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Article de revue

L'autonomie des politiques envers leurs conseillers.

À propos d'un règlement de comptes à la Chambre des députés (1925)

Pages 144 à 154

Notes

  • [1]
    Paul Airiau, Le Séminaire français de Rome du P. Le Floch, 1904-1927, thèse d’histoire, dir. Jean-Marie Mayeur, IEP de Paris, 2003.
  • [2]
    Sont ici repris et développés des points rapidement abordés dans Paul Airiau, « Autour de la réconciliation franco-vaticane (1918-1924) », Revue d’histoire diplomatique, à paraître.
  • [3]
    Herriot reproche à Jonnart des propos tenus lors de sa première visite au Séminaire en 1921. Sur les relations Jonnart-Le Floch, Paul Airiau, art. cit. Sur Jonnart, Jean Vavasseur-Desperriers, République et liberté. Charles Jonnart, une conscience républicaine (1857-1927), Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 1996. Le 15 décembre 1923, le Saint-Office met à l’Index, de manière inattendue, les douzième à quinzième éditions des tomes deux à quatre du Manuel biblique de F. Vigouroux et N. Bacuez, dues au sulpicien Brassac. L’affaire suscite une forte agitation. On y voit un regain d’antimodernisme, et, dans les milieux républicains, une attaque contre l’influence du catholicisme français.
  • [4]
    « 1ère Séance du Mercredi 21 Janvier 1925 », Journal Officiel de la République française. Débats parlementaires. Compte rendu in extenso des séances du Sénat et de la Chambre des Députés. Questions écrites et réponses des ministres à ces questions, n° 6, 22/01/1925, pp. 163-167 (163, 165). Le rabat recule clairement au profit du col romain à partir des années 1920.
  • [5]
    « 2e Séance du Vendredi 23 Janvier 1925 », « 2e Séance du Lundi 26 Janvier 1925 », Journal Officiel de la République française. Débats parlementaires. Compte rendu in extenso des séances du Sénat et de la Chambre des Députés. Questions écrites et réponses des ministres à ces questions, n° 8, 24/01/1925, pp. 254-265 (260-261), n° 9, 27/01/1925, p. 303.
  • [6]
    « Déclaration de l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France sur les lois dites de laïcité et sur les mesures à prendre pour les combattre », La Documentation catholique, n° 282, 21/03/1925, col. 709-712 (708, 709, 712).
  • [7]
    Corinne Bonafoux, À la droite de Dieu. La Fédération nationale catholique et le général de Castelnau, Paris, Fayard, 2004.
  • [8]
    Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1922 - 12 avril 1925), texte présenté, établi et annoté par Paul Christophe, Paris, Les Éditions du Cerf, 2001, pp. 993-998 ; Mgr Odelin, Le cardinal Dubois, 1856-1929. Souvenirs, Paris, J. de Gigord, 1931, pp. 83-86.
  • [9]
    « 2e séance du Vendredi 20 Mars 1925 », Journal Officiel de la République française. Débats parlementaires. Compte rendu in extenso des séances du Sénat et de la Chambre des Députés. Questions écrites et réponses des ministres à ces questions, n° 43, 21/03/1925, pp. 1751-1774 (1755-1756).
  • [10]
    « M. Herriot répond aux cardinaux », Paris-Soir, 21/03/1925, 3e éd. ; « Le débat à la Chambre sur la déclaration des cardinaux a soulevé, hier, une violente bagarre », Le Petit Journal, 21/03/1925, p. 1 ; « Le manifeste des cardinaux. Une séance très tumultueuse », Le Temps, 22/03/1925, pp. 2-3.
  • [11]
    Bruno Neveu, « Louis Canet et le service du conseiller technique pour les Affaires religieuses au ministère des Affaires Étrangères », Revue d’histoire diplomatique, n°2, 04-06/1968, pp. 134-180 et « Louis Canet, la sua dottrina e la sua azione dal 1920 la 1950 : contributo allo studio della storia dei rapporti tra la Chiesa e lo Stato in Francia », Storia contemporeana, II, 1971, n° 2, pp. 233-282 ; Robert A. Graham, « L’ultimo gallicano del Quai d’Orsay. La nostalgia di Louis Canet (1883-1958) », La Civiltà cattolica, n° 3373, 142/I, 05/05/1991, pp. 13-22.
  • [12]
    Robert Havard de la Montagne, « Le débat sur l’ambassade », Rome, 01/02/1925, p. 1 ; Archives du Séminaire français de Rome (ASFR) D8, C2, Cahier de notes et de brouillons du P. Le Floch (brouillon de lettre au cardinal Gasparri, 01/1925 ; 2 brouillons de lettre à Jonnart, s.d.).
  • [13]
    Nicolas Fontaine, Saint-Siège, Action Française et catholiques intégraux, Paris, Librairie Universitaire J. Gamber, 1928, pp. 162-166.
  • [14]
    ASFR B19, « Chambre des députés et le Séminaire français. Herriot. Lettres d’approbation au P. Le Floch. I » (Mgr Prunel au P. Le Floch, 22, 25, 30/01/1925).
  • [15]
    « Réception de S. Exc. M. C. Jonnart ambassadeur de la République française près le Saint-Siège au Séminaire français », Les Échos de Santa Chiara, n° 107, 03-09/1921, pp. 108-109.
  • [16]
    Édouard Herriot, Jadis. t. 2. D’une guerre à l’autre, 1914-1936, Paris, Flammarion, 1952, pp. 229-230.
  • [17]
    Jean-Marie Mayeur, « Les catholiques français et Benoît XV en 1917. Brèves remarques », dans Nadine-Josette Chaline (dir.), Chrétiens dans la Première Guerre mondiale, préface de Michel Mollat du Jourdin, Paris, Les Éditions du Cerf, 1993, pp. 153-165 ; Nathalie Renoton-Beine, La Colombe et les tranchées. Benoît XV et les tentatives de paix durant la première guerre mondiale, Paris, Les Éditions du Cerf, 2004, contrebalançant Annie Lacroix-Riz, Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la guerre froide, Paris, Armand Colin, 1996.
  • [18]
    *** « La politique de Benoît XV », « La politique de Benoît XV (suite) », La Revue de Paris, vol. 5, 15/10/1918, pp. 873-896, vol. 6, 01/11/1918, pp. 183-224 (873, 221).
  • [19]
    Archives de la Congrégation du Saint-Esprit (ACSSp) 3D5, 4B (P. Le Floch à Mgr Le Roy, 23/12/1918) ; Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), texte présenté, établi et annoté par Paul Christophe, Paris, Les Éditions du Cerf, 2000, pp. 108-110. Henri Le Floch, « “La politique de Benoît XV” », Le Correspondant, 10/03/1919, pp. 737-791.
  • [20]
    ASFR D8, B1-B3 ; Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., p. 119.
  • [21]
    H. C., « Les relations de la France avec le Saint-Siège », Revue de Paris, vol. 3, 01/06/1919, pp. 501-536, a avec ***, art. cit., une certaine communauté de vue ; certains arguments de H. C. seront utilisés en janvier et mars 1925.
    ACSSp 3D5, 4B (P. Le Floch à Mgr Le Roy, 07/06/1919). Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., p. 212 ; identification incertaine pour l’abbé Brémond : Henri Brémond et Maurice Blondel. Correspondance, établie et annotée par André Blanchet, Le grand dessein d’Henri Brémond (1905-1920), Paris, Aubier, Montaigne, 1971, pp. 385-397.
  • [22]
    Léon Noël, « Le statut de l’Église de France après la Séparation. L’affaire des associations diocésaines », Revue d’histoire diplomatique, 1980, pp. 5-69 ; Annie Lacroix-Riz, op. cit., pp. 56-57.
  • [23]
    Archives du ministère des Affaires étrangères (AMAE) Papiers Canet, vol. 30 (Note pour M. Laroche. M. de Germiny et le P. Le Floch, 07/05/1921). Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., pp. 800, 863. En 1915, dans une conférence au Séminaire français, le cardinal Billot vitupéra contre le service armé des prêtres. En mai-juin 1920, le P. Le Floch fut accusé, sans vrai fondement, d’avoir fait condamner deux articles exégétiques du sulpicien Touzard.
  • [24]
    Archives historiques du diocèse de Paris, 1D12, 60 (P. Le Floch au cardinal Dubois, 14/06/1921). Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., p. 863.
  • [25]
    AMAE Papiers Canet, 30 (« La rénovation du corps épiscopal en France », 08/06/1920, fol. 1-2 – attribué par Émile Poulat, Les Diocésaines. République française, Église catholique : Loi de 1905 et associations cultuelles, le dossier d’un litige et de sa solution (1903-1923), préface de M. Dominique de Villepin, Premier ministre et de Son Éminence le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’État émérite, Paris, La Documentation Française, 2007, p. 150-152, à Doulcet, mais la présence dans les papiers Doulcet et les informations de la note, notamment sur des options théologiques, invitent à l’attribuer à Canet).
  • [26]
    AMAE Papiers Canet 30 (copie d’une lettre de Mgr Duchesne, directeur de l’École française de Rome, 25/01/1921). Sur cette appréciation, Béatrice Waché, Monseigneur Louis Duchesne (1843-1922). Historien de l’Église, directeur de l’École française de Rome, préface de René Rémond, Rome, École française de Rome, 1992, pp. 637, 656-657, note 168 p. 656.
  • [27]
    AMAE Papiers Canet 30 (Note pour le Président du Conseil. État des négociations avec le St. Siège pour le rétablissement des relations diplomatiques, 06/02/1921 ; Note pour le Président du Conseil. Affaires non engagées ou demeurées en souffrance du fait du retard apporté au rétablissement de l’Ambassade près le Saint-Siège, 06/02/1921 ; Note pour le Président du Conseil. Intérêts français auprès du Saint-Siège, 25/03/1921 ; « Négociations avec le Saint-Siège pour la reprise des relations diplomatiques (Note pour le Président du Conseil) », 07/11/1920), Europe Saint Siège (Eu-SS) 3 (Canet à Jonnart, 15/07/1922), 7 (Note pour le Président du Conseil. Mgr Fréri et l’Œuvre de la Propagation de la Foi, 21/03/1924), 26 (Note pour le Président du Conseil, 10/03/1922 ; lettre de la direction politique du ministère des Affaires étrangères au Nonce apostolique, 07/1922, non envoyée ; Note pour le Président du Conseil. Nomination de Mgr Chassagnon à Autun, 09/06/1922 ; Note, 14/07/1922 ; Note pour le Président du Conseil. Nomination des évêques, 14/02/1923 ; Note de M. Pagès remise à L. Canet, 19/02/1923).
  • [28]
    AMAE Eu-SS 3 (Canet à Jonnart, 15/07/1922), 26 (Note pour le Président du Conseil, 10/03/1922 ; C. Jonnart, Note au sujet de la nomination des évêques, archevêques et cardinaux, 09/07/1922 ; Compte-rendu de la visite de l’abbé Lhuillier au cabinet de Monsieur Ribière, Présidence du Conseil, 13/07/1922 ; Note pour le Président du Conseil. Nomination des évêques, 14/02/1923 ; Note de M. Pagès remise à L. Canet, 19/02/123 ; Doulcet à Briand, n° 78, 10/07/1925), 31 (Jonnart à Briand. Prochain consistoire. Nominations cardinalices, 09/01/1922 ; Poincaré à Jonnart. Prochain consistoire. Nominations cardinalices, 02/02/1922, n° 19).
  • [29]
    AMAE EU-SS 25 (Note de M. Canet pour le Président du Conseil. Le Saint-Office et la France, 24/01/1924 ; Poincaré à Doulcet, 29/02/1924, n° 31. Le Saint-Office et la France ; Doulcet à Poincaré, 07/03/1924, n° 34. Au sujet de décisions du Saint-Office).
  • [30]
    AMAE Papiers Canet (Lettre circulaire n° 100 du ministre des Affaires étrangères aux agents diplomatiques et consulaires à l’étranger, 24/07/1925). Marc Minier, L’Épiscopat français du Ralliement à Vatican II, Padova, Cedam, Casa Editrice Dott. Antonio Milani, pp. 54-63, 80-91.
  • [31]
    ASFR B19 dossier « Chambre des députés et le Séminaire français. Herriot. Lettres d’approbation au P. Le Floch. I » (Mgr F. du Bois de la Villerabel au P. Le Floch, 26/03/1925).
  • [32]
    AMAE Eu-SS 26 (Note pour le Président du Conseil. Nomination des évêques, 14/02/1923 ; Doulcet à Briand, n° 78, 10/07/1925). « Notificatio. Quaedam circa comptentiam et constitutionem Sacræ Congregationis pro negotiis ecclesiasticis extraordinariis », Acta Apostolicæ Sedes, XVIII/3, 01/05/1926, p. 89.

1Les débats parlementaires de la IIIe République réservent toujours quelque surprise. Ainsi, en 1925, Édouard Herriot, président du conseil, met en cause à plusieurs reprises le Séminaire français de Rome (dit aussi Santa Chiara), pour sa néfaste influence sur le clergé français. Cela suscite une certaine agitation, car se nouent autour de ce séminaire des enjeux importants quant aux relations entre le catholicisme et la France républicaine [1]. Mais, plus que l’analyse de ces points, c’est l’origine de cette mise en cause qui peut retenir l’attention. Car cette histoire relève d’un conflit de personnes et d’idées qu’ignorait Herriot avant 1925 : aurait-il donc été manipulé ? [2]

Les accusations de 1925

2Fidèle au programme du Cartel des gauches, Herriot demande, lors du vote du budget des Affaires étrangères à la Chambre des députés, la suppression des crédits de l’ambassade près le Saint-Siège, rétablie en 1920. Alors que Fernand Engerand, catholique de tradition bonapartiste, s’y oppose, les 20-21 janvier, au nom des intérêts français, Herriot intervient à plusieurs reprises et, le 21, met en cause le Séminaire français, « où fleurissent les doctrines politiques les plus contraires aux principes et aux lois de la République » : il fut le bénéficiaire exclusif des sympathies de l’ambassadeur Charles Jonnart ; c’est la « maison rivale et irréductible adversaire de Saint-Sulpice » ; et son recteur, le spiritain Henri Le Floch, a fait mettre à l’Index le manuel Brassac [3]. Engerand, le même jour, estime au passage que le remplacement du rabat par le col romain est du au même séminaire, et juge dangereuse la formation à Rome des futurs évêques de France dans un milieu parfois anti-français [4].

3Le 23, Herriot s’attarde sur Santa Chiara. Le gouvernement doit s’intéresser à son enseignement, car il est un lieu de formation du clergé français. Il évoque alors trois conférences de l’académie de théologie du séminaire, qui critiquent « toutes les personnalités, catholiques ou laïques, qui n’acceptent pas l’intégrisme ultramontain ». Deux d’entre elles jugent nécessaire la confessionnalité de l’école et affirment l’incapacité scolaire de l’État. Herriot peut alors opposer le Séminaire français, qui défend « une doctrine […] à ce point contraire aux principes de [la] République », à Saint-Sulpice, plus favorable à la République et à la laïcité, et pour cela attaqué par la Curie. L’affaire resurgit le 26 janvier, lorsque le catholique démocrate Paul Simon, refusant la suppression de l’ambassade, réfute au passage qu’il y ait conflit entre Santa Chiara et les sulpiciens. Herriot maintient ses dires : « la doctrine politique du Séminaire français de Rome [est] hostile aux principes de l’État moderne et de l’État républicain. » [5]

4Plusieurs débats se nouent ensemble. En opposant la théologie politique de Santa Chiara aux cordiales relations entretenues avec Jonnart, Herriot conteste l’authenticité républicaine d’un républicain allié à une partie des conservateurs au profit d’une pacification religieuse après 1919. En distinguant Saint-Sulpice, philo-républicain, à tendance gallicane, du Séminaire français, romanisateur, antirépublicain, il propose un catholicisme compatible avec le républicanisme anticlérical. Tous ces points suscitent de fortes réactions, sur lesquelles on passera pour sauter d’emblée au 12 mars 1925. L’Assemblée des cardinaux et archevêques de France publie ce jour, sans avoir consulté le Saint-Siège, une déclaration sur les « lois dites de laïcité et les mesures à prendre pour les combattre ». Injustes, contraires aux droits de Dieu, du Christ et de l’Église, et aux intérêts temporels et spirituels des catholiques, ces lois sont sans valeur : « il [n’est] pas permis de leur obéir », les catholiques ont « le droit et le devoir de les combattre et d’en exiger, par tous les moyens honnêtes, l’abrogation ». Refusant une conciliation comptant sur une application libérale des lois, la déclaration défend « la guerre au laïcisme et à ses principes jusqu’à l’abolition des lois iniques qui en émanent » [6].

5Le contexte est alors tendu. La Fédération nationale catholique multiplie les démonstrations de force contre le Cartel ; les catholiques se divisent sur la question d’un accord avec l’Union nationale républicaine de Millerand : l’action catholique doit-elle avoir une dimension politique ? [7] La déclaration, manifestant le poids des intransigeants partisans d’une action civico-politique, indispose fortement le nonce à Paris, le cardinal Gasparri, secrétaire d’État, et Pie XI. Le 15, le cardinal Dubois, archevêque de Paris, la relativise publiquement [8]. Elle suscite aussi de très fortes réactions politiques. Les radicaux obtiennent une interpellation du gouvernement, qui, votée le 17, est discutée les 19 et 20. Pour Herriot, citant de nouveau une conférence de Santa Chiara, la déclaration est l’« application de toute une doctrine […] la projection, sur un document rédigé par des Français, de la doctrine ultramontaine la plus pure », issue d’un séminaire dont le rôle croît dans la formation des prêtres accédant à l’épiscopat [9]. Plus que la mise en cause du Séminaire, la violence des débats retient l’attention. Lorsque Herriot oppose le christianisme des catacombes à celui des banquiers, l’originel à l’actuel, le marquis de la Ferronays réagit âprement. La séance est suspendue, le député censuré et temporairement expulsé [10].
Comment Herriot, éloigné du monde ecclésiastique, a-t-il obtenu ses informations ? Plus que vraisemblablement par Louis Canet, conseiller technique pour les affaires religieuses au ministère des Affaires étrangères [11]. Mgr Baudrillart le met en cause dès le 23 janvier, le P. Le Floch juge la chose évidente [12]. Roger Havard de la Montagne, catholique maurrassien, l’affirme dans le journal Rome du 1er février : lors du débat, Canet était commissaire du gouvernement (fonctionnaire aidant les ministres pendant les discussions en leur fournissant des informations). L’abondante évocation de cette polémique dans le pamphlet pseudonyme du conseiller, Saint-Siège, Action Française et catholiques intégraux (1928), incite aussi à en faire la source de Herriot, d’autant que l’affaire sombre après mars 1925 dans un profond oubli [13]. Canet a lui obtenu les informations par relations. Les conférences ont circulé auprès de catholiques bénéficiant de sa sympathie : Mgr Jullien, évêque d’Arras, l’abbé Thellier de Poncheville, les sulpiciens de l’Institut catholique de Paris, Mgr Baudrillart, peut-être l’abbé Renaud, travaillant avec lui à la négociation sur les associations diocésaines [14]. Et le bulletin du Séminaire a rendu compte des visites de Jonnart [15].
Médiatisant des conférences de 1923-1924 restées confinées dans une partie du monde catholique, l’affaire pourrait rester anecdotique. Pourtant la presse la traite abondamment ; Jonnart répond à Herriot, qui évoque l’affaire dans ses mémoires [16]. Surtout, Canet est personnellement hostile au P. Le Floch depuis au moins 1919. Herriot aurait-il donc servi d’instrument à une querelle personnelle ? Pour le savoir, il faut remonter à la guerre.

Benoît XV et la guerre : la polémique de 1918-1919

6Très rapidement durant la Première Guerre mondiale, plus encore après la proposition de paix du 1er août 1917, Benoît XV fut accusé de « philo-germanisme », même dans les milieux catholiques [17]. Un auteur anonyme mène l’une des charges les plus dures dans la Revue de Paris les 15 octobre et 1er novembre 1918 : « Benoît XV n’est pas de notre parti », sa politique est dangereuse pour l’Entente. Analysant divers faits, propos et sources (spécialement des publications officieuses ou jugées telles et des journaux rapportant des propos oraux parfois démentis par le Saint-Siège), l’auteur affirme que le pape a refusé de prendre en compte la violation de la neutralité belge, de reconnaître la supériorité morale de l’Entente (respect de la justice, méthodes de guerre honorables), a cherché à empêcher son renforcement (pressions sur les États-Unis et les neutres), a même travaillé à sa division. Catholique libéral et gallican, pour qui l’intérêt français coïncide objectivement avec le droit et la justice, l’auteur pose un jugement politique (Benoît XV est favorable aux Empires centraux) fondé sur une conception religieuse (la papauté met sa mission spirituelle au service de sa politique, les catholiques de chaque nation sont libres dans les matières impliquant le spirituel et le temporel) : « […] le Saint-Siège, ayant ses intérêts particuliers, est libre d’avoir sa politique particulière, à condition toutefois qu’il ne prétende pas la couvrir de son autorité religieuse et l’imposer comme une obligation de conscience aux catholiques du monde entier. […] le pape, en cette guerre où nous croyons que de notre victoire dépend le salut de l’héritage chrétien, a fait contre nous œuvre d’ennemi. » [18].

7Si les réactions catholiques sont vigoureuses, le Saint-Siège juge indispensable une réfutation précise. Le cardinal Gasparri, secrétaire d’État, en charge le P. Le Floch, lui fait fournir des documents et supervise son travail, que la Revue de Paris puis la Revue des Deux Mondes refusent. Le Correspondant le publie finalement le 10 mars 1919 [19]. Pour le recteur, l’anonyme veut « détacher du Saint-Siège et du Pape les catholiques de France et des autres nations de l’Entente » alors qu’en fait « le Pape, fidèle à l’attitude historique du Saint-Siège, a constamment suivi la triple norme qu’il s’était imposé dès le début de la guerre : une parfaite impartialité, une universelle charité, une mission pacificatrice. » Se tenant longuement sur le terrain de la méthode et des faits (l’anonyme utilise presque exclusivement des sources sans autorité qu’il sollicite largement), le P. Le Floch réfute l’attaque chapitre par chapitre. Le Saint-Siège accorde à l’article une très grande importance. Il est adressé aux évêques français, au corps diplomatique, à la Curie et aux ecclésiastiques romains d’influence, par le recteur ou directement par le cardinal Gasparri et Benoît XV. Le P. Le Floch l’expédie aussi largement à ses relations (ecclésiastiques, laïcs, parlementaires). Nombre de catholiques manifestent leur satisfaction, les désaccords restent privés [20].

8L’anonyme est plus ou moins identifié dans les milieux ecclésiastiques vers juin 1919. Le P. Le Floch le rapproche du « HC » publiant dans la Revue de Paris des articles sur la reprise des relations diplomatiques franco-vaticanes : ce serait Louis Canet. Selon Mgr Baudrillart, Canet avoue au cardinal Amette être l’auteur, tout en démentant être « HC » – ce que confirme Marcel Prévost, directeur de la Revue de Paris[21]. Canet n’est alors pas un inconnu. Né en 1883, agrégé de grammaire, élève de l’École française de Rome (1912-1916), il est proche de Mgr Duchesne et de l’oratorien Louis Laberthonnière, suspectés de modernisme. De santé fragile, il est mobilisé au sein du bureau de presse et de renseignements de l’ambassade de France à Rome en octobre 1916. Il rédige « La politique de Benoît XV » à la demande de l’ambassadeur, Camille Barrère [22]. Celui-ci le recommande à Alexandre Millerand, Haut-commissaire en Alsace-Moselle, qui l’adjoint au directeur des cultes à Strasbourg en mai 1919, et l’emmène à Paris lorsqu’il devient président du conseil et ministre des Affaires étrangères. Canet devient en janvier 1920 conseiller technique pour les affaires religieuses au ministère des affaires étrangères (poste officiellement créé en décembre et officiellement pourvu en avril suivant).

9En avril 1921, il s’élève nettement contre une demande d’attribution au P. Le Floch de la légion d’honneur, en concluant :

10

« […] il y a dans le monde ecclésiastique français, résidant à Rome deux centres de polarisation : Saint-Louis et le Séminaire français, Mgr Boudinhon et le P. Le Floch, le parti de la conciliation honnête et le parti de la lutte à outrance. Entre les deux, nous sommes obligés de choisir. De bons esprits ont pensé que le Gouvernement aurait dû faire de la réforme du Séminaire français et de l’éloignement du P. Le Floch l’une des conditions du rétablissement des relations diplomatiques. Ce qui n’a pas été fait alors devra l’être après, car il importe que l’Église de France soit représentée à Rome, comme le sont les Églises d’Allemagne, d’Angleterre et d’Amérique, par de loyaux citoyens. L’homme qui a contribué à choisir l’épiscopat actuel, qui a ouvert les portes de sa maison au cardinal Billot, qui a protesté en pleine guerre contre le service militaire des clercs, qui a contribué à jeter le discrédit sur la Compagnie de Saint-Sulpice, l’Institut Catholique de Paris et l’École Biblique de Jérusalem, par la condamnation de M. Touzard, n’est pas un citoyen loyal. Autour de lui se groupent tous ceux qui font obstacle à l’établissement d’un modus vivendi honorable entre le Saint-Siège et la France. » [23]
Pour Canet, l’intérêt de la République impose de détruire l’influence du recteur car, pour lui, catholicisme gallican, tendance moderniste, républicanisme laïque, influence française se superposent ; l’État doit contrôler l’Église au plan politique, limiter l’influence romaine, faire servir à son influence mondiale le catholicisme français. A contrario, pour le P. Le Floch, le catholicisme est romain, donc uniformisateur, antimoderniste et hostile à son instrumentalisation étatique ; et la République est antichrétienne.
Un mois plus tard, à Rome pour la reprise des relations diplomatiques franco-vaticanes, Canet visite le P. Le Floch. Il lui assure être sans rancœur, lui reprochant seulement une « politique » [24]. Apparente cordialité qui n’efface pas un total désaccord et une réelle hostilité réciproque, que Canet va tenter de faire endosser par le gouvernement français.

Un gouvernement manipulé ?

11Pour Canet, l’un des moyens fondamentaux de réduire l’influence qu’il prête à Santa Chiara est de ne plus recruter des évêques passés entre ses murs. Or, il estime précisément que la Congrégation Consistoriale, dirigée par le cardinal De Lai, appuyée sur les avis des consulteurs, dont le P. Le Floch, favorise le Séminaire français au détriment de Saint-Sulpice [25]. Le « romanisme » ainsi promu cache de plus des choix politiques antirépublicains, à suivre Mgr Duchesne dans une lettre partiellement copiée pour le Quai : « de Lai et le Séminaire français […] une coterie qui recrute notre épiscopat en conformité avec les vues de l’Action française » [26]. Aussi, afin de réorienter le corps épiscopal dans un sens compatible avec la République (les œuvres sociales remplaçant l’action politico-civique), le gouvernement doit obtenir le transfert des nominations à la Congrégation des Affaires ecclésiastiques extraordinaires, dirigée par le secrétaire d’État et directement sujette à l’action diplomatique. Multipliant les notes sur ce sujet [27], Canet rencontre un souci des gouvernements successifs depuis l’accord sur la reprise des relations diplomatiques franco-vaticanes. La proximité de vue se manifeste aussi lors du consistoire de 1921 (obtenir la préconisation de cardinaux non intransigeantistes) et à la mort de Benoît XV (intervention auprès des cardinaux Dubois et Luçon afin de voir élu pape le cardinal Ratti) [28].

12Cependant, le gouvernement dispose d’informateurs et analystes autres que Canet. Outre des ecclésiastiques ayant des contacts politiques (par exemple Mgr Baudrillart), l’ambassadeur près le Saint Siège joue un rôle important, et, lorsqu’il connaît le monde ecclésiastique, peut proposer des lectures alternatives. Ainsi Jean Doulcet, dont le frère, prélat, fut élève au Séminaire français. Négociateur de la reprise des relations franco-vaticanes, il succède comme ambassadeur à Jonnart. À l’occasion de la condamnation du manuel Brassac, il juge qu’il faut considérer l’inclinaison politique des différentes tendances curiales. Si, pour Canet, la condamnation est due à une camarilla intransigeantiste, antirépublicaine et antimoderniste (ces caractères se confondent en fait selon Canet), qui a satisfait des vengeances personnelles et permis en en fait le renforcement des positions romaines des catholiques allemands et italiens, Doulcet propose une idéographie de la Curie déconnectée de la nationalité. Les intégralistes, intransigeants en doctrine et au plan politique, dominant à la Consistoriale, à la Propagande et au Saint-Office, sont moins germanophiles que la Secrétairerie d’État, conciliatrice en politique et opportuniste en doctrine [29].
La mise en cause du Séminaire français par Herriot peut donc être lue comme un renforcement de l’influence de Canet (qui ne veut pourtant pas la suppression de l’ambassade), promu chevalier de la Légion d’honneur le 28 mars 1925. La lutte semble clairement engagée contre le P. Le Floch. D’avril 1925 à juin 1926, six des dix évêques nommés sont des anciens de Saint-Sulpice, contre deux de Santa Chiara. En juillet 1925, une note sur la défense des lois de laïcité adressée aux agents diplomatiques et consulaires à l’étranger reprend les éléments hostiles au Séminaire français [30]. Encore qu’il faille relativiser. Un évêque ancien de Saint-Sulpice a été poussé par un évêque ancien du Séminaire français et le P. Le Floch – et un évêque devenu coadjuteur d’un archevêque est ancien du Séminaire français [31]. De plus, si les Affaires ecclésiastiques extraordinaires ont choisi les promus, deux cardinaux tenus par Canet pour antifrançais (Merry del Val au Saint Office, De Lai à la Consistoriale) en sont devenus membres de droit lorsque Pie XI, le 5 juillet 1925, intégra les modalités du choix des évêques français à la procédure de nomination par accord préalable [32]. Ainsi, la France ne bénéficie pas d’un traitement de faveur. La réorientation partielle est un choix de Pie XI qui rencontre une attente gouvernementale – mais un accord factuel n’est pas un accord de fond.
Canet apparaît donc en mesure de faire assumer certaines de ses positions et animosités par le gouvernement. Comment l’expliquer ? En 1904-1905, la rupture des relations diplomatiques fit disparaître le personnel spécialisé dans l’analyse du Saint Siège et du catholicisme, et la Séparation élimina l’administration des Cultes qui collectait les informations religieuses. Si les relations entre les personnels politique et ecclésiastique ne disparurent pas, les canaux administratifs s’asséchèrent. Après 1918-1920 réapparaissent une administration des cultes limitée à l’Alsace Moselle reconquise et des cadres pour les relations avec le Saint Siège, ces derniers trop peu conséquents encore pour permettre le développement de réseaux et de milieux permettant analyses et interprétations. Dans ces conditions, Canet, qui connaît les milieux et les enjeux ecclésiastiques, ce qui n’est plus le cas des républicains au pouvoir, peut s’imposer comme acteur incontournable. Il apporte des informations, une grille d’analyse et des propositions d’actions convergeant avec les soucis républicains. Ainsi peut-il satisfaire aussi ses objectifs propres, lorsque les circonstances s’y prêtent. Ce fut le cas ponctuellement en janvier-juillet 1925.


Mots-clés éditeurs : Canet, Le Floch, influence, conseiller, Herriot

Date de mise en ligne : 26/05/2010

https://doi.org/10.3917/parl.013.0144

Notes

  • [1]
    Paul Airiau, Le Séminaire français de Rome du P. Le Floch, 1904-1927, thèse d’histoire, dir. Jean-Marie Mayeur, IEP de Paris, 2003.
  • [2]
    Sont ici repris et développés des points rapidement abordés dans Paul Airiau, « Autour de la réconciliation franco-vaticane (1918-1924) », Revue d’histoire diplomatique, à paraître.
  • [3]
    Herriot reproche à Jonnart des propos tenus lors de sa première visite au Séminaire en 1921. Sur les relations Jonnart-Le Floch, Paul Airiau, art. cit. Sur Jonnart, Jean Vavasseur-Desperriers, République et liberté. Charles Jonnart, une conscience républicaine (1857-1927), Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 1996. Le 15 décembre 1923, le Saint-Office met à l’Index, de manière inattendue, les douzième à quinzième éditions des tomes deux à quatre du Manuel biblique de F. Vigouroux et N. Bacuez, dues au sulpicien Brassac. L’affaire suscite une forte agitation. On y voit un regain d’antimodernisme, et, dans les milieux républicains, une attaque contre l’influence du catholicisme français.
  • [4]
    « 1ère Séance du Mercredi 21 Janvier 1925 », Journal Officiel de la République française. Débats parlementaires. Compte rendu in extenso des séances du Sénat et de la Chambre des Députés. Questions écrites et réponses des ministres à ces questions, n° 6, 22/01/1925, pp. 163-167 (163, 165). Le rabat recule clairement au profit du col romain à partir des années 1920.
  • [5]
    « 2e Séance du Vendredi 23 Janvier 1925 », « 2e Séance du Lundi 26 Janvier 1925 », Journal Officiel de la République française. Débats parlementaires. Compte rendu in extenso des séances du Sénat et de la Chambre des Députés. Questions écrites et réponses des ministres à ces questions, n° 8, 24/01/1925, pp. 254-265 (260-261), n° 9, 27/01/1925, p. 303.
  • [6]
    « Déclaration de l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France sur les lois dites de laïcité et sur les mesures à prendre pour les combattre », La Documentation catholique, n° 282, 21/03/1925, col. 709-712 (708, 709, 712).
  • [7]
    Corinne Bonafoux, À la droite de Dieu. La Fédération nationale catholique et le général de Castelnau, Paris, Fayard, 2004.
  • [8]
    Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1922 - 12 avril 1925), texte présenté, établi et annoté par Paul Christophe, Paris, Les Éditions du Cerf, 2001, pp. 993-998 ; Mgr Odelin, Le cardinal Dubois, 1856-1929. Souvenirs, Paris, J. de Gigord, 1931, pp. 83-86.
  • [9]
    « 2e séance du Vendredi 20 Mars 1925 », Journal Officiel de la République française. Débats parlementaires. Compte rendu in extenso des séances du Sénat et de la Chambre des Députés. Questions écrites et réponses des ministres à ces questions, n° 43, 21/03/1925, pp. 1751-1774 (1755-1756).
  • [10]
    « M. Herriot répond aux cardinaux », Paris-Soir, 21/03/1925, 3e éd. ; « Le débat à la Chambre sur la déclaration des cardinaux a soulevé, hier, une violente bagarre », Le Petit Journal, 21/03/1925, p. 1 ; « Le manifeste des cardinaux. Une séance très tumultueuse », Le Temps, 22/03/1925, pp. 2-3.
  • [11]
    Bruno Neveu, « Louis Canet et le service du conseiller technique pour les Affaires religieuses au ministère des Affaires Étrangères », Revue d’histoire diplomatique, n°2, 04-06/1968, pp. 134-180 et « Louis Canet, la sua dottrina e la sua azione dal 1920 la 1950 : contributo allo studio della storia dei rapporti tra la Chiesa e lo Stato in Francia », Storia contemporeana, II, 1971, n° 2, pp. 233-282 ; Robert A. Graham, « L’ultimo gallicano del Quai d’Orsay. La nostalgia di Louis Canet (1883-1958) », La Civiltà cattolica, n° 3373, 142/I, 05/05/1991, pp. 13-22.
  • [12]
    Robert Havard de la Montagne, « Le débat sur l’ambassade », Rome, 01/02/1925, p. 1 ; Archives du Séminaire français de Rome (ASFR) D8, C2, Cahier de notes et de brouillons du P. Le Floch (brouillon de lettre au cardinal Gasparri, 01/1925 ; 2 brouillons de lettre à Jonnart, s.d.).
  • [13]
    Nicolas Fontaine, Saint-Siège, Action Française et catholiques intégraux, Paris, Librairie Universitaire J. Gamber, 1928, pp. 162-166.
  • [14]
    ASFR B19, « Chambre des députés et le Séminaire français. Herriot. Lettres d’approbation au P. Le Floch. I » (Mgr Prunel au P. Le Floch, 22, 25, 30/01/1925).
  • [15]
    « Réception de S. Exc. M. C. Jonnart ambassadeur de la République française près le Saint-Siège au Séminaire français », Les Échos de Santa Chiara, n° 107, 03-09/1921, pp. 108-109.
  • [16]
    Édouard Herriot, Jadis. t. 2. D’une guerre à l’autre, 1914-1936, Paris, Flammarion, 1952, pp. 229-230.
  • [17]
    Jean-Marie Mayeur, « Les catholiques français et Benoît XV en 1917. Brèves remarques », dans Nadine-Josette Chaline (dir.), Chrétiens dans la Première Guerre mondiale, préface de Michel Mollat du Jourdin, Paris, Les Éditions du Cerf, 1993, pp. 153-165 ; Nathalie Renoton-Beine, La Colombe et les tranchées. Benoît XV et les tentatives de paix durant la première guerre mondiale, Paris, Les Éditions du Cerf, 2004, contrebalançant Annie Lacroix-Riz, Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la guerre froide, Paris, Armand Colin, 1996.
  • [18]
    *** « La politique de Benoît XV », « La politique de Benoît XV (suite) », La Revue de Paris, vol. 5, 15/10/1918, pp. 873-896, vol. 6, 01/11/1918, pp. 183-224 (873, 221).
  • [19]
    Archives de la Congrégation du Saint-Esprit (ACSSp) 3D5, 4B (P. Le Floch à Mgr Le Roy, 23/12/1918) ; Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), texte présenté, établi et annoté par Paul Christophe, Paris, Les Éditions du Cerf, 2000, pp. 108-110. Henri Le Floch, « “La politique de Benoît XV” », Le Correspondant, 10/03/1919, pp. 737-791.
  • [20]
    ASFR D8, B1-B3 ; Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., p. 119.
  • [21]
    H. C., « Les relations de la France avec le Saint-Siège », Revue de Paris, vol. 3, 01/06/1919, pp. 501-536, a avec ***, art. cit., une certaine communauté de vue ; certains arguments de H. C. seront utilisés en janvier et mars 1925.
    ACSSp 3D5, 4B (P. Le Floch à Mgr Le Roy, 07/06/1919). Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., p. 212 ; identification incertaine pour l’abbé Brémond : Henri Brémond et Maurice Blondel. Correspondance, établie et annotée par André Blanchet, Le grand dessein d’Henri Brémond (1905-1920), Paris, Aubier, Montaigne, 1971, pp. 385-397.
  • [22]
    Léon Noël, « Le statut de l’Église de France après la Séparation. L’affaire des associations diocésaines », Revue d’histoire diplomatique, 1980, pp. 5-69 ; Annie Lacroix-Riz, op. cit., pp. 56-57.
  • [23]
    Archives du ministère des Affaires étrangères (AMAE) Papiers Canet, vol. 30 (Note pour M. Laroche. M. de Germiny et le P. Le Floch, 07/05/1921). Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., pp. 800, 863. En 1915, dans une conférence au Séminaire français, le cardinal Billot vitupéra contre le service armé des prêtres. En mai-juin 1920, le P. Le Floch fut accusé, sans vrai fondement, d’avoir fait condamner deux articles exégétiques du sulpicien Touzard.
  • [24]
    Archives historiques du diocèse de Paris, 1D12, 60 (P. Le Floch au cardinal Dubois, 14/06/1921). Les carnets du cardinal Baudrillart (1er janvier 1919 – 31 décembre 1921), op. cit., p. 863.
  • [25]
    AMAE Papiers Canet, 30 (« La rénovation du corps épiscopal en France », 08/06/1920, fol. 1-2 – attribué par Émile Poulat, Les Diocésaines. République française, Église catholique : Loi de 1905 et associations cultuelles, le dossier d’un litige et de sa solution (1903-1923), préface de M. Dominique de Villepin, Premier ministre et de Son Éminence le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’État émérite, Paris, La Documentation Française, 2007, p. 150-152, à Doulcet, mais la présence dans les papiers Doulcet et les informations de la note, notamment sur des options théologiques, invitent à l’attribuer à Canet).
  • [26]
    AMAE Papiers Canet 30 (copie d’une lettre de Mgr Duchesne, directeur de l’École française de Rome, 25/01/1921). Sur cette appréciation, Béatrice Waché, Monseigneur Louis Duchesne (1843-1922). Historien de l’Église, directeur de l’École française de Rome, préface de René Rémond, Rome, École française de Rome, 1992, pp. 637, 656-657, note 168 p. 656.
  • [27]
    AMAE Papiers Canet 30 (Note pour le Président du Conseil. État des négociations avec le St. Siège pour le rétablissement des relations diplomatiques, 06/02/1921 ; Note pour le Président du Conseil. Affaires non engagées ou demeurées en souffrance du fait du retard apporté au rétablissement de l’Ambassade près le Saint-Siège, 06/02/1921 ; Note pour le Président du Conseil. Intérêts français auprès du Saint-Siège, 25/03/1921 ; « Négociations avec le Saint-Siège pour la reprise des relations diplomatiques (Note pour le Président du Conseil) », 07/11/1920), Europe Saint Siège (Eu-SS) 3 (Canet à Jonnart, 15/07/1922), 7 (Note pour le Président du Conseil. Mgr Fréri et l’Œuvre de la Propagation de la Foi, 21/03/1924), 26 (Note pour le Président du Conseil, 10/03/1922 ; lettre de la direction politique du ministère des Affaires étrangères au Nonce apostolique, 07/1922, non envoyée ; Note pour le Président du Conseil. Nomination de Mgr Chassagnon à Autun, 09/06/1922 ; Note, 14/07/1922 ; Note pour le Président du Conseil. Nomination des évêques, 14/02/1923 ; Note de M. Pagès remise à L. Canet, 19/02/1923).
  • [28]
    AMAE Eu-SS 3 (Canet à Jonnart, 15/07/1922), 26 (Note pour le Président du Conseil, 10/03/1922 ; C. Jonnart, Note au sujet de la nomination des évêques, archevêques et cardinaux, 09/07/1922 ; Compte-rendu de la visite de l’abbé Lhuillier au cabinet de Monsieur Ribière, Présidence du Conseil, 13/07/1922 ; Note pour le Président du Conseil. Nomination des évêques, 14/02/1923 ; Note de M. Pagès remise à L. Canet, 19/02/123 ; Doulcet à Briand, n° 78, 10/07/1925), 31 (Jonnart à Briand. Prochain consistoire. Nominations cardinalices, 09/01/1922 ; Poincaré à Jonnart. Prochain consistoire. Nominations cardinalices, 02/02/1922, n° 19).
  • [29]
    AMAE EU-SS 25 (Note de M. Canet pour le Président du Conseil. Le Saint-Office et la France, 24/01/1924 ; Poincaré à Doulcet, 29/02/1924, n° 31. Le Saint-Office et la France ; Doulcet à Poincaré, 07/03/1924, n° 34. Au sujet de décisions du Saint-Office).
  • [30]
    AMAE Papiers Canet (Lettre circulaire n° 100 du ministre des Affaires étrangères aux agents diplomatiques et consulaires à l’étranger, 24/07/1925). Marc Minier, L’Épiscopat français du Ralliement à Vatican II, Padova, Cedam, Casa Editrice Dott. Antonio Milani, pp. 54-63, 80-91.
  • [31]
    ASFR B19 dossier « Chambre des députés et le Séminaire français. Herriot. Lettres d’approbation au P. Le Floch. I » (Mgr F. du Bois de la Villerabel au P. Le Floch, 26/03/1925).
  • [32]
    AMAE Eu-SS 26 (Note pour le Président du Conseil. Nomination des évêques, 14/02/1923 ; Doulcet à Briand, n° 78, 10/07/1925). « Notificatio. Quaedam circa comptentiam et constitutionem Sacræ Congregationis pro negotiis ecclesiasticis extraordinariis », Acta Apostolicæ Sedes, XVIII/3, 01/05/1926, p. 89.

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