Agriculture
La Politique agricole commune : anatomie d’une transformation, Hélène Delorme (Ed.). Presses de Sciences Po, 2004, 408 p., 27 €
1L’agriculture ne produit pas seulement des denrées agricoles mais encore des ressources naturelles, des paysages, de la biodiversité ; elle contribue à l’occupation des territoires, à l’emploi rural, à la sécurité alimentaire. Or, depuis 1997, l’Union européenne entend que la PAC reconnaisse et rétribue cette « multifonctionnalité ». Ce changement de la régulation européenne vise-t-il à transformer les agricultures ou à conduire leur régression ? Pour répondre à cette question, l’ouvrage commence par éclairer la diversité des conceptions qui se confrontent dans les débats sur la réforme de la PAC. Puis les auteurs se demandent si et comment la réorganisation de son système d’aides soutient vraiment les fonctions multiples qui ont fait jusqu’ici l’originalité du « modèle agricole européen ». La différence des points de vue, l’intensité des débats entre et dans chaque pays, mais aussi la succession et l’ampleur des réformes de la PAC (et des politiques nationales) montrent que la multifonctionnalité, si elle n’est pas un nouveau paradigme, est un cadre de réflexion où se redéfinit la place des agricultures dans le développement européen.
Alimentation
La Viande, un aliment, des symboles, Françoise Aubaile, Mireille Bernard, Patrick Basquet (Eds). Société d’écologie humaine/Édisud, 2004, 248 p., 23 €
2La viande, aliment par excellence comme son étymologie vivanda nous l’indique, peut-elle constituer un objet de recherche suffisamment important et d’actualité pour 8 qu’on lui consacre un colloque et un ouvrage ? Comme aliment, la viande est tout à la fois une matière biologique, un bien économique et un sujet marqué culturellement et socialement par des pratiques et des représentations variables dans le temps et dans l’espace. En témoigne le débat qui, chez les scientifiques, se déroule en filigrane, dans la littérature anthropologique, autour des rôles respectifs de l’aliment carné et de l’aliment végétal dans l’évolution biologique et culturelle de notre espèce. Est-il, par ailleurs, nécessaire de rappeler l’émotion suscitée dans nos sociétés par la récente « crise de la maladie de la vache folle » et les prises de position parfois extrêmes qui ont suivi ? Cet ouvrage se présente comme une première contribution à une éco-anthropologie de l’aliment carné où seraient mis en relation les facteurs de milieu, les aspects culturels et sociaux et les conséquences biologiques liées à la consommation de viande. Tout au long de ses pages, sont successivement abordés la problématique de l’acquisition des viandes de chasse et ses conséquences sur l’environnement, la description de certaines pratiques de transformation et de consommation de viande, l’analyse des représentations et des symboliques qui y sont liées et certains aspects des conséquences médico-diététiques qui en découlent.
Animal et société
La Cohabitation hommes/grands prédateurs en France (Loup et Ours), Farid Benhammou, Jacques Baillon, Jean-Louis Senotier (Eds). Recherches naturalistes en région Centre, no 14, décembre 2004, 216 p., 12 €
3Quelle place accorder aux grands prédateurs en France ? La cohabitation de l’ours et du loup avec les activités humaines est-elle possible ? Quelles questions posent ces espèces ? Les acteurs locaux sont-ils tous défavorables aux prédateurs ?... À l’heure où Cannelle, la dernière femelle d’ours pyrénéen, a été abattue et où un programme de réintroduction est sur le point d’être annoncé, à l’heure où les autorités cherchent à faire abattre quelques loups, le citoyen, le chercheur, l’acteur de terrain, le journaliste... se posent toute une série d’interrogations légitimes.
4Cette publication est un recueil d’articles de fond, abordables et de qualité, sur les enjeux que pose la présence de l’ours et du loup en France. Suite au colloque d’Orléans et en rapport étroit avec l’actualité, de jeunes chercheurs et des acteurs de terrain exposent ici leurs travaux, leurs réflexions et leurs expériences de terrain. Dans une atmosphère passionnée et passionnante, propice à la polémique, ce livre permet de prendre le recul nécessaire sur le débat de société induit par le retour des grands prédateurs, et de comprendre les dossiers délicats de l’ours et du loup en France.
Biodiversité
Biodiversité et gestion forestière, Marion Gosselin, Olivier Laroussinie. Cemagref/Gip-Ecofor, 2004, 320 p., 58 €
5Qu’est ce que la biodiversité ? Comment la quantifiet-on ? Quid de la biodiversité en forêt ? La première partie de cet ouvrage développe une réflexion synthétique sur ces questions. C’est l’occasion de recadrer le débat et de fournir les outils nécessaires pour aborder la question centrale : que connaît-on de l’impact de la gestion de la forêt sur la biodiversité, ou plutôt les biodiversités ? Le rôle de la gestion forestière sur la biodiversité est ensuite abordé à travers huit fiches thématiques qui insistent plus particulièrement sur la biodiversité interspécifique et analysent les résultats connus pour l’entomofaune, l’avifaune et la flore. Des recommandations sont formulées, à la fois pour proposer des idées de gestion, faire réfléchir sur nos pratiques de chercheurs et de gestionnaires et cerner les questions méritant davantage d’efforts de recherche. Cet ouvrage s’adresse à un public de gestionnaires forestiers, d’enseignants, de chercheurs, d’étudiants et de responsables chargés d’environnement et d’aménagement du territoire.
Biotechnologies
Regards sur les biotechnologies, Claude Durand (Ed.). L’Harmattan, 2004, 296 p., 27 €
6Les découvertes de biotechnologies avec le décryptage du génome humain, le clonage d’animaux, les interventions transgéniques sur les plantes, le développement des OGM se révèlent avoir, outre leur intérêt scientifique, un impact économique et social considérable. Les effets thérapeutiques, économiques et sociaux attendus de l’application des nouvelles technologies se heurtent à une mise en question éthique et sécuritaire de plus en plus vigilante. Les premières applications professionnelles des biotechnologies sont abordées à travers l’étude du Genopole, des start-up de biotechnologies et de leurs applications médicales et agroalimentaires. En questionnant l’acceptabilité sociale des innovations, on passe du terrain de l’entreprise et du laboratoire à celui de la législation et de l’intervention des organisations contestataires : quels sont les enjeux des innovations, leur utilité et leurs risques, leur portée philosophique et morale ? Le débat public sur ces questions met en cause le rôle des médias, la sensibilité de l’opinion, le poids de l’expertise et des évolutions juridiques. La contribution des chercheurs et enseignants de l’équipe « Biotechnologies » du Centre Pierre Naville (Université d’Evry) donne à l’ouvrage sa dominante sociologique, mais d’autres disciplines sont également impliquées : citons, parmi les auteurs, deux enseignants de biologie ainsi qu’un philosophe des sciences, une juriste et un économiste.
Déchets
Pour une gestion durable des déchets nucléaires : quelles décisions ?, Aude Le Dars. PUF, coll. « Partage du savoir », 2004, 296 p., 25 €
7Pourquoi la France n’a-t-elle pas encore décidé d’une solution pour gérer les déchets nucléaires ? Quelles sont les raisons des controverses scientifiques et des conflits de terrain ? Comment faire pour que les citoyens adhèrent aux modes de gestion qu’on leur propose ? Toutes ces questions, d’une actualité brûlante, sont évoquées dans ce livre qui fait un point complet sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux de la question, notamment dans la perspective d’une décision sur le choix d’une solution à l’horizon 2006, à l’issue d’un débat prévu au Parlement. Pour Aude Le Dars, seule la concertation permettra de surmonter la complexité d’un tel choix ; or, en la matière, son enquête, menée auprès de pas moins de trente-deux parties prenantes à la gestion des déchets nucléaires en France, est une première éclairante.
Droit
Droit et marchandisation de la connaissance sur les gènes humains, Magali Franceschi. CNRS Éditions, 2004, 248 p., 25 €
8Cet ouvrage porte sur les transformations du droit de la propriété intellectuelle intervenues au cours des vingt dernières années dans le contexte de développement rapide des recherches sur les gènes et de quête d’innovations biotechnologiques appliquées à la médecine. L’apparition des brevets sur les gènes humains témoigne d’un puissant mouvement de marchandisation des connaissances. Celui-ci a pour base un déplacement important des équilibres entre science et technologie, entre le système de recherche public fonctionnant selon un régime de « science ouverte », et la recherche industrielle et privée fonctionnant selon un régime de réservation et d’appropriation des connaissances. La forme privilégiée prise par ce processus est le développement d’un secteur « mixte » : un marché de la recherche de base sur lequel opèrent start-up et gestionnaires de capital-risque.
L’Embryon humain in vitro et le droit, Emmanuelle Dhonte-Isnard. L’Harmattan, 2004, 206 p., 17,50 €
9Depuis l’apparition de la fécondation in vitro, l’embryon humain in vitro est devenu tangible, visible, congelable, étudiable, manipulable, destructible. Ce qui était caché et mystérieux est devenu un enjeu de pouvoir qui doit être appréhendé par le droit. Mais du point de vue juridique, quelle qualification lui donner ? On se heurte aux deux seules catégories disponibles que sont le sujet et la chose. Or, ni l’une ni l’autre ne permettent de se prononcer sur sa nature juridique.
L’Embryon surnuméraire, Emmanuelle Dhonte-Isnard. L’Harmattan, 2004, 216 p., 19,50 €
10En ne définissant ni la personne ni l’embryon, le législateur a, en 1994, ouvert la voie à la controverse. Pourtant, son objectif semble avoir été de protéger l’embryon humain, devenu accessible car détaché du corps de la femme, contre toute atteinte à son intégrité, en posant un interdit : celui de l’expérimentation. La réalité est moins simple. Face aux États-Unis, où l’industrie privée ne se considère liée par aucun interdit moral, l’Europe est-elle condamnée à payer le prix de sa division dans un domaine qui relève de l’éthique mais qui comporte également d’importants enjeux scientifiques et économiques ?
Eaux
Selected Problems ofWater Engineering, (ouvrage en anglais). Cemagref Éditions, 2004, 196 p., 24 €
11L’intérêt porté par le Cemagref et l’Université polytechnique de Cracovie (UPK) pour l’hydrologie et l’hydraulique s’est concrétisé par des travaux de recherche communs portant sur la prévention des crues, la gestion et la conception d’ouvrages hydrauliques, la qualité et la gestion des milieux aquatiques continentaux. À mi-parcours de l’accord-cadre conclu en 2000, associant le Cemagref à UPK, un séminaire de présentation des résultats de recherches menées conjointement et des perspectives envisagées s’est tenu du 9 au 11 octobre 2003 à Cracovie. Cet ouvrage constitue la restitution des communications exposées lors de ce séminaire, “Selected problems of water engineering. Politechnika Krakowska Cemagref: results of cooperation”, organisé conjointement par le Cemagref et UPK en Pologne.
Écosystèmes
Écosystèmes : structures, fonctionnement, évolution. Cours et questions de révision, Serge Frontier, Denise Pichod-Viale, Alain Leprêtre, Dominique Davoult, Christophe Luczak. Dunod, coll. « Sciences sup », 3e éd. 2004, 568 p., 52 €
12Cet ouvrage reprend un enseignement donné depuis plusieurs années en 2e cycle/master de diverses universités. Il expose les grandes règles présidant à la structure, au fonctionnement et à l’évolution des écosystèmes, considérés selon l’optique de l’analyse moderne des systèmes. Dans une perspective évolutive, les auteurs montrent que les écosystèmes tendent non pas vers leur stabilité réciproque, mais vers une évolution constante, condition de leur survie. Une première partie traite de la matière et de l’énergie, supports physiques des systèmes écologiques. La seconde traite des interactions entre composants du système écologique. La troisième partie ébauche une théorie des systèmes tout en éclairant cette vision théorique par une réflexion sur la place de l’Homme dans l’écosystème planétaire. L’ouvrage s’adresse essentiellement aux étudiants des universités et des grandes écoles, aux candidats aux concours de l’enseignement, ainsi qu’aux chercheurs désirant s’ouvrir aux concepts modernes de l’analyse des écosystèmes. Il ne requiert que des connaissances élémentaires en biologie, physique, chimie et mathématiques. Dans cette troisième édition entièrement révisée, une mise à jour importante a été faite à la lumière des données nouvelles relatives à la biodiversité.
Effet de serre
L’Effet de serre : réalité, conséquences et solutions, René Ducroux, Philippe Jean-Baptiste. CNRS Éditions, 2004, 96 p., 15 €
13L’effet de serre sera sans doute l’un des problèmes majeurs du XXIe siècle. Ses conséquences climatiques, dont les prémisses se font déjà sentir – sécheresses, inondations, extrêmes climatiques telle la vague de chaleur de l’été 2003 – inquiètent non seulement les experts du climat, mais également la plupart des décideurs politiques, convaincus de la nécessité de prendre des mesures correctives. Pour la première fois, cet ouvrage offre une vue complète du phénomène : comment fonctionne le climat ? Qu’est-ce que l’effet de serre ? Quelles en sont les conséquences ? Quelles solutions peut-on apporter pour enrayer ce phénomène ? Cet ouvrage, très pédagogique, s’appuie sur des données scientifiques irréfutables et très simplement présentées.
Énergie
Les Grandes Batailles de l’énergie : petit traité d’une économie violente, Jean-Marie Chevalier. Gallimard, coll. « Folio. Actuel », 2004, 472 p, 8,90 €
14Électricité, gaz naturel, pétrole, énergie nucléaire : les grandes batailles mondiales sont engagées, depuis des années déjà, pour l’accès aux sources, la maîtrise des marchés, le contrôle des réseaux. On ne compte plus les ouvrages sur la géopolitique du pétrole, l’écologie et le nucléaire, le réchauffement du climat et les gaz à effet de serre. Cet ouvrage fait autre chose. Il tisse l’intrication des données technologiques, capitalistiques, politiques, écologiques, afin que le lecteur découvre ce que seront les grandes batailles à venir et leurs enjeux. Pour ce faire, ce petit traité restitue à leur exacte dimension les paradoxes d’une économie violente qui fonctionne à rebours des lois classiques du capitalisme – avec ses propres outils de régulation, l’organisation spécifique de ses marchés, ses modèles économiques très particuliers.
Entreprises et environnement
Stratégies des firmes industrielles et contestation sociale, Thierry Hommel. INRA/Cemagref/Cirad/Ifremer, coll. « Indisciplines », 2004, 356 p., 47 €
15Certaines firmes industrielles adoptent spontanément des comportements visant à améliorer leur performance environnementale et sanitaire sans y être apparemment amenées par des mesures administratives contraignantes ou incitatives, ni par des offres de transaction ou des mises en cause judiciaires effectuées par des tiers. Cet ouvrage propose une explication économique de ces comportements, qui sont interprétés comme des stratégies d’anticipation de potentielles contestations sociales de l’activité économique des entreprises. Il donne ainsi des pistes pour la conception de politiques d’environnement et de santé. L’approche est étayée par l’exemple, en France et en Allemagne, du secteur de la production des organismes génétiquement modifiés et de celui du traitement de surface des matériaux.
16Cet ouvrage s’adresse aux universitaires, chercheurs et étudiants, aux membres d’organisations non gouvernementales ainsi qu’aux décideurs des secteurs public et privé.
L’Intégration du développement durable au management quotidien d’une entreprise, Lise Moutamaille. L’Harmattan, 2004, 194 p., 17 €
17En 1987, la commission Brundtland consacre la notion de développement durable. Cette notion est alors reconnue par 182 États en 1992. Une analyse de l’historique de ce concept révèle un lien étroit entre la prise de conscience de la précarité de la vie humaine et la formalisation de ce concept. Une nouvelle réglementation et de nouveaux partenaires s’imposent aux entreprises. Pour y faire face, un mode de management innovant doit être instauré au sein de l’entreprise. Quels sont les outils nécessaires ? Et surtout, où trouver les spécialistes formés au développement durable ?
Évolution
De Darwin aux dinosaures. Essai sur l’idée d’évolution, Kevin Padian. Odile Jacob, 2004, 160 p., 23,50 €
18L’évolution est-elle la transformation matérielle et graduelle des êtres vivants ? Ou bien les espèces évoluent-elles en passant par des formes essentielles, presque des archétypes ? Pour connaître une espèce, est-ce le type qu’il faut caractériser ou la transformation qu’il faut expliquer ? L’un des meilleurs spécialistes au monde des dinosaures se fait ici historien pour nous apporter sa vision de ce problème-clé de la théorie de l’évolution. Ce débat fournit à Kevin Padian l’occasion de revenir aux réflexions de Darwin sur la classification des espèces, mais aussi de nous faire redécouvrir un jalon important dans l’histoire de la pensée biologique, Sir Richard Owen, grand rival aujourd’hui oublié de l’auteur de L’Origine des espèces.
Évolution humaine
Is Human Nature Obsolete? Genetics, Bioengineering, and the Future of the Human Condition, Harold W. Baillie, Timothy K. Casey (Eds). The MIT Press, 2004, 440 p., US$ 67.00 (cloth), US$ 27.00 (paper)
19As our scientific and technical abilities expand at breathtaking speeds, concern that modern genetics and bioengineering are leading us to a posthuman future is growing. Is Human Nature Obsolete? poses the overarching question of what it is to be human against the background of these current advances in biotechnology. Its perspective is philosophical and interdisciplinary rather than technical; the focus is on questions of fundamental ontological importance rather than the specifics of medical or scientific practice. The authors – all distinguished scholars in their fields – take on questions about technology’s goals and values that are often ignored or sidelined in the face of rapid scientific advances and the highly specialized nature of technical knowledge. The essays included represent a rich variety of thought, ranging from finely nuanced philosophical and theological arguments to historical studies and cultural commentaries. Several explore the historical background of today’s biotechnology: Timothy Casey traces such developments as the emergence of cybernetic humanity from Cartesian dualism, and Diane Paul presents the history of “positive” versus coerced eugenics. Jean Bethke Elshtain discusses cloning as a “messianic project” to perfect the body and exclude natural diversity – giving as an example the elimination of Down Syndrome as an acceptable human type –while Harold Baillie calls for an examination of the metaphysical roots of personhood. Robert Proctor finds no evidence in paleontology for any “essence of humanity”, and Tom Shannon argues against materialist reductionism. Addressing social concerns, Lisa Sowle Cahill finds the possibility of a political solution to the problems raised by genetic engineering in Catholic teachings on social justice, and Langdon Winner looks critically at the “scientific enthusiasts of a posthuman future”. Taken as a whole, the book provides a humanistic overview of a subject too often considered only in its technological aspect.
Gestion des ressources naturelles
L’Eau potable et l’assainissement, Jean-Luc Martin-Lagardette. Éditions Johanet, 2004, 154 p., 25 €
20La connaissance est un important facteur de progrès. Ceci est particulièrement vrai dans le domaine de l’eau, où l’on a affaire à des situations souvent complexes. Le nombre des acteurs qui interviennent dans sa gestion et sa protection est important et diffus. Différentes institutions se partagent une multitude de responsabilités qui s’entrecroisent et demeurent souvent opaques aux yeux des observateurs. Or, ceux-ci, en raison des évolutions réglementaires mais aussi sociétales, sont de plus en plus amenés à donner leur avis. Chaque citoyen doit pouvoir se faire une opinion personnelle sur le sujet. Il lui faut pour cela acquérir un minimum de connaissances, ne pas se contenter de quelques idées générales. Ce petit guide, sorte de mini-encyclopédie de l’eau rédigée avec un souci de pédagogie, offre une vision globale sur tous les aspects de la gestion de l’eau et de l’assainissement Il sera utile à toute personne, qu’elle soit professionnelle ou non, désireuse d’avoir à facile portée les éléments-clés permettant une bonne appréhension des réalités de l’eau dans notre pays. La qualité de l’eau, le droit européen et le droit national, les acteurs, les outils administratifs, les technologies, les milieux, l’économie : rien n’a été négligé. Pas même le futur, avec une présentation du projet de loi sur l’eau. Le tout est traité dans un style simple et avec un maximum d’objectivité. Le sujet étant aujourd’hui parfois source de polémiques, l’auteur s’est efforcé de ne pas prendre parti, sinon celui de l’intérêt général.
La Solidarité pour l’eau potable : aspects économiques, Henri Smets. L’Harmattan, 2004, 290 p. 25 €
21La solidarité dans le domaine de l’eau potable permet d’améliorer l’approvisionnement en eau des plus démunis et son assainissement. Cet ouvrage est la première analyse détaillée des divers mécanismes de solidarité utilisés au plan national ou international dans les pays industrialisés et dans les pays en développement. Il traite des subventions directes et croisées, évalue les effets redistributifs de divers modes de couverture du coût de l’eau et examine la mesure dans laquelle les pays les moins avancés pourront satisfaire aux objectifs concernant l’eau potable de la Déclaration du millénaire.
Gestion mondiale de l’environnement
Pour une économie durable. De l’espace et du temps, Peter Bachtold. L’Harmattan, 2004, 222 p., 19,50 €
22La réalité, aujourd’hui, change radicalement dans ses déterminismes économiques et écologiques. De la dualité capital-travail, on passe à la trilogie capital-travail-Terre ; de la confrontation sociale et frontale entre le capital et le travail, on passe à la contradiction globale entre la société et la planète Terre. Partant de ce constat, la manière de réfléchir et d’agir sur le monde se trouve profondément modifiée. Que faire face à la dérive généralisée de la société mondialisée ? C’est dans ce nouveau cadre méthodologique qu’apparaît le nouveau citoyen, celui d’un monde non pollué de demain.
Interdisciplinarité
Philosophie de l’interdisciplinarité. Correspondance (1999-2004) sur la recherche scientifique, la modélisation et les objets complexes, Jean-Marie Legay, Anne-Françoise Schmid. Pétra, 2004, 300 p., 25 €
23Voici une philosophie et un exercice d’interdisciplinarité effective. Un biologiste et une philosophe se soumettent aux conditions d’un échange épistolaire sur les problèmes rémanents mais non explicitement formulés de la pratique scientifique et philosophique contemporaine. C’est une expérience privilégiée, car les présupposés ordinaires de l’épistémologie voient la science déjà faite et le philosophe en situation d’interrogation. Un autre style est ici proposé, une expérience de science et de philosophie, qui redistribue plus équitablement la pensée. Il y est question du simple, du compliqué, du complexe, de décision, de pluridisciplinarité à l’occasion d’objets contemporains, que décrivent des méthodes de modélisation et pas seulement des théories. Ce livre tente de reconstruire à propos des sciences et des philosophies de nouvelles relations, sans qu’il soit fait appel à l’autorité et aux normes de la philosophie.
Méthodologie
Organisation spatiale des activités agricoles et processus environnementaux, Pascal Monestiez, Sylvie Lardon, Bernard Seguin (Eds). INRA Éditions, 2004, 358 p., 32 €
24Cet ouvrage rassemble les travaux pluridisciplinaires d’équipes de l’Inra relevant d’une démarche commune : intégrer l’espace dans le raisonnement des processus environnementaux. À partir d’exemples concrets – processus d’érosion, pollution nitrique ou en herbicide des eaux, espèces invasives et flux de gènes, embroussaillement et pratiques d’élevage, structures paysagères et impacts environnementaux –, cet ouvrage couvre des niveaux d’échelle allant du groupe de parcelles à la petite région. Il s’adresse aux chercheurs et étudiants en agronomie/écologie et environnement, et plus généralement à toute personne intéressée par la gestion durable de l’espace rural.
Philosophie politique
Le Mouvement altermondialiste, Eddy Fougier. Problèmes politiques et sociaux, no 897, La Documentation française, 2004, 112 p., 9 €
25L’altermondialisme est un thème de plus en plus connu du grand public, ainsi qu’en a témoigné le retentissement du Forum social européen qui s’est déroulé en région parisienne en novembre 2003. En France, ce sont les figures de José Bové ou d’ATTAC qui semblent incarner cette mouvance dénonçant les effets négatifs de la « mondialisation libérale », souvent perçue comme une nébuleuse de la gauche radicale. La réalité est, en fait, bien plus complexe puisque, par exemple, des syndicats ou de grandes ONG, y compris d’obédience religieuse, appartiennent aussi au mouvement altermondialiste. L’objectif de ce dossier est de présenter la diversité de ce mouvement dont les positions peuvent être très différenciées selon les organisations, d’en décrire les composantes, en France et dans le monde, et d’analyser leurs actions. L’analyse des alternatives proposées par les altermondialistes montre, par ailleurs, que pour le moment celles-ci ne visent souvent qu’à réaffirmer des principes anciens en les adaptant au nouveau contexte de la mondialisation. Les questions posées par ce mouvement n’en demeurent pas moins fondamentales face au sentiment d’insécurité et de dépossession généré par la mondialisation et le « choc de l’ouverture » qu’elle représente pour de nombreuses sociétés, en particulier pour les catégories socialement et culturellement les plus défavorisées. Les annexes, très riches, comprennent : la charte des principes du Forum social mondial, la liste et la date des précédents Forums sociaux, une présentation succincte des principaux groupes contestataires, des repères chronologiques ainsi qu’un glossaire et des orientations bibliographiques.
Politiques d’environnement
Les Cathédrales sauvages. De la philosophie de la nature et des espaces protégés, Régis Defurnaux. L’Harmattan, 2004, 158 p., 14 €
26Le présent ouvrage investit modestement l’histoire, la philosophie et la sociologie au regard des « espaces protégés » des Alpes, sorte de prismes de nos modalités environnementales. Il esquisse d’abord une histoire de nos sensibilités envers l’environnement ; il parcourt ensuite les philosophies de la nature et leurs grands concepts ; enfin, il analyse les Alpes, ces « cathédrales sauvages », dont l’usage atteste toute la complexité et la nécessité de nouvelles politiques environnementales.
Santé
Biodiversité du paludisme dans le monde, Jean Mouchet, Pierre Carnevale, Marc Coosemans, Jean Julvez, Sylvie Manguin, Dominique Richard-Lenoble, Jacques Sircoulon John Libbey. Eurotext, 2004, 428 p., 60 €
27Un million de morts par an, 500 millions de malades, 2 milliards de personnes à risque, tel est le bilan du paludisme en l’an 2000. Sa répartition et sa gravité varient en fonction des agents pathogènes, des vecteurs et du milieu. Parmi les quatre parasites (Plasmodium), seul P. falciparum est à l’origine de formes létales ; les trois autres provoquent des effets débilitants par leurs rechute et reviviscence. Plus de cinquante espèces d’anophèles sont impliquées dans la transmission obligatoire du parasite d’homme à homme. Les facteurs climatiques (température et pluviométrie), l’environnement et la biogéographie conditionnent la distribution des espèces d’anophèles et modulent l’intensité de la transmission. C’est en ce sens que l’on peut parler de la biodiversité du paludisme. Actuellement, 90 % de la mortalité du paludisme due à P. falciparum touche l’Afrique tropicale où ne vivent que 10 % de l’humanité. Ce continent héberge les vecteurs les plus performants et l’environnement climatique est éminemment favorable à la transmission de la maladie. Les foyers sylvestres d’Asie du Sud-Est, de Nouvelle-Guinée et d’Amazonie sont également sources de cas graves. Dans le reste du monde tropical et subtropical, le paludisme provoqué par P. vivax et/ou P. maloriae est moins grave.
28Cet ouvrage décrit également 50 années de lutte active contre le paludisme, succession de périodes d’euphorie et de dépression qui n’ont pas entamé la foi des chercheurs dans l’élimination de ce fléau.
Les Objets de la santé, Laurent Vidal (Ed.). Autrepart, no 29, IRD Éditions/Armand Colin, 2004, 166 p., 19 €
29Les sciences sociales de la santé travaillant dans les pays du Sud ne peuvent plus faire l’économie d’une réflexion sur les conditions et les modalités de construction de leurs objets. Prises entre la complexité des évolutions sanitaires (nouvelles pathologies ou réactivations d’anciennes ; places de la technique, du religieux, du privé ou de l’associatif dans les soins…), les apports de disciplines jusqu’alors peu mobilisées et l’incitation à une « interdisciplinarité » souvent mal définie, elles voient leurs démarches se transformer. Pour ne pas en être les spectateurs passifs, elles doivent s’interroger sur la « demande » (médicale, sociale ou politique), sur les concepts mobilisés par la santé publique et les acteurs du « développement sanitaire », sur la collaboration avec les autres disciplines et sur leurs propres méthodes de recherche. Cet exercice de rénovation vise à les doter des moyens d’aborder, de façon originale, aussi bien des objets nouveaux que des objets plus traditionnels « revisités ». Singularité de la démarche qui associe retour sur soi et travail aux marges des autres disciplines de la santé que sont la santé publique et l’épidémiologie, mais aussi la science politique ou la philosophie.
Sols
Petit lexique de pédologie, Denis Baize. INRA Éditions, 2004, 272 p., 35 €
30Ce lexique définit 1 100 termes spécifiques et donne leur équivalent en anglais. De nombreux encadrés apportent des développements. N’ont été retenus que les mots vraiment utiles du vocabulaire pédologique francophone, ainsi que quelques termes relatifs à la contamination des sols. L’auteur développe sa conception d’une pédologie moderne donnant ainsi matière à débat. L’ouvrage n’a pas la neutralité des dictionnaires habituels, mais il paraîtra plus vivant à un public de non-pédologues : étudiants, enseignants, spécialistes des disciplines voisines. Ce lexique intéressera aussi bien le monde des professionnels que celui de l’enseignement supérieur (agronomie, géologie, géographie, sciences de l’environnement et de la nature).
Sources
Guide de l’environnement et de la qualité de l’habitat. Édition 2004-2005, La Documentation française, coll. «Droits et démarches », 2004, 160 p., 12 €
31Comment obtenir des informations sur la qualité de l’eau potable ? Que faire en cas de gêne occasionnée par des bruits de voisinage ? Quelles sont les clauses obligatoires d’un contrat de location ? Qu’est-ce que le saturnisme ? Comment se débarrasser des déchets toxiques ? Autant de questions auxquelles nous pouvons être confrontés dans notre quotidien. Pratique, facile à consulter, ce guide fournit les réponses aux questions concernant l’environnement, le logement, la qualité de la vie, l’urbanisme et l’habitat, et donne des adresses utiles pour accomplir les démarches administratives. Le lecteur y trouvera, exposés dans un style clair et précis, des éléments complets sur ses droits, leur obtention et leurs limites. Ces renseignements sont présentés avec les références de textes officiels et réglementaires et sont accompagnés d’adresses de sites Internet consacrés à ces domaines. Un index détaillé complète ce volume. Premier titre de cette collection, il constitue un solide outil de référence, puisant aux sources d’informations publiques (ministères, Centres interministériels de renseignements administratifs – CIRA), précis, pratique et utile au quotidien.
Villes
Regards d’urbanité : parcours, recherches et pistes dans la ville, Catherine Bernie-Boissard. L’Harmattan, 2004, 345 p., 30 €
32Cette étude pluridisciplinaire présente des pistes nouvelles d’investigation dans le champ de la géographie de l’aménagement. Cet essai met en évidence les mécanismes de la crise de la ville, marquée par la diffusion à l’ensemble de la société du phénomène urbain et par la mutation corollaire de l’urbanisme, devenu outil de séduction pour les habitants. La confrontation entre valeur d’usage (la ville comme œuvre) et valeur d’échange (la ville comme facteur de développement) pose la question de la compatibilité du projet urbain avec les usages sociaux de la ville.
Villes et environnement
L’Urbain : un enjeu environnemental, Michel A. Boisvert (Ed.). Presses de l’Université du Québec, 2004, 230 p., 39 $
33L’environnement est aujourd’hui une préoccupation incontournable pour les urbanistes. Mais, même si l’aménagement du territoire a accompagné l’idéologie du développement durable depuis ses débuts, le milieu urbain ne retient l’attention des environnementalistes que depuis peu. Le but de cet ouvrage est de contribuer à combler cette lacune, à la fois sur le plan analytique et sur le plan stratégique. Trois thèmes y sont privilégiés : d’abord, l’estimation des risques environnementaux en milieu urbain ; ensuite, les études d’impact environnemental ainsi que la place accordée à la participation des populations visées dans l’évaluation des projets ; enfin, l’élaboration des stratégies d’aménagement et le développement du paysage urbain.
Mise en ligne 27/07/2012