Les chercheurs utilisant une méthode expérimentale depuis les années 1960 ont presque tous refusé d’admettre que les rêves avaient une signification autre que leur sens littéral. Ils ont en conséquence complètement écarté le thème de l’interprétation des rêves de leur programme d’étude. Tous sont tombés d’accord pour rejeter l’idée qu’il puisse y avoir une intention délibérée d’exprimer un message de la part des processus producteurs de rêves. Foulkes (1985), qui a affirmé haut et fort cette idée, a cependant admis que les rêves peuvent être une source d’information sur la personnalité des individus qui les produisent. Toutefois, il s’est bien gardé, comme tous ses collègues, de s’aventurer sur la voie de la recherche de ces informations.
Dès les années 1960, on a distingué d’une manière tranchée la recherche expérimentale sur les processus en jeu dans le rêve (the study of dreaming) de l’étude classique des rêves particuliers (the study of dreams) débouchant sur une interprétation. Cette position était due au fait que l’interprétation des rêves est une pratique non scientifique, et il s’agissait de faire admettre le statut scientifique de la nouvelle recherche sur le rêve. En effet, la plupart des interprétations sont totalement subjectives et ne se préoccupent pas de fondements empiriques. Elles reflètent des présupposés au lieu de rechercher sans a priori ce qui, pour la personne qui rêve, peut constituer la source de ses représentations. Même lorsque ce n’est pas le cas, aucune herméneutique ne peut être soumise à une validation objective et quantifiable…
Date de mise en ligne : 23/06/2022