Notes
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[1]
Professeur émérite de sociologie à l’Université de Montpellier III.
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[2]
Karl Marx, Manuscrits de 1844. Économie politique et philosophie, Paris, Éditions sociales, 1962, p. 62.
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[3]
René Descartes, Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, sixième partie, in Œuvres philosophiques. Tome I : 1618-1637, édition de Ferdinand Alquié, Paris, Classiques Garnier, 1997, p. 634.
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[4]
Je fais ici allusion au grand projet stalinien de transformation de la nature et de reboisement de l’URSS que Dimitri Chostakovitch avait mis en musique en 1949 sur un texte de propagande indigent (« Les jeunesses communistes avancent » : Le Chant des forêts, opus 81…).
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[5]
Cf. Immanuel Wallerstein, Le Capitalisme historique, Paris, La Découverte, 2011.
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[6]
Léon Trotsky, Littérature et révolution, in Littérature et révolution suivi de Les Questions du mode de vie, Paris, Les Éditions de la Passion, 2000, p. 145.
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[7]
Il existe de très nombreux ouvrages, plus ou moins « grand public », sur cette thématique. Voir par exemple : Yves Gautier, Catastrophes naturelles, Paris, Pocket « Sciences », 1995 ; Robert Dautray, Jacques Lesourne, L’Humanité face au changement climatique, Paris, Odile Jacob, 2009 ; Robert Kandel, Maya Kandel, La Catastrophe climatique, Paris, Hachette Littérature, 2009 ; Vianney Aubert, Les Catastrophes qui nous guettent, Monaco, Éditions du Rocher, 2008.
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[8]
Cf. Jean-Paul Poirier, Le Tremblement de terre de Lisbonne, Paris, Odile Jacob, 2005.
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[9]
Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne (1756). Rousseau lui répondra dans sa Lettre sur la Providence (1756) en défendant la « providence bienfaisante ». Le roman de Voltaire Candide (1759) est lui aussi une réflexion critique sur la théodicée.
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[10]
Cf. Frédéric Denhez, Apocalypse à Saint-Pierre. La tragédie de la Montagne Pelée, Paris, Larousse, 2007.
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[11]
Hervé Duchêne, « Et l’Atlantide fut détruite… », L’Histoire, n ° 265 (« Les civilisations disparues de Méditerranée »), mai 2002, p. 53. Sur les civilisations disparues à la suite de déluges et d’événements cataclysmiques, cf. aussi Jean-Marie Brohm, Anthropologie de l’étrange. Énigmes, mystères et réalités insolites, Cabris, Éditions Sulliver, 2010.
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[12]
« Un peuple oublié sous les cendres du volcan Tambora », Le Figaro, 1er mars 2006.
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[13]
Voir notamment les nombreux travaux d’un des spécialistes de la volcanologie, Maurice Krafft, Les Feux de la Terre. Histoires de volcan, Paris, Gallimard, « Découvertes », 1991. Maurice Krafft et sa femme ont péri emportés par une coulée pyroclastique sur le Mont Unzen au Japon en 1991…
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[14]
Géza Roheim, Les portes du rêve, Paris, Payot, 1973, p. 466.
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[15]
Le tremblement de terre à Port-au-Prince à Haïti du 12 janvier 2010, d’une magnitude comprise entre 7, 0 et 7, 2, fit au moins 230 000 victimes.
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[16]
Cf. Jean-Marie Brohm, « L’imaginaire des catastrophes cosmiques. De la météorite d’Ensisheim aux astéroïdes géocroiseurs », in Anthropologie de l’étrange. Énigmes, mystères et réalités insolites, op. cit.
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[17]
En France le cratère de Rochechouart (Charente, Haute-Vienne) d’un diamètre de 20 kilomètres serait dû à l’impact d’un astéroïde de 1,5 km et d’une masse de 6 milliards de tonnes, tombé il y a environ 200 millions d’années et ravageant tout à plus de 100 kilomètres à la ronde.
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[18]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, Paris, Le Cherche Midi, 2012, pp. 130-131.
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[19]
Ibid., pp. 140-141.
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[20]
Cf. Christian Koeberl, Ces bolides qui menacent notre monde. Impacts météoritiques et cailloux ravageurs, Les Ulis, EDP sciences, 2003, p. 146.
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[21]
Cf. Alexandre Dorozynski, « On a retrouvé la météorite tueuse de dinosaures », Science et Vie, n ° 886, juillet 1991, pp. 26-27.
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[22]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 14.
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[23]
Ibid., pp. 15-16.
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[24]
Cf. Dominique Taléghani, « Quelle menace pour la Terre ? », Astronomie magazine, n °104, septembre 2008, p. 23.
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[25]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 233.
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[26]
Ibid., p. 229.
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[27]
Rappelons que le diamètre de la Terre est de 12 756 kilomètres à l’équateur…
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[28]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 234.
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[29]
Voir « 2012 la rumeur d’apocalypse, astéroïdes tueurs, alignement de planètes… Fin du Monde, la science face aux croyances », Sciences et Avenir, n ° 779 bis, janvier 2012.
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[30]
Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., pp. 201-202.
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[31]
« Et pour la prochaine fin du monde, des astéroïdes géants heurtent la Terre », Le Monde, 23, 24 et 25 décembre 2012.
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[32]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 207. Voir aussi « Un astéroïde plongera la Terre dans la nuit », Science et Vie, n°1081, octobre 2007.
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[33]
Dans un prochain numéro d’Outre-Terre, j’aborderai les solutions envisagées pour sauver la Terre…
1 Les humains – qui vivent désormais de plus en plus nombreux dans des environnements urbains très denses et même concentrationnaires – ont tendance à oublier ce que Marx avait pourtant souligné dès 1844 : la nature est le support ultime, la matrice originaire, la condition de possibilité absolue de toute société. La nature est en effet depuis toujours le partenaire contraignant du genre humain, « son corps avec lequel il doit maintenir un processus constant pour ne pas mourir » [2]. Toute société se doit ainsi de composer avec son environnement naturel – conditions climatiques, ressources naturelles, géologie – qui lui impose des contraintes très fortes, par exemple en matière de protection contre le froid ou la chaleur extrêmes ou en matière de prévention des catastrophes possibles dues à la géophysique et à la géographie (failles sismiques majeures, présence de volcans en activité, risques périodiques de cyclones, d’inondations, de tsunamis, d’éboulements). Toute société est également confrontée aux conséquences directes et indirectes de ces catastrophes, qu’il s’agisse des bilans macabres, des déplacements de population, des destructions massives des biens et constructions ou des désorganisations profondes du tissu social. L’histoire n’est donc pas tant l’histoire de la lutte des classes, selon la célèbre formule de Marx, que plus fondamentalement l’histoire de la lutte contre la nature que les hommes n’ont jamais pu domestiquer et arraisonner comme le souhaitait Descartes qui espérait pouvoir appliquer les « connaissances qui soient fort utiles à la vie » en aboutissant à « une pratique, par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent (…), nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » [3].
2 Cette domination de la nature qui se voulait portée par la science et la technique s’est vite révélée n’être qu’une illusion sans avenir. En effet, malgré les efforts pathétiques des « planificateurs » de la nature, des ingénieurs « des eaux et forêts » [4], des pionniers des ponts et barrages géants, des aménageurs des tours géantes, des fanatiques des forages pétrolifères qui ont voulu exploiter, remodeler, coloniser la nature tout au long du développement du « capitalisme historique » [5] et du socialisme réellement existant (URSS, Chine, Corée du Nord, Cuba, etc.), celle-ci n’a jamais cédé au délire prométhéen. Elle a toujours puni au contraire l’arrogance des « conquérants de l’avenir » en leur rappelant que c’est elle qui a toujours le dernier mot, que c’est elle en définitive qui est maître et possesseur de leur avenir.
3 Léon Trotsky a parfaitement exprimé l’idéologie communiste de la toute-puissance humaine désireuse de dompter la nature. Dans une vision futuriste tout à fait dithyrambique, il décrit ainsi les lendemains glorieux de la construction du socialisme : « L’homme socialiste maîtrisera la nature entière, y compris ses faisans et ses esturgeons, au moyen de la machine. Il désignera les lieux où les montagnes doivent être abattues, changera le cours des rivières et emprisonnera les océans (…). Le mode de vie communiste ne croîtra pas aveuglément, à la façon des récits de corail dans la mer. Il sera édifié consciemment » [6]. Il se trouve cependant que cette fantasmagorie rationaliste et volontariste se volatilise périodiquement au contact de la toute-puissance de la nature et de son impressionnante kratophanie.
4 En témoignent les catastrophes récurrentes dans les mines de charbon en Chine, les désastres écologiques majeurs des explosions de plateformes pétrolières en pleine mer (pour ne prendre que les plus marquantes : Ixtoc1 dans le Golfe du Mexique en 1979 ; Deepwater Horizon au large de la Louisiane en 2010, avec de gigantesques marées noires) ou les ruptures de barrages. Ainsi le 2 décembre 1959 le barrage de Malpasset en amont de Fréjus dans le Var, destiné à constituer un réservoir d’eau permettant d’irriguer les cultures locales, avait cédé à la suite de pluie diluviennes, libérant 50 millions de mètres cubes d’eau sous forme d’une vague géante de 40 mètres de haut déferlant dans l’étroite vallée à 70 km/h, charriant d’énormes blocs de pierre, ravageant tout sur son passage, débouchant en 20 minutes sur Fréjus avant de se jeter dans la mer en faisant 423 morts et disparus.
5 Les sciences sociales, particulièrement l’anthropologie et la sociologie, ont longtemps négligé les effets dévastateurs des catastrophes naturelles [7] sur les sociétés humaines, considérant à tort qu’il s’agissait simplement d’événements qui n’entrent que de manière anecdotique dans la genèse des relations sociales et les composantes des cultures. L’historiographie par contre a tenu compte des effets sociopolitiques et économiques des catastrophes naturelles et de leurs répercussions sur l’imaginaire populaire. Je ne prendrai ici que deux exemples qui ont profondément marqué les esprits. D’abord le tremblement de terre de Lisbonne en 1755 [8]. Le 1er novembre 1755 Lisbonne était ravagée dans sa presque totalité par un tremblement de terre d’une magnitude estimée entre 8, 5 et 9 sur l’échelle de Richter, à ce jour le séisme le plus important en Europe. Suivi d’un raz de marée avec des vagues de 5 à 15 mètres de hauteur et un gigantesque incendie, cet événement fit non seulement plusieurs dizaines de milliers de morts (entre 50 000 et 100 000 selon diverses estimations), mais il eut un retentissement considérable dans toute l’Europe des Lumières, provoquant d’âpres débats théologiques, scientifiques et philosophiques, notamment avec la critique voltairienne de la thèse leibnizienne du « meilleur des mondes possibles » et plus particulièrement de la supposée bonté de la providence divine [9].
6 Le deuxième exemple est l’éruption de la Montagne Pelée en Martinique en 1902 [10]. Après de nombreux signes annonciateurs de plus en plus violents dans les semaines et jours qui précédèrent la catastrophe (fumerolles, odeurs de soufre, séismes, panaches de vapeurs, grondements, explosions, projections de blocs incandescents, pluies de cendres dévalant les pentes de la montagne et les recouvrant d’une épaisse couche grise, coulées de boues), la Montagne Pelée explosa le 8 mai 1902 vers 8 heures du matin, provoquant un immense panache nuageux noir et surtout une nuée ardente composée de poussières, de vapeurs, de cendres et de gaz volcaniques d’une température de l’ordre de 1 000 degrés dévalant les pentes à une vitesse de 400 km/h, précédée d’une puissante onde de choc. Tout fut balayé, soufflé, brûlé sur son passage. En quelques secondes Saint-Pierre et ses alentours furent rasés et près de 30 000 personnes périrent instantanément. En même temps que l’onde de choc, un raz-de-marée de plusieurs mètres de haut s’abattit sur la baie. Ces catastrophes qui ont beaucoup frappé les esprits ne sont pourtant que deux exemples parmi tant d’autres dans la longue liste des éruptions volcaniques et séismes cataclysmiques qui ont jalonné l’histoire humaine et qui ne manqueront pas de se reproduire à l’avenir. L’explosion volcanique de l’île de Santorin en Méditerranée vers 1500 avant notre ère qui coupa l’île en deux et provoqua un gigantesque raz-de-marée fut l’une des plus monstrueuses, avec des vagues « d’au moins 200 mètres de hauteur » [11], mais d’autres suivirent, tout aussi monstrueuses. L’éruption du Vésuve le 24 août 79 après J.-C. détruisit la ville de Pompéi en faisant 20 000 morts ensevelis et vitrifiés sous un déluge de cendres brûlantes, de poussières, de gaz volcaniques et de pierres incandescentes. L’île de Sumbawa en Indonésie subit l’éruption du mont Tambora le 10 avril 1815, « la plus importante explosion volcanique des dix mille dernières années. On estime que l’éruption du Tambora provoqua la mort de près de 100 000 personnes (…). Une partie des victimes gît encore carbonisée sous plusieurs mètres de cendres (…). Il y a de grandes chances pour que Tambora devienne la future Pompéi de l’Asie du Sud-Est […]. L’explosion du Tambora a été reconstituée aujourd’hui à l’aide de modèles. Elle a dû être véritablement monstrueuse. Avant l’éruption, le volcan s’élevait à plus de 4 000 mètres [4 300] de haut. Après il fut “ratatiné »” à 2 850 mètres, une partie des roches ayant fondu et l’autre partie ayant été projetée dans l’atmosphère, à plus de 40 kilomètres d’altitude. Les habitants de l’île ont été ensevelis par une coulée pyroclastique, un mélange à haute température de gaz, de vapeur d’eau et de roches (…). L’éruption provoqua un tsunami » [12]. Le 27 août 1883, le volcan Perbuatan sur l’île de Krakatoa dans le détroit de la Sonde fut secoué par une violente éruption suivie d’un gigantesque tsunami avec des vagues de plus de 30 mètres de haut ravageant les côtes de Java et de Sumatra et faisant des milliers de morts. Le panache des cendres s’éleva à 40 km provoquant des perturbations atmosphériques et climatiques pendant plusieurs mois [13]. Les éruptions volcaniques ont toujours fasciné non seulement parce qu’elles sont spectaculaires, particulièrement la nuit, mais aussi parce qu’elles mettent à nu les forces terrifiantes de la Terre en crachant laves, feux et tonnerres. Or, le feu comme l’eau sont des éléments fantasmatiques archaïques qui suscitent angoisses, frayeurs et mythes de fin du monde. Comme le remarque en effet le psychanalyste Géza Roheim, « les mythes sur la destruction du monde par l’eau et ceux concernant la destruction du monde par le feu se confondent fréquemment » [14].
7 Les séismes sont également des facteurs anxiogènes majeurs, d’une part parce qu’ils sont la plupart du temps imprévisibles et d’autre part du fait qu’ils manifestent des forces souterraines invisibles et menaçantes, mais bien réelles, les déplacements et fractures des plaques terrestres. Le danger tellurique est d’autant plus inquiétant qu’il met en danger la stabilité et la solidité des socles sur lesquels se sont édifiés villages, villes et constructions (centrales nucléaires, barrages, routes et autoroutes, etc.). C’est aussi une menace qui n’a cessé tout au long de l’histoire humaine d’être présente dans toutes les régions du globe, avec des bilans humains souvent catastrophiques. Le 18 avril 1906, un séisme de magnitude estimée à 8,2 sur l’échelle de Richter ravagea San Francisco et provoqua d’importants incendies, détruisant près de 80 % de la ville. Cette catastrophe majeure a non seulement laissé des souvenirs traumatiques, mais provoqué également une sourde angoisse dans l’attente du « Big One » que beaucoup de géologues estiment probable à 70 % dans les trente prochaines années et qui serait réellement dévastateur pour toute la Californie, l’État le plus peuplé des États-Unis situé sur la faille de San Andreas, à la jonction des plaques tectoniques du Pacifique et de l’Amérique. D’autres séismes majeurs, parfois suivis d’énormes tsunamis, ont également marqué les opinions : celui du 22 mai 1960 au Chili, avec la plus forte magnitude enregistrée à ce jour : 9,5 ; celui du 19 septembre 1985 à Mexico, d’une magnitude de 8, 2 provoquant des dégâts monstres, 10 000 morts et 30 000 blessés. D’autres tremblements de terre ont eu des bilans encore plus meurtriers, notamment au Japon et en Chine. Celui par exemple du 28 juillet 1976 à Tangshan en Chine, d’une magnitude comprise entre 7, 8 et 8, 2, fit 240000 victimes. Mais ce sont surtout les deux derniers grands tremblements de terre, avec des tsunamis associés d’une puissance colossale, qui retiennent encore l’attention. Le tremblement de terre sous-marin du 26 décembre 2004 dans l’océan Indien au large de l’Indonésie, d’une magnitude comprise entre 9,1 et 9,3, le deuxième plus puissant jamais enregistré, suivi d’un gigantesque tsunami qui toucha l’Indonésie, la Malaisie, le Sri Lanka, la Thaïlande et l’Inde, fit près de 230 000 morts [15]. Plus impressionnant encore, le monstrueux tsunami (des vagues de 15 à 30 mètres de haut) qui ravagea le Nord-Est du Japon le 11 mars 2011, à la suite d’un séisme d’une magnitude de 9,0 en faisant plus de 20 000 morts et disparus et provoquant des dégâts colossaux sur toute la côte, défraya l’actualité mondiale parce qu’il provoqua aussi la catastrophe nucléaire de Fukushima, une vague gigantesque ayant provoqué un grave accident de niveau 7. Cet accident de même importance que celui de Tchernobyl fut également une catastrophe humaine parce qu’il provoqua le déplacement de milliers de personnes, la pollution radioactive des terres et de la mer et à plus long terme de sérieux problèmes sanitaires.
8 Les énergies issues des entrailles de la Terre ou du fond des océans ont eu depuis toujours des conséquences économiques, écologiques, sociétales, voire politiques massivement destructrices, souvent sous-estimées d’ailleurs par les chroniqueurs. Elles sont cependant dérisoires, si l’on ose dire, en comparaison des dégâts cosmiques. Depuis qu’un météorite a percuté le 7 novembre 1492 un champ de blé à l’extérieur des remparts d’Ensisheim [16], petit village d’Alsace à quelques kilomètres du pied des Vosges, l’humanité a bien été obligée de se poser la question de l’origine des « pierres qui tombent du ciel ». La réponse a été fournie bien longtemps après par l’astronomie : le système solaire comprend des millions de météorites et d’astéroïdes, de tailles variables, qui vont des micrométéorites aux corps rocheux imposants (plusieurs kilomètres) dont la plupart proviennent de la ceinture d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter. Il contient aussi des comètes, qui sont formées d’un noyau de quelques kilomètres de diamètre composé de poussières, de roches et de glaces amalgamées et qui gravitent aux confins du système solaire. Tous ces objets célestes ont régulièrement percuté la Terre depuis son origine il y a 4,5 milliards d’années, laissant des traces (astroblèmes) à l’image de celles qui criblent les surfaces de Mars, de la Lune et de Mercure, et provoquant des bouleversements géologiques, climatiques, écologiques et zoologiques d’une ampleur difficilement imaginables.
9 Au cours des 600 derniers millions d’années, les paléontologues ont en effet mis au jour ce que l’on a appelé cinq « extinctions de masse » qui ont fait disparaître brutalement plus de la moitié des espèces animales et végétales et même parfois au-delà : à la fin de l’Ordovicien (vers -440 millions d’années) ; à la fin du Dévonien (-360 millions d’années ; à la fin du Permien (-245 millions d’années, la plus grande crise) ; à la fin du Trias (-215 millions d’années) ; à la fin du Crétacé et au début de l’ère tertiaire (-65 millions d’années, la plus célèbre puisque liée sans doute à la disparition des dinosaures). Si les causes de ces extinctions de masse font encore l’objet de multiples controverses (changements climatiques, volcanisme, etc.), il reste que l’hypothèse d’impacts d’astéroïdes géants a souvent été retenue, d’autant que l’on a repéré à travers le monde de gigantesques astroblèmes, par exemple celui de Woodleigh en Australie, un cratère de 120 kilomètres vieux de 365 millions d’années qui serait dû à l’impact d’un météorite d’au moins 5 km de diamètre ; le cratère de Bedout au large de la côte nord-ouest de l’Australie de 200 km de diamètre datant d’environ 250 millions d’années ; l’astroblème d’Acraman en Australie du Sud, datant d’environ 580 millions d’années, d’un diamètre de 90 kilomètres, provoqué par un astéroïde de 4 kilomètres de diamètres ; l’astroblème de Manicouagan au Nord du Québec d’un diamètre d’environ 100 kilomètres causé il y a 214 millions d’années par un astéroïde dont la taille est évaluée à environ 5 kilomètres [17]. Pour donner une idée de l’énergie phénoménale dégagée par l’impact de ces astéroïdes géants que les astronomes évaluent à une soixantaine au cours des 600 derniers millions d’années, il faut savoir que chacune de ces collisions a « libéré autant d’énergie que l’explosion de 10 millions de mégatonnes de TNT. À titre de comparaison, la puissance explosive de tous les arsenaux nucléaires de la planète n’est actuellement “que” de 8 000 mégatonnes (quand même 500 000 fois Hiroshima) » [18]. Et à une échelle plus petite, encore que…, un impact dans l’océan Atlantique par un corps de 400 mètres de diamètre dévasterait les côtes avec des vagues de plus de 60 mètres de hauteur !
10 L’astroblème le plus célèbre est cependant celui de Chicxulub dans la péninsule du Yucatan au Mexique. D’un diamètre de 180 kilomètres, l’un des plus importants de tous les temps, il aurait été provoqué par la chute d’un astéroïde de 10 kilomètres de diamètre et de 1 000 milliards de tonnes au moins. L’impact aurait libéré des énergies fantastiques (100 millions de mégatonnes), projetant des masses d’eau et de matière colossales à des centaines de kilomètres, et provoquant des ondes de choc dévastatrices, réchauffant l’atmosphère à plusieurs centaines de degrés. « Le souffle dévastateur délivré par le météorite déclencha un soulèvement du fond océanique 100 000 fois plus puissant qu’un tremblement de terre de degré 7 sur l’échelle de Richter, engendrant des tsunamis, ondes sismiques océaniques de 5 à 6 kilomètres de large et presque aussi hautes que les montagnes Rocheuses. Les colossales murailles liquides se propagèrent vers l’extérieur à la vitesse de 700 km/h et déferlèrent sans obstacle au-dessus des plaines côtières de l’Amérique centrale, ravageant la Floride et les îles Caraïbes » [19]. Cette catastrophe eut également des dimensions planétaires : « Des rochers incandescents, éjectés par l’impact, retombent à la surface du Globe, jusqu’à des dizaines de milliers de kilomètres du point d’impact, et mettent le feu aux forêts » [20]. Ces récits d’apocalypse cosmique sont d’autant plus intéressants à relever qu’aucun humain n’était là pour en témoigner et qu’ils font surtout appel à l’imagination dont ne manquent jamais les savants. Voici par exemple un autre résumé du scénario de la catastrophe dû à un chroniqueur de vulgarisation scientifique : « Un rocher de 10 à 15 kilomètres de diamètre et pesant un millier de milliards de tonnes s’est enfoncé dans l’atmosphère terrestre à la vitesse de 40 km/s (environ 150 000 kilomètres/h). Le frottement de l’air a vaporisé les couches extérieures de ce rocher gros comme une montagne. Quatre ou cinq secondes plus tard, son énorme noyau percutait la surface de la Terre, libérant une énergie équivalente à un milliard de mégatonnes de TNT, soit plus de 10 millions de fois celle de la plus puissante bombe H. Une vague, ou tsunami, d’un kilomètre de haut balaya le voisinage, se propageant sur les océans et débordant sur les côtes. L’impact projeta dans l’atmosphère un mélange de vapeurs, de poussières et de débris rocheux dont la partie la plus volatile fit le tour de la planète et alla rejoindre la fumée créée par le frottement de l’astéroïde dans l’air. Des débris incandescents, des roches vitrifiées, s’abattirent sur les forêts, provoquant de vastes incendies. Toutes ces vapeurs, fumées et poussières formèrent un écran gigantesque qui plongea la Terre dans une obscurité presque totale pendant des mois et peut-être des années » [21].
11 Pour les périodes plus récentes, les chercheurs ont également repéré des astroblèmes un peu partout à la surface du globe qui indiquent très clairement que le bombardement cosmique s’est poursuivi de manière ininterrompue. L’un des plus célèbres est le Meteor Crater dans le désert de l’Arizona aux États-Unis. Devenu une attraction touristique, ce cratère de 1200 mètres de diamètre pour une profondeur de 180 mètres ressemble beaucoup aux cratères lunaires. Il serait dû à l’impact à quelque 12 kilomètres seconde du morceau principal d’un météorite de 45 mètres de diamètre qui se serait fragmenté à plus de 5 kilomètres du sol il y a environ 50 000 ans, dégageant une énergie de 2,5 mégatonnes de TNT, soit plus de 150 bombes d’Hiroshima ! Plus récemment, au début du XXe siècle, l’« événement de la Toungouska » a rappelé le danger cosmique latent. La Russie impériale subit en effet le 30 juin 1908 vers 7 heures du matin une terrible explosion qui ravagea la taïga en Sibérie centrale à 60 kilomètres du village de Vanarava. Un météorite pierreux, fragment d’une comète d’une cinquantaine de mètres de diamètre, perça l’atmosphère à la vitesse de 80 000 km/h et explosa à une altitude comprise entre 5 et 8 kilomètres. Accompagnée d’une lueur aveuglante (plusieurs témoins disent avoir vu une boule de feu traverser le ciel à la vitesse de l’éclair suivie par un sillage de fumées et de poussières), l’onde choc détruisit la taïga sur 2000 km2 et décima des centaines de rennes gravement brûlés. Selon certaines estimations 60 millions d’arbres auraient été couchés au sol ou arrachés par le souffle de l’explosion et la déflagration fut entendue à 1 500 km à la ronde, jusqu’au cercle Arctique. D’étranges phénomènes lumineux nocturnes se produisirent également dans toute l’Europe. « Enregistrée par les sismographes du monde entier, l’énergie libérée est estimée à 15 millions de tonnes de TNT. C’est 1 000 fois la bombe atomique qui détruira trente-sept ans plus tard Hiroshima » [22]. Le 9 décembre 1997, un météorite de grande taille explosait sur la côte est du Groenland, à proximité du village de Narsaq. Des photos satellites montrèrent un énorme panache opaque de fumées de plus de 150 kilomètres de diamètre : « La chute a été observée depuis de nombreux endroits situés à plusieurs milliers de kilomètres, en Amérique du Nord. Elle a été décrite par plusieurs témoins sous la forme d’une brillante boule rouge-orange traînant une longue queue de débris. En admettant une vitesse de rentrée dans l’atmosphère de 70 km/seconde, la masse minimale indispensable de la météorite devrait être d’environ 4 millions de tonnes. Il s’agirait de l’explosion cosmique la plus importante du XXe siècle, après celle de la Toungouska en 1908 » [23].
12 Ces impacts ont alerté depuis plusieurs années la communauté astronomique qui s’efforce de recenser les « géocroiseurs », corps célestes qui présentent un danger de collision potentiel avec la Terre, et particulièrement les « astéroïdes potentiellement dangereux » (APD), ceux dont la trajectoire s’approche à moins de 7,5 millions de kilomètres de la Terre et dont le diamètre dépasse les 130 mètres. La NASA continue également de dresser régulièrement la liste des géocroiseurs proches de la Terre et l’échelle de Turin, qui va de 1 à 10, évalue les risques d’impact et leurs conséquences. « De nombreuses études ont tenté d’estimer les probabilités de collision en fonction de la taille. D’où il ressort qu’un astéroïde d’environ 50 m de diamètre risquerait de percuter notre planète tous les 100 à 300 ans, et tous les 2000 ou 3000 ans avec une taille de 100 m (…). Pour une dimension de 500 m la fréquence s’établirait à près de 200 000 ans, et à 500 000 ou 600 000 ans pour un objet d’un kilomètre. Les plus grosses collisions (astéroïde de 10 km et plus) risqueraient, elles, de survenir tous les 100 millions d’années. Il ne s’agit là bien sûr que d’estimations, les résultats de ces études n’étant pas toujours convergents. Toujours au chapitre des risques, mais de frôlements cette fois, les spécialistes estiment qu’un géocroiseur de 400 m passerait tous les 50 ans environ à moins de deux fois la distance Terre-Lune (800 000 km), et un ou deux géocroiseurs de 100 mètres de diamètre passeraient plus près que la Lune (moins de 400 000 km). Quant aux petits astéroïdes de 10 m, ils seraient 2 400 chaque année à nous frôler plus près que notre satellite » [24]. Jean-Pierre Luminet a lui aussi établi le catalogue des réjouissances cosmiques si l’on peut dire, en fonction du diamètre du corps impacteur : 50 mètres (1 par siècle, avec pertes humaines équivalentes à un grand tremblement de terre) ; 100 mètres (1 par millénaire, un impact continental détruisant une zone de la taille d’une ville et un impact océanique soulevant une vague de 35 mètres avec raz-de-marée qui inonde les pays en bordure de l’océan) ; 500 mètres (1 tous les 100 000 ans, les impacts terrestres détruisant un État de taille moyenne et les impacts océaniques provoquant d’énormes tsunamis) ; 1 kilomètre (1 tous les 300 000 ans, degré 9 de l’échelle de Turin, qui provoque la destruction d’un grand État et 100 millions de morts) ; 10 kilomètres (1 tous les 100 millions d’années, degré 10 sur l’échelle de Turin, qui provoque un cataclysme planétaire et une extinction de masse) [25].
13 Ces évaluations ont à l’échelle d’une vie humaine quelque chose d’abstrait et semblent ne concerner que des échantillons statistiques. Pourtant, comme le souligne Jean-Pierre Luminet, la question n’est pas simplement rhétorique : « Notre civilisation est-elle menacée par un “impacteur” cosmique dans un proche avenir ? La réponse est oui (…). Bien que la probabilité de collision soit statistiquement très faible, la Terre finira tôt ou tard par être frappée par un gros bolide cosmique. La question est : quand et où le prochain impact d’envergure se produira-t-il ? » [26]. Or, l’impact d’un corps céleste de plus de 500 mètres de diamètre [27] menacerait, on le sait, sérieusement la civilisation. « Bien que ce risque semble faible, il faut se rappeler que les risques de mourir dans un accident d’avion sont d’environ 1 sur 100 000 par an également. En d’autres termes, les risques de mourir dans une collision fatale avec un objet venant de l’espace sont à peu près équivalents à ceux que nous courons de périr dans un accident d’avion ! » [28]. Mais si les personnes qui craignent de prendre l’avion sont très nombreuses, rares sont celles qui redoutent de mourir à cause d’un astéroïde !
14 Des communiqués de presse annoncent régulièrement que notre bonne planète l’a échappé belle ou au contraire que le pire est à venir. Dans un climat idéologique où la fin du monde est régulièrement attendue par des mouvements sectaires illuminés [29], les estimations des probabilités d’impacts ne sont pas anodines, car elles concernent de toute évidence l’avenir de l’humanité. Plusieurs astéroïdes donnent ainsi du fil à retordre aux astronomes et aux agents de la NASA. « Le 23 mars 1989, Asclépios (4581), d’un diamètre de 300 mètres, a manqué la Terre d’environ 700 000 kilomètres en passant à l’endroit exact où la planète se trouvait à peine… 6 heures auparavant » [30]. L’astéroïde 4179 Toutatis dont le diamètre avoisine les 4,8 km frôle lui aussi régulièrement la Terre : en 2004 à environ 1 million 500 000 km, en 2008 à 7,5 millions de km, le 12 décembre 2012 à 7 millions de km, et il devrait repasser en novembre 2069. Il existe aussi d’autres échéances qui pourraient conduire à l’apocalypse : « La première est toute proche : il s’agit du 15 février 2013. À cette date, le dénommé 2012-AD14, un astéroïde d’une cinquantaine de mètres de diamètre, ne devrait passer qu’à quelque 25 000 km de la surface de la Terre – soit environ 10 000 km sous l’orbite des satellites géostationnaires… Hélas pour les guetteurs de fin du monde, la probabilité de collision est quasi nulle (…). Une autre opportunité se présentera le vendredi 13 avril [sic] 2029, avec l’approche d’un autre astéroïde géocroiseur du nom d’Apophis, alias 2004-MN4. Ce jour-là, ce patatoïde de 250 mètres devrait passer à environ 35 000 km de la Terre – dix fois moins que la distance Terre-Lune (…). Les 27 millions de tonnes d’Apophis repasseront dans les parages de la Terre le dimanche 13 avril 2036 (…). La date la plus intéressante pour les marchands d’apocalypse est peut-être celle du 5 février 2040. Le redoutable 2011-AG5 – d’une taille comprise entre 100 et 300 mètres – sera alors tout proche de la Terre, et les calculs de la NASA donnent actuellement une chance sur 600 qu’un impact ait lieu » [31].
15 Quoi qu’il en soit de ces calculs de probabilité, sans cesse rectifiés en fonction de l’affinement des analyses de trajectoires, une chose est sûre : une collision avec un astéroïde de 300 m de diamètre dégagerait « une puissance comparable à 34 000 bombes comme celle qui frappa Hiroshima. La catastrophe serait de la même ampleur que l’astéroïde s’écrase sur la terre ferme ou qu’il plonge dans l’océan. Dans le premier cas, la déflagration serait suffisante pour anéantir un pays grand comme l’Espagne ou la France, avec des millions de victimes à la clé. La poussière libérée dans l’atmosphère pourrait engendrer un hiver d’impact dans l’hémisphère touché qui durerait plusieurs mois. Dans l’autre cas, le plongeon provoquerait un tsunami de proportions dantesques : les simulations numériques suggèrent une vague de 170 mètres de hauteur qui déferlerait à 100 km/h sur les mégapoles, faisant tout autant de victimes qu’un impact au sol » [32].
16 Plusieurs films de science-fiction (Le danger vient de l’espace, 1958 ; Meteor, 1979 ; Asteroïd, 1997 ; Deep Impact, 1998, Armageddon, 1998) ont laissé entrevoir les scènes de paniques, les déchirements humains, le chaos social et les destructions matérielles colossales qu’entraînerait l’impact d’un astéroïde géant. Ce n’est certes que de la fiction, le pire n’est donc pas certain, mais le probable n’est pas non plus à exclure [33]…
Notes
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[1]
Professeur émérite de sociologie à l’Université de Montpellier III.
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[2]
Karl Marx, Manuscrits de 1844. Économie politique et philosophie, Paris, Éditions sociales, 1962, p. 62.
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[3]
René Descartes, Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences, sixième partie, in Œuvres philosophiques. Tome I : 1618-1637, édition de Ferdinand Alquié, Paris, Classiques Garnier, 1997, p. 634.
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[4]
Je fais ici allusion au grand projet stalinien de transformation de la nature et de reboisement de l’URSS que Dimitri Chostakovitch avait mis en musique en 1949 sur un texte de propagande indigent (« Les jeunesses communistes avancent » : Le Chant des forêts, opus 81…).
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[5]
Cf. Immanuel Wallerstein, Le Capitalisme historique, Paris, La Découverte, 2011.
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[6]
Léon Trotsky, Littérature et révolution, in Littérature et révolution suivi de Les Questions du mode de vie, Paris, Les Éditions de la Passion, 2000, p. 145.
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[7]
Il existe de très nombreux ouvrages, plus ou moins « grand public », sur cette thématique. Voir par exemple : Yves Gautier, Catastrophes naturelles, Paris, Pocket « Sciences », 1995 ; Robert Dautray, Jacques Lesourne, L’Humanité face au changement climatique, Paris, Odile Jacob, 2009 ; Robert Kandel, Maya Kandel, La Catastrophe climatique, Paris, Hachette Littérature, 2009 ; Vianney Aubert, Les Catastrophes qui nous guettent, Monaco, Éditions du Rocher, 2008.
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[8]
Cf. Jean-Paul Poirier, Le Tremblement de terre de Lisbonne, Paris, Odile Jacob, 2005.
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[9]
Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne (1756). Rousseau lui répondra dans sa Lettre sur la Providence (1756) en défendant la « providence bienfaisante ». Le roman de Voltaire Candide (1759) est lui aussi une réflexion critique sur la théodicée.
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[10]
Cf. Frédéric Denhez, Apocalypse à Saint-Pierre. La tragédie de la Montagne Pelée, Paris, Larousse, 2007.
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[11]
Hervé Duchêne, « Et l’Atlantide fut détruite… », L’Histoire, n ° 265 (« Les civilisations disparues de Méditerranée »), mai 2002, p. 53. Sur les civilisations disparues à la suite de déluges et d’événements cataclysmiques, cf. aussi Jean-Marie Brohm, Anthropologie de l’étrange. Énigmes, mystères et réalités insolites, Cabris, Éditions Sulliver, 2010.
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[12]
« Un peuple oublié sous les cendres du volcan Tambora », Le Figaro, 1er mars 2006.
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[13]
Voir notamment les nombreux travaux d’un des spécialistes de la volcanologie, Maurice Krafft, Les Feux de la Terre. Histoires de volcan, Paris, Gallimard, « Découvertes », 1991. Maurice Krafft et sa femme ont péri emportés par une coulée pyroclastique sur le Mont Unzen au Japon en 1991…
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[14]
Géza Roheim, Les portes du rêve, Paris, Payot, 1973, p. 466.
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[15]
Le tremblement de terre à Port-au-Prince à Haïti du 12 janvier 2010, d’une magnitude comprise entre 7, 0 et 7, 2, fit au moins 230 000 victimes.
-
[16]
Cf. Jean-Marie Brohm, « L’imaginaire des catastrophes cosmiques. De la météorite d’Ensisheim aux astéroïdes géocroiseurs », in Anthropologie de l’étrange. Énigmes, mystères et réalités insolites, op. cit.
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[17]
En France le cratère de Rochechouart (Charente, Haute-Vienne) d’un diamètre de 20 kilomètres serait dû à l’impact d’un astéroïde de 1,5 km et d’une masse de 6 milliards de tonnes, tombé il y a environ 200 millions d’années et ravageant tout à plus de 100 kilomètres à la ronde.
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[18]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, Paris, Le Cherche Midi, 2012, pp. 130-131.
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[19]
Ibid., pp. 140-141.
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[20]
Cf. Christian Koeberl, Ces bolides qui menacent notre monde. Impacts météoritiques et cailloux ravageurs, Les Ulis, EDP sciences, 2003, p. 146.
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[21]
Cf. Alexandre Dorozynski, « On a retrouvé la météorite tueuse de dinosaures », Science et Vie, n ° 886, juillet 1991, pp. 26-27.
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[22]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 14.
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[23]
Ibid., pp. 15-16.
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[24]
Cf. Dominique Taléghani, « Quelle menace pour la Terre ? », Astronomie magazine, n °104, septembre 2008, p. 23.
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[25]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 233.
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[26]
Ibid., p. 229.
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[27]
Rappelons que le diamètre de la Terre est de 12 756 kilomètres à l’équateur…
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[28]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 234.
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[29]
Voir « 2012 la rumeur d’apocalypse, astéroïdes tueurs, alignement de planètes… Fin du Monde, la science face aux croyances », Sciences et Avenir, n ° 779 bis, janvier 2012.
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[30]
Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., pp. 201-202.
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[31]
« Et pour la prochaine fin du monde, des astéroïdes géants heurtent la Terre », Le Monde, 23, 24 et 25 décembre 2012.
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[32]
Cf. Jean-Pierre Luminet, Astéroïdes : la terre en danger, op. cit., p. 207. Voir aussi « Un astéroïde plongera la Terre dans la nuit », Science et Vie, n°1081, octobre 2007.
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[33]
Dans un prochain numéro d’Outre-Terre, j’aborderai les solutions envisagées pour sauver la Terre…