Advocacy Vademecum, éd. P.M. Dugan, coll. Gratianus, Montréal, Wilson & Lafleur, 2006, 24x16, 207 p. ISBN 2-89127-777-5
1On connaît le drame que constitue la multiplication des procès pour abus sexuels mettant en cause des responsables ecclésiaux, particulièrement en Amérique du Nord. C’est dans ce contexte qu’a été conçu ce vademecum d’advocacy, qui rassemble des contributions émanant de divers canonistes originaires du Canada et des États-Unis. S’appuyant sur le Code de droit canon, les normes et pratiques des Congrégations romaines compétentes, des décisions de jurisprudence et des articles de doctrine, c’est ainsi l’essentiel des questions relatives à ce domaine délicat qui sont ici abordées : droit à la défense, possibilité de recourir à des tests psychologiques, prescription du droit pénal canonique, perte de l’état clérical, etc. Un promoteur de justice et un avocat ecclésiastique témoignent également de leur pratique des procès pour abus sexuels envers des mineurs.
2La technicité de cet ouvrage le réservera aux praticiens du droit canonique, qui trouveront en lui un instrument fort précieux dans un domaine délicat et difficile. — B. Malvaux sj
Huels J., Liturgy and Law. Liturgical Law in the System of the Roman Catholic Law, ibid., 2006, 24x16, 249 p., rel. ISBN 2-89127-773-2
3Parmi les différentes questions qui agitent l’Église aujourd’hui, celle de la liturgie n’est certainement ni la moins importante ni la moins délicate. Dans ce contexte, on se réjouira de la parution de cette excellente synthèse sur le droit canon de la liturgie. Selon les termes de l’A., professeur de droit canonique à l’Université d’Ottawa, il s’agit ici d’aider le lecteur à comprendre le droit liturgique et le situer à l’intérieur de l’ensemble du droit canonique. L’A. examine d’abord comment l’autorité ecclésiale a progressivement réglementé la liturgie, au fil des siècles. Il dégage ensuite différents concepts de base du droit canonique, particulièrement utiles dans le domaine liturgique. Il présente alors les principales lois et normes administratives applicables en la matière, ainsi que les possibilités d’adaptation de la liturgie aux situations locales, du fait de la coutume ou de l’intervention des autorités ecclésiales compétentes (conférences des évêques, évêques diocésains, ministres…). Un dernier chapitre, particulièrement intéressant, parcourt les conditions de validité des sacrements et des sacramentaux.
4L’ensemble est de grande qualité, tant par la rigueur que par la finesse du propos. On ne peut que souhaiter sa traduction en langue française, comme cela a déjà été le cas d’autres ouvrages de la même collection. — B. Malvaux sj
Álvarez Alonso F. y Ayuso Manso M.L., Fuentes conciliares españolas. Inventarios de Quiroga, Morcillo y Conferencia Episcopal española, Madrid, Fac. Theol. San Damaso, 2005, 23x17, 285 p. ISBN 84-96318-06-0
5Forte de 89 évêques et de plus de 100 experts ou consulteurs, l’Espagne a joué un rôle important tout au long du concile Vat. II, dont on n’a pas encore analysé avec précision la portée, alors que beaucoup d’autres pays catholiques ont fait ce travail pour leur propre compte. Ce volume tente un premier pas dans cette direction. « Inventaires de Quirago, Morcillo et la Conférence Épiscopale espagnole ». Nous sommes en présence de simples listes classées chronologiquement et par matières à propos de trois fonds d’archives.
6Le Cardinal Quiroga, Archevêque de Saint-Jacques de Compostelle, fut désigné dès 1960 à la Commission centrale préparatoire du Concile et à celle des Églises Orientales ; qu’en 63, membre de la Commission pour la révision du droit canonique, Archevêque de Saragosse puis de Madrid, C. Morcillo fut un des meilleurs penseurs espagnols au concile ; excellent organisateur, il y coordonna l’action des évêques espagnols ; en 62, il devint l’un des 4 sous-secrétaires du concile, chargé de classer les observations écrites des Pères. La Conférence Épiscopale espagnole ne se constitua officiellement qu’en 1966 ; les évêques espagnols furent, après les Italiens, ceux qui parlèrent le plus souvent au concile et en des sens très divers.
7Ce travail est utile, mais dans le fouillis des documents, il attend des chercheurs pour analyser le rôle exact ou approximatif des différents acteurs. Une explication possible du silence espagnol en ce domaine serait le retard théologique de leur pays en 1960, suite aux événements politiques qui l’avaient isolé depuis 1930. Il s’ensuivrait qu’au concile, leurs représentants auraient joué plutôt un rôle de frein, ce dont personne n’aime à se vanter après coup. — B. Clarot sj
Assemblée des Évêques catholiques du Québec, Guide canonique et pastoral au service des paroisses. Édition canadienne, coll. Gratianus, Montréal, Wilson et Lafleur, 2006, 24x16. ISBN 2-89127-778-3 ; Canonical and Pastoral Guide for Parishes. Canadian Edition, ibid. ISBN 2-89127-779-1
8Ce guide canonique, préparé par une équipe de spécialistes en droit canon provenant de divers diocèses du Québec, a été conçu pour les agents pastoraux engagés sur le terrain paroissial. De manière très concrète, il aborde les principales questions auxquelles peuvent être affrontées les personnes, prêtres ou laïcs, qui travaillent en paroisse : célébration des sacrements ou des funérailles, assemblées dominicales en l’absence de prêtre, dispenses, tenue des registres, livres liturgiques, etc. Chaque chapitre présente les normes canoniques sur le sujet, en les accompagnant d’un commentaire précis et détaillé, abordant nombre de situations particulières. L’ouvrage ayant été conçu pour l’Église du Canada, il contient également des règles propres aux diocèses canadiens, ainsi que des extraits de la législation civile de ce pays. Chaque chapitre se clôt par une bibliographie relative au sujet traité.
9On ne peut que se féliciter de la parution d’un tel ouvrage, outil aisément maniable et fort bien fait, qui se révélera précieux pour les acteurs pastoraux impliqués en paroisse. Une version équivalente en langue anglaise est également disponible (Canonical and Pastoral Guide for Parishes). — B. Malvaux sj
Bibliografia mariana, vol. XI 19992002, éd. S.M. Danieli, coll. Scripta Pontificiae Facultatis Theologicae « Marianum » n.s. 32, Roma, Ed. Marianum, 2006, 24x17, xxix-630 p., 120 €. ISBN 88-87016-73-9
10Fidèlement, la Bibliographie mariale éditée par la Faculté théologique de Rome « Marianum » nous arrive à point nommé. Ce précieux instrument de travail, comprenant près de 5.000 nouveaux titres d’ouvrages ou d’articles parus de 1999 à 2002 représente une aide indispensable pour les mariologues et tous les chercheurs intéressés par l’immense littérature au sujet de la Vierge Marie.
11Nous ne saurions trop remercier le Père S.M. Danieli et ses collaborateurs — notamment la communauté des Servites de Marie du Janicule — pour le service éminent qu’ils rendent à l’Église et au monde chrétien scientifique. Dans ce nouveau volume édité avec soin, nous retrouvons les 17 rubriques coutumières, depuis les questions d’introduction et les écrits bibliques jusqu’aux moyens de communication modernes (cf. NRT 128 [2006] 344). Une vraie mine de renseignements dont ne peuvent se passer les bibliothèques théologiques ou celles qui se spécialisent en mariologie. Plus de 500 revues ont été passées au crible par les éditeurs : une somme de travail considérable qui vaut son pesant d’or. — J.R.
Conseil pontifical justice et paix, Compendium de la Doctrinesociale de l’Église, avant propos Mgr J.-Ch. Descubes, Namur, Fidélité, 2005, 22x16, 530 p., 22 €. ISBN 2-87356-334-6
12Issu des recommandations du Synode pour l’Amérique (1997), le Compendium publié par le Conseil pontifical Justice et Paix fut initié par le regretté Cardinal F.-X. Ngyên Van Truan et conclu par le nouveau président, le Cardinal R.R. Martino. Dans ce fort volume, on compte 330 pages d’exposition et presque 200 d’index : après les références des textes scripturaires et ecclésiaux cités (dont les Pères), un imposant Index analytique permet l’utilisation pratique des documents rassemblés dans le Compendium proprement dit. On peut s’interroger sur la nécessité de certaines entrées (« accueil » semble moins utile que « autonomie », « efficacité », moins que « équité », etc.), mais il est clair qu’un tel outil aidera tous les fidèles, même théologiens, à s’engager davantage sur les chemins de l’action sociale.
13La lecture cursive de l’Abrégé proprement dit, moins ardue que celle d’un Catéchisme, permet aux esprits les moins prévenus d’apprécier l’ordonnance de la morale chrétienne qui, dans une Première partie, part du dessein d’amour de Dieu pour l’humanité, expose la mission de l’Église du Christ, en particulier quant elle touche à la personne humaine et à ses droits et articule ses principes. Dans une Deuxième partie, ceux-ci sont appliqués à la famille, au travail humain, à la vie économique, à la communauté politique, à la vie internationale, à la sauvegarde de l’environnement, à la promotion de la paix — on aura reconnu le déroulement prototypique de Gaudium et spes. Dans une Troisième partie, le texte revient sur l’action pastorale et l’engagement des fidèles laïcs, avant de conclure par la ferme espérance en une « civilisation de l’amour ». — N. Hausman scm
Conseil pontifical pour les Laïcs, Associations internationales de Fidèles. Répertoire, Vatican, Libr. ed., 2006, 21x15, 310 p., 10 €. ISBN 88-209-7764-8
14Le bel instrument de travail que nous propose le Conseil pontifical pour les laïcs vient à son heure, avec les 122 fiches de deux ou trois pages qu’il ordonne par ordre alphabétique, en suivant les dénominations françaises. Premier répertoire d’une telle envergure, ce catalogue liste les associations de fidèles dépendant du Conseil pontifical en cause, qu’elles soient érigées en associations privées ou publiques par le droit de l’Église. On ne s’étonnera pas d’y voir figurer des associations qui comptent parmi elles des clercs aussi bien que des laïcs (en ce compris des membres de la vie consacrée), ou même des groupes à vocation œcuménique et/ou interreligieuse à dominante catholique — aussi bien, donc, la Communauté de l’Emmanuel que celle des Béatitudes ou du « Chemin Neuf ». Chaque fiche comporte la dénomination officielle, le sigle, l’année de fondation, l’histoire, l’identité, la structure, la diffusion (en nombre de membres, voire de pays), les œuvres, les publications, les (précieux) sites internet, les coordonnées du siège, les logo. Un tour de force, qui rendra les meilleurs services à qui veut réfléchir à la florescence des associations de fidèles aujourd’hui. — N. Hausman scm
Deiss L., Synopse des évangiles. Matthieu - Marc - Luc - Jean (1963), Paris, DDB, 2007, 21x17, 421 p., 25 €. ISBN 978 2-220-05853-5
15On n’a jamais une Synopse de trop. Combien leur consultation donne à mieux entendre la Parole au travers l’entrelacs des traditions évangéliques, les utilisateurs de cet instrument le savent bien. Cette nouvelle édition de « La » Deiss (1963, 1991) que nous propose la maison DDB ne se contente pas de la dernière en date. Le texte de Jean lui-même y est édité en entier à la suite des trois synoptiques, et cité, lorsque cela s’indique, comme « texte apparenté » dans le corps même de la Synopse. Deux tableaux, ordonnés respectivement sur les synoptiques et sur Jean, permettent de repérer les parallèles proprement dits et les « apparentements » johanniques. L’Écriture interprète l’Écriture ! On retrouvera dans la deuxième partie de ce volume 110 pages d’Introductions, de Vocabulaire et la Table analytique qui complètent très utilement ce précieux outil. On lui souhaite de nombreux et nouveaux utilisateurs. — J. Burton sj
De Meester C., Élisabeth de la Trinité. Biographie, Paris, Pr. Renaissance, 2006, 24x15, 742 p., 27 €. ISBN 2-7509-0082-4. Carmel de Bourges, Les mots d’Élisabeth de la Trinité. Concordance précédée d’un « Essai sur Élisabeth écrivain », par Conrad De Meester ocd. Introduction par sr Élisabeth-Marie ocd. Un mot d’amitié par Mgr Hubert Barbier, archevêque de Bourges, Bourges / Moerzeke, Carmel / Carmel-EdiT, 2006, 31x22, xxxvi-812 p., 75 €. ISBN 90-74705-17-0
16La connaissance de Thérèse de Lisieux acquise par C.D.M. est bien connue, et il a rendu d’éminents services à l’histoire de la spiritualité et de la théologie par ses travaux sur la carmélite française. On ne peut que se féliciter de ce qu’il ait mis sa maîtrise dans un tel domaine au service d’une autre carmélite, Élisabeth Catez (1880-1906) en qui on a reconnu une autre Thérèse et qui fut béatifiée par Jean-Paul II en 1984.
17Tant par la biographie que par la concordance, on entre en contact étroit avec une expérience profondément marquée par la souffrance — É. de la Trinité était atteinte par la maladie d’Addison particulièrement douloureuse —, ce qui ne l’a toutefois pas empêchée d’affirmer au terme de sa brève existence : « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie ».
18Bien sûr, la spiritualité d’une É. de la Trinité peut déconcerter ; mais n’est-ce pas le propre des grands chemins spirituels ? Par ailleurs, même si les termes « espérance, espérer, espoir » reviennent relativement peu souvent dans l’abondante œuvre de cette religieuse, ce sont des réalités qui y sont très présentes : voilà qui est précieux pour notre temps. — B.J.
Editrice Morcelliana, Catalogo storico 1925-2005, éd. D. Gabusi, Brescia, Morcelliana, 2006, 23x16, 521 p., 20 €. ISBN 88-372-2180-0
19Fondée il y a trois quarts de siècle, au sortir de la crise moderniste, afin de donner un souffle nouveau à la pensée et la culture d’inspiration chrétienne en Italie, la maison d’édition Morcelliana a progressivement contribué à faire connaître les œuvres d’auteurs italiens (D. Barsotti, M.F. Sciacca, G. De Luca, C. Fabro, G. Colombo, puis C.M. Martini, G. Alberigo, G. Filoramo ou encore A. Riccardi), mais également étrangers (Maritain, Congar ou Tilliette, Jedin, Häring ou Rahner…). L’auteur-phare est probablement Guardini, dont un ouvrage paraît dès 1928 dans une traduction de G.B. Montini, le futur Paul VI. Des revues telles que Humanitas ou Hermeneutica font partie du fonds, ainsi que des collections : Biblioteca di Scienze religiose, Ricerche di Scienze teologiche… Le présent Catalogue comporte les notices bibliographiques précises de 2213 ouvrages (sans compter les rééditions, dûment signalées). Plusieurs index (auteurs, titres, collaborateurs…) facilitent la consultation ou la recherche. Une notice historique (943) s’attache à la naissance et au premier quart de siècle. — J.Sch.
Emériau J., Guide des voyages de saint Paul. Cartes, plans, tableaux, chronologie et photos de l’auteur. Paris, DDB, 2007, 22x12, 295 p., 24 €. ISBN 978-2-220-05842-9
20Un guide des voyages de Paul luxueusement présenté pour un prix raisonnable, avec toutes les informations utiles, des cartes et de superbes photos inédites. Son A. est un passionné des pays bibliques ; il a parcouru avec des groupes les sites qu’il commente, après avoir déjà publié aux mêmes éditions un Guide biblique de Terre Sainte (2003).
21Nous y trouvons des indications pour un voyage « sur les pas de saint Paul », un aperçu du monde gréco-romain à son époque, une présentation de la vie et des lettres de l’apôtre, puis le détail des sites à visiter, et notamment : Alexandrie, Antioche de Pisidie, Antioche sur Oronte, Athènes, Antalya, Césarée, Chypre, Colosses, Corinthe, laCrète, Damas, Éphèse, Hiérapolis, Iconium, Jérusalem, Laodicée, Malte, Milet, Néapolis, Pergé, Philippes, Rhode, Rome, Sidon, Tarse, et quelques lieux annexes. Pour chaque site visité, un minimum de détails historiques, des cartes et surtout des extraits de textes de Paul, des Actes ou d’auteurs anciens permettant de méditer sur les lieux.
22Certes, il existe des guides plus volumineux et plus fournis, mais celui-ci donne l’essentiel permettant des visites fructueuses, et surtout une familiarisation intérieure avec ce grand marcheur qu’était Paul. Nous lui souhaitons le succès qu’il mérite. — J. Radermakers sj
Fedalto G., Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, III, Supplementum, Padova, Messaggero, 2006, 33x25, 560 p., 110 €. ISBN 88-250-1393-0
23Pour faire en quelque sorte pendant à la Hierarchia Catholica entreprise par C. Eubel, G. Fedalto fit paraître en 1988 les deux premiers volumes d’un répertoire dont le sous-titre indique l’objet précis : Series episcoporum ecclesiarum christianarum orientalium (voir NRT 112 [1990] 464-465). Ce nouveau volume contient d’abord des compléments (15428) aux deux premiers, qu’il s’agisse d’une simple référence à une source ou de listes pouvant atteindre plusieurs pages. Il suit le même plan : par patriarcat et par province (de l’ancien empire byzantin). Chaque évêché est affecté d’un triple code : province (de 1 à 101), ville, obédience ecclésiastique (une cinquantaine, par ex. 20 ‘armena-gregoriana’ ou 29 ‘melchita-catholica’). Cette section couvre aussi (le cas échéant, jusqu’à nos jours) les anciennes circonscriptions d’Asie centrale, de Chine et d’Inde. Pour bien des périodes anciennes, les filières et les filiations ne se laissent pas toujours aisément reconstituer.
24Depuis deux siècles, aux événements politiques (régimes communistes en Europe centrale et orientale, par ex.) et aux querelles religieuses sont venues s’ajouter des migrations de populations sans précédent : selon quel ordre présenter les évêques en exil ou en diaspora ? Un Appendice (429-481) les énumère par continent et par pays ; cette fois, le triple code signale : la province antique dont l’évêché moderne est issu, le continent et le pays (Europe / Irlande), l’obédience ecclésiastique. Enfin un triple Index (par province ; toponymique ; par Église) couvre séparément les vol. I-II (481-541) et le vol. III (543-557). — J. Scheuer sj
Id., La Chiesa latina in Oriente, vol. II, seconda edizione. Hierarchia latina Orientis, coll. Studi religiosi 3, Verona, Mazziana, 2006, 24x17, 302 p., 35 €. ISBN 88-85073-77-8
25Lors des croisades, les croisés étant de rite latin fondèrent des évêchés latins dans tous les territoires conquis par eux dans le Moyen-Orient, d’abord dans les villes où existaient déjà des évêques de rites orientaux, puis dans d’autres villes conquises sur les Turcs. Ces évêchés cessèrent d’exister avec le départ des croisés, sauf quelques-uns qui gérèrent les biens de leurs diocèses comme à Bethléem et à Nazareth (cf. NRT 97 [1975] 75, 98 [1976] 121, 104 [1982] 444, 112 [1990] 464). Les noms de ces évêchés in partibus infidelium ou schismaticorum ont toutefois été conservés et attribués à des évêques auxiliaires d’évêques ou archevêques latins titulaires.
26Le second volume de cet ouvrage de Fedalto contient les listes des évêques ayant siégé effectivement au Moyen Orient depuis environ 1100 jusqu’en 1453. La recherche n’a pas été simple, car avant les Papes d’Avignon (13781417), les nominations des évêques incombaient aux chapitres des cathédrales mais exigeaient l’accord de l’archevêque du lieu. Les archives du Vatican conservent les doubles des bulles de nomination.
27Après 30 ans, les recherches historiques ont progressé à un tel point qu’elles ont rendu nécessaire cette seconde édition de La hiérarchie latine en Orient. Malgré tout il reste pas mal de points obscurs. Ce livre indique également les nouveaux évêchés missionnaires créés après 1500 au Proche-Orient par l’activité missionnaire des franciscains et des dominicains envoyés par la Congrégation de la Foi.
28Les noms des évêchés sont classés par ordre alphabétique. Après un bref historique de chaque diocèse, vient la liste des évêques, complète ou non, avec leurs dates de nomination et les sources de renseignements que nous possédons sur eux.
29Ce travail d’un des meilleurs experts en la matière offre un précieux instrument de travail pour les études sur l’Orient latin. — B.C.
Fröhlich R., Breve storia della Chiesa per date, tr. G. Colosio, coll. Breve, Brescia, Queriniana, 2006, 20x12, 240 p., 20 €. ISBN 88-399-2791-3
30D’abord paru en allemand sous le titre Kleine Geschichte der Kirche in Daten en 2004 (Herder, Freiburg / Br), cet ouvrage est ici livré en italien, étant inclus les ultimes événements importants jusqu’à l’élection de Benoît XVI. Chaque siècle constitue un chapitre, divisé en deux parties — « Chiesa e società/stato » et « Vita interna della Chiesa » — introduites chacune par un bref résumé, tandis que les dates sont accompagnées elles aussi d’une courte explication. Une liste des papes et des conciles, une orientation bibliographique (exclusivement en langue allemande) et un index à la fois onomastique, topographique et thématique complètent fort bien le tout.
31Signalons cependant que le contenu est repris d’un autre ouvrage du même A., publié d’abord en allemand sous le titre Grundkurs Kirchengeschichte (Herder, Freiburg / Br, 19841 et 19863) puis en traduction française Histoire de l’Église. Panorama et chronologie, comme 4e fascicule de la Bibliothèque d’histoire du christianisme (Paris, Desclée, 1984). Je ne cacherai pas que je préfère cette dernière présentation, car elle comporte des cartes et des documents. — B.J.
Gondal M.-L., Henri Bourgeois (1934-2001). Théologien de la nouveauté chrétienne, Lyon, Profac, 2006, 21x14, 188 p., 15 €. ISBN 2-85317-111-6
32L’A., présidente de l’association Les Amis de Henri Bourgeois, consacre ici quelque 120 pages à un abondant dossier bibliographique (1968-2004) : livres, articles, recensions, thèses dirigées par HB, doyen de la Faculté de Théologie de Lyon. La liste inclut les ouvrages signés du pseudonyme collectif Pascal Thomas. Dans une courte première partie sont évoqués : sa figure de théologien (J.C.I. Matas) et de responsable pastoral (R. Lacroix), son implication à la rénovation du catéchuménat (M.L. Gondal), son intérêt théologique pour la télévision (J. Bianchi), son apport à la théologie des sacrements (B. Sesboüé). — P.-G.D.
Mazzinghi L., Histoire d’Israël. Des origines à la période romaine, coll. Écritures, Bruxelles / Montréal, Lumen Vitae / Novalis, 2007, 23x15, 200 p., 22 €. ISBN 978-2-87324-298-5 ; Storia d’Israele dalle origini al periodo romano, coll. Studi biblici 56, Bologna, EDB, 2007, 21x14, 207 p., 19 €. ISBN 978-88-10-41007-3
33Encore un livre que tout étudiant en théologie devrait avoir lu, et que beaucoup de lecteurs gagneraient à parcourir, car il constitue une excellente vulgarisation des travaux des chercheurs actuels concernant l’histoire des événements racontés dans la Bible. Tel est le propos de l’A., prêtre du diocèse de Florence et professeur d’Écriture sainte à la Faculté de théologie d’Italie centrale (Florence) et à l’Institut biblique pontifical de Rome. Spécialiste de la littérature de Sagesse, il est aussi responsable d’une paroisse, d’où son souci pastoral qui transparaît dans cette étude.
34L’A. reprend le parcours historique d’Israël, en réfléchissant avec son lecteur à la manière de se situer par rapport aux récits de la Bible : Quelle confiance leur apporter ? Comment les comprendre ? Dans quel rapport foi et histoire se trouvent-elles ? Comment trouver le juste milieu entre lecture fondamentaliste et interprétation spiritualisante face aux dernières découvertes archéologiques et aux recherches sur la manière biblique d’écrire « l’histoire » ?
35Après avoir élucidé quelques questions de méthode, l’A. parcourt en sept chapitres l’histoire d’Israël : origines, débuts de la monarchie, destin des deux royaumes (Samarie et Juda) jusqu’à l’époque perse, puis les occupations hellénistique et romaine et la destruction finale de Jérusalem en 135. Chemin faisant, l’A. cite les chercheurs sur lesquels il s’appuie, et il situe la composition des textes bibliques par rapport aux événements historiques, en décrivant l’évolution des fêtes et des institutions ; chaque fois, il mentionne les recherches archéologiques récentes, avec quelques illustrations significatives. En un espace limité, nous trouvons là une mine extraordinaire d’informations. De plus, en annexe, nous pouvons consulter des cartes et un tableau chronologique, un index des noms propres et des sujets essentiels, tandis que G. Vanhoomissen nous a préparé un glossaire de tous les noms importants, et une précieuse « orientation bibliographique ». Voilà l’instrument rêvé pour nous permettre une lecture précise et informée de la dimension historique de la Bible et de la manière dont les textes la présentent. Un outil indispensable pour les chrétiens formés, et spécialement pour les pasteurs et les catéchistes. — J. Radermakers sj
Muchery G., Chemins à la suite du Christ. Guide des vocations dans l’Église, préf. Mgr H. Giraud, Paris, Bayard, 2007, 21x15, 150 p., 15 €. ISBN 978-2-227-47642-4
36C’est une idée judicieuse que d’avoir rédigé ce « guide-panorama des engagements dans l’Église ». Prêtre du diocèse d’Arras, coordonnateur durant plusieurs années du Service national des vocations, l’A. nous donne ici un livre extrêmement précieux où, de manière concise et pédagogique, il nous présente la vocation universelle à la sainteté, l’appel de quelques-uns aux ministères ordonnés et aux services, la diversité des formes de vie évangélique reconnues par l’Église. Il retrace l’histoire des chemins que l’on a empruntés pour suivre le Christ et présente quelques principes des principales écoles spirituelles. Il fait ici œuvre d’initiation, non d’analyse pour spécialistes. Surtout, dans une partie intitulée « Discerner et choisir », il dit l’essentiel sur les différents types de vie évangélique et explique ce que signifient les vœux religieux. Des critères de discernement sont alors passés en revue en quatre pages tout à fait remarquables. Un ouvrage à recommander absolument. — H. Jacobs sj
People on the Move, t. 38, no 100, Rome, Pont. Council for the Pastoral Care of Migrant and Itinerant People, 2006, 23x15, 348 p.
37People on the Move est une revue publiée par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des personnes en déplacement : réfugiés, nomades, forains, touristes, pèlerins, cheminots, marins, aviateurs, étudiants étrangers etc. Son centième numéro reprend la table des matières des cinquante derniers numéros (1988-2005), deux index alphabétiques (sujets traités ; auteurs) et la liste des congrès tenus depuis la fondation du Conseil. — P.-G.D.
Robinson Th.A., Mastering New Testament Greek. Essential Tools for Students (+ CD), Peabody, Hendrickson, 2007, 24x18, ix-230 p., 10.99 £. ISBN 978-1-56563-576-0
38Qui cherche un manuel pratique pour « maîtriser le grec du Nouveau Testament » ? L’A., professeur d’études religieuses à l’Univ. de Lethbridge, spécialiste en judaïsme et christianisme de l’époque gréco-romaine, fournit aux étudiants la boîte à outils idéale pour y parvenir.
39Voilà une méthode originale et particulièrement dynamique pour acquérir rapidement une certaine maîtrise de la langue. Commencer par prendre conscience de ce que l’on sait déjà grâce à la similitude avec l’anglais. Ensuite découvrir les vocables grecs par les racines apparentées et l’attention à leur composition avec préfixes et suffixes. Un troisième effort consistera à l’acquisition d’un nouveau vocabulaire et à l’apprentissage des nuances des différentes prépositions d’après les contextes. Enfin une attention particulière sera attribuée aux désinences des termes grecs de façon à en préciser les modes et les inflexions, notamment dans la conjugaison des verbes. Une méthode à tenter et à éprouver ; elle mène à une intelligence raisonnée de la langue et aide puissamment la mémoire.
40Un CD-Rom est joint à ce volume, facilitant la correction de la prononciation et aidant à la mémorisation du vocabulaire, à la révision de la conjugaison et à la détection des formes grammaticales difficiles. Si ce manuel suppose une première connaissance du grec, il favorisera grandement les progrès dans l’approfondissement des mots et des tournures utilisées dans la langue du NT. Les professeurs et les étudiants de grec biblique seront spécialement intéressés par cette nouvelle méthode progressive et efficace. — J. Radermakers sj
Rosenberger M., L’albero della Vita. Dizionario teologico di spiritualità del creato, tr. Fr. Bontempi, Bologna, EDB, 2006, 22x15, 300 p., rel., 25 €. ISBN 88-10-23105-8
41Cet ouvrage est la traduction de Im Zeichen des Lebensbaums, paru en 2001 aux éditions Echter de Würzburg. L’A. a étudié la théologie dans sa ville de Würzburg, puis à Rome, où il a été ordonné prêtre en 1987. Après avoir assumé une charge pastorale dans son diocèse, il a défendu sa thèse doctorale, et depuis il enseigne la morale à l’Université de Würzburg ; il a publié livres et articles concernant la morale, et « la spiritualité du créé ». C’est dans cette ligne qu’il faut situer ce dictionnaire, que certains classeraient prématurément dans le domaine de l’écologie ou dans la sphère romantique. Or il s’agit bien de théologie. Cet essai le prouve : contempler la nature comme une créature de Dieu, c’est regarder le cosmos et chaque réalité qui en fait partie avec un regard intérieur, spirituel, voire prophétique.
42Une centaine de vocables est retenue, concernant la création, le monde végétal et animal, l’homme et son milieu, le corps et l’âme, l’anthropologie et la dignité humaine, la paix et la violence, l’alimentation et le jeûne, l’économie et la justice… Bref, tout ce qui a trait à l’homme en son environnement vital. Les différents vocables pris en compte sont articulés les uns aux autres de façon à constituer une véritable théologie spirituelle du monde créé et de l’usage qu’en fait l’homme. Car l’arbre, dans la Bible, est une image de l’homme, qui reçoit de Dieu vie et existence (cf. Gn 2 ; Ap 22, Ps 1 ; Pr 11…).
43Heureuse initiative et manière moderne de voir les choses dans une optique d’écologie croyante et de symbole. Biais intéressant pour pénétrer dans le monde de la Bible. Il eût été intéressant d’étendre la bibliographie à d’autres langues que l’allemand. Ce livre n’est encore qu’une esquisse, qui pourrait être considérablement enrichie. — J. Radermakers sj
Theologische Realenzyklopädie, Bd. 36 : Wiedergeburt – Zypern, Berlin/New York, de Gruyter, 2004, 25x17, 872 p., 268 €. ISBN 3-11-017842-7
44Voici qu’une tâche mise en chantier il y a trente années touche au but. Le lecteur « latin » ne s’étonnera pas de trouver à ce stade de l’alphabet des concepts aussi fondamentaux que (et nous ne serons pas exhaustif !) : « naître à nouveau », « volonté », « savoir », « Wittgenstein », « parole de Dieu », « miracle » ; « François Xavier » ; « yoga » ; « temps », « zélotes », « témoins de Jéhovah », « cisterciens », « Zwingli » pour terminer avec « Chypre ».
45Une fois encore — mais nos pages n’en ont pas manqué à l’égard du Theol. Realenz. — nous ferons l’éloge de cette manière rigoureuse de faire droit à la connaissance. Tant le confort de lecture, par les index qui renvoient à la ligne près, que la qualité des analyses rendent cette encyclopédie incontournable. Nous relèverons, car le fait est assez rare, la présence d’un collaborateur de la revue : le P. Verdeyen, jésuite anversois, avec l’article sur « Guillaume de Saint-Thierry » (p. 51s.).
46Quelle suite envisager ? L’irruption d’un savoir virtuel, l’émergence d’une pensée globalisée et davantage plurielle, les évolutions des questions traitées et des concepts analysés sont autant de prétextes à donner une suite à ce travail. S’en trouvera-t-il des artisans ? Et sous quelle forme ? Quoi qu’il en soit, le produit fini, à ce stade, fait honneur à ceux qui l’ont conçu ! — Ét.R.
Id., Gesamtregistrer. Band I : Bibelstellen, Orte, Sachen, éd. M. Glockner avec Alb. Döhnert, ibid., 2006, 693 p., 228 €. ISBN 978-3-11-018384-9
47Faisant suite au vol. précédent, ce premier tome d’index se consacre aux termes bibliques. Verset par verset, de Genèse à Apocalypse, toutes les contributions sont épluchées, avec renvoi au vol. correspondant, à la ligne près comme déjà signalé (p. 3-220). Viennent ensuite les noms de lieux (p. 223485). On pourra s’étonner de voir, p. ex., que « Belgique » (p. 249) réunit moins de suffrages que « Venise » (p. 469), mais davantage que « Vatican » (ibid.). Dans un troisième temps, d’« Alpha et Oméga » (p. 489) à « Zyklus » (p. 693), tous les termes abordés se voient répertoriés. « Papauté » (p. 620) fera un beau complément au terme précité, et l’elenchus des encycliques, bulles et brefs pontificaux (p. 618s.). Evangelium vitae (1995) est évoqué car mentionné dans le vol. 30, alors que Veritatis splendor (1993) ne l’est pas.
48Qu’il ne soit vu nulle offense à cette remarque. Un outil de travail est toujours daté, et situé. Un stade précédent des index est ici mis à jour. À l’utilisateur d’en tirer le meilleur fruit ! — Ét.R.