6.0 - 1.5 1.5 - 0.5

États-Unis : Indicateurs extérieurs

1. Ratio du volume des exportations sur le marché correspondant pour le total des biens et services.

6L’ampleur des marges d’intérêt et l’amélioration de la situation du marché ont gonflé les bénéfices courants du secteur financier depuis la fin de 2008, mais les réductions et annulations de créances, qui ne sont pas intégrées dans ces bénéfices, continuent de peser lourdement sur les bilans des établissements financiers. Les bénéfices des sociétés non financières augmentent également vigoureusement, et ils sont maintenant quasiment revenus aux niveaux auxquels ils s’établissaient avant la récession. La forte croissance des bénéfices, conjuguée à un reflux des rendements d’obligations de société à des niveaux en dessous de ceux observés avant la crise, a déclenché une progression marquée de la formation de capital fixe des entreprises depuis le début de 2010, et devrait continuer à étayer une croissance soutenue de l’investissement des entreprises au cours des trimestres à venir, bien que les taux d’utilisation des capacités demeurent nettement inférieurs à leurs niveaux d’avant la récession.

7L’emploi continue de progresser, mais à un rythme trop lent pour rehausser le ratio emploi/population et permettre de regagner le terrain perdu pendant la récession. Néanmoins, le taux de chômage a enregistré une baisse de ½ point de pourcentage par rapport au pic qu’il avait atteint à la fin de 2009, due en grande partie au recul du taux d’activité. Malgré le redressement progressif de la croissance de l’emploi anticipé pour les deux années à venir, il est probable que le taux de chômage ne refluera que lentement et sera encore nettement supérieur aux niveaux atteints avant la récession à la fin de 2012. La croissance de la productivité devrait ralentir par rapport à son rythme rapide de 2009, où elle était montée en flèche parallèlement à la contraction de l’emploi.

8Exception faite d’une poussée avant l’expiration du crédit d’impôt en faveur de l’accession à la propriété au deuxième trimestre de 2010, l’investissement en logements demeure faible et cette atonie perdura probablement pendant un certain temps. Le taux de mise en chantier de logements reste bas, et le nombre considérable de biens ayant donné lieu à des arriérés de prêt et des saisies qui n’ont pas encore été mis sur le marché pèsera sur la construction résidentielle, la hausse des prix des logements et les bilans du secteur financier au cours des deux années à venir. Le marché de l’immobilier à usage commercial pâtit de problèmes connexes, même si certains signes laissent à penser que la contraction de ce marché est terminée.

9La situation des finances publiques demeure très problématique à tous les niveaux d’administration, les effets de la récession s’étant ajoutés à des situations budgétaires qui étaient déjà relativement dégradées initialement. Les prévisions actuelles reposent sur l’hypothèse que les mesures budgétaires seront mises en œuvre conformément à l’objectif du gouvernement de stabiliser le ratio dette fédérale/PIB d’ici à 2015. Le besoin de financement des administrations publiques devrait donc reculer de plus de 10½ pour cent du PIB en 2010 à environ 6¾ pour cent en 2012. Cette amélioration tient dans une large mesure à la fin de la relance budgétaire ainsi qu’au recul progressif du chômage et à l’augmentation des recettes fiscales résultant de la croissance économique. De nouvelles avancées en matière de correction des déséquilibres budgétaires après 2012 exigeraient des réformes ambitieuses de la fiscalité et des dépenses au titre des droits à prestations, éventuellement suivant les recommandations que devrait présenter à la fin de 2010 la Commission nationale sur la responsabilité et la réforme budgétaires créée par le président.

10Compte tenu de l’ampleur du volant de capacités inutilisées dans l’économie, de la faiblesse de l’inflation et de l’atonie du crédit bancaire, la politique monétaire devrait conserver une orientation très accommodante pendant les prochaines années, qui ne devrait être durcie que lorsque l’économie se redressera. Ce soutien aidera le système bancaire à s’adapter aux normes de fond propres plus rigoureuses qui devraient faire suite à l’adoption de l’accord de Bâle III. La deuxième série de mesures d’assouplissement quantitatif adoptées vise à apporter un soutien complémentaire à la croissance. Pour l’heure, il n’existe guère d’éléments tendant à indiquer que la poursuite d’une politique macroéconomique exceptionnellement accommodante se traduit par un désancrage des anticipations inflationnistes ou la formation d’une nouvelle bulle des prix des actifs (hormis pour certains produits de base), même si les risques de tels phénomènes s’accentueront tant que la normalisation des conditions monétaires sera différée.

11La récession a débouché sur une amélioration sensible de la balance commerciale compte tenu de l’effondrement de la demande intérieure. Le déficit des paiements courants a chuté de 6 % du PIB en 2006 à 2¾ pour cent en 2009. Néanmoins, il se creuse de nouveau du fait du gonflement du déficit public et d’une augmentation de l’investissement privé plus rapide que celle de l’épargne. Il est probable que cette dégradation devrait s’accentuer encore, mais le solde de la balance courante devrait demeurer nettement moins volumineux qu’avant la récession.

12Le retournement du cycle économique au cours de l’année écoulée a reposé dans une large mesure sur les mesures exceptionnelles de soutien macroéconomique adoptées, et l’on ignore si la croissance de la production s’entretient maintenant d’elle-même. Les prix des logements pourraient encore diminuer, ce qui pèserait sur le patrimoine des ménages et la croissance de la consommation. À l’inverse, le processus de désendettement significatif des ménages pourrait ralentir, ce qui entraînerait un raffermissement de la croissance de la consommation, et l’investissement des entreprises pourrait se révéler plus dynamique que prévu.

Japon

13Le Japon a réagi au ralentissement de la croissance en adoptant à la fin de 2010 deux trains de mesures budgétaires, qui soutiendront l’activité en 2011, où le taux de croissance annuel devrait atteindre 1¾ pour cent. Tandis que l’effet de cette relance budgétaire se dissipera, une demande intérieure privée plus forte, étayée par l’amélioration de la situation du marché du travail et le niveau élevé de rentabilité des entreprises, soutiendra l’expansion économique jusqu’à la fin de 2012. Néanmoins, la déflation devrait perdurer, le chômage demeurant supérieur à son niveau d’avant la crise.

14Dans la mesure où les prévisions de dette publique brute pour 2011 sont supérieures à 200 % du PIB, un assainissement budgétaire plus ambitieux que celui actuellement prévu pour 2011 et 2012 serait de mise. Il faut au minimum éviter toute nouvelle mesure de relance budgétaire et limiter les dépenses publiques en 2011-12 conformément à la Stratégie de gestion budgétaire. Une augmentation des recettes fiscales est nécessaire pour atteindre l’objectif de réduction de moitié du déficit budgétaire primaire d’ici à l’exercice 2015, par rapport à son niveau de l’exercice 2010. La Banque du Japon devrait immédiatement mettre en œuvre des mesures d’assouplissement quantitatif plus ambitieuses pour détendre les conditions monétaires, compte tenu de l’enracinement de la déflation, et poursuivre cette politique jusqu’à ce que l’inflation sous-jacente soit redevenue nettement positive. La Nouvelle stratégie de croissance, annoncée par le gouvernement en juin 2010, devrait être axée sur le renforcement des gains de productivité, en particulier dans les secteurs non manufacturiers.

15Les exportations, qui ont constitué le principal moteur de la reprise consécutive à la pire récession qu’ait connue le Japon depuis la Seconde Guerre mondiale, ont marqué le pas à la mi-2010, en raison du fléchissement des expéditions à destination de l’Asie, notamment de la Chine. En outre, l’appréciation de 13 % du yen en termes effectifs depuis avril 2010 a réduit les parts de marché mondiales du Japon.

Japon

figure im7

Japon

1. Les données sont une moyenne mobile sur trois mois des volumes exprimés en indice (2005=100) et désaisonnalisés.
2. Indice de diffusion des conditions dans l’industrie ”favorables” moins ”non favorables” d’après l’Étude Tankan.

Japon : Emploi, revenu et inflation

tableau im8
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi -0.4 -1.6 -0.4 0.1 -0.3 Taux de chômage1 4.0 5.1 5.1 4.9 4.5 Rémunération des salariés 0.7 -4.0 1.4 1.2 0.7 Coûts unitaires de main-d’œuvre 1.9 1.3 -2.2 -0.6 -0.6 Revenu disponible des ménages -0.2 -2.0 1.0 0.3 1.0 Déflateur du PIB -0.8 -0.9 -1.8 -0.8 -0.8 Indice des prix à la consommation2 1.4 -1.4 -0.9 -0.8 -0.5 IPC sous-jacent3 0.1 -0.6 -1.3 -0.9 -0.5 Déflateur de la consommation privée 0.4 -2.2 -1.7 -0.7 -0.8

Japon : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
1. En pourcentage de la population active.
2. Calculés comme la somme des indices trimestriels corrigés des variations saisonnières pour chaque année.
3. Indice global hors alimentation et énergie.

16L’affaiblissement de la demande extérieure s’est accompagné d’un ralentissement de la demande intérieure, sur fond de dissipation des effets de la relance budgétaire de 2008-09. La consommation privée a été stable au second trimestre, même si elle a rebondi fortement au troisième trimestre en partie grâce à un sursaut des ventes d’automobiles avant l’expiration de mesures d’incitation à l’achat de véhicules sobres en énergie en septembre 2010. L’atonie des exportations et de la demande intérieure a donné un coup d’arrêt au redressement de la production industrielle, qui reste inférieure de 14 % environ au sommet qu’elle avait atteint avant la crise. L’amélioration marquée de la confiance des agents économiques touche à sa fin, les entreprises anticipant une dégradation de la conjoncture au dernier trimestre de 2010 et la confiance des consommateurs ayant commencé à fléchir.

Japon

figure im9

Japon

1. Gains totaux de tous travailleurs, primes comprises.
2. Correspond à la définition de l’inflation sous-jacente de l’OCDE.

Japon : Indicateurs financiers

tableau im10
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 2.3 2.2 2.7 2.8 3.1 Solde financier des administrations publiques2 -2.1 -7.1 -7.7 -7.5 -7.3 Balance des opérations courantes2 3.3 2.8 3.4 3.7 3.7 Taux d’intérêt à court terme3 0.7 0.3 0.2 0.2 0.2 Taux d’intérêt à long terme4 1.5 1.3 1.1 1.2 1.7

Japon : Indicateurs financiers

1. En pourcentage du revenu disponible.
2. En pourcentage du PIB.
3. Certificats de dépôt de 3 mois.
4. Obligations d’État à 10 ans.

17Néanmoins, un certain nombre de facteurs devraient empêcher une rechute de l’économie japonaise. Premièrement, le gouvernement a adopté en septembre et octobre 2010 des plans de relance budgétaire, d’une ampleur de 0.2 et 1.1 % de PIB respectivement. Ces trains de mesures renforcent les dépenses de travaux publics, les aides à l’investissement dans les activités à faible intensité de carbone, les aides à la garde d’enfants ainsi que les dépenses liées au marché du travail, et prévoient des subventions pour l’achat de logements et d’équipements économes en énergie. S’agissant de la demande privée, la rentabilité des entreprises est élevée, ce qui étaye leurs investissements. En outre, le taux de croissance nominale des salaires est devenu positif au deuxième trimestre de 2010 pour la première fois depuis deux ans, l’ampleur des bénéfices réalisés ayant débouché sur une hausse des primes et les entreprises ayant accru leur recours aux heures supplémentaires. Cela étant, l’emploi s’inscrivait en recul de près de 1 % en glissement annuel au premier semestre de 2010, ce qui se traduisait par la persistance d’un taux de chômage élevé de 5 % environ, et d’un faible ratio offres/demandes d’emploi, situé aux alentours de 0.5. Compte tenu de l’ampleur du volant de ressources inutilisées qui subsiste dans l’économie, le taux d’inflation sous-jacente s’est dégradé pour s’établir à -1.5 % environ (en glissement annuel) depuis avril, même si cette déflation était imputable à hauteur de ½ point de pourcentage à la suppression des droits de scolarité dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. En outre, les prix des actifs diminuent ; le prix moyen des terrains à usage résidentiel a reculé de 3.4 % en glissement annuel au mois de juillet 2010, enregistrant sa 19e baisse annuelle d’affilée, tandis que l’indice des cours des actions a baissé de 15 % depuis avril, reflétant, au moins en partie, les inquiétudes suscitées par le yen fort.

Japon : Demande et production

tableau im11
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation annuelle, en volume trillion de ¥ (prix de 2000) Consommation privée 282.7 2.4 1.0 1.4 1.7 1.1 1.5 Consommation publique 93.6 1.6 1.7 0.3 1.7 1.2 0.1 Formation brute de capital fixe 98.0 -0.1 3.2 2.3 3.4 1.9 3.7 Secteur public1 20.3 -1.5 -1.9 -10.9 0.4 -11.6 -3.3 Secteur privé : résidentiel 13.6 -7.3 4.5 6.1 3.8 5.0 7.1 Secteur privé : autres 64.0 1.8 4.6 5.5 4.3 5.5 4.8 Demande intérieure finale 474.2 1.7 1.6 1.4 2.0 1.3 1.7 Variation des stocks2 - 1.4 0.0 0.0 0.0 Demande intérieure totale 472.9 1.7 1.6 1.4 2.4 1.3 1.7 Exportations de biens et services 59.5 25.4 6.7 5.8 17.0 5.5 5.9 Importations de biens et services 58.1 10.5 6.6 6.5 11.7 5.4 7.0 Exportations nettes2 1.4 1.9 0.1 0.0 PIB aux prix du marché 474.3 3.7 1.7 1.3 3.3 1.3 1.6

Japon : Demande et production

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods). Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. Y compris les entreprises publiques.
2. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

Japon : Indicateurs extérieurs

tableau im12
2008 2009 2010 2011 2012 Milliards de $ Exportations de biens et services 853.7 637.6 843.9 941 989 Importations de biens et services 847.6 621.9 774.6 865 922 Balance commerciale 6.1 15.7 69.3 77 67 Solde des invisibles 151.3 126.5 121.4 142 154 Balance des opérations courantes 157.4 142.2 190.8 219 221 Pourcentages de variation Exportations de biens et services en volume 1.6 - 23.9 25.4 6.7 5.8 Importations de biens et services en volume 1.2 - 16.7 10.5 6.6 6.5 Résultats à l’exportation1 - 2.4 - 16.6 8.5 - 3.5 - 4.0 Termes de l’échange - 9.1 11.2 - 6.3 - 0.1 - 0.8

Japon : Indicateurs extérieurs

1. Ratio du volume des exportations sur le marché correspondant pour le total des biens et services.

18La Stratégie de gestion budgétaire de juin 2010 vise à stabiliser et, à terme, réduire le ratio dette publique/PIB, qui devrait atteindre 211 % du PIB d’ici à 2012. L’objectif à moyen terme est de réduire de moitié le déficit budgétaire primaire des administrations centrale et locales en pourcentage du PIB entre les exercices 2010 et 2015. Les prévisions annexées à cette Stratégie – qui ne tiennent pas compte des deux derniers trains de mesures budgétaires – mettent en avant une estimation de déficit primaire pour l’exercice 2010 de 6.4 % du PIB, ce qui implique une amélioration de 3.2 points de PIB au cours des cinq années à venir. Pour que cet objectif soit atteint, les dépenses des administrations centrale et locales (hors amortissement de la dette et charges d’intérêts) sur les exercices 2011, 2012 et 2013 ne devront pas excéder leur niveau dans le budget initial de l’exercice 2010.

19Étant donné que la moitié des fonds représentés par le plan de relance d’octobre doit être dépensée au cours de l’exercice 2011, les prévisions de l’OCDE reposent sur l’hypothèse que les dépenses (de l’ensemble des administrations publiques) de l’exercice 2011 seront légèrement supérieures à celles de l’exercice 2010, avant de refluer en deçà de ce niveau au cours de l’exercice 2012. Sur la base de ces hypothèses, on table sur une diminution du déficit primaire des administrations publiques de 7½ pour cent du PIB environ en 2010 à 6¼ pour cent en 2012 (sachant que ces soldes budgétaires sont estimés pour l’année civile, hors éléments exceptionnels), qui correspond peu ou prou à l’objectif de réduction du déficit de la Stratégie. Néanmoins, compte tenu du vieillissement démographique et du large consensus qui prévalent quant à la nécessité d’améliorer la qualité des soins de santé, cette maîtrise des dépenses exigera des coupes importantes dans d’autres catégories de dépenses. De plus, il sera difficile de maintenir le plafonnement des dépenses en 2014 et au-delà, de sorte que des hausses d’impôts seront nécessaires pour atteindre l’objectif de 2015. De fait, la Stratégie prévoit des mesures pluriannuelles en matière de recettes fondées sur une réforme globale de la fiscalité, incluant l’impôt sur la consommation. L’objectif à long terme de la Stratégie est un excédent budgétaire primaire des administrations centrale et locales d’ici à l’exercice 2020, qui permettrait d’enclencher un mouvement de baisse du ratio dette publique/PIB pendant les années 2020.

20La Banque du Japon a réduit son taux d’intérêt directeur, pour lequel le niveau de 0.1 % fixé en décembre 2008 a été remplacé par une fourchette de zéro à 0.1 % en octobre 2010. En outre, elle a mis en place un certain nombre de dispositifs pour fournir des liquidités supplémentaires à l’économie : i) en juin 2010, elle a décidé d’accorder jusqu’à 3 000 milliards de yen (soit 0.6 % du PIB) de prêts à un an au taux directeur aux établissements financiers, afin qu’ils octroient des crédits aux entreprises opérant dans des « secteurs de croissance » ; ii) en août 2010, elle a créé un second dispositif de financement à taux fixe, qui permettra aux établissement financiers d’emprunter des fonds au taux directeur pour une durée de six mois, à concurrence d’un montant global de 10 000 milliards de yen (2 % du PIB) ; et iii) en octobre 2010, elle a annoncé la mise en place d’un fonds de 5 000 milliards de yen (1 % du PIB) destiné à financer l’acquisition d’actifs à risque, notamment d’obligations de sociétés et de billets de trésorerie. Néanmoins, l’assouplissement quantitatif ayant eu lieu depuis 2008 demeure d’une ampleur nettement inférieure à celle des mesures de ce type prises par d’autres grandes banques centrales. De plus, la Banque du Japon s’est engagée à maintenir ces dispositifs en place uniquement jusqu’à ce qu’elle prévoie un retour à la stabilité des prix, et non jusqu’à ce que cette stabilité soit effectivement constatée. Enfin, les autorités sont intervenues sur le marché des changes le 15 septembre 2010 à hauteur de 2 100 milliards de yen (0.4 % du PIB) pour la première fois depuis six ans. Cette intervention a immédiatement fait baisser la monnaie japonaise par rapport au dollar de près de 4 %, et provoqué un redressement des cours des actions. Au début d’octobre, toutefois, le taux de change était remonté au-dessus du niveau auquel il s’établissait avant cette intervention.

21La croissance de la production devrait ralentir en 2011, sur fond de dissipation des effets de la relance budgétaire. Néanmoins, la demande intérieure privée devrait étayer la reprise, la croissance de la production atteignant 1¾ pour cent à la fin de 2012. La poursuite de la progression des salaires et une baisse du taux de chômage aux alentours de 4½ pour cent devraient probablement soutenir la consommation privée. L’investissement des entreprises, dont le poids relatif en pourcentage du PIB a diminué de près de 3 points depuis la crise de 2008, devrait constituer une deuxième source de croissance. Le relatif dynamisme de la demande intérieure privée sera compensé en partie par la réduction des dépenses publiques dans le cadre de la Stratégie de gestion budgétaire, tandis que le Japon perdra sans doute des parts de marché à l’exportation compte tenu de la force du yen. Le rythme de la reprise ne sera pas suffisamment rapide pour combler l’écart de production d’ici à 2012, de sorte que le Japon restera en proie à la déflation.

22Une certaine incertitude subsiste quant à la manière dont la limitation des dépenses publiques sera répartie par catégorie, et quant à son impact sur la croissance en 2011-12. Néanmoins, ce resserrement budgétaire va ralentir la montée du ratio dette publique brute/PIB, qui est déjà le plus élevé jamais observé dans la zone OCDE, et limiter en conséquence la vulnérabilité du Japon face à une hausse des taux d’intérêt à long terme. Sur le plan extérieur, la croissance est particulièrement sensible à l’évolution du taux de change. Une poursuite de l’appréciation du yen pourrait freiner encore la croissance des exportations, et amener les entreprises à transférer leurs investissements et leurs embauches à l’étranger.

Zone Euro

23La zone euro connaît une reprise progressive, alimentée par des exportations vigoureuses et une hausse de la consommation et de l’investissement. La confiance des agents économiques s’est redressée et les conditions financières se sont améliorées. Néanmoins, le rythme de la reprise sera probablement modéré, compte tenu de l’assainissement en cours des bilans du secteur privé, de l’assainissement budgétaire qui s’impose, et d’un ajustement prolongé à d’amples déséquilibres dans certains pays périphériques de la zone euro. Le chômage s’est stabilisé à un niveau élevé. Un volant considérable de ressources inutilisées permettra de juguler l’inflation.

24Des programmes plus crédibles et plus précis d’assainissement budgétaire doivent être présentés pour les années à venir. Un effort prolongé d’assainissement des finances publiques s’impose dans les pays lourdement endettés pour ramener le ratio dette/PIB à un niveau plus prudent. Sous réserve que la reprise se poursuive, il faudrait progressivement mettre fin aux mesures de relance monétaire parallèlement au raffermissement de l’activité économique, et poursuivre le démantèlement des mesures non conventionnelles pour autant que la situation le permette. Des réformes transversales et de fond des politiques budgétaire et macroprudentielle, conjuguées à des réformes structurelles, s’imposent pour renforcer la résilience de l’économie.

25Au deuxième trimestre de 2010, le PIB s’inscrivait en hausse de 1.9 % en glissement annuel. La croissance des exportations a été forte, notamment dans les pays spécialisés dans les biens d’équipement, même si elle a été peu ou prou compensée par la montée des importations. La vive expansion économique observée au deuxième trimestre tenait en partie à un rebond consécutif au fléchissement de début d’année, mais la demande intérieure privée sous-jacente a également été plus dynamique. La consommation privée et l’investissement des entreprises ont progressé pendant tout le premier semestre, grâce au raffermissement de la confiance des agents économiques et à la faiblesse des taux d’intérêt. Dans le contexte de cette reprise globale, le retournement de la demande est resté limité dans certains pays périphériques de la zone euro confrontés à la nécessité de résorber d’amples déficits des paiements courants.

Zone euro

figure im13

Zone euro

1. Contribution à la variation trimestrielle du PIB de la zone euro, en pourcentage.
2. Contributions à la variation en pourcentage du PIB de la zone euro en glissement annuel. Les pays déficitaires ou excédentaires sont définis par le solde moyen de leur balance courante en pourcentage du PIB entre 2002-07.

Zone euro : Emploi, revenu et inflation

tableau im14
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi 1.0 -1.8 -0.5 0.3 0.6 Taux de chômage1 7.4 9.3 9.9 9.6 9.2 Rémunération par salarié2 3.1 1.2 1.7 2.1 2.0 Productivité du travail -0.4 -2.2 2.2 1.3 1.4 Coûts unitaires de main-d’œuvre 3.8 4.0 -0.7 0.3 0.2 Revenu disponible des ménages 3.5 -0.1 1.7 2.1 2.4 Déflateur du PIB 2.0 1.0 0.8 1.0 1.1 Indice des prix à la consommation harmonisé 3.3 0.3 1.5 1.3 1.2 IPCH sous-jacent3 1.8 1.4 0.9 1.2 1.2 Déflateur de la consommation privée 2.7 -0.2 1.7 1.4 1.2

Zone euro : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
Note : L’agrégat correspondant à la zone euro couvre les pays de la zone euro membres de l’OCDE.
1. En pourcentage de la population active.
2. Dans le secteur privé.
3. Indice des prix à la consommation harmonisé, hors énergie, alimentation, alcool et tabac.

26Les conditions financières se sont globalement améliorées dans un contexte de soutien public massif et grâce au renforcement de la confiance des agents économiques, malgré plusieurs épisodes successifs de volatilité sur les marchés liés aux risques de crédit souverain. Les prêts au secteur non financier, notamment aux ménages, sont en hausse et les cours des actions ont augmenté. Malgré la publication de la deuxième série de tests de résistance réalisés à l’échelle de l’UE, la vigueur du système bancaire et sa capacité à fournir des crédits à mesure que la demande se redresse demeurent des sources de préoccupation. En outre, certaines primes de risque souverain ont retrouvé les sommets atteints lors de la crise budgétaire de mai 2010, malgré les dispositifs de soutien mis en place depuis par l’UE.

Zone euro

figure im15

Zone euro

1. Pourcentage de variation par rapport au trimestre précédent.
2. Sur la base des comptes nationaux.

Zone euro : Indicateurs financiers

tableau im16
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 8.9 9.9 9.4 9.1 8.8 Solde financier des administrations publiques2 -2.0 -6.2 -6.3 -4.6 -3.5 Balance des opérations courantes2 -0.8 -0.4 -0.2 0.3 0.9 Taux d’intérêt à court terme3 4.6 1.2 0.8 1.1 1.8 Taux d’intérêt à long terme4 4.3 3.8 3.4 3.6 4.3

Zone euro : Indicateurs financiers

Note : L’agrégat correspondant à la zone euro couvre les pays de la zone euro membres de l’OCDE.
1. En pourcentage du revenu disponible.
2. En pourcentage du PIB.
3. Taux interbancaire à 3 mois.
4. Obligations d’État à 10 ans.

27Le taux de chômage est resté globalement stable aux alentours de 10 % entre septembre 2009 et septembre 2010. Néanmoins, on relève des écarts considérables entre pays de la zone euro. L’emploi a progressé un peu depuis le début de 2010, enregistrant sa première hausse depuis près de deux ans.

Zone euro : Demande et production

tableau im17
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2009) Consommation privée 5 151.1 0.6 1.0 1.7 0.7 1.4 1.7 Consommation publique 1 974.4 1.0 0.0 -0.1 0.9 -0.2 -0.1 Formation brute de capital fixe 1 753.6 -1.0 1.6 2.8 1.6 1.9 3.2 Secteur public 253.9 -3.4 -5.2 -4.4 -5.8 -6.0 -2.7 Secteur privé : résidentiel 471.7 -3.6 0.4 1.7 -0.4 1.0 1.9 Secteur privé : autres 970.8 0.7 3.7 4.7 4.5 3.9 5.0 Demande intérieure finale 8 879.1 0.3 0.9 1.5 0.9 1.1 1.6 Variation des stocks1 - 67.9 0.6 0.1 0.0 Demande intérieure totale 8 811.2 0.9 1.0 1.5 1.7 1.1 1.6 Exportations nettes1 119.3 0.8 0.7 0.6 PIB aux prix du marché 8 930.5 1.7 1.7 2.0 2.1 1.7 2.1

Zone euro : Demande et production

Note : L’agrégat correspondant à la zone euro couvre les pays de la zone euro membres de l’OCDE. Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

Zone euro : Indicateurs extérieurs

tableau im18
Dévaluation du Dévaluation Dévaluation dollar1 de l’euro2 du yen3 Année Année Année 1 2 1 2 1 2 États-Unis Croissance du PIB 0.5 0.5 -0.1 -0.1 0.0 -0.1 Japon Croissance du PIB 0.0 -0.2 0.0 -0.1 0.4 0.4 Zone euro Croissance du PIB -0.2 -0.2 0.7 0.6 -0.1 -0.1 2008 2009 2010 2011 2012 Milliards de $ Balance commerciale 150.9 168.9 174.5 264 340 Solde des invisibles - 250.6 - 212.2 - 200.8 - 222 - 219 Balance des opérations courantes - 99.7 - 43.2 - 26.3 42 121

Zone euro : Indicateurs extérieurs

Note : L’agrégat correspondant à la zone euro couvre les pays de la zone euro membres de l’OCDE.

28L’inflation globale annuelle a modestement augmenté, sous l’effet du renchérissement de l’énergie et des hausses de prix administrés. L’inflation sous-jacente annuelle a également progressé, mais elle demeure à un niveau modéré de l’ordre de 1 %, compte tenu de l’ampleur du volant de ressources inutilisées dans l’économie. La croissance des coûts horaires de main-d’œuvre nominaux a encore ralenti pour s’établir à 1.6 % en termes annuels au mois d’août. L’inflation restera probablement modérée étant donné l’ampleur des capacités qui demeurent inexploitées, et les anticipations inflationnistes sont bien ancrées.

29Les conditions monétaires ont continué à soutenir l’activité ces derniers mois. Le taux des opérations principales de refinancement de la BCE est demeuré à 1 %, tandis que les taux interbancaires à court terme ont eu tendance à se hisser vers ce niveau, parallèlement à la réduction des apports de liquidités dont a bénéficié en abondance le marché interbancaire. D’autres dispositifs de refinancement à long terme de grande ampleur doivent arriver à expiration au cours des prochains mois, même si la BCE s’est engagée à poursuivre ses opérations de refinancement illimitées au moins jusqu’à la fin de 2010. Sous réserve que la reprise se poursuive, et compte tenu de la faiblesse des tensions inflationnistes et de l’assainissement budgétaire escompté, la politique monétaire devrait conserver dans une large mesure son orientation expansionniste en 2011, et il faudrait poursuivre le démantèlement des mesures non conventionnelles pour autant que la situation le permette. Le taux des opérations principales de refinancement devrait ensuite être relevé progressivement à partir du début de 2012, à moins que ne se manifestent des tensions inflationnistes plus fortes que prévu.

30Les finances publiques sont mal en point. Les déficits sont volumineux et la dette atteint des niveaux élevés dans de nombreuses économies. L’assainissement budgétaire est déjà en cours dans certains pays lourdement endettés et soumis à d’intenses pressions par les marchés, mais il devrait débuter dans toutes les économies de la zone euro en 2011. Les autorités de nombreux pays devront procéder à un assainissement prolongé des finances publiques et à un resserrement budgétaire pour ramener le ratio dette/PIB à des niveaux prudents et respecter le plafond de 60 % du PIB prévu par le Pacte de stabilité et de croissance. Des programmes précis d’assainissement budgétaire à moyen terme devraient être présentés dans tous les pays de la zone euro pour rendre plus crédible le processus de rééquilibrage des finances publiques. Par ailleurs, on étayerait encore l’engagement en faveur de l’assainissement budgétaire en mettant en œuvre des réformes destinées à renforcer la discipline de marché, le Pacte de stabilité et de croissance et les institutions budgétaires nationales.

31La reprise devrait se poursuivre, même, si au second semestre de cette année, la croissance devrait avoir pris un rythme plus modéré que la cadence exceptionnellement soutenue observée au deuxième trimestre. En 2011, la consommation devrait s’accélérer grâce à la faiblesse des taux d’intérêt, au redressement des revenus et du patrimoine financier des ménages, et au raffermissement de la confiance des agents économiques. L’investissement privé non résidentiel augmentera parallèlement à l’amélioration des perspectives de croissance, même si l’importance des capacités excédentaires freinera la reprise. L’assainissement nécessaire des finances publiques pèsera également sur le redressement de l’activité. Compte tenu de la dissipation des effets stimulants de la baisse du taux de change effectif sur les exportations, la contribution de ces dernières à la croissance dépendra dans une large mesure de la vigueur de la demande mondiale. Le rythme global de la reprise sera freiné par la persistance des besoins de rééquilibrage, la faiblesse à court terme de la production potentielle et l’évolution sous-jacente de la croissance structurelle. La reprise sera par ailleurs inégale, dans la mesure où d’amples déséquilibres et des pertes de compétitivité seront résorbés peu à peu dans les pays caractérisés par un fort endettement et de volumineux déficits des paiements courants.

32Des risques substantiels pèsent encore sur la vigueur et le rythme de la reprise, même s’ils sont globalement équilibrés. La demande intérieure pourrait se renforcer plus rapidement que prévu, en particulier dans les pays affichant de volumineux excédents. Néanmoins, la zone euro demeure tributaire de la situation des marchés de capitaux et du dynamisme du commerce mondial. Les marchés restent sensibles à la situation dégradée des finances publiques de certains pays, et cela risque de déboucher sur une généralisation des tensions financières, même si le Fonds européen de stabilité financière (FESF) qui a été mis en place constitue un important mécanisme de gestion de la crise à court terme. La qualité des bilans des banques et son impact sur la croissance du crédit représentent un autre risque pour l’expansion économique et les finances publiques.

Allemagne

33L’économie se redresse vivement grâce à l’amélioration des échanges internationaux. La consommation privée, l’investissement et les dépenses publiques en infrastructures se montrent également vigoureux. Le marché du travail reste étonnamment résilient et le chômage est maintenant tombé à son niveau le plus bas depuis la réunification. La croissance annuelle devrait se ralentir quelque peu au cours de la période de prévision, mais le PIB réel retrouvera son niveau d’avant crise pendant 2011.

34Les finances publiques bénéficient de la forte reprise conjoncturelle, mais les mesures de relance budgétaire devraient creuser le déficit des administrations publiques cette année. À partir de 2011, les pouvoirs publics envisagent d’ambitieuses mesures de consolidation pour réaliser l’objectif de déficit structurel fixé par la nouvelle règle budgétaire. Il faudrait que cet effort de consolidation budgétaire se double de mesures structurelles pour augmenter le taux de croissance potentielle.

35L’activité économique s’est encore accélérée au premier semestre de 2010, la croissance du PIB réel au deuxième trimestre atteignant un niveau inégalé depuis la réunification. Cela tient à des exportations en forte progression et à une solide demande intérieure, les dépenses privées de consommation et d’investissement s’inscrivant nettement en hausse. Le secteur de la construction explique en partie cette évolution : après avoir subi un hiver rigoureux, il a bénéficié des projets publics d’infrastructures dans le cadre du plan de relance budgétaire mis en œuvre depuis 2009. La croissance s’est ralentie au troisième trimestre, mais la dynamique sous-jacente reste entière, l’emploi continuant de s’améliorer et soutenant la confiance des consommateurs. La hausse des prix à la consommation s’accélère depuis le début de l’année sous l’effet du renchérissement de l’énergie. En revanche, l’inflation annuelle tendancielle demeure inférieure à 1 %.

Allemagne

figure im19

Allemagne

Allemagne : Emploi, revenu et inflation

tableau im20
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi 1.4 0.0 0.2 0.4 0.1 Taux de chômage1 7.3 7.4 6.9 6.3 6.2 Rémunération des salariés 3.6 0.3 2.0 2.8 2.1 Coûts unitaires de main-d’œuvre 2.8 5.2 -1.5 0.3 -0.1 Revenu disponible des ménages 3.2 -1.0 2.0 2.6 2.6 Déflateur du PIB 1.0 1.4 0.8 1.0 1.2 Indice des prix à la consommation harmonisé 2.8 0.2 1.0 1.2 1.4 IPCH sous-jacent2 1.3 1.3 0.6 1.1 1.3 Déflateur de la consommation privée 1.7 0.0 1.9 1.4 1.4

Allemagne : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
1. En pourcentage de la population active (comptabilité nationale).
2. Indice des prix à la consommation harmonisé, hors énergie, alimentation, alcool et tabac.

36Pour la période à venir, les composantes de la demande intérieure devraient se renforcer et la demande des principaux partenaires commerciaux rester solide contribuant ainsi à la poursuite de la reprise. L’apport de main-d’œuvre devrait encore augmenter, du fait à la fois d’une augmentation du nombre d’heures travaillées et de nouvelles embauches, ce qui sera bénéfique pour les revenus salariaux. Certaines dépenses d’investissement devraient être avancées en 2010 en prévision de la suppression d’un régime avantageux de déductions pour amortissements à la fin de 2010. Les entreprises continuent de tirer profit de conditions financières favorables. Les mesures de consolidation annoncées par le gouvernement ne devraient avoir qu’un effet négatif assez faible sur la croissance en 2011. Toutefois, la diminution progressive des dépenses publiques en infrastructures pèsera sur l’activité de construction.

Allemagne

figure im21

Allemagne

Note : L’inflation sous-jacente correspond à l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) hors produits alimentaires, énergie, alcools et tabacs.

Allemagne : Indicateurs financiers

tableau im22
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 11.7 11.1 11.5 11.6 11.4 Solde financier des administrations publiques2 0.1 -3.0 -4.0 -2.9 -2.1 Balance des opérations courantes2 6.7 4.9 5.1 5.9 7.0 Taux d’intérêt à court terme3 4.6 1.2 0.8 1.1 1.8 Taux d’intérêt à long terme4 4.0 3.2 2.7 3.0 3.8

Allemagne : Indicateurs financiers

1. En pourcentage du revenu disponible.
2. En pourcentage du PIB.
3. Taux interbancaire à 3 mois.
4. Obligations d’État à 10 ans.

37Le marché du travail est resté extrêmement solide durant la crise, le chômage augmentant à peine. L’emploi a commencé à progresser cette année et le chômage est revenu à son niveau antérieur à la crise. La stabilité de l’emploi durant la récession tient pour beaucoup à un ajustement prononcé (qui s’est aussi reflété dans la rémunération) du nombre d’heures travaillées par salarié. Le dispositif d’indemnisation du chômage partiel mis en place par les pouvoirs publics a joué un rôle, mais l’ajustement a été rendu possible essentiellement par une plus grande flexibilité de la durée du travail au niveau de l’entreprise dans le cadre des accords conclus entre les partenaires sociaux. De plus, le chômage structurel a probablement encore baissé grâce aux réformes antérieures du marché du travail. Par ailleurs, les pénuries de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs ont conduit les entreprises à maintenir leurs effectifs, ce qui a limité le recul de l’emploi manufacturier durant la crise. La progression tendancielle de l’emploi dans les services, notamment dans l’éducation, qui s’est poursuivie tout au long de la crise, a également soutenu le marché du travail. Les créations de postes reprenant dans le secteur manufacturier, l’emploi total devrait encore s’accroître. Le chômage devant encore diminuer sous son niveau structurel estimé et la durée du travail se normaliser, la rémunération par salarié devrait nettement augmenter au cours de la période de prévision. Les tensions inflationnistes devant rester faibles, le revenu réel disponible devrait s’accroître sensiblement, dopant les dépenses de consommation privée.

Allemagne : Demande et production

tableau im23
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 prix courants Pourcentages de variation annuelle, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 1 411.4 -0.1 1.3 1.6 0.9 1.5 1.5 Consommation publique 472.1 2.6 0.7 0.6 2.3 0.8 0.6 Formation brute de capital fixe 421.7 4.9 2.7 1.2 7.6 1.0 1.6 Secteur public 39.3 3.1 0.5 -15.9 0.8 -9.6 -13.3 Secteur privé : résidentiel 134.2 3.5 1.6 2.0 4.4 1.5 2.0 Secteur privé : autres 248.2 6.0 3.7 3.6 10.6 2.5 3.7 Demande intérieure finale 2 305.2 1.4 1.4 1.3 2.4 1.2 1.3 Variation des stocks1 - 27.8 0.8 0.0 0.0 Demande intérieure totale 2 277.4 2.3 1.5 1.3 3.9 1.2 1.3 Exportations de biens et services 976.7 15.2 9.0 5.6 16.9 6.3 5.5 Importations de biens et services 859.2 13.6 7.4 4.1 18.6 4.9 3.9 Exportations nettes1 117.6 1.4 1.1 1.0 PIB aux prix du marché 2 395.0 3.5 2.5 2.2 4.1 2.1 2.3 Pour mémoire PIB sans ajustements jours travaillés 2 397.2 3.6 2.5 2.0 Investissement en équipement et outillage 182.2 7.1 3.0 1.7 10.2 1.4 1.6 Investissement en construction 239.6 3.3 2.5 0.8 5.7 0.7 1.6

Allemagne : Demande et production

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE: Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods). Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

38La forte croissance du PIB réel et le recul du chômage devraient se traduire par une amélioration des recettes fiscales et une diminution des prestations sociales, ce qui limitera en 2010 le creusement du déficit budgétaire induit par les mesures de relance mises en œuvre depuis 2009. À partir de 2011, les pouvoirs publics sont censés appliquer leur programme ambitieux de consolidation, qui représentera environ 3 % du PIB jusqu’en 2014, et mettre fin progressivement aux mesures temporaires de relance budgétaire. Pour environ les deux cinquièmes, la consolidation devrait intervenir du côté des dépenses, en particulier à la faveur d’une plus grande efficacité du secteur public et d’une rationalisation des prestations sociales. Les recettes sont appelées à augmenter avec l’élimination progressive de certaines exonérations fiscales et la mise en place de nouveaux prélèvements, notamment une taxe sur les transports aériens. L’orientation générale du plan de consolidation est judicieuse, mais certains de ces éléments n’ont pas encore été précisés ; c’est le cas, en particulier, de la taxe sur les transactions financières prévue à partir de 2012. Les mesures discrétionnaires de consolidation en 2011 et 2012 atteindront environ ½ pour cent du PIB chaque année ; ce niveau est conforme aux exigences fixées par la règle budgétaire et est également adapté à la situation de l’économie et des finances publiques. Pour 2011, la contraction des dépenses discrétionnaires est essentiellement liée au plan de consolidation, mais la baisse du déficit structurel en 2012 tiendra aussi à la diminution progressive des dépenses publiques en infrastructures. Selon les prévisions actuelles, le déficit global pourrait descendre audessous de 3 % du PIB en 2011.

39Les perspectives pour la période de prévision sont très favorables. La croissance devrait conserver son dynamisme en 2011, les échanges mondiaux continuant de progresser. De plus, on peut penser que la croissance de la consommation privée sera plus rapide que celle observée habituellement à ce stade de la reprise, grâce à la progression persistante de l’emploi et à une hausse sensible des salaires. L’amélioration de la situation financière des ménages et les conditions favorables de financement devraient contribuer à la croissance de l’investissement résidentiel. La plus forte utilisation des capacités productives soutiendra la croissance de l’investissement pour la période à venir. Le PIB réel devrait augmenter de 3½ pour cent en 2010 et de 2½ pour cent en 2011, ce qui veut dire qu’il retrouvera son niveau d’avant crise pendant 2011. En 2012, la croissance de l’activité économique devrait être de l’ordre de 2¼ pour cent, soit plus que le taux de croissance tendancielle. Il faut s’attendre néanmoins à un écart de production qui restera négatif sur l’ensemble de la période de prévision, ce qui atténuera les tensions inflationnistes. Malgré la progression de la demande intérieure, l’excédent de balance courante devrait s’inscrire en hausse à environ 7 % du PIB. Une croissance plus équilibrée serait réalisable si l’on mettait en œuvre des réformes structurelles qui augmenteraient l’investissement intérieur. Compte tenu du vieillissement de la population et de la faible proportion de diplômés de l’enseignement supérieur par rapport à d’autres pays de l’OCDE, les réformes du système éducatif et l’accroissement de l’immigration de travailleurs qualifiés devraient être prioritaires. En outre, il serait souhaitable d’assouplir la réglementation dans certains segments du secteur des services.

40Les risques qui entourent ces prévisions sont quasiment équilibrés. L’évolution des échanges mondiaux présente des risques qui vont dans les deux sens. Sur le plan intérieur, les ménages pourraient choisir de moins épargner, ce qui stimulerait davantage la consommation privée. En outre, les investissements des entreprises pourraient se révéler plus importants que prévu. Du côté des éléments négatifs, la situation financière, en particulier dans le secteur bancaire, pourrait se dégrader, avec des conséquences négatives sur l’investissement.

France

41Après un léger ralentissement de l’activité ces derniers mois, il est prévu que la croissance du PIB réel se redresse lentement pour atteindre un rythme annualisé de 2 % d’ici à 2012, grâce à l’investissement des entreprises et à l’exportation. Le taux de chômage a atteint un point haut, mais il ne devrait baisser qu’assez peu. Les pressions sur les prix resteront modérées, avec une inflation tendancielle de 1 % environ par an.

42L’orientation budgétaire sera nécessairement restrictive en 2011. Par la suite, de nouvelles mesures d’assainissement devraient viser à stabiliser le ratio dette/PIB d’ici à 2013 (avant qu’il n’atteigne 95 %), l’action à mener consistant à freiner les dépenses et à élargir les bases d’imposition. La loi sur la réforme des retraites étant maintenant adoptée, les dépenses pourraient être durablement réduites tout en augmentant la production potentielle à long terme grâce à des réformes dans le secteur de la santé et dans l’administration publique. Si nécessaire, les augmentations de recettes devraient privilégier les taxes environnementales et les prélèvements sur la propriété. Il faudrait aussi renforcer le cadre de la politique budgétaire pour en améliorer la crédibilité.

43La croissance du PIB réel a atteint un point haut de 2.8 % en rythme annuel au cours du printemps et les indicateurs à haute fréquence vont dans le sens d’un ralentissement relativement faible depuis. Après une pause, en partie sous l’effet de la suppression progressive de la prime à la casse, la consommation privée a repris sa progression, alors que l’investissement des entreprises et l’investissement résidentiel connaissaient une croissance positive pour la première fois depuis la fin de 2007. Les prix des logements ont rattrapé la majeure partie de leur baisse de 2008/09 et les transactions immobilières se sont nettement redressées. Les exportations se sont montrées fermes et la formation des stocks a elle aussi grandement contribué à la croissance. Malgré une production industrielle en dents de scie, la confiance des entreprises n’a cessé de se raffermir.

France

figure im24

France

1. 0 correspond au trimestre au cours duquel les creux des séries ont eu lieu; taux de croissance en glissement annuel.
2. Solde des réponses, en pourcentage; l’indicateur est normalisé afin que la moyenne à long terme soit égale à 100.
3. Solde des réponses, en points.

France : Emploi, revenu et inflation

tableau im25
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi 1.4 -0.9 0.3 0.7 0.7 Taux de chômage1 7.4 9.1 9.3 9.1 8.8 Rémunération des salariés 3.1 0.1 2.4 2.5 2.8 Coûts unitaires de main-d’œuvre 3.0 2.7 0.8 0.9 0.7 Revenu disponible des ménages 3.0 1.1 2.2 2.0 2.5 Déflateur du PIB 2.6 0.5 0.4 1.0 1.1 Indice des prix à la consommation harmoni sé 3.2 0.1 1.6 1.1 1.1 IPCH sous-jacent2 1.8 1.4 1.0 1.0 1.1 Déflateur de la consommation privée 2.9 -0.4 1.1 0.9 1.0 Pour mémoire Taux de chômage3 7.8 9.5 9.7 9.5 9.3

France : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
1. En pourcentage de la population active, France métropolitaine.
2. Indice des prix à la consommation harmonisé, hors énergie, alimentation, alcool et tabac.
3. En pourcentage de la population active, taux national, incluant les territoires et départements outremer.

44La productivité du travail s’est nettement affaiblie en 2008-09, mais a rebondi en 2010 comme lors des reprises précédentes. Le taux de chômage a amorcé un lent reflux par rapport à son point haut de 10 %, mais le chômage de longue durée a continué d’augmenter rapidement. Les jeunes travailleurs on été particulièrement touchés par l’aggravation du chômage durant la première phase de la crise, mais les travailleurs âgés connaissent une situation plus difficile depuis le début de 2010. La confiance des consommateurs reste déprimée et l’inflation tendancielle semble s’être stabilisée mais à un bas niveau.

France

figure im26

France

1. Taux de croissance en glissement annuel.
2. En pourcentage du PIB; 0 correspond au trimestre au cours duquel les creux de la série du PIB ont eu lieu.

France : Indicateurs financiers

tableau im27
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 15.4 16.2 15.9 15.5 14.9 Solde financier des administrations publiques2 -3.3 -7.6 -7.4 -6.1 -4.8 Balance des opérations courantes2 -1.9 -1.9 -2.2 -2.3 -2.4 Taux d’intérêt à court terme3 4.6 1.2 0.8 1.1 1.8 Taux d’intérêt à long terme4 4.2 3.6 3.0 3.3 4.1

France : Indicateurs financiers

1. En pourcentage du revenu disponible (épargne brute).
2. En pourcentage du PIB.
3. Taux interbancaire à 3 mois.
4. Emprunts phare d’État à 10 ans.

45La baisse des taux d’intérêt à long terme et, jusqu’à récemment, la faiblesse de l’euro ont soutenu l’économie, mais ce phénomène devrait s’estomper. Les quatre banques françaises qui ont été soumises à des tests de résistance par le Comité européen des contrôleurs bancaires ont obtenu des résultats témoignant d’une résistance légèrement supérieure à la moyenne pour l’Union européenne : avec le scénario retenu, elles n’enregistraient qu’une faible baisse de leur ratio moyen de fonds propres de niveau 1 de 9.9 à 9.3 %. Le crédit au secteur privé a progressé de 3 % au cours de l’année qui vient de s’écouler, grâce aux prêts immobiliers résidentiels dans un contexte de conditions favorables pour l’offre de crédit.

France : Demande et production

tableau im28
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 prix courants Pourcentages de variation annuelle, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 1 112.6 1.5 1.6 2.2 1.1 1.9 2.4 Consommation publique 469.7 1.6 0.6 0.0 1.0 0.2 -0.1 Formation brute de capital fixe 392.1 -1.8 2.8 4.3 0.8 3.6 4.4 Secteur public 63.9 -0.7 0.9 0.4 -0.4 0.8 0.1 Secteur privé : résidentiel 110.2 -2.5 1.3 2.4 0.1 1.9 2.5 Secteur privé : autres 218.0 -1.8 4.1 6.3 1.4 5.3 6.6 Demande intérieure finale 1 974.4 0.9 1.6 2.1 1.0 1.8 2.2 Variation des stocks1 - 30.0 0.6 0.4 0.0 Demande intérieure totale 1 944.3 1.5 2.0 2.1 1.9 1.8 2.2 Exportations de biens et services 439.6 9.9 6.4 6.3 11.7 5.5 6.7 Importations de biens et services 476.7 8.8 7.5 6.2 11.8 5.5 6.5 Exportations nettes1 - 37.1 0.1 -0.5 -0.1 PIB aux prix du marché 1 907.2 1.6 1.6 2.0 1.7 1.7 2.1

France : Demande et production

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE: Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods). Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

46Bien que l’aggravation du chômage de longue durée soit préoccupante parce qu’on peut craindre des effets d’hystérèse de nature à accroître le chômage structurel, les décideurs politiques ont évité durant la récession les erreurs commises dans le passé en ne recourant pas à des mesures en faveur des dispositifs de préretraite ; plus généralement, ils se sont efforcés de préserver le lien des travailleurs licenciés avec le marché du travail. L’attribution des allocations chômage en cas de contrat de courte durée a été assouplie. Des mesures temporaires ont été adoptées pour faciliter le chômage partiel, élargir les emplois aidés et mettre à la disposition des petites entreprises des dispositifs de financement. Il est important que ces mesures soient retirées à mesure que la reprise progresse. De plus, la réforme des retraites, qui vient d’être adoptée, devrait accélérer la production potentielle à long terme en augmentant le taux d’activité des travailleurs âgés tout en contribuant à l’amélioration structurelle des finances publiques.

47Après avoir été quasiment neutre en 2010, la politique budgétaire sera restrictive à partir de 2011. Les recettes fiscales se montrant relativement vigoureuses et les taux d’intérêt sur la dette diminuant, le déficit des administrations publiques devrait s’améliorer légèrement en avec une réduction à 7.4 % du PIB en 2010. Le gouvernement s’est engagé à le ramener à 6 % en 2011 et progressivement à 2 % en 2014, le ratio dette/PIB commençant alors à baisser. Étant donnés le niveau d’endettement atteint avant la crise et son évolution depuis, le rythme d’assainissement budgétaire induit par ce plan est nécessaire si l’on veut que les f inances publiques ne menacent pas la stabilité macroéconomique.

48Pour 2011, le solde primaire corrigé des fluctuations conjoncturelles devrait s’améliorer d’environ 1 % du PIB, grâce, pour une part quasiment égale, aux mesures autoréversibles du plan anticrise, à l’élimination des mesures d’accompagnement visant à faciliter l’abrogation de la taxe professionnelle - qui pénalisait l’investissement -, à la réduction des dépenses fiscales et à la diminution des dépenses courantes. La contribution de ces deux derniers volets devrait s’accentuer en 2012. Parmi les autres mesures annoncées à plus faible impact, on citera le gel de la valeur indicielle de la rémunération des fonctionnaires, le nonremplacement de la moitié des agents de l’administration centrale prenant leur retraite et une nouvelle taxe sur les banques. Selon les prévisions, le déficit total devrait diminuer de 1.3 % du PIB en 2012, ce qui diffère de l’objectif du gouvernement, mais seulement parce que les hypothèses de croissance sous-jacentes ne sont pas les mêmes.

49De nouvelles mesures seront en définitive nécessaires. Il faut freiner la tendance à la hausse des coûts de la santé, notamment en réduisant les dépenses administratives. Des économies seraient également engendrées par l’approfondissement de la réforme de l’État, en diminuant le grand nombre de couches administratives et en étendant la Révision générale des politiques publiques à tous les niveaux possibles de l’administration. Puisque des hausses d’impôt pourraient être nécessaires pour respecter les objectifs budgétaires, il faudrait élargir les bases d’imposition en élaguant encore les dépenses fiscales les moins efficaces. Il faudrait aussi envisager une plus lourde taxation des externalités environnementales, notamment les émissions de carbone, et relever d’autres impôts en minimisant les distorsions induites, en particulier les impôts sur la propriété et la TVA, surtout pour les biens et services faiblement taxés.

50En ce qui concerne la crédibilité à long terme, les résultats médiocres de la France dans la réalisation des objectifs de ses programmes de stabilité successifs montrent que le cadre budgétaire devrait être renforcé. Il faudrait dans cette optique veiller à la concomitance des engagements du Pacte de stabilité et de croissance et de la législation pluriannuelle adoptée par le Parlement, limiter les écarts des dépenses par rapport au budget en cours d’exercice et mettre en place un Conseil budgétaire indépendant qui serait chargé des prévisions macroéconomiques, du contrôle de l’exécution budgétaire et de l’évaluation a posteriori.

51La croissance du PIB réel devrait accélérer progressivement en passant de 1.6 % en 2010 à 2.0 % en 2012. L’investissement privé et les exportations devraient se montrer dynamiques grâce à la vigueur de l’activité mondiale et à une plus forte demande intérieure en Allemagne. Mais le taux de chômage ne devrait baisser que légèrement, de sorte que les pressions sur les prix resteront faibles, avec une inflation tendancielle d’environ 1 %. La consommation privée devrait se redresser régulièrement, le taux d’épargne revenant à son niveau antérieur à la crise à mesure que la confiance se raffermira grâce au recul du chômage et à la contraction du déficit des finances publiques. Le déficit de la balance courante devrait augmenter légèrement pour atteindre environ 2½ pour cent du PIB.

52Les risques économiques n’ont guère reflué. Une très grande incertitude entoure à la fois l’activité économique à l’étranger et l’évolution des taux de change. Les difficultés liées aux besoins de financement des pays périphériques de l’Union Européene pourraient ressurgir en 2011, avec un climat d’instabilité sur les marchés des emprunts d’État nocif pour la confiance des entreprises. En revanche, l’action menée internationalement pour restaurer les finances publiques pourrait être récompensée par des comportements économiques moins précautionneux.

Italie

53Après l’une des plus profondes récessions parmi les pays de l’OCDE, l’Italie a entamé une reprise modérée, qui se renforcera quelque peu ces deux prochaines années. L’investissement et l’exportation sont les moteurs du redressement de la demande. Le chômage est sans doute proche de son point haut, mais avec le démantèlement progressif du dispositif de soutien salarial de la Cassa Integrazione, le reflux du chômage risque de n’être pas très rapide. La croissance des revenus des ménages restera atone et sera tributaire d’une amélioration des revenus du travail indépendant, qui ont fortement chuté durant la période de ralentissement de l’activité. La hausse des prix à la consommation s’est accélérée en cours d’année, mais elle restera modérée tout au long de 2012.

54Ces prévisions partent de l’idée que des mesures suffisantes seront prises pour atteindre l’objectif que le gouvernement s’est fixé pour ces deux prochaines années en termes de déficit sous-jacent, mais une croissance inférieure aux prévisions officielles pourrait empêcher le déficit effectif de tomber au-dessous de 3 % du PIB. Il sera difficile de maintenir le cap, bien que l’action menée dans le passé se soit traduite par une relative stabilité du taux d’intérêt des emprunts publics italiens. Pour des raisons de crédibilité, il faudrait mettre en place des mesures budgétaires structurelles (et non ponctuelles). Par ailleurs, il conviendrait de promouvoir des réformes au niveau de l’offre pour améliorer le potentiel à long terme de l’économie italienne.

55L’économie s’est redressée après son net recul de 2009 et elle s’est accélérée tout au long du premier semestre de 2010, à la faveur d’une vive reprise des exportations et de l’investissement. Cependant, la croissance s’est quelque peu affaiblie au troisième trimestre. Dans une très large mesure, cela tient à l’amélioration de la confiance sur les marchés du crédit, les entreprises étant moins contraintes d’économiser sur leurs fonds de roulement et sur leurs investissements. La hausse de l’investissement en machines et équipements est due en partie à des allégements temporaires d’impôts dont la suppression contribue sans doute au ralentissement au deuxième semestre de 2010. En revanche, la consommation privée et la consommation publique sont restées atones : en effet, les revenus des ménages ont nettement régressé à cause de la récession, et le niveau élevé de la dette publique a pesé sur la politique budgétaire.

Italie

figure im29

Italie

1. Pourcentage de variation par rapport au trimestre correspondant de l’année précédente.
2. Salaire brut en équivalent temps plein.
3. Rémunération par employé dans le secteur privé.

Italie : Emploi, revenu et inflation

tableau im30
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi1 0.3 -1.7 -0.4 0.5 0.8 Taux de chômage1,2 6.7 7.8 8.6 8.5 8.3 Rémunération des salariés 3.7 -0.6 0.6 2.7 2.1 Coûts unitaires de main-d’œuvre 5.1 4.7 -0.4 1.3 0.5 Revenu disponible des ménages 2.2 -3.0 -0.1 2.8 2.6 Déflateur du PIB 2.8 2.1 0.7 1.2 1.1 Indice des prix à la consommation harmonisé 3.5 0.8 1.5 1.4 1.4 IPCH sous-jacent3 2.2 1.6 1.5 1.3 1.4 Déflateur de la consommation privée 3.2 -0.1 1.6 1.5 1.4

Italie : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
1. Les données pour l’emploi pour l’ensemble de l’économie sont celles des comptes nationaux. Ces données comprennent l’estimation de l’Istat de l’emploi dans l’économie souterraine. L’emploi total compte environ 2 millions de personnes, circa 10%, de plus dans les comptes nationaux que dans l’enquête de l’emploi. Suivant l’usage des autorités italiennes, le taux de chômage est calculé par rapport aux données de l’enquête de l’emploi.
2. En pourcentage de la population active.
3. Indice des prix à la consommation harmonisé, hors énergie, alimentation, alcool et tabac.

Italie

figure im31

Italie

1. Formation brute de capital fixe.

Italie : Indicateurs financiers

tableau im32
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 8.2 7.1 5.1 5.8 5.9 Solde financier des administrations publiques2 -2.7 -5.2 -5.0 -3.9 -3.1 Balance des opérations courantes2 -3.6 -3.2 -3.3 -2.8 -2.3 Taux d’intérêt à court terme3 4.6 1.2 0.8 1.1 1.8 Taux d’intérêt à long terme4 4.7 4.3 3.8 3.7 4.5

Italie : Indicateurs financiers

1. Épargne nette en pourcentage du revenu disponible. Incluant “famiglie produttrici”.
2. En pourcentage du PIB.
3. Taux interbancaire à 3 mois.
4. Obligations d’État à 10 ans.

56Malgré la reprise, le PIB restait au milieu de 2010 inférieur de plus de 5 % à son point haut du début de 2008. Cette baisse est plus marquée que dans la majorité des pays de l’OCDE et de l’UE et, jusqu’à présent, la reprise paraît confirmer la faiblesse tendancielle de la croissance au cours de la décennie qui vient de s’écouler. Bien qu’il se soit vivement redressé, l’investissement demeure nettement inférieur à sa part moyenne à long terme dans le PIB, ce qui nuit aux perspectives de croissance pour l’avenir.

Italie : Demande et production

tableau im33
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 prix courants Pourcentages de variation annuelle, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 911.6 0.4 0.6 1.0 0.2 0.8 1.1 Consommation publique 327.8 -0.3 0.1 0.0 -0.1 0.0 0.1 Formation brute de capital fixe 287.3 2.0 1.5 3.1 2.5 2.3 3.4 Équipement et outillage 131.7 8.0 3.3 4.4 7.9 3.5 4.9 Construction 155.7 -3.1 -0.3 1.8 -2.2 1.1 1.9 Construction de logements 71.7 -3.4 0.5 1.8 -0.4 1.1 1.9 Autres 84.0 -2.9 -0.9 1.8 -3.7 1.1 1.9 Demande intérieure finale 1 526.8 0.5 0.7 1.2 0.6 0.9 1.3 Variation des stocks1 - 0.4 0.2 -0.1 0.0 Demande intérieure totale 1 526.4 0.7 0.6 1.2 0.3 0.9 1.3 Exportations de biens et services 363.9 7.9 6.7 5.3 10.2 5.7 5.3 Importations de biens et services 369.9 6.6 3.7 3.9 5.7 3.6 4.1 Exportations nettes1 - 6.0 0.3 0.8 0.4 PIB aux prix du marché 1 520.3 1.0 1.3 1.6 1.3 1.5 1.7

Italie : Demande et production

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE: Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods). Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

57Le dispositif de soutien salarial de la Cassa Integrazione s’est considérablement élargi, aidant jusqu’à 350 000 travailleurs effectivement licenciés, mais restant formellement salariés, lorsqu’il a atteint son maximum en 2009 (leur nombre était revenu aux alentours de 250 000 au milieu de 2010). L’aide est prise en charge par l’État via l’employeur, de sorte que les données font apparaître une baisse des salaires par tête alors même que le salaire horaire n’a souffert que très peu de la récession. Cette protection de l’emploi a atténué la hausse du chômage déclaré, qui a probablement atteint son point haut, bien qu’il soit difficile de prédire ce qui se produira à mesure que les travailleurs sortiront de ce régime ouvrant des droits pour une durée maximale de deux ans aux dispositifs de chômage partiel. Au total, les revenus non salariaux des ménages ont été plus touchés que leurs revenus salariaux : les revenus nets du travail indépendant et de la propriété ont baissé de plus de 10 % en 2009 et l’épargne nette s’est contractée malgré le recul de la consommation.

58La hausse des prix à la consommation s’est accélérée ces derniers mois, atteignant 1.8 % en glissement annuel au troisième trimestre, contre 1.3 % en janvier. Cela tient en partie à la hausse des prix de l’énergie.

59Les emprunts publics italiens se sont relativement bien tenus sur les marchés obligataires par rapport à ceux d’autres pays d’Europe du Sud. Le gouvernement entend préserver ce résultat et commencer à faire baisser la dette publique, qui atteint un très haut niveau. Il a en outre durci la politique budgétaire dans la loi de finances pour l’exercice 2011-13 et se propose de ramener le déficit des administrations publiques à 2.7 % du PIB en 2012 et à 2.2 % en 2013.

60Les prévisions de l’OCDE reposent sur l’hypothèse que les mesures visant à réaliser ces objectifs seront pleinement mises en œuvre au cours des deux dernières années de l’exercice 2011-13. Ces mesures comportent un gel de trois ans des rémunérations dans le secteur public et une sensible réduction des financements consacrés aux dépenses des administrations infranationales. On suppose également que les mesures prises pour lutter contre la fraude fiscale améliorent les recettes à hauteur d’environ 0.4 % du PIB. Ces mesures sont nécessaires, mais il faudra les appliquer systématiquement pour obtenir une hausse des prélèvements fiscaux supérieure à la progression relativement faible des revenus sur laquelle on peut tabler. Malgré une situation difficile, le gouvernement s’est à juste titre abstenu de recourir à de nouvelles mesures exceptionnelles de grande ampleur. Les prévisions de l’OCDE pour le besoin de financement en 2012 sont légèrement supérieures aux prévisions officielles, qui supposent une plus forte croissance de la production ; le ratio dette/PIB devrait atteindre son point haut en 2012, à environ 120 %.

61Selon les enquêtes de septembre, la confiance des consommateurs n’est pas encore rétablie de son déclin du début de 2010, alors que la confiance dans les entreprises manufacturières et extractives n’a cessé de s’améliorer ces dix-huit derniers mois. De ce fait, la faible reprise de la demande, après une croissance relativement lente au troisième trimestre, est essentiellement tributaire de l’exportation et de l’investissement, plutôt que des dépenses des ménages. Malgré tout, la consommation privée progressera quelque peu, car les revenus s’amélioreront et l’emploi se stabilisera et recommencera à progresser. La croissance de la consommation publique sera limitée par les restrictions budgétaires. L’investissement dans le secteur de la construction, résidentielle et non résidentielle, pourrait ne pas se redresser avant 2012.

62Les exportations continueront de réagir à la croissance de la demande mondiale, bien que le marché du travail ne semble pas devoir contribuer à inverser la dégradation de la compétitivité de l’Italie ; pour ce faire, il faudra prendre des mesures de politique structurelle afin que l’économie soit mieux à même de répondre à la demande. Il faut donc s’attendre à de nouvelles pertes de parts de marché, mais les exportations connaîtront néanmoins une expansion nettement plus forte que celle des importations au cours des deux prochaines années.

63Les accords salariaux nationaux conclus cette année ne semblent guère avoir été sensibles à la faiblesse de l’économie. Cette tendance semble devoir se poursuivre, conduisant à une légère accélération des revenus salariaux par habitant en 2010-11 sous l’effet d’un certain redressement du nombre d’heures travaillées. En revanche, la flexibilité dans le vaste secteur informel s’est indéniablement reflétée dans la contraction des revenus du travail indépendant en 2009. Malgré l’écart de production très marqué, l’inflation devrait donc se révéler persistante, en se stabilisant à un niveau inférieur à 2 % mais sans doute légèrement supérieur à celui observé dans les autres grands pays de la zone euro.

64Les risques extérieurs sont toujours présents, mais, sur le plan intérieur, le principal risque pour les prévisions de croissance concerne l’investissement des entreprises. Si la forte progression du premier semestre de 2010 tient plus aux mécanismes d’incitation gouvernementale qu’à une amélioration des perspectives économiques et des conditions financières, elle pourrait prendre fin, mais elle pourrait aussi s’accélérer considérablement si les entreprises ont la volonté et la capacité de financer des niveaux plus normaux d’investissement.

Royaume-Uni

65L’économie émerge de la récession, soutenue à la fois par une demande intérieure croissante et des exportations en hausse. L’assainissement budgétaire énergique mais nécessaire et la faible progression du revenu réel créent de puissants vents contraires et il est prévu que la croissance reste molle en 2011. La reprise prendra un peu plus d’ampleur en 2012 car les exportations devraient augmenter encore et l’investissement des entreprises croître à un rythme plus soutenu. Le chômage va baisser progressivement. L’inflation restera au-dessus de l’objectif de 2 % tout au long de 2011, en raison de l’effet initial du relèvement du taux de la TVA, mais devrait redescendre sous l’objectif, lorsque cet effet s’estompera. L’inflation tendancielle, hors incidence des ajustements de la TVA, reste basse en raison de la lourdeur de la conjoncture.

66L’assainissement budgétaire est engagé, des plans détaillés étant présentés dans la Programmation pluriannuelle des dépenses publiques (Spending Review). L’ambitieux programme à moyen terme des autorités a sensiblement atténué les risques budgétaires et pourrait, conjointement avec l’amélioration de l’efficacité des dépenses de santé et la mise en œuvre de réformes structurelles, soutenir la croissance à long terme. Au cours de la période examinée, la politique monétaire devra rester expansionniste dans le contexte d’une orientation nettement plus restrictive de l’action budgétaire, mais il faudra que le processus de normalisation des taux d’intérêt démarre pour de bon en 2012 lorsque l’inflation tendancielle commencera à s’accélérer.

67L’économie émerge de la récession la plus profonde que le pays ait connue depuis les années 30. La croissance du PIB au cours des trois premiers trimestres de 2010 a été robuste, grâce à une large progression de la demande intérieure, notamment la nécessaire reconstitution des stocks. Le rythme d’expansion va toutefois ralentir, car la contribution de la formation de stocks s’estompe et l’assainissement budgétaire induira des vents contraires de plus en plus marqués. Les pressions dans le sens d’un désendettement des ménages se sont atténuées avec le raffermissement des prix des logements et des situations patrimoniales globales et l’augmentation des taux d’épargne, mais la progression médiocre des revenus réels limitera à terme la consommation des ménages. Les exportations ont sensiblement augmenté mais restent moins performantes que dans les autres pays de l’OCDE en dépit de la forte dépréciation de la livre sterling, car les exportations de services financiers n’ont pas encore commencé à se ressaisir après leur forte contraction en 2009.

Royaume-Uni

figure im34

Royaume-Uni

1. Comprend la formation de capital fixe brut, la consommation du gouvernement et un écart statistique.

Royaume-Uni : Emploi, revenu et inflation

tableau im35
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi 0.7 -1.6 0.0 0.3 0.5 Taux de chômage1 5.7 7.6 7.9 7.8 7.6 Rémunération des salariés 2.3 0.2 2.8 2.5 3.3 Coûts unitaires de main-d’œuvre 2.3 5.5 1.0 0.8 1.4 Revenu disponible des ménages 5.4 2.6 3.5 3.4 3.8 Déflateur du PIB 3.0 1.4 3.3 2.0 1.3 Indice des prix à la consommation harmonisé2 3.6 2.2 3.1 2.6 1.6 IPCH sous-jacent3 1.6 1.7 2.6 2.6 1.6 Déflateur de la consommation privée 3.1 1.3 4.4 3.0 1.8

Royaume-Uni : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
1. En pourcentage de la population active.
2. Connu sous le nom de IPC au Royaume-Uni.
3. Indice des prix à la consommation harmonisé, hors énergie, alimentation, alcool et tabac.

Royaume-Uni

figure im36

Royaume-Uni

1. Pourcentage de variation en glissement annuel.
2. Écarts de rendement implicite à 10 ans entre les obligations de référence du gouvernement et les obligations indexées.
3. Définition de Maastricht.

Royaume-Uni : Indicateurs financiers

tableau im37
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 2.0 6.3 4.4 3.5 3.4 Solde financier des administrations publiques2 -4.8 -11.0 -9.6 -8.1 -6.5 Balance des opérations courantes2 -1.6 -1.3 -2.2 -1.6 -1.2 Taux d’intérêt à court terme3 5.5 1.2 0.7 0.9 1.8 Taux d’intérêt à long terme4 4.6 3.6 3.5 3.6 4.5

Royaume-Uni : Indicateurs financiers

1. En pourcentage du revenu disponible.
2. En pourcentage du PIB.
3. Taux interbancaire à 3 mois.
4. Obligations d’État à 10 ans.

68Les conditions financières s’améliorent lentement. Toutefois, le crédit est peu soutenu, en raison de l’atonie de la demande mais aussi d’un désendettement continu dans le secteur bancaire, qui limite l’offre de crédit aux petites entreprises et aux ménages. Les grandes entreprises ne manquent pas de trésorerie et ont accès à des sources de financement non bancaires. Le taux de chômage est resté stable depuis la mi-2009, tandis que l’emploi a commencé à se rétablir. Les salaires progressent peu. L’inflation globale a baissé progressivement en 2010 mais reste supérieure à 3 %, du fait surtout de la fin de l’application d’un taux réduit de la TVA en janvier. Toutefois, correction faite des ajustements d’impôts, l’inflation est restée stable et sensiblement inférieure à l’objectif de 2 %. Les rendements des obligations et les anticipations inflationnistes ont reculé peu à peu, sous l’influence de la décrue de l’inflation globale et de l’amélioration des perspectives budgétaires.

Royaume-Uni : Demande et production

tableau im38
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation annuelle, en volume milliards de £ (prix de 2006) Consommation privée 908.5 1.2 1.7 1.8 1.8 1.3 1.9 Consommation publique 327.4 1.9 -1.1 -1.7 1.8 -2.1 -1.5 Formation brute de capital fixe 204.3 2.0 2.3 4.3 5.1 2.7 5.1 Secteur public1 41.6 -4.9 -17.0 -5.2 -20.2 -11.0 -1.7 Secteur privé : résidentiel 41.3 7.9 8.6 3.3 12.6 3.3 3.4 Secteur privé : autres 121.4 2.3 6.1 7.0 12.3 6.4 7.4 Demande intérieure finale 1 440.2 1.5 1.2 1.4 2.3 0.8 1.7 Variation des stocks2 - 14.5 1.2 0.1 0.0 Demande intérieure totale 1 425.7 2.7 1.3 1.4 3.4 0.8 1.7 Exportations de biens et services 386.2 4.4 5.0 6.4 3.2 5.6 6.6 Importations de biens et services 419.3 7.5 3.1 4.0 5.1 3.5 4.1 Exportations nettes2 - 33.1 -1.0 0.4 0.5 PIB aux prix du marché 1 392.6 1.8 1.7 2.0 2.9 1.3 2.3

Royaume-Uni : Demande et production

Note : Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. Y compris les entreprises publiques et nationalisées.
2. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

Royaume-Uni : Indicateurs extérieurs

tableau im39
2008 2009 2010 2011 2012 Milliards de $ Exportations de biens et services 781.8 604.1 649.8 706 761 Importations de biens et services 853.2 655.8 721.3 779 827 Balance commerciale - 71.3 - 51.7 - 71.4 - 72 - 66 Solde des invisibles 28.3 24.6 22.1 34 35 Balance des opérations courantes - 43.1 - 27.1 - 49.4 - 38 - 30 Pourcentages de variation Exportations de biens et services en volume 1.0 - 11.1 4.4 5.0 6.4 Importations de biens et services en volume - 1.2 - 12.3 7.5 3.1 4.0 Résultats à l’exportation1 - 1.3 0.3 - 5.5 - 2.5 - 0.8 Termes de l’échange 0.0 - 1.0 0.7 - 1.1 - 0.8

Royaume-Uni : Indicateurs extérieurs

1. Ratio du volume des exportations sur le marché correspondant pour le total des biens et services.

69Les vents contraires budgétaires devraient se renforcer, car les prévisions partent de l’hypothèse que le programme d’assainissement budgétaire annoncé dans le budget de juin et la Programmation pluriannuelle des dépenses publiques sera pleinement exécuté. En 2012, le déficit budgétaire devrait donc redescendre à 6.5 % du PIB, et la dette publique brute atteindre près de 95 % du PIB. Le gouvernement a accéléré le rythme de l’assainissement et a élaboré des plans pour rétablir l’équilibre du solde courant corrigé des fluctuations conjoncturelles d’ici à la fin de l’exercice 2015/16. Au total, la contraction budgétaire annuelle induite, mesurée en fonction du solde primaire corrigé des fluctuations conjoncturelles, représentera annuellement environ 1.7 % du PIB entre 2009 et 2012 et pèsera sur la croissance. Les augmentations d’impôts, y compris le relèvement des cotisations de sécurité sociale et du taux de la TVA en 2011, contribuent de façon substantielle à l’assainissement. Toutefois, la majeure partie de celui-ci sera obtenu à juste titre par des compressions et restrictions de dépenses. Dans la Programmation pluriannuelle des dépenses publiques, les modalités de réduction des dépenses sont précisées, ce qui contribue à la crédibilité des plans budgétaire du gouvernement. La plupart des secteurs de dépenses seront touchés, à l’exception de la santé et de l’aide internationale, qui sont protégées, et d’importantes contractions des investissements publics, de la consommation et des transferts sont envisagées pour les prochaines années.

70Le taux directeur de la Banque d’Angleterre étant proche de zéro et les mesures d’assouplissement quantitatif s’élevant à 200 milliards de livres (14 % du PIB), la politique monétaire reste très expansionniste. Cette orientation est appropriée car l’ampleur de l’écart de production et l’atonie des coûts unitaires de main-d’œuvre devraient faire redescendre l’inflation au-dessous de l’objectif de 2 % en 2012, une fois estompés les effets du relèvement de la TVA. Si la reprise se poursuit comme prévu, la normalisation de la politique monétaire et du retrait des mesures de relance devraient être initiés durant la deuxième partie de 2011 et d’autres en 2012, lorsque la reprise gagnera de l’ampleur.

71La reprise devrait rester modérée en 2011 car la consommation publique et l’investissement public baisseront très nettement, tandis que la consommation des ménages restera molle à cause de la faible croissance des revenus réels et de la stagnation des prix des actifs. Une nouvelle progression des exportations, étayée par la montée de la demande mondiale, la faiblesse du taux de change et la disparition de l’effet de freinage dû aux exportations de services financiers, soutiendra en fin de compte une reprise un peu plus vigoureuse en 2012. L’investissement des entreprises est tombé à de bas niveaux et devrait aussi se raffermir en 2012 en réponse à la montée des exportations. Vu l’atonie de la demande interne, les importations croîtront lentement et le solde de la balance courante devrait s’améliorer légèrement, tout en restant négatif tout au long de 2012.

72L’emploi a commencé à se redresser mais manquera encore de dynamisme étant donné que l’emploi public va se contracter et que les entreprises pourront dans un premier temps répondre à l’augmentation de la demande en réalisant des gains de productivité et en allongeant la durée moyenne du travail. L’activité s’affirmant en 2012, des améliorations plus substantielles sont attendues sur le marché du travail et le chômage devrait commencer à décroître peu à peu. Les majorations de salaires resteront faibles étant donné la lourdeur de la conjoncture.

73Des risques notables entourent ces prévisions, la balance penchant dans le sens d’une dégradation. La compression des revenus disponibles des ménages résultant de l’assainissement budgétaire pourrait peser davantage que prévu sur la consommation des ménages, surtout si l’accès au crédit reste limité et si le marché du logement faiblit de nouveau. De même, de nouvelles baisses des prix de l’immobilier commercial pourraient déclencher un surcroît de pertes dans le secteur bancaire. En revanche, la diminution des incertitudes et le renforcement de la confiance pourraient encourager les entreprises à puiser dans leur important volant de trésorerie pour accroître l’investissement plus que prévu. Les perspectives des exportations sont entourées de risques substantiels dans les deux sens. Tandis que la performance médiocre des exportations de services, et surtout de services financiers, reste un risque à la baisse, une reprise plus rapide des exportations en réponse à la faiblesse de la livre sterling ne saurait être écartée.

74En accélérant le rythme de l’assainissement, le gouvernement a sensiblement atténué les risques budgétaires, contribuant ainsi à abaisser les écarts sur les rendements obligataires et à réduire l’incertitude. L’ajustement budgétaire sera certes difficile, mais ces mesures sont nécessaires pour maîtriser les déficits et freiner l’accumulation de la dette. Un nouveau renforcement du cadre budgétaire à moyen terme consoliderait le processus d’assainissement. La mise en place de l’Office for Budget Responsability est donc une évolution importante et la crédibilité de cet organisme dépendra de façon critique de son aptitude à présenter des avis indépendants. Étant donné l’ampleur de l’effort budgétaire, il est plus que jamais indispensable d’engager des réformes structurelles destinées à améliorer l’efficience de la prestation de services publics et la productivité globale. À titre d’exemple, de nouvelles réformes génératrices de gains de productivité dans le secteur de la santé autoriseraient de substantielles compressions des dépenses dans ce secteur, sans nuire à la prestation de services, ce qui permettrait de mieux protéger les dépenses d’infrastructure, qui sont soumises à des pressions. Pour améliorer la stabilité financière, il faudrait mettre en route sans tarder des réformes dans le secteur financier, en créant un cadre macroprudentiel fonctionnel et en remédiant aux problèmes posés par les banques trop grandes pour faire faillite.

Canada

75La reprise économique a connu une forte décélération avec le fléchissement de l’expansion de la demande extérieure et un repli de la croissance des dépenses des ménages. Il est néanmoins prévu que l’activité progresse à un rythme modéré en 2011-12, les perspectives d’emploi et la demande extérieure se redressant progressivement. L’investissement des entreprises devrait demeurer dynamique, favorisé par une bonne situation financière et rentabilité des entreprises ainsi que par de faibles coûts de financement. L’important sous-emploi des ressources économiques devrait diminuer peu à peu, mais les pressions d’inflation resteront modérées.

76Sauf si les conditions du marché du travail se dégradent encore, les autorités devraient commencer à retirer les mesures de relance et à réduire les déficits structurels comme prévu en 2011-12, pour maintenir la confiance des investisseurs dans le retour à la viabilité de l’endettement public. La politique monétaire est actuellement accommodante, mais la Banque du Canada devrait différer de nouvelles hausses des taux d’intérêt jusqu’au début de 2011, lorsque la reprise de la demande privée devrait être plus solidement établie, après quoi un resserrement progressif serait indiqué.

77La croissance du PIB réel a sensiblement fléchi, en raison de l’affaiblissement des marchés extérieurs et d’une diminution de l’impulsion budgétaire. La modération de la demande en provenance des États-Unis et la vigueur persistante du dollar canadien ont freiné la progression des exportations. Tant la consommation que l’activité immobilière se sont aussi ralenties, suite à la venue à expiration en janvier du système fédéral de crédits d’impôt pour la rénovation des logements. Dans le même temps, l’investissement des entreprises s’est accru vigoureusement, dopé par les solides bénéfices et positions financières des entreprises et par la faiblesse des taux d’intérêt. Les équipements étant achetés dans une large mesure à l’étranger, à un meilleur prix en raison de la fermeté du taux de change, les importations ont bondi, entraînant un creusement du déficit de la balance courante, qui a atteint 2.7 % du PIB. Après les importantes créations d’emplois qui ont permis un retour à la situation préalable à la récession au premier semestre de 2010, l’amélioration du marché du travail semble avoir tourné court, le taux de chômage ayant oscillé autour de 8 % depuis. Une partie des dépenses des ménages ont vraisemblablement été avancées au premier semestre de l’année avant l’introduction en juillet des taxes harmonisées sur les ventes en Ontario et en Colombie-Britannique. La mise en œuvre de ces taxes a fait grimper l’inflation globale en juillet, mais l’inflation sous-jacente en glissement annuel (qui ne tient pas compte de ces effets) a légèrement baissé, revenant à 1.5 % en septembre.

Canada

figure im40

Canada

1. Pourcentage de variation en glissement annuel du ratio du volume des exportations au marché des exportations (défini comme la moyenne pondérée des échanges des importations des partenaires commerciaux).
2. Pourcentage de variation en glissement annuel.
3. Part du bénéfice d’exploitation dans le revenu d’exploitation, ensemble des industries.

Canada : Emploi, revenu et inflation

tableau im41
2008 2009 2010 2011 2012 Emploi 1.5 -1.6 1.7 1.6 1.5 Taux de chômage1 6.2 8.3 8.1 7.8 7.4 Rémunération des salariés 4.3 0.1 3.8 4.0 5.0 Coûts unitaires de main-d’œuvre 3.8 2.6 0.9 1.6 2.0 Revenu disponible des ménages 5.3 1.7 4.4 3.0 4.1 Déflateur du PIB 4.0 -2.1 2.8 1.6 1.6 Indice des prix à la consommation 2.4 0.3 1.6 1.7 1.5 IPC sous-jacent2 1.7 1.8 1.8 1.5 1.5 Déflateur de la consommation privée 1.6 0.5 1.2 1.5 1.3

Canada : Emploi, revenu et inflation

Pourcentages de variation
1. En pourcentage de la population active.
2. Indice des prix à la consommation excluant les huit composantes les plus volatiles.

Canada

figure im42

Canada

Canada : Indicateurs financiers

tableau im43
2008 2009 2010 2011 2012 Taux d’épargne des ménages1 3.6 4.6 4.6 4.0 3.9 Solde financier des administrations publiques2 0.0 -5.5 -4.9 -3.4 -2.1 Balance des opérations courantes2 0.4 -2.8 -2.7 -2.8 -2.1 Taux d’intérêt à court terme3 3.5 0.8 0.8 1.6 2.8 Taux d’intérêt à long terme4 3.6 3.2 3.2 3.3 4.0

Canada : Indicateurs financiers

1. En pourcentage du revenu disponible.
2. En pourcentage du PIB.
3. Taux sur les dépots à 3 mois.
4. Obligations d’État à 10 ans.

78L’amélioration antérieure du marché du travail et la relance budgétaire ont soutenu les dépenses des ménages jusqu’ici mais leur incidence devrait diminuer à terme. La croissance des salaires s’est modérée et les bilans des ménages sont tendus, les niveaux d’endettement représentant désormais environ 145 % du revenu disponible. La croissance plus modérée des prix des logements devrait encore réduire les effets de patrimoine qui avaient auparavant dopé les dépenses des ménages. Le secteur de la construction et le secteur public représentant plus de la moitié des emplois créés depuis le point bas du cycle, les gains en matière d’emploi devraient se ralentir. La vigueur persistante du taux de change continue de poser des problèmes pour le secteur manufacturier, qui est en cours de restructuration. Le transfert sectoriel de ressources qui a accompagné cette restructuration a aggravé les inadéquations de compétences et accru les besoins en matière de recyclage, ce qui pourrait ralentir l’ajustement des marchés du travail et freiner ainsi la croissance du revenu.

Canada : Demande et production

tableau im44
Quatrième trimestre 2009 2010 2011 2012 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation annuelle, en volume milliards de CAD (prix de 2002) Consommation privée 898.7 3.2 2.1 3.0 2.5 2.4 3.2 Consommation publique 333.9 3.3 0.8 -0.3 1.8 0.1 -0.4 Formation brute de capital fixe 328.5 6.6 4.8 2.6 7.2 4.0 2.1 Secteur public1 58.2 11.7 -0.1 -8.8 4.5 -4.5 -9.0 Secteur privé : résidentiel 99.0 10.3 0.4 3.2 3.0 3.0 2.7 Secteur privé : autres 171.2 2.7 9.5 6.3 11.0 7.7 5.4 Demande intérieure finale 1 561.1 3.9 2.4 2.2 3.3 2.3 2.2 Variation des stocks2 - 7.7 0.9 0.1 0.0 Demande intérieure totale 1 553.4 4.8 2.5 2.2 4.1 2.3 2.2 Exportations de biens et services 438.6 6.8 5.3 9.4 5.6 7.0 10.7 Importations de biens et services 464.7 12.7 5.7 6.6 9.7 5.6 7.2 Exportations nettes2 - 26.2 -1.9 -0.2 0.8 PIB aux prix du marché 1 527.3 3.0 2.3 3.0 2.8 2.6 3.2

Canada : Demande et production

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods). Des prévisions trimestrielles détaillées sont disponibles dans l’annexe statistique pour les sept pays principaux, la zone euro et l’ensemble de l’OCDE.
1. À l’exclusion des entreprises publiques et nationalisées.
2. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.

Canada : Indicateurs extérieurs

tableau im45
2008 2009 2010 2011 2012 Milliards de $ Exportations de biens et services 532.2 385.7 465.2 502 558 Importations de biens et services 507.4 408.8 489.6 529 573 Balance commerciale 24.8 - 23.1 - 24.4 - 27 - 16 Solde des invisibles - 16.8 - 15.5 - 17.7 - 19 - 21 Balance des opérations courantes 8.0 - 38.6 - 42.1 - 46 - 36 Pourcentages de variation Exportations de biens et services en volume - 4.6 - 14.2 6.8 5.3 9.4 Importations de biens et services en volume 1.2 - 13.9 12.7 5.7 6.6 Résultats à l’exportation1 - 3.4 - 1.2 - 6.1 - 3.9 1.4 Termes de l’échange 4.8 - 9.5 6.3 0.3 - 0.1

Canada : Indicateurs extérieurs

1. Ratio du volume des exportations sur le marché correspondant pour le total des biens et services.

79Les conditions fondamentales de l’investissement des entreprises se sont améliorées grâce au renforcement de la rentabilité, à la solidité des positions financières et à un meilleur accès au crédit. Les initiatives récentes en matière de politique budgétaire, notamment l’introduction des taxes harmonisées sur les ventes et les réductions de l’impôt sur le capital et de l’impôt sur le revenu des sociétés, devraient diminuer le coût du capital et favoriser les projets d’investissement. Cette progression de la formation de capital devrait finir par conduire à des gains de productivité et améliorer les perspectives d’emploi.

80De nouvelles mesures de relance budgétaire, notamment des investissements dans l’infrastructure publique, des allégements fiscaux et des aides aux chômeurs, continuent de soutenir la croissance en 2010. La dégradation des perspectives aux États-Unis pesant sur le rythme escompté de la reprise économique, l’administration fédérale a annoncé en septembre qu’elle envisageait de réduire l’augmentation prévue des cotisations d’assurance-chômage, ce qui implique un retrait un peu plus lent de l’action de relance. Sauf si les conditions du marché du travail se dégradent encore, les autorités devraient commencer à démanteler les mesures de relance et à réduire les déficits structurels en 2011-12 comme prévu pour maintenir la confiance des investisseurs dans le retour à la viabilité de l’endettement public. À mesure que l’économie se redresse, les plans d’assainissement contribueront à ramener le budget des administrations publiques vers l’équilibre dans cinq ans, en grande partie grâce au freinage de la croissance des dépenses et à la réduction de l’emploi et de la hausse de salaires dans la fonction publique. Des augmentations des impôts et des redevances d’utilisation au niveau des provinces contribueront aussi quelque peu à la réduction du déficit. Les prévisions s’appuient sur l’hypothèse que l’assainissement budgétaire sera mis en œuvre comme prévu, le déficit total des administrations publiques tombant de 4.9 % du PIB en 2010 à 2.1 % en 2012.

81Malgré une contraction au cours des quatre derniers trimestres, les capacités excédentaires restent à un niveau important et les pressions de prix demeurent par conséquent faibles. La politique monétaire reste très accommodante, bien que la Banque du Canada ait commencé de réduire son action de stimulation monétaire, relevant par trois fois son taux directeur depuis juin pour le porter à 1 %, avant de marquer une pause en octobre. Tout nouveau relèvement de ce taux devrait être différé jusqu’au début de 2011, lorsqu’une reprise de la demande privée devrait s’être affermie, après quoi le resserrement devra reprendre à un rythme progressif.

82La croissance du PIB réel devrait se renforcer progressivement au cours de la période considérée. L’amélioration progressive de l’emploi à pleintemps devrait continuer à soutenir la progression de la consommation. L’investissement des entreprises devrait rester solide, même si les plus grandes incertitudes entourant la reprise aux États-Unis et la capacité excédentaire sur les marchés de l’immobilier commercial risquent de réduire les gains par rapport aux niveaux atteints récemment. La majeure partie de la correction des stocks est déjà vraisemblablement intervenue, car les rapports des stocks aux ventes sont revenus à des niveaux plus normaux. La vigueur du taux de change continuera de peser sur la performance à l’exportation, mais la demande extérieure et les perspectives d’emploi devraient commencer de se redresser à compter du milieu de 2011. Tout en se comblant régulièrement au cours de la période considérée, le large écart de production exercera probablement une pression à la baisse sur les prix, si bien que l’inflation sous-jacente devrait rester stable.

83Des risques d’évolution plus favorables et moins favorables que prévu entourent les perspectives. Du côté négatif, un ralentissement plus prononcé de l’économie mondiale, et surtout de l’économie des États-Unis, ou une nouvelle appréciation du dollar canadien pourrait nuire à la confiance des entreprises, décourager l’investissement et affaiblir les exportations. Dans certaines régions, l’accessibilité à la propriété immobilière s’est sensiblement dégradée et une correction à la baisse des prix des logements pourrait miner la demande intérieure. Du côté positif, la reprise pourrait être plus rapide si la demande extérieure se révèle plus soutenue qu’escompté ou si les prix des matières premières augmentent, au lieu de rester sur la trajectoire stationnaire retenue en hypothèse.

Australie

84L’économie australienne, stimulée par le boom minier, devrait connaître une expansion robuste en 2011 et 2012, comprise entre 3 ½ et 4 %. Cette forte croissance, dopée par les gains des termes de l’échange et le dynamisme des investissements, fera reculer le chômage.

85Le renforcement prévu de la demande devrait rendre nécessaire un nouveau resserrement des conditions monétaires pour assurer le maintien d’une reprise non inflationniste. Le plan d’assainissement budgétaire engagé doit aussi être poursuivi, comme le prévoient les projections, afin de reconstituer les marges de manœuvre utilisées lors de la crise. Des réformes sont requises pour renforcer les capacités d’offre des secteurs immobiliers et des infrastructures et limiter les goulets d’étranglement que risque d’amplifier le boom minier.

86La croissance de l’économie a reposé sur des bases plus larges et s’est accélérée pour atteindre 3 % en glissement au premier semestre 2010. La consommation privée et les investissements immobiliers se sont renforcés, les exportations ont profité de la forte demande des pays asiatiques et la progression des dépenses publiques est restée solide malgré un ralentissement au deuxième trimestre. Ce dynamisme de l’activité, bien que freiné par la baisse des stocks et la hausse des importations, devrait rester soutenu pendant le reste de l’année. La confiance des entreprises et des ménages est toujours bien orientée. Les firmes ont accru leurs profits et revu en hausse leurs projets d’investissements déjà ambitieux. Les perspectives sont particulièrement favorables dans le secteur minier, du fait de la hausse des prix des produits de base liée à la forte demande du marché chinois. La demande de travail à taux plein, en recul lors de la crise, s’est renforcée et l’offre de travail reste soutenue par la croissance de l’immigration. Le taux de chômage a fléchi à 5.1 % en septembre 2010. La hausse des salaires est toutefois restée modérée. L’inflation sous-jacente, qui a baissé à 2½ pour cent au troisième trimestre 2010, est revenu au milieu de la fourchettecible 2-3 % de la Reserve Bank of Australia (RBA). L’inflation totale, poussée par la hausse des prix du tabac et des coûts du logement, se situait à 2.8 % au troisième trimestre 2010.

Australie

figure im46

Australie

1. Pourcentage de variation en glissement annuel.

Australie : Demande, production et prix

tableau im47
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants, milliards de Percentage de variation, en volume (prix de 2007/2008) AUD Consommation privée 635.9 1.9 1.7 3.3 3.2 3.2 Consommation publique 192.9 3.3 2.8 5.2 2.1 1.7 Formation brute de capital fixe 323.5 9.0 -1.1 7.0 6.6 8.5 Demande intérieure finale 1 152.4 4.1 1.1 4.7 4.0 4.5 Variation des stocks1 6.5 -0.4 -0.5 0.4 0.0 0.0 Demande intérieure totale 1 158.9 3.7 0.5 5.1 4.0 4.5 Exportations de biens et services 217.6 3.1 1.0 4.7 6.1 6.5 Importations de biens et services 239.0 11.1 -8.3 13.3 8.1 8.4 Exportations nettes1 - 21.4 -1.7 2.0 -1.8 -0.6 -0.6 PIB aux prix du marché 1 137.5 2.1 1.2 3.3 3.6 4.0 Déflateur du PIB 6.4 0.3 5.9 3.5 2.5 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 4.4 1.8 2.9 2.8 2.9 Déflateur de la consommation privée 3.7 3.1 2.6 2.7 2.9 Taux de chômage 4.2 5.6 5.2 4.9 4.7 Taux d’épargne des ménages2 1.9 5.1 2.2 2.5 2.9 Solde des administrations publiques3 0.4 -4.0 -3.3 -1.7 -0.4 Balance des opérations courantes3 -4.5 -4.4 -2.3 -1.9 -2.6

Australie : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du revenu disponible.
3. En pourcentage du PIB.

87La politique monétaire, qui a été resserrée plus tôt que dans les autres pays de l’OCDE, a conservé une orientation neutre, avec le maintien du taux cash de la RBA à 4.5 % entre mai et octobre 2010. En novembre 2010, la RBA a relevé de nouveau ses taux directeurs de 25 points de base à 4.75 %. La croissance des crédits ne se redresse que progressivement, ce qui témoigne d’un comportement d’endettement prudent des ménages et des entreprises. Le taux de change effectif, qui a retrouvé son niveau d’avant la crise, est resté stable depuis la fin 2009 et le marché boursier n’a guère progressé depuis un an. Les projections de l’OCDE tablent sur un nouveau resserrement monétaire pour modérer les pressions de la demande et éviter que le niveau d’inflation, relativement élevé en ce début de cycle, se renforce.

88La dette des administrations est faible et le déficit, à près de 4 % du PIB en 2009, devrait fléchir grâce à la croissance plus forte et au plan d’assainissement en cours d’application. Celui-ci limite la hausse réelle des dépenses fédérales à moins de 2 % par an jusqu’au retour d’un excédent budgétaire de 1 % du PIB. L’application de cette stratégie, qui est prise en compte dans les projections, aura un effet restrictif sur l’activité et devrait assurer le retour à un surplus dès 2013.

89La reconstitution des stocks et la hausse des investissements des entreprises devraient constituer les principaux moteurs de la croissance qui devrait dépasser son rythme tendanciel jusqu’en fin 2012. La vigueur de la demande des grands pays asiatiques et le niveau élevé des termes de l’échange vont favoriser le secteur minier, dont l’expansion devrait avoir un effet d’entrainement sur le reste de l’économie. Ces développements compenseront vraisemblablement l’affaiblissement de la demande publique et stimuleront les créations d’emploi, lesquels vont soutenir les revenus et la consommation des ménages. Le chômage pourrait baisser à moins de 5 % dès la mi-2011. Le maintien d’un écart de production négatif au cours de la période de projection devrait permettre de stabiliser l’inflation entre 2 ¾ et 3 pour cent.

90Les perspectives positives à moyen terme associées au développement de la Chine pourraient renforcer la confiance et induire une plus grande vigueur que prévu de la demande intérieure. Toutefois, ce scénario pourrait aussi être négativement affecté par de nouvelles turbulences financières dans la zone OCDE ou par un ralentissement inattendu de l’économie chinoise.

Autriche

91La reprise induite par les exportations s’est renforcée en 2010. Mais le redressement attendu de la demande de consommation et d’investissement dans le secteur privé sera modéré par la consolidation budgétaire, maintenant le taux de croissance autour de 2 % en 2011 et en 2012. Le taux de chômage marquera un léger recul, tandis que l’inflation tendancielle s’accélèrera quelque peu.

92Le niveau excessif du déficit budgétaire nécessite un assainissement qui devra débuter en 2011, la croissance économique prévue devant être supérieure au potentiel. Le gouvernement a annoncé un ensemble un plan à moyen terme axé sur l’accroissement des recettes. L’Autriche pourrait tirer un double dividende, en termes d’expansion économique à moyen terme et de stabilité budgétaire, d’une réforme visant à rendre la structure de la fiscalité plus favorable à la croissance et à réduire les subventions, qui sont source de distorsions, et les dépenses fiscales.

93Le redressement de l’activité s’est accéléré au deuxième trimestre de 2010, à la faveur de l’expansion du commerce mondial et d’une vigoureuse croissance économique en Allemagne, le principal partenaire commercial de l’Autriche. Le taux d’utilisation des capacités a augmenté vers son niveau moyen sur longue période, et l’investissement a rebondi. Le climat des affaires s’est amélioré et les indicateurs récents montrent que la reprise va continuer, même si le rythme se ralentit un peu. Les dépenses de va continuer, même si le rythme se ralentit un peu. Les dépenses de consommation privée ont encore faiblement progressé sous l’effet de la lente augmentation des revenus et d’une diminution du taux d’épargne des ménages, signe que la reprise n’est pas encore généralisée.

94L’évolution récente du marché du travail a été favorable, avec un repli du taux de chômage à 4.5 % au deuxième trimestre de 2010. L’expansion de l’emploi a maintenant gagné le secteur manufacturier, mais la plupart des emplois nouvellement créés se trouvent encore dans des activités de services à faible productivité et sont souvent à temps partiel. L’inflation tendancielle est restée stable autour de 1.3 % sur les six premiers mois de l’année, alors que l’inflation globale s’est accélérée à 1.8 %, en réaction décalée aux précédentes hausses des prix du pétrole.

Autriche

figure im48

Autriche

1. Dans l’industrie manufacturière.
2. Pour l’ensemble de l’économie.
Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, n° 88 et base de données de l’OCDE des Principaux indicateurs économiques. StatLink http://dx.doi.org/10.1787/888932353108

Autriche : Demande, production et prix

tableau im49
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2005) Consommation privée 143.7 0.7 1.1 0.9 1.1 1.5 Consommation publique 49.2 3.7 0.5 0.8 -0.2 -0.5 Formation brute de capital fixe 58.3 2.8 -8.9 -2.4 2.5 3.2 Demande intérieure finale 251.2 1.7 -1.4 0.2 1.1 1.5 Variation des stocks1 5.0 -0.6 -0.9 0.5 0.0 0.0 Demande intérieure totale 256.1 1.1 -1.5 0.3 1.1 1.5 Exportations de biens et services 160.6 -0.4 -13.9 8.1 7.6 5.8 Importations de biens et services 145.0 -1.7 -11.9 5.5 6.6 5.3 Exportations nettes1 15.5 0.7 -1.8 1.6 0.9 0.6 PIB aux prix du marché 271.7 1.9 -3.8 2.0 2.0 2.0 Déflateur du PIB 1.5 1.0 1.5 1.1 1.2 Pour mémoire PIB sans ajustements jours travaillés 272.0 2.2 -3.9 1.9 2.0 2.0 Prix à la consommation harmonisé (indice) 3.2 0.4 1.6 1.8 1.9 Déflateur de la consommation privée 2.5 -0.7 1.8 1.8 1.9 Taux de chômage2 3.8 4.8 4.5 4.4 4.3 Taux d’épargne des ménages3 11.8 11.1 10.0 9.7 9.5 Solde des administrations publiques4 -0.5 -3.5 -4.4 -3.4 -3.0 Balance des opérations courantes4 3.3 2.7 2.6 3.1 3.8

Autriche : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. Sur la base de l’enquête de la population active.
3. En pourcentage du revenu disponible.
4. En pourcentage du PIB.

95La vigoureuse progression de la demande extérieure semble devoir se poursuivre en 2011 et 2012 malgré la perspective d’affaiblissement de la demande intérieure dans les pays voisins où une importante consolidation budgétaire s’impose. La reprise se traduit par une utilisation accrue de la main-d’œuvre gardée en réserve durant la récession et la compétitivité-coûts s’améliore. Une remontée de la productivité à son niveau tendanciel devrait favoriser des gains de compétitivité dans l’avenir. Une expansion durable des exportations réduira le volant de capacités inutilisées et appuiera le récent rebond de l’investissement. Un cadre d’action monétaire accompagnant la conjoncture y contribuera également. L’inflation tendancielle restera faible avant de s’accélérer un peu en 2011 et 2012 du fait de la résorption continue des capacités inutilisées. Les hausses d’impôts exerceront des pressions à la hausse sur l’inflation en 2011.

96La croissance du PIB aidera à faire baisser le taux de chômage. L’inversion de la rétention de main-d’œuvre et de la réduction du temps de travail moyen qui ont caractérisé la récession, ainsi que la limitation des créations d’emplois dans le secteur public, freineront la hausse de l’emploi et le recul du chômage. Une modeste progression des salaires et un regain de confiance des ménages dû à l’embellie du marché du travail, ainsi que des taux d’intérêt réel peu élevés, contribueront à renforcer un peu la croissance de la consommation des ménages, toujours bridée, néanmoins, par le coût de plus en plus élevé du service des emprunts hypothécaires.

97L’évolution économique et financière toute récente laisse entrevoir un résultat budgétaire meilleur que prévu. Il n’en demeure pas moins que le déficit des administrations publiques devrait se creuser et être de l’ordre de 4.4 % du PIB cette année. Le gouvernement a annoncé une stratégie de consolidation conforme aux exigences du Pacte de stabilité et de croissance de l’UE ; cette stratégie s’appuie essentiellement sur un accroissement des recettes, notamment avec un prélèvement sur les banques et un alourdissement de la fiscalité des carburants. Les prévisions intègrent un certain degré de consolidation correspondant à ces mesures, qui devrait ramener le déficit global à 3.4 % en 2011 et à 3 % en 2012. L’augmentation des droits d’accise sur les carburants et d’autres taxes environnementales sera doublement bénéfique, pou la situation budgétaire et pour l’environnement. La réduction des dépenses sociales inefficaces devrait renforcer l’incitation au travail et la croissance potentielle. Le plan d’assainissement devrait être davantage axé sur de nouvelles compressions de dépenses et faire également en sorte que la fiscalité soit plus favorable à la croissance en allégeant la charge fiscale qui pèse sur revenu du travail et en alourdissant les impôts immobiliers, et aussi en réduisant les subventions qui provoquent des distorsions.

98Globalement, les risques sont équilibrés. Les prévisions actuelles reposent sur l’hypothèse selon laquelle la contraction de la part des marchés à l’exportation observée depuis le milieu de 2005 sera enrayée par la récente amélioration de la compétitivité-coûts, qui se poursuit. Si ce n’était pas le cas, les exportations et la reprise pourraient se trouver affaiblies. Par contre, avec le raffermissement de la confiance, des taux d’intérêt extrêmement bas pourraient finalement déclencher une augmentation des dépenses sensibles aux taux d’intérêt plus marquée que celle prise en compte dans les prévisions actuelles. Une faible concurrence dans le secteur des biens non échangeables conduira probablement à des pressions sur l’inflation globale plus fortes que prévu actuellement. Le récent renchérissement des produits alimentaires de base exercera probablement une pression à la hausse sur l’inflation tendancielle, sapant encore le pouvoir d’achat.

Belgique

99Après l’emballement de la croissance au premier semestre de 2010, le rythme de l’expansion économique semble se ralentir mais il s’accélèrera sans doute en 2012. Sur la période de projection, la reprise sera tirée par les échanges mondiaux du fait du tour restrictif que prend la politique budgétaire. Le niveau élevé du chômage, s’il persiste, risque de se traduire par une aggravation du chômage structurel.

100Afin d’assurer la viabilité des finances publiques, il faudrait un assainissement vigoureux prenant la forme de compressions de dépenses à tous les niveaux de l’administration sur le début de la période de consolidation et mettant l’accent plus particulièrement sur la limitation de l’alourdissement des coûts liés à l’âge. Cet effort devra être complété par des réformes du marché du travail visant à relever les niveaux d’emploi, en particulier par le biais d’un système plus flexible de formation des salaires et d’une plus forte incitation à rechercher un emploi.

101Après une expansion exceptionnelle des exportations et de la formation de stocks au début de 2010, l’activité économique s’est ralentie malgré une politique budgétaire et monétaire expansionniste. Les ventes au détail se sont nettement redressées, du fait en particulier d’une progression des ventes d’automobiles, dopées par une prime écologique incitant à des achats anticipés. La production industrielle a augmenté suffisamment pour ramener le taux d’utilisation des capacités, tombé à un niveau bas par rapport au passé, à sa moyenne de longue période. Ces évolutions vont sans doute se poursuivre à la faveur d’une nette amélioration de la confiance des consommateurs, qui a retrouvé son niveau d’avant la crise, et, dans une moindre mesure, de l’état d’esprit des chefs d’entreprise, grâce à une légère reprise des commandes à l’exportation. L’emploi a amorcé une hausse vers la fin de 2009 sous l’effet d’un accroissement de la demande de main-d’œuvre dans les services. Le chômage a néanmoins augmenté d’environ ¾ point en 2010 pour s’établir à plus de 8¾ % du fait de la levée progressive du régime de travail à horaires réduits et – compte tenu des perspectives de croissance toujours faibles – d’une surprenante expansion de l’offre de main-d’œuvre.

Belgique

figure im50

Belgique

Belgique : Demande, production et prix

tableau im51
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2008) Consommation privée 170.9 1.4 -0.2 1.5 1.7 1.8 Consommation publique 74.8 2.5 0.4 1.1 1.3 0.4 Formation brute de capital fixe 72.8 2.4 -4.9 -1.7 2.8 3.7 Demande intérieure finale 318.6 1.9 -1.1 0.7 1.8 1.9 Variation des stocks1 3.5 0.0 -1.0 0.8 0.1 0.0 Demande intérieure totale 322.1 1.9 -2.1 1.5 1.9 1.8 Exportations de biens et services 279.4 1.4 -11.4 10.1 5.2 4.8 Importations de biens et services 266.5 2.8 -10.9 9.1 5.3 5.0 Exportations nettes1 13.0 -1.0 -0.5 1.0 0.0 0.0 PIB aux prix du marché 335.1 0.8 -2.7 2.1 1.8 1.8 Déflateur du PIB 1.9 1.1 1.5 1.5 1.7 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indice) 4.5 0.0 2.1 1.6 1.8 Déflateur de la consommation privée 3.2 -0.5 2.3 1.7 1.8 Taux de chômage 7.0 7.9 8.6 8.8 8.7 Taux d’épargne des ménages2 11.9 13.4 12.2 12.0 11.6 Solde des administrations publiques3 -1.4 -6.1 -4.9 -4.5 -3.6 Balance des opérations courantes3 -1.9 0.8 1.0 1.0 1.1

Belgique : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du revenu disponible.
3. En pourcentage du PIB.

102Le renchérissement des prix de l’énergie a provoqué une accélération de l’inflation au printemps 2010, portée ainsi aux alentours de 2 ½ pour cent au milieu de l’année. Par la suite, les tensions inflationnistes se sont encore accentuées en raison du déclenchement du mécanisme d’indexation automatique des salaires, entraînant un ajustement en hausse des prestations de sécurité sociale en septembre, des rémunérations du secteur public en octobre et de la plupart des salaires du secteur privé par la suite. En conséquence, l’inflation tendancielle a commencé à s’intensifier au milieu de l’année, après être restée stable à environ 1¼ pour cent au premier semestre. Les accords salariaux pour 2011-12, qui ne sont pas encore signés, donneront sans doute une hausse négociée des salaires à peu près conforme à la norme d’évolution chez les trois principaux partenaires commerciaux de la Belgique. La compétitivité extérieure paraît néanmoins devoir continuer à s’effriter en raison de gains de productivité relativement faibles.

103Le déficit des administrations publiques pour 2010 devrait diminuer de près de 1¼ point pour revenir à un peu moins de 5 % du PIB, sous l’effet des mesures d’assainissement, d’une plus forte croissance et du nonrenouvellement de certaines mesures ponctuelles ayant eu un effet négatif sur les recettes. Au moment de la rédaction de ces Perspectives, les négociations relatives à la coalition n’avaient pas permis de désigner un nouveau gouvernement. L’hypothèse budgétaire est donc que, en 2011, la Belgique réalisera à peu près trois quarts de la consolidation de 1 % prévue dans le programme d’assainissement à moyen terme. En 2012, la consolidation devrait représenter 1 % du PIB, avec une part égale pour l’accroissement des recettes et la réduction des dépenses. Cet effort, conjugué à une croissance plus rapide, devrait permettre de ramener le déficit à environ 4½ pour cent du PIB en 2011 et 3½ pour cent en 2012. L’objectif à moyen terme d’équilibrage du budget en 2015 (dans le cadre du programme de rétablissement de la viabilité des finances publiques) pourrait ainsi être atteint moyennant un effort d’ampleur similaire les années suivantes. En vertu des accords passés entre niveaux d’administration, l’administration fédérale et le système de sécurité sociale doivent réaliser deux tiers de l’assainissement, le reste incombant aux communes et aux régions, quels que soient les nouveaux accords en matière de fédéralisme budgétaire qui résulteront des négociations en cours sur la coalition.

104Le rythme de la reprise économique devrait s’accélérer de nouveau par suite du renforcement des échanges mondiaux, même si le resserrement de la politique budgétaire restreint l’activité. L’expansion de l’emploi restera donc relativement peu marquée en 2011 et le chômage n’amorcera sa décrue que vers la fin de l’année. Le principal risque qui obligerait à revoir les prévisions en baisse est celui d’un impact négatif des incertitudes politiques persistantes sur le moral des entreprises et la confiance des consommateurs. A l’inverse, une croissance plus rapide que prévue du commerce mondial améliorerait les perspectives d’évolution des exportations.

Chili

105Une vigoureuse reprise économique est en cours au Chili. Soutenu par le niveau élevé des prix du cuivre et une forte demande intérieure après les tremblements de terre de février, le rythme de la croissance restera vraisemblablement rapide en 2011 et 2012. L’inflation va sans doute dépasser temporairement l’objectif de 3 % de la banque centrale au second semestre 2010 et sur les premiers mois de 2011, mais retomber ensuite progressivement sous l’effet du resserrement des politiques économiques.

106La politique monétaire devrait continuer de s’orienter vers la neutralité pour maintenir les anticipations inflationnistes bien ancrées. De même, le gouvernement a raison de chercher à réduire le déficit structurel à 1 % du PIB d’ici à 2014, pour préserver la crédibilité budgétaire, durement acquise, et atténuer le risque de surchauffe. Si la reprise se déroule comme prévu, un ajustement budgétaire un peu plus rapide que celui qui est envisagé actuellement serait même possible.

107Malgré les conséquences tragiques des catastrophes naturelles de février 2010, l’activité n’a été déprimée que temporairement et la croissance de la production a repris avec vigueur peu après. La demande intérieure est le principal moteur de la reprise, soutenue par les prix élevés du cuivre, le retour à la normale des conditions financières et une rapide décrue du chômage. L’investissement marque une expansion particulièrement forte, avec une progression de la formation brute de capital fixe de près de 30 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de l’année précédente. Les biens d’équipement étant principalement importés, la balance courante est devenue rapidement déficitaire. En dépit du redémarrage en flèche de l’activité, l’inflation reste jusqu’à présent bien contenue, en raison notamment d’une pression à la baisse sur les prix des biens échangeables, due à la récente appréciation du peso chilien.

Chili

figure im52

Chili

1. Indicator Mensual de Actividad Económica (IMACEC), indice mensuel de l’activité économique.
2. Anticipations à un an, Enquête mensuelle sur les anticipations économiques.

Chili : Demande, production et prix

tableau im53
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 2003) CLP Consommation privée 46 870.2 4.6 0.9 9.4 6.3 5.2 Consommation publique 9 371.7 0.5 6.8 2.9 4.2 3.1 Formation brute de capital fixe 16 983.4 18.6 -15.3 24.2 14.2 10.5 Demande intérieure finale 73 225.3 7.5 -2.8 12.0 8.1 6.4 Variation des stocks1 602.7 0.0 -3.4 4.8 0.4 0.0 Demande intérieure totale 73 828.0 7.4 -5.8 16.8 8.3 6.3 Exportations de biens et services 40 561.3 3.1 -5.6 -0.5 9.9 8.5 Importations de biens et services 28 539.5 12.2 -14.3 28.3 13.2 9.4 Exportations nettes1 12 021.8 -2.6 3.3 -8.8 -0.6 0.2 PIB aux prix du marché 85 849.8 3.4 -1.4 5.2 6.2 5.4 Déflateur du PIB 0.5 4.1 9.6 6.6 4.3 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 8.7 0.4 1.6 3.8 3.1 Déflateur de la consommation privée 7.7 2.9 1.2 3.7 3.1 Taux de chômage 7.8 10.8 8.1 7.3 7.2 Solde de l’administration centrale2 4.8 -4.4 -1.0 -0.8 -0.7 Balance des opérations courantes2 -1.8 2.5 -1.3 -1.3 -1.1

Chili : Demande, production et prix

1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

108Le taux directeur est passé de 0.5 % en juillet à 2.75 % en octobre. Selon une enquête de la banque centrale, les anticipations inflationnistes à un an se sont quelque peu inscrites en hausse après les catastrophes naturelles de février, en partie sous l’effet d’une rapide diminution des capacités excédentaires, mais elles restent proches de l’objectif d’inflation de la banque centrale, fixé à 3 %. Si la reprise se déroule comme prévu, les autorités monétaires devront continuer de relever progressivement le taux directeur pour le porter à son niveau neutre afin de maintenir les anticipations inflationnistes solidement ancrées.

109Par suite du vaste programme de relance budgétaire destiné à soutenir la demande intérieure au cours de la récession 2008-09 et des dépenses de reconstruction engagées après les tremblements de terre, le solde budgétaire structurel est passé d’un excédent à un déficit d’environ 3 % du PIB en 2009 et 2 % en 2010. En finançant la reconstruction en partie par des majorations temporaires d’impôts et en limitant la croissance des dépenses réelles, le gouvernement prévoit de ramener progressivement le déficit budgétaire structurel à 1 % du PIB en 2014. La réduction du déficit structurel s’opérera, pour une bonne part, automatiquement du fait du retrait des mesures de relance et de l’exécution des dépenses de reconstruction. Les autorités ont raison de procéder à un resserrement budgétaire car cela aidera à reconstituer les réserves de sécurité du fonds souverain de stabilisation, qui s’est révélé fort utile durant les événements défavorables de ces deux dernières années. En effet, si la reprise se déroule comme prévu, il sera possible de réduire le déficit structurel un peu plus vite que le gouvernement ne l’envisage actuellement et que ne le supposent les prévisions en limitant fermement l’augmentation des dépenses, particulièrement marquée au cours des deux années passées.

110La croissance du PIB pourrait dépasser 5 % en 2010 et 6 % en 2011, s’appuyant sur une vigoureuse demande intérieure. Le recul du chômage et le lancement de grands projets de reconstruction au second semestre de 2010 doperont la consommation privée et l’investissement dans le court terme. Au fur et à mesure de la diminution de l’effort de reconstruction, la progression du PIB reviendra progressivement à la normale pour s’établir autour de 5½ pour cent en moyenne en 2012. La balance courante restera déficitaire tout au long de la période prévisionnelle car la forte demande intérieure entretient la poussée des importations. On prévoit une inflation annuelle de l’IPC légèrement supérieure à l’objectif de 3 % de la banque centrale à la fin de 2010, mais le rythme devrait se ralentir petit à petit du fait que les effets des hausses de taux d’intérêt commenceront de se faire sentir et que des anticipations inflationnistes bien ancrées limiteront la progression des salaires nominaux.

111Le principal risque qui obligerait à revoir les prévisions en baisse est lié aux incertitudes qui entourent la reprise économique mondiale. En tant que petite économie très ouverte, le Chili est largement exposé à l’évolution de l’économie internationale et un ralentissement de la croissance mondiale aurait un profond retentissement sur l’évolution économique nationale. Par contre, la croissance et l’inflation pourraient se révéler plus fortes si le démarrage des grands projets de reconstruction au second semestre de 2010 donne à la demande intérieure une impulsion plus puissante que prévu.

Corée

112Bien que la forte reprise enregistrée en Corée après la récession mondiale de 2008 se soit ralentie au deuxième semestre de 2010, la progression des exportations, supérieure à 10 %, et le dynamisme de la demande intérieure devraient doper la croissance, qui atteindra 5 % d’ici à la fin de 2011. Le recul du taux de chômage à moins de 3½ pour cent au milieu de 2010 et le taux élevé d’utilisation des capacités exercent des pressions à la hausse sur les salaires et l’inflation.

113Des contraintes de capacités étant sur le point d’apparaître, la politique budgétaire devrait continuer de viser la réalisation des objectifs de réduction du déficit fixés dans le plan à moyen terme et la banque centrale devrait normaliser les taux d’intérêt. Une appréciation du won contribuerait aussi à maîtriser les pressions inflationnistes. Le maintien d’un taux de croissance élevé à moyen terme exige des réformes structurelles propres à améliorer la productivité, notamment dans les services. L’aide accrue apportée aux petites et moyennes entreprises devrait être progressivement supprimée, surtout pour éviter de soutenir des entreprises non viables.

114Après avoir atteint un rythme annuel de 7.3 % au premier semestre de 2010, soit un niveau inégalé depuis une décennie, la croissance de la production s’est ralentie, suivant en cela la tendance dans les autres pays asiatiques. La progression des exportations s’est sensiblement modérée au troisième trimestre, sous l’effet d’un fléchissement de la demande en provenance de l’Asie, notamment de la Chine. Le ralentissement de la croissance des exportations a, à son tour, pesé sur la progression de l’investissement des entreprises et de la production industrielle. En outre, la reconstitution des stocks, qui a représenté la moitié de la croissance de la production au premier semestre de 2010, semble arriver à son terme. L’investissement dans la construction s’est montré faible, essentiellement à cause du secteur résidentiel. Par ailleurs, les prix des logements baissent légèrement, compte tenu du stock important d’invendus, malgré les mesures prises par l’État pour revitaliser le marché immobilier. En particulier, la réglementation du taux d’endettement en cas de prêt hypothécaire, qui avait été durcie en octobre 2009, a été abolie jusqu’en mars 2011 dans la majeure partie du pays et les taxes sur les transactions immobilières ont été réduites ou supprimées.

Corée

figure im54

Corée

1. Données corrigées des variations saisonnières.

Corée : Demande, production et prix

tableau im55
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume mille milliards (prix de 2005) de KRW Consommation privée 530.3 1.3 0.2 4.3 4.6 5.0 Consommation publique 143.3 4.3 5.0 3.9 2.0 3.0 Formation brute de capital fixe 278.2 -1.9 -0.2 7.9 5.7 5.3 Demande intérieure finale 951.7 0.8 0.8 5.3 4.5 4.8 Variation des stocks1 8.6 0.6 -4.6 2.3 -0.1 0.0 Demande intérieure totale 960.3 1.4 -3.8 7.9 4.4 4.8 Exportations de biens et services 408.8 6.6 -0.8 14.3 12.8 13.5 Importations de biens et services 394.0 4.4 -8.2 18.3 13.3 13.5 Exportations nettes1 14.7 1.0 4.0 -1.3 0.0 0.1 PIB aux prix du marché 975.0 2.3 0.2 6.2 4.3 4.8 Déflateur du PIB 2.9 3.4 3.2 1.8 2.6 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 4.7 2.8 2.8 3.2 3.4 Déflateur de la consommation privée 4.5 2.6 2.4 3.1 3.4 Taux de chômage 3.2 3.6 3.7 3.4 3.3 Taux d’épargne des ménages2 2.9 3.6 2.8 2.9 2.8 Solde des administrations publiques3 3.0 0.0 1.6 2.1 3.0 Balance des opérations courantes3 -0.5 5.2 3.0 2.3 2.4

Corée : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE: Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du revenu disponible.
3. En pourcentage du PIB.

115Le ralentissement de la croissance coïncide avec certains signes qui indiquent que des contraintes de capacités ne devraient pas tarder à apparaître. La progression rapide de l’emploi a ramené le taux de chômage aux alentours de 3½ pour cent, soit un niveau proche de celui d’avant la crise, et le taux d’utilisation des capacités dans le secteur manufacturier a atteint un niveau record en juillet. La hausse des prix à la consommation, qui se maintenait au même niveau (2.6 % en rythme annuel) depuis avril 2010, a bondi à 4.1 % en octobre, soit un taux dépassant l’extrémité supérieure de la fourchette d’inflation de 2 à 4 % fixée par la banque centrale, sous l’effet pour partie d’une envolée des prix alimentaires. Les conditions monétaires sont exceptionnellement accommodantes, compte tenu en particulier du stade actuel du cycle. Bien que la Banque de Corée ait relevé le taux directeur de 25 points de base par rapport à son niveau d’une faiblesse inégalée de 2 % en juillet, ce taux reste négatif en termes réels. Par ailleurs, le won s’est déprécié de 5 % environ depuis avril en termes pondérés par les échanges et de 13 % environ par rapport au yen, ce qui a sensiblement favorisé la compétitivité des exportations de la Corée. Un ample assainissement budgétaire est en cours. Les dépenses de l’administration centrale devraient se ralentir pour tomber en termes nominaux à 4.8 % en rythme annuel dans le cadre du Plan national de gestion budgétaire pour 2010-14, ce qui devrait contribuer à réduire le déficit consolidé de l’administration centrale (hors excédent de la sécurité sociale) pour le ramener de 4.1 % du PIB en 2009 à 1.1 % en 2012, malgré la baisse des taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et des sociétés. Le Plan prévoit un excédent d’ici à 2014.

116Après le ralentissement récent, la croissance de la production devrait se redresser pour atteindre 5 % d’ici à la fin de 2011, malgré un effet de freinage de la politique budgétaire. La confiance des entreprises et des consommateurs reste bonne, même si elle s’est un peu dégradée ces derniers mois. Les gains de compétitivité devraient contribuer à soutenir la croissance des exportations à deux chiffres, favorisant ainsi l’investissement des entreprises. L’investissement dans la construction redeviendra sans doute positif sous l’effet des mesures visant à encourager le secteur immobilier. Le resserrement des conditions sur le marché du travail devrait conduire à une croissance des salaires plus rapide, alimentant une consommation privée dynamique. Avec l’accélération de la croissance, une normalisation du taux d’intérêt directeur est nécessaire pour maintenir l’inflation dans la fourchette cible de la banque centrale. La forte croissance de la demande intérieure réduira aussi l’excédent de la balance des opérations courantes, qui tombera de 5.2 % du PIB en 2009 à 3 % en 2012.

117Étant donné que les exportations entrent pour près de la moitié dans le PIB de la Corée, qui est le huitième exportateur mondial, les risques sont liés pour l’essentiel à l’environnement économique mondial. Les perspectives sont particulièrement tributaires de la demande de la Chine, qui représente un tiers des exportations de la Corée. En outre, un réalignement des taux de change pourrait avoir une incidence notable sur le commerce coréen. Du côté de la demande intérieure, la principale préoccupation concerne le niveau élevé de l’endettement des ménages, qui dépasse 150 % de leur revenu. Étant donné que les prêts hypothécaires, essentiellement à taux variables, constituent 94 % de la dette des ménages, la hausse de ces taux pourrait avoir une incidence plus marquée que prévu sur la consommation privée. Une autre incertitude tient au rythme de la restructuration des PME, qui ont bénéficié d’une aide importante en 2008-09 pour faire face à la crise et à la récession.

Danemark

118La reprise va probablement se renforcer progressivement sous l’effet de l’expansion des échanges mondiaux et se généraliser à mesure que la demande intérieure privée progressera. L’économie étant encore fort déprimée, l’inflation devra rester faible.

119La mise en œuvre du programme d’assainissement des finances publiques permettrait de ramener le budget sur une trajectoire conforme aux objectifs à long terme. Il faut toutefois pour cela que le gouvernement mette à exécution ses plans de réduction de la croissance de la consommation publique sans les dérives caractéristiques du passé surtout au niveau des collectivités locales. Afin de limiter les distorsions dans l’offre de main-d’œuvre, les majorations d’impôt sur le revenu envisagées pourraient être en partie remplacées par des mesures visant à améliorer l’efficience des dépenses publiques.

120La reprise économique dure maintenant depuis plus d’un an, avec une vigoureuse expansion au deuxième trimestre de 2010. Le rebond avait été induit, au départ, par la demande publique et la consommation privée, dynamisées par une puissante relance budgétaire et monétaire. Plus récemment, le cycle de formation de stocks s’est retourné et les exportations et l’investissement privé ont fortement augmenté au deuxième trimestre. Les indicateurs à court terme du côté de l’offre laissent prévoir une croissance plus lente pendant le reste de l’année dans la plupart des secteurs, à l’exception des industries manufacturières. La confiance des consommateurs, malgré une légère baisse, reste supérieure à sa moyenne sur longue période.

121L’emploi progresse depuis le début de 2010, tiré par le secteur public et, plus récemment, par la demande privée. Malgré des taux d’activité relativement élevés, le chômage a continué de monter ; il en a été de même pour le chômage de longue durée, mais le niveau de départ était plus bas. La hausse des salaires ne s’étant que légèrement décélérée, l’emploi se redressera lentement et le chômage n’amorcera probablement pas de baisse avant 2011.

Danemark

figure im56

Danemark

1. Comprend la formation brute de capital fixe, la consommation des administrations publiques et un écart statistique.

Danemark : Demande, production et prix

tableau im57
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 2000) DKK Consommation privée 821.7 -0.2 -4.6 3.0 1.6 2.2 Consommation publique 439.1 1.6 3.4 2.0 -0.3 0.3 Formation brute de capital fixe 376.6 -4.8 -13.0 -3.9 4.4 6.2 Demande intérieure finale 1 637.3 -0.8 -4.2 1.4 1.5 2.3 Variation des stocks1 12.9 0.3 -2.0 1.2 0.0 0.0 Demande intérieure totale 1 650.2 -0.5 -6.2 2.2 1.5 2.3 Exportations de biens et services 886.4 2.4 -10.2 3.7 4.5 5.1 Importations de biens et services 845.1 3.3 -13.2 4.1 5.5 6.0 Exportations nettes1 41.3 -0.4 1.3 -0.1 -0.2 -0.1 PIB aux prix du marché 1 691.5 -0.9 -4.7 2.2 1.6 2.1 Déflateur du PIB 3.6 0.4 2.9 1.0 2.0 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 3.4 1.3 2.3 1.4 1.5 Déflateur de la consommation privée 3.2 1.4 2.4 1.4 1.5 Taux de chômage2 3.2 5.9 7.2 7.2 6.5 Taux d’épargne des ménages3 -2.8 0.1 -1.2 -2.3 -2.5 Solde des administrations publiques4 3.4 -2.8 -4.6 -3.9 -2.8 Balance des opérations courantes4 2.7 3.6 4.4 4.4 4.8

Danemark : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. Sur la base de l’enquête de la population active, diffère du taux de chômage déclaré.
3. En pourcentage du revenu disponible, consommation de capital fixe des ménages exclue.
4. En pourcentage du PIB.

122Le crédit bancaire aux ménages et aux entreprises est resté à peu près stationnaire au premier semestre de l’année. Le marché du logement semble devoir se redresser, et les prix immobiliers se stabilisent. Les cours des actions continuent de monter.

123Le gouvernement a adopté un Accord de consolidation budgétaire en mai 2010 afin d’assainir les finances des administrations publiques équivalant à un effort budgétaire de 1.5 % du PIB sur la période 2011-13. Cet accord prévoit un gel de la progression de la consommation publique en termes réels. Les prévisions actuelles reposent sur l’hypothèse selon laquelle l’accord sera mis en œuvre intégralement. Cependant, pour que la consolidation budgétaire réussisse, il faudra freiner sensiblement la croissance de la consommation publique, ce qui sera peut-être difficile à réaliser en 2010. Le gouvernement attend de ce plan qu’il améliore les incitations sur le marché du travail et stimule l’emploi. La réduction de la durée des indemnités de chômage incitera davantage les chômeurs à rechercher un emploi. Cette mesure ne sera qu’en partie neutralisée par la décision de geler les seuils nominaux d’imposition, qui accroît les taux effectifs d’imposition marginale. En 2011, les conditions monétaires seront très stimulantes, mais cet effet sera moins marqué en 2012.

124Après un léger ralentissement temporaire au second semestre de 2010, la reprise semble devoir retrouver progressivement de la vigueur. La demande publique contribuera moins à la croissance, mais la demande privée prendra le relais. Les exportations profiteront de l’expansion du commerce mondial et l’investissement des entreprises va s’intensifier, le ratio investissement-PIB se rapprochant de son niveau d’avant la crise à la fin de 2012. La croissance de la consommation privée sera sans doute faible en 2011, mais elle pourrait s’accélérer en 2012 à la faveur d’une amélioration des conditions sur le marché du travail. La croissance étant induite principalement par la demande privée, les importations vont sans doute aussi marquer une forte progression. L’inflation restera probablement contenue du fait qu’il subsistera un large volet de capacités inutilisées.

125La reprise pourrait être plus faible si le gouvernement n’arrive pas à réduire la consommation publique et décide de nouvelles majorations d’impôts pouvant avoir des effets défavorables sur l’offre de maind’œuvre. Elle pourrait aussi être plus prononcée, surtout au-delà du court terme, si le plan est mis à profit pour entreprendre des réformes structurelles visant à renforcer les gains de productivité. Un des risques serait que le marché du logement ne se stabilise pas rapidement malgré le bas niveau des taux d’intérêt et que les effets bénéfiques du dynamisme des échanges mondiaux sur les exportations soient moins sensibles si l’amélioration de la compétitivité est moins marquée que prévu.

Espagne

126La production devrait rester atone au second semestre de 2010 et croître ensuite de 1 % en 2011, puis de 1 ¾ pour cent en 2012. Le taux de chômage redescendrait à 16 ½ pour cent à la fin de 2012, d’après les estimations, tandis que la hausse des prix à la consommation pourrait être inférieure à 0.5 % une fois passés les effets du relèvement des taux de la TVA.

127L’assainissement budgétaire à tous les niveaux d’administration devrait permettre de ramener le déficit public de 9 % du PIB en 2010 à 6 ¼ pour cent en 2011 et à 4 ½ pour cent en 2012. Certaines des réductions de dépenses annoncées pour 2012 ont encore à être précisées et le gouvernement doit se tenir prêt à prendre de nouvelles mesures si nécessaire pour être sûr de respecter ses objectifs de réduction du déficit. Une réforme des retraites s’impose pour assurer la viabilité des finances publiques. On tirerait mieux parti de la réforme récente du marché du travail en améliorant l’efficacité des services publics de l’emploi.

128Le PIB réel a crû de 0.2 % au deuxième trimestre grâce à la vigueur de la consommation privée, le revenu disponible ayant bénéficié d’une réduction des charges liées au service de la dette, tandis que les ménages anticipaient leurs dépenses en prévision du relèvement des taux de la TVA le 1er juillet. La baisse des taux d’intérêt a par ailleurs contribué à stabiliser les prix des logements, même si le parc de logements neufs vacants ne se résorbe qu’avec lenteur. Les pertes d’emplois se sont tassées en données corrigées des variations saisonnières, mais le taux de chômage corrigé des variations saisonnières est encore monté d’un cran au-dessus de la barre des 20 %. L’inflation globale s’est établie à 2.1 % en septembre, reflétant les hausses antérieures du prix du pétrole et le relèvement des taux de TVA, auquel ½ point est imputable, tandis que l’inflation sous-jacente est montée à 1 %. Le PIB réel a marqué le pas dans le troisième trimestre, la consommation privée fléchissant à la suite du relèvement des taux de TVA. La progression des commandes à l’exportation dans l’industrie s’est tassée. La confiance des entreprises s’est dégradée du fait des turbulences qui ont agité les marchés de capitaux de la zone euro, mais elle s’est raffermie récemment dans les activités de services, en particulier le commerce de détail.

Espagne

figure im58

Espagne

1. MIBOR (Madrid InterBank Offered Rate) à trois mois et EURIBOR. Le dernier mois montre une moyenne des données journalières jusqu’au 11 novembre.
2. Données non corrigées des variations saisonnières.
3. Données corrigées des variations saisonnières.

Espagne : Demande, production et prix

tableau im59
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 604.4 -0.6 -4.2 1.5 1.7 2.3 Consommation publique 193.5 5.8 3.2 0.3 -0.8 -1.3 Formation brute de capital fixe 323.2 -4.8 -16.0 -6.8 -1.8 2.0 Demande intérieure finale 1 121.1 -0.7 -6.0 -0.7 0.4 1.5 Variation des stocks1 3.2 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 Demande intérieure totale 1 124.3 -0.6 -6.0 -0.7 0.4 1.5 Exportations de biens et services 283.3 -1.1 -11.6 9.2 8.1 10.4 Importations de biens et services 354.1 -5.3 -17.8 6.4 5.8 8.7 Exportations nettes1 - 70.8 1.5 2.7 0.5 0.4 0.3 PIB aux prix du marché 1 053.5 0.9 -3.7 -0.2 0.9 1.8 Déflateur du PIB 2.4 0.6 0.4 0.2 0.3 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indice) 4.1 -0.2 1.5 0.9 0.3 Déflateur de la consommation privée 3.5 0.1 2.3 1.0 0.3 Taux de chômage 11.3 18.0 19.8 19.1 17.4 Taux d’épargne des ménages2 13.4 18.0 16.9 15.9 15.3 Solde des administrations publiques3 -4.2 -11.1 -9.2 -6.3 -4.4 Balance des opérations courantes3 -9.7 -5.5 -5.5 -5.2 -4.9

Espagne : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du revenu disponible.
3. En pourcentage du PIB.

129La situation budgétaire s’est améliorée au cours de l’année 2010. La plupart des mesures qui avaient été prises pour stimuler l’activité économique ont été rapportées. En outre, le 1er juillet, le taux normal de la TVA est passé de 16 % à 18 % et le taux réduit de 7 % à 8 %. Certaines régions ont elles aussi augmenté les impôts, notamment sur le revenu des personnes physiques. Ces majorations devraient créer un supplément de recettes fiscales pour l’équivalent de 1.2 % du PIB en 2010 et de 0.5 % supplémentaire en 2011. Les mesures prises pour limiter les dépenses comprennent notamment des réductions des investissements publics et une baisse de 5 % des rémunérations des fonctionnaires en 2010. Il a également été décidé de ne plus remplacer qu’un seul poste sur dix devenant vacant à tous les niveaux de l’administration. En 2011, les salaires dans la fonction publique et la plupart des pensions seront gelés en termes nominaux. Au total, les économies réalisées sur les dépenses représenteront 1.6 % du PIB en 2010 et 1.5 % supplémentaire en 2011. L’administration centrale a annoncé de nouvelles coupes dans les dépenses de consommation et de transferts pour 2012 et elle se dit prête à réduire les dépenses d’infrastructure autant qu’il le faudra pour limiter son déficit au niveau visé, à savoir 4.4 % du PIB. Le gouvernement ne rendra publiques les mesures précises que dans les budgets à venir, mais les prévisions reposent sur l’hypothèse que l’objectif fixé pour le déficit des administrations publiques sera atteint en 2012. La réforme de la législation du travail approuvée en septembre 2010, qui vise entre autres à faire baisser les coûts de licenciement excessifs et à ajuster le mécanisme de fixation des salaires pour mieux tenir compte de la situation individuelle des entreprises, devrait soutenir la création d’emplois en 2012.

130Les turbulences qui se sont produites sur les marchés de capitaux dans la zone euro ont entraîné une hausse du coût des emprunts publics et des financements sur le marché interbancaire en mai et juin, dont l’impact sur les entreprises et les ménages a cependant été atténué par les apports de liquidités de la Banque centrale européenne. La proportion de prêts improductifs a cessé d’augmenter et plafonne pour le moment à 5 %. La publication en juillet des résultats des tests de résistance auxquels ont été soumises presque toutes les banques espagnoles et l’amélioration de la situation budgétaire ont contribué à stabiliser la confiance des investisseurs. Les taux d’intérêt des emprunts publics ont nettement baissé et les conditions de financement des banques se sont sensiblement assouplies, bien que, par rapport à l’Allemagne, la marge d’intérêt sur la dette publique espagnole soit restée très marquée.

131Le PIB devrait recommencer à croître en 2011, grâce à la demande extérieure et, dans une certaine mesure, à la consommation privée. Les prévisions tablent sur un recul du taux de chômage à 19.2 % à la fin de 2011 et à 16.6 % à la fin de 2012, tandis que le déficit des administrations publiques serait ramené de 9.2 % du PIB en 2010 à 6.3 % en 2011, soit un peu plus que les 6 % visés par le gouvernement, puis à 4.4 % en 2012.

132La persistance d’un écart de taux d’intérêt sur la dette publique pourrait entraîner une dégradation des conditions de financement dans le secteur privé, surtout lorsque la Banque centrale européenne mettra fin à ses apports exceptionnels de liquidités. Ce risque souligne à quel point il est nécessaire d’assainir les finances publiques et de progresser sans tarder avec des réformes structurelles.

Finlande

133L’économie connaît un puissant rebond grâce à un redressement spectaculaire des exportations, et le chômage commence à reculer. L’activité continuera d’être portée par la ferme expansion du commerce mondial, tandis que le regain de confiance et la baisse du chômage soutiendront la demande intérieure, laissant prévoir une solide croissance de l’investissement et de la production dans les années à venir. Les capacités encore inutilisées maintiendront néanmoins l’inflation à un niveau peu élevé.

134La reprise de la croissance et l’assainissement budgétaire amélioreront sensiblement les finances publiques. Le déficit budgétaire dépassera sans doute 3 % du PIB cette année, mais il devrait diminuer rapidement par la suite. Il n’en demeure pas moins que des réformes structurelles, visant à contenir les dépenses publiques et à accroître le taux d’activité de la main-d’œuvre, qui reste bas en comparaison des autres pays nordiques, sont indispensables pour soutenir la croissance à moyen terme et la viabilité des finances publiques.

135La croissance de la production a rebondi au deuxième trimestre de 2010, stimulée par une expansion rapide des exportations. La demande intérieure se redresse plus lentement, mais le rythme s’accélère avec la forte hausse de l’investissement résidentiel et la reconstitution des stocks des entreprises. La consommation privée s’intensifie aussi, soutenue par une amélioration de la confiance des ménages, une progression régulière de leurs revenus et une augmentation de leur patrimoine grâce à la hausse des prix des actifs. Il faut encore que l’investissement des entreprises privées se renforce, mais la confiance des entreprises remonte, ce qui pourrait bien être le signe d’un retournement de la conjoncture.

136Le chômage a marqué son point haut au changement d’année et, depuis, il est en net recul, malgré un taux d’activité de la main-d’œuvre assez élevé par rapport aux récessions passées. En outre, le nombre d’heures de travail par salarié a retrouvé son niveau tendanciel, ce qui laisse penser que de nouvelles hausses de la production pourraient se traduire rapidement par une progression de l’emploi et des gains de productivité. L’écart de production restant très marqué, les prix à la consommation n’ont augmenté que modérément malgré l’impact d’une majoration de la TVA.

Finlande

figure im60

Finlande

1. En volume, pourcentage de variation en glissement annuel.

Finlande : Demande, production et prix

tableau im61
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 90.7 1.6 -1.9 2.2 2.5 2.7 Consommation publique 38.6 2.6 1.2 0.4 0.6 0.6 Formation brute de capital fixe 38.2 0.0 -14.5 1.1 5.3 4.5 Demande intérieure finale 167.5 1.5 -4.0 1.5 2.5 2.5 Variation des stocks1,2 3.1 -0.8 -1.4 0.3 0.3 0.0 Demande intérieure totale 170.6 0.6 -5.5 1.9 2.9 2.6 Exportations de biens et services 82.2 6.4 -20.5 4.6 9.0 5.7 Importations de biens et services 73.2 6.5 -18.1 3.5 8.4 4.8 Exportations nettes1 9.1 0.3 -1.9 0.5 0.5 0.5 PIB aux prix du marché 179.7 1.0 -8.1 2.7 3.0 3.0 Déflateur du PIB 1.8 1.0 1.8 1.7 1.7 Pour mémoire PIB sans ajustements des jours travaillés 0.9 -8.0…… Prix à la consommation harmonisé (indice) 3.9 1.6 1.4 1.8 2.0 Déflateur de la consommation privée 3.5 0.6 1.4 2.3 2.0 Taux de chômage 6.4 8.3 8.6 8.2 8.0 Solde des administrations publiques3 4.2 -2.7 -3.3 -1.7 -0.7 Balance des opérations courantes3 2.9 2.7 1.5 1.7 2.0

Finlande : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. Y compris la divergence statistique.
3. En pourcentage du PIB.

137Le renforcement régulier de la demande extérieure tire la reprise et les carnets de commandes à l’exportation annoncent la poursuite de l’expansion. Les importations devraient elles aussi s’accroître rapidement, car elles sont indispensables à la production destinée à l’exportation et seront stimulées par l’accélération de la demande intérieure. Avec l’amélioration continue des perspectives économiques, la reconstitution des stocks contribuera nettement à la croissance de la production au second semestre de 2010. La hausse du revenu réel des ménages et l’accroissement de leur patrimoine dû à la remontée des prix du logement, conjugués à un regain de confiance, sont de bon augure pour la consommation privée, qui devrait poursuivre sa progression. Ces facteurs ont aussi contribué au redressement spectaculaire de l’investissement résidentiel, lequel pourrait toutefois s’essouffler du fait de la hausse des taux d’intérêt et de la montée des inquiétudes au sujet de la durabilité de la hausse passée des prix du logement. Une vigoureuse demande et une solide confiance des entreprises devraient relancer l’investissement parallèlement à la résorption des capacités inutilisées. À partir de 2011, la politique budgétaire, actuellement expansionniste, prendra un tour plus restrictif. Cela ne semble pas de nature à compromettre la reprise puisque la demande privée devrait prendre le relais. Au total, l’économie devrait connaître un taux de croissance d’environ 3 % au cours des années à venir, sans pressions inflationnistes notables du fait que l’écart de production reste important malgré la baisse prévue du chômage. Toutefois, l’inflation subira une légère poussée sous l’effet de l’alourdissement de la fiscalité indirecte.

138La situation budgétaire de la Finlande est assez solide en comparaison de la plupart des autres pays de l’OCDE. Le déficit dépassera sans doute un peu 3 % cette année, en raison des effets décalés de la récession et de la relance budgétaire. Une vigoureuse croissance gonflera les recettes, mais, pour assainir les finances publiques, le gouvernement a aussi pris des mesures dont il est tenu compte dans les prévisions actuelles. Les majorations d’impôts indirects - principalement la TVA et les taxes sur l’énergie - et des cotisations sociales feront rentrer des recettes additionnelles. Il faudra contenir les dépenses face à l’intensification des pressions liées à l’âge. Des réformes structurelles visant à augmenter les taux d’activité, à améliorer la viabilité du système de retraite et à accroître l’efficience du secteur public renforceraient la croissance à moyen terme et les perspectives budgétaires.

139Un contexte international favorable assurerait une reprise durable. En revanche, un affaiblissement notable de la croissance chez les principaux partenaires commerciaux de la Finlande pourrait menacer le rebond. Une surchauffe du marché du logement, dopé par des taux hypothécaires extrêmement bas et des anticipations excessivement optimistes concernant les prix futurs du logement, pourrai compromettre la stabilité économique et financière à moyen terme.

Grèce

140L’activité économique se contracte, en grande partie sous l’effet de l’intense effort de consolidation budgétaire qui est en cours. L’économie pourrait renouer avec une croissance positive d’ici à 2012, à mesure que l’incidence des réformes structurelles prend forme et que la demande extérieure se raffermit. L’inflation globale s’est accélérée, suite notamment à des hausses d’impôts, mais elle devrait s’orienter à la baisse du fait de la faiblesse de la conjoncture et de la montée du chômage.

141La mise en œuvre rigoureuse du Programme de politique économique établi en mai en accord avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international stabilisera le niveau de la dette publique et stimulera la compétitivité. La réussite de ce plan dépendra d’une stricte limitation des dépenses et d’une amélioration du respect des obligations fiscales, conjuguées à des réformes décisives pour réduire les profondes rigidités affectant les marchés du travail et des produits. Une ferme détermination à poursuivre l’assainissement budgétaire et les réformes structurelles à moyen terme est essentielle pour assurer la viabilité des finances publiques et rétablir la confiance et la croissance.

142Le PIB réel a reculé de 3¾ pour cent (en glissement annuel) sur les neuf premiers mois de 2010, en raison d’une réduction draconienne de la consommation et de l’investissement publics. L’investissement privé s’est aussi effondré, accusant une baisse d’environ 20 % dans le secteur du logement. La croissance de la consommation privée est restée positive au premier trimestre de l’année car les ménages ont puisé dans leur épargne, mais elle s’est contractée au deuxième trimestre par suite de la dégradation du marché du travail, de l’austérité budgétaire et d’un nouveau ralentissement du crédit. Le taux de chômage est monté à plus de 12 % au milieu de l’année. Les indicateurs de l’activité, comme la production industrielle et les ventes de voitures neuves, laissent entrevoir un manque de vigueur au cours des prochains mois, encore que le redressement récent des nouvelles commandes et du tourisme soient des signaux positifs. L’inflation globale était de 5.2 % en octobre 2010, sous l’effet de majorations des impôts indirects dans le cadre du programme d’austérité. L’inflation tendancielle a aussi augmenté depuis le début de l’année pour s’établir à 3 ¼ pour cent en septembre, portant l’écart par rapport à moyenne de la zone euro à 2 ¼ points.

Grèce

figure im62

Grèce

1. Pourcentage de variation en glissement annuel.
2. Budget du gouvernement central en pourcentage du PIB, calculs de l’OCDE.

Grèce : Demande, production et prix

tableau im63
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 162.7 2.3 -1.8 -3.9 -4.3 -0.3 Consommation publique 38.5 0.6 9.6 -8.9 -6.9 -5.8 Formation brute de capital fixe 48.4 -7.4 -13.9 -18.2 -10.6 -2.2 Demande intérieure finale 249.6 0.1 -2.5 -7.2 -5.7 -1.4 Variation des stocks1,2 2.0 1.1 -0.1 1.3 -0.3 0.0 Demande intérieure totale 251.6 1.0 -2.5 -5.9 -5.8 -1.4 Exportations de biens et services 51.4 4.0 -18.1 -3.5 3.9 8.2 Importations de biens et services 76.6 0.2 -14.1 -11.7 -10.0 -0.5 Exportations nettes1 - 25.1 0.9 0.7 3.0 3.7 1.9 PIB aux prix du marché 226.4 1.3 -2.3 -3.9 -2.7 0.5 Déflateur du PIB 3.5 1.3 3.3 2.4 1.0 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indice) 4.2 1.3 4.7 2.5 0.7 Déflateur de la consommation privée 4.1 1.3 4.0 2.5 0.7 Taux de chômage 7.7 9.5 12.2 14.5 15.2 Solde des administrations publiques3 -7.8 -13.7 -8.3 -7.6 -6.5 Balance des opérations courantes4 -14.7 -11.4 -10.5 -7.5 -5.9

Grèce : Demande, production et prix

Note : Les projections budgétaires, qui ont été finalisées le 12 novembre, ne tiennent pas compte des révisions ultérieures à la hausse du déficit et de la dette pour 2009.
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. Y compris l’erreur statistique.
3. Sur la base des comptes nationaux, en pourcentage du PIB.
4. Sur la base des règlements, en pourcentage du PIB.

143La mise en œuvre du vaste programme d’ajustement budgétaire visant à ramener le déficit à moins de 3 % du PIB en 2014 est globalement sur la bonne voie. Toutefois, les prévisions, qui ont été finalisées le 12 novembre, ne tiennent pas compte des révisions ultérieures à la hausse des chiffres du déficit et de la dette pour 2009. Sur la base des résultats obtenus au cours des dix premiers mois de l’année, la réduction attendue du déficit de 2010 pourrait être légèrement inférieure à l’ajustement visé. La réduction des dépenses primaires a été supérieure à l’objectif, mais les recettes sont restées peu dynamiques, malgré des majorations des impôts indirects et la lutte contre la fraude fiscale. Pour 2011, le projet préliminaire de budget visait à ramener le déficit à 7 % du PIB, un peu au-dessous de l’objectif de 7.6 % fixé dans le Programme de politique économique, à l’aide de mesures touchant aussi bien les dépenses que les recettes. Conformément au Programme de politique économique, le déficit est censé diminuer encore pour s’établir autour de 6½ pour cent du PIB dans les projections en 2012. Mais avec la prévision de croissance plus basse de l’OCDE, il faudrait pour atteindre cet objectif prendre des mesures en plus de celles déjà prévues dans le Programme. En outre, les révisions apportées au déficit de 2009 menacent la réalisation de l’objectif budgétaire du gouvernement, sauf si des actions supplémentaires sont engagées. Ramener le déficit au-dessous de 3 %, comme envisagé dans le Programme, est indispensable pour corriger les déséquilibres budgétaires intenables, même si des nouvelles mesures d’austérité seront requises. Par ailleurs, les efforts de consolidation devront être poursuivis au-delà de l’horizon du Programme pour réduire la très forte charge d’endettement. Si l’on veut assurer la viabilité des finances publiques et rétablir la confiance sur les marchés, il est indispensable de mettre fin à la fraude fiscale généralisée et de réformer les entreprises publiques non rentables.

144L’activité semble devoir se contracter encore de 2¾ pour cent en 2011, sous le poids des restrictions budgétaires, des conditions resserrées dans le domaine du crédit et d’un manque de confiance. Cependant, le déclin devrait se ralentir à partir du troisième trimestre de 2010, du fait de la mise en route des réformes structurelles visant à dynamiser l’investissement et la compétitivité et d’une plus forte demande internationale, qui favorisera le transport maritime et le tourisme. Il est prévu que la croissance devienne positive en 2012, grâce à l’avancée des réformes et à l’absorption des fonds structurels de l’Union européenne. Le chômage paraît devoir dépasser 15 % en 2012, alors que l’important sous-emploi des ressources dans l’économie devrait faire baisser l’inflation. La progression des salaires dans le secteur privé restera sans doute légèrement positive, la nouvelle convention collective signée en juillet 2010 prévoyant des augmentations égales à l’inflation dans la zone euro pour 2011 (milieu d’année) et 2012. Il sera donc essentiel de renforcer la productivité pour rétablir la compétitivité, ce qui exigera de profondes nouvelles réformes structurelles. Le déficit de la balance des opérations courantes pourrait revenir à environ 6 % du PIB en 2012, par suite de la contraction et du rééquilibrage de l’économie et de l’amélioration de la compétitivité.

145La réussite du Programme de politique économique réduirait les risques qui pèsent sur la reprise attendue, mais sa mise en œuvre pourrait être freinée par l’opposition sociale. Le contexte extérieur est à l’origine d’incertitudes supplémentaires, liées surtout à la croissance chez les principaux partenaires commerciaux.

Hongrie

146La croissance économique a repris en 2010 et a été alimentée principalement par une vigoureuse demande extérieure, tandis que la consommation et l’investissement privés ont continué de reculer. L’expansion devrait s’accélérer à mesure que la demande intérieure se redresse. L’inflation globale se stabilisera sans doute autour de l’objectif de 3 %.

147Après un dérapage du déficit des administrations publiques en 2009 et une nouvelle dégradation sur les six premiers mois de 2010, des mesures temporaires ont été imposées pour réaliser les objectifs en matière de déficit. De nouvelles réductions d’impôts interviendront à compter de 2011, mais les réductions compensatoires des dépenses n’ont pas encore été précisées. Les autorités devront réaffirmer leur engagement à mener à bien une consolidation budgétaire crédible et durable afin de réduire les coûts du financement et de renforcer la confiance du secteur privé, ce qui soutiendra les perspectives de croissance.

148Après un rebond de l’activité au début de 2010, la croissance s’est modérée tout en s’établissant à un rythme suffisant pour stabiliser le marché du travail. Selon des résultats d’enquêtes sur le moral des chefs d’entreprises dans le secteur manufacturier, le dynamisme de la demande extérieure laisse entrevoir une poursuite de la croissance. Le volume du commerce de détail croît également, même si l’activité de construction manque encore de vigueur.

149Le taux d’emploi a légèrement augmenté et, malgré un léger rebond du taux d’activité, le taux de chômage a diminué un peu, après avoir atteint un sommet au premier trimestre de 2010. La création d’emplois dans le secteur privé pourrait être encouragée par l’allégement notable des impôts sur le travail entre 2009 et 2011 et l’absence de pressions salariales, en dépit de la hausse de la TVA l’an dernier. En revanche, une nouvelle contraction de l’emploi dans le secteur public est attendue par suite de la consolidation budgétaire.

Hongrie

figure im64

Hongrie

1. Écart par rapport aux obligations du gouvernement allemand à 10 ans.
2. Taux de change journaliers vis-à-vis de l’euro. Une augmentation de l’indice indique une dépréciation du taux de change.

Hongrie : Demande, production et prix

tableau im65
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants milliards de Pourcentages de variation, en volume (prix de 2000) HUF Consommation privée 13 695.3 0.4 -7.9 -3.9 2.0 3.0 Consommation publique 5 390.1 1.0 -0.1 0.3 -4.3 0.0 Formation brute de capital fixe 5 408.3 3.2 -9.2 -4.3 3.2 4.3 Demande intérieure finale 24 493.7 1.1 -6.4 -3.0 0.7 2.6 Variation des stocks1 538.7 -0.3 -4.4 1.9 0.4 0.0 Demande intérieure totale 25 032.4 0.7 -11.5 -0.6 0.9 2.6 Exportations de biens et services 20 459.6 5.7 -9.6 13.3 8.1 8.4 Importations de biens et services 20 170.5 5.8 -14.6 11.5 6.6 8.1 Exportations nettes1 289.1 0.0 4.0 2.0 1.6 0.7 PIB aux prix du marché 25 321.5 0.8 -6.7 1.1 2.5 3.1 Déflateur du PIB 4.8 4.4 1.6 1.9 3.1 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 6.0 4.2 4.9 2.9 3.1 Déflateur de la consommation privée 5.4 4.1 4.5 2.7 2.9 Taux de chômage 7.9 10.1 11.3 11.7 11.0 Solde des administrations publiques2 -3.7 -4.4 -4.2 -3.1 -2.9 Balance des opérations courantes2 -7.0 0.3 -0.3 -1.1 -1.3

Hongrie : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

150Les autorités ont consenti des efforts considérables pour réduire le déficit au cours de la récession, mais les perspectives budgétaires se sont récemment aggravées en raison d’un dérapage important intervenu au premier semestre de 2010, sous l’effet principalement d’une augmentation des dépenses d’investissement et d’une diminution des recettes de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales. De nouveaux allégements fiscaux sont aussi entrés en vigueur en juillet 2010. Pour réaliser les objectifs budgétaires de 3.8 % du PIB en 2010 et de 2.9 % du PIB en 2011, une lourde surtaxe temporaire sur les établissements financiers et des taxes exceptionnelles supplémentaires sur les secteurs des télécommunications, de l’énergie et de la distribution de détail ont été imposées. En outre, les autorités ont décidé de transférer les cotisations de retraite du second pilier (capitalisé) au premier pilier (par répartition) pendant quatorze mois à compter de novembre 2010. Cette mesure devrait engendrer des recettes supplémentaires de 1.5 % du PIB, mais elle ne sera pas reconduite et risque de saper la confiance dans le système de retraite, incitant les ménages à épargner davantage. Les plans visant à introduire un impôt sur le revenu des personnes physiques à un taux unique à compter de 2011 creuseront le déficit structurel et les mesures compensatoires à mettre en œuvre du côté des dépenses n’ont pas encore été précisées. Il faut d’urgence redoubler d’efforts pour placer les finances publiques sur une trajectoire viable, grâce à un assainissement budgétaire crédible, et pour respecter les nouvelles règles budgétaires nationales (les prévisions présentées ici considèrent cela comme acquis en 2012). L’existence d’un mandat politique fort et le fait qu’il n’y ait pas d’élections prévues au niveau national durant les trois ans et demi à venir devraient contribuer à un climat favorable à la réalisation de cet objectif.

151En dépit de la fébrilité des marchés reflétée par la dépréciation de la monnaie et un nouveau creusement de l’écart sur le rendement des obligations, la banque centrale a maintenu à juste titre les taux d’intérêt à 5.25 % depuis avril. L’inflation globale devrait converger vers l’objectif de 3 % fixé par la banque centrale, le manque de tension dans l’économie limitant la progression des salaires et le pouvoir des entreprises sur les prix.

152La croissance est prévue de s’accélérer progressivement au cours des deux prochaines années. La consommation privée sera probablement bridée dans le court terme par les faiblesses du marché du travail et la nécessité pour les ménages de réparer leurs bilans, les réductions d’impôts leur facilitant en partie les choses à cet égard. L’investissement privé devrait finalement se renforcer, soutenu par le dynamisme de la demande extérieure et l’amélioration progressive des conditions du crédit. Les perspectives pour le secteur des biens échangeables restant favorables, la progression des exportations, récemment supérieure à 10 %, pourrait se ralentir sur la période de prévision, restant toutefois légèrement supérieure à 8 %. Avec un redressement de la demande intérieure en 2011-2012, l’économie devrait connaître un taux de croissance proche de 3 % d’ici à 2012.

153Les risques à la baisse pourraient se réaliser en l’absence de consolidation budgétaire crédible, et seraient aggravés si aucun accord de précaution n’est conclu avec les organismes multilatéraux. Une perte de confiance des investisseurs étrangers pourrait déclencher une dépréciation de la monnaie et une hausse des coûts de l’emprunt. Du côté positif, une reprise plus forte en Allemagne et chez les autres partenaires commerciaux pourrait stimuler l’investissement des entreprises.

Irlande

154L’économie traverse une période d’ajustements massifs. Les déséquilibres passés sont en voie de résorption dans les banques, sur le marché immobilier, dans le budget de l’État et sur le marché du travail, ce qui a une incidence prononcée sur l’endettement public et le chômage. Après deux années de profonde récession, l’activité semble avoir atteint son point bas au premier semestre de 2010. Une légère reprise devrait intervenir sous l’impulsion des exportations, alors que la demande intérieure restera vraisemblablement peu dynamique. Les autorités prévoient de continuer à mettre en œuvre des politiques visant à rapprocher encore les comptes budgétaires de l’équilibre et à rétablir la compétitivité. Si ces politiques sont maintenues, elles devraient doper l’activité et soutenir la croissance de l’emploi à moyen terme.

155La stratégie de restructuration bancaire vise à transférer, à une agence nationale de gestion des actifs, les prêts à risque octroyés pour l’acquisition, l’exploitation ou l’aménagement de terrains et les prêts associés puis à injecter des fonds publics dans les banques en manque de fonds propres. Si cette approche a le mérite de préserver la stabilité bancaire, elle a un coût élevé pour les finances de l’État et suscite des tensions sur le marché de la dette souveraine irlandaise. Il sera indispensable que les autorités précisent puis mettent en œuvre le plan d’assainissement budgétaire sur quatre ans présenté récemment pour atteindre l’objectif ambitieux de ramener le déficit à 3 % du PIB d’ici à 2014.

156Si l’économie a temporairement rebondi au premier trimestre de 2010, le PIB réel s’est contracté de façon surprenante au deuxième trimestre. Depuis le point haut du cycle à la fin de 2007, l’activité a reculé de 13.4 %. Néanmoins, elle semble avoir atteint un creux et quelques signesindiquent une fragile reprise, essentiellement alimentée par les exportations, même si la demande intérieure reste faible.

Irlande

figure im66

Irlande

1. Variation de la population active. L’effet démographique correspond à la variation de la population en âge de travailler et l’effet activité correspond à la variation du taux d’activité (pourcentage de variation en glissement annuel).
2. Pourcentage de variation en glissement annuel.

Irlande : Demande, production et prix

tableau im67
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2008) Consommation privée 89.7 -1.8 -7.2 -1.2 -0.6 0.8 Consommation publique 30.9 2.8 -4.2 -3.8 -2.7 -0.3 Formation brute de capital fixe 50.1 -14.4 -30.9 -17.9 2.8 1.8 Demande intérieure finale 170.7 -4.7 -12.3 -4.8 -0.5 0.7 Variation des stocks1 1.4 -0.8 -1.4 0.7 0.2 0.0 Demande intérieure totale 172.2 -5.5 -13.8 -4.0 -0.3 0.7 Exportations de biens et services 152.4 -0.8 -4.2 9.8 6.7 5.8 Importations de biens et services 135.3 -2.9 -9.8 7.5 6.2 5.0 Exportations nettes1 17.1 1.4 3.8 3.2 1.8 1.9 PIB aux prix du marché 189.3 -3.6 -7.6 -0.3 1.5 2.5 Déflateur du PIB -1.4 -4.0 -1.7 0.7 1.2 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indi ce) 3.1 -1.7 -1.6 0.9 1.2 Déflateur de la consommation privée 2.8 -4.1 -2.1 1.0 1.2 Taux de chômage 6.0 11.7 13.6 13.6 12.6 Solde des administrations publiques2,3 -7.3 -14.2 -32.3 -9.5 -7.4 Balance des opérations courantes2 -5.6 -3.0 -0.3 0.7 3.2

Irlande : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.
3. Le déficit inclut l’effet des mesures ponctuelles de recapitalisations dans le secteur bancaire.

157Le taux de chômage a atteint 13.2 % au deuxième trimestre de 2010 et la population active s’est fortement contractée. La diminution globale du taux d’activité a été de 1.2 points de pourcentage pour l’ensemble de la population d’âge actif, alors que, dans le groupe des 20 à 24 ans, elle a été de 4.7 points de pourcentage. L’émigration, qui a représenté, selon les estimations, près de 2.3 % de la population active au cours de l’année qui s’est achevée au deuxième trimestre de 2010, continue aussi de jouer un rôle dans l’ajustement du marché du travail. Le chômage de longue durée s’est également fortement accru, faisant craindre encore davantage que le chômage conjoncturel ne devienne structurel.

158Le marché de l’immobilier a continué de se contracter au premier semestre de 2010. Au cours de l’année qui s’est achevée en août 2010, aussi bien le nombre total de maisons achevées que le nombre de nouveaux permis ont diminué de 48 %. La chute des prix des biens immobiliers semble s’être ralentie, bien que des différences soient observées entre les régions : elle s’est en fait accélérée à Dublin, alors qu’elle s’est modérée en dehors de la capitale. La valeur de l’immobilier commercial continue de diminuer dans tous les secteurs, mais lentement.

159Bien que l’inflation reste négative, une remontée s’amorce. L’inflation harmonisée (IHPC) était de –0.8 % en octobre 2010 (en rythme annuel), soit un niveau moins négatif qu’auparavant, alors que l’IPC national (qui tient compte des coûts des logements) s’est accru de 0.7 % durant la même période. L’inflation de base ne devrait augmenter que modérément en 2011, avec la persistance d’une marge de capacités non utilisées qui continuera de peser sur les prix à la consommation. Il est prévu que l’inflation progresse en 2012, mais il est peu probable qu’elle dépasse de beaucoup 1 %.

160La croissance devrait reprendre en 2011, grâce à l’investissement non résidentiel et aux exportations. Il est prévu que la consommation privée se contracte encore en 2011 et connaisse un redressement peu marqué en 2012. Les dépenses demeureront faibles, car le chômage devrait rester élevé et les nouvelles mesures d’austérité budgétaires pèseront sur la croissance de la demande intérieure. Le taux de chômage ne devrait diminuer que modérément à compter du milieu de 2011, car la reprise de l’activité sera alimentée par les secteurs exportateurs, qui sont moins intensifs en emplois que les secteurs orientés vers le marché intérieur. La balance des opérations courantes devrait afficher un excédent dès 2011.

161Le budget de 2010, qui prévoyait un effort de rigueur équivalent à 2.5 % du PIB, a largement contribué au processus de stabilisation des finances publiques, encore que le déficit budgétaire général soit appelé à augmenter temporairement, sous l’effet du coût des mesures de sauvetage du secteur bancaire. Face à la progression rapide de l’endettement public et aux préoccupations des marchés obligataires quant aux risques souverains, les autorités ont annoncé un plan budgétaire sur quatre ans, qui vise à ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2014, comme requis par l’Union européenne. Les prévisions actuelles tablent sur l’hypothèse que ce plan sera pleinement mis en œuvre, avec une concentration des mesures d’assainissement en 2011 (environ 3.7 % du PIB) et une poursuite de l’effort en 2012 (environ 2 %). Dans ces conditions, l’écart de taux d’intérêt à long terme par rapport à l’Allemagne devrait revenir à 2 points de pourcentage environ à la fin de 2012. Il est indispensable de préserver la crédibilité de la politique économique pour minimiser les risques liés à des épisodes de volatilité des marchés et il faudra pour cela que les autorités fassent montre de détermination et qu’existe un consensus politique.

162L’approche de l’Irlande face aux problèmes du secteur financier a le mérite de la transparence et devrait permettre de remettre sur pied le secteur bancaire, une fois restructuré. Mais l’enjeu est de sevrer ce secteur du soutien public et de stabiliser l’endettement public malgré la reprise peu vigoureuse et les préoccupations des marchés concernant les risques souverains. En tant que petite économie ouverte, l’Irlande verra son sort lié étroitement à la vigueur de la reprise au niveau mondial. Du côté positif, l’importante amélioration de la compétitivité des prix et des coûts, si elle persiste, devrait contribuer à doper les exportations et favoriser une reprise de la croissance de l’emploi à moyen terme.

Islande

163Après la profonde récession des deux dernières années, l’Islande progresse vers la résorption de ses déséquilibres économiques et l’établissement des conditions nécessaires à une croissance économique durable. La reprise devrait s’amorcer au deuxième semestre de 2011, grâce aux investissements d’origine privée prévus dans de grands projets énergétiques et au renforcement des dépenses de consommation des ménages. L’inflation devrait revenir au-dessous de l’objectif de 2½ pour cent fixé dans le cadre de la politique monétaire.

164Les autorités ont engagé des politiques d’ajustement rigoureuses conformes au programme appuyé par l’Accord de confirmation conclu avec le FMI. Elles devraient continuer de mettre en œuvre, comme prévu, des mesures suffisantes pour réaliser leurs objectifs d’assainissement budgétaire et renforcer le cadre des finances publiques. La politique monétaire devrait continuer de viser un faible taux d’inflation et la stabilité monétaire alors que les contrôles sur les mouvements de capitaux devraient être encore assouplis dès que les conditions le permettront.

165La profonde récession s’est poursuivie jusqu’au milieu de 2010, la baisse du PIB par rapport à l’année précédente atteignant près de 9 % au deuxième trimestre. L’investissement des entreprises a continué de se contracter en raison du manque de dynamisme de l’activité économique, de l’effort de désendettement et de la fin des grands projets à forte intensité énergétique. Les dépenses de consommation des ménages ont continué de reculer jusqu’au deuxième trimestre de 2010 sous l’effet de la baisse des revenus disponibles et de la nécessité de reconstituer le patrimoine. L’activité économique a aussi été temporairement déprimée par l’éruption volcanique du printemps, qui a réduit le tourisme. Le commerce extérieur de biens et de services est resté néanmoins très excédentaire, même si la balance des opérations courantes a été légèrement déficitaire du fait du niveau élevé des paiements d’intérêt sur la dette. L’emploi (désaisonnalisé) a reculé au troisième trimestre de 2010 et le nombre moyen d’heures travaillées a diminué par rapport à l’année précédente (et est sensiblement moindre qu’avant la récession). Mais le taux de chômage (désaisonnalisé) est demeuré à peu près stable à 7.4 %. La hausse des salaires nominaux s’est légèrement accélérée, pour se situer à 4.6 % au cours de l’année se terminant au deuxième trimestre, cette progression étant moins accentuée dans le secteur public que dans le secteur privé. Le taux d’inflation annuel a encore baissé, pour s’établir à 3.3 % en octobre.

Islande

figure im68

Islande

1. Taux de croissance annuel des prix des échanges extérieurs (narrow trade index).

Islande : Demande, production et prix

tableau im69
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de ISK (prix de 2000) Consommation privée 751.6 -7.9 -16.0 -0.8 2.2 2.8 Consommation publique 316.8 4.6 -1.7 -2.0 -2.5 -2.0 Formation brute de capital fixe 373.0 -20.9 -50.9 -14.7 8.4 17.1 Demande intérieure finale 1 441.5 -8.5 -20.8 -3.3 1.7 3.4 Variation des stocks1 6.6 -0.4 -0.1 -0.1 0.0 0.1 Demande intérieure totale 1 448.1 -8.8 -20.9 -3.7 1.5 3.5 Exportations de biens et services 453.3 7.1 7.4 -0.1 1.6 2.0 Importations de biens et services 592.9 -18.2 -24.1 0.4 1.7 3.5 Exportations nettes1 - 139.6 10.7 14.7 -0.2 0.1 -0.5 PIB aux prix du marché 1 308.5 1.0 -6.8 -3.6 1.5 2.6 Déflateur du PIB 11.9 8.9 6.0 3.5 1.8 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 12.7 12.0 5.3 1.8 1.6 Déflateur de la consommation privée 14.0 15.3 5.7 2.3 1.6 Taux de chômage 3.0 7.3 7.5 8.1 7.5 Solde des administrations publiques2 -13.5 -9.9 -6.3 -2.7 0.6 Balance des opérations courantes2 -22.1 -2.2 -0.9 2.2 2.4

Islande : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

166Un important programme d’ajustement budgétaire a été mis en œuvre en 2010, qui a permis de réduire le déficit du budget primaire des administrations publiques passant de 4¼ points de pourcentage du PIB pour le ramener à 2¾ pour cent. Les prévisions reposent sur l’hypothèse que les autorités s’en tiendront aux plans qu’elles ont élaborés pour assurer un excédent primaire de ½ pour cent du PIB en 2011 et de 4 % du PIB l’année suivante. Les restrictions du côté des dépenses représentent environ la moitié de l’assainissement prévu. Si ces plans sont menés à bien, la dette des administrations publiques devrait atteindre son point culminant en 2010, à 125 % du PIB en termes bruts. La dette nette culminera à 46 % du PIB en 2011.

167La politique monétaire continue de viser à préserver la stabilité de la monnaie et à réduire l’inflation. Compte tenu de la vigueur récente de la couronne et des entrées persistantes de capitaux dans la balance des paiements, la Banque centrale islandaise (BCI) achète des devises depuis août pour consolider les réserves en vue d’un possible assouplissement des contrôles sur les mouvements de capitaux. La BCI a diminué ses taux directeurs de 0.75 point de pourcentage supplémentaire en septembre pour les ramener à 6.25 % pour les emprunts assortis de garanties, ce qui correspond à des taux encore hauts en termes réels, compte tenu de l’important sous-emploi des ressources dans l’économie. De nouvelles réductions des taux directeurs sont prises en compte dans les prévisions, mais les taux réels restent élevés pour soutenir la monnaie. La prochaine phase de la libéralisation des contrôles des mouvements de capitaux, qui impliquera le relèvement des taux sur les actifs à long terme, dépend de la question de savoir si les banques auront suffisamment de liquidités pour faire face au risque de sorties de capitaux et suffisamment de fonds propres pour se prémunir contre toutes pertes éventuelles.

168La décision prise récemment par la Cour suprême islandaise de déclarer illégales les clauses d’indexation sur les devises des prêts en monnaie nationale entraînera d’importantes pertes pour les banques islandaises. Les autorités exigeront la recapitalisation des trois nouvelles banques commerciales. Si l’un ou l’autre des établissements bancaires ne respecte pas les normes de fonds propres dans le délai prescrit, elles injecteront des capitaux de catégorie 1 en utilisant un instrument structuré de façon à être isolé des pertes potentielles futures.

169L’économie devrait commencer de se redresser dans la deuxième moitié de 2011, sous l’impulsion de la demande intérieure privée. L’investissement dans les projets liés à l’énergie devrait s’accroître sensiblement à compter de la fin de 2011. Le taux de chômage devrait continuer d’augmenter jusqu’à la fin de 2011 mais revenir à 7 % à la fin de 2012. L’inflation devrait continuer de baisser pour se situer à 1.6 % en 2012. La balance des opérations courantes devrait s’améliorer pour dégager un excédent de 2½ pour cent du PIB en 2012, grâce à une amélioration des termes de l’échange et à une baisse du déficit au titre des revenus des facteurs.

170La décision de la Cour suprême concernant les prêts indexés sur devises pourrait retarder la restructuration de la dette du secteur privé et décourager l’IED en Islande, ce qui pèserait sur les perspectives de croissance. La longueur des procédures administratives et les difficultés financières pourraient aussi empêcher la réalisation de projets à forte intensité énergétique en 2011, encore que ces retards puissent avoir des retombées positives en 2012 si les investissements en question sont simplement différés d’une année. On peut craindre également que le désendettement soit plus important que prévu, ce qui réduira la consommation privée et les dépenses d’investissement. En revanche, si un accord final était conclu avec le gouvernement britannique et le gouvernement néerlandais à propos des dépôts d’Icesave, la réintégration de l’Islande sur les marchés mondiaux des capitaux serait facilitée et l’IED dans le pays connaîtrait une augmentation.

Israël [*]

171La reprise qui a suivi le ralentissement relativement modéré de l’activité a déjà suscité des tensions sur le marché du travail et la croissance pourrait être un peu supérieure au potentiel d’ici à la fin de 2012. L’inflation annuelle se situe actuellement bien dans la fourchette de 1 à 3 % fixée comme objectif, mais il est vraisemblable qu’elle évoluera tendanciellement vers la limite supérieure de cette fourchette.

172La Banque d’Israël doit continuer à relever son taux directeur. Le recours parallèle aux achats de devises pour protéger le secteur exportateur de mouvements négatifs du taux de change est de plus en plus injustifié. La réalisation des objectifs en matière de déficit jusqu’à la fin de 2012 dépend dans une large mesure du redressement des recettes au titre de l’impôt sur le revenu des sociétés et des hausses prévues des impôts indirects.

173La croissance du PIB réel s’est sensiblement redressée au premier semestre de 2010, atteignant 4.6 % au deuxième trimestre (taux annuel désaisonnalisé). Cependant, les chiffres mensuels du commerce et des recettes fiscales donnent à penser que son rythme s’est ralenti au deuxième semestre de l’année. Jusqu’ici, la reprise a été riche en emplois. De fait, au deuxième trimestre, le chômage s’est situé à 6.2 %, soit un taux pas trop éloigné du bas niveau atteint en 2008.

174L’inflation annuelle est récemment revenue à un niveau correspondant bien à la fourchette officielle. Cependant, les mesures intéressant le marché obligataire indiquent une inflation anticipée annuelle de 2.7 % à l’horizon d’un an. Les augmentations des loyers ont été le principal déterminant de l’inflation ces derniers trimestres. Si les prix des biens immobiliers ne se répercutent pas directement sur la composante logement de l’IPC, leur hausse rapide et persistante contribue probablement à la progression des loyers. Les dernières données font apparaître une augmentation annuelle de 20 % des prix des logements, bien qu’il soit possible qu’un pic ait déjà été atteint.

Israël

figure im70

Israël

1. Pourcentage de variation en glissement annuel.

Israël : Demande, production et prix

tableau im71
2007 2008 2009 2010 2011 2012 prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 2005) NIS Consommation privée 389.6 3.0 1.7 5.2 3.9 4.2 Consommation publique 171.3 2.4 1.9 1.1 1.5 1.5 Formation brute de capital fixe 130.5 4.1 -6.5 6.1 6.2 6.5 Demande intérieure finale 691.4 3.0 0.3 4.3 3.7 3.9 Variation des stocks1 7.7 -0.4 -0.6 -0.7 0.0 0.0 Demande intérieure totale 699.0 2.6 -0.4 3.6 3.7 4.0 Exportations de biens et services 292.9 5.9 -11.7 16.3 8.9 8.8 Importations de biens et services 301.8 2.3 -14.1 14.3 8.4 8.3 Exportations nettes1 - 8.9 1.5 1.1 1.0 0.4 0.4 PIB aux prix du marché 690.1 4.2 0.8 3.9 4.0 4.3 Déflateur du PIB 0.9 5.0 0.7 1.5 2.3 Pour mémoire Indice des prix à la consommation (croissance moyenne) 4.6 3.3 2.6 2.5 2.7 Déflateur de la consommation privée 4.8 2.4 3.0 2.2 2.7 Taux de chômage 6.1 7.6 6.4 6.1 5.9 Solde des administrations publiques2, 3 -3.1 -5.8 -4.8 -3.8 -2.7 Balance des opérations courantes2 1.0 3.9 3.0 2.6 2.5

Israël : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.
3. A l’exclusion des profits de la Banque d’Israël et des coûts implicites des obligations d’État indexées sur l’IPC.

175Du côté de la politique monétaire, l’évolution des prix de l’immobilier et les anticipations inflationnistes témoignent de la nécessité d’une normalisation assez rapide du taux directeur. Les inquiétudes concernant le secteur des biens échangeables constituent un obstacle à cet égard, notamment parce que l’on craint que le relèvement du taux directeur n’entraîne une appréciation monétaire, dans la mesure où ce taux est resté généralement stationnaire dans les autres pays. La Banque d’Israël s’est donc efforcée de trouver un compromis en optant pour un rythme modéré de normalisation ; depuis septembre 2009, le taux a été relevé de 150 points de base et porté à 2 %. En outre, la Banque a durci ses règles en matière de prêts hypothécaires et a également poursuivi sa politique d’achats discrétionnaires de devises, afin de protéger en partie le secteur des biens échangeables des risques d’une appréciation. Avec la reprise économique, toutefois, les risques auxquels est confronté ce secteur ont sensiblement diminué. Par ailleurs, les hausses des taux intérieurs sont en contradiction croissante avec ces interventions et le coût de la détention de réserves en devises, qui ont atteint 30 % du PIB, est appelé à augmenter. En tout état de cause, la Banque ne peut, au mieux, qu’atténuer les tendances ; le taux de change effectif réel s’est apprécié, mais modérément, depuis le début des interventions discrétionnaires en août 2009. Il faudrait ainsi revenir rapidement à une politique monétaire plus conventionnelle, compensée peut-être par un ralentissement de la cadence de la normalisation du taux directeur.

176Le léger ralentissement de l’activité et la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente se sont traduits par une augmentation relativement faible du déficit des administrations publiques (qui est passé de 3.1 % du PIB en 2008 à 5.7 % en 2009, d’après une définition standardisée de l’OCDE). Le deuxième budget biennal de l’État (couvrant 2011 et 2012) respecte la règle de dépenses et implique des réductions du déficit annuel de 1 point de pourcentage du PIB, tout en maintenant un programme de baisses des taux de l’impôt sur le revenu des sociétés et des personnes physiques. L’augmentation de la fiscalité indirecte, notamment sur l’essence au détail et le charbon, devrait contribuer à réaliser cet objectif.

177La production devrait s’accroître de 3.9 % en 2010 et de 4 % en 2011 – ce qui correspond à peu près aux taux potentiels estimés – et de 4.3 % en 2012, soit un peu plus que le potentiel. Les agrégats de dépenses les plus robustes devraient être les exportations et les investissements. Le chômage devrait suivre une évolution tendancielle à la baisse, revenant juste au-dessous de 6 % en 2012. L’inflation sous-jacente des prix à la consommation pourrait se redresser, atteignant 2.8 % d’ici à la fin de 2012. On suppose que le taux directeur sera encore relevé de 150 points de base d’ici à la fin de 2011 (pour atteindre 3.5 %) et de 100 points de base en 2012. Ces augmentations pourraient être moins importantes si le shekel continue de s’apprécier, ce qui, à son tour, dépend pour partie de la question de savoir si la Banque poursuit ses interventions. Les prévisions tablent sur des réductions du déficit égales à celles envisagées dans le budget (1 point de pourcentage du PIB chaque année). Les hausses prévues des dépenses nominales tiennent à la règle de dépenses et à quelques facteurs exceptionnels. Du côté des recettes, les prévisions prennent en compte les réductions programmées des taux de l’impôt sur le revenu des sociétés et des personnes physiques et partent de l’hypothèse que les mesures concernant la fiscalité indirecte seront suffisantes pour assurer l’assainissement des finances publiques.

178Des risques extérieurs importants continuent de peser sur la croissance du PIB réel. Un nouveau resserrement monétaire devrait atténuer les hausses des prix des logements mais cet effet pourrait être annulé par la formation d’une bulle spéculative. Sur le plan budgétaire, des incertitudes demeurent concernant le rythme de redressement des recettes au titre de l’impôt sur les sociétés et l’incidence sur les recettes des hausses des impôts indirects prévues dans le budget 2011-12.

Luxembourg

179La reprise s’est amorcée, sous l’impulsion de la demande intérieure privée. Les exportations de services financiers devraient commencer à contribuer plus fortement à la croissance grâce au redressement des marchés de capitaux. D’après les prévisions, l’activité progresserait plus vite que la moyenne de la zone euro, mais des incertitudes demeurent quant à l’avenir à moyen terme du secteur financier, crucial pour l’économie.

180L’assainissement budgétaire doit être mis en œuvre comme prévu, en privilégiant la maîtrise des dépenses courantes, alors que la réforme des retraites reste une priorité pour la viabilité des finances publiques. Des ajustements sont nécessaires sur le marché du travail pour que la remontée de l’emploi se traduise par une baisse des taux de chômage parmi les travailleurs résidents.

181Après une forte reprise au second semestre de 2009, l’activité a marqué un ralentissement, avec un taux de croissance de 1 % en rythme annuel au premier semestre de 2010. L’instabilité et la faiblesse des exportations de services financiers, compte tenu du manque de fermeté des prix des actions au niveau international et d’un regain de fébrilité sur les marchés de capitaux, expliquent cette évolution. Toutefois, la remontée des prix des actions et la collecte nette toujours positive des fonds de placement observées ces derniers mois donnent à penser que les exportations nettes repartiront sans doute à la hausse à mesure que la situation financière s’améliorera.

Luxembourg

figure im72

Luxembourg

1. Pourcentage de variation en glissement annuel.

Luxembourg : Demande, production et prix

tableau im73
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 12.0 4.8 0.3 2.7 3.2 3.3 Consommation publique 5.5 2.7 4.5 1.0 0.3 0.9 Formation brute de capital fixe 7.8 1.4 -19.2 3.5 3.6 2.6 Demande intérieure finale 25.3 3.3 -4.7 2.5 2.6 2.6 Variation des stocks1 0.1 -0.1 -0.8 1.6 -0.7 0.0 Demande intérieure totale 25.4 3.1 -5.9 5.0 1.6 2.6 Exportations de biens et services 66.0 6.6 -8.2 8.8 4.8 3.4 Importations de biens et services 53.8 8.5 -10.3 10.0 4.3 3.2 Exportations nettes1 12.1 -0.6 0.3 1.2 2.3 1.4 PIB aux prix du marché 37.5 1.4 -3.7 3.3 3.3 3.2 Déflateur du PIB 4.2 -0.4 1.5 0.1 1.9 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indice) 4.1 0.0 2.6 1.8 2.2 Déflateur de la consommation privée 2.0 0.8 1.1 1.9 2.2 Taux de chômage 4.4 5.7 6.0 5.9 5.8 Solde des administrations publiques2 3.0 -0.7 -2.2 -1.2 -0.3 Balance des opérations courantes2 5.3 6.7 7.8 5.1 5.7

Luxembourg : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

182La demande intérieure privée repart à vive allure. La consommation et l’investissement privés ont l’un et l’autre crû à un rythme rapide, dans un contexte marqué par une amélioration de la confiance et de faibles taux d’intérêt. De plus, l’activité a vite redémarré, enregistrant des hausses significatives en particulier dans les secteurs de la production industrielle, du bâtiment et du commerce de détail.

183L’emploi s’est redressé, affichant un taux de croissance de 2.3 % en glissement annuel au mois d’août. La hausse concerne aussi bien l’emploi intérieur que l’emploi frontalier. Bien que le taux de chômage reste à peu près stable, aux environs de 6 %, le nombre de vacances d’emploi a plus que doublé en 2010 et le recours au chômage partiel se fait de plus en plus rare.

184L’inflation globale a atteint 2.2 % en rythme annuel en août. L’inflation tendancielle est passée de 1 % en avril à 1.6 %, du fait en partie de l’indexation automatique des salaires et des prix et d’une hausse des tarifs de l’eau. L’inflation devrait se stabiliser et le prochain ajustement des salaires découlant du système d’indexation n’aura pas lieu avant octobre 2011 au plus tôt.

185La reprise devrait se poursuivre au cours des prochains trimestres, avec une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro. La hausse des exportations de services financiers et de services aux entreprises, liée à l’amélioration de la situation financière, sera le moteur de l’expansion. La demande intérieure restera portée par la consommation, parallèlement au redressement de la demande de main-d’œuvre, et l’investissement continuera de se redresser à mesure que les capacités inutilisées se résorberont. Les conditions monétaires resteront accommodantes, même si l’assainissement des finances publiques freine un peu l’activité. Globalement, l’emploi continuera de croître, mais le taux de chômage des résidents luxembourgeois restera élevé pendant un certain temps, en raison des politiques structurelles.

186Le déficit des administrations publiques s’est dégradé, passant de 0.7 % du PIB en 2009 à 2.2 % en 2010, d’après les estimations. Le vaste plan de relance budgétaire, mais aussi la baisse des recettes et l’augmentation des dépenses sociales sous l’effet de la crise sont à l’origine de cette dégradation. Le budget de 2011 vise à ramener le déficit à 1.2 % du PIB en combinant limitation des dépenses, notamment au titre des investissements publics et des subventions aux entreprises, et hausse des impôts, en particulier via un relèvement du taux supérieur de l’impôt sur le revenu. Les prévisions retiennent l’hypothèse que les mesures nécessaires pour atteindre l’objectif d’un budget équilibré en 2014 et d’une dette brute inférieure à 30 % du PIB seront mises en œuvre, et qu’un effort supplémentaire d’assainissement à hauteur de 0.9 % du PIB sera fait en 2012. Le coût très important des retraites futures ne sera que partiellement couvert par les réserves, ce qui rend d’autant plus urgent le nécessaire assainissement des finances publiques. Cela étant, une réforme en profondeur du système sera indispensable pour assurer sa viabilité sur le long terme.

187Les principaux risques tiennent aux incertitudes qui entourent la situation financière internationale et le redressement des échanges mondiaux. À moyen terme, le potentiel de l’économie dans le contexte de l’après-crise semble particulièrement incertain étant donné la spécialisation du pays dans un petit nombre d’activités financières et les changements susceptibles de se produire dans l’environnement réglementaire international.

Mexique

188L’économie mexicaine est engagée sur la voie d’une vigoureuse reprise, qui a démarré en 2009 sous la forte poussée des exportations. D’après les prévisions, l’activité progresserait au rythme de 5 % en 2010, puis ralentirait quelque peu pour s’établir à 3½ pour cent en 2011, avec le retour à la normale des exportations. La dépendance à l’égard des exportations vers le marché des États-Unis, où la reprise faiblit, est une source de risques.

189Une politique budgétaire prudente serait souhaitable compte tenu de la baisse de la production de pétrole, source d’une large part des recettes. Les prévisions supposent donc que les autorités appliqueront leur plan pour un retour à un budget équilibré, hors investissements de PEMEX, ce qui exigera une certaine limitation des dépenses au cours des deux prochaines années. Une nouvelle réforme fiscale devrait aussi être envisagée pour réduire la dépendance du pays à l’égard des recettes tirées du pétrole, alors que les subventions à l’énergie devraient être revues à la baisse. L’activité étant inférieure à son potentiel, l’inflation devrait se replier peu à peu. Cela donne à la politique monétaire une certaine marge de manœuvre pour continuer d’accompagner et de soutenir la reprise.

190Après une profonde récession, l’économie se redresse avec force, même si le chômage ne recule que lentement. Au cours des 12 derniers mois, le PIB a progressé de près de 8 % en rythme annuel. Il s’est encore accéléré au deuxième trimestre de 2010, porté par l’essor de la demande émanant de l’étranger, en particulier des États-Unis, où le Mexique a gagné des parts de marché. La consommation et l’investissement privés se sont également redressés. Les indicateurs à court terme laissent entrevoir un ralentissement de la croissance des exportations, qui pourrait s’accompagner d’un léger tassement de la demande intérieure. Mais la vigoureuse reprise de l’emploi qui vient de s’amorcer dans le secteur formel devrait à terme soutenir la consommation privée.

Mexique

figure im74

Mexique

1. Hors construction.
2. Les données d’exportations sont exprimées en USD
3. Travailleurs assurés à l’Instituto Mexicano del Seguro Social.

Mexique : Demande, production et prix

tableau im75
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 2003) MXN Consommation privée 7 313.5 1.9 -6.2 3.9 4.1 4.1 Consommation publique 1 178.8 0.9 2.3 3.8 1.5 1.2 Formation brute de capital fixe 2 392.6 4.4 -10.1 1.3 5.2 7.9 Demande intérieure finale 10 885.0 2.3 -6.2 3.3 4.0 4.6 Variation des stocks1 493.4 0.0 -1.9 1.0 0.3 0.0 Demande intérieure totale 11 378.3 2.3 -8.0 4.4 4.3 4.6 Exportations de biens et services 3 158.7 0.7 -15.1 24.2 7.2 8.3 Importations de biens et services 3 336.8 3.1 -18.5 20.8 9.2 9.0 Exportations nettes1 - 178.2 -0.8 1.7 0.5 -0.8 -0.4 PIB aux prix du marché 11 200.1 1.5 -6.6 5.0 3.5 4.2 Déflateur du PIB 6.6 4.3 4.0 3.9 4.0 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 5.1 5.3 4.1 3.8 3.5 Déflateur de la consommation privée 5.1 8.4 3.4 4.0 3.5 Taux de chômage2 4.0 5.5 5.2 4.6 4.1 Besoin de financement du secteur public3,4 -1.3 -5.5 -2.8 -2.7 -2.4 Balance des opérations courantes4 -1.5 -0.7 -0.9 -1.4 -1.8

Mexique : Demande, production et prix

1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. Données établies sur la base de l’enquête nationale sur l’emploi.
3. Administration centrale et entreprises publiques.
4. En pourcentage du PIB.

191Après une hausse persistante, imputable pour partie aux évolutions du taux de change et des prix des matières premières ainsi qu’à des augmentations d’impôts, l’inflation globale et l’inflation tendancielle ont récemment diminué, tombant à des niveaux inférieurs aux prévisions pendant plusieurs mois d’affilée. L’une et l’autre se situent maintenant à l’intérieur de la fourchette fixée comme objectif par la banque centrale (soit 3 % avec une marge de +/- 1 %). Le taux de change peso/dollar s’est apprécié de plus de 20 % par rapport à son point le plus haut de l’après-crise atteint en mars 2009, ce qui a contribué à limiter la progression des prix.

192En 2010, les impôts ont été augmentés et des coupes ont été opérées dans les dépenses afin de compenser la baisse tendancielle des recettes pétrolières due au recul de la production de pétrole, orientant ainsi la politique budgétaire dans un sens plus restrictif. En conséquence, le besoin de financement du secteur public, qui mesure le déficit cumulé de l’administration fédérale et des entreprises publiques, devrait tomber à moins de 3 % du PIB en 2010, alors qu’il était 5½ pour cent du PIB en 2009. Les prévisions sont fondées sur l’hypothèse que les autorités réduiront encore dans une certaine mesure les dépenses en 2011 et en 2012, comme le prévoit le budget. Dans ces conditions, le besoin de financement du secteur public devrait marquer un nouveau recul, tombant aux alentours de 2½ pour cent en 2012, malgré la baisse attendue de la part des recettes publiques dans le PIB par suite de l’évolution de la production de pétrole. Cela se traduirait par l’élimination du déficit tel que défini par l’État, c’està-dire hors investissements de PEMEX mais y compris plusieurs opérations de financement au sens strict. Ces politiques budgétaires prudentes sont nécessaires pour éviter que les marchés ne perdent confiance dans la viabilité des finances publiques du Mexique. À plus long terme, il faudrait faire en sorte que le budget soit moins dépendant des recettes pétrolières, par exemple au moyen d’un élargissement de la base d’imposition et d’un retrait progressif des subventions à l’énergie.

193Le taux d’intérêt directeur étant nettement inférieur à son niveau neutre, il soutient comme il convient la reprise de la demande intérieure. Le Mexique peut se permettre de maintenir ses taux directeurs à un faible niveau pendant un certain temps car l’inflation est en baisse. Les anticipations inflationnistes à moyen terme sont assez solidement ancrées, selon l’enquête réalisée par la banque centrale, les experts tablant sur un maintien dans la partie supérieure de la fourchette retenue comme objectif.

194Les prévisions tablent sur une progression de 5 % du PIB en 2010, malgré le retour à la normale du rythme de croissance des exportations et de la production prévu pour la seconde moitié de l’année. La demande intérieure devrait se redresser tout au long de 2011 et de 2012, mais cela ne sera pas suffisant pour compenser entièrement le ralentissement de la croissance des exportations. On s’attend donc à ce que la croissance du PIB retombe à 3½ pour cent en 2011, avant de remonter à plus de 4 % en 2012, avec le décollage de la demande intérieure et l’accélération des exportations parallèlement à l’expansion des échanges mondiaux. Le déficit de la balance des opérations courantes devrait se creuser légèrement sur l’ensemble de la période considérée, sous l’effet principalement d’une progression rapide des importations à mesure que la demande intérieure se redresse. L’inflation enregistrerait une modeste progression au second semestre de 2010, suite à la hausse des prix administrés et des prix alimentaires, mais elle reprendrait sa tendance à la baisse en 2011, dans un contexte encore marqué par un large volant de capacités inutilisées. En moyenne annuelle, elle resterait ainsi à l’intérieur de la fourchette-objectif de la banque centrale en 2011 et en 2012, mais des pressions inflationnistes pourraient se faire sentir vers la fin de 2012, lorsque l’écart de production se réduira.

195Une reprise plus lente que prévu aux États-Unis jetterait une ombre sur les perspectives de croissance au Mexique en raison de la révision à la baisse des exportations et des envois de fonds. En revanche, une expansion plus soutenue qu’escompté de l’économie des États-Unis et un redressement plus rapide que prévu du marché du travail mexicain auraient un impact positif sur la confiance des consommateurs et accélérerait la reprise de la demande intérieure.

Norvège

196La reprise économique en Norvège continentale, après une récession plus légère qu’ailleurs, devrait se poursuivre et se renforcer progressivement. Pour la première fois depuis plusieurs années, les dépenses publiques ne donneront pas un puissant coup de fouet à l’activité ; l’investissement privé et la consommation seront les principales sources de croissance de la demande. À partir de 2011, le PIB continental augmentera à un rythme suffisamment rapide pour réduire l’excédent de capacité et en 2012 la pression de la demande poussera de nouveau l’inflation à la hausse.

197La banque centrale s’attend à devoir continuer de relever les taux d’intérêt même si, en raison d’une inflation discrète et du bas niveau des taux d’intérêt dans les autres pays, elle n’a pas opéré d’ajustement depuis mai. Tandis que la politique budgétaire est présumée éviter toute nouvelle action expansionniste en 2011 et en 2012, la demande totale croît plus rapidement que la production potentielle, de sorte qu’il faudra durcir la politique monétaire tout au long de 2011 et de 2012. Des mesures visant à améliorer l’offre de main-d’œuvre et à stimuler la concurrence et la productivité dans certains secteurs contribueraient à alléger les tensions à long terme sur les capacités.

198Après une récession relativement légère, la reprise en Norvège est désormais bien implantée. Même si les données mensuelles sur la production sont fluctuantes et font ressortir un certain ralentissement à court terme à la fin de l’été, les indicateurs de confiance des entreprises dénotent une vigueur persistante. Quant aux consommateurs, si les chiffres des ventes de détail ont également été irréguliers, les prix des logements ont continué d’augmenter fortement au moins jusqu’au deuxième trimestre. Le taux d’inflation sur 12 mois a bondi jusqu’aux alentours de 3½ pour cent en mars, mais avec la baisse des prix de l’électricité, il s’est replié depuis lors ; en septembre, l’inflation globale (1.9 %) et la plupart des indicateurs de l’inflation sous-jacente se situaient au-dessous de l’objectif de 2½ pour cent fixé par la banque centrale. Les salaires réels continuent de croître, mais ils ont nettement ralenti en 2010, la coordination entre les partenaires sociaux ayant limité la croissance des gains nominaux à un peu plus de 3 %. L’emploi a baissé de moins de 1½ pour cent pendant la récession et s’est redressé en même temps que la production, à la différence de beaucoup d’autres pays, si bien que la productivité de la main-d’œuvre par travailleur a été étale ou en baisse cette année.

Norvège

figure im76

Norvège

1. Pourcentage de variation par rapport au trimestre correspondant de l’année précédente.

Norvège : Demande, production et prix

tableau im77
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants milliards de Pourcentages de variation, en volume (prix de 2007) NOK Consommation privée 940.1 1.6 0.2 2.5 2.8 3.5 Consommation publique 446.5 4.1 4.7 2.9 2.0 2.0 Formation brute de capital fixe 503.9 2.0 -9.1 -5.4 4.6 3.8 Demande intérieure finale 1 890.5 2.3 -1.2 0.7 3.0 3.2 Variation des stocks1 32.8 -0.3 -2.0 2.6 0.2 0.0 Demande intérieure totale 1 923.3 1.9 -3.7 3.8 3.2 3.1 Exportations de biens et services 1 039.7 1.0 -4.0 -0.4 1.8 2.8 Importations de biens et services 691.4 4.3 -11.4 9.0 6.1 5.4 Exportations nettes1 348.3 -0.8 1.4 -2.7 -0.9 -0.4 PIB aux prix du marché 2 271.6 0.8 -1.4 0.5 1.8 2.3 Déflateur du PIB 10.0 -4.0 4.2 2.7 2.3 Pour mémoire PIB continental aux prix du marché2 1.8 -1.4 1.4 2.5 3.3 Indice des prix à la consommation 3.8 2.2 2.4 1.5 2.5 Déflateur de la consommation privée 3.6 2.5 2.0 1.9 2.5 Taux de chômage 2.6 3.2 3.6 3.9 3.5 Taux d’épargne des ménages3 3.7 7.3 6.3 6.9 6.9 Solde des administrations publiques4 19.3 9.9 9.5 8.7 8.8 Balance des opérations courantes4 17.7 13.0 13.8 13.4 13.1

Norvège : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. PIB non compris le pétrole et la marine marchande.
3. En pourcentage du revenu disponible.
4. En pourcentage du PIB.

199Dès la fin de 2009, la banque centrale norvégienne avait supprimé son aide spéciale aux marchés de capitaux et amorcé un durcissement monétaire conventionnel. Le principal taux directeur est fixé à 2 % depuis mai, et les nouveaux ajustements à la hausse attendus n’ont pas eu lieu étant donné que l’inflation s’est révélée inférieure à la prévision de la Banque, que la reprise a été capricieuse et que la baisse des taux d’intérêt à long terme à l’étranger a accentué les pressions potentielles à la hausse sur la couronne.

200Bien que le déficit budgétaire « continental » implicite soit élevé, à quelque 7 % du PIB continental, il n’augmente plus rapidement. Les programmes budgétaires, qui seront intégralement exécutés selon les présentes prévisions, stipulent que les dépenses publiques devront augmenter beaucoup plus lentement que dans le passé, de sorte qu’avec des taux d’imposition inchangés il y aura un léger durcissement. Compte tenu d’une vive croissance du Fonds souverain alimenté par les recettes pétrolières nettes, le déficit public structurel hors pétrole devrait représenter près de 4 % (ou moins) des actifs du Fonds en 2012, conformément aux orientations budgétaires. L’excédent budgétaire total pourrait décroître légèrement en pourcentage du PIB, en dépit du niveau élevé des cours du pétrole, car la production pétrolière diminue.

201L’assouplissement des conditions financières et la demande émanant du secteur offshore devraient favoriser une augmentation robuste et persistante de l’investissement après sa forte contraction durant la récession. Les volumes d’exportations hors pétrole devraient continuer de remonter, mais comme les exportations pétrolières en volume décroîtront et que la demande interne augmentera, la croissance des importations l’emportera sur celle des exportations tout au long de la période considérée. L’excédent de la balance courante, à l’inclusion du secteur pétrolier, restera néanmoins très élevé. Ayant réussi à limiter la croissance des salaires cette année, les partenaires sociaux vont probablement s’entendre sur une croissance salariale plus soutenue en 2011 et 2012, car la reprise s’installera tandis que le marché du travail se stabilisera et commencera à se tendre. Cette évolution soutiendra une croissance lente de la consommation. Elle engendrera aussi quelques tensions sur les prix et, même si l’inflation devrait se maintenir aux alentours de l’objectif de la banque centrale en 2012, celle-ci devra opérer un resserrement au moins aussi rapide que l’indiquent ses dernières prévisions pour enrayer une accélération ultérieure de l’inflation.

202Bien que la reprise semble assurée, certains signes de fléchissement de la confiance des investisseurs et des consommateurs pourraient signaler un risque de progression de la demande plus faible que celle prévue ici ; en contrepartie de ce risque, l’investissement et la consommation pourraient rebondir plus rapidement ou les importations croître plus lentement si l’offre intérieure réagit plus efficacement à l’augmentation de la demande.

Nouvelle-Zélande

203La croissance a jusqu’ici ralenti en 2010, principalement parce que l’endettement élevé et l’incertitude économique pèsent sur les ménages et les entreprises. Le séisme majeur survenu en septembre dernier a accentué l’atonie à court terme mais stimulera l’activité par la suite lorsque les opérations de reconstruction prendront de l’ampleur. La reprise deviendra autonome dès lors que les entreprises embaucheront et investiront pour répondre au redémarrage de la demande externe et interne.

204Les politiques monétaire et budgétaire stimulent toujours l’économie et il serait préférable qu’elles continuent de le faire jusque vers le milieu de 2011. Les réformes fiscales récentes contribueront à renforcer le redéploiement structurel, induit par l’assainissement des bilans, au détriment de la consommation et au profit de l’épargne et de l’investissement non résidentiel.

205La reprise a paru s’enliser au premier semestre 2010, principalement à cause de l’atonie de la consommation privée résultant du niveau encore élevé de la dette et du chômage (tout récemment mesuré à 6.4 %) et du tassement des marchés du logement. Dans ce contexte, l’investissement des entreprises a commencé de se redresser à partir de niveaux extrêmement bas à la fin de 2009, encore que la confiance des entreprises se soit ensuite effritée. L’investissement en logements a vivement augmenté après une croissance discrète consécutive à une longue période de contraction, mais le nombre de permis de construire est en diminution. En dépit d’une érosion de la compétitivité, les exportations ont étayé la croissance, grâce à une demande robuste sur les deux principaux marchés d’exportations de la Nouvelle-Zélande : l’Australie et la Chine. Cependant, cette demande a été comblée pour l’essentiel par un déstockage et non par un accroissement de la production. La balance des opérations courantes s’est améliorée à la faveur d’une demande externe plus vigoureuse que la demande interne et de gains sur les termes de l’échange liés aux prix élevés des produits laitiers et à l’appréciation de la monnaie.

Nouvelle-Zélande

figure im78

Nouvelle-Zélande

1. En pourcentage du revenu disponible.
2. Taux d’intérêt moyen pondéré de la dette totale des ménages.

Nouvelle-Zélande : Demande, production et prix

tableau im79
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Percentage de variation, en volume milliards de NZD (prix de 1995/1996) Consommation privée 104.6 -0.4 -0.6 1.7 2.0 2.2 Consommation publique 33.1 5.0 1.4 2.9 0.6 0.5 Formation brute de capital fixe 41.4 -3.5 -12.0 4.1 11.6 7.0 Demande intérieure finale 179.0 -0.1 -2.7 2.4 3.6 2.9 Variation des stocks1 0.0 0.0 -0.6 0.2 0.2 0.0 Demande intérieure totale 180.0 0.4 -5.1 2.9 3.6 2.9 Exportations de biens et services 49.8 -1.1 0.4 3.4 4.0 6.0 Importations de biens et services 51.9 2.3 -14.8 7.2 7.7 7.4 Exportations nettes1 - 2.1 -1.0 5.0 -1.0 -0.9 -0.3 PIB (dans l’optique de la dépense aux prix du marché) 178.0 -0.5 -0.4 2.2 2.7 2.5 Déflateur du PIB 3.6 1.6 3.0 4.3 2.1 Pour mémoire PIB (dans l’optique du produit) -0.2 -1.7 1.7 2.6 2.5 Indice des prix à la consommation 4.0 2.1 2.4 4.3 2.3 IPC sous-jacent2 2.0 2.2 2.0 3.8 2.3 Déflateur de la consommation privée 3.6 2.5 2.0 3.9 1.8 Taux de chômage 4.2 6.2 6.5 5.9 5.3 Solde des administrations publiques3 0.4 -3.7 -5.3 -4.5 -3.4 Balance des opérations courantes3 -8.8 -2.9 -3.2 -5.3 -6.0

Nouvelle-Zélande : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. Indice global hors alimentation et énergie.
3. En pourcentage du PIB.

206Un processus d’assainissement des finances publiques est en cours à la suite de la crise mondiale. La baisse des prix des logements et le régime fiscal moins favorable de l’immobilier de placement ont réduit l’appétence des ménages pour l’endettement hypothécaire. Faisant preuve de prudence comme leurs banques créancières, les agriculteurs remboursent leurs dettes au lieu d’accroître leurs dépenses. Les emprunts des entreprises diminuent à un rythme annuel de 7 %. Le coût du crédit a baissé beaucoup moins que les taux directeurs, en raison d’une aversion accrue pour le risque et d’un durcissement du régime de financement des banques sur le marché de gros, tandis que les taux créditeurs ont même augmenté quelque peu, contribuant ainsi à creuser l’écart entre les taux directeurs et les taux sur le marché des opérations de détail.

207En septembre, un séisme dévastateur a frappé Christchurch, deuxième plus grande ville du pays. Les dommages occasionnés aux habitations, aux capacités des entreprises (bâtiments principalement) et aux infrastructures locales (réseaux d’adduction d’eau et d’assainissement) sont estimés à quelque 2 % du PIB. Ce séisme a perturbé l’activité économique au troisième trimestre, mais il aura par la suite un effet stimulant, lorsque la reconstruction s’engagera. La destruction du stock de capital et la pression sur les ressources résultant de la reconstruction pourraient toutefois entraîner une recrudescence de l’inflation à court terme. Les entreprises risquent de devoir acquitter des primes d’assurance plus élevées, et l’assureur public des ménages (Earthquake Commission) devra être recapitalisé après avoir cédé des actifs pour couvrir les pertes actuelles.

208Après avoir relevé son taux directeur de 25 points de base en juin et en juillet, lors de ses examens de septembre et octobre la Banque de réserve a décidé de marquer une pause, mentionnant à cet égard des données économiques plus défavorables et l’incertitude accrue liée aux évolutions mondiales. L’inflation s’est maintenue près ou au-dessous du point médian de la fourchette cible de 1-3 % de la banque centrale, mais elle s’accélérera fin 2010 sous l’effet de mesures de politique économique, notamment un relèvement de 12.5 à 15 % du taux de la taxe sur les biens et services. Une réduction simultanée des taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques devrait stimuler les revenus disponibles et amortir ainsi une éventuelle réaction des salaires, qui sont en outre affectés par l’atonie du marché du travail. Conformément à son mandat, la banque centrale a indiqué qu’elle fera abstraction des accélérations temporaires de l’inflation dues aux augmentations ponctuelles d’impôts et aux catastrophes naturelles. Les prévisions impliquent que le resserrement de la politique monétaire reprendrait seulement à la mi – 2011.

209À en juger par le budget de mai 2010, la politique budgétaire restera expansionniste en 2010, deviendra à peu près neutre en 2011 puis se durcira à raison de quelque 1.5 % de PIB en 2012. Cet assainissement se fera par compression des dépenses. La « dotation de fonctionnement » pour les nouvelles dépenses courantes discrétionnaires est fixée à 1.1 milliard NZD par an à moyen terme (soit une progression qui ne représente que 60 % de la croissance du PIB), mais compte tenu de l’exclusion des prestations, pensions et coûts de financement la hausse cumulée des dépenses atteint à peu près le double de ce chiffre. La prévision suppose que les programmes budgétaires du gouvernement seront réalisés et ramèneront le déficit à 3.4 % du PIB en 2012, au-dessous de son niveau de 2009. La reconstruction des infrastructures publiques endommagées par le séisme coûtera apparemment moins que le montant de 1 milliard NZD estimé initialement, et devait donc être pour l’essentiel financée sur les budgets existants.

210Bien que les mesures de relance budgétaires soient en passe d’être levées, la reconstruction devrait stimuler le PIB au cours des 12 prochains mois environ. La consommation privée devrait aussi être favorisée par la Coupe de monde de rugby en 2011, mais elle se modérera par la suite, en dépit du retour des créations d’emplois et de l’optimisme, car le désendettement se poursuit. La confiance des entreprises semble sur le point de se redresser, et l’investissement devrait rebondir car la réduction du sous-emploi sur le marché du travail accroîtra le coût marginal de la substitution de travail au capital. La dissipation des effets négatifs de l’appréciation du taux de change devrait favoriser la croissance des exportations, tandis que l’expansion des marchés se modérera. Un risque pourrait émaner de possibles revendications salariales par suite de la poussée temporaire de l’inflation, ce qui obligerait la Banque de réserve à durcir plus rapidement son orientation.

Pays-Bas

211A mesure que s’estompe l’accélération temporaire de la croissance observée au premier semestre 2010, l’économie devient davantage tributaire de la reprise des échanges mondiaux. La consommation privée devrait être faible en raison du resserrement de la politique budgétaire, de la fragilité du marché immobilier et des mesures de redressement des organismes de retraite. Le faible taux d’utilisation des capacités ne permet d’envisager au mieux qu’une reprise graduelle de l’investissement productif.

212L’hypothèse retenue est que le nouveau gouvernement continuera de réduire les dépenses dans le cadre du budget de 2011 et appliquera les plans d’assainissement à moyen terme, visant à réaliser des économies supplémentaires de 3 % du PIB, qui ont été annoncés pour les quatre années suivantes. Cela serait un grand pas en avant pour assurer la viabilité des finances publiques. Des mesures supplémentaires n’en sont pas moins nécessaires pour maîtriser les dépenses liées au vieillissement.

213L’accélération de la croissance observée au premier semestre 2010 est le résultat de la reconstitution des stocks ainsi que d’une reprise de l’investissement des entreprises, en baisse depuis le milieu de 2008. Depuis lors, l’investissement productif a été relativement modéré, car le taux d’utilisation des capacités ne s’est stabilisé que légèrement au-dessus de ses niveaux les plus bas jamais observés. Les ventes au détail sont restées atones, mais le redressement de la confiance des consommateurs pourrait dénoter une reprise. D’un autre côté, la forte croissance des commandes venant de l’étranger indique que les exportations resteront relativement dynamiques. Malgré un ralentissement dû à de modestes gains d’emploi, principalement dans les secteurs de la santé et de l’éducation, le taux de chômage était encore supérieur à 4 % à la fin de 2010.

Pays-Bas

figure im80

Pays-Bas

Pays-Bas : Demande, production et prix

tableau im81
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 264.1 1.1 -2.5 0.2 1.0 1.4 Consommation publique 143.9 2.5 3.7 1.9 0.2 -0.4 Formation brute de capital fixe 114.3 5.1 -12.7 -4.6 1.8 3.8 Demande intérieure finale 522.3 2.4 -3.0 -0.3 0.9 1.3 Variation des stocks1 2.5 -0.1 -0.9 1.2 -0.5 0.0 Demande intérieure totale 524.8 2.2 -4.0 1.0 0.3 1.3 Exportations de biens et services 424.2 2.8 -7.9 10.4 6.0 6.0 Importations de biens et services 377.2 3.4 -8.5 10.5 4.6 5.9 Exportations nettes1 47.0 -0.2 -0.2 0.6 1.5 0.7 PIB aux prix du marché 571.8 1.9 -3.9 1.7 1.7 1.8 Déflateur du PIB 2.4 -0.2 1.6 1.4 1.4 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indi ce) 2.2 1.0 0.8 1.4 1.4 Déflateur de la consommation privée 1.4 -0.6 1.3 1.4 1.4 Taux de chômage 2.7 3.4 4.1 4.4 4.3 Taux d’épargne des ménages2 5.7 6.8 8.1 7.6 7.4 Solde des administrations publiques3 0.5 -5.4 -5.8 -4.0 -3.1 Balance des opérations courantes3 4.3 4.6 5.3 6.2 6.7

Pays-Bas : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du revenu disponible, incluant l’épargne à l’assurance vie et aux régimes de retraite.
3. En pourcentage du PIB.

214La crise financière a créé des problèmes de solvabilité pour les organismes de retraite auxquels l’adhésion est quasi obligatoire, les contraignant à relever les taux de cotisation et à réduire les taux d’indexation des pensions. Avec la baisse des taux d’intérêt survenue en 2010, qui a encore aggravé ces problèmes, de nouvelles mesures ont dû être prises, parmi lesquelles, pour la première fois, une réduction du montant des retraites. Cela a entraîné une diminution des revenus disponibles et accru l’incertitude sur les revenus à venir.

215L’inflation globale a augmenté durant la seconde moitié de l’année, alimentée par la hausse des prix des carburants. Elle devrait encore progresser, temporairement, au début de 2011, étant donné l’ajustement relativement lent du marché énergétique hollandais au niveau élevé des prix du pétrole en 2010. A mesure que ces effets se dissiperont, l’inflation devrait se stabiliser aux environs de 1½ pour cent. En recul pendant la majeure partie de 2010, l’inflation tendancielle est tombée à moins de 1 % en raison de la faible progression des salaires, et la lourdeur du marché du travail n’est sans doute pas de nature à démentir cette évolution au cours de la période considérée.

216Le déficit budgétaire atteindra près de 6 % du PIB en 2010, soit ½ point de plus que l’année précédente. Le précédent gouvernement avait programmé un effort d’assainissement d’environ 0.3 % du PIB pour 2011, moyennant principalement une réduction des coûts d’administration publique, dans le cadre du processus visant à remettre les finances publiques sur le chemin de la viabilité. Parallèlement à une croissance plus rapide et à des rentrées fiscales en hausse à mesure que les entreprises verront leur rentabilité remonter, cela devrait ramener le déficit en 2011 à environ 4 % du PIB. Le nouveau gouvernement minoritaire compte mettre en œuvre des mesures d’économie à hauteur d’environ 3 % du PIB au total sur la période 2012-15 (soit en moyenne ¾ pour cent par an), essentiellement sous la forme de réductions des dépenses, d’économies dans le domaine de la santé et de quelques augmentations d’impôts. Conformément à ces plans, on suppose que l’assainissement budgétaire sera de ¾ pour cent du PIB en 2012, grâce essentiellement à la réduction de la consommation publique et des transferts publics, et que le déficit redescendra ainsi à un niveau à peine supérieur à 3 % du PIB. Le programme d’assainissement à moyen terme va remettre les finances publiques sur une trajectoire soutenable, mais des mesures supplémentaires sont néanmoins nécessaires pour maîtriser les dépenses liées au vieillissement, dans une perspective de viabilité globale. Il faudrait notamment lier l’âge légal de la retraite à l’évolution de l’espérance de vie.

217Au cours des deux prochaines années, la croissance sera surtout alimentée par les exportations, car l’économie intérieure mettra du temps à se rétablir. Des pressions salariales modestes et un redressement attendu de la productivité devraient contribuer à restaurer la rentabilité des entreprises, condition préalable à la relance de l’investissement productif. La consommation privée restera déprimée, car la faible croissance des salaires, la baisse lente du chômage, la réduction du montant des retraites en termes réels et l’augmentation des cotisations de sécurité sociale et de retraite continueront de peser sur le revenu disponible des ménages. Les perspectives pourraient être plus favorables si la consommation privée bénéficiait d’un redressement plus important que prévu des organismes de retraite qui pourrait se traduire par une baisse plus rapide du taux d’épargne des ménages. Mais la croissance pourrait aussi être plus faible si le sous-emploi des capacités empêchait les entreprises d’accroître leurs investissements autant qu’on le suppose dans les prévisions.

Pologne

218Une reprise vigoureuse s’est engagée, à la faveur d’une vive expansion des exportations, d’un redressement de la consommation privée et d’une reconstitution des stocks. La croissance du PIB réel devrait être étayée par les investissements en infrastructures, partiellement financés par des fonds de l’Union Européenne, à quoi s’ajoutent les travaux en vue du championnat d’Europe de football 2012.

219Après avoir touché le fond à l’été 2010, l’inflation devrait repartir, d’où la nécessité d’amorcer précocement le resserrement monétaire, compte tenu des longs délais d’action. Le déficit des administrations publiques atteindra probablement près de 8 % du PIB en 2010, contre 6.8 % en 2009. Les mesures annoncées le ramèneront à moins de 7 % du PIB en 2011. Le plafonnement des dépenses publiques et les hausses d’impôts devraient rapprocher les finances publiques d’une trajectoire viable en 2012.

220La croissance du PIB réel a commencé de se redresser, tirée par les exportations, la consommation publique et privée et la formation de stocks. La production industrielle s’est accélérée et les indicateurs de confiance des entreprises dénotent une expansion continue. Les pertes du secteur de la construction dues aux aléas météorologiques ont été largement effacées. Le crédit à l’économie intérieure semble repartir lentement. Les entrées d’investissements directs pourraient atteindre 3 % du PIB en 2010. Le taux de chômage standardisé a culminé à 9.9 % en mars et s’est replié d’un demi-point de pourcentage depuis lors.

221En dépit d’une croissance robuste, le gouvernement prévoit que le déficit budgétaire augmentera pour atteindre près de 8 % du PIB en 2010, beaucoup plus que les 6.9 % prévus dans le programme de convergence de la Pologne au sein de l’UE. Des mesures d’assainissement représentant près d’un point de PIB, accompagnées d’une expansion vigoureuse, devraient ramener le déficit budgétaire à 6.7 % du PIB seulement en 2011. Le train de mesures budgétaires comprend un plafonnement de la croissance des dépenses discrétionnaires de l’administration centrale à 1 point au-dessus du taux d’inflation, un gel de la masse salariale du secteur public, une réduction des effectifs de l’administration centrale de 10 % d’ici à 2013 et un relèvement de la TVA.

Pologne

figure im82

Pologne

1. La projection de la dette publique selon la définition nationale pour 2010 est réalisée en diminuant celle de la dette publique selon la définition de Maastricht de 1,5 points de pourcentage.
2. En pourcentage du PIB potentiel.
3. Taux de croissance en glissement annuel.

Pologne : Demande, production et prix

tableau im83
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants milliards de Pourcentages de variation, en volume (prix de 2000) PLN Consommation privée 713.2 5.3 2.6 2.5 3.0 3.5 Consommation publique 210.0 6.9 2.6 2.1 1.6 1.5 Formation brute de capital fixe 251.5 9.7 -0.7 -0.6 17.8 12.5 Demande intérieure finale 1 174.7 6.5 1.9 1.8 5.7 5.1 Variation des stocks1 32.2 -1.1 -2.5 2.2 -0.3 0.0 Demande intérieure totale 1 206.9 5.3 -0.6 4.0 5.3 5.1 Exportations de biens et services 481.8 5.8 -6.0 11.6 5.8 6.7 Importations de biens et services 512.1 6.2 -13.2 11.7 8.4 8.4 Exportations nettes1 - 30.3 -0.3 3.4 -0.1 -1.1 -0.9 PIB aux prix du marché 1 176.6 5.0 1.7 3.5 4.0 4.3 Déflateur du PIB 3.1 3.6 2.0 3.0 3.2 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 4.2 3.8 2.4 2.5 3.1 Déflateur de la consommation privée 4.5 2.0 2.5 2.5 3.0 Taux de chômage 7.1 8.2 9.6 8.9 7.8 Solde des administrations publiques2,3 -3.7 -6.8 -7.9 -6.7 -4.8 Balance des opérations courantes2 -4.8 -2.2 -2.4 -3.2 -3.8

Pologne : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.
3. Avec les régimes de pension privés (OFE) classés hors du secteur des administrations publiques.

222On présume que le gouvernement s’emploiera constamment à maîtriser les dépenses publiques, et qu’une nouvelle hausse de la TVA et une augmentation des impôts sur le revenu, s’ajoutant à une croissance dynamique, ramèneront le déficit budgétaire au-dessous de 5 % du PIB en 2012. Néanmoins, la Pologne, comme la plupart des nouveaux États membres de l’UE, a soumis à la Commission européenne une proposition visant à redéfinir sa dette publique et son déficit public, de manière à en exclure les dépenses liées à la réforme des retraites publiques. Si elle se concrétisait, cette proposition réduirait d’un tiers la dette de la Pologne dans l’optique de Maastricht et compromettrait l’assainissement budgétaire.

223Le gouvernement compte maintenir la dette publique au-dessous du seuil constitutionnel intermédiaire de 55 % du PIB en 2010 et du plafond définitif de 60 % en 2011 et 2012, à l’aide d’un large éventail de mesures existantes et nouvelles s’ajoutant à la réduction du déficit : a) privatisation d’entreprises publiques ; b) amélioration de la gestion de trésorerie dans le secteur public ; c) transfert de quelques dépenses publiques d’infrastructures au Fonds routier national, qui n’est pas pris en compte dans la définition nationale de la dette publique ; d) transfert au fonds d’assurances sociales des actifs gérés par le Fonds de réserve démographique ; et e) réduction des paiements d’intérêts sur la dette publique par le recours à des emprunts auprès de sources moins coûteuses, notamment la Banque européenne d’investissement, pour financer les grands projets d’infrastructures.

224Les tests de résistance pratiqués par la banque centrale sur les banques polonaises indiquent que la plupart d’entre elles sont bien capitalisées et pourraient faire face à une récession économique majeure. Néanmoins, en août, les autorités ont partiellement appliqué la « Recommandation T » prévoyant que les remboursements de dettes des ménages ne peuvent pas excéder de 50 % jusqu’à 65 % de leur salaire effectif. De nouvelles dispositions visant à limiter les prêts en devises devraient prendre effet au premier semestre 2011.

225La croissance devrait se redresser, principalement à la faveur des investissements fixes alimentés par les fonds de l’UE, des préparatifs pour le championnat d’Europe de football 2012 et d’une reprise de la consommation privée. Le chômage continuera de décroître progressivement. L’inflation globale devrait augmenter étant donné que la production commence à dépasser son niveau potentiel.

226Un retard dans le lancement du cycle de resserrement monétaire est susceptible de conforter la demande intérieure. Une évolution plus positive que prévu de la croissance dans la zone euro stimulerait les exportations de la Pologne et l’investissement privé par le biais des entrées de capitaux. En revanche, le franchissement des seuils constitutionnels de 55 % et 60 % pour le ratio dette/PIB à la suite d’un puissant choc extérieur négatif entraînerait une action budgétaire procyclique requise par la loi. Le poids élevé des investissements de portefeuille dans les entrées totales de capitaux en Pologne risque d’avoir des effets déstabilisateurs si l’appétence mondiale pour les risques inhérents aux actifs des marchés émergents diminue.

Portugal

227L’activité économique devrait être très faible pendant le reste de 2010 et en 2011, en raison d’un assainissement budgétaire prononcé et de conditions de crédit restrictives. La croissance devrait redémarrer en 2012, la demande extérieure et la modération des salaires soutenant les exportations et l’investissement. Le chômage devrait continuer à augmenter.

228Le gouvernement a annoncé récemment un nouveau train de mesures d’austérité budgétaire, afin de renforcer la crédibilité de ses objectifs de réduction du déficit. Une mise en œuvre rigoureuse des mesures d’assainissement, retenue comme hypothèse dans ces prévisions, et une correction rapide de tout dérapage pour assurer la réalisation de ces objectifs, sont essentielles pour réduire le coût du financement externe et parer ainsi à une contraction du crédit qui représente un risque majeur à la baisse. Il est essentiel de réformer le cadre budgétaire pour renforcer la viabilité de l’assainissement des finances publiques. La réduction de la dualité du marché du travail devrait contribuer à rehausser la croissance potentielle.

229Au premier semestre 2010, le Portugal a connu une croissance du PIB plus forte que prévue, tirée dans une large mesure par la consommation, notamment de biens durables, et dans une moindre mesure par les exportations nettes. L’assainissement budgétaire montant en régime pour renforcer la crédibilité des autorités sur les marchés de capitaux internationaux, et la consommation de biens durables étant entravée par le durcissement des conditions de crédit et la hausse de la TVA de 1 point de pourcentage en juillet 2010, le taux de croissance de la demande intérieure devrait devenir négatif au troisième trimestre ; cependant la croissance du PIB devrait être tirée par les exportations. La consommation devrait être légèrement plus dynamique au dernier trimestre 2010, avant une augmentation supplémentaire de 2 points de pourcentage du taux normal de la TVA le 1er janvier 2011 (voir ci-après). Après avoir atteint 10.6 % au premier semestre 2010, les données mensuelles du taux de chômage suggèrent que celui-ci s’est peu ou prou stabilisé. L’inflation globale s’est accélérée et devrait demeurer élevée au début de 2011, à la suite de la deuxième hausse de TVA, malgré les pressions à la baisse dues au ralentissement de l’activité économique.

Portugal

figure im84

Portugal

1. Contribution à la croissance du PIB réel.
2. Taux de croissance annuel ajusté des opérations de titrisation.

Portugal : Demande, production et prix

tableau im85
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2006) Consommation privée 110.6 1.8 -1.0 1.9 -0.7 0.6 Consommation publique 33.0 0.8 2.9 2.1 -6.0 -1.3 Formation brute de capital fixe 37.6 -1.8 -11.9 -4.1 -3.5 2.3 Demande intérieure finale 181.3 0.9 -2.5 0.8 -2.2 0.5 Variation des stocks1 1.0 0.3 -0.6 0.0 0.2 0.0 Demande intérieure totale 182.3 1.2 -3.0 0.9 -2.0 0.5 Exportations de biens et services 54.5 -0.3 -11.8 8.4 6.3 7.6 Importations de biens et services 68.0 2.8 -10.9 5.1 0.0 3.2 Exportations nettes1 - 13.5 -1.2 0.7 0.5 2.0 1.3 PIB aux prix du marché 168.7 0.0 -2.5 1.5 -0.2 1.8 Déflateur du PIB 2.0 0.2 1.1 1.3 1.1 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indice) 2.7 -0.9 1.4 2.3 1.3 Déflateur de la consommation privée 2.7 -2.3 1.5 2.3 1.3 Taux de chômage 7.6 9.5 10.7 11.4 11.1 Taux d’épargne des ménages2 7.8 11.0 10.8 8.4 8.1 Solde des administrations publiques3,4 -3.0 -9.4 -7.3 -5.0 -4.4 Balance des opérations courantes3 -12.6 -10.3 -10.3 -8.8 -8.0

Portugal : Demande, production et prix

1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du revenu disponible.
3. En pourcentage du PIB.
4. Sur la base des comptes nationaux.

230Les primes de risque sur les titres d’emprunt public portugais évoluent à la hausse depuis la fin de mai, et atteignent des sommets historiques. Les tensions persistantes sur les marchés de capitaux ont aussi fortement restreint l’accès des banques portugaises aux marchés des titres de dette, et les ont rendues plus dépendantes des apports de liquidité de la Banque centrale européenne (BCE), malgré leurs bons résultats aux tests de résistance réalisés à l’échelle de l’Union européenne (UE) en juillet. Bien que la croissance du crédit soit demeurée positive jusqu’ici, tant pour les entreprises que pour les ménages, elle devrait, de l’avis général, ralentir encore, et pourrait devenir négative.

231L’assainissement des finances publiques a commencé plus lentement au Portugal que dans d’autres pays périphériques de la zone euro. Dans la première moitié de 2010, le déficit n’a quasiment pas été réduit par rapport à 2009, en dépit du dynamisme des recettes. La croissance des dépenses est demeurée vigoureuse, entre autres du fait de l’augmentation des transferts sociaux et d’un glissement marqué des salaires. Bien que des progrès soient en cours au second semestre de cette année, l’objectif de déficit de 2010 (7.3 % du PIB) ne sera réalisé que grâce à d’amples recettes exceptionnelles (notamment un montant équivalent à 1.5 % du PIB reçu de la principale entreprise de télécommunications à titre de compensation du transfert à l’État de ses engagements en matière de retraites). De nouvelles mesures d’assainissement des finances publiques ont été présentées à la fin de septembre, essentiellement pour 2011, comprenant des baisses de traitements des fonctionnaires (à hauteur de 5 % en moyenne), un gel des retraites en termes nominaux, une hausse de 2 points du taux normal de TVA, ainsi que de nouvelles coupes dans les dépenses sociales et de santé, les investissements publics et les dépenses fiscales. Ces dispositions et de précédentes mesures sont intégrées dans les prévisions de l’OCDE, qui reposent en outre sur l’hypothèse que les retraites comme les salaires dans le secteur public demeureront gelés en 2012. Le nouveau programme d’assainissement budgétaire est certes bienvenu, mais l’ampleur de l’ajustement prévu rend l’exécution du budget particulièrement délicate, et il n’en est que plus urgent de réformer la procédure budgétaire.

232L’économie devrait se contracter au début de 2011, avant d’entrer dans une phase de reprise modeste, tirée par les exportations. L’activité devrait se raffermir progressivement au fur et à mesure que les écarts de taux d’intérêt qui caractérisent la dette souveraine du Portugal diminueront, en conséquence de l’assainissement budgétaire. En termes annuels, le PIB devrait baisser légèrement en 2011, mais se redresser sensiblement fin 2011 puis croître de 1.8 % en 2012. Le chômage devrait augmenter jusqu’au second semestre 2011, avant de refluer quelque peu parallèlement au redressement de la croissance. L’inflation devrait augmenter pour atteindre plus de 2 % en 2011, en grande partie du fait des hausses successives des taux de TVA, alors même que le ralentissement de l’activité exercera un effet amortisseur et que l’on ne relève aucune tension salariale sous-jacente.

233La possibilité d’un désendettement brutal dû à une forte contraction du crédit demeure un risque majeur à la baisse à court et moyen terme, qui rend d’autant plus nécessaire le strict respect des objectifs budgétaires. Étant donné que la croissance du PIB dépendra fortement des exportations, l’évolution du commerce international et celle de la demande extérieure constitueront également des facteurs d’incertitude et de risque importants.

République Slovaque

234L’économie connaît une reprise vigoureuse, tirée par les exportations nettes, mais la demande intérieure demeure plus faible. En 2011, l’assainissement budgétaire et le léger ralentissement de la demande des principaux partenaires commerciaux de la Slovaquie devraient freiner quelque peu la croissance, qui devrait s’établir aux alentours de 3.5 %. L’augmentation du PIB en volume devrait repartir à la hausse en 2012, sur fond d’amélioration progressive de la situation du marché du travail.

235Le déficit budgétaire s’est établi à 8 % du PIB en 2009 et devrait se creuser encore un peu en 2010, de sorte que la dégradation du solde budgétaire devrait être nettement plus marquée que prévu. Le gouvernement projette à juste titre de mettre en œuvre des mesures d’assainissement des finances publiques, intégrées dans ces prévisions, représentant environ 2½ pour cent l’année prochaine, et de ramener le déficit à moins de 3 % en 2013. Il faudrait réformer le système public de retraites pour assurer viabilité des finances publiques à long terme.

236Après avoir fortement reculé jusqu’au début de 2009, l’activité économique s’est renforcée. La reprise a été essentiellement tirée par les exportations, du fait du dynamisme de la demande extérieure, et par la formation de stocks. Par contre, au deuxième trimestre, la formation de capital fixe a nettement baissé et la consommation privée a encore fléchi, malgré un certain redressement de l’emploi. La consommation publique a soutenu la croissance au premier trimestre, mais a sensiblement diminué ensuite. L’inflation globale est demeurée faible, aux alentours de 1 %, tandis que l’inflation sous-jacente s’est stabilisée après avoir fortement reculé en 2009.

République slovaque

figure im86

République slovaque

1. Contribution à la croissance du PIB réel.

République slovaque : Demande, production et prix

tableau im87
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 34.5 6.0 -0.7 -0.1 0.4 3.3 Consommation publique 10.6 5.3 2.8 1.6 -3.7 1.0 Formation brute de capital fixe 16.1 1.8 -10.5 -0.7 6.1 6.9 Demande intérieure finale 61.2 4.8 -2.5 0.1 0.9 3.7 Variation des stocks1 1.0 1.3 -3.4 2.4 0.5 0.0 Demande intérieure totale 62.2 6.0 -5.8 2.6 1.3 3.7 Exportations de biens et services 53.4 3.2 -16.5 14.1 9.9 6.9 Importations de biens et services 54.0 3.1 -17.6 11.6 7.0 6.1 Exportations nettes1 - 0.6 0.1 1.3 1.7 2.4 0.8 PIB aux prix du marché 61.5 6.2 -4.7 4.1 3.5 4.4 Déflateur du PIB 2.9 -1.2 0.1 2.2 2.3 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indice) 3.9 0.9 0.8 3.4 2.9 Déflateur de la consommation privée 4.5 1.0 0.4 3.3 2.9 Taux de chômage 9.5 12.1 14.1 13.4 12.5 Solde des administrations publiques2 -2.1 -7.9 -8.0 -5.2 -4.0 Balance des opérations courantes2 -6.5 -3.2 -3.1 -0.9 -0.3

République slovaque : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

237Les indicateurs mensuels sont contrastés et laissent entrevoir un ralentissement de la reprise. La production industrielle a faibli ces derniers mois, et les indicateurs de confiance des entreprises se sont stabilisés après s’être sensiblement améliorés. Le recul des ventes au détail se poursuit, mais à un rythme plus lent, la confiance des consommateurs s’étant dégradée depuis le début de l’année. Le taux de chômage a reflué quelque peu au deuxième trimestre après avoir augmenté de près de 5 points de pourcentage depuis la fin de 2008. Néanmoins, des données récentes laissent augurer une stabilisation, et non une poursuite de l’amélioration, de la situation du marché du travail. En outre, l’incidence du chômage de longue durée pourrait augmenter encore en raison d’effets d’hystérèse.

238Le déficit des administrations publiques devrait se hisser aux environs de 8 % du PIB cette année, à la fois en raison des pertes de recettes et des mesures d’assainissement des finances publiques. Le nouveau gouvernement sorti des urnes entend mettre en œuvre un ambitieux programme d’assainissement budgétaire pour abaisser le déficit de 2½ points de PIB en 2011, en réduisant les dépenses publiques et en augmentant les recettes, notamment via une hausse du taux standard de la TVA. Pour les années suivantes, le gouvernement a annoncé une réduction moins prononcée du déficit (1 % du PIB en 2012) en vue d’atteindre progressivement un objectif de déficit fixé à 2.9 % du PIB en 2013. Les prévisions de l’OCDE reposent sur l’hypothèse que ces efforts d’assainissement se concrétiseront et que, aucune mesure spécifique n’ayant été annoncée pour 2012, les coupes dans les dépenses publiques seront poursuivies jusqu’à atteindre l’objectif fixé par les autorités. Ces actions devraient ramener le déficit budgétaire aux alentours de 5¼ pour cent du PIB en 2011 et de 4 % en 2012, mais elles risquent également d’avoir un impact négatif sur la demande intérieure. La hausse prévue des impôts indirects pourrait notamment freiner la croissance de la consommation privée en 2011, en particulier si les ménages choisissaient de procéder à leurs achats par anticipation en 2010. De plus, les coupes prévues dans la consommation publique réduiront directement la demande intérieure.

239Le taux de croissance pourrait atteindre environ 4 % en 2010, cette expansion étant principalement alimentée par des exportations très dynamiques et, dans une moindre mesure, par une hausse de la consommation, les ménages anticipant l’alourdissement de la fiscalité indirecte en 2011. Malgré un renforcement de la formation brute de capital fixe lié à la construction d’autoroutes et à de nouveaux investissements directs étrangers au cours de la période considérée, l’expansion économique devrait ralentir en 2011, compte tenu du tassement de la croissance de la demande intérieure et étrangère. La croissance du PIB restera fortement tributaire des exportations. Les parts de marché perdues à l’exportation pendant la crise seront sans doute regagnées, cela tient à l’absence de risque de change et au renforcement de l’intégration financière liés à l’appartenance de la Slovaquie à la zone euro, qui soutient les entrées d’IDE. De plus, la progression modérée des salaires en raison du niveau élevé du chômage jouera également un rôle. En 2012, la croissance du PIB devrait atteindre environ 4.5 %, la consommation privée se renforçant sensiblement, notamment grâce à l’amélioration de la situation du marché du travail et à une baisse progressive du taux d’épargne.

240Les risques qui entourent ces prévisions sont globalement équilibrés et tiennent essentiellement aux perspectives de croissance future chez les principaux partenaires commerciaux de la Slovaquie, ainsi qu’à l’effet des mesures d’assainissement budgétaire prévues sur la demande intérieure.

République Tchèque

241Les exportations continuent de tirer la croissance du PIB réel, qui semble devoir atteindre 2.4 % en 2010 et 2.8 % en 2011, la demande intérieure étant plutôt bridée par la faiblesse du marché du travail et de consolidation budgétaire. En 2012, l’expansion économique pourrait s’établir à 3.2 %. En dépit de pressions inflationnistes temporaires exercées par les prix de l’énergie et les coûts du logement, l’objectif d’inflation de 2 % devrait être atteint.

242Le nouveau gouvernement propose un assainissement des finances publiques en 2011, axé principalement sur des compressions de dépenses de fonctionnement. Il faut saisir l’occasion offerte par la reprise économique pour régler les problèmes structurels afin d’améliorer le solde sous-jacent des finances publiques et de rehausser le potentiel économique.

243L’activité économique croît au même rythme qu’en Allemagne depuis le second semestre de l’an dernier. Elle est toujours tirée par les exportations mais la consommation privée a aussi fait preuve d’une certaine résistance. La production industrielle, en particulier l’important secteur automobile, se redresse avec vigueur après le marasme de l’an passé tandis que les carnets de commandes sont bien remplis. La consommation privée s’est bien maintenue durant la récession et a repris sa progression au début de cette année. Cependant, dans le secteur de la construction, l’activité reste faible et inférieure aux niveaux de l’année dernière. La remontée des indicateurs de confiance s’est elle aussi quelque peu ralentie.

République tchèque

figure im88

République tchèque

République tchèque : Demande, production et prix

tableau im89
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 2000) CZK Consommation privée 1 688.0 3.5 -0.1 1.5 1.5 2.4 Consommation publique 718.2 1.0 4.2 1.1 0.6 1.1 Formation brute de capital fixe 890.3 -1.5 -9.2 -3.6 5.8 6.2 Demande intérieure finale 3 296.4 1.6 -1.5 0.2 2.3 3.0 Variation des stocks1 66.9 -0.5 -2.0 1.3 0.0 0.0 Demande intérieure totale 3 363.4 1.1 -3.6 1.6 2.2 2.9 Exportations de biens et services 2 836.0 5.7 -10.5 11.4 7.7 6.0 Importations de biens et services 2 660.3 4.3 -10.4 11.0 7.2 5.8 Exportations nettes1 175.7 1.3 -0.6 0.9 0.7 0.5 PIB aux prix du marché 3 539.1 2.3 -4.0 2.4 2.8 3.2 Déflateur du PIB 1.8 2.6 0.0 2.2 1.4 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 6.3 1.0 1.6 1.9 1.7 Déflateur de la consommation privée 4.9 0.3 0.8 1.8 1.7 Taux de chômage 4.4 6.7 7.5 7.1 6.8 Solde des administrations publiques2 -2.7 -5.8 -5.2 -4.2 -3.4 Balance des opérations courantes2 -0.6 -1.0 -1.9 -0.8 -0.7

République tchèque : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

244A 0.75 %, le niveau du principal taux directeur des autorités monétaires reste bas par rapport au passé. Le taux d’inflation globale s’est accéléré légèrement pour atteindre 2 % en glissement annuel en octobre. De nouvelles pressions inflationnistes se profilent à l’horizon, mais la politique monétaire peut rester accommodante pendant quelque temps compte tenu de l’assainissement budgétaire en cours. La déréglementation continue des loyers fait monter les coûts du logement. A cela va s’ajouter une hausse des prix de l’électricité prévue pour 2011. En effet, le subventionnement excessif de la production d’énergie solaire conduit à une rapide expansion des capacités de production et les généreux tarifs d’achat garantis se traduisent par des hausses de la composante réglementée du prix de l’énergie.

245La politique d’austérité budgétaire s’applique déjà en 2010 et le projet de budget pour 2011 poursuit la consolidation. Contrairement au budget de l’an dernier, où l’amélioration du solde reposait principalement sur des relèvements de TVA et d’impôts indirects, celui de 2011 met l’accent sur les compressions de dépenses récurrentes et les restrictions de salaires dans l’administration centrale. Les prévisions tiennent compte du plan d’assainissement pour 2011, qui vise un objectif de déficit de 4.6 % du PIB. Par ailleurs, les calculs reposent sur l’hypothèse de la poursuite d’une politique budgétaire prudente en 2012. Les objectifs budgétaires généraux ont été fixés dans le cadre de plafonds de dépenses à moyen terme, en vue de ramener le déficit des administrations publiques à 3 % en 2013 et d’arriver à un budget en équilibre en 2016. Les mesures à prendre y parvenir ne sont pas encore précisées. A un moment où l’accélération de la croissance économique peut contribuer grandement à l’amélioration des résultats budgétaires globaux, il faut profiter de la phase de reprise de l’activité pour résoudre les problèmes structurels, notamment pour améliorer l’efficience dans le fonctionnement du secteur public. Le gouvernement de coalition actuel, majoritaire au Parlement, est en mesure de saisir l’occasion pour mettre en œuvre un certain nombre de propositions de réforme, par exemple dans le domaine de l’enseignement tertiaire ou des retraites.

246La croissance s’est accélérée en 2010 en raison d’un redressement marqué des principaux marchés d’exportation au premier semestre. Elle va probablement se ralentir un peu en 2011 du fait d’un freinage de la consommation privée et publique, mais elle remontera en 2012 car l’investissement devrait se redresser rapidement. L’ajustement sur le marché du travail sera progressif mais le taux de chômage va redescendre. Tout comme l’austérité budgétaire, la faiblesse du marché du travail pèsera sur la consommation privée, qui semble néanmoins devoir se redresser en 2012. Le commerce extérieur restera dynamique. Les tensions inflationnistes au début de l’année prochaine seront passagères et, comme l’économie tournera au-dessous du potentiel, l’objectif d’inflation de 2 % devrait être atteint.

247Les risques sont équilibrés, et liés surtout à l’évolution des principaux marchés d’exportation, en particulier la zone euro. Du côté négatif, la réaction des ménages à la réduction des dépenses publiques et aux hausses annoncées des prix du logement et de l’électricité pourrait affaiblir la demande intérieure.

Slovénie

248La reprise a été, jusqu’à présent, principalement tirée par la hausse des exportations. En 2011 et 2012, la croissance devrait progressivement se rééquilibrer en faveur de la demande intérieure privée. Le taux de chômage devra encore se stabiliser avec le retrait des dispositions en faveur du travail à temps partiel et une activité demeurant atone. Le ralentissement considérable de l’activité économique devrait contenir l’inflation.

249Le gouvernement a réagi aux dérapages budgétaires début 2010 en prenant des mesures de consolidation supplémentaires, mais l’assainissement durable des comptes publics nécessite également une réforme globale des retraites. Pour améliorer la compétitivité et la création d’emplois et des améliorations de l’efficacité du secteur public, il est nécessaire de maîtriser les coûts salariaux, et notamment le salaire minimum qui a été sensiblement relevé début 2010.

250La reprise de l’activité amorcée au deuxième semestre 2009 s’est interrompue au premier trimestre 2010, avant de rebondir fortement au deuxième trimestre, principalement grâce au redémarrage des exportations et à la reconstitution des stocks. Par contraste, la consommation privée et l’investissement ont continué de se contracter au premier semestre de l’année. Les indicateurs récents à court terme montrent une légère amélioration de l’état d’esprit des chefs d’entreprise et de la production, manufacturière notamment, mais la confiance des consommateurs semble s’être dégradée au troisième trimestre, laissant présager une demande intérieure finale atone. Le taux d’utilisation des capacités a fortement augmenté dans l’industrie manufacturière, mais les conditions de financement restent tendues et le volume des prêts aux entreprises est toujours faible. L’inflation est repartie à la hausse au premier semestre de l’année, en grande partie à cause de l’augmentation des prix de l’énergie et des produits de base, d’une monnaie faible et du relèvement de certains droits d’accise.

Slovénie

figure im90

Slovénie

1. Contribution à la croissance du PIB réel par rapport au trimestre précédent.
2. Pourcentage de variation par rapport au trimestre précédent.

Slovénie : Demande, production et prix

tableau im91
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards d’ € (prix de 2000) Consommation privée 18.2 2.9 -0.8 -0.6 1.0 2.5 Consommation publique 6.0 6.2 3.0 0.3 -0.8 -0.3 Formation brute de capital fixe 9.6 8.5 -21.6 -5.3 4.2 6.6 Demande intérieure finale 33.8 5.1 -6.1 -1.5 1.4 2.9 Variation des stocks1 1.4 -0.8 -4.0 1.7 0.7 0.0 Demande intérieure totale 35.2 4.2 -9.8 0.6 2.4 2.8 Exportations de biens et services 24.0 3.3 -17.7 8.7 6.4 6.6 Importations de biens et services 24.6 3.8 -19.7 7.6 6.6 6.6 Exportations nettes1 - 0.6 -0.4 2.0 0.7 -0.1 -0.1 PIB aux prix du marché 34.6 3.7 -8.1 1.1 2.0 2.7 Déflateur du PIB 4.0 3.2 0.5 1.0 1.9 Pour mémoire Prix à la consommation harmonisé (indice) 5.5 0.9 2.1 1.9 2.2 Déflateur de la consommation privée 5.4 0.0 2.4 1.7 2.1 Taux de chômage 4.4 5.9 7.2 7.6 7.4 Solde des administrations publiques2 -1.8 -5.8 -5.7 -4.7 -3.9 Balance des opérations courantes2 -6.7 -1.5 -2.8 -3.9 -4.5

Slovénie : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

251L’emploi a légèrement progressé au premier trimestre, avant de retomber au deuxième trimestre, et le taux de chômage a atteint son plus haut niveau depuis la fin de 2005. Le chômage devrait rester élevé ces prochains trimestres car les coûts du travail ont commencé à croître en 2010 sous l’effet de la hausse substantielle du salaire minimum (23 %). Par ailleurs, les mesures en faveur du travail à temps partiel, qui ont facilité la rétention de la main-d’œuvre, viennent bientôt à échéance.

252Le gouvernement s’est engagé dans une voie d’assainissement des finances publiques afin de ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2013, comme le prévoit la stratégie de consolidation des pouvoirs publics. En juin 2010, pour faire face à des pertes de recettes intervenues en début d’année, le gouvernement a adopté un budget supplémentaire pour 2010. Ce budget prévoit d’importantes réductions de dépenses, notamment pour les investissements et les transferts, afin de maintenir les objectifs budgétaires. Les projets de budget pour 2011 et 2012 tablent sur une trajectoire de consolidation moins prononcée qu’initialement prévu, notamment en raison de prévisions de recettes moins optimistes. Quoi qu’il en soit, une réforme globale des retraites est nécessaire pour inscrire les finances publiques sur une trajectoire de viabilité à long terme, et le gouvernement devrait examiner si ses récentes propositions de réforme sont suffisantes pour remédier à la hausse majeure des coûts des retraites d’ici 2060.

253La croissance devrait se renforcer en 2011 et 2012 à mesure que l’investissement privé gagnera en vigueur et que les hausses de salaires soutiendront la consommation. Le chômage reculera progressivement en 2012. Du fait de la sous-utilisation des ressources, les tensions sur les prix seront faibles en 2011. L’inflation devrait s’accélérée légèrement en 2012 lorsque l’activité économique prendra de l’ampleur et que l’écart de production se réduira.

254Un fléchissement de la demande mondiale supérieur aux prévisions pourrait s’ajouter aux pertes de compétitivité et peser sur la croissance. Des vents contraires dans le secteur financier, avec des entreprises surendettées et un marché immobilier fragile, constituent également un risque. Du côté positif, une activité plus soutenue que prévu dans la zone euro améliorerait la situation des entreprises et du marché du travail.

Suède

255L’économie se remet rapidement de la récession récente. La croissance soutenue devrait persister, bien qu’à un rythme plus modéré, avec le renforcement de la demande extérieure. Le chômage devrait décroître, mais à un rythme assez lent. L’inflation sous-jacente restera probablement contenue, car les tensions salariales sont faibles et les capacités excédentaires restent considérables.

256Les taux directeurs devront être progressivement relevés, comme prévu, à mesure que l’expansion se consolidera. Les prévisions supposent que les autorités feront preuve de discipline budgétaire pour atteindre leur objectif d’excédent à moyen terme.

257Le PIB réel a fortement progressé au deuxième trimestre 2010, soit la cinquième hausse trimestrielle consécutive. La reprise est désormais solidement établie et portée par la consommation privée, l’investissement (y compris dans les stocks) et les exportations nettes. Du côté des entreprises, la formation de capital fixe s’appuie sur l’augmentation des bénéfices et des conditions de financement plus favorables, tandis que les prix de l’immobilier et notamment l’investissement ont connu une hausse significative ces derniers trimestres. La confiance des consommateurs et des entreprises est excellente et la production industrielle s’est redressée, après s’être effondrée pendant la crise récente.

258Le redressement n’est pas total dans le secteur du crédit. La croissance des prêts bancaires aux ménages a marqué le pas ces derniers mois, tandis que les prêts aux entreprises non financières continuent de décroître par rapport à leur niveau d’il y a un an, quoique à un rythme plus modéré. Les taux d’intérêt sur les obligations d’État à longue échéance ont baissé depuis le début de l’année, mais les écarts de taux sur les prêts interbancaires se sont creusés.

Suède

figure im92

Suède

1. La contribution de l’investissement est calculé comme le résidu, l’additivité étant supposée.

Suède : Demande, production et prix

tableau im93
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 2009) SEK Consommation privée 1 460.2 -0.2 -0.8 3.6 3.0 2.8 Consommation publique 797.4 1.0 1.8 1.6 1.2 1.0 Formation brute de capital fixe 612.0 1.3 -15.9 4.5 6.8 6.5 Demande intérieure finale 2 869.5 0.5 -3.3 3.2 3.2 3.0 Variation des stocks1 23.2 -0.4 -1.5 2.4 0.3 0.0 Demande intérieure totale 2 892.8 0.0 -5.0 5.7 3.4 3.0 Exportations de biens et services 1 621.5 1.0 -12.3 10.6 8.0 6.6 Importations de biens et services 1 388.2 2.4 -12.9 13.3 8.7 6.2 Exportations nettes1 233.2 -0.5 -0.6 -0.4 0.2 0.5 PIB aux prix du marché 3 126.0 -0.6 -5.1 4.4 3.3 3.4 Déflateur du PIB 3.4 1.9 1.1 1.2 1.5 Pour mémoire Indice des prix à la consommation2 3.4 -0.3 1.1 1.5 2.3 Déflateur de la consommation privée 2.9 1.9 0.8 0.9 1.7 Taux de chômage3 6.2 8.3 8.4 8.0 7.5 Taux d’épargne des ménages4 11.2 12.9 10.3 10.1 8.6 Solde des administrations publiques5 2.2 -1.2 -1.2 -0.6 0.6 Balance des opérations courantes5 9.3 7.4 6.8 6.8 7.3

Suède : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. L’indice des prix à la consommation tient compte des charges au titre des intérêts hypothécaires.
3. Les séries historiques comme les prévisions sont basées sur une définition du chômage couvrant les 15-74 ans, y compris les étudiants à plein temps à la recherche d’un emploi et disponibles pour travailler.
4. En pourcentage du revenu disponible.
5. En pourcentage du PIB.

259La récession a entraîné une détérioration marquée du marché du travail. Bien que la reprise ait permis une augmentation significative de l’emploi, le taux de chômage reste élevé. Les réformes des régimes de prestations d’assurance-maladie et d’invalidité soutiendront le taux d’activité ; cette évolution, certes appropriée, pourrait freiner la baisse du chômage à mesure que la reprise s’affermira.

260L’inflation globale (qui intègre les charges d’intérêts hypothécaires) devrait continuer à augmenter, principalement du fait de la hausse des taux d’intérêt. Néanmoins, l’inflation sous-jacente (à taux d’intérêt hypothécaires constants) devrait rester faible, compte tenu de l’ampleur des capacités excédentaires, de la modération des tensions salariales (à en juger par les accords salariaux conclus en début d’année) et de l’ancrage solide des anticipations d’inflation à long terme. La banque centrale démantèle les dispositions non conventionnelles adoptées dans le cadre de sa politique monétaire et a commencé à relever son taux d’intérêt directeur en juillet. Elle espère poursuivre dans cette voie, mais en agissant progressivement car les taux d’intérêt réels devront rester faibles pour étayer la reprise. En matière de politique budgétaire, ces prévisions supposent que les propositions du budget récent seront mises en œuvre, avec notamment de nouvelles mesures visant le marché du travail, des réductions supplémentaires des impôts pour les retraités (qui devraient soutenir la consommation) et une nouvelle subvention temporaire en faveur des collectivités locales destinée à financer les services sociaux. Globalement, la politique budgétaire devrait être moins stimulante en 2011 qu’en 2010 et se durcir en 2012. L’expansion économique et la limitation des dépenses publiques contribueront à renouer avec l’excédent budgétaire.

261Le redressement de l’économie devrait continuer, bien qu’à un rythme ralenti en 2011, avant de retrouver de la vigueur vers la fin de 2012. La baisse des taux d’intérêt et le moindre attrait de l’épargne de précaution, compte tenu de la normalisation des conditions financières et du recul du chômage, inciteront les consommateurs à accroître leurs dépenses. La croissance des exportations devrait reprendre en 2012, dans le sillage des marchés d’exportation. L’investissement des entreprises devrait s’accélérer, sur fond de croissance des exportations.

262Une détérioration de la demande mondiale ou une appréciation future de la couronne, peut-être sous l’effet d’entrées de capitaux attirés par une fuite vers la qualité, pourrait pénaliser le secteur exportateur. Toutefois, de récentes données d’enquêtes semblent montrer que la croissance à court terme est plus forte que prévu, et compte tenu de la faiblesse des taux d’intérêt et de certains signes de goulets d’étranglement sur le marché du travail, il existe aussi un risque de renforcement des pressions inflationnistes.

Suisse

263L’activité économique s’est nettement accélérée, sous l’effet de la reprise mondiale puis du vif redressement de la demande intérieure à partir du milieu de 2010. L’écart de production se résorbant, le rythme de croissance économique ralentit progressivement pour se rapprocher de son potentiel au cours de la période de prévision. Le chômage continuera de refluer lentement en 2011 et 2012 et l’inflation devrait être légèrement supérieure à 1 %.

264En 2011 et 2012, les autorités devront mettre en œuvre les mesures prévues d’assainissement budgétaire à l’échelon fédéral pour respecter la règle du frein à l’endettement. Les taux directeurs devront augmenter progressivement à partir de 2011 pour contenir les pressions inflationnistes qui sinon ne manqueront pas de s’aggraver. Il faudrait réduire encore les risques inhérents à une éventuelle faillite bancaire de grande envergure, notamment en imposant aux deux principaux établissements bancaires des obligations plus strictes en matière de fonds propres, comme l’a récemment préconisé la commission d’experts chargée d’examiner la limitation des risques que les grandes entreprises font courir à l’économie nationale.

265Le PIB réel s’est accru de 3.5 % au second trimestre (en glissement annuel), tiré par la vigueur de la demande intérieure, notamment pour l’investissement. Toutefois, la croissance des exportations s’essouffle, sous l’effet de la nette appréciation du franc suisse par rapport à l’euro. La croissance soutenue de l’emploi a permis au chômage déclaré de refluer depuis son pic atteint en janvier, tandis que l’inflation des prix à la consommation était quasiment nulle au troisième trimestre. Les indicateurs prospectifs de la confiance des entreprises et des ménages laissent augurer une forte progression du PIB dans les mois à venir, soutenue par l’amélioration de la situation dans le secteur des services financiers. Les indicateurs prospectifs du marché du travail, y compris l’augmentation récente du nombre d’emplois vacants, laissent également penser que la croissance de l’emploi se poursuivra.

Suisse

figure im94

Suisse

1. Indicateur composite avancé de la tendance du cycle des affaires dans le secteur manufacturier, la consommation privée, les services financiers, la construction et les marchés d’exportation européens.
2. Indicateur composite de la confiance d’entreprise dans le sectuer bancaire.
3. Janvier 1999 = 100.

Suisse : Demande, production et prix

tableau im95
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 2000) CHF Consommation privée 296.8 1.3 1.0 1.7 2.0 2.4 Consommation publique 56.4 1.7 1.6 0.2 0.4 0.9 Formation brute de capital fixe 112.2 0.5 -4.9 3.7 4.2 2.8 Demande intérieure finale 465.4 1.2 -0.3 1.9 2.3 2.3 Variation des stocks1 2.2 -0.9 0.9 -1.2 0.2 0.0 Demande intérieure totale 467.6 0.2 0.6 0.7 2.6 2.3 Exportations de biens et services 293.1 3.3 -8.7 10.6 4.8 5.5 Importations de biens et services 239.5 0.3 -5.4 8.3 6.4 6.2 Exportations nettes1 53.5 1.7 -2.5 2.1 -0.1 0.4 PIB aux prix du marché 521.1 1.9 -1.9 2.7 2.2 2.5 Déflateur du PIB 2.5 0.3 0.1 0.7 0.7 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 2.4 -0.5 0.5 0.1 1.1 Déflateur de la consommation privée 2.6 -0.4 0.5 0.7 0.8 Taux de chômage 3.5 4.4 4.4 4.3 4.1 Solde des administrations publiques2 2.3 1.2 -0.7 -0.4 0.0 Balance des opérations courantes2 1.5 12.0 12.6 10.9 10.6

Suisse : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

266L’appréciation du franc suisse a durci les conditions monétaires et, compte tenu des incertitudes persistantes concernant la reprise mondiale, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé qu’elle maintiendrait son taux directeur (le LIBOR à trois mois) à un niveau proche de 0.25 % dans un avenir proche. Contrairement au début d’année, la BNS ne juge plus indispensable d’intervenir sur le marché des changes en cas d’appréciation excessive du franc suisse. Parallèlement, elle a maintenu les mesures visant à absorber l’excédent de liquidité, notamment par l’émission d’obligations libellées en francs suisses.

267L’orientation de la politique budgétaire sera vraisemblablement expansionniste en 2010 car les effets décalés de la récession sur les recettes générées par l’impôt sur le revenu des personnes physiques induiront un léger déficit. Toutefois, à partir de 2011, les mesures de relance budgétaire seront démantelées et le gouvernement fédéral prévoit des mesures d’assainissement supplémentaires. Le programme d’assainissement intégré dans ces prévisions table sur une réduction des dépenses d’une ampleur approximative de 0.3 point de PIB aussi bien en 2011 qu’en 2012. Ce programme est opportun pour stabiliser l’augmentation annuelle des dépenses sur le court terme et donc respecter la règle budgétaire qui impose l’équilibre du budget structurel fédéral.

268La croissance du PIB réelle devrait s’établir à 2.7 % en 2010, avec la hausse continue de l’investissement et l’accélération de la consommation privée. Toutefois, la croissance marquera le pas en 2011 et 2012, en partie à cause de l’impact décalé de la forte appréciation du franc suisse, comme l’économie renouera avec son rythme d’expansion potentielle. Grâce à la vigueur de la reprise, la décrue du chômage se poursuivra. Avec le resserrement de l’écart de production, le taux d’inflation devrait s’accroître modérément pour atteindre un peu plus de 1 % (soit le point médian de la fourchette qui constitue l’objectif de la BNS pour l’inflation) en 2012.

269Les incertitudes qui entourent la reprise économique mondiale génèrent des risques à la hausse et la baisse pour la Suisse. Une nouvelle appréciation marquée du franc suisse ralentirait la croissance.

Turquie

270La reprise amorcée au deuxième trimestre 2009 est restée vigoureuse en 2010. L’augmentation du PIB devrait dépasser 8 % cette année et rester supérieure à 5 % en 2011 et 2012 lorsque s’atténuera le rebond des exportations, de la consommation et de l’investissement après la crise.

271Les autorités ont annoncé un durcissement progressif des politiques budgétaire et monétaire, et ont publié en octobre un programme économique à moyen terme marqué par la prudence. Les recettes supplémentaires générées si la croissance s’avère plus forte que prévu devraient être épargnées afin d’éviter les dépenses procycliques. La poursuite des réformes structurelles visant à renforcer la productivité et la création d’emplois dans le secteur formel permettrait d’ancrer une croissance plus équilibrée et plus durable.

272Le PIB a très fortement progressé au premier semestre 2010, tiré à la fois par la demande intérieure et par la demande étrangère. Stimulé par la baisse des coûts du capital, l’investissement des entreprises est monté en flèche. Les indicateurs récents de la confiance des ménages et des entreprises, les ventes d’appareils électroménagers et l’activité dans le secteur de l’immobilier confirment la vigueur persistante de la demande intérieure au deuxième semestre de l’année. Toutefois, les exportations et la production industrielle ont ralenti, laissant présager une certaine décélération de l’activité.

273Les exportateurs ont continué d’améliorer leur compétitivité hors prix et à investir de nouveaux marchés. La part des économies d’Asie et du Moyen-Orient en plein essor dans le total des exportations de la Turquie s’est fortement accrue. Néanmoins, l’appréciation nominale de la monnaie, combinée à une inflation élevée, comprime les marges des exportateurs et érode leurs parts de marché. Par contraste, les services tournés vers le marché intérieur continuent d’afficher de bons résultats, et l’emploi total a progressé de 6 % entre la mi-2009 et la mi-2010. Le taux de chômage a baissé en dépit d’une forte augmentation de la maind’œuvre, mais reste supérieur à 11 %.

Turquie

figure im96

Turquie

1. Croissance trimestrielle annualisée des moyennes mobiles sur 3 trimestres.
2. Dans l’industrie manufacturière.

Turquie : Demande, production et prix

tableau im97
2007 2008 2009 2010 2011 2012 Prix courants Pourcentages de variation, en volume milliards de (prix de 1998) TRY Consommation privée 601.2 -0.3 -2.2 6.3 4.6 5.6 Consommation publique 107.8 1.7 7.8 0.1 4.4 4.8 Formation brute de capital fixe 180.6 -6.2 -19.1 25.3 13.4 12.2 Demande intérieure finale 889.7 -1.3 -4.3 8.6 6.2 6.8 Variation des stocks1 - 3.0 0.3 -2.3 0.5 0.4 0.0 Demande intérieure totale 886.7 -1.0 -6.4 9.2 6.6 6.8 Exportations de biens et services 188.2 2.7 -5.3 7.1 5.8 8.2 Importations de biens et services 231.7 -4.1 -14.3 14.1 11.5 12.9 Exportations nettes1 - 43.5 1.7 2.8 -1.8 -1.7 -1.7 PIB aux prix du marché 843.2 0.5 -4.8 8.2 5.3 5.4 Déflateur du PIB 12.1 5.3 7.1 6.2 5.7 Pour mémoire Indice des prix à la consommation 10.4 6.3 8.5 6.9 6.4 Déflateur de la consommation privée 10.8 5.0 8.5 6.7 6.4 Taux de chômage 10.7 13.7 12.0 11.7 11.0 Balance des opérations courantes2 -5.6 -2.2 -5.1 -5.7 -6.3

Turquie : Demande, production et prix

Note : Les comptes nationaux étant basés sur des indices chaîne officiels, il existe donc un écart statistique dans l’identité comptable entre le PIB et les composantes de la demande réelle. Voir Perspectives économiques de l’OCDE : Sources et méthodes, (http://www.oecd.org/eco/sources-and-methods).
1. Contributions aux variations du PIB en volume (en pourcentage du PIB en volume de l’année précédente), montant effectif pour la première colonne.
2. En pourcentage du PIB.

274Le déficit de la balance courante s’est creusé avec le rebond de l’activité et devrait dépasser 5 % du PIB en 2010. Il a pu être aisément financé à ce jour, bien qu’essentiellement au moyen de capitaux à court terme comme les investissements de portefeuille en titres de créance et les dépôts bancaires. Le total des entrées de capitaux a représenté près de 9 % du PIB de la période au premier semestre 2010.

275L’inflation n’a que faiblement ralenti en 2010 car d’importantes hausses des impôts indirects et l’instabilité des prix alimentaires ont exercé des tensions à la hausse sur les prix. Toutefois, tous les indicateurs de l’inflation sous-jacente restent modérés, et les anticipations d’inflation d’ici la fin de l’année, qui s’établissent à 7½ pour cent, se situent à l’intérieur de la fourchette de 6½ ± 2 % fixée par la banque centrale.

276La réponse macroéconomique à la crise a associé des conditions monétaires favorables visant à soutenir l’activité à une politique budgétaire restrictive destinée à préserver la confiance des agents économiques au niveau national et international. À la mi-2010, la banque centrale a commencé à retirer progressivement les facilités de trésorerie octroyées pendant la crise. Invoquant la trajectoire favorable de l’inflation et la morosité persistante de la conjoncture internationale, la banque centrale a indiqué que la première hausse du taux directeur pourrait avoir lieu au dernier trimestre 2011. Cette orientation semble opportune, mais il ne faudrait pas attendre trop longtemps avant de démanteler les mesures de relance, au risque de devoir opérer un resserrement ultérieur brutal et déstabilisant. L’expansion rapide du crédit bancaire exige également une surveillance prudentielle attentive et, le cas échéant, de nouvelles mesures contracycliques.

277La politique budgétaire est restée restrictive au premier semester 2010, avec un déficit du budget de l’administration centrale de 3 % du PIB, contre 5.5 % en 2009 (les autorités ne publient pas encore de comptes consolidés des administrations publiques conformes aux normes internationales). Selon le nouveau programme économique à moyen terme annoncé en octobre, l’objectif de déficit annuel est d’environ 4 % du PIB en 2010 (hors recettes générées par les privatisations), avec des dépenses supplémentaires en fin d’année. Ce dérapage vise peut-être à compenser la décélération des exportations, et les prévisions de l’OCDE en tiennent compte. Toutefois, les autorités doivent se garder d’amplifier encore l’écart entre la demande intérieure et la demande extérieure pendant le reste de la période de prévision. L’objectif du programme, à savoir ancrer une orientation budgétaire rigoureuse, est déterminant à cet égard. Il faudra aussi s’en tenir au niveau absolu des dépenses planifiées et mettre en réserves les recettes exceptionnelles éventuelles générées par une croissance plus forte que prévu. À l’heure où la Turquie aborde une période électorale, une politique budgétaire stable et rigoureuse est essentielle pour préserver la confiance.

278Une nouvelle appréciation du taux de change réel est probable durant les mois à venir. Des réformes structurelles visant à réduire les coûts d’emploi dans le secteur formel contribueraient à contenir cette pression. En particulier, la différenciation régionale des salaires minimums soutiendrait la création d’emplois et le développement d’entreprises plus innovantes et plus productives dans le secteur formel de l’économie.

279La croissance du PIB devrait dépasser 8 % en 2010 avant de se replier autour de 5 % en 2011 et en 2012 lorsque le rebond des exportations, de la consommation et de l’investissement s’atténuera. Toutefois, le cycle des affaires en Turquie est très sensible à l’environnement externe et aux résultats à l’exportation, de sorte que les risques joueront dans les deux sens. Si la compétitivité et la création d’emplois s’améliorent, l’investissement et la croissance pourraient être encore plus vigoureux. Si, au contraire, la période d’élections fait naître des incertitudes macroéconomiques, ou si la compétitivité internationale du secteur des entreprises s’essouffle, l’expansion pourrait être ralentie.


Date de mise en ligne : 06/09/2012

Notes

  • [*]
    Les données statistiques sont fournies par les autorités israéliennes compétentes et sous leur responsabilité. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

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