Couverture de NSS_231

Article de revue

Sélection thématique de livres

Pages 84 à 92

English version
Cette rubrique signale les ouvrages récemment parus en reprenant la quatrième de couverture ou la présentation des éditeurs. Les livres sont classés en trois catégories : les ouvrages thématiques par objet d’étude ; les ouvrages sur la science et ses rapports avec la société ; les ouvrages de réflexion sur les sciences.

Agriculture, alimentation

Changeons d’agriculture. Réussir la transition, Jacques Caplat, Actes Sud, 2014, 160 p.

1Le « modèle » agricole qui s’est imposé depuis quelques décennies est de plus en plus critiqué en raison de ses conséquences néfastes sur l’environnement, l’emploi et la santé humaine et animale. Pourtant, sa remise en cause est souvent écartée au nom de l’urgence alimentaire : il serait « le seul capable de nourrir l’humanité ». Cette affirmation péremptoire interdit le débat et nous enferme dans une impasse dont il est urgent de sortir. L’objet de cet ouvrage est de lever certains malentendus et de détailler les alternatives qui nous permettront d’élaborer une autre agriculture, capable de réconcilier paysans, environnement et société.

2Pour ce faire, l’auteur explique les choix scientifiques, économiques et politiques qui ont présidé à l’élaboration du modèle « conventionnel », et démontre que d’autres choix tout aussi performants sont possibles. Il décrit alors les étapes d’une transition en s’appuyant sur la réalité de milliers de paysans passés de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique. C’est donc bien d’actes concrets et réalisables qu’il est question ici, où paysans et citoyens sont mis à contribution, chacun ayant son rôle à jouer dans une transition réussie vers l’agriculture de demain.

Concevoir l’écosystème, un nouveau défi pour l’agriculture, Elsa Berthet, Presses des Mines, 2014, 272 p.

3Nourrir une population toujours plus nombreuse, est-ce définitivement incompatible avec la préservation des écosystèmes ? Et s’il ne s’agissait pas seulement de les préserver, mais aussi de les réinventer ?

4Cet ouvrage explore une voie nouvelle pour tenter de concilier agriculture et environnement, celle d’une conception collective des agro-écosystèmes tenant compte de leurs régulations écologiques. Il met en évidence que l’on ne peut se passer de l’écologie, mais aussi que cette discipline ne peut contribuer seule aux innovations nécessaires à rendre l’agriculture plus durable.

5En s’appuyant sur une analyse historique des raisonnements scientifiques en agronomie et en écologie, l’ouvrage s’intéresse aux raisons qui rendent difficiles aujourd’hui la conception des agro-écosystèmes, malgré des connaissances de plus en plus fines sur les régulations écologiques. Il montre que la littérature sur les biens communs et sur les services écosystémiques traitant de la gestion des écosystèmes cristallise souvent les divergences entre les objectifs économiques et les préoccupations écologiques, sans pour autant permettre l’exploration de nouveaux systèmes agricoles.

6Cet ouvrage cherche à définir les modalités d’une démarche de conception des agro-écosystèmes : il propose une méthode visant à qualifier précisément l’objet de la conception et à initier un processus collectif de conception. Il expose les nouveaux enjeux de gouvernance et les défis managériaux associés. Les propositions avancées sont testées sur un cas de production agricole intensive en région céréalière.

Diversité des agricultures familiales. Exister, se transformer, devenir, Pierre-Marie Bosc, Jean-Michel Sourisseau, Pierre Gasselin, Pierre Bonnal, Élodie Valette, Jean-François Bélières (Eds), Quæ, 2014, 383 p.

7Les dix-huit études de cas menées sur les cinq continents qui constituent cet ouvrage ont toutes été conduites avec un cadre méthodologique identique et original inspiré du sustainable rural livehoods (cadre d’identification des moyens de subsistance durables en milieu rural). Revisitée pour l’occasion, cette méthode d’observations et d’analyses permet aux auteurs de préciser finement « ce qui fait famille », d’analyser les adaptations du travail des actifs familiaux et de les mettre en perspective avec le contexte territorial et les politiques publiques de chaque pays.

8Les chercheurs qui ont coordonné cet ouvrage sont agronomes, économistes et géographes au Cirad ou à l’Inra où ils mènent des recherches sur les systèmes agricoles familiaux à des échelles locales, nationales ou internationales. Cet ouvrage est le fruit d’une démarche de recherche collective et partagée permettant à de nombreux scientifiques des pays du Sud d’exprimer la diversité des réalités agraires contemporaines.

La politique agricole commune, Jean-Christophe Bureau, Sophie Thoyer, La Découverte, 2014 (nouvelle édition), 128 p.

9La politique agricole commune (Pac), qui fut au cœur de la construction européenne, divise aujourd’hui les États membres. On lui reproche son coût (près de 40 % du budget européen) et la répartition très inégalitaire de ses bénéfices. On l’accuse de nuire aux pays en développement, à l’environnement, et même d’être responsable de la dérive productiviste de l’agriculture industrielle. Pourtant, vingt années de réformes ont modifié radicalement la Pac. Aujourd’hui, elle finance davantage des politiques en faveur de l’environnement et du développement rural et ne correspond plus tout à fait aux clichés véhiculés.

10Cet ouvrage apporte des éléments d’information sur le fonctionnement de la Pac et ses évolutions récentes. Il propose aussi des éléments d’analyse économique des réformes, avec pour objectif de permettre au lecteur de porter son propre jugement sur les critiques adressées à la Pac comme sur les différentes positions exprimées dans le débat européen sur son avenir.

Repenser l’économie rurale, Philippe Jeanneaux, Philippe Perrier-Cornet (Eds), Quæ, 2014, 280 p.

11Les changements du monde rural, en particulier en France, sont aujourd’hui bien connus. Si la campagne agricole a longuement façonné la société française, « l’agricole » ne fait plus « le rural » : le rural est devenu résidentiel, récréatif, et son caractère d’espace naturel est largement reconsidéré. La question de la gestion des espaces ruraux est donc posée. Le rural est-il un espace intégré dépendant de la ville ? Doit-il – ou peut-il – être gouverné comme tel ? Les spécificités du rural doivent-elles au contraire engendrer des finalités différentes, entre efficacité et équité territoriale ? Les mutations des espaces ruraux et l’évolution de la gouvernance obligent à repenser l’analyse économique de ces espaces. L’économie rurale n’est plus seulement une branche de l’analyse économique qui s’intéresserait à l’agriculture, à l’agro-alimentaire et à l’espace dit « rural ».

12En effet, elle s’est ouverte aux concepts et aux méthodes de l’économie spatiale et régionale, de l’économie de l’environnement, de l’économie néo-institutionnelle, de l’économie publique, de l’économie politique. Ces apports ont permis de renouveler les méthodes et les cadres d’analyse, illustrés par les travaux et les réflexions livrés dans cet ouvrage. Repenser l’économie rurale, c’est appréhender le rural, objet désectorialisé, comme un terrain d’application remarquable pour un ensemble d’approches variées. C’est aussi tracer des perspectives pour la recherche, à partir de questionnements aussi bien au plan local que global.

Changement climatique

Gouverner le climat ? 20 ans de négociations climatiques, Stefan C. Aykut, Amy Dahan, Presses de Sciences Po, 2015, 752 p.

13Depuis vingt ans, le problème climatique s’est hissé au sommet de l’agenda mondial et un processus multilatéral s’est mis en place pour y répondre. Or, les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, responsables des dérèglements climatiques, ont atteint un niveau record en 2013.

14Comment apprécier le bilan de ces négociations ? Revenant sur le traitement politique du changement climatique, du protocole de Kyoto à aujourd’hui, les auteurs proposent une analyse de ces enjeux et d’une gouvernance qui suscite autant d’attentes qu’elle crée de désillusions.

15Est-il possible de changer de paradigme, alors que le monde connaît des accélérations majeures et se voit confronté à de multiples crises ? Dans quel cadre repenser le défi climatique pour y faire face et l’inscrire dans le champ des futurs ?

Le climat : la Terre et les hommes, Jean Poitou, Pascale Braconnot, Valérie Masson-Delmotte, EDP Sciences, 2015, 240 p.

16Au cours de son histoire, notre planète a connu des conditions climatiques très diverses. Comment fonctionne la machine climatique ? Qu’est-ce que le climat global ? Pourquoi et comment a-t-il changé au cours des temps géologiques ? Comment se situe le changement climatique en cours dans ce contexte géologique et historique ? Le réchauffement en cours est marqué par des phases d’accélération et de ralentissement, et des amplitudes différentes selon les régions. Comment faire la part des facteurs naturels et des activités humaines dans ce réchauffement récent ? À quels risques climatiques serons-nous amenés à faire face, pour les prochaines décennies, et les prochains siècles ?

17Les sciences du climat ont construit des méthodes d’observation, d’analyse, de modélisation et de reconstitution des climats passés qui permettent de répondre à ces questions. Cet ouvrage, clair et précis, présente ainsi les acteurs du climat, leurs interactions, leurs échanges avec toutes les composantes de l’environnement terrestre, cet environnement qui est à la fois conditionné par le climat et affecte son évolution. Il en résulte un système qui génère sa propre variabilité, et peut produire des variations abruptes, comme en témoignent les climats passés. C’est également un système qui va réagir à des perturbations, qu’elles soient naturelles ou liées à l’influence humaine, avec des mécanismes complexes de rétroactions. La modélisation du climat est donc centrale pour décrypter les causes des changements récents ou passés, et pour anticiper les futurs possibles.

Le complot climatique, Christian de Perthuis, L’Harmattan, 2014, 356 p.

18À l’université Paris-Dauphine, c’est l’effervescence pour Aude, Ali, Youlia et leurs camarades. L’année touche à sa fin et tous planchent dur pour mieux comprendre les liens entre l’économie et le changement climatique. Sans oublier les soirées de fête dans le bar de l’ami Michel, près de la place Pigalle !

19Un jour d’examen, leur camarade brésilienne disparaît sans laisser la moindre trace. Un engrenage infernal se met alors en place. Des experts du climat sont mystérieusement assassinés, pendant que les attaques terroristes se multiplient sur le trafic maritime. Le prix du pétrole s’envole et tous les voyants de l’économie virent au rouge. Minée par les rivalités, la négociation climatique patine et la planète continue à se réchauffer.

20Dans ce polar climatique d’un genre nouveau, le lecteur n’est pas seulement captivé par une intrigue policière qui le fait voyager aux quatre coins du monde. Il découvre également les enjeux de la négociation internationale sur le climat et se trouve plongé dans les arcanes du monde universitaire. Deux univers sur lesquels l’auteur porte un regard à la fois critique et bienveillant.

Why are we waiting ? The logic, urgency, and promise of tackling climate change, Nicholas Stern, The MIT Press, 2015, 376 p.

21The risks of climate change are potentially immense. The benefits of taking action are also clear : we can see that economic development, reduced emissions, and creative adaptation go hand in hand. A committed and strong low-carbon transition could trigger a new wave of economic and technological transformation and investment, a new era of global and sustainable prosperity. Why, then, are we waiting ? In this book, Nicholas Stern explains why, notwithstanding the great attractions of a new path, it has been so difficult to tackle climate change effectively. He makes a compelling case for climate action now and sets out the forms that action should take.

22Stern argues that the risks and costs of climate change are worse than estimated in the landmark Stern Review in 2006 – and far worse than implied by standard economic models. He reminds us that we have a choice. We can rely on past technologies, methods, and institutions – or we can embrace change, innovation, and international collaboration. The first might bring us some shortterm growth but would lead eventually to chaos, conflict, and destruction. The second could bring about better lives for all and growth that is sustainable over the long term, and help win the battle against worldwide poverty. The science warns of the dangers of neglect ; the economics and technology show what we can do and the great benefits that will follow ; an examination of the ethics points strongly to a moral imperative for action. Why are we waiting ?

Développement durable

Adieu à la croissance. Bien vivre dans un monde solidaire, Jean Gadrey, Les Petits matins, 2015 (3e édition augmentée), 224 p.

23La croissance : un remède à tous les maux ! Tel est le discours martelé par nos dirigeants depuis des décennies, qu’il s’agisse de réduire le chômage, de régler le problème des retraites, de résorber les inégalités ou de surmonter la crise écologique.

24Et si la croissance n’était pas la solution, mais le problème ? Elle est désormais un facteur de crise, une menace pour la planète et un obstacle au progrès. Même la « croissance verte », qui irrigue aujourd’hui le langage des politiques de tous bords, n’est pas à la hauteur des enjeux.

25Faut-il pour autant « décroître » à tout prix et nous résoudre à une austérité punitive ? Le débat, nous dit Jean Gadrey, est mal posé. Il s’agit de dire adieu au culte de la croissance quantitative, et bienvenue à d’innombrables innovations douces avec la nature comme avec les humains.

Demystifying sustainability. Towards real solutions, Haydn Washington, Routledge, 2015, 222 p.

26What is sustainability ? Much has been said about the terms ‘sustainability’ and ‘sustainable development’ over the last few decades, but they have become buried under academic jargon. This book is one of the first that aims to demystify sustainability so that the layperson can understand the key issues, questions and values involved.

27Accessible and engaging, the book examines the ‘old’ sustainability of the past and looks to the future, considering how economic, ecological and social sustainability should be defined if we are to solve the entwined environmental, economic and social crises. It considers if meaningful sustainability is the same as a ‘sustainable development’ based on endless growth, examining the difficult but central issues of overpopulation and overconsumption that drive unsustainability. The book also explores the central role played by society’s worldview and ethics, along with humanity’s most dangerous characteristic – denial. Finally, it looks to the future, discussing the ‘appropriate’ technology needed for sustainability, and suggesting nine key solutions.

Transformative sustainable development. Participation, reflection and change, Kei Otsuki, Routledge, 2014, 144 p.

28Recent debates about sustainable development have shifted their focus from fixing environmental problems in a technocratic and economic way to more fundamental changes in social-political processes and relations. In this context, participation is a genuinely transformative approach to sustainable development, yet the process by which participation leads to transformation is not sufficiently understood.

29This book considers how the act of participating in sustainable development projects can bring about social transformation that is considered to be fair and just by the participants and non-participants in a broader societal context. Drawing on ideas from social theory and applied anthropology, the book proposes a reflexivitybased framework to analyse participation as a type of social action underpinned by primary experience. Development projects have a transformative effect when participants are given the opportunity to reflect on their experience, share the reflection with others, and open new space for collective deliberation and change. The book applies this framework to assess community-based participatory projects in the Amazon, African slums and rural settlements, and disaster stricken areas in Japan. It also outlines potential institutions of governance to institutionalize the change by referring to current food governance, drawing out lessons with international relevance.

Énergie

Smart grid applications and developments, Daphne Mah, Peter Hills, Victor O.K. Li, Richard Balme (Eds), Springer, 2014, 337 p.

30Smart Grid Applications and Developments enriches understanding of today’s energy and climate challenges. It demonstrates how solutions require not only technological advances, but also political sensitivity ; wellinformed policy analysis, an improved understanding of stakeholders’ perceptions, and innovative interdisciplinary collaboration.

31Providing a holistic and integrated understanding of technology-stakeholder-policy interactions in smart grid technologies, this book focusses on global and Pan-Asian perspectives while offering case studies that illustrate what we can learn from international experiences.

32The book is organised into five sections : Part 1 discusses the historical and conceptual aspects of smart grids. Part 2 introduces the technological aspects and showcases the current state of the art. Part 3 explores policy and governance dimensions through the conceptual lens of stakeholders’ perspectives. Part 4 presents a collection of international case studies.

33Showcasing state-of-the-art R&D developments and new policy experiences, this book contributes to a better understanding of the governmental, institutional and political challenges concerning smart grids and helps formulate policy recommendations for successful smart grid deployment.

Écologie, biodiversité, évolution

Biodiversité. Vers une sixième extinction de masse ?, Raphaël Billé, Philippe Cury, Michel Loreau, Virginie Maris, La Ville brûle, 2014, 224 p.

34Dans une indifférence quasi générale, notre planète entre dans une phase d’extinction de masse causée par l’homme, la sixième depuis que la vie s’est diversifiée sur Terre il y a de cela 500 millions d’années. Surexploitation des ressources, surconsommation, suroffre, surcapacités technologiques, changement climatique, déforestation… les hommes se livrent à une destruction massive des écosystèmes à l’échelle planétaire, et notre mode de développement condamne probablement une espèce toutes les 20 minutes.

35Quels sont les mécanismes et les causes principales de l’extinction des espèces ? Que peut-on attendre des agendas politiques ? Faut-il promouvoir une écologie de combat ou une écologie de la réconciliation qui replace l’homme au sein de la nature ? Comment éviter ou limiter cette sixième extinction ?

36Pour comprendre les enjeux de cette crise majeure, un écologue, un biologiste marin, un spécialiste en gestion et économie de l’environnement et une philosophe de l’environnement nous invitent à leur table. Au fil de leurs connaissances, de leurs craintes mais aussi de leurs espoirs, ils nous apportent un éclairage scientifique et citoyen sur la sixième extinction de masse, la première de l’Anthropocène.

Histoire des théories scientifiques de l’extinction des espèces, Cédric Grimoult, Ellipses, 2014, 640 p.

37Comment l’idée d’extinction s’est-elle imposée face aux doctrines de la complétude et de la permanence du monde ? Pourquoi le contexte historique influence-t-il autant la reconstitution des crises et des événements du passé ? Quels sont les développements récents des théories de l’extinction des espèces biologiques ? Ce livre entend répondre à ces questions, en montrant les liens étroits qui unissent ce thème scientifique aux préoccupations sociales, religieuses, artistiques, économiques et même géopolitiques de l’humanité depuis près de trois mille ans.

38Issu d’une enquête bibliographique d’une ampleur inédite mais écrit dans un style clair et vivant, agrémenté de nombreux portraits de savants passionnés, cet ouvrage conte l’une des plus grandes aventures scientifiques contemporaines. Depuis l’Antiquité classique jusqu’aux débats actuels portant sur le réchauffement climatique et les interdépendances au sein des écosystèmes, le lecteur découvrira notamment l’importance du champ magnétique terrestre et de la dérive des continents dans le devenir des espèces, la différence entre les lignées fantômes et les clades zombies. Il se demandera si la Terre eut un jour un anneau comme Saturne et si les espèces peuvent ressusciter, après le passage des catastrophes cosmiques ou dans les éprouvettes de chercheurs enthousiastes.

Nature en crise. Penser la biodiversité, Vincent Devictor, Seuil, 2015, 368 p.

39Notre planète traverse une crise écologique majeure. Le développement effréné des activités humaines se solde par la dégradation des espaces naturels et l’érosion de la diversité du vivant à un rythme stupéfiant. Cette crise de la biodiversité est devenue une épreuve-clé de nos sociétés. Elle interroge ouvertement les valeurs susceptibles de guider notre rapport à la nature.

40En l’espace de trente ans, les savoirs écologiques et les enjeux liés à la biodiversité ont beaucoup progressé. Il était temps d’en faire une synthèse à la pointe des savoirs et accessible à tous. Vincent Devictor offre un éclairage passionnant et interdisciplinaire sur l’état de notre planète vivante, à la croisée de la dynamique du vivant et de celle des sociétés.

Une brève histoire de la génétique humaine, Laurence Perbal, Hermann, 2014, 200 p.

41L’histoire de la génétique humaine n’est pas uniforme. Dans chaque continent et dans chaque pays, elle montre un visage différent. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, les pays scandinaves, la France, l’Allemagne et l’URSS sont des pays où l’histoire de la génétique humaine a été particulièrement intéressante et influente au niveau mondial. Ce livre relate ces différentes histoires du XXe siècle et propose d’expliciter les origines de ce surdéterminisme : les personnalités et les motivations individuelles, les sources de financement, les contextes culturels ou économiques, les choix philosophiques d’individus-clés ou encore certains événements factuels contingents. Les mentalités ont évolué en plus d’un siècle d’histoire mais l’eugénisme reste un enjeu éthique majeur en génétique. En effet, le développement des connaissances en génétique humaine est au cœur d’innovations biotechnologiques qui vont sensiblement modifier les pratiques médicales d’aujourd’hui et de demain.

Gestion des ressources

Au-delà de l’accaparement. Ruptures et continuités dans l’accès aux ressources naturelles, Laura Silva-Castañeda, Étienne Verhaegen, Sophie Charlier, An Ansoms (Eds), Peter Lang, 2014, 244 p.

42Les crises alimentaire et financière ayant marqué la fin des années 2000 ont précipité l’acquisition massive de terres par des investisseurs étrangers dans de nombreux pays du Sud. Ces formes souvent spectaculaires d’accaparement de terres ne constituent cependant qu’un aspect des transformations locales et globales des modes d’accès aux ressources naturelles.

43Réunissant des auteurs d’origines géographique et disciplinaire variées, Au-delà de l’accaparement explore ces transformations à partir de terrains d’enquête en Asie, en Afrique et en Amérique latine. En rupture avec une représentation réductrice du land grabbing, il invite à replacer ce phénomène dans le temps long et à mettre en évidence la diversité des dynamiques à l’œuvre, au-delà des seules acquisitions à grande échelle. Il propose également une réflexion originale sur les alternatives mises en place pour contrer les dynamiques d’exclusion des populations rurales. Cette mise en perspective donne à voir de multiples tensions : entre la formalisation de droits individuels et la défense des « communs » ; entre légitimités autochtones et revendications paysannes ; entre approches institutionnelles et mobilisations locales pour la réappropriation des territoires. Se révèle alors toute la complexité des relations entre enjeux fonciers et modèles de développement agricole.

The politics of river basin organisations. Coalitions, institutional design choices and consequences, Dave Huitema, Sander Meijerink (Eds), Edward Elgar, 2014, 432 p.

44Can river basin organisations (RBOs) actually improve water governance ? RBOs are frequently layered on top of existing governmental organisations, which are often reluctant to share their power. This, in turn, can affect their performance. The politics of river basin organisations addresses this issue by exploring the subject on a global level.

45With the use of case studies from such diverse countries as Mongolia, Afghanistan and South Africa, expert contributors provide a comprehensive assessment of the performance of eleven RBOs around the world. They develop a typology that works to characterise the institutional design of these organisations whilst distinguishing between them.

46This unique book will appeal to those involved in environmental and water policy and governance. It will also be of interest to practitioners of water management looking to improve their approach to the field.

Gestion et politiques de l’environnement

Environmental diplomacy. Negotiating more effective global agreements, Lawrence E. Susskind, Saleem H. Ali, Oxford University Press, 2014 (second edition), 256 p.

47International environmental agreements have increased exponentially within the last five decades. However, decisions on policies to address key issues such as biodiversity loss, climate change, ozone depletion, hazardous waste transport and numerous other planetary challenges require individual countries to adhere to international norms. What have been the successes and failures in the environmental treaty-making arena ? How has the role of civil society and scientific consensus contributed to this maturing process ? Why have some treaties been more enforceable than others and which theories of international relations can further inform efforts in this regard ? Addressing these questions with renewed emphasis on close case analysis makes this volume a timely and thorough postscript to the Rio-Plus 20 summit’s celebrated invocation document, The future we want, towards sustainable development.

48Environmental diplomacy. Negotiating more effective global agreements provides an accessible narrative on understanding the geopolitics of negotiating international environmental agreements and clear guidance on improving the current system. In this book, authors Lawrence Susskind and Saleem Ali expertly observe international environmental negotiations to effectively inform the reader on the geopolitics of protecting our planet. This second edition offers an additional perspective from the Global South as well as providing a broader analysis of the role of science in environmental treaty-making. It provides a unique contribution as a panoramic analysis of the process of environmental treaty-making.

L’écologie vue du Sud. Pour un anticapitalisme éthique, culturel et spirituel, Mohammed Taleb, Sang de la Terre, 2014, 244 p.

49L’écologie, à l’instar de bien d’autres domaines, est traversée par un clivage central : à l’écologie dominante s’oppose l’écologie du Sud, comprise comme un ensemble réfractaire à l’hégémonie occidentale capitaliste. À la fois théorique et pratique, cette écologie est avant tout une démarche d’alternatives et de résistance.

50L’écologie vue du Sud donne une voix à cette parole méconnue à travers un choix d’exemples significatifs et porteurs d’une dimension universelle. Du Burkina Faso aux luttes paysannes indiennes en passant par le Mouvement des sans-terre au Brésil et la résistance écopaysanne palestinienne, Mohammed Taleb retrace une aventure écologique faite de spiritualité, de justice sociale et de pluralisme culturel. Cette aventure n’est pas celle de « pauvres victimes » de la crise écologique, mais de producteurs de sens, de créateurs d’analyses, d’inventeurs de solutions.

51Écouter le Sud, c’est participer au dialogue des cultures et des civilisations pour enfanter ensemble de nouvelles modernités alternatives, car nous sommes tous appelés à prendre soin de la Terre et de ses habitants.

Le lien au lieu. Actes de la chaire de mésologie de l’Université de Corse, Augustin Berque, Marie-Antoinette Maupertuis, Vannina Bernard-Leoni (Eds), Éditions éoliennes, 2014, 304 p.

52Entre tous, c’est bien le lien au lieu que la modernité a le plus malmené. Plus la mobilité devenait l’étendard de l’émancipation, moins il faisait bon proclamer un attachement à un territoire, et pire, le justifier ontologiquement. Pourtant – et parce que – cette relation est fondatrice, dans nombre de territoires caractéristiques, elle a continué à faire entendre sa petite musique localiste. En Corse, sur « cette montagne dans la mer », la société se construit aussi par son lien au lieu. La culture en témoigne et nos lendemains en dépendent. À l’heure où les équilibres entre environnement et société se redéfinissent du fait d’un certain développement, les questions d’aménagement de l’espace deviennent cruciales et invitent à un dialogue fécond entre praticiens, penseurs et metteurs en scène de l’espace.

Hommes et milieux

Éléments d’écologie humaine. Une lecture de la mésologie, Jean-Michel Le Bot, L’Harmattan, 2014, 240 p.

53Présente dès 1916 dans les travaux de l’école sociologique de Chicago, la notion d’écologie humaine a connu de nombreuses définitions qui posent dans tous les cas la question des relations entre l’humanité et l’environnement dit naturel. Parmi les modèles théoriques qui semblent les plus prometteurs pour penser ces relations figure en bonne place la mésologie, développée en France par le géographe Augustin Berque. Elle se définit comme l’étude des milieux humains, dans une perspective qui insiste particulièrement sur la médiation, dans les relations des hommes à leur environnement, des systèmes symboliques et techniques propres à l’humanité. Dans ses développements actuels, la mésologie reste toutefois tributaire de définitions du symbole, de la technique, mais aussi du sujet, que l’on doit à quelques pionniers des sciences humaines, mais que des travaux plus récents permettent de préciser. Tel est précisément l’objet de ce livre. Après avoir rappelé les acquis de la mésologie, il en discute certaines définitions afin d’affiner le modèle, nécessairement trajectif ou dialectique, que cette dernière élabore au sujet des relations de l’humanité à l’étendue terrestre.

Santé

Statistiques et normes. Croiser les regards sur la formation du droit et la formation des connaissances, Isabelle Vacarie (Ed.), Cahiers Droit, Sciences & Technologies, 4, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2014, 334 p.

54Ce numéro des Cahiers Droit, Sciences & Technologies poursuit l’objectif d’un dialogue constructif entre le droit et les autres disciplines. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir le dossier thématique consacré aux relations entre « statistiques et normes » et justement sous-titré « Croiser les regards sur la formation du droit et la formation des connaissances ». Ce dossier, dont trois articles ont pour thème statistique et droit de la santé, est composé des actes du séminaire organisé à l’Université Paris Ouest en février 2013. Loin de ne former que le simple constat de l’emprise des données statistiques sur les normes juridiques, qui témoignerait d’une certaine passivité face à un phénomène d’une telle ampleur, les contributions nourrissant ce dossier interrogent la légitimité, l’objectivité des données statistiques et invitent ainsi au dialogue sur les conditions de la normativité de ces dernières. La rubrique « Chroniques », enfin, propose une analyse de l’actualité normative des sciences et des technologies.

Toxique ? Santé et environnement. De l’alerte à la décision, Francelyne Marano, Robert Barouki, Denis Zmirou, Buchet Chastel, 2015, 208 p.

55Cancers, asthme, allergies, maladies neurologiques et métaboliques, obésité… En quoi la forte progression de ces pathologies est-elle liée aux profondes transformations de notre environnement ?

56Nous sommes aujourd’hui continuellement exposés à des mélanges de substances toxiques (pesticides, PCB, amiante, polluants atmosphériques, perturbateurs endocriniens, nanoparticules…) : quels sont leurs impacts sur notre santé ? Quel est leur itinéraire une fois qu’ils ont franchi nos barrières de protection (peau, poumon, système digestif) ? Comment notre organisme s’adapte-t-il à ces agressions ? Doit-on craindre les effets d’autres agents, par exemple les ondes électromagnétiques ?

57Les réponses à ces questions sont essentielles, non seulement sur le plan individuel mais aussi en termes de politiques publiques. Certaines relations entre la santé et l’environnement sont scientifiquement avérées et amènent les pouvoirs publics à réglementer ; doivent-ils faire encore plus ? D’autres sont suspectées (comme l’impact sanitaire des perturbateurs endocriniens, par exemple) et la décision, pour la gestion de ces risques incertains, s’appuie, en cas de doute sérieux, sur le principe de précaution.

Ville

Governance for urban sustainability and resilience. Responding to climate change and the relevance of the built environment, Jeroen van der Heijden, Edward Elgar, 2014, 256 p.

58Cities, and the built environment more broadly, are key in the global response to climate change. This groundbreaking book seeks to understand what governance tools are best suited for achieving cities that are less harmful to the natural environment, are less dependent on finite resources, and can better withstand humanmade hazards and climate risks.

59In mapping, describing and evaluating nearly 70 traditional and highly innovative governance tools from Asia, Australia, Europe and North America, Jeroen van der Heijden uncovers the five most eminent contemporary trends in governance for urban sustainability and resilience. He also develops a series of 12 design principles that will help to develop better governance tools for improving the sustainability and resilience of today’s cities and those of the future. The book is unique in drawing lessons from the theoretical literature on environmental and hazard governance into a broad empirical study.

La gouvernance de la ville durable entre déclin et réinventions. Une comparaison Nord/Sud, Isabelle Hajek, Philippe Hamman (Eds), Presses universitaires de Rennes, 2015, 286 p.

60Une vingtaine d’années après la conférence des Nations unies de Rio tenue en 1992 et la Campagne des villes européennes lancée en 1994 à Aalborg, les notions de « ville durable » et de « gouvernance urbaine » se sont imposées sur les agendas des acteurs politiques, économiques et sociaux à travers le monde. Devant le succès de ces notions, les ruptures qu’elles étaient censées apporter dans le devenir des villes et des métropoles, au regard de la montée de préoccupations environnementales globales, méritent d’être interrogées.

61C’est l’objectif central de cet ouvrage collectif. Il rassemble les travaux les plus actuels de spécialistes en sciences humaines et sociales (urbanisme, sociologie, géographie, architecture, science politique, sciences de gestion et sciences économiques…), et, de façon originale, croise des aires géographiques différenciées, avec une attention particulière pour les espaces européens et du sud de la Méditerranée.

62Premier du genre dans la littérature française à tenter une confrontation entre villes du Nord et du Sud, l’ouvrage renouvelle les analyses menées en cernant la tension paradoxale qui caractérise aujourd’hui le projet de « gouvernance de la ville durable » : entre déclin, appauvrissement, voire mort programmée, et réinventions locales ou alternatives indigènes encore incertaines.

Penser la ville et agir par le souterrain, Bruno Barroca (Ed.), Presses de l’École nationale des ponts et chaussées, 2014, 278 p.

63On assiste à une spécialisation de plus en plus marquée de chaque discipline scientifique qui touche au monde urbain. Pourtant toutes ses disciplines ont pour objet d’étude la ville, son système et ses composantes. La grande aventure urbaine du XXIe siècle sera-t-elle la découverte de l’extraordinaire potentiel souterrain ? Alors que la pensée urbaine « durable » s’ancre dans le fantasme de la hauteur, cette pensée ignore les espaces et ressources souterrains. Différents penseurs et praticiens initient une évolution permise par le développement de techniques constructives toujours plus performantes. Le sous-sol de la ville future se réduira-t-il aux seuls usages techniques ? Pourrait-il héberger des « lieux urbains » ? Concevoir des programmes urbains souterrains ou une planification intégrant « dessus »-« dessous », est-ce une ambition souhaitable ?

64Parce que l’appropriation du souterrain nécessite un effort d’apprentissage, architectes, ingénieurs, urbanistes, chercheurs… en donnent dans cet ouvrage des illustrations et apportent leurs réflexions théoriques et critiques, leurs pratiques, leurs expériences.

Villes rebelles. Du droit à la ville à la révolution urbaine, David Harvey, Buchet Chastel, 2015, 304 p.

65Sur les grandes places du Caire, de Madrid, d’Athènes ou de New York, des mouvements de contestation et d’opposition au capitalisme financiarisé se font jour. Ils sont la marque, selon David Harvey, d’une revendication, toujours renouvelée, du « droit à la ville ». Car la ville, en tant que centre par excellence d’accumulation du capital, est également la ligne de front des luttes pour le contrôle de l’accès aux ressources urbaines. Promoteurs immobiliers, banquiers et financiers dictent ainsi la qualité et l’organisation de la vie quotidienne d’une population tenue à l’écart des décisions les concernant au premier chef.

66Villes rebelles place la cité au cœur de la réflexion sur le capitalisme et la lutte des classes. À travers la Commune de Paris, Occupy Wall Street ou les émeutes de Londres, Harvey s’interroge : dans quelle mesure peut-on construire des villes socialement plus justes et écologiquement plus rationnelles ? Ne sont-elles pas le foyer d’une résistance anticapitaliste ? Mais aussi le lieu d’une réappropriation révolutionnaire du tissu urbain ?

Rapports sciences-technologies-société

Expériences du partenariat au Sud. Le regard des sciences sociales, Laurent Vidal (Ed.), IRD Éditions, 2014, 352 p.

67Les recherches menées dans les pays du Sud font de nos jours systématiquement référence au « partenariat » entre équipes de chercheurs. Ce partenariat – considéré comme une exigence éthique et une nécessité scientifique – est l’objet d’engagements institutionnels répétés et de nombreux discours souvent généraux et parfois convenus. Mais de façon paradoxale, il existe très peu de témoignages et de réflexions sur ce qu’est au quotidien ce partenariat, dans ses succès comme dans ses échecs. Cet ouvrage donne la parole aux chercheurs qui construisent le partenariat et le font vivre, dans des contextes disciplinaires très différents, sur tous les continents et dans des domaines de recherche variés, tous ayant en commun d’être des spécialistes de sciences sociales. L’ouvrage révèle les pratiques du partenariat, où se mêlent histoire de la recherche scientifique dans le pays, nature des relations entre individus, exigences des institutions du Nord et du Sud, cultures disciplinaires contrastées, avec des résultats et une efficacité difficiles à anticiper. Le partenariat se construit en effet largement « sur le terrain ». Présentant la réalité composite du partenariat entre chercheurs du Nord et du Sud, ce livre ouvre des pistes de réflexion pour renouveler les pratiques et adapter les contours du partenariat aux divers contextes nationaux de la science qui sont loin de se réduire aux canons d’une « science mondialisée ».

Sciences humaines et sociales

La bombe démographique en question, Yves Charbit, Maryse Gaimard, Presses universitaires de France, 2015, 252 p.

68La menace de la « bombe démographique », la marche supposée inexorable vers le surpeuplement obsède nos sociétés depuis cinquante ans. La population croît, partout et surtout là où les hommes sont les plus fragiles. Pourtant, l’histoire enseigne que de graves crises ont régulièrement perturbé cette croissance, et si l’on se tourne vers l’avenir, la population mondiale n’apparaît pas non plus comme un flot incontrôlable : peut-on encore opposer les schémas simplistes de la démographie des pays développés et de ceux du Tiers Monde, au regard des évolutions récentes ? Le modèle de la « transition démographique » est-il encore valide ?

69Cet essai entend dénoncer les idées reçues sur la croissance de la population des pays en développement et ses deux composantes majeures : la fécondité et la mortalité. Les évolutions démographiques ne prennent leur sens qu’au regard de facteurs économiques, sociaux, culturels et politiques largement enchevêtrés. La « bombe P » n’est finalement peut-être pas près d’exploser.

Pour une écologie de l’attention, Yves Citton, Seuil, 2014, 320 p.

70Économie de l’attention, incapacité de se concentrer, armes de distraction massive, googlisation des esprits : d’innombrables publications dénoncent le déferlement d’images et d’informations qui, de la télévision à Internet en passant par les jeux vidéo, condamnerait notre jeunesse à un déficit attentionnel pathologique.

71Cet essai propose une vision d’ensemble de ces questions qui prend à contre-pied les lamentations courantes. Oui, la sur-sollicitation de notre attention est un problème à mettre au cœur de nos analyses économiques, de nos réformes pédagogiques, de nos réflexions éthiques et de nos luttes politiques. Mais, non, l’avènement du numérique ne nous condamne pas à une dissipation abrutissante.

72Comment rediriger notre attention ? À quoi en accorder ? Faut-il que chacun apprenne à « gérer » ses ressources attentionnelles pour être plus « compétitif », ou faut-il plutôt nous rendre mieux attentifs les uns aux autres ainsi qu’aux défis environnementaux (climatiques et sociaux) qui menacent notre milieu existentiel ? Ce livre défend la seconde voie. Il pose les fondements d’une écologie de l’attention comme alternative à une sur-occupation qui nous écrase. Il espère que vous trouverez le temps de le lire…


Date de mise en ligne : 08/06/2015.

https://doi.org/10.1051/nss/2015006

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