Notes
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Texte rédigé à partir de l’exposé oral fait le 30 Novembre 2002 au Colloque de la Société du Rorschach et des méthodes projectives de langue française, Boulogne-Billancourt.
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Membre du Groupement français du Rorschach depuis 1951. Présidente honoraire de la Société du Rorschach et des méthodes projectives de langue française.
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Ruth Béjarano-Pruschy, psychanalyste, travaillait dans un cabinet de sélection professionnelle.
1Un demi-siècle de publications, cela se fête de toute évidence car s’inscrivent là les jalons d’une aventure passionnante qui, à travers de nombreuses tribulations et contre vents et marées, a réussi à mettre en place le statut scientifique d’une épreuve psychologique créée en 1921 et présentée par son auteur, Hermann Rorschach, comme « une expérience perceptive isolée ».
2Cela se fête d’autant plus que c’est l’occasion d’exprimer notre gratitude et notre admiration pour ceux qui en ont été les pionniers, tels Didier Anzieu : il a été le premier rédacteur du Bulletin du Groupement Français du Rorschach de 1952 à 1961 et c’est en hommage à Didier Anzieu que fut publié le Volume 7 de Psychologie Clinique et Projective en 2001. Tout au long de ces années, il a apporté son concours à la publication d’ouvrages sur les méthodes projec-tives, il a aidé à l’organisation de colloques et il a surtout lancé l’enseignement des méthodes projectives à l’université. Il a été le garant de ce mode de pensée et d’expression que l’on appelle la « psychologie projective ».
3Le Bulletin a été voulu comme bulletin de liaison entre les membres du « Groupement Français du Rorschach », association de recherche que nos aînés ont constitué, en Mars 1950, sur l’incitation de l’« Association Internationale du Rorschach », fondée elle-même, en 1948, à Zurich. Le « Groupement », bien que modeste à l’origine (56 membres), est présidé par Daniel Lagache, professeur à la Sorbonne ; son comité de patronage est prestigieux (4 professeurs de la faculté de Médecine, 2 professeurs du Collège de France, Piéron et Wallon, 1 professeur de la Sorbonne, Merleau-Ponty, et un professeur de l’Institut de Psychologie, Fraisse). C’est dire que l’intérêt pour Rorschach, psychiatre, et pour le test de Rorschach en psychiatrie et en psychologie était déjà patent. Un « Symposium Rorschach » s’est tenu à Paris au Congrès de psychiatrie, en 1950, les psychiatres ont été parmi les premiers à s’intéresser au Psychodiagnostic de Rorschach.
4Y avait-il lieu de fonder un « Groupement du Rorschach » ? Certes oui, car l’après-guerre a vu une telle éclosion de travaux empiriques, d’études cli-niques et même de recherches théoriques sur le Rorschach et les techniques projectives qu’il était urgent d’organiser des échanges et des rencontres entre praticiens. Il fallait aussi s’informer des travaux réalisés aux Etats-Unis car là-bas le Rorschach et les techniques projectives dominaient le champ psychologique : il fallait surtout organiser la formation à la pratique des méthodes projectives.
5De fait, à l’époque, en France, on notait quatre domaines d’utilisation du Rorschach :
6- Tout d’abord l’évolution de la perception chez l’enfant, objet de recherches systématiques menées par Cécile Beizmann, maître de recherches au CNRS, au laboratoire du Professeur Wallon. Ces recherches visaient la « mentalité enfantine » dans son ensemble. Un autre groupe, celui du Dr Schachter à Marseille, travaillait sur des symptômes isolés, âge par âge, mais cette accumulation de constats à partir de 9000 dossiers n’offrait guère de réflexion sur le cadre interprétatif de l’épreuve.
7- La recherche des motivations professionnelles a été, aussi étonnant que cela puisse paraître, un champ d’application du Rorschach, dans la sélection des cadres et l’orientation professionnelle des adolescents. On doit à Ruth Béjarano-Pruschy [3] d’insister sur les mécanismes inconscients infléchissant la passation du test et de parler de « transfert » dans la relation testeur/testé - et ceci en 1948 ; alors qu’en 1954 paraît aux Etats-Unis l’ouvrage de Roy Schafer dont plusieurs chapitres sont consacrés à ces thèmes, en France il faudra plus de vingt ans pour que les données de « la situation projective » soient considérées comme essentielles.
8- La visée psychodiagnostique du Rorschach est évidemment très présente mais centrée sur l’épilepsie et la schizophrénie. C’est le Dr Françoise Minkowska, psychiatre et phénoménologue, qui se passionne pour le Rorschach et utilise « tout du Rorschach », disait-elle : le langage, le comportement et surtout le « climat » des planches à travers une analyse du déroulement des réponses, faite mot à mot. On se souviendra de l’ardeur qu’elle mettait à interpréter les Rorschach et les dessins d’enfant lors d’une exposition et à dégager les modalités « glischroïde » et « schizoïde » de ces productions par référence aux œuvres de Van Gogh et de Seurat.
9- Des études ponctuelles sont aussi à noter, elles portent sur des facteurs isolés du test, essentiellement sur les réponses kinesthésiques dont la signification psychologique semblait très complexe puisqu’elle pouvait se discuter en termes de contrôle, de réflexion mais aussi en termes d’empathie, d’identification, comme plus tard en termes de pensée et d’imaginaire.
10Qui sont les auteurs de ces différents travaux et prises de position ? Ce sont surtout des médecins de culture philosophique et humaniste, des psychologues du travail, des conseillers d’orientation professionnelle, des chercheurs en psychologie de l’enfant et aussi de rares psychanalystes, les psychologues cliniciens n’ayant pas encore acquis droit de cité.
LE BULLETIN
La première série (numéros 1 à 19-20) (1952 à 1966)
11Revenons au Bulletin lui-même. Le numéro 1 (36 pages), paru en Janvier 1952, comporte 3 articles originaux, une étude de cas et une riche documentation. Les statuts du « Groupement », la composition des trois comités, la liste des membres, les comptes rendus de séances de travail y trouvent éga- ement leur place. Ce numéro, très sobre d’apparence, composé comme un bulletin interne, inaugure une première série du numéro 1 aux numéros 1920, soit 10 numéros simples, 5 numéros doubles, parus entre 1952 et 1966. Didier Anzieu sera rédacteur des 12 premiers numéros. Les sommaires gardent le schéma du premier fascicule mais ils varient en fonction des intérêts des auteurs, de l’évolution des idées et de la formation des groupes d’études en province, à Marseille, à Strasbourg et à Bordeaux.
12Parmi les travailleurs de la première heure, il faut nommer Nella Canivet, esprit clair et rigoureux, intéressée par la signification psychologique des données du Rorschach, adaptant avec le Dr Ombredane les positions de l’école américaine de Klopfer. Dès 1945, elle proposait un enseignement en petits groupes, dont Didier Anzieu, Jacques Perse et moi-même avons bénéficié ; formation complétée ensuite par le Dr Violet Conil, psychanalyste orientée vers la psychopathologie. Le monde médical était très présent durant cette période : les docteurs Eugène et Françoise Minkowska et la référence phénoménologique, les docteurs Dublineau, Verdeaux, Schachter, Morali, Burstin, Pichot, faisant état d’une pratique clinique déjà très avancée. D’autres collègues se sont associés efficacement à ce courant d’action, telles Renée Stora qui travailla sur le test de l’arbre, Zena Helman qui animera longtemps un cours sur la méthode Minkowska et plus tard Francine Cerf.
13Il convient de rendre un hommage tout à fait particulier à Cécile Beizmann, cheville ouvrière principale du groupe : c’est à son incitation que fut créé le « Groupement » et c’est à elle que fut confié le premier enseignement officiel du Rorschach à l’Institut de Psychologie.
14Ce qui reste pour moi dominant de cette période d’activité, c’est la publication de l’article du Professeur Daniel Lagache : « La rêverie imageante, conduite adaptative au test de Rorschach », dans le Numéro 9 de Janvier 1957. Article princeps, base, point de départ de notre conception du Rorschach. Paru une première fois en 1942, il n’avait pas pu être diffusé du fait de la guerre et même en 1957 il n’a pas eu l’écho qu’il méritait, alors que pour notre optique c’était le déclencheur puisqu’il donnait enfin la référence interprétative nécessaire tant attendue, largement élaborée par la suite par l’école de l’Ego Psychology.
15Dans ces mêmes perspectives, parut la monographie de Myriam Orr sur « L’imago maternelle au Rorschach ». Le travail qu’elle a mené sur des groupes d’enfants envoyés en Israël en tant que réfugiés l’a sensibilisée à tout ce qui dans l’épreuve de Rorschach pouvait être rapporté à l’imago maternelle et au besoin d’autoreprésentation, le test pouvant être considéré comme un autoportrait.
16En 1961, le « Groupement » change de titre et devint la « Société Française du Rorschach et des Méthodes Projectives », présidée par le Dr Morali Daninos, personnalité riche, originale et éclectique. Jacqueline Verdeaux prend la charge de rédacteur et le comité de rédaction, dont je fais partie, décide de ne publier qu’un numéro du Bulletin par an. Des modifications de fond interviennent, élargissant le champ d’action aux méthodes projectives autres que le Rorschach, telles le CAT, le Village, le test de l’arbre, le test Z et surtout le TAT. Les articles font état de travaux anglais, allemands, israéliens. Les sujets d’étude se diversifient, au fil des numéros paraissent des études de groupes, de médecins et d’ingénieurs en particulier. À l’opposé de ce type d’articles, on trouve des essais de modèles synthétiques ou typologiques du Rorschach. Des expériences ethnologiques sont rapportées. Des réflexions théoriques sont proposées sur la phénoménologie de l’interprétation, le passage à l’imaginaire, la déréalisation.
17En bref, se dessinent déjà des orientations différentes : la réduction du Rorschach à un système objectif, typologique, le constat formel quasi psychométrique et aussi la recherche encore discrète de ce que nous appelons maintenant le processus de la réponse et le caractère particulier de la situation projective. Tout cela fait que la décision est prise d’organiser un congrès International à Paris en 1965, qui réunira 500 participants de 22 pays et dont le compte rendu clôt cette première série de bulletins.
La deuxième série (numéros à couverture blanche glacée, 21 à 38)(1967 à 1994)
18L’idée se fait jour de publier des numéros à « thèmes » pour les besoins de la diffusion et de la didactique, les thèmes sont ceux des symposia organisés par la Société. Le Dr Pechoux de Lyon est responsable du Bulletin dont les numéros traitent de la psycholinguistique, du concept d’identification, des contenus et thèmes au Rorschach, du test du Village avec Mireille Monod et Segalen.
19C’est Justin Schlegel, psychologue du travail très impliqué dans la Société, qui est chargé de la rédaction des numéros 28 à 34 entre 1974 et 1986. La participation au Bureau du Dr Meyer Timsit de Liège enrichit beaucoup les diverses activités. Le numéro 32 sur les « Toxicomanies », pour lequel Schlegel et Timsit ont beaucoup œuvré et ont obtenu une aide financière du Ministre de la Santé, témoigne d’une approche devenue pluridisciplinaire avec une introduction clinique du Dr Bergeret. Le Dr Durand de Bousingen, de Strasbourg, devient un collaborateur très actif.
20Le numéro 33 consacré au « Narcissisme », introduit par le Dr Daniel Wildocher, est constitué d’articles du « Groupe de recherche en psychologie projective » de l’Institut de psychologie : voici donc la première intervention collective du groupe des enseignants du « Certificat de Formation aux Techniques Projectives ».
21Quant au numéro 34 « La représentation de soi », il a été publié à Liège puisque le Colloque sur ce thème était organisé par nos collègues belges, Jeannine Blomart et Alex Lefebvre.
22L’irrégularité des parutions du Bulletin est compensée par la publication des colloques de la Société dans la revue Psychologie médicale (1989/21/7 et 1990/22/8). Par ailleurs, d’autres revues de psychologie ont ouvert leurs pages aux techniques projectives. Il s’agit surtout du Bulletin de Psychologie en 1963, 1978 et 1985 ; Psychologie Française en 1973 (tome 18), en 1983 (tome 28), en 1987 (tome 32) et enfin la Revue de Psychologie Appliquée en 1984, (tome 34-1, tome spécial consacré au centenaire de la naissance d’H.Rorschach, sous la direction de P. Pichot), en 1990 (tome 40-2, numéro exceptionnel publié à l’occasion du XIIIème Congrès International du Rorschach à Paris, sous la direction de N.Rausch).
23Un peu centrée sur elle-même dans la première décennie, la « Société » a largement essaimé, surtout de plus en plus en psychologie par l’action de ses membres psychologues cliniciens devenus pour certains universitaires.
24C’est ici que se place notre congrès, le XIIIème Congrès International du Rorschach et des Méthodes Projectives, qui a eu lieu à Paris en Juillet 1990, à l’Unesco, avec 650 participants. Il me tient à cœur de rappeler le franc succès de ce congrès non seulement par les « espaces » de prédilection que sont Paris et le Palais de l’Unesco, mais aussi par l’extrême convivialité qui régna dans les rencontres et les échanges. Le travail scientifique a été de premier ordre, très bien préparé par le Comité scientifique présidé par Meyer Timsit, et la représentation internationale y fut très large. Les actes du Congrès, dont les rédacteurs furent Anne Andronikof et moi-même, ont été publiés dans Rorschachiana XVII, ils sont toujours disponibles. Les Rorschachiana, publiés en Suisse dès 1945 en trois langues, étaient dès 1952 consacrés aux comptes rendus des Congrès Internationaux du Rorschach. Depuis 1993, Rorschachiana, soit la même revue publiée par Hogrefe et Huber à Berne en anglais, est une revue de la « Société Internationale Rorschach », le premier rédacteur étant Irving Weiner et depuis le volume 23 Anne Andronikof.
25Pour les numéros 35, 36, 37, un vent de modernité modifie l’activité de la « Société » et surtout le Bulletin dont Anne Andronikof devient rédacteur. Le Comité de rédaction décide de créer un Comité de lecture des articles qui devront être remis sous disquettes. Le Comité cherche un nouvel éditeur et surtout il obtient le recensement des articles par « Psyc Info » et les « Psychological Abstracts ». Les Bulletins à thèmes sont sous la responsabilité de rédacteurs invités : c’est ainsi que le numéro 36 est confié à Claude de Tychey, de Nancy, et le 37 sur l’« Adolescence » à Catherine Chabert et moi-même en 1993.
26Le dernier Bulletin « blanc » sera le 38 (1994). Il s’agit d’un numéro spécial, en hommage à Meyer Timsit. Numéro particulièrement riche, reflet de la richesse de personnalité de Timsit, de l’extrême diversité de ses intérêts, de son intense implication dans la vie de la « Société ». Des contributions originales de haut niveau constituent le gros de ce numéro spécial dont j’ai été le rédacteur. Ce numéro 38 clôt la série des Bulletins de la Société du Rorschach et des Méthodes Projectives publiés depuis 1952 jusqu’en 1994.
27On notera que bien des modifications sont intervenues dans la rédaction et la publication du Bulletin. Celle qui est essentielle, c’est l’intervention progressive des universitaires dans la vie de la « Société » et donc du Bulletin. La conjoncture a été particulièrement favorable de par l’organisation d’un enseignement universitaire de deux ans à l’Institut de Psychologie de l’Université René Descartes (Paris 5), et par la nomination aux postes d’enseignants statutaires de moi-même puis de Vica Shentoub, déjà chercheurs au CNRS, de Rosine Debray et de Catherine Chabert. Des psychologues cliniciens praticiens, nos précieux assistants, nous ont permis d’essaimer pratique et recherche dans d’autres groupes de province et d’autres universités.
28L’appartenance à l’université élargit grandement nos possibilités d’action et de communication. Le fait d’avoir à organiser un enseignement systématique, théorique et pratique, d’intégrer cet enseignement dans les autres programmes de psychologie, de mettre sur pied des projets de recherche, donna à notre groupe des responsabilités et des lignes d’action d’une tout autre envergure et ce n’est qu’en groupe, qu’en équipe, que l’on pouvait espérer aboutir, et l’équipe était toute prête. Ainsi les activités de la « Société » intégrèrent en quelque sorte l’université qui offrit une voie royale à la poursuite de l’œuvre de recherche et de clinique en matières de techniques projectives.
PSYCHOLOGIE CLINIQUE ET PROJECTIVE (1995 À CE JOUR)
29L’organe officiel de la « Société du Rorschach et des Méthodes Projectives de Langue Française » devient Psychologie Clinique et Projective. Il bénéficie du soutien du Laboratoire de Psychologie Clinique de Paris-5. L’éditeur Dunod qui publie toute une série d’ouvrages sur les épreuves projectives en réalise la parution. C’est la troisième série (série orange), depuis 1995 jusqu’à ce jour.
30La publication est semestrielle, le rédacteur en chef est Monika Boekholt (Paris 13), aidée de Michèle Emmanuelli (Paris 5), le secrétariat, poste clé s’il en est, est assuré avec maestria par Marie-Laure Sudre. Un comité de lecture international est créé, en plus du comité local.
31L’objectif essentiel de la revue est d’articuler clinique et théorie, d’où la recherche d’articles théoriques pour chacun des numéros. 1995 et 1996 ont vu paraître quatre numéros comme prévu (« Féminin-Maternel », « Problématiques du féminin », « Violences », « Processus de pensée »).
32À ce moment, Dunod a rompu le contrat en nous laissant la disposition de la maquette de couverture. La « Société » a décidé de poursuivre la publication par elle-même en se limitant à un numéro annuel. La présidente de la Société devenait Directeur de publication, la responsabilité d’un numéro étant confiée à un rédacteur invité. Ce seront des numéros à thème qui vont paraître, comportant aussi des travaux hors thème, des articles de jeunes thézards, des articles-dialogues.
33Ces numéros concernent « Psychosomatique » (rédacteur Claude de Tychey, de Nancy) « Actualité de la Névrose » (rédacteur Michèle Emmanuelli, de Paris) « Neuropsychologie et Psychologie Projective » (rédacteur Colette Merceron, de Lausanne) « Organisation et désorganisation psychiques chez l’enfant » (rédacteur Monika Boekholt, de Paris). Un volume est composé en hommage à Didier Anzieu (rédacteur Catherine Chabert, de Paris) et enfin le volume 8 consacré au TAT (rédacteur Françoise Brelet-Foulard, de Paris). Le Directeur de publication devient Claude de Tychey, professeur de psychologie clinique à Nancy-2. Le volume 9 à paraître porte sur « Diagnostics et pronostics ».
POUR CONCLURE
34L’historique de ces publications montre une certaine discontinuité. Un patient labeur d’accumulation des données a parfois donné place à des éclairs de génie qui situaient ces épreuves d’étude de la personnalité dans des cadres théoriques psychologiques et non plus diagnostiques.
35La diversité des approches, qui existe jusqu’à nos jours, s’inscrit de facto dans l’explicite-implicite de l’objet Rorschach, cet objet réel qui renvoie à l’imaginaire comme la représentation suscite l’affect.
36C’est ainsi que le Rorschach devient outil de pensée. Il va servir des hypothèses sur la projection de l’image corporelle, la symbolisation, la mentali-sation par exemple. Bien des notions du fonctionnement psychique individuel s’inscrivent ainsi dans le concret d’un discours vivant. L’aventure Rorschach est donc toujours en cours.
37C’est non sans émotion que j’ai retracé, et revécu, ce cheminement d’idées et de réalisations dû à la richesse de l’épreuve et à la créativité des auteurs de ces publications.
Notes
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Texte rédigé à partir de l’exposé oral fait le 30 Novembre 2002 au Colloque de la Société du Rorschach et des méthodes projectives de langue française, Boulogne-Billancourt.
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Membre du Groupement français du Rorschach depuis 1951. Présidente honoraire de la Société du Rorschach et des méthodes projectives de langue française.
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Ruth Béjarano-Pruschy, psychanalyste, travaillait dans un cabinet de sélection professionnelle.