Couverture de OUTE_018

Article de revue

Amérique du Sud : vers un nouveau paradigme économique ?

Pages 29 à 36

Notes

  • [1]
    J. Williamson, « What Washington Means by Policy Reform », in J. Williamson (éd.), Latin American Adjustment : How Much Has Happened ?, Washington, D.C., Institute for International Economics, 1990.
  • [2]
    Fonds monétaire international, 2007, <www. imf. org>.
  • [3]
    L’abandon de cette quasi-fixité du SMI interviendra en 1976 à la suite des accords de la Jamaïque, qui entérinent l’adoption des régimes de change flottant.
  • [4]
    Banque mondiale, 2007, <www. worldbank. org>.
  • [5]
    Le Chili et l’Uruguay s’étaient engagés dans une politique libérale dès 1973.
  • [6]
    S. Guillaumont Jeanneney, « Les difficultés de la mesure du taux de change réel : l’exemple du Sénégal », Revue d’économie du développement, vol. 1,1993, p. 91-108.
  • [7]
    Relativement à un niveau donné en devises du prix des biens échangeables, la dévaluation de la monnaie accroît le prix en monnaie nationale de ces biens.
  • [8]
    Ibid.
  • [9]
    Mehdi Abbas, « La CNUCED XI : du consensus de Washington au consensus de São Paulo ? », Chronique, n° 21, Observatoire des Amériques, juillet 2004.
  • [10]
    Kirchner ne vient pas à proprement parler de la gauche, mais du parti justicialiste.
  • [11]
    Si on laisse de côté les deux petits États indépendants de la Guyana et du Surinam, est à droite la Colombie d’Álvaro Uribe, tandis qu’au Paraguay Nicanor Duarte Frutos appartient au parti Colorado au pouvoir depuis 1947 et qui est difficile à situer sur l’échiquier traditionnel gauche-droite.
  • [12]
    D. Millet, E. Toussaint, « Banque du Sud contre Banque mondiale », Monde diplomatique, juin 2007.
  • [13]
    Pour la liste, voir F. Krakowiak, « Contre le FMI et la Banque mondiale, voici la Banque du Sud », Página 12 (Argentine), ainsi que les éléments recensés sur le site Internet du RISAL.
  • [14]
    L’UNASUR est fondée sur le modèle de l’Union européenne et remplace la Communauté sud-américaine des nations. Elle comprend les douze pays sud-américains : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Guyana, Pérou, Paraguay, Surinam, Uruguay et Venezuela (Guyane bien sûr exceptée).
  • [15]
    E. Toussaint, « Retour sur les enjeux autour de la Banque du Sud », Risal, 18 mai 2007.
  • [16]
    D. Millet, E. Toussaint, art. cit.
  • [17]
    E. Toussaint, art. cit.

1Depuis 2000, c’est un vent de renouveau qui souffle sur l’Amérique du Sud. Un vent de nature variable selon les pays, mais de gauche, et qui produit tendanciellement une rupture en matière de politique économique avec les deux décennies précédentes. Si le fameux consensus de Washington [1] a dominé les politiques de développement économique des années 1980 et 1990, les économies de la région cherchent désormais à s’y soustraire. Et cette tendance conduit à une mise en cause radicale des relations avec les institutions internationales dites du Nord, en particulier le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) et avec en particulier les États-Unis. Dans cette perspective, le jalon le plus important, à terme, aura été la création de la Banque du Sud (Banco del Sur) en décembre 2007. Cette institution est censée se substituer au FMI et à la BM, si bien qu’il n’est pas exagéré de parler d’esquisse d’un nouveau paradigme économique en Amérique du Sud.

Un bilan des relations entre l’Amérique du Sud et le FMI/BM

2Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale sont nés à Bretton Woods, aux États-Unis, en juillet 1944 dans le cadre du nouveau système monétaire international (SMI). À l’origine, ces deux institutions ont deux missions bien distinctes.

Le Fonds monétaire international

3Les quarante-cinq gouvernements alors représentés voulaient établir un cadre de coopération économique conçu pour prévenir le retour aux politiques économiques désastreuses qui avaient contribué à la Grande Dépression des années 1930. Principaux objectifs du FMI selon son article 1er :

  • Promouvoir la coopération monétaire internationale ;
  • Faciliter l’expansion et une croissance équilibrée du commerce mondial ;
  • Promouvoir la stabilité des changes ;
  • Contribuer à ce que s’établisse un système multilatéral des paiements ;
  • Mettre ses ressources (moyennant garanties adéquates) à la disposition des pays confrontés à des difficultés de balance des paiements.

4À l’origine, les missions du Fonds sont relativement bien circonscrites. Il s’agit pour l’essentiel d’assurer la stabilité du système monétaire et financier international, c’est-à-dire du système international de paiements et de taux de change des monnaies nationales qui rend possible le commerce entre pays [2]. À l’époque, il faut absolument une instance de contrôle des changes dont le régime correspond à une quasi-fixité (taux de change encadré dans une bande de fluctuation dont les bornes sont fixées à plus ou moins 1 % [3] ).

La Banque mondiale

5En 1944, la Banque mondiale (une seule et même institution) était chargée de soutenir le processus de reconstruction et de développement de l’aprèsguerre. La reconstruction restera un objectif important de la BM étant donné les besoins provoqués par les catastrophes naturelles, tout comme les urgences humanitaires et les conflits dans les pays en développement et les économies en transition. Toutefois, la BM a replacé toutes ses activités dans le cadre global de la lutte contre la pauvreté [4]. Aujourd’hui, elle apparaît comme un regroupement de cinq institutions de développement étroitement imbriquées :

  • La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD );
  • L’Association internationale de développement (IDA ) ;
  • La Société financière internationale (SFI) ;
  • L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA ) ;
  • Le Centre international de règlements des différends internationaux (CIRDI ).

6Après la signature des accords de Bretton Woods, les pays d’Amérique du Sud adhérent progressivement aux institutions du FMI et de la BM. Pendant plusieurs décennies, ces institutions se cantonneront dans leurs rôles respectifs de gendarme du SMI et de banque de développement, et n’interviendront pas vraiment dans l’élaboration des politiques économiques des pays sudaméricains. En fait, jusqu’au début des années 1980, la politique de développement économique se fait sous le patronage d’une institution des Nations unies, la Commission économique de l’ONU pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC ) créée en 1948. Le paradigme économique est celui de l’étatisme industrialiste. Concrètement, il s’agit de mettre en place des politiques de substitution aux importations afin de développer le tissu industriel de la région, partant de l’idée que le développement économique implique le passage d’une économie agricole à une économie industrielle. Cette stratégie de développement, qui vise à contribuer au développement de l’industrie nationale et à autoriser la diversification économique, a surtout profité aux pays disposant d’un marché relativement vaste : Argentine, Brésil, Colombie.

7Dans les années 1970, les chocs pétroliers conduisent à un recyclage des pétrodollars se traduisant par un endettement massif des pays en développement, notamment sud-américains. L’afflux de devises permet d’accélérer la mise en place des politiques de substitution aux importations dans les petits pays de la région comme, par exemple, en Équateur.

8Au début des années 1980, néanmoins, les conditions du crédit international changent radicalement, précipitant la crise de la balance des paiements des pays concernés. En effet, l’endettement extérieur des pays en développement se modifie en termes de coût et de volume. D’abord, les taux d’intérêt réels augmentent sous l’action, en particulier, de la politique monétaire restrictive instaurée aux États-Unis. Cette hausse des taux d’intérêt a une double conséquence : elle augmente immédiatement le remboursement de la dette contractée à taux variable ainsi que le coût des futurs emprunts (en partie nécessaires pour assurer le service de la dette). Parallèlement, le déficit budgétaire des États-Unis entraîne un mouvement de réorientation du financement international vers l’économie nord-américaine. La réduction des flux de capitaux vers les pays en développement s’accélère consécutivement au défaut de paiement de la dette mexicaine en août 1982. Le précédent mexicain, en générant des craintes quant à la capacité de remboursement des pays en développement, provoque une réduction drastique des flux de capitaux à destination de ces économies. S’ouvre alors pour les pays d’Amérique du Sud une période de crise de la dette.

9La gestion de la crise de la dette entraîne un revirement des politiques de développement. Le paradigme devient alors celui du libéralisme économique, dont l’application se fera sous le patronage du FMI et de la Banque mondiale [5]. Jusqu’alors relativement discrètes dans la mise en place des politiques économiques de la région, ces institutions deviennent peu à peu omniprésentes.

10Dans un premier temps, le Fonds monétaire international va intervenir dans le cadre de ses prérogatives. En effet, à partir de 1982, l’ensemble des pays de la région sont confrontés à une crise de leurs balances des paiements et sollicitent l’aide financière du FMI, elle-même soumise à condition. Ces prêts internationaux permettent en dernier ressort de faire face aux obligations externes les plus urgentes tout en s’accompagnant d’une mise en œuvre de plans de stabilisation visant à la réduction de la demande interne. Dès lors, la réduction des dépenses publiques et la dévaluation de la monnaie sont les prescriptions les plus couramment suivies.

11En un deuxième temps, la crise de la dette se prolonge ; les politiques et interventions du FMI et de la BM vont s’approfondir et se généraliser. On abandonne les politiques de substitution aux importations en faveur d’une politique économique libérale qui a le vent en poupe depuis les élections de Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. En ce qui concerne les pays en développement – notamment en Amérique du Sud – englués dans la crise de la dette, cette politique prend la forme d’un ajustement structurel par les prix qui tend à dégager un excédent de la balance commerciale permettant de financer la partie des intérêts de la dette non couverte par l’endettement nouveau. Cette stratégie passe – en particulier pendant les premières années – par une limitation stricte des importations, mais elle repose fondamentalement sur la promotion des exportations. Le principe de cette stratégie consiste à améliorer la rentabilité des activités de production de biens et de services susceptibles d’être exportés en diminuant leur coût de production relativement aux prix internationaux [6]. Autrement dit, il convient de déprécier le taux de change réel (hausse du prix des biens échangeables par rapport à celui des biens non échangeables). Dans la plupart des pays de la région, le principal moyen pour déprécier le taux de change réel passe par l’instrument de la dévaluation du taux de change nominal [7]. On peut considérer que semblable ajustement structurel par les prix constitue le noyau de la stratégie néolibérale mise en place dans les pays en développement par le FMI et la BM, de nombreuses prescriptions accompagnant cette politique de base.

12En 1989, John Williamson [8] lance justement l’expression de « consensus de Washington » pour désigner les politiques économiques prescrites aux pays en développement par le FMI et la BM. L’auteur recense dix mesures qui constituent le paradigme à partir duquel les politiques de développement sont élaborées, notamment pour l’Amérique du Sud, dans les années 1980 et 1990 [9] :

  • discipline budgétaire ;
  • dépense publique orientée tant en direction de la croissance économique que vers une répartition équitable des revenus ;
  • réforme d’une fiscalité qui doit tendre à l’assiette la plus large et à des taux de prélèvement maximum modérés ;
  • libéralisation financière ;
  • taux de change flexible (si possible stable) et compétitif ;
  • libéralisation du commerce ;
  • abolition des barrières à l’entrée sur le marché intérieur et libéralisation des investissements étrangers ;
  • privatisations ;
  • déréglementation ;
  • protection de la propriété privée.

13Cette doxa commence à être remise en cause à partir de la fin des années 1990. La gestion de la crise asiatique étant à cet égard riche d’enseignements. En effet, il apparaît que les pays – en particulier la Malaisie – qui se sont peu conformés aux recommandations du FMI et de la BM ont connu une sortie de crise moins perturbée et plus rapide. En outre, le naufrage de l’un des « bons élèves » du FMI – l’Argentine – oblige cette institution à un certain devoir d’introspection. Enfin, dans le monde académique, des auteurs « poids lourds » tels le prix Nobel Joseph Stiglitz, Jagdish Bhagwati ou Dany Rodrik critiquent de manière de plus en plus ouverte les prescriptions du FMI et de la BM dans les pays en développement.

14En Amérique du Sud, l’élection d’Hugo Chávez au Venezuela en 1998 inaugure une mise en cause des institutions internationales dont le point d’orgue – jusqu’aujourd’hui – sera la création de la Banque du Sud.

Renouveau des relations entre l’Amérique du Sud et le FMI/BM

15Le renouveau des relations entre l’Amérique du Sud et les deux institutions de Washington doit son existence à la conjonction de deux faits : l’accession à la fonction suprême de président(e)s de gauche et un environnement économique favorable.

16Le sous-continent sud-américain est aujourd’hui très majoritairement à gauche : Hugo Chávez au Venezuela (décembre 1998), Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, au Brésil (octobre 2002), Néstor Kirchner [10] en Argentine (avril 2003), Tabaré Vázquez en Uruguay (mars 2005), Evo Morales en Bolivie (décembre 2005), Michelle Bachelet au Chili (janvier 2006), Alan García au Pérou (juin 2006) et Rafael Correa en Équateur (novembre 2006) [11].

17Cette « gauche horizon » est évidemment loin d’être homogène. On peut la diviser en deux. D’un côté, Chávez, Correa et Morales, qui se réclament du « socialisme du XXIe siècle » et dont le discours anti-impérialiste s’adresse en particulier aux États-Unis. De l’autre, Bachelet, García, Kirchner, Lula et Vázquez, dont le discours est moins virulent à l’égard des États-Unis et dont la politique économique se rapproche des programmes sociaux-démocrates dans les pays européens.

18L’accession au pouvoir de la gauche en Amérique du Sud s’est opérée dans un contexte économique favorable. Depuis quelques années, le cours des matières premières et de certains produits agricoles est à la hausse. D’importantes recettes en devises fortes à l’exportation sont engrangées ; de 2002 à 2007, les réserves de change des pays d’Amérique latine et de la Caraïbe passent de 157 milliards à plus de 350milliards de dollars [12]. L’accumulation de ces réserves – qui se vérifie dans d’autres régions en développement, en particulier en Chine – a permis à l’Argentine, au Brésil et à l’Uruguay d’anticiper le remboursement de l’intégralité des dettes contractées auprès du FMI. Ces remboursements marquent une volonté claire de rompre avec la dépendance financière vis-à-vis du FMI, qui conditionne la politique économique nationale. De telles pratiques, lesquelles ne se conforment pas nécessairement au « jusqu’au-boutisme » du Venezuela, qui s’est retiré en 2007 du FMI et de la BM, sont favorisées par le niveau historiquement bas des primes de risque-pays payées par les pays sud-américains sur les marchés internationaux de capitaux.

19Dans ce contexte, la proposition de Hugo Chávez, proclamée en 2004, de créer une institution régionale de coopération économique susceptible de se substituer au FMI et à la BM a fait son chemin. En février 2007, le Venezuela et l’Argentine, auxquels s’est associée la Bolivie, se sont mis d’accord pour créer une Banque du Sud, l’Équateur, le Paraguay, le Brésil et l’Uruguay sous-crivant rapidement au document fondateur [13] :

  • La Banque comprendra sept membres : Argentine, Bolivie, Brésil, Équateur, Paraguay, Uruguay et Venezuela. Les promoteurs du projet espèrent rallier à terme d’autres pays d’Amérique latine.
  • La Banque aura pour objet de financer le développement économique et social des pays membres de la toute nouvelle Union des nations sud-américaines (UNASUR [14] ), fondée en avril 2007 lors du sommet énergétique sud-américain, en mobilisant l’épargne intrarégionale et extrarégionale, en promouvant l’intégration, en réduisant les asymétries et en favorisant une répartition équitable des investissements entre les États membres.
  • Les principales fonctions de cet organisme seront les suivantes :
    • financer des projets de développement dans les secteurs clés de l’économie, afin d’améliorer la compétitivité et le développement scientifique et technologique ;
    • fournir de l’assistance technique, des cautions, des avals et autres garanties permettant de soutenir le développement productif, économique et financier ;
    • émettre des bons, des billets à ordre, des obligations ou tous autres instruments financiers, agir en tant qu’agent de placement des titres de ses membres sous quelque forme que ce soit, aider financièrement en cas de catastrophe naturelle ;
    • proposer des services de gestion de portefeuille, assurer des fonctions de trésorerie au service d’organismes gouvernementaux, intergouvernementaux et internationaux ainsi que d’entreprises publiques ou privées.

20À côté de cette Banque du Sud – sorte de Banque mondiale régionale –, les pays ont mis en discussion deux autres instruments fondamentaux [15] :

  • un Fonds monétaire régional qui jouerait le rôle – assigné aujourd’hui au Fonds monétaire international – de prêteur en dernier ressort en cas de crise du change ;
  • une unité monétaire du Sud équivalant à l’ECU durant la période précédant l’euro.

21Il est encore trop tôt pour parler d’une rupture avec le paradigme néolibéral véhiculé par les institutions de Washington. Il y a cependant une volonté évidente de réappropriation de leurs destins par les pays d’Amérique du Sud : « Le FMI et la Banque mondiale ne font plus la loi [16]. » C’est une rupture en soi avec les décennies 1980 et 1990, où les prescriptions néolibérales du Fonds et de la Banque étaient suivies à la lettre par les économies sud-américaines. Le fait que ces pays reprennent – en partie – les commandes de leurs modes de développement économique n’implique pas forcément l’émergence d’un nouveau paradigme économique, mais laisse à tout le moins la possibilité d’en élaborer un nouveau. Il est encore trop tôt pour savoir si, oui ou non, le nouveau millénaire marquera la naissance d’un nouveau paradigme économique, tant les positions des acteurs du scénario sont parfois éloignées : citons à titre d’illustration l’écart entre la politique monétaire et financière fortement imprégnée d’orthodoxie néolibérale de Lula au Brésil, et celle de Correa en Équateur, lequel n’hésite pas à réintroduire une politique d’administration des taux d’intérêt dans le secteur bancaire national.

22S’il est difficile de dire de quoi sera fait le paradigme économique sudaméricain à venir, il semble raisonnable de penser que celui-ci reposera sur des principes plus équitables, plus transparents et moins « économicistes ».

23Plus équitables dans le sens où le mode de fonctionnement de la Banque du Sud répond au critère d’« une voix, un vote ». Ce mécanisme rompt ainsi avec la logique des organismes multilatéraux où les pays développés dominaient par le biais des pourcentages réservés.

24Plus transparents dans le sens où les archives ne devraient plus être inviolables – comme au FMI et à la BM – mais entrer dans le domaine public. En outre, les fonctionnaires travaillant à la Banque du Sud sont responsables devant la justice ; autrement dit, il n’y aura plus d’immunité comme c’est aujourd’hui le cas au Fonds et à la Banque.

25Enfin, les représentations de la Banque du Sud seront moins « économicistes » ; la garantie des droits de l’homme, tout comme le respect des traités et des accords internationaux en matière économique, sociale et culturelle, serait ancrée dans ses statuts [17].


Date de mise en ligne : 24/01/2008

https://doi.org/10.3917/oute.018.0029

Notes

  • [1]
    J. Williamson, « What Washington Means by Policy Reform », in J. Williamson (éd.), Latin American Adjustment : How Much Has Happened ?, Washington, D.C., Institute for International Economics, 1990.
  • [2]
    Fonds monétaire international, 2007, <www. imf. org>.
  • [3]
    L’abandon de cette quasi-fixité du SMI interviendra en 1976 à la suite des accords de la Jamaïque, qui entérinent l’adoption des régimes de change flottant.
  • [4]
    Banque mondiale, 2007, <www. worldbank. org>.
  • [5]
    Le Chili et l’Uruguay s’étaient engagés dans une politique libérale dès 1973.
  • [6]
    S. Guillaumont Jeanneney, « Les difficultés de la mesure du taux de change réel : l’exemple du Sénégal », Revue d’économie du développement, vol. 1,1993, p. 91-108.
  • [7]
    Relativement à un niveau donné en devises du prix des biens échangeables, la dévaluation de la monnaie accroît le prix en monnaie nationale de ces biens.
  • [8]
    Ibid.
  • [9]
    Mehdi Abbas, « La CNUCED XI : du consensus de Washington au consensus de São Paulo ? », Chronique, n° 21, Observatoire des Amériques, juillet 2004.
  • [10]
    Kirchner ne vient pas à proprement parler de la gauche, mais du parti justicialiste.
  • [11]
    Si on laisse de côté les deux petits États indépendants de la Guyana et du Surinam, est à droite la Colombie d’Álvaro Uribe, tandis qu’au Paraguay Nicanor Duarte Frutos appartient au parti Colorado au pouvoir depuis 1947 et qui est difficile à situer sur l’échiquier traditionnel gauche-droite.
  • [12]
    D. Millet, E. Toussaint, « Banque du Sud contre Banque mondiale », Monde diplomatique, juin 2007.
  • [13]
    Pour la liste, voir F. Krakowiak, « Contre le FMI et la Banque mondiale, voici la Banque du Sud », Página 12 (Argentine), ainsi que les éléments recensés sur le site Internet du RISAL.
  • [14]
    L’UNASUR est fondée sur le modèle de l’Union européenne et remplace la Communauté sud-américaine des nations. Elle comprend les douze pays sud-américains : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Guyana, Pérou, Paraguay, Surinam, Uruguay et Venezuela (Guyane bien sûr exceptée).
  • [15]
    E. Toussaint, « Retour sur les enjeux autour de la Banque du Sud », Risal, 18 mai 2007.
  • [16]
    D. Millet, E. Toussaint, art. cit.
  • [17]
    E. Toussaint, art. cit.

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