Notes
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[1]
L’Information, 26 septembre 1964. Les journées parlementaires de l’UNR se tinrent à Dinard, sur les terres d’élection du jeune secrétaire d’État, Yvon Bourges, les 22, 23 et 24 septembre 1964.
-
[2]
La Croix, 20 mars 1966.
-
[3]
Notamment à travers Olivier Guichard, « responsable numéro un de la commission des investitures de la majorité » pour Le Nouvel Observateur du 21 décembre 1966. Voir également Jean-Paul Cointet, Bernard Lachaise, Sabrina Tricaud (dir.), Georges Pompidou et les élections (1962-1974), Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2008.
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[4]
Voir par exemple L’Express, semaine du 27 juin au 3 juillet 1966 ou Le Monde daté du 2 février 1967.
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[5]
L’Express (12-19 décembre 1966) est le premier titre à utiliser cette expression. Les dix candidats en question étaient : Pierre Mazeaud, Louis Limoujoux et Philippe Chabassier en Haute-Vienne, Jean Charbonnel, Jacques Chirac, Jean-Baptiste Brugeaud en Corrèze, Claude Binet et Auguste Mazet dans la Creuse, Jean-Pierre Dannaud et Bernard Pons dans le Lot.
-
[6]
Herald Tribune, 16 décembre 1966.
-
[7]
Bernard Lachaise, Le gaullisme dans le Sud-Ouest au temps du RPF, Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest, 1997.
-
[8]
Article de Pierre Viansson-Ponté dans Le Monde, 7 juillet 1966.
-
[9]
Cf. Christian Delporte, La France dans les yeux : une histoire de la communication politique de 1930 à nos jours, Paris, Flammarion, 2007.
-
[10]
Le Nouvel Observateur, 4 janvier 1967.
-
[11]
Le Figaro, 10-11 décembre 1966.
-
[12]
François Audigier, « Évolution du service d’ordre gaulliste des années cinquante aux années soixante : quand la modernisation partidaire passe par la pacification militante », in Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier (dir.), Les partis et la République, La recomposition du système partisan (1956-1967), Presses universitaires de Rennes, 2007, pp. 125-138.
-
[13]
Le Populaire, 29-30 décembre 1966.
-
[14]
L’Humanité, 18 décembre 1966.
-
[15]
Voir les déclarations de Bernard Pons, rapportées par La Corrèze républicaine et socialiste du 14 janvier 1967.
-
[16]
Le « non » de la Corrèze au référendum du 28 septembre 1958 avait, par exemple, valu à ce département le surnom de « petite Guinée ».
-
[17]
Combat, 13 février 1967.
-
[18]
Combat, 30 septembre 1966. New York Times, 3 octobre 1966.
-
[19]
Entretien avec Jean Charbonnel, 26 juin 2007.
-
[20]
La Corrèze républicaine et socialiste du 28 janvier 1967 attribuait le lancement des « jeunes loups » « dans le froid et la neige » du Limousin au « vieux renard » Pompidou. La candidature du Premier ministre aux législatives dans un département proche - le Cantal - accréditait, aux yeux de la gauche, l’idée d’une opération commando lancée depuis l’Hôtel Matignon.
-
[21]
Catherine Clessis, Bernard Prévost, Patrick Wajsman, Jacques Chirac ou la République des « cadets », Paris, Presses de la Cité, 1972, p. 77-78.
-
[22]
Le Monde, 6 décembre 1966.
-
[23]
Le Monde, 14 décembre 1966.
-
[24]
Le Nouvel Observateur, 21 décembre 1966.
-
[25]
L’Aurore, 30 janvier 1967.
-
[26]
L’Express, 24 octobre 1966.
-
[27]
Le Monde, 10 janvier 1966.
-
[28]
L’Express, 12-19 décembre 1966.
-
[29]
« Quo no de ascendam », « Jusqu’où ne monterai-je pas ? ». Il pouvait aussi s’agir d’une référence aux qualités d’alpiniste de Pierre Mazeaud… Voir Le Nouvel Observateur, 15-21 février 1967.
-
[30]
Le Monde, 31 décembre 1966.
-
[31]
En mars 1967, les résultats de la majorité dépassèrent de 4% en Haute-Vienne, de 15% dans la Creuse et de 13,2% en Corrèze ceux obtenus en novembre 1962.
-
[32]
6-12 mars 1967.
-
[33]
Voir par exemple l’article « UMP. La bataille des jeunes loups », dans Le Point du 29 mai 2008, au sujet de la désignation du président des Jeunes de l’UMP.
-
[34]
15-21 février 1967.
-
[35]
L’Humanité, 3 mars 1967. La presse d’opposition a exagéré le rôle de l’exécutif dans la naissance de ces candidatures. Le souhait de briguer des suffrages émanait souvent des intéressés eux-mêmes. Entretien avec Jacques Trorial, 20 novembre 2008.
-
[36]
L’Humanité, art. cit.. Acteur de la lutte contre l’OAS en 1961-1962, Pierre Lemarchand, député de l’Yonne depuis 1962, avait été compromis dans l’affaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, le 29 octobre 1965.
-
[37]
Pierre Lelong avait adhéré au RPF en 1948, dès l’âge de 17 ans. Ancien élève de l’ENA, il appartenait au cabinet de Georges Pompidou à Matignon depuis le printemps 1962. Entretien avec Pierre Lelong, 7 septembre 2007.
-
[38]
Alors directeur général de la Production et des marchés au ministère de l’Agriculture.
-
[39]
Témoignage chrétien, 25 août 1966.
-
[40]
Le Nouvel Observateur, 25-31 janvier 1967.
-
[41]
Éditorial de Jean-Jacques Servan-Schreiber dans L’Express, 17-23 octobre 1966.
-
[42]
Marc-Olivier Baruch, « Les élites d’État dans la modernisation », in Serge Berstein, Pierre Birnbaum, Jean-Pierre Rioux (dir.), De Gaulle et les élites, Paris, La Découverte, 2008, p. 103.
-
[43]
Gilles Le Béguec, « Les premiers pas de la République des énarques », Bulletin de l’Institut d’histoire du temps présent, juin 1998, p. 8-23. Mendès France empruntait l’expression de « nouveaux messieurs » à la France de l’Occupation, dans une évidente intention polémique.
-
[44]
Marc-Olivier Baruch, « André Philip, réflexion et action d’un serviteur de l’État », in Christian Chevandier, Gilles Morin (dir.), André Philip socialiste, patriote, chrétien, Comité d’histoire économique et financière de la France, 2005, pp. 151-163.
-
[45]
Article de Serge Groussard dans L’Aurore, 21 janvier 1967.
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[46]
Article de Claude Imbert dans L’Express, 23-29 janvier 1967. Voir également Juvénal, janvier 1967.
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[47]
L’ouvrage publié par le Ministère de l’Intérieur sur Les élections législatives de mars 1967 compte 109 candidats issus des grands corps de l’État (Conseil d’État, Cour des Comptes, Corps diplomatique, Inspection des Finances, Corps préfectoral, administrateurs civils, administrateurs de la FOM, ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines).
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[48]
« Dans la vision du service de l’État qui inspirait la IVe République, les hauts fonctionnaires avaient reconnu un langage familier. Leur montée vers les postes de commande s’accéléra ». Alain Peyrefitte, Le Mal français, t. II, Paris, Le Livre de poche, 1976, p. 590.
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[49]
Les sommets de l’État. Essai sur l’élite du pouvoir en France, Paris, Seuil, « Points », 1994 (1977), 212 p.
1Le scrutin législatif de 1967 a très tôt été perçu par les observateurs comme une date importante dans l’histoire de la république gaullienne. Depuis les journées parlementaires de l’UNR en septembre 1964, le Premier ministre Georges Pompidou s’était affirmé, en effet, « comme le leader de la majorité et le futur chef du gaullisme [1] ». Son influence au sein des instances dirigeantes de l’UNR se renforça après la mise en ballotage du général de Gaulle à l’élection présidentielle de décembre 1965. L’hypothèse d’élections anticipées avait agité les milieux politiques au printemps 1966 [2] et l’implication du Premier ministre dans la préparation des législatives de 1967 [3] lui permit d’apparaître dès lors comme le véritable « patron » de la majorité. À cette occasion, la relève des « anciens combattants du gaullisme » par de « jeunes cadres » issus de l’administration, du Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA) ou des syndicats lui fut largement attribuée [4].
2Plusieurs mois avant la date des élections, la presse crut distinguer une « avant-garde » au sein de ces nouvelles générations du gaullisme politique. Dix candidats – au nombre desquels le secrétaire d’État à la Coopération Jean Charbonnel – se virent ainsi gratifiés du surnom de « jeunes loups [5]». Tous entendaient se faire élire dans le Quercy et le Limousin. Les journalistes présentèrent leurs tentatives comme une « opération » de conquête en terres socialistes et radicales. Au soir du 13 mars 1967, seuls Bernard Pons et Jacques Chirac entrèrent pourtant au Palais Bourbon. L’opération des « jeunes loups » s’est depuis perdue dans les limbes des biographies de Jacques Chirac, alors qu’elle avait suscité l’attention des media au-delà même de l’hexagone [6].
3Il nous faudra donc comprendre, en étudiant principalement la presse de l’époque, pourquoi « l’œil médiatique» s’est tourné à l’occasion des législatives de 1967 vers ce Centre-ouest de la France où le gaullisme se heurtait depuis longtemps à une culture de gauche très enracinée [7]. Le phénomène médiatique fut-il construit ou exploité par une UNR soucieuse d’incarner la modernité malgré neuf années d’exercice du pouvoir ? Nul doute que cette « microgénération » des « jeunes loups » prit valeur de symbole pour une série de phénomènes qui affectaient les milieux politiques des années 1960 : la fonctionnarisation des élus, le vieillissement des élites issues de la Résistance ou l’exigence de renouveau chez des électeurs dont le nombre avait cru de 3,5 millions par rapport à 1962.
Renouveler les méthodes et les candidats : une nécessité pour les gaullistes.
4Dans l’esprit de nombreux gaullistes, les législatives de mars 1967 devaient confirmer le résultat de décembre 1965, mais aussi permettre un renouvellement du personnel politique. C’est dans cette double perspective que l’UNR, alliée aux autres membres de la majorité au sein de l’Union de défense de la Ve République (UD-Ve), envisagea les investitures. Le changement des têtes devait s’accompagner d’un changement de méthodes. Avant le Conseil national de Poitiers des 18 et 19 juin 1966, des sondages locaux d’opinion furent ainsi commandés par l’UNR dans une cinquantaine de circonscriptions pour y connaître les attentes de l’électorat [8]. Les dirigeants gaullistes avaient tiré des leçons de l’élection présidentielle de décembre 1965 : un candidat inconnu des Français au début de la campagne, Jean Lecanuet, avait privé le général de Gaulle de nombreux suffrages en utilisant les ressources du marketing politique [9]. Aussi Jacques Baumel, secrétaire général de l’UNR, s’adjoignit-il, dès l’automne 1966, les services de Michel Bongrand et de son agence de communication « Service et méthodes », à laquelle les gaullistes avaient pourtant reproché de « lancer » Lecanuet « comme une savonnette » en 1965 [10]. L’objectif demeurait de donner à la majorité une image de dynamisme. La gamme des solutions proposées aux candidats s’étendait de l’édition de porte-clefs à leur effigie au matériel de campagne le plus classique (tracts, affiches) repensé au goût du jour. Les équipes de Michel Bongrand allèrent jusqu’à imaginer des réunions politiques au cours desquelles un ordinateur centraliserait les préoccupations des citoyens, recueillies au moyen de cartes distribuées au préalable [11].
5Ces efforts d’imagination témoignaient du besoin de repenser la forme des campagnes électorales à l’heure où le débat contradictoire s’effaçait au profit d’une « mise à distance médiatique de l’adversaire [12] ». Les moyens dont disposèrent les candidats gaullistes alimentèrent cependant les critiques de l’opposition. Le 17 décembre 1966, André Guérin notait ainsi dans L’Aurore que « les candidats officiels ne manquer[aient] de rien » pendant cette campagne. Cette remarque était lourde de sous-entendus. Quelques jours plus tard, le sénateur socialiste Antoine Courrière posait à ce sujet une question en forme d’accusation : « d’où vient l’argent ? [13] ». Le coût de ces «méthodes américaines» ne pouvait, dans l’esprit de beaucoup, qu’être supporté par l’État. La comparaison avec le système des candidatures officielles du Second Empire ou de Mac-Mahon s’en trouvait accréditée [14], d’autant que des candidats UD-Ve République n’hésitaient pas à mettre en avant l’appui des autorités préfectorales [15]. Au final, Michel Bongrand et son agence furent peu sollicités par les candidats UNR ; mais leurs méthodes avaient donné le ton chez des gaullistes soucieux d’afficher le renouvellement. C’est dans ce contexte que s’inscrivit l’opération des « jeunes loups » en Limousin et dans le Quercy.
Comment se construit un « événement médiatique » dans les années 60
6Dans cette France des années 1960 où l’aménagement du territoire se concevait comme une « ardente obligation », le Limousin faisait figure de front pionnier de la modernisation. La région souffrait de son enclavement et de l’exode rural. Or, la Corrèze, la Creuse et la Haute-Vienne avaient pris l’habitude, au XXe siècle, de manifester à chaque élection leur fidélité aux forces socialistes ou radicales. Depuis la Libération, un communisme grandi du martyre de la Résistance nuançait de rouge un paysage politique qu’on aurait pu croire immuable et ouvrait une fracture douloureuse avec la SFIO. Acquis au « non » en septembre 1958 comme en octobre 1962 [16], économiquement « arriéré », l’ouest du Massif central se refusait aux gaullistes dans les années 1960 : le journaliste Claude Gayman écrivait que « la stagnation [y était] de gauche [17]».
7Un gaulliste avait toutefois été élu député de Corrèze en novembre 1962. Jean Charbonnel, jeune magistrat à la Cour des Comptes, confirma ce succès en emportant la mairie de Brive-la-Gaillarde lors d’une élection partielle en septembre 1966 [18]. Depuis son entrée au Gouvernement en janvier 1966, il était considéré comme un espoir du gaullisme. C’est sans doute à son initiative que fut imaginée une présentation commune des candidats UNR en Limousin et dans le Quercy pour les législatives de mars 1967. Il ne déplaisait pas à ce normalien, qui avait adhéré au RPF dès la rue d’Ulm, d’apparaître comme une figure de proue générationnelle [19]. Rien n’indique en revanche que le Premier ministre Georges Pompidou ait imaginé lui-même cette médiatisation, quoique la presse d’opposition ait écrit à l’époque [20].
8Le 4 décembre 1966, les dix candidats investis par le Comité d’action pour la Ve République dans la Creuse, la Corrèze, le Lot et la Haute Vienne se réunirent à Solignac. Située au sud de Limoges, la belle église dont le parvis avait été choisi comme point de rencontre était le seul vestige de l’abbaye fondée en 631 par Éloi, ministre du roi Dagobert Ier. Le lieu avait de quoi frapper les imaginations. Des journalistes assistèrent à ce « conseil de guerre » aux allures de conjuration [21]. Leur récit donna naissance à un véritable événement médiatique : c’est la presse qui créa le phénomène des « jeunes loups » avec la complicité de Jean Charbonnel. Ce dernier avait imaginé un dispositif qui empruntait aux valeurs chevaleresques et à une forme de fraternité virile. « Nous jurons de rester unis jusqu’à ce que nous ayons mené à bien notre combat qui est celui de la relance économique, de la justice sociale » déclara-t-il en présence des journalistes parisiens. Et de manier la référence révolutionnaire : « Contre le mensonge, l’ignorance et les préjugés, et à l’exemple de cette Bastille que l’élan du peuple fit tomber, nous n’aurons de cesse que les murailles de cette forteresse soient tombées sous les coups de nos victoires [22]». La réunion de Solignac renforça l’idée que le gaullisme, au pouvoir depuis juin 1958, connaissait une forme de « nouvelle vague », et portait les aspirations au changement de la société française, contre une gauche présentée comme archaïque. Dès le 14 décembre 1966, le politologue Maurice Duverger, peu suspect de faiblesse pour le pouvoir, reprit cette analyse pour regretter que la SFIO fasse confiance « à des chevaux de retour peu attractifs ». Et de constater que l’UNR avait suscité des candidatures « incarnant les " couches nouvelles " dont parlait Gambetta », ce qui expliquait que « dans pas mal de circonscriptions incertaines, (…), une jeune droite dynamique affronte […] la vieille gauche traditionnelle [23] ». Dans un premier temps, l’opération des « jeunes loups » paraissait donc atteindre ses objectifs.
Un point névralgique de la campagne électorale
9La majorité, confiante dans sa victoire jusqu’à l’automne 1966, fut alertée par des rapports de préfets alarmants en décembre. Leurs estimations n’accordaient aux candidats de la Ve République qu’une majorité relative [24]. Dans ce Limousin et ce Quercy dont les gaullistes voulaient depuis peu faire des symboles, la majorité risquait d’essuyer un échec général jusqu’en la personne de Jean Charbonnel [25]. L’attention médiatique qu’avait recherchée les « jeunes loups » du gaullisme au début du mois de décembre 1966 faisait d’eux des cibles de choix pour toute la durée de la campagne. La FGDS répondit, de fait, à l’assaut des gaullistes en dépêchant en Limousin deux hommes neufs, éloignés des querelles locales et favorables à l’unité d’action avec les communistes : Roland Dumas et Robert Mitterrand, frère de l’ancien candidat aux présidentielles de décembre 1965. Comme les gaullistes dénonçaient la sclérose du Limousin et du Quercy, il pouvait désormais leur être répondu que leurs candidats ne représentaient que « la vieille droite déguisée en jeune[s] homme[s] [26]».
10Signe que l’enjeu y était d’importance, François Mitterrand effectua au moins deux déplacements dans le Limousin au cours de la campagne des législatives pour soutenir les candidats de la FGDS contre les « jeunes loups ». Il se rendit dans la circonscription que briguait son ami Roland Dumas les 24 décembre 1966 et 7 janvier 1967. Lors de sa seconde visite à Brive, il dénonça « la nouvelle caste des technocrates de l’ENA […], véritable armée de métier de l’administration » et estima que de Gaulle préparait aux Français une « nation robot gérée par des fonctionnaires tout-puissants [27]». Outre Jean Charbonnel, ancien élève de l’ENA, les deux candidats les plus médiatiques du groupe des « jeunes loups » occupaient en effet des postes au sein des cabinets ministériels : Jacques Chirac auprès de Georges Pompidou, et Pierre Mazeaud au ministère de la Justice. La personnalité de ce dernier, « alpiniste de classe, gaulliste de choc [28]», accrochait tout particulièrement les flashes des photographes et les plumes des journalistes. Parachuté dans la région pour les élections municipales de 1965, il n’avait pas réussi à ébranler l’autorité du socialiste Louis Longequeue sur sa ville de Limoges mais affichait si clairement ses ambitions que la presse lui prêtait la même devise qu’à Fouquet [29]. Parmi les dix circonscriptions où concourraient les « jeunes loups » de Solignac, la plus symbolique pour les gaullistes se situait pourtant dans le Lot, où le conseiller d’État Jean-Pierre Dannaud entendait contester le « système féodal » mis en place par le député sortant Maurice Faure. Georges Pompidou se rendit du reste à Cahors pour le soutenir, à la fin de l’année 1966. Il appela alors les Quercynois à libérer un territoire depuis longtemps « prisonnier d’oligarchies politiques [30]».
11Le premier tour des élections législatives de mars 1967 ne répondit pas complètement aux espérances des « jeunes loups » gaullistes du Limousin et du Quercy. Avec 37,73 % des suffrages exprimés, la majorité remportait un succès indéniable au niveau national, mais l’échec de Pierre Mazeaud (30,1 % des suffrages exprimés) face au socialiste Louis Longequeue apparaissait d’ores et déjà scellé dans la 3e circonscription de la Haute-Vienne. Les candidats de l’UD-Ve République dans la Creuse rassemblaient à peine 28,37 %. À l’inverse, Jean-Pierre Dannaud et Bernard Pons avaient réussi « leur coup de semonce » dans le Lot radical : les voix gaullistes s’y élevaient à 36,36 % des suffrages exprimés en moyenne. Jean Charbonnel et Jacques Chirac paraissaient bien placés, en tête du ballottage avec respectivement 48,9 % et 42,8 % des voix [31]. L’Express parlait d’un « essai marqué mais non transformé » pour les gaullistes, « au royaume du rugby [32]».
12Une semaine plus tard, le 12 mars 1967, la qualité des reports de voix au sein de l’opposition et une augmentation de la participation manquèrent de coûter la majorité aux gaullistes et à leurs alliés. Du côté des « jeunes loups », la principale surprise se produisit à Brive, où le secrétaire d’État Jean Charbonnel fut battu de 417 voix par Roland Dumas. Seuls deux des dix candidats présents à Solignac le 4 décembre 1966 décrochèrent un siège : Bernard Pons fut élu député dans le Lot et Jacques Chirac en Haute-Corrèze. Les intéressés l’avaient emporté sur les communistes Henri Thamier et Georges Emon, arrivés en tête au premier tour devant les candidats d’une opposition plus modérée. Jugée à la seule aune du Quercy et du Limousin, l’opération des « jeunes loups » initiée par Jean Charbonnel apparut comme un échec au printemps 1967, à l’image de la défaite du principal intéressé. Or, si la mémoire de cet épisode s’est perdue, l’expression empruntée au monde animal appartient toujours à cette lingua franca que partagent historiens du politique et journalistes. On parle communément de « jeunes loups » pour désigner les futures élites de la droite [33] ou les membres des cabinets ministériels désireux de passer à la politique active. Comment comprendre que cette expression survive au-delà de la réalité – très circonscrite dans l’espace et dans le temps – qu’elle décrivait ?
Les « jeunes loups » qui cachent la meute UD-Ve République ?
13Dès son « invention » par la presse, le terme de « jeunes loups » commença à être utilisé au-delà du cadre limousin et quercynois. L’expression tendit à désigner l’ensemble des « experts » – membres de cabinets ministériels et/ou hauts fonctionnaires – candidats aux législatives sous les couleurs de la majorité, républicains indépendants compris. En février 1967, peu de temps avant le premier tour des législatives, Le Nouvel Observateur consacra une enquête à ces « jeunes loups » qui cherch[ai]ent à conquérir des fiefs » et avaient « goûté au pouvoir […] dans l’ombre des cabinets ministériels [34]». La carte de France de leurs tentatives électorales comptait vingt-et-un noms, où se mêlaient un ancien haut fonctionnaire rompu à la politique comme Albin Chalandon et des hommes de cabinets comme René Galy-Dejean. Dans les semaines qui précédèrent le scrutin, la presse d’opposition concentra son attention sur les onze candidats issus des cabinets ministériels, qu’elle présentait comme des « envoyés du pouvoir ». Les cabinets du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur Roger Frey et d’Edgard Pisani en avaient fourni l’essentiel. Le sous-préfet Jacques Trorial, collaborateur de Roger Frey, était ainsi parti « à l’assaut » d’un siège menacé dans la Meurthe-et-Moselle « sur ordre », d’après certains journalistes [35]. Dans un autre registre, le « jeune loup » Jean-Pierre Soisson, membre du cabinet d’Yvon Bourges, aurait été utilisé « comme détersif » par la majorité, « pour un nettoyage politique » après le mandat du « barbouze » gaulliste Pierre Lemarchand comme député de l’Yonne [36].
14L’impression prévalait que la majorité avait médité une opération de grande ampleur afin de reconquérir des sièges abandonnés depuis longtemps à la gauche ou au centre : les membres de cabinets ministériels en semblaient l’instrument. L’expression « jeunes loups » permit de nommer ces missi dominici des années 60. Avant de s’intéresser aux « jeunes loups » du Limousin et du Quercy, les journalistes avaient du reste étudié un autre terrain investi par des candidats gaullistes d’un nouveau genre : la Bretagne. Pour les législatives de mars 1967, l’UNR y avait accordé son investiture à des hauts fonctionnaires comme Pierre Lelong à Morlaix dans les Côtes du Nord [37] ou Michel Cointat en Ille-et-Vilaine [38] et envisageait d’envoyer quatre ministres non élus à la conquête de circonscriptions apparemment confortables : Pierre Messmer à Lorient, Louis Joxe à Quimper, François Missoffe à Brest et Edgard Pisani à Saint-Pol-de-Léon. Comme plus tard pour le Limousin, les journalistes usèrent d’une métaphore animalière pour décrire cette offensive électorale : les « ministres parisiens » évoquaient des renards lâchés dans les « halliers » bretons [39]. Quant à Pierre Lelong, « âme damnée de Georges Pompidou », on lui prêtait pour mission d’ « investir cette cité morlaisienne rebelle, ce cœur des émeutes paysannes tenu par l’opposition [40] ». Le choc des images entre une UNR qui « attire, forme et présente des techniciens de la société industrielle » et une gauche qui « continue de recruter surtout des anciens combattants pour la guerre d’Espagne [41]» était déjà remarqué.
Un symbole de la fonctionnarisation du politique ?
15D’une série de candidats gaullistes en Limousin et dans le Quercy, l’expression de « jeunes loups » en vint donc, entre décembre 1966 et mars 1967, à désigner ces candidats issu des couches nouvelles de la société, que la majorité semblait avoir envoyés à la conquête de bastions de l’opposition à l’occasion des législatives. D’autres articles de presse utilisèrent plus spécifiquement le terme pour diagnostiquer « l’apparition d’un nouveau type de cusus honorum (…), celui de l’énarque de cabinet passant à vive allure de l’entourage d’un ministre à la carrière politique [42] ». Si 8 énarques siégeaient à l’Assemblée nationale depuis novembre 1962, ce ne fut pas avant la seconde moitié des années 60 qu’on put constater une dynamique cohérente en faveur de ces « nouveaux messieurs » dont parlait Pierre Mendès France [43]. Des hommes comme André Philip s’étaient s’inquiétés auparavant du pouvoir d’une « minorité de techniciens experts, à recrutement de classe étroit, persuadés de détenir la vérité « scientifique » et prêts à l’imposer aux masses ignorantes [44]». C’est bien en 1966-1967 cependant que la question de l’engagement des énarques en politique apparut dans le débat public. Plus de trente anciens élèves de l’École créée par Michel Debré en 1945 se portèrent candidats aux élections législatives des 5 et 12 mars 1967. Dix-neuf appartenaient à la majorité. La presse prêtait déjà des ambitions ministérielles à l’Administrateur civil Paul Granet, candidat dans l’Aube et ancien membre du cabinet de Roger Frey [45], ou à Pierre Lelong, investi à Morlaix. L’UD-Ve République n’avait portant pas le monopole de l’attraction sur les « technocrates » : à gauche, Alain Gourdon, candidat contre le secrétaire général de l’UNR Jacques Baumel, faisait figure d’énarque le plus médiatique [46].
16Comment comprendre que la candidature d’une trentaine d’énarques sur 2 190 impétrants ait été jugée significative par les journalistes ? C’est que le nombre de hauts fonctionnaires formés ou non à l’ENA et désireux de s’engager en politique ne cessait de s’élever depuis la fin de la IVe République. Dans un premier temps, le changement de régime n’exerça pas d’effet significatif sur l’accès des « grands commis » aux mandats électoraux, malgré la surreprésentation des hauts fonctionnaires dans le gouvernement Debré (janvier 1959-avril 1962). D’après nos calculs, qui ne tiennent pas compte des corps techniques comme les Mines ou les Ponts et Chaussées mais considèrent les retraités de la Fonction publique, il passa de 67 candidats aux législatives de novembre 1958, à 73 en novembre 1962, puis à 110 en 1967 [47]. À cette date, seuls 61 hauts fonctionnaires se présentèrent sous les couleurs de l’UD-Ve République, ce qui tend à relativiser l’attraction exercée par le pouvoir gaulliste sur les cadres dirigeants de l’État [48]. Les hauts fonctionnaires en activité ou en retraite représentaient donc environ 5 % des candidats aux élections législatives de mars 1967, soit une nette surreprésentation par rapport à leur poids statistique. Au lendemain du second tour, 53 membres des grands corps de l’État furent élus ou réélus à l’Assemblée nationale, où ils pesèrent 11,3 % des élus de la Nation. Pierre Birnbaum avance un chiffre très nettement inférieur (6,1 % en 1967) aux statistiques du ministère de l’Intérieur, sans qu’on puisse saisir les raisons de cet écart [49].
17Il demeure que la fonctionnarisation du politique s’opérait dans un sens légèrement différent des débuts de la Ve République. Alors qu’en 1958-1962, il restait possible d’entrer au gouvernement sans envisager de se soumettre au suffrage universel, le régime évolua vers une repolitisation des fonctions gouvernementales à partir du milieu des années 1960 : le général de Gaulle lui-même incita Pierre Messmer, Maurice Couve de Murville ou Louis Joxe à se présenter aux législatives de mars 1967. L’échec des deux premiers ne décida toutefois pas le chef de l’État à leur refuser sa confiance : la logique consistant à fonder sur la majorité parlementaire le choix des ministres n’était pas définitivement acquise.
18Lancée en décembre 1966 pour qualifier les candidats de l’UD-Ve République dans le Limousin et le Quercy, l’expression « jeunes loups » s’imposa dans la presse écrite au cours de la campagne des législatives de mars 1967, au prix d’une extension de sens. Elle permit de nommer la tentative de renouvellement des cadres du gaullisme politique qu’avaient souhaitée Georges Pompidou et Roger Frey dès l’échec des municipales d’avril 1965. Elle donnait une idée des méthodes et de l’état d’esprit de jeunes hommes proches du pouvoir, parfois issus de l’École nationale d’Administration, et à qui la stabilité gouvernementale et la technicisation des problèmes politiques semblaient ouvrir des carrières prometteuses. Enfin, cette expression, au-delà même de la droite, renvoyait à l’augmentation du nombre de hauts fonctionnaires candidats à des élections législatives depuis la fin de la Ve République. Parler des « jeunes loups » en 1967, c’était désigner un ensemble de phénomènes dont les analystes et les commentateurs devinaient l’importance pour les années futures, comme l’affaiblissement des traditions politiques locales ou la modernisation des techniques de campagne électorale. La fortune de cette métonymie ne s’explique pas autrement.
Mots-clés éditeurs : Jacques Chirac, hauts fonctionnaires, élections législatives, campagne électorale, Gaullisme, Georges Pompidou
Mise en ligne 02/10/2009
https://doi.org/10.3917/parl.hs05.0022Notes
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[1]
L’Information, 26 septembre 1964. Les journées parlementaires de l’UNR se tinrent à Dinard, sur les terres d’élection du jeune secrétaire d’État, Yvon Bourges, les 22, 23 et 24 septembre 1964.
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[2]
La Croix, 20 mars 1966.
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[3]
Notamment à travers Olivier Guichard, « responsable numéro un de la commission des investitures de la majorité » pour Le Nouvel Observateur du 21 décembre 1966. Voir également Jean-Paul Cointet, Bernard Lachaise, Sabrina Tricaud (dir.), Georges Pompidou et les élections (1962-1974), Bruxelles, PIE-Peter Lang, 2008.
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[4]
Voir par exemple L’Express, semaine du 27 juin au 3 juillet 1966 ou Le Monde daté du 2 février 1967.
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[5]
L’Express (12-19 décembre 1966) est le premier titre à utiliser cette expression. Les dix candidats en question étaient : Pierre Mazeaud, Louis Limoujoux et Philippe Chabassier en Haute-Vienne, Jean Charbonnel, Jacques Chirac, Jean-Baptiste Brugeaud en Corrèze, Claude Binet et Auguste Mazet dans la Creuse, Jean-Pierre Dannaud et Bernard Pons dans le Lot.
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[6]
Herald Tribune, 16 décembre 1966.
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[7]
Bernard Lachaise, Le gaullisme dans le Sud-Ouest au temps du RPF, Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest, 1997.
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[8]
Article de Pierre Viansson-Ponté dans Le Monde, 7 juillet 1966.
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[9]
Cf. Christian Delporte, La France dans les yeux : une histoire de la communication politique de 1930 à nos jours, Paris, Flammarion, 2007.
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[10]
Le Nouvel Observateur, 4 janvier 1967.
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[11]
Le Figaro, 10-11 décembre 1966.
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[12]
François Audigier, « Évolution du service d’ordre gaulliste des années cinquante aux années soixante : quand la modernisation partidaire passe par la pacification militante », in Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier (dir.), Les partis et la République, La recomposition du système partisan (1956-1967), Presses universitaires de Rennes, 2007, pp. 125-138.
-
[13]
Le Populaire, 29-30 décembre 1966.
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[14]
L’Humanité, 18 décembre 1966.
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[15]
Voir les déclarations de Bernard Pons, rapportées par La Corrèze républicaine et socialiste du 14 janvier 1967.
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[16]
Le « non » de la Corrèze au référendum du 28 septembre 1958 avait, par exemple, valu à ce département le surnom de « petite Guinée ».
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[17]
Combat, 13 février 1967.
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[18]
Combat, 30 septembre 1966. New York Times, 3 octobre 1966.
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[19]
Entretien avec Jean Charbonnel, 26 juin 2007.
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[20]
La Corrèze républicaine et socialiste du 28 janvier 1967 attribuait le lancement des « jeunes loups » « dans le froid et la neige » du Limousin au « vieux renard » Pompidou. La candidature du Premier ministre aux législatives dans un département proche - le Cantal - accréditait, aux yeux de la gauche, l’idée d’une opération commando lancée depuis l’Hôtel Matignon.
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[21]
Catherine Clessis, Bernard Prévost, Patrick Wajsman, Jacques Chirac ou la République des « cadets », Paris, Presses de la Cité, 1972, p. 77-78.
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[22]
Le Monde, 6 décembre 1966.
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[23]
Le Monde, 14 décembre 1966.
-
[24]
Le Nouvel Observateur, 21 décembre 1966.
-
[25]
L’Aurore, 30 janvier 1967.
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[26]
L’Express, 24 octobre 1966.
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[27]
Le Monde, 10 janvier 1966.
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[28]
L’Express, 12-19 décembre 1966.
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[29]
« Quo no de ascendam », « Jusqu’où ne monterai-je pas ? ». Il pouvait aussi s’agir d’une référence aux qualités d’alpiniste de Pierre Mazeaud… Voir Le Nouvel Observateur, 15-21 février 1967.
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[30]
Le Monde, 31 décembre 1966.
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[31]
En mars 1967, les résultats de la majorité dépassèrent de 4% en Haute-Vienne, de 15% dans la Creuse et de 13,2% en Corrèze ceux obtenus en novembre 1962.
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[32]
6-12 mars 1967.
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[33]
Voir par exemple l’article « UMP. La bataille des jeunes loups », dans Le Point du 29 mai 2008, au sujet de la désignation du président des Jeunes de l’UMP.
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[34]
15-21 février 1967.
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[35]
L’Humanité, 3 mars 1967. La presse d’opposition a exagéré le rôle de l’exécutif dans la naissance de ces candidatures. Le souhait de briguer des suffrages émanait souvent des intéressés eux-mêmes. Entretien avec Jacques Trorial, 20 novembre 2008.
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[36]
L’Humanité, art. cit.. Acteur de la lutte contre l’OAS en 1961-1962, Pierre Lemarchand, député de l’Yonne depuis 1962, avait été compromis dans l’affaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, le 29 octobre 1965.
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[37]
Pierre Lelong avait adhéré au RPF en 1948, dès l’âge de 17 ans. Ancien élève de l’ENA, il appartenait au cabinet de Georges Pompidou à Matignon depuis le printemps 1962. Entretien avec Pierre Lelong, 7 septembre 2007.
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[38]
Alors directeur général de la Production et des marchés au ministère de l’Agriculture.
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[39]
Témoignage chrétien, 25 août 1966.
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[40]
Le Nouvel Observateur, 25-31 janvier 1967.
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[41]
Éditorial de Jean-Jacques Servan-Schreiber dans L’Express, 17-23 octobre 1966.
-
[42]
Marc-Olivier Baruch, « Les élites d’État dans la modernisation », in Serge Berstein, Pierre Birnbaum, Jean-Pierre Rioux (dir.), De Gaulle et les élites, Paris, La Découverte, 2008, p. 103.
-
[43]
Gilles Le Béguec, « Les premiers pas de la République des énarques », Bulletin de l’Institut d’histoire du temps présent, juin 1998, p. 8-23. Mendès France empruntait l’expression de « nouveaux messieurs » à la France de l’Occupation, dans une évidente intention polémique.
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[44]
Marc-Olivier Baruch, « André Philip, réflexion et action d’un serviteur de l’État », in Christian Chevandier, Gilles Morin (dir.), André Philip socialiste, patriote, chrétien, Comité d’histoire économique et financière de la France, 2005, pp. 151-163.
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[45]
Article de Serge Groussard dans L’Aurore, 21 janvier 1967.
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[46]
Article de Claude Imbert dans L’Express, 23-29 janvier 1967. Voir également Juvénal, janvier 1967.
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[47]
L’ouvrage publié par le Ministère de l’Intérieur sur Les élections législatives de mars 1967 compte 109 candidats issus des grands corps de l’État (Conseil d’État, Cour des Comptes, Corps diplomatique, Inspection des Finances, Corps préfectoral, administrateurs civils, administrateurs de la FOM, ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines).
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[48]
« Dans la vision du service de l’État qui inspirait la IVe République, les hauts fonctionnaires avaient reconnu un langage familier. Leur montée vers les postes de commande s’accéléra ». Alain Peyrefitte, Le Mal français, t. II, Paris, Le Livre de poche, 1976, p. 590.
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[49]
Les sommets de l’État. Essai sur l’élite du pouvoir en France, Paris, Seuil, « Points », 1994 (1977), 212 p.