Couverture de NRT_331

Article de revue

Liturgie et pastorale

Pages 120 à 133

Ablondi A., A passo d’uomo verso il divino, Brescia, Morcelliana, 2009, 19x12, 156 p., 14 €. ISBN 978-88-372-2403-5

1« À pas d’homme vers le divin » : l’ancien évêque de Livourne résume en ce petit livre de spiritualité sa longue expérience pastorale, suivant différents genres littéraires. Adriano Fabris le présente et Maria Enrica Senesi le porte sur les fonts baptismaux.

2De quoi nous parle cet évêque ? De la confirmation, de la vocation, du symbolisme de l’huile d’olives, de la Parole, de l’œcuménisme, des lettres pastorales, de l’orthodoxie, du dialogue en vérité, de la lumière de l’Esprit, de la beauté de la vie et du sens de la mort, de la sexualité comme image de Dieu, de l’amour divin en nous. Ces divers thèmes jalonnent le parcours que l’A. propose à tout homme.

3Un chemin humble et vrai à travers les réalités de la vie humaine pour y percevoir en profondeur l’action simple et discrète de Dieu. Une excellente lecture spirituelle pour les italophones. — J.R.

Bouchex Mgr R., Marie au fil de l’année liturgique, Paris, Parole et Silence, 2008, 21x14, 182 p., 17 €. ISBN 978-2-84573-673-2

4Dans un propos analogue, Mgr Bouchex, ancien archevêque d’Avignon, actuellement au service des handicapés mentaux, des prisonniers, des communautés religieuses, invite tout chrétien à placer sa prière dans le sillage de celle de Marie au long de l’année liturgique, laquelle est centrée sur le mystère de Jésus. Le Fils de Dieu est venu en ce monde pour nous entraîner avec lui vers le Père, et Marie a été la première à l’écouter et à le suivre. Vivons et prions avec elle.

5L’introduction rappelle deux textes sur Marie : la constitution de Vatican II sur l’Église Lumen Gentium chap. 8 (1965) et l’encyclique du Pape Jean-Paul II sur la Mère du Rédempteur (1987) avec ses trois parties consacrées à Marie dans le mystère du Christ, au centre de l’Église en marche et dans sa médiation maternelle. Dès lors, nous suivons la Vierge Marie aux temps de l’Avent et de Noël, puis comme mère de Jésus et épouse de Joseph, avec la fête de l’Immaculée Conception, Marie la toute sainte, nouvelle Arche d’Alliance et Fille d’Israël ; ensuite, Marie aux temps du Carême et de Pâques, et dans le temps liturgique ordinaire, Femme unique dans le dessein de Dieu ; enfin la prière avec Marie et la conclusion.

6Un livre pratique pour apprendre à prier ; la piété affective s’y allie à une théologie solide pour aider à entrer en familiarité avec Marie, associée à l’incarnation du Verbe de Dieu en son Fils Jésus, à sa passion et sa résurrection qui nous ouvre l’accès à l’intimité trinitaire. Fruit d’une longue réflexion et d’une oraison assidue, ce petit livre introduira le lecteur chrétien à un authentique culte marial et tout ensemble à la vie liturgique. — J.R.

Bous M.-R., Imparare ad amare, trad. L. Marino, éd. Qiqajon, coll. Sequela Oggi, Magnano, 2008, 8x11, 152 p., 10 €. ISBN 978-88-8227-271-5

7Dans la collection « Suivre [le Christ] aujourd’hui » des éditions de la Communauté de Bose, paraît ce petit livre destiné aux fiancés et jeunes mariés. Aimer est une merveilleuse aventure, à la condition d’apprendre à nouveau chaque jour l’un de l’autre. En traduction italienne, nous trouvons ici le livre d’un prêtre dominicain de Lille (1909-2000) qui a travaillé durant de longues années dans la pastorale des fiancés et jeunes couples. L’original s’intitule Apprendre à aimer (Paris, Cerf, 1997).

8Partageant son expérience, l’A. se fait le guide des jeunes femmes et hommes encore inexpérimentés en amour et qui désirent à la fois se former en profondeur et s’épanouir en se donnant l’un à l’autre de tout leur être sous le regard de Dieu. Un mini-trésor à offrir aux futurs époux qui pratiquent l’italien. — J.R.

Carrère d’Encausse H., Derroitte H., Lobet B., Saint-Martin I., Foi Chrétienne, quelle transmission ? Perspective historique, enjeux actuels, coll. Trajectoires 19, Bruxelles, Lumen Vitae, 2009, 19x13, 110 p., 16 €. ISBN 978-2-87324-354-8

9La foi est-elle transmissible et sous quelles conditions ? Question qui a fait l’objet d’un débat à l’Univ. catholique de Louvain-la-Neuve en février-mars 2008. Les textes ici rassemblés jettent une lumière instructive sur la problématique d’abord présentée par H. Derroitte : les jeunes générations n’ont plus profité d’une éducation croyante ou d’une intégration dans une communauté pratiquante. Comment dès lors la foi se transmet-elle sans cet appui psychosociologique ? B. Lobet, théologien du diocèse de Tournai et professeur invité, reprend la balle en suggérant que la fragilité de l’annonce chrétienne est une chance pour notre époque, car l’appel du vide peut engendrer une soif nouvelle. H. Carrère d’Encausse, l’éminente spécialiste de l’Europe de l’Est analyse alors la fracture et le renouveau opérés lors du passage de l’URSS à la Russie d’aujourd’hui : un parallèle éclairant. Ensuite I. Saint-Martin examine le rôle ambigu de l’image dans la transmission de la foi : concurrence, complémentarité, défiance, apprivoisement ? Qu’est-ce qui prévaut finalement ? H. Derroitte reprend le fil de la réflexion en proposant cinq hypothèses pour une intégration pastorale, moyennant l’aide des parents et grands-parents : la religion doit changer la vie ; la transmission réserve des surprises et échappe à toute stratégie ; elle est globale et réciproque ; le milieu familial est le plus propice à une éclosion de la foi.

10Un livre de réflexion, franc, réaliste, nuancé et tonique. Il aidera les parents à prendre conscience de leur rôle et leur donnera confiance dans l’efficacité de leur témoignage de vie. — J. Radermakers sj

Corbin M., Louange et veille. Homélies pour le temps de Noël et de l’Épiphanie, coll. Épiphanie, Paris, Cerf, 2009, 20x14, 420 p., 32 €. ISBN 978-2-204-08814-5

11Le P. Michel Corbin, jésuite et patrologue, ancien professeur de l’Inst. catholique de Paris et du Centre Sèvres est bien connu par sa publication de l’œuvre complète de saint Anselme et par ses travaux sur les théologiens et Pères de l’Église. Il nous offre ici le fruit savoureux de ses réflexions sur l’Écriture en publiant ce recueil de 86 homélies, premier tome d’une série homilétique sur le temps liturgique.

12Une préface décrit le propos : lecture de la Parole et expérience de l’Esprit vont de pair. Les lectures des dimanches de l’Avent puis du temps de Noël sont distribuées par référence aux années A, B et C ; le même schéma est utilisé pour les homélies sur les deux ou trois lectures aux dimanches du temps d’Épiphanie, avec une dernière sur la fête de la Présentation de Notre Seigneur.

13Cet ouvrage constitue un enseignement substantiel ordonné suivant les mystères célébrés dans la liturgie ; il est largement nourri d’Écriture et s’inspire des grands maîtres spirituels que furent les Pères de l’Église. Le style de l’A. est en même temps simple et profond ; il apprend à goûter la Bible, et surtout l’Évangile dont il nous aide à pénétrer la réalité spirituelle et l’actualité. — J.R.

Les couples qui durent ont-ils des secrets ?, Malonne, éd. Feuilles Familiales, dossier n. 90, 2009, 24x16, 92 p., 10 €. ISBN 978-2-930280-26-4

14Dans le dossier n. 90 publié par Couple et Famille, une vingtaine de couples, comptant chacun entre 20 et 50 ans de vie commune, évoquent divers éléments susceptibles de favoriser la durée d’un couple… autant de suggestions bigarrées que José Gérard regroupe sous différents titres : un édifice à bâtir ; des points communs ; des différences ; des projets partagés ; dialogue et communication ; le souci de l’autre ; tolérance et pardon ; spiritualité ; se faire aider ; éviter les tentations ; spiritualité… Le lecteur qui n’y cherchera pas une mine de recettes y trouvera un trésor d’atouts précieux. Dans la section réservée aux spécialistes et aux thérapeutes relevons le témoignage personnel de Monique Wybaux : « Un certain espace, adjuvant de l’amour ». — P. Detienne sj

Deneken M. et Parmentier E., Pourquoi prêcher ? Plaidoyers catholique et protestant pour la prédication, coll. Pratiques n. 25, Genève, Labor et Fides, 2010, 23x15, 280 p., 29 €. ISBN 978-2-8309-1375-0

15En un temps où la proclamation ecclésiale pourrait paraître de moins en moins pertinente, menacée par des célébrations musicales et interactives, deux professeurs de théologie à l’université de Strasbourg — lui, catholique et elle, protestante — évoquent les défis posés à la prédication : la transmission de la foi est passée de l’ère de l’héritage à celle de la proposition de la foi. Quelques questions fondamentales sont abordées : qu’est-ce que prêcher ? Prêcher quoi ? Qui prêche ? Prêcher à qui ?… Relevons quelques considérations. Le prédicateur est celui qui fait parler Dieu. Il ne se substitue pas à la conscience des auditeurs. Il annonce la présence de Jésus à son Église et, par elle, au monde. Soucieux du projet de Dieu pour la communauté chrétienne à laquelle il s’adresse, il fait émerger chez les auditeurs une conscience de ce qu’ils vivent ou ont déjà vécu comme expérience spirituelle de foi. La prédication catholique est un acte sacerdotal, situé au cœur de l’action liturgique, elle est un devoir pour le ministre, un droit pour les baptisés. Au tableau « spécificités confessionnelles et convergences fondamentales », notons que, pour les protestants, ce n’est pas l’Église qui offre à Dieu, avec le sacrifice du Christ, son sacrifice de louange, mais que c’est Dieu qui offre à l’Église le corps et le sang, c’est à dire la vie livrée, du Christ. Ajoutons qu’aujourd’hui, tandis que les protestants retrouvent la fonction sacramentelle de l’annonce, les catholiques fondent désormais l’homélie sur les textes bibliques et cessent de la considérer comme l’antichambre du sacrement. — P. Detienne sj

de Saint Victor G., La mort apprivoisée. Message d’espoir de ceux qui partent à ceux qui restent, Paris, éd. Presses de la Renaissance, 2008, 21x12, 196 p., 16,80 €. ISBN 978-2-7509-0407-4

16Apprivoiser la mort et vivre en la côtoyant ? Pourquoi pas ? Avec un talent littéraire certain, l’A. de ce beau livre nous dit, dans un style sensible et plein de tact, comment il a vécu la mort de ses parents, et la sienne propre à vingt ans, puis comment il a accompagné une équipe de soins palliatifs en banlieue parisienne. Il est tout ensemble ingénieur, banquier et prêtre qui a exercé son ministère en divers coins de la planète : de Paris à Colombo, en Afrique et au Brésil.

17Une quarantaine de récits brefs, vivants et interpellateurs, nous content des histoires de mourants. Ils peuvent paraître simplement anecdotiques, voire banals, mais c’est un cœur vibrant qui les compose, si bien qu’ils rayonnent, habités d’un soleil intérieur qui rend le regard du lecteur pénétrant jusqu’à l’intime des personnes que ce prêtre habillé de tendresse nous fait aimer avec lui.

18Un témoignage attachant qui ne laisse pas indifférent. À lire et relire par ces femmes et ces hommes qui ont peur de mourir. Il mettra un sourire sur leur visage. — J.R.

Gruber J., « Vous serez mes témoins » pour un temps de confusion et de mutations, coll. Théologies, Paris, Cerf, 2009, 24x15, 372 p., 34 €. ISBN 978-2-204-08743-8

19L’auteur de ce livre a été pasteur de l’Église réformée de France pendant 35 ans, assurant en parallèle la catéchèse des enfants handicapés mentaux pendant 20 ans. La conviction qui se trouve à la base de son livre est qu’il faut passer de la “Parole” au témoignage. Mais les circonstances du témoignage chrétien obligent à opter pour un environnement alternatif ; elles requièrent le renouvellement du cœur au contact de la Parole de Dieu en se laissant renouveler par l’esprit d’adoption. Ce qu’il faut chercher avant tout, c’est le Règne et la justice de Dieu. Et ce salut que nous attendons, en ce temps de déchristianisation, c’est dans l’histoire et pour l’Histoire que nous avons à l’accueillir ; cela implique de nous mesurer, non seulement aux défis intérieurs, tels ceux que posent les “théologies de la substitution”, “la conception totalitaire (ou simplement centraliste) de l’universalisme”, “la doctrine œcuménique ambiguë de l’unité visible de l’Église”.

20« Pour les chrétiens, le présent et le futur, proche et plus lointain, sont, selon les circonstances, les champs à labourer, à ensemencer ou à moissonner. C’est le rôle d’une Église qui aura compris que la fidélité n’est pas la persistance dans l’être, mais une disponibilité à de nouveaux appels… La politique de survie à tout prix met en péril le capital historique de témoignage chrétien du passé. » (p. 350) — S. Decloux sj

Il battistero. Atti del Convegno liturgico intern. Bose 31 maggio-2 giugno 2007 éd. G. Boselli mon. di Bose, coll. Liturgia e vita, Magnano, Qiqajon, 2008, 24x17, 254 p., ill., 24 €. ISBN 978-88-8227-258-6

21La collection Liturgia e vita, dirigée par les moines de la communauté monastique et œcuménique de Bose, offre des textes de référence relatifs à la liturgie et à la célébration, en particulier sur les rapports entre liturgie et architecture. Dans cette dernière série, ont déjà été étudiés l’autel et l’ambon. Il battistero réunit les actes du cinquième colloque international de liturgie tenu à Bose en 2007. La beauté est au rendez-vous de ce livre. Beauté de la réflexion qui pose les fondements d’une architecture baptismale renouvelée. Beauté de la maquette et de la typographie. Beauté des nombreuses illustrations utilement légendées en lien avec le texte : baptistères antiques et contemporains, ainsi que des chapelles de réconciliation.

22Le thème du baptistère réunit 15 exposés, les uns d’ordre historique et théologique, les autres plus directement liés à l’architecture et à la pastorale. Leurs auteurs sont des maîtres reconnus de la liturgie et de la théologie sacramentaire ainsi que des architectes. Le renouveau liturgique de Vatican II a transformé l’espace de la célébration. Une question se pose pour le baptistère, qui, depuis l’antiquité, est la ianua vitae christianae : n’est-il pas resté un lieu pour un rite statique alors qu’il devrait figurer dans le chemin de l’initiation chrétienne dont le baptême est la première étape ? Les fontaines baptismales, cuves et autres baptistères contemporains étudiés dans le colloque (Allemagne, Italie, France, Belgique) expriment la deuxième option, mais il reste une difficulté, celle de respecter à la fois la distinction et la continuité entre le lieu du baptême et le lieu de l’assemblée eucharistique. Dans cette perspective, le baptistère contribue-t-il à aider l’assemblée, surtout le dimanche, à célébrer la “mémoire du baptême” ? L’enjeu est alors œcuménique (cf. le doc. de Lima en 1982).

23Allant jusqu’au bout de cette réflexion, une dernière partie de l’ouvrage porte sur les créations contemporaines de lieux pour la célébration de la réconciliation dans les églises. Exit le confessionnal : la “chapelle de la réconciliation” doit faire apparaître la nouveauté de vie, sa lumière, la réintégration dans la communauté ecclésiale. Là encore, la réflexion sur l’espace liturgique se trouve à la croisée d’options portant sur le don de Dieu, l’itinéraire de la conversion et le sens communautaire du sacrement.

24Dans la même collection, V. Lanzarini, moine de Bose, a traduit l’Ars celebrandi, un ouvrage de base pour les acteurs de la pastorale liturgique qui avait été publié par le Centre français de pastorale liturgique (Cerf, 2003). Les éléments essentiels de “l’art de célébrer” qui y sont donnés simplement, en courts paragraphes, le mettent à la portée de tout chrétien désireux de participer activement à la beauté de la liturgie. — A. Massie sj

Join-Lambert A., La liturgie des Heures par tous les baptisés. L’expérience quotidienne du mystère pascal, Liturgia condenda, Leuven, Peeters, 2009, 15x23, 300 p., 55 €. ISBN 978-90-429-2121-4

25La liturgie des Heures se présente comme un lieu privilégié du cheminement spirituel de tous les baptisés. Elle n’est pas réservée aux clercs. L’A., théologien, professeur à l’Université Catholique de Louvain où il enseigne la théologie pastorale et liturgique, propose ici une réflexion théologique renouvelée en vue d’une mise en pratique concrète. Devant l’étendue du sujet, il a limité sa recherche au monde francophone dans l’Église latine. Après une vue d’ensemble de la prière des Heures par les laïcs jusqu’au Concile Vatican II (1ère partie) et la réception de la nouvelle liturgie des Heures (2ème partie), l’A. en vient, dans une 3ème partie, au cœur de sa réflexion qui consiste à placer la liturgie des Heures dans la dynamique du mystère pascal, à partir de la notion de “passage”. Dans sa réflexion, l’A. n’hésite pas à convoquer l’apport des sciences humaines dans son rapport au temps pour en souligner toute la pertinence. Le continuel processus « quitter pour entrer dans la prière » suivi d’un « sortir de la prière pour revenir » conduit progressivement le baptisé à se déposséder. Il doit mourir à lui-même pour revivre autrement, à la suite du Christ mort et ressuscité. Aussi n’est-ce pas tant le temps qui est transfiguré par la liturgie des Heures sinon la vie même de ceux qui la pratiquent dans une fidélité quotidienne (p. 234). La Liturgie des Heures s’avère être pour le baptisé un moyen privilégié pour faire de son passage sur la terre un véritable pèlerinage, “un passage pascal”.

26Ce précieux ouvrage est le fruit d’une longue et rigoureuse recherche — l’abondance des notes et la bibliographie en témoignent — élaboré dans un souci pastoral et spirituel. Il gagne à être lu par les pasteurs qui y trouveront une source d’inspiration pour la vitalité des communautés chrétiennes qui leur sont confiées. — St. Dandé

Knauer P., Pour l’intelligence de la foi, Donner raison, Bruxelles, Lessius, 2009, 15x21, 224 p., 19,50 €. ISBN 978-2-87299-188-4

27C’est dans un langage clair et limpide — qui explique sans doute le succès de cet ouvrage traduit en italien, espagnol, et ayant connu 7 éditions en allemand — que P. Knauer, jésuite, s’efforce de rendre compte de notre foi chrétienne. Il ne se limite pas à l’affirmation du message chrétien bien déterminé, accessible à tout le monde, même sans la foi. Il s’applique à nous faire entrer — les prières clôturant chaque chapitre en témoignent — dans la vérité de ces affirmations (p. 44). Or la “seule réalité fondamentale” qui y conduit est “notre communion avec Dieu”. Telle est la clef avec laquelle l’A. aborde tous ses chapitres. « Croire, en effet, ne signifie rien d’autre que la participation à la relation de Jésus avec Dieu, ce qui est notre être rempli de l’Esprit saint. » (p. 37)

28La 1ère partie correspond à la structure du Credo. Dans la 2ème partie, l’A. aborde des thèmes particuliers comme le rapport entre AT et NT, la souffrance, la prière, les miracles, le mariage et le célibat. Enfin, même si sa communion avec Dieu est inaccessible à la raison, le croyant doit « pouvoir user de sa raison le plus raisonnablement possible ». C’est à ce rapport Foi/Raison qu’il consacre son dernier chapitre, en expliquant bien ce qui relève de la foi et ce qui relève de la raison, avec cet ultime avertissement : « On reconnaît l’incroyance déguisée en foi chrétienne à son manque d’amour » (p. 205).

29Ses amorces de chapitres, souvent empruntées à des remarques émerveillées d’enfants ou à des anecdotes de la vie quotidienne, ont l’art d’introduire nos intelligences aux fondements théologiques de notre foi. Des annexes fournissent des petits résumés sous forme de thèses et proposent quelques questions pour un partage. Outil précieux pour l’accompagnement des catéchumènes, surtout quand ceux-ci nous déconcertent par leurs questions. — St. Dandé

La gioia di amarsi. In cammino con Tobia e Sara, éd. C. Rocchetta, coll. Campo formativo per famiglie, Bologna, EDB, 2008, 24x17, 125 p., 4.50 €. ISBN 978-88-10-70732-6

30« La joie de s’aimer » ou En chemin avec Tobie et Sara. Un essai de catéchèse sur l’amour pouvant servir de guide à un camp de vacances pour jeunes durant sept jours. L’A. est un prêtre qui enseigna à l’Univ. Grégorienne de Rome et à Florence ; il a fondé « la maison de la tendresse », centre pour familles. À chaque jour du camp, il propose : pour les adultes, une prière, un passage biblique, une catéchèse, des questions pour réflexion et échange en couple ou en groupe ; pour l’animation des enfants, des idées, des dessins, des jeux à thème, parallèlement au parcours adulte. Une initiative intéressante qui pourrait inspirer des groupes de jeunes foyers connaissant l’italien. — J.R.

La joie et l’espérance du cardinal Pierre Eyt, éd. F. Brian et D. Monget, coll. L’histoire à vif, Paris, Cerf, 2009, 21x13, 468 p., 29 €. ISBN 978-2-204-08753-7

31Sont rassemblés ici une soixantaine de textes (homélies, interviews, conférences…) que l’A., archevêque de Bordeaux, a publiés durant les quinze années de son épiscopat (1986-2001). Il y manifeste une grande variété d’intérêts (la vallée d’Ossau ; l’expression du sacré dans la poésie ; l’évolution de l’agriculture…) et une large ouverture aux médias : L’Express ; Paris Match ; Le Figaro ; L’Humanité… Un intérêt commun pour la philosophie l’a rapproché de Jean-Paul II dont, nous dit-il, les traits, la voix, les gestes étaient tout imprégnés de prière. Il se réjouit de son élévation au cardinalat (1994) qui lui confère une responsabilité pour l’Église universelle, et qui se manifeste dans sa controverse avec “Ratzinger” en 1999. La lettre concernant les divorcés remariés l’embarrasse : ne pas confondre réception d’un texte et satisfaction unanime. Il souhaite que les évêques, commentant l’instruction sur la collaboration des laïcs, exorcisent les soupçons qu’elle semble insinuer. Parmi les importants sujets traités citons : le droit d’asile est-il inconditionnel ? La laïcité de refus et la laïcité de neutralité positive ; l’autonomie, relative et irremplaçable, de la fonction théologique ; l’intégrisme traditionaliste, qui rêve d’un passé utopique et d’une reconfessionalisation de la société ; la “gradualité” par laquelle passent les consciences ; la notion d’un définitif qui, en morale, n’est ni fermé ni figé. L’ouvrage est enrichi d’un “portrait” de l’A. par Paul Meunier, auteur d’un livre d’entretiens qu’il lui a consacré. — P.-G. D.

Lecuru L. et Racine Fl., L’adoration eucharistique, Paris, Éd. Emmanuel, 2009, 21x13, 170 p., 14 €. ISBN 978-2-35389-055-2

32Les auteurs nous proposent une introduction théologique, spirituelle et pastorale à l’adoration eucharistique. Partant de la notion d’adoration dans les écrits bibliques, puis développant de manière concise les éléments saillants de la théologie eucharistique, ils dressent le panorama des origines et de l’évolution de cette pratique. Le chapitre qui fait office de transition entre la partie “théologique” et la partie pastorale offre quelques portraits de saints adorateurs connus ou plus “discrets” comme par exemple celui de saint Pierre-Julien Eymard.

33La seconde partie axe la réflexion sur la dimension pastorale de la dévotion et souligne la tension féconde entre l’adoration et l’évangélisation. Partant de ce constat, les AA. poursuivent leur réflexion sur l’adoration dans la paroisse, pour, dans un dernier chapitre, présenter les modalités concrètes nécessaires à la mise en place de l’adoration perpétuelle dans le cadre de la paroisse. Si l’on apprécie la finesse des AA. à mettre en lien l’adoration de Dieu dans les Écritures et l’adoration eucharistique, on jugera moins heureux les raccourcis opérés pour présenter les controverses théologiques autour du sacrement. Cependant, on découvre l’objectif du livre dans la prière conclusive de chaque chapitre, qui conduit le lecteur au désir d’adorer son Seigneur. — J. B. Thibaut

Loretan-Saladin F. et Amherdt F.-X., Prédication : un langage qui sonne juste. Pour un renouvellement poétique de l’homélie à partir des réflexions littéraires de la poétesse Hilde Domin, coll. Perspectives pastorales 3, Saint-Maurice, éd. Saint Augustin, 2009, 21x14, 223 p., 20 €. ISBN 978-2-88011-450-3

34L’homélie a-t-elle encore sa chance ? C’est un art que possèdent certains pasteurs, et d’autres non. À quoi donc sert la justesse de ton et d’expression ? Pour rencontrer un auditoire — en l’occurrence les pratiquants du dimanche — il faut parler aujourd’hui à une assemblée précise. Les AA. nous présentent une manière de renouveler poétiquement nos homélies « à partir des réflexions littéraires de la poétesse Hilde Domin », une allemande qui a longuement réfléchi au langage poétique et à sa capacité de révélation du message des Écritures.

35Nous trouvons ici l’explication résumée en 17 points de l’élaboration d’une thèse doctorale défendue brillamment à l’Univ. de Fribourg (Suisse) le 14 novembre 2007 par Franciska Loretan-Saladin, une femme docteure en théologie pastorale, assistante pastorale à Rothenburg et chargée de cours en homilétique au séminaire de Lucerne. Elle a composé cet ouvrage avec un prêtre du diocèse de Sion, professeur à la Faculté de théologie de Fribourg. Ensemble, ils se font porte-parole de la poétesse allemande, afin d’aider les prédicateurs, prêtres ou laïcs, à trouver « un langage qui sonne juste », capable de transmettre la substance de la révélation biblique aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui.

36Cet essai interpelle de façon à la fois intelligente et pratique les pasteurs et les agents pastoraux. Ils profiteront de l’expérience et de la réflexion des AA. de ce livre passionnant. — J.R.

Marneffe Fr., Faites ceci en mémoire de moi. Célébrer et vivre l’Eucharistie, coll. Épiphanie, Paris, Cerf, 2008, 20x14, 128 p., 12 €. ISBN 978-2-204-08495-6

37En onze méditations sur les “séquences” de la messe, chronologiques ou thématiques, l’A., dominicain, veut signifier les principes de la spiritualité eucharistique. Pour cela, il associe à chaque thème eucharistique un passage de l’évangile : l’entrée en célébration, avec la pécheresse repentante ; l’eucharistie comme rassemblement par la foi, avec la guérison de l’hémorroïsse et la résurrection de la fille de Jaïre (« le prêtre ne peut exercer pleinement son ministère qu’avec une assemblée réellement célébrante », exhorte l’A., p. 31) ; la connaissance de Jésus, avec la Samaritaine ; l’offrande de Jésus, avec la femme adultère ; etc. L’interprétation de ces textes vise leur actualisation sacramentelle à partir de l’acte du Christ. Ces péricopes sont toujours méditées dans leur contexte et selon les règles de l’exégèse contemporaine. Dans ce schéma, on s’étonnera que la table de la parole ne soit pas considérée comme une séquence propre de l’eucharistie, ni la prière universelle des fidèles. L’Ancien Testament est aussi absent de ces rencontres évangéliques qui offrent cependant un éclairage suggestif sur la manière de vivre l’eucharistie. — A.Ms.

Noyé J.-Cl., Le grand livre du jeûne, Paris, Albin Michel, 2007, 23x15, 350 p. 20 €. ISBN 978-2-226-17303-4

38Notre société de surconsommation a bien besoin qu’on lui parle de jeûne, alors que tant de personnes, d’enfants surtout, par le monde, n’ont pas à manger tous les jours. C’est donc un grand service que nous rend l’A. de ce beau livre, journaliste à la revue Prier, animateur de sessions de jeûne à visée spirituelle. Qu’est-ce que jeûner ? Pourquoi jeûner ? Comment jeûner ? Questions de fond auxquelles répond son ouvrage, de lecture agréable, bien documenté et rempli d’utiles informations.

39Le plan du livre est suggestif à souhait. Une brève introduction explique le propos de l’A. Il parcourt alors différentes manières de concevoir le jeûne et de le pratiquer. Il s’intéresse d’abord au judaïsme avec le grand jeûne du Kippour et les autres prescriptions de la Torah vécues encore actuellement. Il en vient alors au christianisme qui renvoie à l’évangile, puis aux traditions byzantines, orientales et occidentales, particulièrement chez les moines et les moniales, avec des exemples d’aujourd’hui. Passant à l’Islam, il parcourt l’histoire du Ramadan, avant de se tourner vers le bouddhisme et l’hindouisme en Orient. Les deux derniers chapitres sont consacrés à différents aspects “autour du jeûne” et finalement aux pratiques actuellement vécues en ce monde.

40Ainsi l’A. nous ouvre les yeux sur des réalités trop souvent méconnues par notre civilisation de la technique et du rendement. Il nous introduit à la valeur du jeûne de façon informative mais aussi suggestive et pratique. Les fidèles, en particulier les chrétiens, y trouveront une abondance d’informations, de réflexions et d’invitations, notamment grâce à la présentation de “portraits” de jeûneurs qui accompagnent chacun des chapitres de cet ouvrage bienfaisant, que nous engageons à consulter en tout temps, et pas seulement au moment du Carême. — J. Radermakers sj

Pontifico Consiglio della Pastorale per I Migranti e gli Itineranti, Strutture di pastorale migratoria. Commenti all’Istruzione « Erga migrantes caritas Christi » (IV parte), coll. Quaderni universitari, Vaticano, Libr. ed. Vaticana (cf Marchetto), 2008, 24x17, 188 p., 13 €. ISBN 978-88-209-8046-7

41Le Conseil Pontifical a déjà publié plusieurs commentaires de la Déclaration du même conseil du 3 mai 2004, Erga migrantes caritas Christi. L’ouvrage ici recensé clôt la série, en approfondissant la quatrième partie de la déclaration, relative à la pastorale des migrants. Comme pour les précédents ouvrages, on y trouve des contributions d’auteurs provenant de diverses parties du monde (ces contributions sont rédigées en cinq langues différentes — malheureusement, aucune ne l’est en français). Elles plaident pour des structures pastorales attentives à prendre en compte la spécificité culturelle et religieuse des migrants (notamment pour les migrants fidèles d’Églises catholiques de rite oriental), mais qui favorisent également l’intégration de ces migrants dans l’ensemble de l’Église locale, appelée à vivre de la catholicité de l’Église universelle.

42On notera particulièrement l’intérêt des contributions en langue espagnole, provenant du Guatemala et du Mexique, et présentant les casas del migrante (maisons du migrant) mises en place par les Scalabriniens pour accueillir les migrants latino-américains en route vers les États-Unis. Ces maisons visent à leur apporter une assistance aux multiples facettes (humanitaire, spirituelle, médicale, administrative). On relèvera encore le témoignage d’un évêque tanzanien sur l’interaction entre structures pastorales spécifiques pour réfugiés et structures pastorales ordinaires, dans le cadre de l’accueil des réfugiés des pays des Grands lacs, ainsi que du vice-président de l’association des universités catholiques aux États-Unis, présentant notamment l’action de la pastorale universitaire catholique auprès des étudiants d’origine musulmane. — B. Malvaux, sj

Rigal J., Une foi en transhumance, Paris, DDB, 2009, 21x14, 257 p., 21 €. ISBN 978-2-220-06063-7

43« Une foi en transhumance » : qu’est-ce que cela signifie ? L’A. s’en explique en particulier aux pages 79-80 de son livre, écrit avec finesse et témoignant d’une bonne connaissance des questions et des situations d’aujourd’hui. Il s’applique à stimuler la foi des chrétiens en cette époque où, semble-t-il, sont mises en question, tant de certitudes ébranlées, y compris en ce qui semblait être essentiel.

44« Le contraire de la foi chrétienne, ce n’est pas le péché dont Jésus vient nous libérer mais l’immobilisme. Cette conviction ne tient pas aux impatiences d’un activisme pastoral ou au prosélytisme mais à la promesse du Seigneur maintes fois proclamée dans la Bible : ’Ne crains pas, je suis avec toi’. Le nomadisme spirituel du peuple juif en constitue un témoignage éclatant. Pour la même raison, la transhumance est une dimension constitutive du corps ecclésial, peuple de Dieu en marche vers de nouvelles terres. La vraie Tradition n’est pas répétition et moins encore retour au passé, mais traduction, rénovation, recréation, ‘recherche de sens’. Au lieu de nous lamenter sur les malheurs des temps, voire de demander des comptes à Dieu, ne devrions-nous pas considérer la situation actuelle comme un rappel que l’Esprit nous adresse pour ouvrir des routes inédites en ces temps qui nous sont donnés ? Le contraire de la foi, ce n’est pas le doute, c’est le manque de confiance, c’est la peur. »

45En plus de décrire la situation d’aujourd’hui, l’A. s’applique à expliciter en termes accessibles l’essentiel de la foi, en particulier en référence au symbole de Nicée-Constantinople, et en accueillant les lumières de Vatican II. — S. Decloux sj

Schneider Th. et Patenge M., Sette sante celebrazioni. Breve teologia dei sacramenti, tr. D. De Marco, coll. Gdt 333, Brescia, Queriniana, 2008, 20x12, 229 p., 20,50 €. ISBN 978-88-399-08333-9

46Grâce à Donald de Marco, les éditions Queriniana offrent une traduction du livre Sieben Heilige Feiern. Eine kleine Sakramentlhere de Theodor Schneider (professeur émérite à l’université de Mayence) et de Martina Patenge (assistante pastorale). Dès la préface, les AA. annoncent leur désir d’offrir un premier contact avec la théologie sacramentaire. Le livre expose avec précision chaque sacrement suivant l’ordre du Catéchisme de l’Église Catholique. L’introduction et les sept chapitres possèdent une structure semblable : en présentant une série d’expériences pastorales, les AA. s’appliquent à relier la pensée théologique à la vie quotidienne. La partie introductive met en valeur la dimension anthropologique du signe et le besoin de célébrer certaines étapes de la vie humaine, tandis que la suite de l’ouvrage définit et déploie amplement la notion augustinienne du sacrement : le sacrement comme signum sacrum, puis l’Église comme sacrement. Un même mouvement anime donc tous les chapitres : témoignage, présentation historique, explication théologique du sacrement, dimension pastorale et approche de questions “brûlantes”. La démarche est intéressante puisque l’histoire et l’exposition théologique du sacrement précèdent et font jaillir la vérité de la dimension pastorale. Elle aidera ainsi les lecteurs à percevoir la profondeur de ce qu’ils célèbrent. Bien qu’on puisse regretter l’approche parfois trop hâtive ou trop brève des thèmes délicats et encore en débats, ceux-ci sauront apprécier cette première approche synthétique et claire qui invite à une vie sacramentelle plus intense. — J.B. Thibaut

Schönborn Card. Chr., Une vie réussie, Paris, Parole et Silence, 2009, 21x14, 238 p., 18 €. ISBN 978-2-84573-733-4

47L’A., cardinal dominicain, archevêque de Vienne, rassemble ici une quinzaine d’écrits, publiés entre 1976 et 2007, répartis en cinq divisions : Bonheur ; Dieu ; Hommes ; Shoah ; Littérature. Dans un premier article Une vie réussie, qui a donné son titre à l’ouvrage, il traite de l’aspiration de l’homme au bonheur, illustrant son propos de nombreux renvois au Catéchisme de l’Église catholique dont il a été un des maîtres d’œuvre. Une inspirante réflexion sur le nom de Dieu le conduit à une affirmation audacieuse : « Tous les peuples de tous les temps sont et demeurent tenus de se référer à Israël ». De ses conférences de carême à Notre-Dame de Paris (la béatitude des affligés ; le salut de l’Europe) retenons la “supplication” : Ouvrez les portes de vos églises. L’A. a inclus dans le présent recueil plusieurs oraisons funèbres : de son prédécesseur le cardinal König, “bâtisseur de ponts”, farouchement hostile à l’avortement et à l’euthanasie ; du président fédéral Klestil, dont il rappelle le douloureux divorce ; de Kurt Waldheim, victime d’“accusations injustes”. Dans une émouvante allocution à Mauthausen, où il évoque le souvenir d’Autrichiens victimes et d’Autrichiens bourreaux, l’A. cite la phrase qui semble avoir écarté les dernières hésitations d’Adolf Hitler : « Qui se souvient encore aujourd’hui des Arméniens ? ». La dernière section de l’ouvrage présente l’œuvre de Gertrud von Le Fort : « Même alors il y aura encore la grâce » ; la Trilogie Fantastique de C.S. Lewis ; la tragi-comédie Mesure pour mesure de Shakespeare, qui exalte la grâce, le pardon, la clémence. L’A. se tourne occasionnellement vers l’actualité : « Lorsqu’une femme ministre distribue des préservatifs dans les écoles, la luxure est devenue une obligation manifeste ». — P. Detienne sj

Soupa A., Pâques, art du passage, coll. Épiphanie, Paris, Cerf, 2009, 20x14, 90 p., 10 €. ISBN 978-2-204-08909-8

48Un petit volume exquis que nous aurons à cœur d’emporter en Semaine sainte, et particulièrement recommandé aux prêtres et aux animateurs de liturgie. Dès les premières lignes, nous serons entraînés par le style à la fois simple et profond de l’A., et nous n’aurons de cesse tant que nous ne serons pas arrivés au terme des conférences que Anne Soupa a tenues à Pâques 2008 aux participants des célébrations des trois jours saints à Sylvanès. Dans sa préface, le Frère André Gouzes nous y encourage vivement.

49Anne Soupa est épouse, mère de famille, théologienne sur le terrain, journaliste engagée dans l’édition religieuse : elle a réussi le pari de tenir en haleine le public chrétien en lui présentant chaque mois, de 2001 à 2010, tous les livres de la Bible dans la superbe revue Biblia, aux articles pertinents et enlevés et aux illustrations chatoyantes, grâce à des collaborateurs qu’elle a su choisir pour rendre vivantes ces “Écritures” du judaïsme et du christianisme.

50Elle commence par nous exposer une phénoménologie succincte du « passage », qui traduit l’hébreu Pèsach, d’où vient notre mot Pâque. Puis elle nous entretient sur la signification du jeudi, du vendredi et du samedi de la semaine sainte. Une parole à la fois incisive et douce, qui pénètre l’être, ébranlant le tréfonds de nos enfers et nous emportant au-delà de nos émotions, pour nous “faire passer” dans le mystère de l’intimité divine, avec Jésus mort et ressuscité, nous menant vers le Père. Merci à l’A. de partager au peuple chrétien l’esprit du triduum pascal en nous offrant une réflexion substantielle dans une langue savoureuse et avec la coloration propre de chacun des jours saints, autour du thème du passage. À lire, à méditer, à laisser “passer” dans notre quotidien postpascal. — J. Radermakers sj

Swerry J.-M. et Peycelon J., Transmettre la foi est-ce possible ? Histoire de l’aumônerie catéchuménale 1971-1997, préf. J. Moingt, coll. Signes des Temps, Paris, éd. Karthala, 2009, 22x14, 299 p., ISBN 978-2-8111-0225-8

51Dans la foulée du concile Vatican II et tout ce qui toucha aux profondes mutations de la société des années suivantes, l’Aumônerie catéchuménale constitua une entreprise originale visant à prendre en considération les conditions de vie concrètes des jeunes en âge de scolarité : leur transmettre la foi n’était plus chose allant de soi, tandis que l’aspect de libre choix de leur part était un axe privilégié de ce type de pastorale. Une telle optique conserve d’ailleurs ses partisans, tout comme ses opposants plus ou moins sévères.

52L’intérêt de l’ouvrage réside à la fois dans son apport historique — la première partie retrace l’histoire de cette expérience ainsi que les réactions qu’elle suscita, donnant notamment plusieurs documents et témoignages d’acteurs — et dans son côté plus réflexif, faisant l’objet de la seconde partie, qui précisément estime qu’il convient de préserver cette approche du respect de la liberté du jeune.

53Soyons réaliste : toute méthode a évidemment ses qualités et ses faiblesses. Et finalement, la leçon sans doute la plus obvie est qu’il n’a jamais été chose aisée de transmettre la foi, en respectant en même temps l’impératif “missionnaire” du christianisme et la liberté de choix de ceux à qui il s’adresse — mais en vat-il d’ailleurs autrement pour la transmission de toute valeur, à commencer par l’éducation la plus élémentaire ? — B. Joassart sj

Vingt-Trois A., Évêques, prêtres et diacres. « C’est moi qui vous ai choisis » (Jn 15,16). Année du Sacerdoce, Paris, Médiaspaul, 2009, 20x13, 168 p., 12 €. ISBN 978-2-7122-1111-0

54Le diocèse de Paris avait décrété l’année 2008-2009 année du prêtre. Le cardinal André Vingt-Trois eut donc l’occasion de s’exprimer à diverses reprises durant cette année sur le sacerdoce ministériel. Ce sont ces prises de parole qui sont ici reprises et qui trouvent des lecteurs d’autant plus attirés par ces discours que le pape Benoît XVI a décidé de proclamer à son tour l’année 2009-2010 année du sacerdoce pour l’Église universelle. Dans un style simple, précis, direct, le Cardinal explicite la pensée de l’Église sur le sacerdoce, en montrant dans l’exercice de celui-ci le prolongement du ministère des apôtres, en soulignant ensuite l’indispensable collaboration des prêtres et des diacres, en se référant au modèle de prêtre incarné par le saint curé d’Ars, en insistant sur le caractère actuel de l’appel au sacerdoce. Le volume se clôture en reprenant trois homélies d’ordinations sacerdotales prononcées par le Cardinal de 2007 à 2009. — S. Decloux sj

Winninger P., Le conseil presbytéral sous l’épiscopat de Mgr Joseph Doré. Le réaménagement pastoral du diocèse de Strasbourg de 1997 à 2007, Strasbourg, ERCAL, 2010, 15x21, 120 p

55L’A., prêtre du diocèse de Strasbourg, présente ici un compte-rendu des vingt-deux assemblées du Conseil Presbytéral qui se sont succédé durant les dix années d’épiscopat de Mgr J. Doré (1997-2007). Une deuxième partie, sous le titre de Réaménagement pastoral, propose une analyse critique des différents sujets qui y ont été traités : diacres, prêtres-ouvriers, divorcés remariés, funérailles, absolution collective, prêtres retraités, migrants, personnes handicapées, œcuménisme… Une mine de suggestions utiles. — P. Detienne


Date de mise en ligne : 17/04/2015

https://doi.org/10.3917/nrt.331.0120

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