L’autisme, considéré comme l’un des syndromes des Troubles envahissant du développement, est lui même multiple. Mais il l’est apparemment moins dans ses manifestations symptomatiques, synchroniques – dont la formulation reste à clarifier – que dans ses formes d’évolution syndromiques ou diachroniques qui excluent d’en déduire quelque étiologie exclusive. Les trois altérations qualitatives répertoriées par les classifications actuelles ne paraissent pas plus cohérentes que les deux symptômes pathognomoniques proposés par Kanner. Ces altérations, comme les déficiences repérées lors des tests d’évaluation, ne résistent pas aux observations lors de suivis prolongés. Les hypothèses étiologiques biogénétiques ou psychogénétiques sont tout au plus envisageables pour certains cas et ne peuvent être généralisées. Mais la convergence des symptômes relevant d’étiologies très variées ne peut qu’interroger nos modèles de représentation de la symbolisation comme de son développement normal ou pathologique. La précocité des troubles autistiques, au regard d’autres troubles psychotiques, est avérée mais reste relative, d’autant que les signes précoces, avant 2 à 3 ans, ne sont le plus souvent que des indicateurs de risques. Le délai, entre les premières apparitions d’expressions symboliques et l’âge permettant le diagnostic, incite à penser qu’il s’agit moins d’un problème d’émergence ou d’accès à la dimension symbolique que de la consolidation de cette symbolisation. Si la conception de l’autisme primaire normal apparaît aujourd’hui réfutée, il reste à tenir compte des formes particulières d’investissement et d’attachement autistiques.
Mots-clés éditeurs : syndromes, symptômes, symbolisation, investissements, autismes
Date de mise en ligne : 06/02/2014
https://doi.org/10.1051/psyc/201336116