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Article de revue

Les parlementaires des Alpes-Maritimes et l'implantation locale au XXe siècle

Pages 35 à 46

Notes

  • [1]
    Professeur d’histoire contemporaine, université de Nice – Sophia Antipolis.
  • [2]
    Alain Ruggiero (dir), Nouvelle histoire de Nice, Privat, Toulouse, 2006.
  • [3]
    Paul Gonnet, La Réunion de Nice à la France, Éditions du cabri, Breil-sur-Roya, 2003.
  • [4]
    Ralph Schor, « Nice entre France et Italie (1870-1875) », in Aspetti e problemi delle relazioni tra l’Italia e la Francia, ed. Unicopli-CUESP, Milan, 2005.
  • [5]
    Ralph Schor (dir), Anthologie des écrivains du Comté de Nice, Serre, Nice, 1990.
  • [6]
    Paul Isoart et Paul-Louis Malausséna, « L’identité niçoise et l’Academia nissarda (1904-1944) », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1991.
  • [7]
    Ralph Schor, « Littérature et références identitaires dans le Comté de Nice au XX° siècle », ibid.
  • [8]
    Jacques Basso, « Le Rassemblement républicain », dans Ralph Schor (dir), Dictionnaire historique et biographique du Comté de Nice, Serre, Nice, 2002.
  • [9]
    Dominique Olivesi, « Louis Delfino, pilote de guerre et soldat légendaire », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1997.
  • [10]
    Jacques Basso, Les Élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, LGDJ, Paris, 1968.
  • [11]
    Christophe Bellon, « Entre tradition politique localiste et carrière nationale, l’exemple du baron Flaminius Raiberti », Recherches Régionales, n° 177, avril-juin 2005.
  • [12]
    Ralph Schor « L’Image des personnalités » in Les Représentations d’un espace politique et culturel dans l’histoire, Serre, Nice, 2000.
  • [13]
    Hervé Barelli, « Les Niçois sont-ils de droite ? », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1991.
  • [14]
    Ralph Schor, Mgr Paul Rémond, un évêque dans le siècle, Serre, Nice, 1984.
  • [15]
    Michel Amiot et Hervé de Fontmichel, « Nice, un exemple de monarchie élective au XXe siècle », Éthnologie Française, 1971. Jacques Basso, « Jean Médecin, pouvoir et action politique », Cahiers de la Méditerranée, 1997. Jacques Basso et Olivier Vernier, « Jean Médecin en politique », Nice Historique, juillet-décembre 1990. Bernard Delias, Jean Médecin, maire de Nice, SEG, Châtillon-sous-Bagneux, 1976.
  • [16]
    Ralph Schor, « Le PPF dans les Alpes-Maritimes, 1936-1939 », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1986-janvier 1987.
  • [17]
    L’Aurore, 28 août 1945.
  • [18]
    Jacques Basso, « Les forces politiques au lendemain de la Libération », Cahiers de la Méditerranée, 1976. Jean-Rémy Bézias, Le communisme dans les Alpes-Maritimes, 1920-1939, Serre, Nice, 1988. Robert Charvin, « Les obstacles à la mort d’une dynastie : la résistible chute de Jacques Médecin », Cahiers de la Méditerranée, juin 2001. Dominique Olivési, Virgile Barel de Riquier à la Crimée française, Serre, Nice, 1996.
  • [19]
    Ralph Schor, Nice pendant la guerre de 1914-1918, la Pensée Universitaire, Aix-en-Provence, 1964.
  • [20]
    Alain Ruggiero, « Comment prouver que Nice est bien française », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1986.
  • [21]
    Ralph Schor, « La surveillance des Italiens dans les Alpes-Maritimes, 1919-1939 », Les Alpes-Maritimes et la frontière, Serre, Nice, 1992.
  • [22]
    L’Éclaireur de Nice, 9 janvier 1939.
  • [23]
    Rapport du 31 mai 1942, Archives départementales des Alpes-Maritimes, non coté.
  • [24]
    Rapport du préfet des Alpes-Maritimes, 28 janvier 1942, ibid.
  • [25]
    Rapport du maire de Nice, 31 mai 1942, ibid.
  • [26]
    Ibid. 31 mars 1942.
  • [27]
    Ibid. 15 mai 1942.
  • [28]
    Mario Brocchi, Relazione sull’occupazione della Provenza destinata al SIM, Ravelle, 1945, cité par Jean-Louis Panicacci, Les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945, Serre, Nice 1989.

1La création du département des Alpes-Maritimes en 1860 amena la juxtaposition de deux éléments différents dans la nouvelle entité administrative : l’ancien Comté de Nice, qui comprenait 122 000 habitants, et, avec 66 000 habitants, l’arrondissement de Grasse, détaché du département du Var [2]. Les Alpes-Maritimes se singularisaient ainsi par leur caractère composite, en particulier par les différences politiques et culturelles séparant le Comté, vieille possession de la Maison de Savoie, et la région grassoise, qui suivait depuis longtemps le destin de la France. Il fallait désormais faire vivre en harmonie les deux populations et intégrer le tout à la République.

Les conditions de la vie politique

2Plusieurs facteurs favorables laissaient augurer une intégration facile des Alpes-Maritimes au sein de la République française. En 1860, la cause française bénéficiait d’une solide assise sociologique. Les principaux partisans de l’Italie, aristocrates ne se préoccupant pas de la défense des intérêts locaux, fonctionnaires surtout soucieux de leur carrière, étaient peu nombreux et déconsidérés dans l’opinion. En revanche, le « parti français » rassemblait des éléments beaucoup plus importants et influents

3Au premier rang se plaçait le clergé catholique, très écouté par une population majoritairement pratiquante où figuraient, au surplus, des immigrés italiens de culture chrétienne. Les responsables religieux s’étaient engagés en faveur de la France alors régie par un régime, le Second Empire, jugé clérical. La majorité de la bourgeoisie, y compris les quelques notabilités juives, avait également pris cause pour la France, pays prospère dont on attendait qu’il stimulât le rythme des affaires. Aussi le plébiscite des 15 et 16 avril 1860 avait-il donné un résultat triomphal en faveur du rattachement à la France : 84 % dans le Comté, 86 % à Nice, parfois 100 % dans certains villages [3].

4L’intégration se trouva ensuite accélérée par la politique culturelle pratiquée par les nouvelles autorités. La langue française fut imposée au détriment de l’italien et du nissart, langue de communication populaire très majoritaire. L’enseignement mit l’accent sur l’histoire de France, même si celle-ci présentait peu de rapports avec le passé niçois. L’histoire reçut la mission officielle de faire aimer aux enfants leur nouvelle patrie et de créer de toutes pièces une mémoire collective. Après 1870, les valeurs républicaines furent largement diffusées. À partir des années 1880, la célébration du 14 juillet qui, stricto sensu, ne concernait pas le Comté, celui-ci étant sous domination sarde en 1789, devint un temps fort de l’année civile.

5La prospérité économique joua un rôle décisif dans l’acceptation du nouveau régime. Avant 1860, le Comté restait une région pauvre et isolée, souvent délaissée par le gouvernement de Turin qui préférait miser sur Gênes. À partir de 1860, des investissements considérables furent consentis et une politique de grands travaux lancée. Dès 1864, le chemin de fer arriva à Nice, ce qui signifiait que l’acheminement des touristes se trouvait facilité et que la fonction d’accueil, avec les profits qui en résultaient, pouvait prendre son essor. Le Var, dont les crues étaient catastrophiques, fut endigué. La construction de nombreuses routes désenclava le haut pays. Nice, dotée d’un éclairage public, du téléphone, de tramways, d’égouts, se modernisa rapidement. Après 1880 affluèrent les capitaux privés, français comme ceux du Crédit Lyonnais, étrangers, notamment britanniques et suisses dans l’hôtellerie. Sans doute le bilan économique n’apparaissait-il pas uniformément satisfaisant, l’oléiculture déclinait, le capital extérieur exerçait une forte domination, le haut pays se dépeuplait rapidement. Mais, globalement, la richesse était bien présente et contribuait à attacher les Alpes-Maritimes à la France.

6Cependant, l’intégration se trouvait entravée par divers facteurs. Ainsi l’arrondissement de Grasse restait un peu à la traîne. La voie ferrée qui suivait la côte ne passait pas par la sous-préfecture. Le pouvoir était largement concentré à Nice. Au cours des années 1860-1870, l’Empire commit diverses maladresses qui indisposèrent la population.

7L’administration française fut brutalement imposée par des fonctionnaires assez méprisants à l’égard des autochtones tenus pour des paysans ignorants. Certaines institutions, comme la Cour d’appel et les établissements d’enseignement supérieur, des privilèges fiscaux furent supprimés au grand regret des Niçois. De forts obstacles furent opposés à la pratique du nissart et de l’italien. Cette politique mal perçue contribua à la poussée séparatiste qui se déploya à la chute de Napoléon III. Deux députés décidés à couper Nice de la France furent élus, avec le patronage de l’illustre Niçois qu’était Garibaldi. Une presse séparatiste de langue italienne, représentée par le Pensiero di Nizza, fut lancée. Mais le mouvement fit long feu. Quand Borriglione, ancien séparatiste devenu pro-français et ami de Ferry et de Gambetta, fut élu député en 1876 et maire en 1878, il devint évident que le lien entre le Comté et la France ne serait plus remis en question [4].

8Autre obstacle à l’intégration, le Comté possédait une authentique culture particulariste, d’autant plus développée que, sous le régime sarde, le gouvernement de Turin, situé à distance, n’avait pas véritablement cherché à imposer ses vues et ses pratiques. Beaucoup de villages isolés, joignables seulement par des chemins muletiers, vivaient en isolats culturels. De la sorte, les populations communiquaient principalement entre elles par une langue originale, différente du provençal et du français. Cette langue était non seulement parlée par le petit peuple, mais aussi par les élites, et était illustrée par une littérature ancienne qui pouvait présenter d’authentiques réussites artistiques [5]. Les intellectuels, fiers de leurs racines, se regroupaient dans des institutions propres comme l’Academia nissarda et publiaient de riches revues savantes comme Nice Historique[6]. Tous les textes exaltaient la singularité du Comté, la beauté exceptionnelle de ses paysages, l’ancienneté et la valeur de ses traditions [7]. Très vivants restaient les usages festifs, religieux, culinaires… Aussi beaucoup de Niçois redoutaient-ils les changements que la prospérité et l’afflux des touristes pouvaient entraîner, les atteintes au paysage et à la morale ancestrale. Un tel état d’esprit se concrétisa sur le plan politique.

Une volonté d’autonomie

9Les responsables et les militants des Alpes-Maritimes rejetaient les tutelles politiques nationales, l’emprise des partis et des administrations parisiennes. De même était refusée l’intervention d’un relais, surtout Marseille, vue comme une rivale. Pendant la Grande Guerre, la cité phocéenne, centre redistributeur de ravitaillement, fut accusée de tout conserver pour elle et d’affamer Nice. Plus tard, au début des années 1980, quand la régionalisation fut mise en place et que Marseille se trouva placée à la tête de la Région Provence – Alpes – Côte - d’Azur, Jacques Médecin essaya de briser ce cadre et de constituer une nouvelle région dont la capitale eût été Nice. Dans le domaine électoral, avant 1914, avaient été mis en place des comités locaux d’investiture. En 1947, Jean Médecin, homme fort du département, créa son propre parti, le Rassemblement républicain, dont son fils Jacques reprit la direction. Cette structure jouait le rôle d’un comité électoral accordant des investitures. L’adoubement d’un parti national n’était certes pas refusé. Jean Médecin appartint successivement au Parti radical, à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), au Rassemblement des gauches républicaines, à l’Entente démocratique. Jacques Médecin se réclama de l’Entente démocratique, puis du Centre national des républicains indépendants, du Rassemblement pour la République (RPR) avant de devenir un proche du Front National. Mais outre que la diversité de ces affiliations en relativisait l’importance, l’étiquette nationale figurait en second, après l’affichage du Rassemblement républicain. Celui-ci remplissait aussi la fonction d’une organisation identitaire défendant les intérêts locaux contre la domination parisienne et « l’invasion » politique extérieure, notamment celle du gaullisme [8]. Même si Jean Médecin n’éprouvait pas une grande sympathie pour le général de Gaulle, il lui arrivait de soutenir celui-ci à l’échelle nationale : il vota en sa faveur le 13 janvier 1945 à l’Assemblée constituante et en juin 1958, quand le général sollicita l’investiture. Mais sur le plan local, Jean Médecin ne tolérait pas l’intrusion des gaullistes : il les débauchait ou les combattait. Aux élections municipales de 1965, un Niçois illustre, le général Louis Delfino, ancien chef de l’escadrille Normandie-Niemen, envoyé par de Gaulle pour ravir la mairie, fut battu de 40 000 voix par le tout puissant maire en place qui, avec son Rassemblement républicain, obtint la totalité des sièges de conseillers [9]. Le rassemblement disparut en 1990 à la chute de Jacques Médecin. Mais l’un des successeurs de ce dernier, Jacques Peyrat, recréa une structure de même inspiration, l’Entente républicaine, comme pour rappeler la singularité niçoise et sa volonté d’autonomie.

10Autre signe d’indépendance, les candidats locaux, au moins jusqu’au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, proposaient rarement un programme très idéologique et ne se présentaient pas en défenseurs d’une catégorie sociale particulière. Beaucoup plus important pour eux semblait la fidélité à un certain ritualisme niçois : parler la langue du terroir, se montrer aux festins estivaux, suivre les cérémonies religieuses traditionnelles… En revanche, l’arrondissement de Grasse se montrait plus politisé et se situait souvent plus à gauche que le Comté. Quand Nice élisait des modérés, Grasse votait pour des radicaux.

11D’une manière générale, Nice, chef-lieu de préfecture et avantagée par une population plus importante que celle de la rive droite du Var, restait le centre du pouvoir. Les électeurs donnaient nettement leur préférence à des enfants du pays. Dans le Comté, entre 1860 et 1914, sur 52 députés élus, 40 étaient natifs du pays ; quant aux non-natifs, ils étaient le plus souvent patronnés par un Niçois [10]. A l’époque la plus récente, le Parti socialiste évite aussi les parachutages électoraux et fait appel à des enfants du pays comme Jacques Cotta, Thérèse Roméo, Jean-Hugues Colonna, Max Gallo… Depuis 1860, la mairie de Nice n’a été détenue que par deux hommes nés hors du Comté, Honoré Sauvan, originaire de la Colle-sur-Loup, sur la rive droite du Var, et Jacques Peyrat, cependant installé de longue date dans la ville.

12La vie politique est généralement dominée par un homme fort, maire de Nice ou contrôlant la mairie grâce à un fidèle. Cet homme détient toujours un mandat parlementaire, même s’il ne manifeste pas un vif intérêt pour les affaires nationales. Un tel mandat évite qu’un rival ne s’empare de la circonscription et s’en serve de tremplin pour conquérir la mairie. De plus, le titre de député ou de sénateur constitue une bonne carte de visite auprès des ministres et des administrations centrales pour obtenir des subventions et des avantages divers. L’homme fort préside aussi le conseil général, ce qui fut le cas de deux Médecin, père et fils. Mais la mairie apparaît prioritaire aux yeux des électeurs et des hommes politiques. Ainsi, en 1962, Jacques Médecin, à l’orée de sa carrière, affronte le gaulliste Diomède Catroux aux élections législatives et, avec 24 % des suffrages, se trouve nettement battu. La situation se retourne en 1967 : Médecin, devenu entre-temps premier magistrat de sa ville, bat Catroux avec 49 % et, en 1968, remporte une nouvelle victoire contre un autre candidat gaulliste avec 42 %. Preuve supplémentaire de la priorité municipale, quand Jacques Médecin, brièvement secrétaire d’État au Tourisme, puis à la Culture, dans le gouvernement Barre, annonce « élargir son champ de vision » à l’échelle nationale, les électeurs lui en tiennent rigueur et, en 1977, ne le reconduisent que de justesse à la mairie avec une faible avance de 966 voix.

13Absorbé par la gestion locale, le maire de Nice participe peu au travail parlementaire et n’accomplit pas une grande carrière ministérielle. De manière significative, deux des Niçois qui ont occupé le plus de postes dans les gouvernements, Flaminius Raiberti [11] et Léon Baréty, ne géraient pas la ville chef-lieu. Le journaliste Pierre Rocher, invité en 1955 par Jean Médecin alors que celui-ci est secrétaire d’État dans le cabinet Edgar Faure, constate que le maire de Nice est indisposé par un coup de téléphone du président du Conseil le priant de regagner Paris. En soupirant et en souhaitant à mots couverts la chute de ce gouvernement, Médecin prépare un panier où il entasse les produits de son jardin, huile, légumes, vin, avant de prendre le train. Le journaliste montre ainsi que son interlocuteur préfère Nice à Paris, ses racines vivantes aux honneurs lointains de la capitale ; Médecin tire sa force et sa légitimité de son authenticité, de sa simplicité, de la priorité qu’il accorde au pays natal [12].

14Dans un tel système, la politisation demeurait faible. Au départ, après le rattachement à la France, les Niçois ne possédaient guère de conscience politique, de culture démocratique, d’expérience en matière d’engagement dans les grands débats nationaux. Ils n’avaient pas eu l’occasion de se révolter contre un pouvoir central oppresseur. La Révolution, arrivée tardivement, n’avait pas permis la formation d’une bourgeoisie éclairée pouvant organiser des débats d’idées. Les capitalistes étrangers, importants investisseurs à partir de la fin du XIXe siècle, avaient généralement laissé le pouvoir politique aux enfants du pays. Ces derniers, n’accomplissant que rarement de grandes carrières nationales, avaient prudemment cultivé les conformismes et respecté les traditions, présentées comme une protection contre les immixtions étrangères [13]. Dans ces conditions, les liens entre électeurs et élus reposaient surtout sur des liens affectifs et moraux. Aux élections municipales de 1989, Jacques Médecin, un an et demi avant sa chute et déjà fortement compromis dans des affaires connues de tous, fut reconduit à la mairie par une grande partie du corps électoral. Aujourd’hui encore, des Niçois affichent leur fidélité à la mémoire de l’ancien maire, pourtant condamné par la justice.

15La faiblesse du débat idéologique et la personnalisation du pouvoir conduisirent à la mise en place de structures d’encadrement des électeurs, structures ébauchées au XIXe siècle et perfectionnées par Jean Médecin dans les années 1930. Il s’agissait en fait d’une nébuleuse aux contours imprécis juxtaposant des hommes de confiance aux divers échelons de responsabilité, depuis des parlementaires et des conseillers généraux dépendant de l’homme fort jusqu’à des employés municipaux jouant le rôle d’agents électoraux. Un contact permanent était entretenu avec la population et les associations grâce à des comités de quartiers et à de nombreux groupements professionnels. Des relations étroites étaient nouées avec les diverses communautés, toutes représentées au conseil municipal, ainsi les catholiques, liens ici renforcés par l’amitié existant entre Jean Médecin et Mgr Rémond, évêque de 1930 à 1963 [14], les juifs, les Arméniens, plus tard les rapatriés d’Algérie… Des avances étaient faites en direction des adversaires, pour les rallier ; l’opération fut réussie par Jean Médecin avec nombre de dirigeants de la SFIO comme Thérèse Roméo, ensuite par Jacques Médecin avec des membres du Front National. L’emprise s’étendait aux médias ; avant 1939, l’Éclaireur de Nice était fidèle à Jean Médecin ; Jacques Médecin créa des journaux et une télévision municipale. Les élus se devaient d’être dévoués et disponibles, en contact permanent avec les diverses catégories sociales, depuis les élites jusqu’aux couches populaires auxquelles il était bien vu de s’adresser en nissart. Ces relations permanentes servaient à d’innombrables échanges de services. On verra dans cette réalité une incarnation du clientélisme politique ou d’un attachement affectif, l’un n’étant pas exclusif de l’autre.

16Il était nécessaire que l’élu fût doté de charisme et d’une forte personnalité. Il en allait ainsi pour Jean Médecin, grand, simple et distingué, autoritaire et cordial, aussi à l’aise dans sa robe d’avocat qu’avec les grands de ce monde qu’il recevait et avec les petites gens auxquels il s’adressait dans un nissart manié à la perfection, contrairement à certains de ses rivaux, fort desservis par cette faiblesse. Incarnation de sa ville, le maire fut surnommé Jean de Nice ou le roi Jean [15].

17Les électeurs manifestaient une grande fidélité et les carrières se prolongeaient longtemps. Flaminius Raiberti fut député puis sénateur de 1890 à 1929. Léon Baréty détint les mandats de conseiller général de Puget-Théniers de 1910 à 1940 et de député de 1919 à 1940. Jean Médecin occupa la mairie de Nice de 1928 à 1965. Inéligible à la Libération, il n’en obtint pas moins 15 000 voix aux municipales de 1945, avant de se réinstaller à l’Hôtel de ville jusqu’à sa mort. Il fut aussi parlementaire de 1932 à 1962, date à laquelle il renonça volontairement à son siège de député.

18Les premières places étant tenues par des républicains modérés, l’opposition de gauche se trouve souvent réduite à la portion congrue. Le socialisme étant longtemps resté faible dans la région, la contestation fut surtout entretenue par le Parti communiste. Le principal représentant du mouvement révolutionnaire était Virgile Barel. Celui-ci se comportait en stalinien de stricte obédience, mais enfant du pays, réputé pour son désintéressement et doté d’une personnalité souriante, il avait acquis une grande autorité et rayonnait au delà de son parti. Jusqu’en 1936, l’opposition rouge resta négligeable. Mais aux élections qui amenèrent la victoire du Front Populaire, deux communistes, Barel à Nice et Pourtalet à Cannes, profitant de la discipline de vote entre candidats de gauche, furent élus à la députation, sans compter un radical, Édouard Jonas à Grasse. Avec ces nouveaux élus, des thèmes de campagne nationaux firent véritablement leur entrée dans le débat politique local. L’événement parut assez inquiétant pour que Jean Médecin, pourtant réélu facilement au premier tour, se rapprochât brièvement du fascisant Parti Populaire Français (PPF) de Jacques Doriot [16].

19Après la guerre, alors que Jean Médecin était provisoirement inéligible, Virgile Barel présidait la délégation spéciale. Les deux hommes étaient considérés depuis les années 1930 comme des adversaires nés. Or, le 17 août 1945, la presse communiste annonça que Médecin et Barel s’étaient rencontrés et que, résolus à faciliter la reconstruction du pays, ils avaient décidé de promouvoir « une politique d’union de tous les éléments sains du pays ». Ce texte créa une profonde surprise car tout semblait opposer le militant communiste, père d’un héros de la Résistance, Max Barel, torturé à mort par Barbie, et l’ancien maire, ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, maintenu à l’hôtel de ville par le régime de Vichy, dépourvu d’engagement résistant. Cet accord résultait probablement de la volonté des communistes de réaliser un rassemblement républicain avec un Médecin dont la force électorale restait impressionnante et d’une pression populaire exigeant la formation d’une union niçoise plus large que celle d’avant guerre. En tout cas, Barel déclara qu’il fallait rejeter « les fascistes porteurs de la croix de Lorraine, l’anti-peuple qui aspire au pouvoir personnel » [17]. L’objectif était bien d’écarter les gaullistes de Nice. L’accord du 17 août remit Médecin en selle et notabilisa Barel. Très vite le médecinisme retrouva son statut de parti dominant et les communistes devinrent la principale force de contestation, remplissant une fonction tribunicienne. Le médecinisme pouvait invoquer le péril révolutionnaire pour mobiliser autour de lui toutes les forces politiques effrayées et justifier ses méthodes parfois peu démocratiques. Le Parti communiste montrait sa force et occupait tout le champ de l’opposition. En somme chacun trouvait son compte dans l’opération au point que la mairie savait se montrer compréhensive : un site prestigieux, le parc du château était mis à la disposition des communistes pour l’organisation de leurs fêtes ; Jacques Médecin rémunérait deux secrétaires travaillant pour le parti ennemi. L’entente alla plus loin, car les communistes préféraient objectivement le médecinisme à une force politique venue de Paris. Ainsi, au deuxième tour de l’élection présidentielle de 1965, Jean Médecin, juste avant sa mort, recommanda un vote en faveur de François Mitterrand. Aux municipales de 1967, le Parti communiste orienta ses électeurs vers Jacques Médecin pour éviter un succès des gaullistes de l’UNR. Aux législatives de juin 1968 pour les mêmes raisons furent données des consignes identiques [18].

20La corruption a souvent été évoquée dans le cas des Alpes-Maritimes. Au XIXe siècle les achats de voix semblent n’avoir pas été rares ; l’électeur recevait la moitié d’un billet de banque avant d’entrer dans l’isoloir et l’autre moitié après avoir apporté son suffrage à un certain candidat. Les « parachutés » furent peu nombreux, mais souvent très riches et généreux. Le banquier Raphaël Bischoffsheim, député de Nice de 1881 à 1889 et de Puget-Théniers de 1893 à 1906, offrit au chef-lieu de préfecture un observatoire astronomique d’importance mondiale dont les bâtiments furent construits par Garnier et Eiffel ; dans le haut pays il multiplia les fontaines et les vespasiennes. Le banquier, armateur et négociant Louis Louis-Dreyfus, élu à Grasse de 1930 à 1936, était l’un des hommes les plus opulents de France. Le fabriquant de cognac Jean Hennessy, député de Nice de 1936 à 1940, disposait aussi de moyens très importants. C’est l’affairisme reproché à Jacques Médecin qui a le plus marqué les esprits à l’époque récente. L’influent maire de Nice, après avoir bénéficié d’une longue impunité que certains attribuent à une indulgence des pouvoirs publics soucieux de ne pas déclencher une réaction en chaîne et de voir incriminer divers élus locaux, fut inculpé en 1989 et s’enfuit en 1990. Extradé d’Uruguay en 1994, il fut condamné à deux ans de prison en 1995, puis, en 1998, à une nouvelle peine de deux ans, cette fois par défaut.

21Avant sa chute, Jacques Médecin, plus engagé que son père dans la politique générale, avait renforcé la nationalisation du débat. La disparition de cette forte individualité et l’apparition d’une nouvelle génération plus attachée à nouer des liens avec les partis, atténuent la personnalisation du pouvoir : c’est le rôle que jouent à droite Bernard Asso, Rudy Salles et surtout Christian Estrosi, au Parti socialiste Patrick Mottard et Patrick Allemand. Le poids grandissant du Front National qui obtient 30 % des suffrages exprimés aux législatives de 1986, puis 43,51 % aux législatives de 1994, avant que Jean-Marie Le Pen ne se place en tête du premier tour de la présidentielle de 1995, aboutit au même résultat dans la mesure où le parti extrémiste s’intéresse plus aux problèmes généraux qu’à la conjoncture locale. Cette évolution vers une nationalisation de la vie politique trouve cependant ses limites. En effet, Jean-Marie Le Pen, candidat aux législatives de 1993 à Nice, mais dépourvu d’attaches avec cette ville, est battu au second tour par un rival bien implanté, l’UDF Rudy Salles qui obtient 58 % des suffrages exprimés. À la même consultation, Jacques Peyrat, sous les couleurs du Front National, ne peut conquérir un siège de député. Mais, en 1995, quand il abandonne ce parti pour adhérer au mouvement gaulliste et forme une liste sociologiquement bien ancrée dans le terroir, il parvient à gagner la mairie.

La loyauté à la patrie française

22Le localisme n’altère pas la francité du Comté. Passée la poussée séparatiste des années 1870-1875, aucune tendance centrifuge n’a été enregistrée. Les élus ont toujours fait preuve d’une totale loyauté nationale. Les écrivains dialectaux ont multiplié les déclarations d’attachement à la France. En 1888, cinq centième anniversaire de la dédition de 1388, acte par lequel les Niçois s’étaient soumis à la Maison de Savoie, situation qui dura jusqu’en 1860 (sauf une brève parenthèse de 1792 à 1815), aucune célébration ne fut organisée. En revanche, en 1889, centenaire de la Révolution française, qui n’appartenait pourtant pas au passé niçois, d’importantes fêtes eurent lieu, à la satisfaction générale. En 1914, les habitants du Comté accomplirent sans réticence leur devoir militaire [19]. C’est pourquoi, quand le gouvernement, soucieux de justifier les défaites subies au début de la guerre, incrimina le comportement des soldats du XVe Corps, recruté dans le Midi, l’indignation fut intense. Indignation fondée car les études menées après le conflit montrèrent que le XVe Corps s’était particulièrement bien comporté.

23Entre les deux guerres, les revendications mussoliniennes portant sur le Comté, présenté comme une terre italienne irrédente, furent rejetées. Par des discours, des livres, des articles, les hommes politiques et les érudits s’appliquèrent à démontrer que le Comté était une terre provençale, donc française, et que rien, dans les caractères physiques de la région, comme dans ses caractères ethniques, culturels, économiques ne le rapprochait du pays voisin [20]. Les ressortissants transalpins faisaient l’objet d’une surveillance sourcilleuse [21]. Le 8 janvier 1939, Jean Médecin, sénateur-maire de Nice, accueillant Paul Marchandeau, garde des Sceaux, déclara : « Nice doit tout à la France, Nice attend tout de la France, Nice donne tout à la France… Monsieur le Garde des Sceaux, dîtes au président Daladier que ce pays est français et qu’il n’a d’autre idéal que la France » [22].

24Entre 1940 et 1942, la méfiance et l’hostilité anti-italiennes apparurent extrêmes, d’autant qu’un descendant du grand Garibaldi, Ezio, dirigeait des Gruppi d’Azione Nissarda qui entretenaient la flamme de l’irrédentisme et faisaient planer la menace d’une annexion. Jean Médecin observa alors que ses concitoyens voulaient conserver « une nationalité à laquelle ils tiennent autant qu’à la vie » [23]. La présence de la Commission italienne d’armistice provoquait des réactions de dédain, par exemple des crachats après son passage. Les artistes de music-hall, tel le chansonnier Pierre Dac à Nice, tournant les Italiens en dérision, s’attiraient des ovations. En janvier 1942, dans un cinéma de Nice, des images montrant l’armée allemande furent regardées par les spectateurs dans un silence profond tandis que les soldats britanniques reçurent des applaudissements nourris ; quand apparurent les troupes italiennes, elles furent accueillies par « de nombreux coups de sifflet accompagnés de frappements de pieds sur le plancher de la salle» [24]. Nice, dans ces circonstances, mérita le titre de « Fille aînée de la Révolution nationale », idéologie officielle du régime de Vichy. En effet, toutes les cérémonies organisées alors par les autorités, surtout les fêtes en l’honneur de Jeanne d’Arc ou la fondation de la Légion, attiraient des foules nombreuses et empressées. En vérité, par leur participation enthousiaste, les Niçois voulaient manifester leur patriotisme anti-italien. Mais le silence des autorités sur l’avenir du Comté entraîna une défaveur à l’égard du régime et de la collaboration. Jean Médecin ne mit pas en cause la personne du maréchal Pétain, mais fit savoir que la population reprochait à celui-ci et à son gouvernement « une tiédeur néfaste à l’égard du Pays niçois » [25]. Selon le maire de Nice, les dirigeants ne donnaient pas l’impression d’être eux-mêmes convaincus du caractère français du Comté et le doute qu’ils entretenaient nuisait à leur autorité. Médecin expliquait ainsi la sympathie grandissante qu’inspiraient les Britanniques : « Par une association d’idée compréhensible, le Niçois lie son sort à l’issue de la guerre. Chaque fois qu’il se croit menacé, il fait des vœux pour la victoire des ennemis de l’axe » [26]. « C’est ce qui crée un malaise qu’il est vain de chercher à cacher, c’est ce qui porte beaucoup de gens à souhaiter la victoire des ennemis de l’axe car, disent-ils, mieux vaut vivre français grâce aux Anglais, que devenir italiens à cause d’une victoire allemande » [27].

25L’occupation des Alpes-Maritimes par l’armée italienne de novembre 1942 à septembre 1943 ne fit que renforcer les sentiments éprouvés par la population. L’entrée des troupes transalpines se fit dans une ambiance glaciale, comme le relata un officier d’état-major de l’armée d’occupation : « La population nous accueillit ostensiblement avec un sentiment pire que la haine : le mépris » [28]. Les relations entre les nouveaux venus et les autorités françaises se révélèrent généralement difficiles. Les préfet Ribière exigea que l’officier chargé de demeurer en permanence dans son cabinet se retirât et obtint satisfaction. L’évêque de Nice, Mgr Rémond, très patriote, hissa un drapeau français sur l’évêché. Des tracts incitant les soldats italiens à la désobéissance et à la fraternisation avec les autochtones furent répandus près des cantonnements. Des magasins appartenant à des immigrés ayant réservé un accueil favorable à l’occupant furent visés par des attentats à l’explosif. L’Academia nissarda publia des brochures et des articles prouvant la francité de Nice. La même thèse fut développée par un comité secret comprenant des intellectuels, des archivistes, un agent du 2e bureau. À la suite d’un attentat anti-italien, le 20 juillet 1943, le maire Jean Médecin fut éloigné des Alpes-Maritimes.

26Ainsi les élus des Alpes-Maritimes parvinrent à associer harmonieusement leur forte insertion locale, souhaitée par la population, et leur adhésion sincère à la République Française, également voulue par les habitants. En 1878, Alfred Borriglione, député-maire de Nice, ancien séparatiste rallié au régime, résuma cette synthèse en ces termes : « Nous sommes patriotes, c’est-à-dire que nous aimons d’une égale passion la France et la République. Nous sommes Niçois, c’est-à-dire que les intérêts de Nice nous sont chers avant tout ».


Mots-clés éditeurs : Alpes-Maritimes, régionalisme, histoire locale, parlementaires, implantation locale

Date de mise en ligne : 01/01/2008

https://doi.org/10.3917/parl.007.0035

Notes

  • [1]
    Professeur d’histoire contemporaine, université de Nice – Sophia Antipolis.
  • [2]
    Alain Ruggiero (dir), Nouvelle histoire de Nice, Privat, Toulouse, 2006.
  • [3]
    Paul Gonnet, La Réunion de Nice à la France, Éditions du cabri, Breil-sur-Roya, 2003.
  • [4]
    Ralph Schor, « Nice entre France et Italie (1870-1875) », in Aspetti e problemi delle relazioni tra l’Italia e la Francia, ed. Unicopli-CUESP, Milan, 2005.
  • [5]
    Ralph Schor (dir), Anthologie des écrivains du Comté de Nice, Serre, Nice, 1990.
  • [6]
    Paul Isoart et Paul-Louis Malausséna, « L’identité niçoise et l’Academia nissarda (1904-1944) », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1991.
  • [7]
    Ralph Schor, « Littérature et références identitaires dans le Comté de Nice au XX° siècle », ibid.
  • [8]
    Jacques Basso, « Le Rassemblement républicain », dans Ralph Schor (dir), Dictionnaire historique et biographique du Comté de Nice, Serre, Nice, 2002.
  • [9]
    Dominique Olivesi, « Louis Delfino, pilote de guerre et soldat légendaire », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1997.
  • [10]
    Jacques Basso, Les Élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, LGDJ, Paris, 1968.
  • [11]
    Christophe Bellon, « Entre tradition politique localiste et carrière nationale, l’exemple du baron Flaminius Raiberti », Recherches Régionales, n° 177, avril-juin 2005.
  • [12]
    Ralph Schor « L’Image des personnalités » in Les Représentations d’un espace politique et culturel dans l’histoire, Serre, Nice, 2000.
  • [13]
    Hervé Barelli, « Les Niçois sont-ils de droite ? », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1991.
  • [14]
    Ralph Schor, Mgr Paul Rémond, un évêque dans le siècle, Serre, Nice, 1984.
  • [15]
    Michel Amiot et Hervé de Fontmichel, « Nice, un exemple de monarchie élective au XXe siècle », Éthnologie Française, 1971. Jacques Basso, « Jean Médecin, pouvoir et action politique », Cahiers de la Méditerranée, 1997. Jacques Basso et Olivier Vernier, « Jean Médecin en politique », Nice Historique, juillet-décembre 1990. Bernard Delias, Jean Médecin, maire de Nice, SEG, Châtillon-sous-Bagneux, 1976.
  • [16]
    Ralph Schor, « Le PPF dans les Alpes-Maritimes, 1936-1939 », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1986-janvier 1987.
  • [17]
    L’Aurore, 28 août 1945.
  • [18]
    Jacques Basso, « Les forces politiques au lendemain de la Libération », Cahiers de la Méditerranée, 1976. Jean-Rémy Bézias, Le communisme dans les Alpes-Maritimes, 1920-1939, Serre, Nice, 1988. Robert Charvin, « Les obstacles à la mort d’une dynastie : la résistible chute de Jacques Médecin », Cahiers de la Méditerranée, juin 2001. Dominique Olivési, Virgile Barel de Riquier à la Crimée française, Serre, Nice, 1996.
  • [19]
    Ralph Schor, Nice pendant la guerre de 1914-1918, la Pensée Universitaire, Aix-en-Provence, 1964.
  • [20]
    Alain Ruggiero, « Comment prouver que Nice est bien française », Cahiers de la Méditerranée, décembre 1986.
  • [21]
    Ralph Schor, « La surveillance des Italiens dans les Alpes-Maritimes, 1919-1939 », Les Alpes-Maritimes et la frontière, Serre, Nice, 1992.
  • [22]
    L’Éclaireur de Nice, 9 janvier 1939.
  • [23]
    Rapport du 31 mai 1942, Archives départementales des Alpes-Maritimes, non coté.
  • [24]
    Rapport du préfet des Alpes-Maritimes, 28 janvier 1942, ibid.
  • [25]
    Rapport du maire de Nice, 31 mai 1942, ibid.
  • [26]
    Ibid. 31 mars 1942.
  • [27]
    Ibid. 15 mai 1942.
  • [28]
    Mario Brocchi, Relazione sull’occupazione della Provenza destinata al SIM, Ravelle, 1945, cité par Jean-Louis Panicacci, Les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945, Serre, Nice 1989.

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