Peut-on considérer le rendez-vous entre recherche en psychanalyse et écriture du cas comme relativement manqué ? Dans cet article, l’auteur répond par l’affirmative, en proposant d’en repérer les causes et les conséquences.
Les causes ? La pluralité insaisissable de l’objet « écriture de cas », l’inspécifiable spécificité analytique des écrits cliniques et la massivité de la question déontologique. Les conséquences ? Un décrochage de la psychanalyse par rapport aux normes contemporaines de réflexivité sur l’écriture -avec ses conséquences sur la teneur des débats intra- et extra-disciplinaires.
Les sciences expérimentales comme les sciences sociales et historiques ont pourtant, depuis les tournants linguistiques et pragmatiques des années 1960-1980, considéré leurs régimes d’écriture comme des objets de recherche à part entière.
C’est à la constitution d’un champ de réflexivité sur les pratiques d’écritures cliniques que l’auteur en appelle, désigné, en référence au précédent historiographique, par le terme de « clinicographie » : dans le cas de la recherche ici inaugurée, une clinicographie psychanalytique, sous-champ de l’épis- témologie analytique.
- Écriture
- cas
- clinique
- clinicographie
- études de cas
- épistémologie
- littératie
- sociologie historique des sciences
- expérimental
- singulier
Frontiers of a psychoanalytic clinicography
Frontiers of a psychoanalytic clinicography
Can we consider the relationship between psychoanalytic research and case studies as relatively missed? In this article, the author answers in the affirmative, and explores the causes and consequences of doing so.
The causes? The elusive plurality of the object « case study », the « unspecifiable » analytic specificity of clinical writings, and the massiveness of the deontological question at hand. The consequences? The disentanglement of psychoanalysis from contemporary norms of reflexivity about writing – with all the consequences that implies for the tenor of intra and extra-disciplinary debates. This disentanglement is particularly important when considered in light of the fact that since the linguistic and pragmatic turns of the 1960s through the 1980s both the experimental sciences and the social and historical sciences have taken their own regimes of writing as complete objects of study.
Referring to historiographical precedent, the author argues for the constitution of reflexivity about the clinical writing, terming this reflexivity « clinicographie ». In the case of the research begun here, this psychoanalytic « clinography » is a subset of analytic epistemology.
- Writing
- case
- clinical
- clinicography
- case studies
- epistemology
- literacy
- historical sociology of sciences
- experimental
- singular
Mots-clés éditeurs : clinicographie, expérimental, Écriture, sociologie historique des sciences, cas, clinique, études de cas, singulier, littératie, épistémologie
Date de mise en ligne : 07/11/2017
https://doi.org/10.1051/psyc/20174414