Notes
-
[1]
Dans le graphique III.1, les prix réels des logements dans les 18 pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de séries remontant jusqu’à 1970 sont regroupés en fonction de l’ampleur des augmentations et des baisses qu’ils ont accusées depuis le milieu des années 90. La périodicité, les définitions et la qualité des données sont très variables suivant les pays. Dans le cas de la Corée, les séries ne remontent qu’à 1986. Les sources des séries utilisées sont indiquées de façon détaillée en annexe dans le tableau III.4 de l’appendice.
-
[2]
Voir Catte et al. (2004).
-
[3]
Voir Borio et McGuire (2004), qui mettent en évidence une tendance des prix des logements à baisser un an environ après que les prix des actions atteignent leur point culminant, et qui notent qu’à partir du moment où les prix des logements baissent, leur chute tend à devenir endogène.
-
[4]
Dans le présent chapitre, les dates des points de retournement sont déterminées au moyen de la méthode mise au point par Bry et Boschan (1971) pour la datation des cycles, telle qu’elle est décrite par Harding (2003). Des contraintes sont imposées pour faire en sorte que les périodes de hausse et de baisse durent au minimum six trimestres, cela afin d’éviter les cycles parasites. Une fois connus les points de retournement, la durée de chaque cycle peut être déterminée. Les principales caractéristiques des cycles des prix réels des logements, calculés de cette manière, sont indiquées au tableau III.5.
-
[5]
Voir, par exemple, Evans et Hartwich (2005) et Helbling (2005).
-
[6]
Sur la base de ce critère, on a identifié 37 cycles, soit en moyenne deux fortes augmentations par période de 35 ans dans les pays anglophones et les pays nordiques, et une et demie dans les pays d’Europe continentale. Bien sûr, la définition d’une « forte augmentation » a inévitablement un caractère arbitraire. Selon une méthode comparable à celle qui a été retenue ici, employée par Helbling (2005), un cycle se produit lorsque les prix varient de plus de 15 %.
-
[7]
Cet indice global des prix réels des logements a été pondéré par le PIB corrigé par les parités des pouvoirs d’achat.
-
[8]
Otrok et Terrones (2005) estiment que certains facteurs mondiaux, comme le bas niveau des taux d’intérêt réels et les cycles économiques mondiaux, sont des déterminants importants des cycles des prix des logements.
-
[9]
Par hausse importante, il faut entendre deux fois la variation moyenne annuelle (soit 5 %) sur une période de cinq ans, pour une augmentation de 25 % au total. D’autres critères, comme une variation de prix au moins égale à l’écart-type par rapport à la moyenne, aboutissent à des résultats similaires. Voir, par exemple, Ahearne et al. (2005).
-
[10]
En général, la spécification de ces modèles est une relation à long terme (cointégration) entre les prix des logements et ses déterminants, qui est ensuite intégrée à un mécanisme de correction d’erreur. L’interprétation de la relation de cointégration fournit une estimation des prix « d’équilibre » ou de longue période des logements, par rapport auxquels les prix courants peuvent être évalués.
-
[11]
Voir par exemple Gallin (2003) et Gurkaynak (2005), qui soulignent plusieurs inconvénients de l’utilisation d’une approche économétrique à cette fin.
-
[12]
En fait, le revenu disponible total n’est probablement pas un dénominateur approprié. Il s’agit d’une moyenne qui couvre toute la population, alors que les prix des logements sont détermin
-
[13]
Debelle (2004), par exemple, n’observe pas d’augmentation tendancielle manifeste de la charge des intérêts dans huit pays. D’après des études réalisées par les banques centrales de la France et des pays Nordiques, la charge des intérêts des ménages aurait diminué ces dernières années (Banque de Finlande, 2004, Danmarks Nationalbank, 2005, Norges Bank, 2005, Riksbank, 2004 et Wilhelm, 2005). De même, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (2005) fait état d’une baisse de la charge des intérêts et l’OCDE (2005a) estime que celle?ci est stable au Royaume?Uni.
-
[14]
La Banque centrale de l’Australie fait elle aussi état d’une augmentation du ratio du service des emprunts hypothécaires. L’accroissement prononcé de l’endettement des ménages est principalement imputable à une diminution de moitié des taux hypothécaires et du taux d’inflation entre les années 80 et les années 90. Par ailleurs, les ménages et les investisseurs ont pu conserver des niveaux d’endettement plus élevés pendant de plus longues périodes qu’auparavant grâce à l’apparition de produits novateurs à la suite de la déréglementation financière et à une concurrence accrue entre les sources de crédit (Macfarlane, 2003). Voir également Australian Bureau of Statistics (2004) et Reserve Bank of Australia (2004).
-
[15]
Les ménages néerlandais sont fortement incités à avoir des emprunts hypothécaires d’un niveau élevé étant donné le régime fiscal extrêmement favorable applicable au financement par l’emprunt des logements occupés par leur propriétaire. Ter Rele et van Steen (2001) ont estimé que la réduction des coûts de logement, pour les propriétaires?occupants, augmente fortement en fonction des revenus en cas de financement par un emprunt hypothécaire. Le financement hypothécaire est encore plus avantageux s’il se double d’une assurance du capital. Dans ce cas, le remboursement du principal est versé sur une police d’assurance au lieu d’être déduit de l’encours de l’emprunt. Cela permet à l’emprunteur de maximiser ses déductions d’intérêts hypothécaires en ne remboursant pas l’emprunt mais en accumulant simultanément un capital dans une police d’assurance pour rembourser l’emprunt à l’échéance de celui-ci. Voir OCDE (2004) pour plus de détails.
-
[16]
Ayuso et Restoy (2003) aboutissent à des résultats similaires pour l’Espagne, Barham (2004) pour l’Irlande, Weeken (2004) pour le Royaume?Uni et Gallin (2004), Himmelberg et al. (2005) et Quigley et Raphael (2004) pour les États?Unis.
-
[17]
Les données statistiques présentées dans le tableau III.8 de l’appendice révèlent également que les ratios prix-loyer, comme les indicateurs d’accessibilité financière, ne sont pas stationnaires.
-
[18]
Cet indicateur d’équilibre approximatif compense en partie la non-stationnarité des séries. Une autre approche aurait consisté à étalonner les séries sur un point où les loyers effectifs sont égaux aux coûts d’utilisation, mais les séries de coûts d’utilisation ne remontent qu’à 1995. La procédure utilisée ne donne pas de bons résultats dans le cas de l’Allemagne en raison de la baisse tendancielle prononcée du ratio prix-loyer à partir du début des années 80. Pour ce pays, on considère donc arbitrairement que les deux séries se croisent en 2000. Le choix d’une date antérieure impliquerait une sous-évaluation plus marquée.
-
[19]
La dynamique à court terme des marchés du logement peut avoir des effets très prononcés sur les prix des logements. Ortalo-Magné et Rady (2005), par exemple, utilisant un modèle fondé sur le cycle de vie, montrent que les variations des revenus des propriétaires lourdement endettés peuvent entraîner des mouvements marqués des prix, notamment lorsque ces propriétaires acquièrent des biens de plus en plus coûteux. Les transferts intergénérationnels de patrimoine immobilier peuvent avoir des effets similaires.
-
[20]
Voir OCDE (2004a et 2005a) et Barker (2004).
-
[21]
Voir OCDE (2004 et 2006).
-
[22]
Voir Gallent et Kim (2001), Hannah et al. (1993) et OCDE (2005).
-
[23]
Plusieurs études ont été consacrées à l’impact de l’évolution démographique sur la demande de logements. Voir Cerny et al. (2005) pour le Royaume?Uni, FitzGerald (2005) pour l’Irlande, Kohler et Rossiter (2005) pour l’Australie et Krainer (2005) pour les États?Unis.
-
[24]
Voir par exemple Scanlon et Whitehead (2005) pour une description du profil et des intentions des investisseurs bailleurs au Royaume?Uni.
-
[25]
Voir Koeva et Moreno (2004).
-
[26]
Voir Morgan Stanley (2005).
-
[27]
Voir Girouard et Blöndal (2001). Ortalo-Magné et Rady (1999) estiment que la déréglementation financière a eu une influence particulièrement grande sur la cohorte de primo-accédants à la propriété au Royaume?Uni.
-
[28]
Aux États-Unis, par exemple, la proportion de prêts hypothécaires à taux révisable est passée d’environ 15 % en 2000-2003 à quelque 33 % en 2004-2005, d’après l’enquête mensuelle du Federal Housing Finance Board sur les taux d’intérêt.
-
[29]
Il est difficile de déterminer l’ampleur des pressions à la baisse qu’une hausse des taux d’intérêt, prise isolément, exercerait sur les prix des logements. D’après des modèles de prix des actifs, par exemple, l’effet serait important, mais de tels calculs permettent seulement de modéliser l’évolution du prix souhaité. Dans la pratique, le profil d’ajustement effectif dépendrait aussi d’autres facteurs, comme l’évolution démographique, la réglementation, la proportion de prêts à taux variable, les possibilités de conversion des emprunts, la déductibilité fiscale et la conjoncture économique.
-
[30]
Voir Catte et al. (2004).
-
[31]
Voir Eschenbach et Schuknecht (2002) et Girouard et Price (2004).
-
[32]
Voir Dobson et Hufbauer (2001).
-
[33]
Voir Bernanke (2002). Selon ce point de vue, les coûts d’une intervention face à une augmentation rapide des prix réels des logements l’emporteraient sur ses avantages, dans une large mesure parce que les mécanismes de transmission sont affectés de retards importants et variables. À cet égard, un relèvement préventif des taux d’intérêt (au delà du niveau jugé nécessaire pour préserver la stabilité globale des prix) risquerait fort d’être contre-productif (ses effets se feraient sentir après que le marché immobilier ait cessé de monter). En outre, un resserrement destiné à étouffer dans l’œuf une bulle spéculative dans l’immobilier (à supposer que celle-ci puisse être clairement identifiée) est jugé potentiellement préjudiciable aux autres secteurs.
-
[34]
Voir Banque centrale européenne (2005) et Issing (2003).
-
[35]
Aux États?Unis, par exemple, un retour du rapport prix/loyer à sa tendance de longue période représenterait, selon une estimation, un choc deux fois moins important que la chute des marchés d’actions américains entre 2000 et 2002, et serait sans doute facilement absorbé (Yellen, 2005). Les économies qui résistent généralement bien aux chocs sont celles où les marchés du travail et les marchés de produits sont flexibles et où les systèmes financiers fonctionnent bien. Ils se caractérisent en général par des taux de croissance potentiels supérieurs à la moyenne de l’OCDE.
Introduction et résumé
Les prix réels des logements augmentent à un rythme particulièrement rapide depuis quelques années
1Dans la grande majorité des économies de l’OCDE, les prix des logements en termes réels (c’est‑à‑dire leurs prix effectifs corrigés par l’indice des prix à la consommation) ont fortement progressé depuis le milieu des années 90 (graphique III.1) [1]. Étant donné le rôle important joué par le patrimoine immobilier dans la reprise [2], on examinera ici de plus près les facteurs qui sous-tendent cette évolution dans le but de voir si les prix des logements sont justifiés par les fondamentaux.
Les prix réels ont généralement augmenté
Les prix réels ont généralement augmenté
Prix nominaux déflatés par l’indice global des prix à la consommationCe chapitre examine…
2Le présent chapitre commence par replacer les hausses les plus récentes des prix de l’immobilier résidentiel dans le contexte des évolutions observées au cours des 35 dernières années. Il examine ensuite les prix actuels au regard d’un certain nombre d’indicateurs. Il s’achève enfin par une analyse des liens entre un éventuel réajustement des prix des logements et l’activité réelle. Les principaux aspects de cette analyse sont les suivants :
… plusieurs aspects de la situation actuelle qui ont un caractère exceptionnel…
- Plusieurs aspects de la situation actuelle sont sans précédent : l’ampleur et la durée de l’augmentation des prix réels des logements, l’homogénéité de leur évolution dans différents pays et leur découplage par rapport au cycle économique.
… et le rôle des fondamentaux dans la détermination des prix
- Si certains observateurs s’inquiètent du niveau atteint par les prix de l’immobilier résidentiel, les indicateurs examinés ici incitent à penser que ceux-ci ne sont surévalués que dans un nombre relativement restreint de pays. Cela étant, pour considérer que ces prix sont justifiés, il faut dans une large mesure supposer que les taux d’intérêt à long terme, qui exercent une influence prédominante sur les taux hypothécaires, resteront pratiquement aussi bas qu’actuellement.
La faiblesse actuelle de l’inflation peut influencer tout ajustement à la baisse
- Si les prix des logements venaient à baisser, sous l’effet par exemple d’une hausse des taux d’intérêt ou pour d’autres raisons [3], l’expérience du passé conduit à penser que les baisses pourraient être importantes en termes réels et qu’elles pourraient être durables, compte tenu de la rigidité observée des prix des logements en termes nominaux et de la faiblesse actuelle de l’inflation. Cela aurait des conséquences sur le plan de l’activité et de la politique monétaire.
La situation est aujourd’hui différente
Ampleur et durée des cycles des prix des logements
Jusqu’au milieu des années 90, les cycles des prix réels des logements ont présenté certaines caractéristiques
6Divers critères statistiques et autres seront utilisés pour replacer la période actuelle d’augmentation des prix réels de l’immobilier résidentiel dans une perspective historique. Grâce à une méthode qui permet de dater les cycles des prix des logements [4], on observe que, si tant est qu’il y a eu un « cycle des prix réels moyens des logements » durant la période examinée, la durée de celui-ci est d’une dizaine d’années. Pendant la phase d’expansion d’environ six ans, les prix ont augmenté d’environ 45 % en moyenne. Durant la phase ultérieure de contraction, qui dure environ cinq ans, la baisse des prix est de l’ordre de 25 % en moyenne. Par conséquent, depuis 1970 au moins, les prix réels des logements ont fluctué autour d’une hausse tendancielle, évolution qui est généralement attribuée à l’augmentation de la demande d’espace, due à un accroissement du revenu par habitant, à la croissance démographique et à des facteurs influant sur l’offre de logements, comme la rareté des terrains et la rigueur des règlements d’urbanisme, l’amélioration de la qualité et la faiblesse relative des gains de productivité dans le secteur de la construction [5].
Or, les hausses récentes des prix…
7Pour mettre les fortes hausses récentes de ces prix en perspective, on calcule les caractéristiques de ce que l’on considère comme les principaux cycles des prix réels des logements (tableau III.6 de l’appendice). Pour qu’un cycle puisse être considéré comme principal, il faut que l’appréciation soit égale ou supérieure à 15 % au total [6]. De ce point de vue, la flambée actuelle des prix de l’immobilier résidentiel se distingue des évolutions moyennes observées dans le passé à deux égards importants.
… sont supérieures à celles des cycles précédents…
- Premièrement, l’ampleur des hausses des prix réels observées au cours du cycle actuel est frappante. En Australie, au Danemark, aux États-Unis, en France, en Irlande, en Norvège, aux Pays?Bas, au Royaume-Uni et en Suède, les augmentations cumulées enregistrées au cours de la période récente sont largement supérieures à celles des cycles précédents. Dans les pays où ils ont augmenté (à l’exception de la Finlande), les prix réels des logements dépassent les sommets qu’ils avaient précédemment atteints.
… et leur durée est plus longue
- Deuxièmement, leur durée est plus longue que celle des fortes augmentations des prix réels observées par le passé dans la quasi?totalité des pays. Elle est au moins deux fois plus longue en Australie, aux États?Unis, en Norvège, aux Pays?Bas et en Suède.
Lien avec le cycle économique général
Contrairement aux précédentes, les augmentations récentes des prix des logements sont anticycliques…
10Si l’on compare un indice global des prix réels des logements à l’écart de production pour l’ensemble de la zone OCDE (graphique III.2) [7], on constate que les points de retournement des prix des logements et ceux du cycle économique coïncident à peu près entre 1970 et 2000, encore que dans certains cas la baisse des premiers se produise avec un certain retard par rapport au fléchissement de l’activité à l’échelle de la zone OCDE. En revanche, l’envolée actuelle des prix de l’immobilier résidentiel est manifestement découplée du cycle économique.
Évolution des prix réels des logements et cycle économique dans la zone OCDE
Évolution des prix réels des logements et cycle économique dans la zone OCDE
Note : Les prix réels des logements ont été épurés de la tendance au moyen d’un trend linéaire. Le total pour la zone OCDE a été pondéré par le PIB de 2000 à parité de pouvoir d’achat.… et elles s’étendent à beaucoup plus de pays qu’auparavant
11L’augmentation actuelle est aussi plus généralisée qu’auparavant [8]. En particulier, des hausses relativement importantes des prix des logements se sont produites dans un nombre historiquement élevé de pays depuis le milieu des années 90 (graphique III.3) [9]. Les taux d’intérêt généralement bas dans les économies de l’OCDE, joints à l’apparition de produits financiers nouveaux et novateurs, ont incontestablement joué un rôle important.
Coincidence des hausses de prix réels des logements entre pays
Coincidence des hausses de prix réels des logements entre pays
Nombre de pays (sur 17) enregistrant une hausse de plus de 25 % des prix réels des logements au cours des 5 dernières annéesLes corrections à la baisse ont généralement été importantes
12Sur les 37 fortes augmentations observées entre 1970 et le milieu des années 90, 24 se sont achevées par des baisses ayant effacé entre un tiers et largement plus de 100 % de l’appréciation antérieure en termes réels, ce qui a eu des conséquences négatives pour l’activité, et notamment pour la consommation.
Les prix des logements et leurs déterminants fondamentaux
Il faut des points de comparaison pour déterminer s’il y a surévaluation
13Des augmentations exceptionnelles et spectaculaires des prix des logements ne sont pas forcément le signe d’une surévaluation. Pour mieux cerner cette question, il faut analyser la relation entre ces prix et leurs déterminants fondamentaux présumés. À cette fin, on examinera tour à tour des résultats obtenus au moyen de modèles économétriques, d’indicateurs d’accessibilité financière et de modèles d’évaluation des actifs, avant de procéder à une analyse qualitative d’autres facteurs exerçant une influence sur les prix des logements.
Résultats obtenus au moyen de modèles économétriques [10]
Les résultats obtenus au moyen de modèles économétriques mettent en évidence une surévaluation…
14Des modèles économétriques peuvent être utilisés pour calculer le prix « fondamental », tel qu’il est déterminé par la demande (à partir de certains facteurs comme le revenu disponible réel, les taux d’intérêt réels et la démographie) et l’offre (à partir de facteurs qui influent sur le parc de logements disponibles).
… au Royaume?Uni, en Irlande et en Espagne, mais pas ailleurs
15Seules des recherches récentes ont été prises en compte dans ce chapitre (tableau III.7 de l’appendice). Leur analyse donne à penser que les prix concordent à peu près avec ce que l’on a identifié comme leurs principaux déterminants au Danemark, aux États?Unis, en Finlande, en France et en Norvège. Dans le cas des Pays-Bas, il est difficile de se prononcer. En revanche, une surévaluation est clairement mise en évidence au Royaume-Uni, en Espagne et en Irlande.
Cette analyse devrait être complétée par d’autres études
16Cependant, les résultats de toute analyse économétrique peuvent à juste titre être critiqués. Par exemple, on ne peut exclure que la relation estimée soit instable, peut-être parce que l’élasticité-prix de l’offre et de la demande varie dans le temps, en raison notamment de variations de la réglementation, de l’évolution démographique et de prélèvements fiscaux qui ne peuvent pas être pris en compte de façon adéquate [11]. Les changements structurels actuellement en cours dans certaines économies ne sont probablement pas bien reflétés dans cette approche. Compte tenu de la marge d’incertitude, l’analyse économétrique doit être complétée par d’autres études.
Accessibilité financière des logements
À eux seuls, les indicateurs d’accessibilité financière témoignent d’une surévaluation
17Un indicateur synthétique couramment utilisé pour évaluer la situation du marché du logement est le ratio des prix immobiliers au revenu disponible des ménages, qui permet de déterminer si un logement est financièrement accessible pour l’acheteur moyen. Si ce taux dépasse sa moyenne de longue période, ce peut être le signe que les prix sont surévalués. Dans ce cas, les acquéreurs potentiels auront du mal à acheter un logement, si bien que la demande devrait baisser, entraînant des pressions à la baisse sur les prix des logements. Le graphique III.4 retrace l’évolution des prix nominaux des logements par rapport au revenu disponible par tête (ainsi que le ratio prix/loyer, dont il sera question plus loin). Pour la quasi?totalité des pays examinés, le ratio est nettement supérieur à sa moyenne de longue période en 2005. Dans les pays où les prix de l’immobilier résidentiel ont le plus augmenté (Espagne, Irlande, Pays?Bas et Royaume?Uni), ainsi qu’en Australie et en Nouvelle?Zélande, il dépasse de 40 % ou plus sa moyenne de longue période. Au Canada, au Danemark, aux États?Unis et en France, l’augmentation a été plus modérée mais les valeurs observées représentent néanmoins des sommets historiques. La principale exception est le sous-groupe des pays où les prix des logements baissent ou se sont stabilisés depuis quelque temps (Allemagne, Corée, Japon et Suisse), auxquels s’ajoute la Finlande, où le ratio est inférieur à sa valeur moyenne historique.
Ratio prix-revenu et prix-loyer
Ratio prix-revenu et prix-loyer
Moyenne de l’échantillon = 100S’agissant des coûts de financement…
18Cependant, à lui seul, le ratio prix-revenu disponible des ménages n’est pas un indicateur suffisant pour évaluer la capacité d’achat des ménages. En effet, il ne semble pas y avoir de relation stable à long terme entre les prix des logements et les revenus (tableau III.8 de l’appendice) [12], peut?être parce que le coût des emprunts hypothécaires a varié au fil des ans.
… le coût du service de la dette, pour les ménages, est resté relativement stable en général…
19Dans le tableau III.1, on a construit un indicateur des intérêts sur les emprunts hypothécaires contractés par les ménages en se fondant sur les emprunts hypothécaires effectifs et un taux d’intérêt représentatif. Cet indicateur approximatif donne à penser que, tandis que le volume des emprunts hypothécaires a augmenté, la charge représentée par le service de ces emprunts est resté stable ou est devenue un peu moins lourde en Allemagne, au Danemark, en Espagne, en France, en Irlande, en Italie, au Royaume?Uni et en Suède depuis le début des années 90. Diverses études mettent aussi en évidence des évolutions relativement stables dans plusieurs pays [13]. Les principales exceptions sont l’Australie [14], la Nouvelle?Zélande et les Pays?Bas [15], où la proportion des revenus des ménages consacrée au paiement des intérêts sur les emprunts hypothécaires est en augmentation, reflétant ainsi le volume croissant des emprunts.
Emprunts hypothécaires et charges d’intérêts des ménages
Emprunts hypothécaires et charges d’intérêts des ménages
… grâce à des taux d’intérêt peu élevés qui ont préservé leur capacité d’achat
20La prise en compte du service de la dette conduit à une évaluation des prix actuels des logements quelque peu différente de celle qui ressort de l’évolution du seul indicateur d’accessibilité financière, mais cela n’est sans doute pas surprenant. L’accroissement général de l’endettement, dû en partie à la déréglementation des marchés hypothécaires (voir plus loin), a été en grande partie compensé par la baisse des taux de crédit et, à l’exception de l’Australie, des Pays-Bas et de la Nouvelle-Zélande, les ménages ne semblent pas consacrer une part plus importante de leurs revenus au service de la dette qu’au cours de la dernière décennie.
Approche fondée sur l’évaluation des actifs
Les ratios prix-loyer témoignent d’une surévaluation généralisée…
21Un autre indicateur synthétique utilisé pour déterminer s’il y a surévaluation ou sous-évaluation est le ratio prix-loyer (indice des prix nominaux des logements divisé par la composante loyer de l’indice des prix à la consommation). Cet indicateur, comparable au ratio prix-dividende sur le marché des actions, peut s’interpréter comme le coût de la propriété d’un logement par rapport au coût de sa location. Lorsque les prix des logements sont trop élevés par rapport aux loyers, les acheteurs potentiels trouvent plus avantageux de louer, ce qui aura pour effet de faire baisser les prix des logements. Au cours des périodes récentes d’augmentation, ce ratio a généralement accusé une hausse plus prononcée que l’indicateur d’accessibilité financière, atteignant des sommets historiques dans plusieurs pays (graphique III.4) [16]. En Espagne et en Irlande, deux pays où les prix réels des logements ont très fortement augmenté, ce ratio dépasse de plus de 100 % sa moyenne de longue période en 2005. Dans les autres pays faisant état de hausses marquées des prix réels de l’immobilier résidentiel et dans ceux où l’augmentation a été plus modérée, le ratio dépasse de 25 % à 50 % sa moyenne de longue période. Là où les prix réels des logements sont restés stables ou ont diminué, le ratio prix-loyer est inférieur à sa moyenne de longue période.
… mais il faut tenir compte du coût d’usage du logement
22Comme l’indicateur d’accessibilité financière, cet indicateur ne peut pas être utilisé tel quel [17]. Il doit être comparé à l’évolution du coût d’usage lié à la propriété du logement, qui tient compte du rendement financier d’un logement occupé par son propriétaire, ainsi que des différences en termes de risques, d’avantages fiscaux, de fiscalité immobilière, de dépréciation et d’entretien et de plus-value anticipées (encadré III.1). Le marché du logement est équilibré lorsque le coût annuel anticipé de la propriété d’un logement est égal à celui d’un loyer, tandis que la surévaluation se caractérise par un ratio effectif prix-loyer plus élevé que celui calculé sur la base du coût d’usage, ce qui donne à penser qu’il est plus avantageux d’être locataire.
Compte tenu de ces ajustements…
23Le graphique III.5 compare le ratio effectif prix-loyer et le même rapport recalculé en fonction du coût d’utilisation du logement sur les dix dernières années. Pour tous les pays, on considère que les deux ratios sont égaux à 100 la dernière année où le ratio effectif prix-loyer a croisé sa moyenne sur 35 ans, ce qui signifie par construction que la moyenne de longue période coïncide avec les fondamentaux [18]. La différence entre les deux séries peut être considérée comme un indicateur approximatif de surévaluation, sous certaines réserves. En particulier, cet indicateur, qui s’inscrit dans une optique à long terme (le rapport souhaitable entre le prix et le loyer), ne tient pas compte des mouvements à court terme prévisibles des variables qui entrent dans le coût d’usage, lesquels peuvent éventuellement réduire l’écart entre les deux séries [19]. Pour déterminer l’ampleur de la surévaluation supposée, on peut calculer la différence entre le coût d’usage qu’implique le ratio prix-loyer observé et celui qui l’alignerait sur son niveau estimé, compte tenu des éléments fondamentaux indiqués dans l’encadré III.1 (voir graphique III.5 et tableau III.2). Cette différence est exprimée en points de pourcentage. Pour interpréter cette information, il importe de noter que les résultats sont sensibles au choix de l’année de référence ainsi qu’au niveau effectif des taux d’intérêt.
Encadré III.1. Le coût d’usage du logement
À l’équilibre, le coût anticipé de la détention d’un logement devrait être égal au coût de location, ce qui implique que le coût d’usage peut être exprimé de la manière suivante :
Les taux d’intérêt nominaux applicables aux emprunts hypothécaires proviennent de sources nationales. Les taux des impôts immobiliers sont empruntés à la Banque centrale européenne (2003), à l’International Bureau of Fiscal Documentation (1999) et à Nagahata et al. (2005). La valeur du paramètre ƒ est constante à 4 % et l’estimation de ? en tant que moyenne mobile de l’inflation des prix à la consommation suit la méthode décrite par Poterba (1992).
Ratio prix-loyer effectif et fundamental
Ratio prix-loyer effectif et fundamental
Moyenne de long terme = 10011. Pour chaque pays, la valeur 100 est assignée aux ratios prix-loyer effectif et fondamental pour l’année la plus récente où le ratio prix-loyer effectif est proche de sa moyenne sur les 35 dernières années. Cette procédure n’est pas adaptée pour l’Allemagne en raison de la baisse tendancielle prononcée du ratio prix-loyer depuis le début des années 80. Pour ce pays, on considère donc arbitrairement les deux séries comme égales en 2000. Le choix d’ne date antérieure ne change pas les résultats qualitativement, mais se traduit par une sous-évaluation implicite plus prononcée.
Sensibilité du ratio fondamental prix-loyer à une variation du coût d’usage du logement
Sensibilité du ratio fondamental prix-loyer à une variation du coût d’usage du logement
… une surchauffe est encore observable dans les pays où les prix sont élevés
- Dans les pays où les prix réels des logements ont beaucoup augmenté (Royaume?Uni, Irlande, Pays?Bas et Espagne), en Australie (où les prix réels, très élevés, sont légèrement en recul depuis quelque temps) et en Norvège, le ratio effectif prix-loyer reste nettement supérieur à son niveau « fondamental » de 2004, ce qui tend à indiquer une surévaluation.
Ailleurs, la surévaluation mesurée est peu importante…
- En France, au Canada, au Danemark et en Suède, le rapport effectif et le rapport « fondamental » ont évolué parallèlement jusqu’en 2003, mais ont eu tendance à s’écarter légèrement l’un de l’autre depuis. D’après ce critère, la surévaluation n’est pas très significative en Nouvelle?Zélande.
… ou totalement absente
- En Finlande et en Italie, le rapport souhaité entre le prix et le loyer dépasse son niveau effectif depuis quelques années. Aux États-Unis, le ratio « fondamental » prix-loyer a été supérieur à son niveau effectif jusqu’en 2000, année de référence. Depuis, les deux séries ont évolué parallèlement et l’écart qui les sépare est négligeable. D’après ce critère, il ne semble guère y avoir de surévaluation, du moins à l’échelle nationale.
Les prix semblent sous-évalués au Japon, en Allemagne et en Suisse
- À l’autre extrémité du spectre, la sous-évaluation (mise en évidence par un ratio « fondamental » prix-loyer supérieur à la valeur effective) s’est accentuée au Japon (depuis 1997), en Allemagne (depuis 2000) et, dans une moindre mesure, en Suisse. En Allemagne et au Japon, cette situation est imputable à la construction d’un volume excessif de logements au cours de la période précédente.
Autres facteurs influant sur les prix des logements
La situation de l’offre contribue aussi à de fortes augmentations des prix des logements…
28D’autres aspects particuliers de ce marché peuvent aussi influer sur les prix de l’immobilier résidentiel. C’est le cas notamment des restrictions touchant les terrains constructibles, qui peuvent limiter la réactivité de l’offre. Ces restrictions peuvent prendre la forme de règles de zonage limitatives, de réglementations de construction contraignants ou de formalités administratives prenant du temps, autant de facteurs qui ont pour effet de limiter l’offre de terrains constructibles. Cela étant, si le prix des logements peut s’en trouver affecté, des indicateurs comme le ratio prix-loyer ne le seront pas nécessairement, car ces facteurs auront en principe pour effet de faire monter à la fois les prix et les loyers.
… dans plusieurs pays
29Au Royaume?Uni, des réglementations de zonage complexes et inefficients au niveau local et la lenteur des procédures d’agrément expliquent en partie la rigidité de l’offre de logements, à l’origine à la fois de l’augmentation tendancielle des prix et de leur forte variabilité [20]. En Irlande et aux Pays?Bas [21], des facteurs du même ordre influent sur la dynamique des prix des logements. En Corée, les restrictions imposées par les autorités à l’offre de terrains constructibles dans les zones urbaines (zones d’urbanisation restreinte) sont parmi les principales causes de l’augmentation rapide des prix de l’immobilier résidentiel [22]. Dans certaines grandes agglomérations des États-Unis, la lourdeur des réglementations d’urbanisme a considérablement freiné la construction de logements, ce qui a limité l’offre de logements et entraîné de ce fait une augmentation de leurs prix dans les communes concernées mais aussi dans les villes voisines (encadré III.2).
Encadré III.2. Les marchés régionaux du logement aux États-Unis
Cette situation se traduit par une hausse plus forte des prix que des loyers, signe d’une surévaluation des prix des logements dans certaines localités américaines. On constate que si certains marchés se comportent comme le marché national, d’autres – ceux de la Californie et du Texas notamment – se caractérisent par une rentabilité respectivement beaucoup plus élevée ou beaucoup plus faible que la moyenne nationale. Les marchés locaux où le ratio prix-loyer atteint des sommets historiques sont précisément ceux où les contraintes pesant sur la construction neuve paraissent les plus lourdes, d’où une plus grande instabilité des prix. C’est le cas des agglomérations de San Francisco, de Boston et de Los Angeles.
Différences régionales dans les ratios prix-loyer
Différences régionales dans les ratios prix-loyer
Indice, 1995 = 100L’évolution démographique…
30Par delà son influence sur les revenus disponibles réels, l’évolution démographique peut aussi engendrer une augmentation de la demande de logements, et donc de leurs prix [23]. En particulier, une forte immigration nette, une diminution de la taille moyenne des ménages et une augmentation de la proportion de cohortes ayant atteint la trentaine stimuleront la demande de logements en accroissant la proportion de personnes en âge de former un ménage. Dans plusieurs pays (comme l’Irlande, l’Espagne, l’Australie, le Royaume?Uni, les Pays?Bas et la Norvège) la part importante des ménages ayant de telles caractéristiques dans la population totale depuis le milieu des années 90 va de pair avec de fortes augmentations des prix réels des logements (graphique III.6). En Allemagne et au Japon, en revanche, la baisse des prix de l’immobilier résidentiel tient au poids peu important de ces ménages dans la population totale. Comme précédemment, ces facteurs influent en principe à la fois sur les prix et sur les loyers, à condition qu’aucune distorsion n’affecte le marché locatif.
Population et prix des logements
Population et prix des logements
1995-2004Note : La Corée, dont la situation est atypique, n’a pas été prise en compte dans l’estimation de la tendance.
… et la spéculation…
31Cependant, d’autres facteurs peuvent contribuer uniquement à la cherté des logements. L’investissement locatif, qui se développe beaucoup depuis plusieurs années dans les pays pour lesquels on dispose d’informations chiffrées (États?Unis, Royaume?Uni, Australie et Irlande), en est un. La baisse des taux d’intérêt a accru la rentabilité de l’investissement locatif, ce qui eu pour effet de renforcer l’intérêt présenté par l’immobilier résidentiel en tant que placement, et donc de stimuler la demande. Dans certains pays, des avantages fiscaux y ont aussi contribué en offrant des conditions avantageuses aux personnes qui investissent dans l’immobilier résidentiel. Cela étant, ces marchés sont surtout composés de petits investisseurs dont c’est le premier placement, et leur impact sur le marché du logement est difficile à cerner [24].
… en Irlande…
- En Irlande, l’investissement locatif, s’il ne représente encore qu’une part peu importante des logements locatifs privés dans l’ensemble du parc de logements (environ 8 %), est en augmentation. Les nouveaux emprunts hypothécaires contractés à cette fin ont représenté 20% de l’ensemble des transactions en 2004 et 30 % des logements anciens vendus au cours du premier trimestre de 2004 [25].
… aux États?Unis…
- Aux États?Unis, la part des ventes attribuables à ce type d’investissement a augmenté rapidement à partir de la fin des années 90, pour atteindre environ 15 % de l’ensemble des achats de logements en 2004, soit beaucoup plus que le niveau normal de 5 %. On estime que ces achats se répartissent à parts à peu près égales entre les marchés en expansion rapide et les marchés moins actifs [26].
… au Royaume?Uni…
- Au Royaume?Uni, les emprunts hypothécaires destinés à financer un investissement locatif ont sensiblement progressé depuis leur introduction à la fin des années 90, passant d’environ 3 % du montant total des prêts hypothécaires en 1999 à quelque 7 % en 2004. La stabilisation de ce pourcentage depuis le milieu de 2004 coïncide avec le ralentissement de la hausse des prix de l’immobilier résidentiel.
… et en Australie contribuent peut?être aussi à l’envolée des prix de l’immobilier résidentiel
- En Australie, la proportion d’investissements locatifs a doublé, passant de quelque 15 % du montant total des prêts hypothécaires en 1992 à environ 30 % à la fin de 2003, et elle atteint un niveau très élevé dans certaines régions (42 % en Nouvelle-Galles-du-Sud et 35 % dans l’État de Victoria), nourrissant certaines craintes, notamment devant le risque d’un retournement du marché.
Les innovations sur les marchés hypothécaires exercent aussi une influence
36La déréglementation des marchés hypothécaires, qui a nettement réduit les contraintes de financement pesant sur les ménages, a joué un rôle particulièrement important. Elle s’est amorcée dans les années 80 et a entraîné un accroissement rapide du crédit hypothécaire à partir de la deuxième moitié de la décennie dans plusieurs pays. L’Australie, le Canada, les États?Unis, la Nouvelle?Zélande, les pays nordiques et le Royaume?Uni ont tous enregistré une forte augmentation du crédit hypothécaire et des hausses prononcées des prix des logements à la fin des années 80 [27]. Les évolutions récemment intervenues sur les marchés hypothécaires (innovations en matière de prêts, adoption des nouvelles technologies et utilisation croissante de possibilités de réduction des versements, entre autres) offrent un plus large choix aux ménages et réduisent les coûts d’emprunt (tableau III.3). Dans plusieurs pays, les prêts à taux variable sont devenus plus accessibles depuis quelques années [28]. Certains de ces instruments donnent aux ménages la possibilité de convertir leur emprunt à un taux fixe, ce qui les protège dans une certaine mesure contre une hausse des taux. Au Danemark, aux États?Unis et aux Pays?Bas, il est de plus en plus possible d’obtenir des crédits in fine. En Australie, l’intensification de la concurrence entre organismes de crédit a contribué à un doublement du nombre de produits offerts par les créanciers. La plupart des autres innovations en matière de crédit immobilier se sont traduites par un allongement de l’échéance des prêts.
Innovations récentes en matière de crédit hypothécaire dans quelques pays
Innovations récentes en matière de crédit hypothécaire dans quelques pays
Les cycles des prix des logements et l’activité économique
Une faible inflation influence l’ajustement des prix des logements
37Si d’autres aspects du marché du logement jouent aussi un certain rôle, l’évolution des taux d’intérêt exerce probablement une influence prépondérante. Si ces taux venaient à augmenter fortement au cours de la période à venir – éventualité qui n’est pas considérée comme un risque dans les prévisions actuelles de l’OCDE – des pressions à la baisse viendraient s’exercer sur les prix des logements [29]. Dans ce cas, le profil et la durée de tout ajustement ultérieur à la baisse serait sans doute conditionné par le faible niveau actuel de l’inflation. À en juger par les évolutions observées dans le passé, la baisse des prix réels des logements, à la suite de fortes augmentations, est plus lente (rapide) lorsque la hausse du niveau général des prix est faible (forte). Ce phénomène est illustré par la corrélation négative observée dans l’ensemble des pays entre le niveau de l’inflation et la durée de la phase de contraction des prix des logements, ce qui signifie que cette dernière peut durer très longtemps si le taux d’inflation est très bas (partie supérieure du graphique III.7). En outre, les prix réels ont tendance à moins baisser lorsque l’inflation est faible (partie inférieure du graphique III.7). Cette caractéristique du processus d’ajustement tient au fait que les prix nominaux des logements sont généralement peu élastiques à la baisse. En effet, le marché du logement n’est pas aussi liquide que les autres marchés d’actifs en raison du niveau élevé des coûts de prospection et de transaction et de l’hétérogénéité des produits. De surcroît, lorsque la conjoncture se dégrade, les propriétaires de logement préfèrent en général se retirer du marché plutôt que subir une moins-value, tandis que les promoteurs ne lancent pas de projets.
Inflation et ajustement des prix réels des logements
Inflation et ajustement des prix réels des logements
Le logement influe sur l’activité tout entière par le biais d’effets de richesse s’exerçant sur la consommation…
38L’influence du cycle des prix des logements sur l’activité s’exerce principalement par le biais d’effets de richesse et par ses effets sur le secteur de la construction et sur le secteur financier. L’évolution des prix de l’immobilier résidentiel se répercute sur la consommation privée via l’épargne en influant sur la manière dont les ménages perçoivent leur richesse ou via la garantie dont disposent les ménages pour emprunter [30]. Dans plusieurs pays (Australie, Canada, États?Unis, Pays?Bas et Royaume?Uni) les variations de la valeur du patrimoine immobilier exercent un effet notable sur la consommation, plus prononcé que celui des variations de la valeur du patrimoine financier, notamment parce que les marchés financiers permettent d’accéder facilement au crédit hypothécaire et à des produits financiers qui facilitent l’obtention de crédits à la consommation garantis par des biens immobiliers. En Allemagne, en Espagne, en France, en Italie et au Japon, en revanche, l’effet de richesse lié au patrimoine immobilier semble plus limité, voire négligeable. L’ampleur de l’effet de richesse global dépend par ailleurs de plusieurs autres facteurs, comme le taux d’accession à la propriété, les coûts de transaction et les impôts et subventions touchant l’habitat.
… sur le secteur de la construction résidentielle…
39Les prix des logements exercent aussi une influence importante sur l’investissement résidentiel privé. Les variations de la rentabilité des investissements résidentiels influent sur le secteur de la construction, ainsi que sur l’emploi et la demande dans les secteurs liés à l’immobilier. Le graphique III.8 met en évidence une corrélation peu importante mais positive entre l’investissement résidentiel et sa rentabilité sur la période 1995?2004 dans la plupart des pays. On peut donc penser que d’autres facteurs exercent une influence déterminante sur l’activité de construction. En particulier, des contraintes touchant l’offre de logements, prenant la forme de restrictions en matière de zonage ou limitant l’offre de terrains ou la concurrence dans le secteur de la construction, ont peut?être contribué à freiner la croissance de l’investissement résidentiel.
L’investissement résidentiel et le ratio Q
L’investissement résidentiel et le ratio Q
1995-2004Note : Le ratio Q est défini comme le rapport des prix du logement nominaux au déflateur de l’investissement résidentiel.
… et sur la stabilité financière
40Des baisses brutales des marchés d’actifs, notamment des marchés immobiliers, peuvent avoir des conséquences dans le secteur bancaire, avec d’éventuelles répercussions négatives sur les finances publiques et la stabilité macroéconomique en général [31]. Si les intermédiaires financiers apprécient mal les risques, l’expansion du crédit et des marchés d’actifs risquera davantage de dévier de sa trajectoire et de déboucher sur une phase de contraction. À cet égard, le caractère procyclique des provisions bancaires est préoccupant. Les banques peuvent hésiter à constituer des provisions suffisantes pour leurs créances improductives lorsque les marchés immobiliers sont florissants, et les autorités de surveillance peuvent hésiter à les y inciter sans véritable justification [32]. Par conséquent, en cas de choc massif, les banques risquent de ne pas disposer de provisions suffisantes pour absorber les pertes, ce qui pourra peser sur l’offre de crédit.
S’agissant du rôle de la politique monétaire, les avis sont partagés
41Les avis sont partagés en ce qui concerne la manière dont les autorités monétaires devraient réagir à l’évolution des prix des actifs, dont les logements. Certains observateurs considèrent que les banques centrales ne doivent réagir aux variations des prix des logements (ou d’autres actifs) que dans la mesure où celles-ci contiennent des informations sur l’évolution future de la production et de l’inflation, et qu’elles peuvent, si elles le souhaitent, utiliser d’autres instruments (fiscalité et réglementation) pour stabiliser les cycles des prix des logements [33]. D’autres estiment que la banque centrale doit aller à l’encontre de la tendance, en adoptant une orientation plus restrictive que ne le justifierait l’état de la demande globale face à des augmentations anormalement rapides des prix réels des logements, en particulier si la stabilité financière est en jeu, et inversement [34]. En cas de retournement de tendance, l’ampleur de la réaction des autorités dépendra pour beaucoup de l’importance du choc et de la capacité de l’économie à l’absorber [35].
Prix des logements : définition et source
Prix des logements : définition et source
Statistiques résumées sur le cycle des prix réels des logements
Statistiques résumées sur le cycle des prix réels des logements
1970 Q1 - 2005 Q1Principaux cycles du prix réel des logements par pays
Principaux cycles du prix réel des logements par pays
Tour d’horizon de récentes études empiriques sur la détermination du prix des logements
Tour d’horizon de récentes études empiriques sur la détermination du prix des logements
Test de stationnarité pour les ratios prix-revenu et prix/loyer
Test de stationnarité pour les ratios prix-revenu et prix/loyer
Test de racine unitaire Dickey-Fuller augmentéBibliographie
BIBLIOGRAPHIE
- Abelson, P., R. Joyeux, G. Milunovich et D. Chung (2005), « Explaining house prices in Australia: 1970-2003 », Economic Record, vol. 81.
- Ahearne, A., J. Ammer, B. Doyle, L. Kole et R. Martin (2005), « House prices and monetary policy: A cross-country study », International Finance Discussion papers, n° 841, Board of Governors of the Federal Reserve System.
- Annett, A. (2005), « Euro area policies: Selected issues », IMF Country Report, n° 05/266.
- Australian Bureau of Statistics (Bureau australien de statistiques) (2004), « The impact of rising house prices on the WA economy », Western Australian Statistical Indicators, December Quarter.
- Ayuso, J., J. Martinez, L. Maza et F. Restoy (2003), « House prices in Spain », Economic Bulletin, Banco de España, octobre.
- Banco de España (Banque d’Espagne) (2004), Annual Report.
- Bank of Finland (Banque de Finlande) (2004), « Financial Stability, Special issue », Bank of Finland Bulletin.
- Banque centrale européenne (BCE) (2003), Bulletin mensuel, octobre.
- Banque centrale européenne (BCE) (2005) « Les bulles des prix d’actifs et la politique monétaire », Bulletin mensuel, avril.
- Barker, K. (2004), Review of Housing Supply, Final Report, HM Treasury.
- Barham, G. (2004), « The effects of taxation policy on the cost of capital in housing – a historical perspective (1976 to 2003) », Financial Stability Report of Ireland.
- Bernanke, B. (2002), « Asset-price bubbles and monetary policy », Remarks before the New York Chapter of the National Association for Business Economics, 15 octobre, New York.
- Bessone, A.-J., B. Heitz et J. Boissinot (2005), « Marché immobilier : voit?on une bulle ? », Note de Conjoncture, INSEE, mars.
- Borio, C. et P. McGuire (2004), « Parallélisme entre les sommets des prix des actions et du logement », Rapport trimestriel BRI, mars.
- Bry, G. et C. Boschan (1971), Cyclical Analysis of Time Series: Selected Procedures and Computer Programs, NBER, New York.
- Capozza, D., P. Hendershott, C. Mack et C. Mayer (2002), « Determinants of real house prices dynamics », NBER Working Paper Series, n° 9262.
- Catte, P., N. Girouard, R. Price et C. André (2004), « Housing markets, wealth and the business cycle », OECD Economics Department Working Papers, n° 394.
- Cerny, A., D. Miles et L. Schmidt (2005), « The impact of changing demographics and pensions on the demand for housing and financial assets », CEPR Discussion paper series, n° 5143.
- Clayton Research/Ipsos-Reid (2005), The Firm Residential Mortgage Survey, Canada.
- Cournède, B. (2005), « Housing prices and inflation in the euro area », OECD Economics Department Working Papers, n° 450.
- CIBC (Banque Canadienne Impériale de Commerce) (2005), « Household credit analysis », World Markets, Economics and Strategy, 13 June, Toronto.
- Danmarks Nationalbank (Banque nationale du Danemark) (2005), Financial Stability Report.
- Debelle, G. (2004), « Endettement des ménages et macroéconomie », Rapport trimestriel BRI, mars.
- Dobson, W. et G. Hufbauer (2001), World Capital Markets – Challenges for the G10, Institute for International Economics, Washington DC.
- Eschenbach, F. et L. Schuknecht (2002), « The fiscal costs of financial instability revisited », ECB Working Papers, n° 191.
- European Mortgage Federation (Fédération hypothécaire européenne) (2004), Hypostat 2003 European Housing Finance Review, Brussels.
- Evans, A. et O. Hartwich (2005), « Bigger, better, faster, more: Why some countries plan better than others », Policy Exchange, Localis, London.
- FitzGerald, J. (2005), « The Irish housing stock: growth in number of vacant dwellings », Special Article in ESRI, Quarterly Economic Commentary, Dublin, Spring.
- Gallent, N. et K. Kim (2001), « Land zoning and local discretion in the Korean planning system », Land Use Policy, vol. 18, n° 3.
- Gallin, J. (2003), « The long-run relationship between house prices and incomes: evidence from local housing markets », Finance and Economics Discussion Series, n° 2003-17, Board of Governors of the Federal Reserve System.
- Gallin, J. (2004), « The long-run relationship between house prices and rents », Finance and Economics Discussion Series, n° 2004-50, Board of Governors of the Federal Reserve System.
- Girouard, N. et S. Blöndal (2001), « House prices and economic activity », OECD Economics Department Working Papers, n° 279.
- Girouard, N. et R. Price (2004), « Asset price cycles, “one-off” factors and structural budget balances », OECD Economics Department Working Papers, n° 391.
- Glaeser, E. et J. Gyourko (2003), « The impact of building restrictions on housing affordability », Federal Reserve Bank of New York Economic Policy Review, June.
- Glaeser, E., J. Gyourko et R. Saks (2005), « Why have housing prices gone up? », Harvard Institute of Economic Research Discussion Paper, n° 2061.
- Gurkaynak, R. (2005), « Econometric tests of asset price bubbles: taking stock », Finance and Economics Discussion Series, n° 2005-04, Board of Governors of the Federal Reserve System.
- Gyourko, J., C. Mayer et T. Sinai (2004), « Superstar cities », Wharton Working Paper, July.
- Hannah, L., K-H. Kim et E. Mills (1993), « Land use controls and housing prices in Korea », Urban Studies, vol. 30, n° 1.
- Harding, D. (2003), « Towards an econometric foundation for turning point based analysis of dynamic processes », Paper presented at the 2003 Australian Meeting of the Econometric Society.
- Helbling, T. (2005), Housing Price Bubbles – A Tale based on Housing Price Booms and Busts, BIS Papers, n° 21, Real Estate indicators and Financial Stability.
- Himmelberg, C., C. Meyer et T. Sinai (2005), « Assessing high house prices: Bubbles, fundamentals, and misperceptions », Staff Report n° 218, Federal Reserve Bank of New York, September.
- Hofman, D. (2005), « Kingdom of the Netherlands-Netherlands: Selected issues », IMF Country Report, n° 05/225.
- Hunt, B. et M. Badia (2005), « United Kingdom: Selected issues », IMF Country Report, n° 05/81.
- International Bureau of Fiscal Documentation (Bureau international de documentation fiscale) (1999), European Tax Handbook 1999, Amsterdam.
- Issing, O. (2003), « Monetary and financial stability: Is there a trade-off? », Address at the Conference on « Monetary stability, Financial Stability and the Business Cycle », Bank for International Settlements, Basle.
- Jacobsen, D. et B. Naug (2005), « What drives house prices? », Norges Bank Economic Bulletin, n° 05 Q1.
- Koeva, P. et M. Moreno (2004), « Ireland: selected issues », IMF Country Report, n° 04/349.
- Kohler, M. et A. Rossiter (2005), « Property owners in Australia: a snapshot », Research Discussion Paper, n° 2005-03, Economic Research Department, Reserve Bank of Australia.
- Krainer, J. (2005), « Housing markets and demographics », FRBSF Economic Letter, n° 2005-21, Federal Reserve Bank of San Francisco.
- Krainer, J. et C. Wei (2004), « House prices and fundamental values », FRBSF Economic Letter, n° 2004-27, Federal Reserve Bank of San Francisco.
- Macfarlane, I. (2003), « Do Australian households borrow too much? », Reserve Bank of Australia Bulletin, April.
- MacKinnon, J.G. (1996), “Numerical distribution functions for the unit root and cointegration tests”, Journal of Applied Econometrics, n° 11.
- Mayer, C. et C. Somerville (2000), « Land use regulation and new construction », Regional Science and Urban Economics, vol. 30, n° 6.
- McCarthy, J. et R. Peach (2004), « Are home prices the next bubble? », Federal Reserve Bank of New York Economic Policy Review, Federal Reserve Bank of New York, December.
- McQuinn, K. (2004), « A Model of the Irish Housing Sector », Rapport technique, Banque centrale d’Irlande, 1/RT/04.
- Meen, G. (2002), « The time-series behaviour of house prices: A transatlantic divide », Journal of Housing Economics, n° 11.
- Morgan Stanley (2005), « Housing bubble metrics », US Economics, 27 mai.
- Nagahata, T., Y. Saita, T. Sekine et T. Tachibana (2004), « Equilibrium land prices of Japanese prefectures: A panel cointegration analysis », Bank of Japan Working Paper Series, n° 04-E-9.
- Norges Bank (Banque de Norvège) (2005), Financial Stability, 1/2005.
- OCDE (2004), Études économiques de l’OCDE : Pays-Bas, Paris.
- OCDE (2004a), Études économiques de l’OCDE : Royaume-Uni, Paris.
- OCDE (2004b), Études économiques de l’OCDE : Espagne, Paris.
- OCDE (2005), Études économiques de l’OCDE : Corée, Paris.
- OCDE (2005a), Études économiques de l’OCDE : Royaume-Uni, Paris.
- OCDE (2006), Études économiques de l’OCDE : Irlande, à paraître, Paris.
- Oikarinen, E (2005), « Is housing overvalued in the Helsinki Metropolitan Area », Keskusteluaiheita Discussion papers, n° 992, The Research Institute of the Finnish Economy.
- Ortalo-Magné, F. et S. Rady (1999), « Boom in, bust out: Young households and the housing price cycle », European Economic Review, n° 43.
- Ortalo-Magné, F. et S. Rady (1999), « Housing market dynamics: On the contribution of income shocks and credit constraints », University of Munich, Department of Economics Discussion paper, n° 2005-01.
- Otrock, C. et M. Terrones (2005), « House Prices, Interest Rates and Macroeconomic Fluctuations », IMF and University of Virginia, mimeo.
- Poterba, J. (1992), « Taxation and housing: Old questions, new answers », American Economic Review, vol. 82, n° 2.
- Quigley, J. et S. Raphael (2004), « Is housing unaffordable? Why isn’t it more affordable? », Journal of Economic Perspectives, vol. 18, n° 1.
- Rele, H. ter et G. van Steen (2001), « Housing subsidisation in the Netherlands: measuring its distortionary and distributional effects », CPB Discussion Paper, n° 2.
- Riksbank (2004), « Household indebtedness in an international perspective », Financial Stability Report, n° 1.
- Scanlon, K. et C. Whitehead (2004), « International trends in housing tenure and mortgage finance », Council of Mortgage Lenders Research, November.
- Scanlon, K. et C. Whitehead (2005), « The profile and intentions of buy-to-let investors », Council of Mortgage Lenders Research, March.
- Schnure, C. (2005), « United States: Selected issues », IMF Country Report, n° 05/258.
- Société canadienne d’hypothèques et de logement (2004), « Prix des maisons, emprunts garantis par l’avoir propre foncier et dépenses de consommation », Le point en recherche, Série socio-économique 04?006, janvier.
- Sutton, G. (2002), « Prix du logement : déterminants », Rapport trimestriel BRI, septembre.
- Terrones, M. et C. Otrok (2004), « L’envolée mondiale des prix immobiliers », Perspectives de l’économie mondiale, Fonds monétaire international, septembre.
- Tsatsaronis, K. et H. Zhu (2004), « Dynamique des prix immobiliers : étude sur 17 pays », Rapport trimestriel BRI, mars.
- Van den Noord, P. (2005), « Tax incentives and house prices in the euro area: Theory and evidence », Économie internationale, n° 101.
- Verbruggen, J., H. Kranendonk, M. van Leuvensteijn et M. Toet (2005), « Welke factoren bepalen de ontwikkeling van de huizenprijs in Nederland? », CPB Document, n° 81, avril.
- Wagner, R. (2005), « En model for de danske ejerboligpriser », Økonomi –og Erhvervsministeriets arbejdspapir, n° 1.
- Weeken, O. (2004), « Asset pricing and the housing market », Bank of England Quarterly Bulletin, Spring.
- Wilhelm, F. (2005), « L’évolution actuelle du crédit à l’habitat en France est-elle soutenable ? », Bulletin de la Banque de France, n° 140.
- Yellen, J. (2005), Housing bubbles and monetary policy, Presentation to the fourth annual Haas Gala, Federal Reserve Bank of San Francisco, 21 octobre.
Mise en ligne 01/03/2006
Notes
-
[1]
Dans le graphique III.1, les prix réels des logements dans les 18 pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de séries remontant jusqu’à 1970 sont regroupés en fonction de l’ampleur des augmentations et des baisses qu’ils ont accusées depuis le milieu des années 90. La périodicité, les définitions et la qualité des données sont très variables suivant les pays. Dans le cas de la Corée, les séries ne remontent qu’à 1986. Les sources des séries utilisées sont indiquées de façon détaillée en annexe dans le tableau III.4 de l’appendice.
-
[2]
Voir Catte et al. (2004).
-
[3]
Voir Borio et McGuire (2004), qui mettent en évidence une tendance des prix des logements à baisser un an environ après que les prix des actions atteignent leur point culminant, et qui notent qu’à partir du moment où les prix des logements baissent, leur chute tend à devenir endogène.
-
[4]
Dans le présent chapitre, les dates des points de retournement sont déterminées au moyen de la méthode mise au point par Bry et Boschan (1971) pour la datation des cycles, telle qu’elle est décrite par Harding (2003). Des contraintes sont imposées pour faire en sorte que les périodes de hausse et de baisse durent au minimum six trimestres, cela afin d’éviter les cycles parasites. Une fois connus les points de retournement, la durée de chaque cycle peut être déterminée. Les principales caractéristiques des cycles des prix réels des logements, calculés de cette manière, sont indiquées au tableau III.5.
-
[5]
Voir, par exemple, Evans et Hartwich (2005) et Helbling (2005).
-
[6]
Sur la base de ce critère, on a identifié 37 cycles, soit en moyenne deux fortes augmentations par période de 35 ans dans les pays anglophones et les pays nordiques, et une et demie dans les pays d’Europe continentale. Bien sûr, la définition d’une « forte augmentation » a inévitablement un caractère arbitraire. Selon une méthode comparable à celle qui a été retenue ici, employée par Helbling (2005), un cycle se produit lorsque les prix varient de plus de 15 %.
-
[7]
Cet indice global des prix réels des logements a été pondéré par le PIB corrigé par les parités des pouvoirs d’achat.
-
[8]
Otrok et Terrones (2005) estiment que certains facteurs mondiaux, comme le bas niveau des taux d’intérêt réels et les cycles économiques mondiaux, sont des déterminants importants des cycles des prix des logements.
-
[9]
Par hausse importante, il faut entendre deux fois la variation moyenne annuelle (soit 5 %) sur une période de cinq ans, pour une augmentation de 25 % au total. D’autres critères, comme une variation de prix au moins égale à l’écart-type par rapport à la moyenne, aboutissent à des résultats similaires. Voir, par exemple, Ahearne et al. (2005).
-
[10]
En général, la spécification de ces modèles est une relation à long terme (cointégration) entre les prix des logements et ses déterminants, qui est ensuite intégrée à un mécanisme de correction d’erreur. L’interprétation de la relation de cointégration fournit une estimation des prix « d’équilibre » ou de longue période des logements, par rapport auxquels les prix courants peuvent être évalués.
-
[11]
Voir par exemple Gallin (2003) et Gurkaynak (2005), qui soulignent plusieurs inconvénients de l’utilisation d’une approche économétrique à cette fin.
-
[12]
En fait, le revenu disponible total n’est probablement pas un dénominateur approprié. Il s’agit d’une moyenne qui couvre toute la population, alors que les prix des logements sont détermin
-
[13]
Debelle (2004), par exemple, n’observe pas d’augmentation tendancielle manifeste de la charge des intérêts dans huit pays. D’après des études réalisées par les banques centrales de la France et des pays Nordiques, la charge des intérêts des ménages aurait diminué ces dernières années (Banque de Finlande, 2004, Danmarks Nationalbank, 2005, Norges Bank, 2005, Riksbank, 2004 et Wilhelm, 2005). De même, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (2005) fait état d’une baisse de la charge des intérêts et l’OCDE (2005a) estime que celle?ci est stable au Royaume?Uni.
-
[14]
La Banque centrale de l’Australie fait elle aussi état d’une augmentation du ratio du service des emprunts hypothécaires. L’accroissement prononcé de l’endettement des ménages est principalement imputable à une diminution de moitié des taux hypothécaires et du taux d’inflation entre les années 80 et les années 90. Par ailleurs, les ménages et les investisseurs ont pu conserver des niveaux d’endettement plus élevés pendant de plus longues périodes qu’auparavant grâce à l’apparition de produits novateurs à la suite de la déréglementation financière et à une concurrence accrue entre les sources de crédit (Macfarlane, 2003). Voir également Australian Bureau of Statistics (2004) et Reserve Bank of Australia (2004).
-
[15]
Les ménages néerlandais sont fortement incités à avoir des emprunts hypothécaires d’un niveau élevé étant donné le régime fiscal extrêmement favorable applicable au financement par l’emprunt des logements occupés par leur propriétaire. Ter Rele et van Steen (2001) ont estimé que la réduction des coûts de logement, pour les propriétaires?occupants, augmente fortement en fonction des revenus en cas de financement par un emprunt hypothécaire. Le financement hypothécaire est encore plus avantageux s’il se double d’une assurance du capital. Dans ce cas, le remboursement du principal est versé sur une police d’assurance au lieu d’être déduit de l’encours de l’emprunt. Cela permet à l’emprunteur de maximiser ses déductions d’intérêts hypothécaires en ne remboursant pas l’emprunt mais en accumulant simultanément un capital dans une police d’assurance pour rembourser l’emprunt à l’échéance de celui-ci. Voir OCDE (2004) pour plus de détails.
-
[16]
Ayuso et Restoy (2003) aboutissent à des résultats similaires pour l’Espagne, Barham (2004) pour l’Irlande, Weeken (2004) pour le Royaume?Uni et Gallin (2004), Himmelberg et al. (2005) et Quigley et Raphael (2004) pour les États?Unis.
-
[17]
Les données statistiques présentées dans le tableau III.8 de l’appendice révèlent également que les ratios prix-loyer, comme les indicateurs d’accessibilité financière, ne sont pas stationnaires.
-
[18]
Cet indicateur d’équilibre approximatif compense en partie la non-stationnarité des séries. Une autre approche aurait consisté à étalonner les séries sur un point où les loyers effectifs sont égaux aux coûts d’utilisation, mais les séries de coûts d’utilisation ne remontent qu’à 1995. La procédure utilisée ne donne pas de bons résultats dans le cas de l’Allemagne en raison de la baisse tendancielle prononcée du ratio prix-loyer à partir du début des années 80. Pour ce pays, on considère donc arbitrairement que les deux séries se croisent en 2000. Le choix d’une date antérieure impliquerait une sous-évaluation plus marquée.
-
[19]
La dynamique à court terme des marchés du logement peut avoir des effets très prononcés sur les prix des logements. Ortalo-Magné et Rady (2005), par exemple, utilisant un modèle fondé sur le cycle de vie, montrent que les variations des revenus des propriétaires lourdement endettés peuvent entraîner des mouvements marqués des prix, notamment lorsque ces propriétaires acquièrent des biens de plus en plus coûteux. Les transferts intergénérationnels de patrimoine immobilier peuvent avoir des effets similaires.
-
[20]
Voir OCDE (2004a et 2005a) et Barker (2004).
-
[21]
Voir OCDE (2004 et 2006).
-
[22]
Voir Gallent et Kim (2001), Hannah et al. (1993) et OCDE (2005).
-
[23]
Plusieurs études ont été consacrées à l’impact de l’évolution démographique sur la demande de logements. Voir Cerny et al. (2005) pour le Royaume?Uni, FitzGerald (2005) pour l’Irlande, Kohler et Rossiter (2005) pour l’Australie et Krainer (2005) pour les États?Unis.
-
[24]
Voir par exemple Scanlon et Whitehead (2005) pour une description du profil et des intentions des investisseurs bailleurs au Royaume?Uni.
-
[25]
Voir Koeva et Moreno (2004).
-
[26]
Voir Morgan Stanley (2005).
-
[27]
Voir Girouard et Blöndal (2001). Ortalo-Magné et Rady (1999) estiment que la déréglementation financière a eu une influence particulièrement grande sur la cohorte de primo-accédants à la propriété au Royaume?Uni.
-
[28]
Aux États-Unis, par exemple, la proportion de prêts hypothécaires à taux révisable est passée d’environ 15 % en 2000-2003 à quelque 33 % en 2004-2005, d’après l’enquête mensuelle du Federal Housing Finance Board sur les taux d’intérêt.
-
[29]
Il est difficile de déterminer l’ampleur des pressions à la baisse qu’une hausse des taux d’intérêt, prise isolément, exercerait sur les prix des logements. D’après des modèles de prix des actifs, par exemple, l’effet serait important, mais de tels calculs permettent seulement de modéliser l’évolution du prix souhaité. Dans la pratique, le profil d’ajustement effectif dépendrait aussi d’autres facteurs, comme l’évolution démographique, la réglementation, la proportion de prêts à taux variable, les possibilités de conversion des emprunts, la déductibilité fiscale et la conjoncture économique.
-
[30]
Voir Catte et al. (2004).
-
[31]
Voir Eschenbach et Schuknecht (2002) et Girouard et Price (2004).
-
[32]
Voir Dobson et Hufbauer (2001).
-
[33]
Voir Bernanke (2002). Selon ce point de vue, les coûts d’une intervention face à une augmentation rapide des prix réels des logements l’emporteraient sur ses avantages, dans une large mesure parce que les mécanismes de transmission sont affectés de retards importants et variables. À cet égard, un relèvement préventif des taux d’intérêt (au delà du niveau jugé nécessaire pour préserver la stabilité globale des prix) risquerait fort d’être contre-productif (ses effets se feraient sentir après que le marché immobilier ait cessé de monter). En outre, un resserrement destiné à étouffer dans l’œuf une bulle spéculative dans l’immobilier (à supposer que celle-ci puisse être clairement identifiée) est jugé potentiellement préjudiciable aux autres secteurs.
-
[34]
Voir Banque centrale européenne (2005) et Issing (2003).
-
[35]
Aux États?Unis, par exemple, un retour du rapport prix/loyer à sa tendance de longue période représenterait, selon une estimation, un choc deux fois moins important que la chute des marchés d’actions américains entre 2000 et 2002, et serait sans doute facilement absorbé (Yellen, 2005). Les économies qui résistent généralement bien aux chocs sont celles où les marchés du travail et les marchés de produits sont flexibles et où les systèmes financiers fonctionnent bien. Ils se caractérisent en général par des taux de croissance potentiels supérieurs à la moyenne de l’OCDE.